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[RP] De la mémoire, à la mémoire

Mélisse De Drasnie
[Sémur - lieu du Rendez-vous - Jour J - Heure H]

Les premières lueurs de l'aube commençaient à éclairer le ciel sur sa ligne d'horizon.

« Pile à l'heure pour ton renouveau, te renaissance, ta résurrection »

...

« Allez, ne sois pas modeste, c'est la meilleure décision que tu aies prise depuis des lunes. La grande Mélisse est de retour »

La grande Mélisse n'est plus, mais tu refuses de l'entendre... Quant à cette décision, c'est la tienne, pas la mienne.


Elle n'avait pas voulu venir au rendez-vous, elle n'avait pas voulu se retrouver de nouveau du côté de Sémur, et sans savoir comment, ses pas l'y avaient pourtant conduite. Était-elle possédée ? Elle ne se souvenait de rien... Juste ces nuits passées à ne pas dormir, taraudée par cette voix dans sa tête, juste ces nuits de longues insomnies qui la laissaient épuisée, vidée, quand le jour se levait enfin...

J'ignore comment tu as fait... mais tu es le diable en personne.


Rire complètement halluciné, rire d'aliénée.
La plus talentueuse des tueuses de la Drasnie avait sombré dans la psychopathie.
Son visage se faisait différent, alors qu'elle discourait avec elle même en cet instant. Tantôt tristement résigné, désabusé, la souffrance s'y lisant sans doute permis ; tantôt éclairé d'un sourire mauvais, carnassier, une lueur folle dansant dans ses yeux au vert si clair, si froid... si inhumain.

Mélisse n'était effectivement plus, du moins plus telle qu'elle avait été connue et reconnue...
Désormais était-elle double.
Schizophrène.


« Regarde ! La voilà, assise face à l'orée. Tu vas pouvoir accomplir sa dernière volonté et retrouver ton honneur. »

Un pas en avant, un pas de plus vers Zhaïa.


Je ne veux pas la tuer, elle mourra de toute façon, de ma main ou pas.


Un pas en arrière, un regard en arrière, s'enfuir.

« Fonce te dis-je ! Elle t'est offerte, qu'Immortelle fende l'air en une danse sanglante. »

Nouveaux pas en avant, plus nombreux, sourire féroce sur les lèvres, elle sentait presque déjà l'odeur délictueuse* du sang flottant dans l'air quand cette catin crèverait, ventre ouvert, toutes entrailles dehors.


Non ! Je veux partir, laisse moi partir, je t'en supplie.

Ses pieds, qui la faisaient s'avancer vers sa proie, future victime sous ses doigts, s'arrêtèrent soudainement. Elle ne pouvait pas faire ça. Les yeux horrifiés, elle reculait déjà.

Un craquement : celui de son poids pesant sur une branche morte. Une grimace : elle venait de signaler sa présence.





[*merci à un joueur qui se reconnaitra.]
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Fidèle à Belladone, sa dague à deux lames, offerte et reprise par Stragen...
Remplacée désormais par Immortelle, sa "presque jumelle"

LJD Marcko a écrit:
Mélisse, j'la déteste pour tout ce que Marcko et Morgane ont eu à endurer, mais elle va me manquer, c'était te lire d'une façon complètement différente
zhaïa
Nulle expression sur son visage ne trahit sa pensée. Elle a senti sa présence avant que la branche ne cède sous son pas pourtant léger. Elle garde les yeux fermés, Mélisse est seule, ou alors Platime est resté en retrait pour couvrir ses arrières. Zhaïa connaît bien les bruits de la forêt, elle doit sa force aux longues heures passées à bucheronner. A moins que le Gros ne surgisse par la rivière, il n’est pas aux abords immédiats.

La blanche ouvre les yeux. Son regard cristallin se plante droit dans celui de la Drasniène. Mélisse a une tête de déterrée ! Le teint gris, des cernes violets et l’expression de celle qui a vu le diable en personne… La farouche guerrière semble avoir disparu. Quelle étrangeté de la vie, quelle bizarrerie ! Zhaïa devrait trembler, elle se sent forte et apaisée. Mélisse devrait exulter, elle paraît si fragile !

Prise d’une soudaine envie de bavarder avec sa rivale, elle lui lance la flasque de gnole.


« Bois ! Ca te fera du bien… »

Regard suspicieux,

« N’aie crainte, c’est juste un remontant ! Heureuse que tu sois venue Mélisse… Je ne dirais pas que c’est un plaisir de te revoir, mais je suis bel et bien contente que tu sois là ! »
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Ex-Douanière de Sémur
Ex-Adjudant de l'Ost - Garnison de Saint Martin du Lac
Mélisse De Drasnie
[hrp = passage au présent de l'indicatif pour cohérence action/narration entre zhaïa et mélisse]

Elle se saisit de la flasque au vol.
Bien qu'affaiblie psychologiquement, ses capacités physiques sont, elles, restées intactes.
Elle pose ses yeux sur sa rivale qui, malgré le mal dont elle souffre, ne semble pas en être plus incommodée que ça.

« Dommage qu'elle semble en si bon état... espérons que ce ne soit qu'une façade »


Parfait, bien au contraire, si combat il doit y avoir, il sera honnête et équitable... ne parlais-tu pas d'honneur ?


Petit sourire : voilà de quoi lui clouer le bec, à cette voix dans sa tête.


Bois ! Ça te fera du bien...

« Foutaises ! Elle va t'empoisonner ou t'endormir pour mieux se venger ! »

Et alors ? Pourquoi pas ? Au moins cela m'éviterait-il d'avoir à accomplir ce que tu exiges que je fasse.


Nouveau sourire : l'idée lui plaît alors elle boit, avidement, laissant l'alcool lui réchauffer le corps, à défaut de soulager son cœur. Déjà peut-on voir ses joues blafardes de rouge se colorer.

N’aie crainte, c’est juste un remontant ! Heureuse que tu sois venue Mélisse… Je ne dirais pas que c’est un plaisir de te revoir, mais je suis bel et bien contente que tu sois là !

Je n'ai pas d'autre crainte que celle de vivre. Heureuse de voir que ma venue te fait plaisir... Lorsque l'on fait appel à moi, habituellement, j'honore le rendez-vous.

Elle lui renvoie la flasque presque vide, s'essuie la bouche du revers de la manche de sa veste de cuir. Ainsi habillée Zhaïa l'avait-elle vue la première fois, ainsi la verrait-elle pour ce qui serait peut-être la dernière. Une boucle bouclée ? Une page que l'on tourne ?

« Arrête de lui faire la conversation et passe à l'action »

N'écoutant pas cette secrète harceleuse qui de cauchemar a fait basculer sa vie en enfer, elle s'accroupit non loin de sa rivale, attrape un caillou qui git là, le fait tourner dans sa main puis, les yeux toujours baissés sur cette petite pierre qui roule dans sa paume, elle demande :

Tu as fait courir des bruits, Zhaïa. Ces bruits, je les ai entendus mais ne les ai pas vraiment compris. Qu'attends-tu de moi ? Que je mette fin à ton calvaire ?

Elle jette le caillou un peu plus loin, se frotte les mains puis pose son regard sur celle qu'elle a toujours considérée comme sa pire ennemie :


Qu'ai-je à y gagner dis-moi ? Tu mourras, avec ou sans mon aide. Et Stragen me hait déjà suffisamment comme cela.
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Fidèle à Belladone, sa dague à deux lames, offerte et reprise par Stragen...
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LJD Marcko a écrit:
Mélisse, j'la déteste pour tout ce que Marcko et Morgane ont eu à endurer, mais elle va me manquer, c'était te lire d'une façon complètement différente
zhaïa
« Sacrée descente !!! Tu aurais fait honneur aux assoiffés de Sémur ! »

Ce-disant, un large sourire se dessine sur ses lèvres.

« A ta santé donc ! »

Et elle termine la gnole d’un trait, sans s’étouffer cette fois ! Heureusement !! Bien que Zhaïa soit dotée d’un solide sens de l’humour, elle n’a pas envie d’être ridicule devant Mélisse. L’eau de vie fait son office, la grise sans pour autant lui obscurcir l’esprit.

"Qu'attends-tu de moi ? Que je mette fin à ton calvaire ?

- Je t’ai fait venir pour que tu finisses ton travail. Sans doute n’avais-tu pas suffisamment enduit ta dague… Je m’en suis sortie… Enfin, je le croyais, car aujourd’hui mes jours sont comptés.

Vois-tu je pourrais aussi me jeter dans l'Armançon, mais je suis bonne nageuse, et je ne veux pas m'en sortir... Et puis, rien de tel que la compagnie de sa meilleure ennemie pour faire le grand saut, non ?


Elle plante son regard triste, mais résolu, dans l’émeraude de Mélisse

« Je veux simplement que tu me tues… Tu es la seule à qui je puisse le demander… Aussi impensable que cela puisse te paraître, je te respecte. Même si j’en suis là aujourd’hui à cause de toi et de ta folie meurtrière. J’ai pu voir en toi bien plus que tu ne vois toi-même sans doute...

Grâce à toi, Eusaias est en vie aujourd’hui, et c’est tout ce qui m’importe…Que tu le veuilles ou non, nous sommes liées, par l’amour que nous portons au même homme, bien que mon époux ne soit plus celui que tu as connu…

- Qu'ai-je à y gagner dis-moi ? Tu mourras, avec ou sans mon aide. Et Stragen me hait déjà suffisamment comme cela.

- Eh bien, je ne sais pas... A toi de me le dire, si tu es là, c'est que tu en as sans doute une idée... Peut-être le plaisir de me voir enfin morte, de ta main, juste pour être bien sûre que je ne vais pas réapparaître encore une fois. Ou bien... par compassion ? Parce que je te le demande ?"


Zhaïa savait que Mélisse risquait fort de s’étrangler à l’idée d’agir par compassion. Elle sentait un sourire naître en elle. La drasniène devait la prendre une folle, et elle n’était sans doute pas loin de la vérité…

"Je t’offre ma vie en échange de ta rédemption. Pour une fois, tu tueras pour faire le bien…
Eusaias ne sait rien de ma démarche, mais j’ai pris soin de le prévenir. Il le saura le moment venu.
Il a fait le choix d’une vie meilleure… Stragen est mort, Eusaias l’a vaincu. Et toi Mélisse, que choisis-tu ? Quel nom choisiras-tu pour ta renaissance ?"


Jetant un œil à son épée,

« Si je suis venue armée, ce n’est pas pour te combattre, j’ai simplement pris mes précautions au cas où tu viendrais accompagnée de ton chien de garde… Finissons-en, si tu veux bien… »
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Ex-Douanière de Sémur
Ex-Adjudant de l'Ost - Garnison de Saint Martin du Lac
Mélisse De Drasnie
La tueuse se redresse et tandis que Zhaïa lui parle, elle regarde le soleil qui se lève.

« Qu'ai-je à y gagner ? » voilà ce qu'elle lui a demandé.

Les premiers rayons qui passaient timidement la ligne de l'horizon se sont faits plus intenses et c'est le haut du disque solaire qui se dévoile maintenant. Déjà, elle sent la chaleur qu'il diffuse caresser son visage.


A toi de me le dire, si tu es là, c'est que tu en as sans doute une idée...


Voilà ce qu'elle l'entend répondre.

Le vert pâle de ses yeux prend un nouvel éclat. Ses longs cheveux blonds, que la pénombre de la forêt ternissait encore à son arrivée sur le lieu de son rendez-vous, se gonflent maintenant de reflets dorés, prennent un nouveau relief. L'on dirait que – telle le phœnix – Mélisse renaît de l'ombre qu'elle était.


Non, jusqu'à ce que je me retrouve devant toi, je n'en savais rien. Pour être honnête, j'ignore même comment je suis arrivée jusqu'ici. Je n'ai pas l'ombre d'un souvenir de mon voyage.

Zhaïa, dont les yeux sont venus se ficher dans les siens, ne la quitte pas du regard. La tueuse ne baisse pas le sien non plus.
Les deux femmes n'en sont plus à l'état de se jauger, elles se savent toutes deux combattantes de valeur.
Il s'agit plus d'un questionnement silencieux qu'autre chose afin de s'assurer que c'est bien là ce que l'ex-douanière veut. La confirmation vient bien vite.


Je t’offre ma vie en échange de ta rédemption. Pour une fois, tu tueras pour faire le bien…
Eusaias ne sait rien de ma démarche, mais j’ai pris soin de le prévenir. Il le saura le moment venu.
Il a fait le choix d’une vie meilleure… Stragen est mort, Eusaias l’a vaincu. Et toi Mélisse, que choisis-tu ? Quel nom choisiras-tu pour ta renaissance ?


« ne te laisse pas embobiner par ses belles paroles, elles ne sont que venin et fadaises »


Sourcil qui se fronce... Reflet du soleil sur le métal d'une épée... Ce pourrait-il qu'elle soit tombée dans un piège ? Elle ne recule pas pour autant. Le combat ne lui a jamais fait peur.
Zhaïa, qui semble avoir compris ce qui se trame dans la tête de la tueuse, car elle suit le regard de Mélisse et pose ses yeux sur son arme avant de reprendre bien vite :


Si je suis venue armée, ce n’est pas pour te combattre, j’ai simplement pris mes précautions au cas où tu viendrais accompagnée de ton chien de garde… Finissons-en, si tu veux bien…

Platime... Elle n'en a pas eu de nouvelles depuis l'embuscade. Allez savoir ce qui lui est arrivé... Étripé comme le pourceau qu'il est par cette fugueuse de Dark ?


Je ne réclame pas la rédemption.

Sereine, elle inspire à pleins poumons l'air de la forêt. Tout est clair dans son esprit.

« tu as pris la bonne décision Mélisse »


Je sais

Mélisse s'approche de sa rivale, celle qu'elle aura le plus respectée dans toute sa vie de tueuse.
Elle sent dans son dos la vigueur que prend le soleil automnal. Les oiseaux entonnent leurs chants, guillerets. La rosée qui s'est déposée sur les herbes et les feuilles durant la nuit se met à perler, reflétant les rayons.

Elle lui tend la main droite et l'aide à se relever. Les mains s'empoignent. Le dos de Zhaïa quitte l'arbre qui lui sert de dossier. Le bras libre de Mélisse se rend dans son dos. Ses doigts se referment sur le manche d'Immortelle et dans un mouvement ascendant aussi vif qu'inattendu, la Drasnienne la sort de son fourreau et vient en planter la lame dans le ventre de la Sémuroise.

Une larme coule sur sa joue alors qu'elle approche ses lèvres de l'oreille de l'épouse de Stragen. Dans un murmure, elle lui dit :


C'est un beau jour pour mourir. Adieu Zhaïa.

Laissant là son arme fétiche, elle retient dans ses bras le corps meurtri de sa rivale, et avec une infinie douceur, elle la fait s'allonger sous un arbre, celui-là même contre lequel elle l'avait découverte, adossée.
Elle sourit à la soldate, tandis que la vie s'écoule de sa blessure, puis fouille dans la poche de sa veste de cuir.


Je t'aurais bien dit "à très vite", mais je crois que nous n'allons pas au même endroit toi et moi.


Et Mélisse d'avaler le contenu de la fiole de cigüe qu'elle vient de sortir de son vêtement.

« Noooooooooooooooooooooon ! »


[Fin très difficile à écrire... accouchée dans la douleur... Je mets fin au destin tragique de Mélisse dans la foulée. Je ne peux plus écrire ce genre de post pour quiconque, quand bien même l'on aurait besoin de mon PNJ pour rendre ce genre de service.

Tu vas me manquer Isa... Alea jacta est.
Bonne continuation pour tout, et bon retour à l'IRL
gros bisous]

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Fidèle à Belladone, sa dague à deux lames, offerte et reprise par Stragen...
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LJD Marcko a écrit:
Mélisse, j'la déteste pour tout ce que Marcko et Morgane ont eu à endurer, mais elle va me manquer, c'était te lire d'une façon complètement différente
zhaïa
Sa main dans la sienne… Sa lame dans ses entrailles... Zhaïa ne voit pas venir l’attaque ! Elle fléchit sous le coup bien ajusté. Mélisse n’a pas pour habitude de rater ses victimes. Le geste est précis, chirurgical. L’instant d’après du sang fleurit au coin de ses lèvres. Elle a le souffle coupé. Le rythme de son cœur s’accélère et son sang se vide d’autant. Elle est pâle comme un linge. Sa vie ne défile pas devant ses yeux, cela fait des semaines qu’elle se la remémore…

C'est un beau jour pour mourir. Adieu Zhaïa.

Mélisse pleure. Les yeux de la Sémuroise s’emplissent de larmes. Cette fois c’est la fin… La tueuse la prend dans ses bras avec une infinie douceur, toute haine envolée. Jusqu’au dernier moment, Zhaïa s’était demandée comment se terminerait son face à face avec sa rivale, elle n’avait pas imaginé une seule seconde ressentir cette étrange impression.
Mourir, accompagnée, non d’une ennemie, mais d’une amie ! Sans doute le manque d’oxygène lui obscurcit l’esprit, mais pourtant c'est bien ce qu’elle ressent. Mélisse n’avait pas eu un geste violent, aucune rage, aucune satisfaction à la trucider, plutôt de la peine…

Zhaïa esquisse un sourire, elle a vu juste. La drasniène tourne le dos à son passé de criminelle. Son sourire se fige. Avant qu’elle n’ait le temps de dire un mot Mélisse avale le contenu d’une fiole. Si l’ex-douanière avait un doute quant à la substance ingérée,


Je t'aurais bien dit "à très vite", mais je crois que nous n'allons pas au même endroit toi et moi

Non !!!

Elle chuchote plus qu’elle ne parle. Effort surhumain pour souffler ces mots :

Tu n’es pas obligée de faire ça Mélisse, vomi ! Tu as encore le temps… Dans ma besace… il y a un antidote, prends-le… Vis et bats-toi ! Prends ta deuxième chance…

Elle achève dans un murmure

Merci… Dis à Eusaias que je l’aime…

Un voile noir devant ses yeux désormais vitreux. La vie s’en est allée, pas de douleur, seule la souffrance de laisser-là ceux qu’elle aime…


[Merci infiniment Eme, ce fut un plaisir et un honneur de croiser ta plume. Pas facile de laisser partir Zhaïa, de tourner la page de ces trois années... Grâce à toi et à Ben (ljd Eusaias pour ceux qui l'ignorent) j'ai pris goût à l'écriture et ai progressé. Merci de m'avoir conviée dans vos RP. Ce passage dans les Royaumes a été une très grande expérience, difficile à quitter. *Une larme sur mes joues*. Zhaïa s'en va rejoindre Enyz...

Tu me manqueras aussi Eme.
Bonne continuation à toi et à Mélisse peut être^^. Sa fin n'est pas forcément inexorable... Rhoo oui je sais ! Mais bon, l'antidote est à porté de sa main ! Zhaïa le trimballe avec elle depuis un bon bout de temps déjà !!!^^ Mélisse ne sera jamais une bonne fille mais... Bon d'accord ! J'arrête là mais ce serait dommage de laisser partir un pnj de sa trempe]

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Ex-Douanière de Sémur
Ex-Adjudant de l'Ost - Garnison de Saint Martin du Lac
Morgane
[Au petit matin - foyer de Maussac-Thézan]

Cocoricoooooooooo !

Le coq du village entonne le chant de sa bonne nouvelle : le soleil se lève... Enfin, nouvelle pas forcément bonne pour tout le monde.
Morgane se réveille difficilement. Elle a du mal à émerger de sa torpeur et la chaleur du lit conjugal ne l'aide en rien.
Elle étouffe un bâillement, s'étire longuement, pour finalement se nicher de nouveau dans ses draps.


Cocoricoooooooooo !

Grrr, lâche la brune. Je lui tordrais bien moi-même le cou à cet emplumé.

Elle se tourne vers messire son époux, qui a eu, à son instar, non pas une courte nuit mais une nuit entrecoupée. Ah les joies de la parentalité...

Bonjour vous de moi, murmure-t-elle à son oreille, bien dormi ?

Pas le temps d'entendre une réponse que l'on toque à la porte : Apolline.

Ah non, que l'on ne me dise point qu'ils ont déjà faim mes deux petits vampires préférés ! s'exclame-t-elle en souriant.

Dame Morgane, scuzez-moi d'vous déringer ainsi au saut du pieu... mais... en allant prind' eul lait livré comme d'habitude à l'porte par m'ssire Sephary, j'a trouvé eune missive. L'étôt accrochée bin en évidince, j'pouvôs pô la minquer.

Une lettre ? Haussement de sourcil.

Bah euh... ch'est qu'est-ce que j'viens d'vous dire...

Accrochée à la porte ?? Froncement de sourcils.

Avec tout l'respect que j'vous dois, Dame Morgane, vous avôz de l'cire dins vos esgoudres ou quô ? Ch'est exactemint qu'est-ce que j'viens d'vous dire.

Sourire amusé de la patronne, qui ce matin fait tourner bourrique son employée.

Bon ch'est pô tout cha mais qu'est-ce j'en fais ?

Je me lève, donnez moi deux minutes, je vous rejoins à la cuisine pour en prendre connaissance.


La jeune mère finit tant bien que mal par quitter la chaleur bienfaisante de sa couche. C'est confirmé, l'arrière saison est terminée, il faudra rallumer le feu dès ce soir, au moins dans la chambre des enfants.
Une fois auprès de la nourrice, Morgane se saisit du parchemin, intriguée. Qui peut donc avoir laissé ce vélin à la porte de son foyer, durant la nuit ? Hier soir il n'y était pas... et voilà que ce matin si. Ce n'est quand même pas le fermier qui lui aurait ainsi fait parvenir une facture ? Elle a payé son lait pour le mois à venir.
Non.
Cette écriture fine et régulière... Cette écriture elle la reconnait pour l'avoir déjà vue et parcourue sur un faire-part de mariage. C'est la plume de son amie Zhaïa qui a rempli l'espace vide du parchemin.

Morgane sourit : Zhaïa doit probablement aller mieux, pour être sortie se promener durant la nuit et lui avoir laissé un petit mot, délicate attention.


Apolline, donnez-moi un verre de lait s'il vous plaît.

Verre aussitôt demandé, aussitôt servi. D'une efficacité redoutable, cette Apolline.
Morgane le prend et commence à le porte à ses lèvres tout en commençant sa lecture :


Citation:
« Ma très chère amie,
je t’écris cette lettre pour te demander un service. J’ai laissé Libellule seul à la maison mais je ne sais quand Eusaias rentrera. Veux-tu bien t’occuper de le nourrir en attendant son retour ? Eusaias est actuellement chez les moines et je ne sais s’il sortira bientôt de sa retraite… Le mieux serait sans doute que tu prennes ma monture en pension chez toi, ainsi il aurait la compagnie de ses congénères. Tu trouveras de l'avoine en quantité dans la remise, j'ai laissé la maison ouverte.»


Un service ? Bien entendu qu'elle le rendra mais... Zhaïa aurait-elle décidé d'entreprendre un voyage ? Non, visiblement pas, sinon elle prendrait sa monture... Peut-être un séjour au couvent de Sémur, pour une petite retraite afin que d'être encore plus en forme au retour de son époux ? Oui ce doit être cela.
Le verre atteint sa destination, elle avale une gorgée de son contenu et reprend sa lecture.


Citation:
« Je suis très malade et mes jours sont comptés. Je pensais être tirée d’affaire, mais je crois que la cigüe aura finalement raison de moi… Lorsque tu liras cette lettre, je ne serai plus... »


Le temps soudainement semble s'être suspendu : les yeux de Morgane s'arrêtent, refusant de poursuivre plus avant dans le courrier.
Son esprit bloque sur quatre mots qui reviennnent en boucle, encore et encore et encore : "je ne serai plus".
Elle ouvre la bouche, comme pour crier mais aucun son ne passe la barrière de ses lèvres.
Ces dernières ont perdu de leur couleur, le sang qui y affluait quelques millièmes de secondes auparavant a disparu.
Le visage habituellement diaphane de la brune est devenu bien pâle, pour ne pas dire blême.
Les yeux s'équarquillent, sous l'effet de la surprise.
Les pupilles se rétractent.
Le verre de lait atteint le sol.

_________________

*~*~*~*~*~*
Pseudo IG : D@rk_Sh@adow
Marcko
Bonjour vous de moi, murmure Morgane à son oreille, bien dormi ?

L'on toque. L'on parle. Marcko avait commencé à sourire, yeux fermés. Mais là, il ronchonne. Il a le visage bougon. Il s'efforce de couper le lien auditif entre son esprit et le monde des éveillés, qu'il retrouve au sortir de son sommeil. Il soupire le prénom de la nourrice sans aucun effort d'articulation. Leur chambre, dernier endroit d'intimité en cette maison. Ce matin là, on n'y croirait pas. L'époux se retourne et essaie de ne pas les laisser toutes deux le sortir de sa réalité. Il n'écoute plus, il n'entend plus.

Il avait trouvé, la veille sur le marché, une chose folle : du minerai de fer, en quantités improbables, à prix de blé, sur l'étale d'un vendeur inconnu. Il ne lui remet déjà plus sa tête d'ailleurs. Par contre, le minerai lui, il n'a pas traîné à trouver acquéreur. Un acquéreur de choix : Marcko de Maussac-Thézan, célèbre forgeron de Sémur. Alors il s'active, et active par la même le feu de sa forge. Il voit déjà toutes les haches, toutes les épées, tous les couteaux qu'il pourrait tirer du minerai, posés contre l'un des murs de l'échoppe. Il en travaillerait les lames. Il en entend déjà le son. Il le connait bien ce son, celui que le métal lâche comme une plainte, torturé entre l'enclume et le marteau.

Lorsqu'il en entend le bruit violent, plus vrai que nature, de l'autre côté de la porte, le chef de la maison ouvre grand les yeux. Là, ce n'était pas normal. Ce n'était plus un rêve. Bel et bien sorti de son sommeil, il se retourne vivement pour chercher du regard ce qui a bien pu causer ce fracas. Morgane n'est pas là, ça a dû se passer dans la cuisine, avec Apolline.

Deux jambes sortent précipitamment des draps, deux pieds se plantent au sol : l'homme se dirige droit vers la porte et sort de la chambre. Dans la cuisine, du verre brisé macule le sol de blanc. Une femme sans vie ni mouvement se tient debout comme un piquet tout à côté, une lettre à la main.

Marcko panique, l'ancien gouverneur prend peur : Morgane vient de lire une chose terrible pour qu'elle se tienne ainsi. : le blond se précipite auprès de sa mie, débarrassant l'endroit où il se tiendrait du revers du pied.


Morgane ? questionne Marcko

Morgane, qu'est-ce qu'il se passe, qu'y-a-t'il ? Il entreprend de lire par dessus son épaule pour tenter de trouver, dans une diagonale, les mots sur lesquels ce sont arrêtés les yeux de l'épouse. Il saisit mal le texte, alors il lui retire le parchemin des mains pour mieux le lire

Malade ? Mais comment ça ? elle en avait été guérie de ce poison.

La mine circonspecte, Marcko vient de buter sur les mots qu'ont dû intercepter les yeux de sa moitié avant de dire stop, de n'en plus pouvoir.

Comment ça, elle est.. tu crois qu'elle a perdu la vie chérie ? Où ça ? Beaucoup de questions... comment saurait-elle lui répondre ?
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Marcko de Maussac-Thézan
Mélisse De Drasnie
[Orée de la forêt de Sémur, non loin du Moulin Don_Quichotte]

Tu n’es pas obligée de faire ça Mélisse, vomis ! Tu as encore le temps… Dans ma besace… il y a un antidote, prends-le… Vis et bats-toi ! Prends ta deuxième chance…

« Oui, elle a raison !! Prends-le cet antidote ! Prends-le et vite ! Si j'avais su que c'était ce que tu avais en tête... Jamais je ne t'aurais laissée me tuer ! »


Soupir... Pas encore le dernier mais bientôt. Soupir de lassitude donc. L'antidote restera où il est : elle a tout perdu, n'a plus rien ni à espérer de la vie ni à gagner. Mourir ici ou ailleurs, aujourd'hui ou plus tard... Cela n'a plus aucune importance.

La Drasnienne prend le soin de s'installer confortablement sur un lit de mousse. Elle s'allonge dans la rosée, à côté de son ennemie, toutes les deux réunies pour le meilleur pour l'une, le pire pour l'autre. Nul doute pour la tueuse que ses pas la conduiront vers l'enfer lunaire une fois qu'elle aura rendu son dernier souffle.
Personne alors, pour la pleurer ; personne alors pour se souvenir d'elle.
Elle sombrera dans l’oubli,[...] le vrai linceul des morts.*

Ses cheveux forment une auréole dorée autour de son visage pâle, creusé, cerné, cependant qu'un triste sourire l'éclaire. Elle commence à sentir les effets du poison dans ses jambes, fourmillantes. Bientôt elle ne les sentira plus. La cigüe fera son œuvre, glaçant ses membres inférieurs puis son tronc, remontant inéluctablement vers son coeur. Sa respiration se fera plus difficile, pour finalement devenir impossible. Alors elle convulsera, ultime soubresaut de vie en elle avant le trépas.

Elle tourne le visage un instant vers Zhaïa, pour voir où elle en est de son voyage entrepris vers l'autre monde. Cette dernière, le souffle douloureux mais le visage serein, vit ses derniers instants. Sentant la fin plus que proche, elle murmure à Mélisse :

Merci… Dis à Eusaias que je l’aime…

Non, merci... à toi pou... pour avoir ré... ussi là où...

Chaque mot demande un effort surhumain à la Drasnienne qui lutte entre deux spasmes pour terminer sa phrase :


là où j'ai échoué... Avec... toi... aura-t-il... été... heur...


La convulsion est si forte, secouant son corps comme une vulgaire poupée de chiffons, que le mot reste coincé dans sa gorge en même temps que sa respiration se bloque définitivement. Les dernières étincelles de vie s'éteignent, se cristallisent dans le vert de ses iris, qui n'a jamais si bien porté son nom qu'aujourd'hui : la tueuse aux yeux de glace n'est plus.


* George Sand, citation originelle : "L’oubli est le vrai linceul des morts."


[mais euuuh gnagnagna pis scrongneugneu tiens Mélisse est bien là où elle est désormais, libérée et moi aussi mais je note que jusqu'où bout tu auras essayé ]
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Fidèle à Belladone, sa dague à deux lames, offerte et reprise par Stragen...
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LJD Marcko a écrit:
Mélisse, j'la déteste pour tout ce que Marcko et Morgane ont eu à endurer, mais elle va me manquer, c'était te lire d'une façon complètement différente
Morgane
[Cuisine des de Maussac-Thézan]

L'annonce fait l'effet d'une douche froide à Morgane, elle qui s'attendait à lire une bonne nouvelle, elle qui depuis quelques temps revivait avec l'arrivée du petit Jacob, elle qui ce matin trouvait l'énergie de plaisanter et de faire devenir chèvre la nourrice, elle qui n'avait qu'une envie : celle de passer une agréable journée qui s'annonçait d'ailleurs fort belle, à en juger les rayons qui filtraient au travers des persiennes de sa chambre.
Hélas...
De journée ensoleillée il ne peut dorénavant plus être question. Son ciel vient de s'obscurcir irrémédiablement. Un voile a terni le bleu très clair de ses yeux. Voile de tristesse, voile d'angoisse.

"Oh Zhaïa, ma douce amie, qu'as-tu donc fait ! Te suicider ? Toi l'Aristotélicienne à l'âme si pure... Mettre fin à tes jours volontairement ? Toi jadis adjudante de l'Ost, respirant la force, le courage et surtout la joie de revenir chaque fois vivante de tes missions...

Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi comme ça ? Te restait-il donc si peu d'espoir, tellement peu que lutter encore une fois contre ce poison facétieux te semblait gageure ?

Et Eusaias ? Ne lui laisseras-tu pas la chance d'au moins te dire adieu ?"


Morgane ? Morgane, qu'est-ce qu'il se passe, qu'y-a-t'il ?

Furtif retour éclair à la réalité, sa réalité. Dure, douloureuse, sans pitié. Non... Repartir dans son monde éthéré là où les questions restent des questions, là où elles ne trouvent pas de réponses, là où tout demeure possible, même l'improbable.

Malade ? Mais comment ça ? elle en avait été guérie de ce poison.

Nouveau retour, aussi bref ou presque que le précédent... "Je ne veux pas la pleurer, je n'en puis plus de perdre ceux qui comptent pour moi". Retrouver son monde de silence, seule avec elle-même et ses interrogations. Morgane ne veut plus entendre, Morgane reste là, plantée comme un piquet au beau milieu de sa cuisine, ses pieds baignant dans le lait, entourés de verre brisé.

Comment ça, elle est.. tu crois qu'elle a perdu la vie chérie ? Où ça ?

Et son époux qui n'en finit pas de lui poser des tas de questions... Que croit-il ? Qu'elle ne se les pose pas elle aussi ? Qu'elle a déjà toutes les réponses ? Mais si tel était le cas, ne serait-elle pas déjà en train de courir vers le...

Lac !

Comme soudainement saisie d'une révélation, la voilà qui enfile ses bottes et son châle par dessus sa chemise de nuit blanche. La porte s'ouvre à la volée, avec fracas. Le temps lui est compté, ne pas s'attarder, foncer, se faire aussi rapide que le vent. Peu importe ces visages de gens mécontents qu'elle bouscule dans la rue et qui l'interpellent. Elle ne prend même pas le temps de s'excuser, elle, la Morgane de Maussac-Thézan, d'habitude si polie.
Courir... encore et encore. Courir avec Marcko sur ses talons, elle le sait, elle le sent, elle entend son pas qui bat le pavé au même rythme que le sien. Le pauvre ne doit pas y comprendre grand chose, à ce qui lui arrive. Peut-être la croit-il possédée ?
Course folle à travers le village, course folle qui les conduit tous les deux de rues en venelles puis en porte médiane encadrée par les deux échauguettes qu'elle connait bien pour y laisser affaires et repas quand de chef-maréchal elle revêt l'uniforme. D'ailleurs qui était de garde cette nuit ? Rickles ? Zao ? Elle ne sait pas, elle ne sait plus. Est-ce réellement important ?


Zhaïa !!! Zhaïa !!!

Elle court à perdre haleine, la voilà en bordure de cette forêt qui étreint Sémur de sa végétation, le lac n'est plus très loin, les branches des arbres lui cinglent les flancs, déchirant le tissu de son vêtement bien trop léger pour la froidure du matin. Ses lèvres ont bleui, ses joues sont griffées ça et là mais qu'importe : ne pas arriver trop tard.

Zhaïa !!! ïa - ïa !!! Zhaïa !!! ïa - ïa !!!

Seul l'écho de ses cris se répercutant sur la surface calme et tranquille du lac lui parvient à l'oreille, brisant le silence du lieu. Pas une onde ne vient troubler l'espace liquide devant elle. Elle s'effondre à bout de souffle, ses genoux au sol, ses mains à l'identique.
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Oderay
(Non loin du Lac...)

La nuit lui avait été propice, et comme cela se faisait depuis des milliers d'années et comme cela se fera encore pendant des milliers d'autres, le soleil avait gagné son combat contre l'obscurité...

J'écoutais allongée dans l'herbe humide par la rosée, le réveil joyeux de la forêt, reposant mes membres engourdis de leur entrainement nocturne.

J'aimais voir le soleil se lever, le changement de couleur dans le ciel qui virait pendant quelques secondes au violet. Cet instant-oh combien magique- me laissais sereine pour la journée à venir.

Des bruits sourd et familiers commençaient à envahir ma clairière, branches qui craquent, froufrou des feuilles mortes, piaillement des rouges-gorges et rayons de soleil qui miroitent dans les cathédrale de soie d'araignées...c'était le signe pour moi de rentrer à la chaumière.

Je me relevais et commençais le chemin du retour...Arrivée non loin du lac, une brise de vent me fis sourcillé...cette odeur légèrement métallique, reconnaissable entre toute et pourtant si diffuse si discrète, je ne devais pas être loin d'un cadavre et il devait être frais.

Suivant l'odeur à la trace je me dirigeais rapidement...je n'eus que quelques pas à faire pour tout dire, au détour d'un bosquet gisaient deux corps...deux femmes...Zhaïa!

Je courus aussitôt vers elle, ne comprenant pas de suite ce qui s'était passé. Agenouillée à ses cotés, je vis la blessure mortelle, le sang et son visage...serein? Un regard pour l'autre femme, inconnue au bataillon qui était -elle? Allongée ainsi sur la mousse, le visage auréolée de sa chevelure dorée, on aurait pu croire à un ange venu se reposer en ce matin automnal si ce n'était son visage au regard vitreux asphyxié. La gourde près d'elle ainsi que la lame maculée de sang laissées près d'elle me troublais...je comprenais la lame, elle avait tuée Zhaia mais la gourde? Et pourquoi deux corps?
Je lui couvris le visage et m'occupais de Zhaia. La prenant dans mes bras et lui caressant les cheveux, je lui murmurais cette vieille chanson :


L'horizon obscure vient sombrer sur moi et
La magie sera ma clé
Je voyagerai à travers la porte
Pour trouver mon destin
Nox, la nuit et la clé j'ouvrirai votre vieux mystère.
La clé de la nuit, ouvre toi !
Dans la profondeur des abimes je sombre
Et derrière la lumière je vais faire
Mon long voyage sans fin,
Mais je recevrai ce que j'envoie.
Nox, la nuit et clé
J'ouvrirai votre vieux mystère. La clé de la nuit, ouvre toi !*


Zhaia que j'avais peu connue au final mais je respectais au plus haut point s'en sera aller ...

Alors que je restais assise là, a caresser le visage qui semblait endormi de celle çi, je perçue au loin des cris de femme.. Un vague écho ..ïa-ïa...
On la cherchait! Je déposais doucement le corps au sol et me levais rapidement, sortant du bosquet je hurlais :
ELLE EST Là!PAR ICI, VITE!


Citation:
ps : Parole de clavicula nox de therion
Morgane
[Berges du lac de Sémur]

Course folle ou folle ayant traversé foule et village ?
Tandis que ses poumons la brûlent et qu'elle sent poindre le point de côté, elle ne sait plus. Elle se perd en pensées, ne cherchant même pas à reprendre son souffle.
S'est-elle fourvoyée ? A-t-elle mal interprêté la lettre de son amie ? Y a-t-elle lu ce qu'il n'y a pas ? Zhaïa n'a-t-elle pas échaufaudé pour elle-même de noirs desseins ?

Non, les mots étaient là. Elle les avait vus, et Marcko aussi puisqu'il l'avait interrogée à ce sujet.

Se ressaisir et vite. Quelles options leur reste-t-il puisque le lac ne s'est pas révélé être la "bonne" ?

Sombrer au fond du puits du village ?
Elle lâche un rire nerveux : drôle d'idée.

S'empoisonner et attendre la fin, allongée sur sa couche ?
Non, Zhaïa s'est trop battue contre la cigüe pour avoir envie d'en finir à nouveau ainsi.

Se pendre haut et court à une pale de son moulin ?
Non plus. Si son amie avait décidé d'en finir pour ne pas être victime de la déchéance de la maladie, elle ne mettrait pas fin à ses jours de cette violente manière, au risque que sa famille ou ses amis la retrouvent défigurée, le visage bleui, gonflé, la langue boursouflée lui sortant d'entre les lèvres. Néanmoins, le moulin est un endroit qui mérite qu'ils s'y rendent, Marcko et elle, simplement pour ce qu'il représente pour Zhaïa : un lieu de paix, qu'elle a toujours aimé et tout aussi simplement parce qu'il n'est pas très loin du lac, en bordure de forêt.

Elle se relève et une dernière fois, comme pour s'assurer qu'il n'y a vraiment pas âme qui vive dans le coin, elle crie le prénom de son amie, s'attendant à l'entendre escorté de son cortège d'échos se répercutant sur l'eau paisible du lac. Quel étonnement de découvrir que ces derniers ne sont pas seuls. Invité surprise au programme :


ELLE EST LA ! PAR ICI, VITE !

Son coeur se serre : les cris leur parviennent en direction du moulin Don Quichotte, et le fait que ce n'en soit pas la propriétaire qui réponde à son appel n'augure rien de bon.
Frissonnante et après avoir lancé un coup d'oeil atterré à son époux - qu'il est douloureux de se rendre compte qu'on a raison - elle se met en route, le pas accélérant de plus en plus, jusqu'à se remettre à courir, malgré le point lancinant dans son flanc.

Elle arrive bien vite sur les lieux et y découvre sous ses yeux équarquillés de terreur le spectacle qui s'y est esquissé tôt ce matin-là, à la lecture de la lettre de la Sémuroise, sous l'effet - avait-elle essayé de se convaincre - de son esprit fantasque.
Une nouvelle fois, le sentiment d'avoir eu raison lui cingle le visage comme une gifle :

Zhaïa est là, le ventre blessé, son sang répandu en quantité. Une femme qu'elle reconnait vaguement pour l'avoir parfois aperçue en taverne la berce doucement, tandis que sa main caresse la chevelure blanche de l'ex-douanière.

Non loin de là, un second corps. Le visage a été recouvert mais à la tenue vestimentaire, Morgane reconnait Mélisse sans qu'aucun doute ne soit permis. Ses yeux scrutent alors méthodiquement la forêt avoisinante : quand Mélisse est là, Platime n'est jamais loin.

Zhaïa a-t-elle été agressée par la Drasnienne ? A-t-elle réussi à l'emmener avec elle dans la mort tandis qu'elle se battait pour sa survie ? A-t-elle réussi à régler son compte à Mélisse avant qu'elle ne la tue et le dragon jurassien a fini le boulot avant de s'en retourner faire son rapport auprès du Prince ? Tellement de questions et aucune réponse.

Les mots du courrier lui reviennent alors à nouveau en mémoire.


Citation:
Lorsque tu liras cette lettre, je ne serai plus...


Les événements s'imbriquent les uns dans les autres, comme un puzzle pour prendre tout leur sens : Zhaïa se sachant très malade, a orchestré le bal funeste de sa propre mort. Mélisse en a été la chorégraphe, et sa dague Immortelle la danseuse.
Que son ennemie soit morte elle aussi reste pour l'heure un mystère auquel Morgane s'oblige à réfléchir pour ne pas laisser libre court à son chagrin... Déjà, elle semble chercher en reculant, grelotante, l'appui salutaire d'un arbre, pour ne pas s'écrouler sous le poids de la peine.
C'est finalement dans l'écrin des bras de son époux qu'elle découvre son trésor : ce refuge salvateur, dernier rempart face à la dureté de sa réalité, dernier barrage pour retenir le flot de larmes qu'elle se sent sur le point de verser. Se retenir... pas en public... attendre d'être dans l'intimité de leur chaumière.

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Eusaias
"Le Mauvais" était lentement balancé de droite à gauche, puis de gauche à droite, au rythme des pas de son frison. Il venait de franchir pour la première fois le porche de sa maisonnette avec son titre de noble.

Le voyage jusqu'en limousin fut long, mais important pour Zhaïa et lui, désormais ils étaient Dame et Seigneur de Saint-Robert. Sa belle épouse encore trop faible avait souhaité rester à Sémur, ne se sentant pas de faire le trajet jusqu'en Corrèze. Mais il allait enfin la retrouver, sans doute aurait-il droit à un de ces moments de tendresses. Plein de nouvelles idées fourmillaient dans sa tête, se relancer en politique, recruter pour leur domaine et créer une descendance. Oui, voilà plusieurs jours qu'il rêvait de pouvoir apprendre à son fils l'équitation, la lecture et l'écriture. Il rêvait de voir et d'encourager sa fille à devenir comme sa mère, une personne "clef" du bourg et du duché. Mais avant tout il devait "fêter" leur nouvelle vie de noble.


Excité comme un enfant recevant un nouveau jouet, il était des plus impatient de retrouver la belle aux cheveux blancs.

"Zhaïa ! Que Dis je Madame de Saint-Robert c'est moi, votre époux !" Avait-il lancé à l'attention du carreau de leur chambre.

Son sourire persista, même si aucune bougie ne s'alluma. Il descendit du dos de l'équestre animal afin de le mettre à l'écurie c'est ainsi qu'il découvrit le pigeon de Zhaïa, cherchant à rentrer en volière.

"Viens là toi." Ordonna-t-il au volatile, pendant que sa main se refermait sur le parchemin.

Citation:
Mon très cher amour,

Pardonne-moi, je t’en prie,

Je t’aime du plus profond de mon cœur, les mots ne suffiront pas pour exprimer le désespoir de t’abandonner lâchement ce soir.

Je ne puis continuer à vivre avec ce poison qui me ronge. Je vais mal, et je ne peux plus supporter la douleur, la déchéance de mon corps. Je veux que tu gardes une belle image de moi, pas celle de la maladie. La fin est proche, je le sais. J’ai choisi d’y mettre un terme. Ce soir, je vais mourir…

Comment te dire que j’ai fait courir le bruit parmi les brigands, que j’attendais Mélisse pour ce rendez-vous avec la mort ? Je ne sais si elle viendra… Sache que si je péris de sa main, c’est ma volonté, elle me rendra service. Si elle ne vient pas, je devrai me résoudre à me jeter dans l’Armançon.

Ô Eusaias, j’ai tellement mal de te perdre.

Je suis malheureuse comme les pierres de devoir te laisser seul, mais la pensée d’avoir connu ce bonheur auprès de toi me réchauffe le cœur. J’aurai eu cette chance de vivre heureuse à tes côtés. Je veillerai sur toi où que tu sois. Regarde bien les étoiles et tu m’y trouveras chaque fois que tu le souhaiteras.

Ne te perds pas dans les méandres de la folie, ne laisse jamais plus le « mauvais » prendre le pouvoir. Tes fautes, tu les as expiées, et si j’ai pu t’aimer malgré ton passé, c’est parce que tu le mérites.

Ma dernière volonté est que tu ne portes pas le deuil, que tu gardes ton cœur ouvert, et que si l’amour se présente, tu lui ouvres grand la porte. Je veux te voir heureux, débarrassé de tous ces fardeaux qui t’encombrent... Il serait fort dommage que nulle ne connaisse l’homme charmant et attentionné que tu es malgré tes fanfaronnades et ta langue qui devance trop souvent ta pensée ! Tu vois, en écrivant ces derniers mots je retrouve le sourire.

A te revoir, dans une autre vie,

Puisses-tu me pardonner une jour...

Je t’aime,

Zhaïa


Son sang se glaça au moment où son coeur fit un bon atroce dans sa poitrine. Ses mâchoires se refermèrent sur elles-mêmes faisant claquer ses dents.

"non... pas ça... non ne me fais pas ça... je vais te soigner... j'y arriverai"

Chaque mot était ponctué d'une larme. Il était sans doute trop tard, mais il ne pouvait se résigner à rester là, alors que son amour partait à jamais. Il s'élança à pied, comme un fou furieux, dans les ruelles de Sémur renversant et bousculant tout sur son passage.

" ZHAIA ! ZHAIA !!....... ZHAIA !!! "
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zhaïa
...Elle ouvre les yeux, et voit Mélisse allongée à ses côtés. Elle est morte, la ciguë l’a emportée rapidement. Zhaïa ne ressent pas la douleur de sa blessure au ventre. Comment se fait-il qu’elle soit toujours vivante ! la Drasnienne lui aurait-elle joué un dernier tour ? Elle se redresse et se penche sur le corps sans vie de sa rivale.

Soudain, non-loin, des bruits étranges. La blanche se lève, cherche du regard l’origine de cette agitation. A quelques pas, semblant flotter dans les airs, une silhouette familière, de cuir vêtue, tignasse blonde… Impossible !

Sortant de terre, partout autour d’elle, des spectres noirs sinueux s’enroulent autour de ses jambes, des mains aux doigts effilés viennent la griffer, la saisissent à la gorge, s’accrochent à ses cheveux, s’emparent de son âme et l’entraînent vers les flammes de l’enfer. Mélisse disparaît dans un hurlement à glacer le sang.

Impossible !!! Horrifiée, Zhaïa se retourne lentement… Son sang se fige…

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Ex-Douanière de Sémur
Ex-Adjudant de l'Ost - Garnison de Saint Martin du Lac
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