Letilet
C'etait un doux soleil de septembre qui s'était levé sur La Trémouille ce jour là.
Le jardin comme la maison était calme et respirait la sérénité... comme dans tous ces moments qui précèdent les tempêtes peut-être...
Simplement vétue d'une robe légere, un chale jeté sur ses épaules et sa lourde chevelure brune ondulant au vent, Letilet profitait des dernieres fleurs que lui offrait cette fin d'été.
De temps à autre, elle interrompait sa rêverie pour cueillir une rose choisie avec soin qu'elle déposait dans le panier d'osier qui pendait à son bras.
Depuis toujours, elle aimait ces longues promenades dans le parc du Manoir.
Avec tendresse elle repensait à la masure qui avait été sa premiere demeure et qui se dressait encore dans le fond de la propriété.
Petit à petit le domaine s'était agrandi, à la simple masure avait été ajoutée une vaste ferme flanquée en son extemité d'un grand moulin blanc dans lequel Cubitus et elle avaient passé de longues heures de travail.
Elle souriait en repensant à cette époque où son époux et elle avaient oeuvré sans compter menant de front vie paysanne et vie politique.
Le bâtiment de la ferme avait été agrandi par la suite, formant un veritable petit Manoir qui se dressait aujourd'hui fierement au milieu du parc.
Ils avaient été si heureux en ce temps là.
Ensuite était venu, le temps du déménagement à Poitiers, les fonctions comtales, la guerre, la maladie de Cubitus.
Les clefs de la maison avait été confiées à Marceau et Léontine qui, installés dans la masure, prennaient soin du domaine en l'absence des propriétaires.
Et puis plus rien, l'anéantissement total, la douleur et l'obscurité.
La baronne avait eu trés peur de revenir en ces lieux, les volets de la maison etaient restés desespérement fermés.
Il avait fallu cette demande du capitaine son cousin, il avait fallu la présence rassurante et sécurisante du Seigneur des Mottes à ses côtés pour que Letilet ose enfin affronter ses souvenirs.
Elle était heureuse pourtant de l'avoir fait.
Ce retour aux sources etaient certainement indispensable à son deuil.
C'était sans tristesse mais avec émotion qu'elle se réappropriait peu à peu les lieux, le temps avait son oeuvre, et riche de tout ce bonheur passé, elle se sentait prête, enfin, à se tourner vers l'avenir.
Estimant que son panier était suffisament garni pour fleurir les differentes pieces du manoir, la Baronne se dirigea à pas lents vers la cuisine.
Déja elle se réjouissait de la visite qu'elle ne manquerait pas de recevoir ce soir.
Elle avait hâte d'entendre à nouveau ce rire tonitruant, qu'elle reconnaitrait entre mille, si communicatif et qui, à sa maniere, faisait revivre la maison.
Elle avait hâte de partager à nouveau ces savoureux moments de complicité, d'écouter à nouveau, le visage entre ses mains, les histoires de celui qui comme les chats paraissait avoir eu sept vies.
Sa compagnie était si apaisante....
Passant par la porte de service, elle déposa le panier sur la lourde table de cuisine puis sourit à Léontine qui faisait également office de cuisiniere.
Léontine, si mon instinct ne me trompe pas, nous aurons un invité ce soir!
Thierryvlad aura voyagé toute la nuit et une partie de la journée, il risque de nous arriver affamé...
Préparez nous quelque chose de simple mais de copieux, un petit salé tiens, ce sera parfait, il en raffole.
Du fromage aussi, beaucouuup de fromage et beaucoup de pain!
Ah oui! et pourriez vous demander à Marceau d'aller à la cave chercher quelques bouteilles de ce vin d'Anjou que l'on nous avait offert avant la guerre? du Saumur je crois....
Je suis certaine que les Seigneurs des Mottes en appréciera la provenance! ajouta t'elle en riant.
Oh oui elle avait hâte, peut être même plus qu'il ne le faudrait.....
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Le jardin comme la maison était calme et respirait la sérénité... comme dans tous ces moments qui précèdent les tempêtes peut-être...
Simplement vétue d'une robe légere, un chale jeté sur ses épaules et sa lourde chevelure brune ondulant au vent, Letilet profitait des dernieres fleurs que lui offrait cette fin d'été.
De temps à autre, elle interrompait sa rêverie pour cueillir une rose choisie avec soin qu'elle déposait dans le panier d'osier qui pendait à son bras.
Depuis toujours, elle aimait ces longues promenades dans le parc du Manoir.
Avec tendresse elle repensait à la masure qui avait été sa premiere demeure et qui se dressait encore dans le fond de la propriété.
Petit à petit le domaine s'était agrandi, à la simple masure avait été ajoutée une vaste ferme flanquée en son extemité d'un grand moulin blanc dans lequel Cubitus et elle avaient passé de longues heures de travail.
Elle souriait en repensant à cette époque où son époux et elle avaient oeuvré sans compter menant de front vie paysanne et vie politique.
Le bâtiment de la ferme avait été agrandi par la suite, formant un veritable petit Manoir qui se dressait aujourd'hui fierement au milieu du parc.
Ils avaient été si heureux en ce temps là.
Ensuite était venu, le temps du déménagement à Poitiers, les fonctions comtales, la guerre, la maladie de Cubitus.
Les clefs de la maison avait été confiées à Marceau et Léontine qui, installés dans la masure, prennaient soin du domaine en l'absence des propriétaires.
Et puis plus rien, l'anéantissement total, la douleur et l'obscurité.
La baronne avait eu trés peur de revenir en ces lieux, les volets de la maison etaient restés desespérement fermés.
Il avait fallu cette demande du capitaine son cousin, il avait fallu la présence rassurante et sécurisante du Seigneur des Mottes à ses côtés pour que Letilet ose enfin affronter ses souvenirs.
Elle était heureuse pourtant de l'avoir fait.
Ce retour aux sources etaient certainement indispensable à son deuil.
C'était sans tristesse mais avec émotion qu'elle se réappropriait peu à peu les lieux, le temps avait son oeuvre, et riche de tout ce bonheur passé, elle se sentait prête, enfin, à se tourner vers l'avenir.
Estimant que son panier était suffisament garni pour fleurir les differentes pieces du manoir, la Baronne se dirigea à pas lents vers la cuisine.
Déja elle se réjouissait de la visite qu'elle ne manquerait pas de recevoir ce soir.
Elle avait hâte d'entendre à nouveau ce rire tonitruant, qu'elle reconnaitrait entre mille, si communicatif et qui, à sa maniere, faisait revivre la maison.
Elle avait hâte de partager à nouveau ces savoureux moments de complicité, d'écouter à nouveau, le visage entre ses mains, les histoires de celui qui comme les chats paraissait avoir eu sept vies.
Sa compagnie était si apaisante....
Passant par la porte de service, elle déposa le panier sur la lourde table de cuisine puis sourit à Léontine qui faisait également office de cuisiniere.
Léontine, si mon instinct ne me trompe pas, nous aurons un invité ce soir!
Thierryvlad aura voyagé toute la nuit et une partie de la journée, il risque de nous arriver affamé...
Préparez nous quelque chose de simple mais de copieux, un petit salé tiens, ce sera parfait, il en raffole.
Du fromage aussi, beaucouuup de fromage et beaucoup de pain!
Ah oui! et pourriez vous demander à Marceau d'aller à la cave chercher quelques bouteilles de ce vin d'Anjou que l'on nous avait offert avant la guerre? du Saumur je crois....
Je suis certaine que les Seigneurs des Mottes en appréciera la provenance! ajouta t'elle en riant.
Oh oui elle avait hâte, peut être même plus qu'il ne le faudrait.....
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