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[RP ouvert] Auto-kidnapping et adolescence vérolée.

Zazanilli
Ah, l'adolescence...

    La Vérole ramasse ses quachtlis, attache sa fille à elle, chope sa sacoche, et se met en route. Elle part. Seule, comme autrefois. Elle part. Changer d'air, réfléchir. Elle part. Non pas à Cuamantzingo, comme elle avait dit. Elle part. A l'aveuglette, juste pour fuir.

Est-ce une lâche, la petite servante du Vieux Vieux coyote ? Elle en a rien à natter.
Est-ce puéril, de partir ainsi ? C'est une enfant.
Et ses parents ? Disparus, évaporés, où sont-ils ? Bien trop loin d'où elle se trouve.

Elle l'avait prévenu, son Homme qui Pue. "Je te ferais plein de problèmes, je serai odieuse, chieuse, comme j'ai toujours été. Sauf qu'étant mon père, ça retombera sur toi." Et lui avait affirmé que peu importe, sa fille elle serait. La Rose était par conséquent devenue sa mère, et la Peste l'avait tout de suite adorée.
Qu'elle les aimait ! Elle ne leur disait pas, bien sûr, mais se réjouissait d'avoir des parents si extraordinaires.
Qu'elle les aimait !

Et tout avait basculé, lorsqu'un soir, une fillette lui prend son bébé. Ne voyait-elle pas que c'était le sien, à elle, à elle seulement ? Et l'autre, l'horrible chienne qui pue s'en était mêlée. On pardonne aux enfants. Pas aux adultes. Et la voleuse, la sale chienne, la faisait encore mariner alors que la Teigne pleurait. Elle pleurait pour sa petite, elle pleurait pour son bébé, elle voulait sa fille ! Elle avait sortit le couteau, le pointa sur la gamine. Rien à faire. Elle les menaça. Rien à faire. Elle attrapa alors un bras de la mioche, le lui mordit, et chopa le bébé. La claque de la sale chienne puante l'envoya par terre.

Et là, où était passé son papa puant qui criait à tout rompre que personne ne devait toucher à sa fille ? Disparu sous un sourire. Elle ne souriait plus, Zãzanilli. Une fessée à Palizma, une fessée à Zaza. Elle baissa les yeux. Elle savait bien que personne n'aurait de fessée, ou sinon seulement elle. Et le coeur brisé par son Géant, lui en qui elle avait tant confiance, elle décida de partir.
Et à Cuamantzingo, la Rose s'inquiétait pour elle. Oh, Rose, pourquoi es-tu loin ? Rose, je pars, je pars !
Elle la tuera, la Palizma. Elle lui tournera les tripes, massacrera le visage, arrachera les ongles et la noiera dans du pulque.


Je pars.
Je me kidnappe, comme j'avais prévu de kidnapper Koyld, Prune et Castor.


Ras la natte des promesses dans le vent, ras la natte de tout et de rien, ras la natte de cette chienne de voleuse, ras la natte d'Ixta et ses Faux-coeurs, ras la natte du manque d'araignées au miel, ras la natte de Papalotl qui pleure, ras la natte, ras la natte, ras la natte !
_________________
--Proutygirl
[Ah l’adolescence…]

Et surtout l’inquiétude d’une mère… Fausse ? Oui, et alors, on s’en fout. Elle est sa mère, elle le sait, elle le sent. Dans son ventre, dans ses tripes. Elle pourrait vous raconter l’accouchement qu’elle n’a pas vécu. Et son premier sourire, aussi.

Pourquoi la Rose a t’elle choisit cette vie ? Pour eux…Pour elle aussi, un peu… Mais elle croyait vraiment que ramener sa fille à son père serait une bonne chose. C’était sans compter sur la meute. Qui avait essayé de la briser elle-même, qui ne supportait la différence.

Pourquoi oui pourquoi ? Intense sentiment de culpabilité qui la ronge. Pourquoi ? N’est elle pas là pour elle ? Pourquoi vit-elle sa vie en égoïste ? Pourquoi ? Sa propre fille qui elle-même a une fille… Est ce seulement possible ? Les dieux sont farceurs …

Un feulement qui déchire l’obscurité, un puma qui se meurt. Ma fille. Ma fille. Pourquoi tu t’en vas ? Je t’en prie, ne me laisse pas. Grognement, déchirement. Ma fille… Pulque ? Griffures, elle n’en peut plus, mourante ou pas, s’en est trop. Ma fille et sa petite…


Je te retrouverais, tu te leurres, je te retrouverais, je sacrifierais ce qu’il faudra au grand serpent à plumes, je me ruinerais… Jamais sans ma fille….

Une femme ravagée par un procès, une femme qui ne tient qu’à un souffle, mais une mère, prête à tout pour elle. Un être entier, qui voit la vie s’enfuir, et tout s’ effacer… Pourquoi veut tu partir vers un ailleurs meilleur… Y a tellement d’espace ici quand t’es pu là…

T’es partie ailleurs… si tu savais… T’es partie ailleurs… Ca va chier ma fille, maman est là !

Grognait-elle tout en pariant sur sa propre vie.
Zazanilli
Et ça recommence...

Zoquiapan est vide, la Teigne n'y fait que passer en coup de vent. Elle remonte vers le nord, rencontrer Xaloztoc. Une main pour soutenir sa Larve maintenant bien potelée, dans l'autre des lettres froissées, elle marche, marche.

Pffuii ! Enfin, une pulqueria, où elle peut se poser ! Et là l'attend Paul, un frère de clan, ainsi que deux autres. Elle essaie de se retrouver, de répondre comme si tout allait, de lever un sourcil, de sourire en coin, de glousser comme une adolesc... enfant, de se faire une opinion sur chacun. Et ma foi, elle y arrive parfaitement. C'est bon de se sentir encore vivre enfant ! Là, elle oublie son Homme qui Pue et la sale voleuse.


Quand soudain, la scène d'y a quelques jours recommence.

Elle présente Papalotl, lui donne un coup de museau. L'homme malpoli -n's'est pas présenté- crie à la mère indigne. Oh, une mère guenon, même une mère pécari s'occuperait mieux d'un enfant qu'elle ! La nattée s'empresse de lui faire remarquer qu'elle n'est ni guenon, ni pécari, et que malheureusement, il n'a rien à dire sur la façon dont elle élève sa fille qu'elle connait assurément mieux que lui. Eh oui, Papalotl aime bien être secouée.

Et là, et là... Il se lève, et la frappe si violemment, plus violemment encore que la sale voleuse, qu'elle s'écrase au sol. Papalotl va bien, ouf'. Sa deuxième joue malmenée la lance et sa tête bourdonne. Elle se relève, serre la petite dans ses bras, s'écarte.
Pourquoi y a-t-il tant de Mauvais ?

La femme qui l'accompagne, une malpolie aussi, essaie aussitôt de l'amadouer. Tu es très bien coiffée. Et toi aussi mal qu'un lama énervé. Tu me prêtes le bébé ? Jamais !
Elle recule jusqu'à la porte, la Peste. C'est son bébé, son bébé à elle, pourquoi ne comprenez vous pas ? Juste après l'avoir brutalisée, on veut son bébé ?

Paul, oh, gentil Paul, la défend. Malheureusement, le caractère de la Vérole reprend le dessus, lui faisant remarquer que d'toute façon, Paul est un Faux-coeur. Il se vexe, lui dit au revoir, et quitte les deux autres en ajoutant ne plus jamais vouloir les recroiser, eux qui souhaitaient conclure elle ne sait quelle affaire avec lui.
Que la femme est énervée d'avoir vu Paul lui passer sous le nez ! Et Zãzanilli sourit. Vous m'avez fait mal, tant pis pour vous. Ce ne sera jamais le dernier de vos tracas.


Elle quitte la taverne, s'en va s'appuyer contre un mur, souffler. Elle tâte sa joue enflée, l'autre, qui prend en dessous de l'oeil une jolie teinte verte. La sale trogne qu'elle doit avoir, hein. Mais Papalotl va bien, c'est l'essentiel.

Oh, Papa puant, tu dis que je te manque, pourquoi serait-ce à moi d'être là pour toi ?
Oh, Rose, rose Maman, comprends-tu enfin pourquoi les hommes je veux repousser ? Rose, ils sont si Mauvais !


Edit : correction du sens d'une phrase.
_________________
Zazanilli
Cycle qui tourne en boucle, tourne en boucle

A Huamantla, elle espère trouver d'autres têtes un peu plus remplies que les précédentes. Malheureusement -Ô Vieux vieux Rusé, toi qui est souvent Hasard, pourquoi me fais-tu subir ça ?- elle retombe en taverne sur la brûte et la méchante de l'autre jour. Dieux ! Sans avoir eu même le temps de répliquer un de ces trucs juteux et vérolés, un coup d'pied l'envoie dehors.

Elle rentre de nouveau, et se fait jeter de nouveau. Papalotl crie, crie, crie.


Tais-toi, tais-toi !

Elle s'assied par terre, secoue le bébé rondouillard. Au bout de quelques minutes, celui-ci se calme, la regarde de ses grand yeux sombres.

C'sont des Méchants, c'pas moi. Moi j'suis ta mère, ta kidnappeuse de tous les jours. Un jour, j'leur ferai payer ce qu'ils nous font, ma Larve. Ne t'inquiète pas.

Et de la ratacher à elle, de s'éloigner de cette maudite pulqueria. Une moue dégoutée sur le visage, elle a une brusque envie de tout déchirer autour d'elle, de gueuler toute sa rage, de pleurer jusqu'à ce qu'ils se noient dans ses larmes. C'est sur la pensée que de toute façon, un jour elle tirera les tripes hors de la Pali, qu'elle se calme.

La Peste s'accroupit dans un recoin, prend sa trogne maltraitée entre ses mains. Aucun clan ne veut d'elle. Au premier abord, tous la repoussent violemment. Cuamantzingo, Ixtacuixtla, Huamantla. Mais n'a-t-elle pas toujours raison ? Ils finissent tous par s'habituer à elle, ou même s'excuser.

Elle esquisse un sourire, redresse le menton, dévoile les marques sur son visage.
La Vérole est à Huamantla, et compte bien ne pas changer d'un poil pour les Mauvais qui sont là.

_________________
Atl
A des années-lumière de ces idées de vengeance, Atl quitte la pulquerie.

Ce que c’est, tout de même, qu’un nom.

C’est à peu près la teneur de ses pensées, tandis qu’il s’achemine lentement vers calli. L’irritation bénigne, toute rentrée, qu’il a pu ressentir tantôt s’est échappée sur un courant d’air frais ; et le voilà marchant, contemplant en dedans son propre nom.
L'insécable, parfois tordu, jamais mutilé.
Preuve, s’il en fallait encore, de l’indécente bonne fortune qui lui colle aux talons.
A dire le vrai, Atl ne s’offusque jamais que l’on maltraite son intitulé – c'est l’effet d’un mépris instinctif et inextirpable plutôt que d’une quelconque mansuétude à l’endroit de ses semblables. Car il est convaincu de la force des mots, et que l’on ne doit pas plaisanter avec ces choses-là.
Atl n'est pas un rigolo.


Il n'en est pas bien loin dans ses réflexions, lorsqu'il aperçoit une forme dans un coin où il ne devrait rien y avoir.
Zãzanilli.
Gamine recroquevillée autour d'une autre gamine.


Allez comprendre. Atl ne ressent pas grand chose à cette vue – pas de pitié qui tord le ventre, aucune empathie qui serre le coeur. L'enfant doit être à peine plus jeune que lui, il s'en fait la remarque, indifférent ; il lui semble avoir quitté l'enfance depuis des siècles.
Alors, pourquoi s’arrête-t-il ?
Si vous lui demandiez, il soufflerait, évasif : les dieux.


Tu as un coin où loger ?

Voix monotone, regard sans expression, fixé sur elle.
_________________

Regard hyalin, silhouette râblée - ordinairement indifférent, résolument moralisateur - très jeune, trop jeune homme, mais il se soigne. Et c'est efficace.
Zazanilli
Les yeux se lèvent sur l'homme qui lui fait de l'ombre.
Atl. Pas très bavard, mais semble avoir plus d'un haricot dans l'ciboulot.
Elle déplie ses frêles jambes, appuie d'une main dans le dos sa Larve contre sa poitrine, et se relève.
Pourquoi donc les Dieux l'ont faite petite ? Oh, qu'elle aimerait pouvoir regarder de haut les gens, le regard blasé et un sourcil haussé. Là, ils se recroquevilleraient dans leur pagne, se feraient tout petits dans leurs sandales, et lui obéiraient. Mais non, elle arrive jamais au dessus du menton des mâles, et n'a jamais vu le haut du crâne d'une femelle -mais elle est sûre qu'elles sont très très mal coiffées-.


Aussi, elle lève le menton, croise le regard de l'homme et hausse un sourcil -ça fait jamais d'mal-.

J'ai pas b'soin d'un endroit où m'loger, juste d'une place où dormir.
Et ça...
Fait un signe vague de sa main libre. Il y en a partout.

Et de rajouter, au cas où l'homme serait plus idiot qu'elle ne le pense :

Par terre.
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Atl
Faux.

La réplique claque sans attendre sur ses lèvres, par réflexe. L'idée a heurté quelque chose à l'intérieur de son esprit, choqué sa prudence, heurté le bon sens le plus élémentaire - en un mot, elle lui a fait l'effet d'une retentissante sottise.
Une de plus.

Il daigne à peine développer :


Toute place n'est pas bonne à occuper. Surtout pas pour dormir. Notamment pour Zãzanilli et sa fille Papalotl.

Son regard coule encore sur les deux gamines, existences fragiles, la mal aimée et la non avenue ; celle qui, ici et maintenant, n'a personne, et celle qui n'est encore personne.
Vrai, Atl n'est pas tendre avec les nourrissons.
Mais il est passable diplomate.


Notamment. Mais pour personne d'autre non plus.
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Regard hyalin, silhouette râblée - ordinairement indifférent, résolument moralisateur - très jeune, trop jeune homme, mais il se soigne. Et c'est efficace.
Zazanilli
La jeune fille fronce les sourcils et penche la tête sur le côté, position qui marque que sa cervelle enregistre et tente de mettre un peu d'ordre dans tout ça.

Atl. Ses paroles vont-elles glisser sur lui comme sur un roc de glace que rien ne casse ? Pourtant, il est là, à demander qu'est-ce qu'il va advenir de la Vérole et sa Larve. Il a des principes, alors.
Atl. Étrangement, elle se refuse à l'invectiver de toutes sortes de d'injures du champ lexical animal varié dont elle fait souvent preuve. Peut-être ne voit-elle rien à redire sur son comportement. Et ça la perturbe bien plus qu'elle ne le montre, de n'avoir rien à critiquer.
Atl. C'est un si joli nom.

Sur cette dernière pensée qui d'habitude s'adresse à elle-même ou sa fille, en sale narcissique qu'elle est, ses lèvres s'étirent en un fin sourire provocateur tandis qu'elle redresse le buste.


Et tu crois que je devrais abuser de l'hospitalité de quelqu'un à peine connu pour une durée qui lui semblera si longue qu'il finira par préférer vivre et dormir avec ses pécaris plutôt que devoir me supporter une journée de plus ?


Elle attrape sa natte, la passe au devant-d'elle, et en tournicote la mèche du bout, le regard toujours rivé sur l'homme.

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Atl
Le jeune homme pourrait répondre qu'allons donc ! elle ne peut pas être si désagréable qu'elle le prétend… sauf qu'il n'en croit pas un mot. Et comme une si maladroite flatterie ne produirait même pas un effet intéressant, baste ! l'expérience ne le tente pas.

Alors il réagit comme à son ordinaire : sérieusement. Son regard se trouble, semble contempler quelque chose au-delà de la natte noire, au-delà de sa joueuse propriétaire, une pure possibilité théorique.
Il est vite déçu.


Si tu le jugeais nécessaire, tu le devrais.

Banalité.
Il hausse les épaules.


Du moins aujourd'hui la question ne se pose-t-elle pas en ces termes. Je t'offre la mienne.

Et de l'observer.
Elle ne prendrait pas beaucoup de place. Le cabanon d'adobe est petit, c'est vrai, mais bien assez bon pour trois dormeurs, eux-mêmes pas trop grands. Agaçante ? A voir. Atl ne s'en inquiète guère ; pas quelqu'un que l'on dérange aisément. Jolie natte, quoi qu'il en soit.

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Regard hyalin, silhouette râblée - ordinairement indifférent, résolument moralisateur - très jeune, trop jeune homme, mais il se soigne. Et c'est efficace.
Zazanilli
Mince sourire alors qu'elle l'observe peser ses mots. Il ne parait pas être réjouit de la réponse qu'il fournit. Étonnant. Et que rajoute-t-il, à l'instant ?

Son visage se fige.

Lentement, très lentement, la Peste baisse les yeux au sol. Dans sa tête s'affrontent violemment deux caractères si forts et si imprégnés en elle que pour une première, elle se sent mal à l'aise. Que c'est dur !

La Zãzanilli de Cuamantzingo, l'ancien Bouc-Emissaire Officiel, lui harangue de relever le menton, d'accepter, et de mener la vie dure à l'homme jusqu'à ce qu'il, comme elle l'a prédit, préfère aller dormir ailleurs. Ce serait vraiment, vraiment amusant.
La Zãzanilli d'il y a peu, elle, l'enjoint à prendre la fuite le plus vite possible, de mettre loin d'elle cet homme et le clan. "Les hommes sont idiots", souffle sa Rose à son oreille. Les adultes sont Mauvais, se rappelle-t-elle. Et remontant ses souvenirs de ces derniers jours, elle se souvient ô combien il ne faut accorder confiance qu'à soi-même.

Et c'est donc sur cette simple offre en apparence que la Vérole s'enfonce dans les affres d'un dilemme des plus affreux : s'amuser, ou écouter ses acquis ?
Son but dans la vie est de s'amuser. Mais pour cela, elle s'est juré de découvrir le plus de choses possible afin de fermer le clapet aux stupides ignares qui mettraient en doute sa parole. Mais lorsque l'on découvre que les humains ont une part de pure méchanceté qui dévore leur âme, la possibilité de s'amuser avec eux se fait réduite, et moins séduisante.

Mais d'un point de vue purement pratique, la hutte est le bon choix, surtout pour sa Larve.
Elle fronce les sourcils.


Tu ne toucheras pas à un poil de Papalotl, tu ne me frapperas pas ?


Et de croiser les yeux clairs à nouveau. Clairs, clairs comme l'eau.
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Atl
Noirs, noirs comme la cendre.

La soudaine gravité du ton, la rigidité tombée sur les traits, lourds, si lourds qu'ils ont pu faire verser la tête délicate, le doute derrière les yeux noirs – rien de tout cela ne le surprend, à proprement parler.
Et la requête, sans doute, est la plus naturelle du monde ; la plus judicieuse, aussi.
Tout cela est parfaitement raisonnable.

Alors, est-ce la fragilité qui s'exhale de tout cela ? Ou le contraste, violent, de la provocation folâtre et de la sévère prudence ?
Quoi que ce soit, il s'agit, à n'en pas douter, de ce que Atl attendait – sans même peut-être le savoir ; la confirmation que les dieux ne l'envoient pas vers un être insipide.

Touché, en quelque sorte.

Sans ciller cependant :


Je ne vous ferai aucun mal. Ni à toi, ni à Papalotl. Et je ne m'approcherai pas d'elle.

Sans poser de questions, non plus.
Et pour apprendre quoi ? Ce qu'il a besoin de savoir est parfaitement clair ; le reste ne le regarde pas.

Il ajoute – un effet de son goût obstiné pour la précision :


A moins que tu le veuilles un jour, pour une raison quelconque.
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Regard hyalin, silhouette râblée - ordinairement indifférent, résolument moralisateur - très jeune, trop jeune homme, mais il se soigne. Et c'est efficace.
Zazanilli
Ses traits se détendent et un sourire timide étire légèrement ses lèvres. La réponse lui convient, autant par sa simplicité que par l'ajout d'une précision.

Très bien.

Sans plus de questions, elle réajuste la position de sa Larve d'une poussée sous le petit postérieur, envoie sa natte dans son dos.
Et d'un coup, le froncement de sourcils. Elle a trouvé.
La mine songeuse, elle scrute le visage impassible du jeune homme, son front lisse, ses yeux clairs impénétrables, suit l'arrête du nez, s'arrête sur sa bouche. Elle plisse les yeux, regarde l'ensemble.


'Faut que je t'apprenne à sourire.


La nattée détourne les yeux, et balaie du regard les environs. Hutte, hutte, hutte, pulqueria, hutte. Elle fait un pas en avant. Vers quoi ? Elle ne sait pas. Mais ses jambes la titillent, ses bras sont engourdis, à force de porter la Larve qui grossit à vue d'œil. L'a besoin de bouger.

Alors, c'par où chez toi ? lance-t-elle alors, l'oeil pétillant.
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Atl
Atl hoche légèrement la tête, hausse des sourcils fatalistes. C'est une lubie, chez ceux et surtout celles qui croisent sa route : 'faut sourire - le faire sourire.

Un signe du menton, vers la droite. Les jambes déploient un pas long, plus rapide que de coutume ; genre de politesse faite à celle que le calme irrite.
Et en même temps que ses jambes, le fil de sa pensée s'étire. Apprendre à sourire, apprendre ; installer les choses là où elles ne sont pas. Un genre d'esprit de contradiction puissance dix : non seulement désobéir aux mots, mais faire mentir le monde lui-même.
Dans sa profonde acceptance des choses telles qu'elles sont, Atl n'a jamais exactement compris cette fantaisie.
Peut-être pour cela qu'elle éveille son intérêt.

Autre politesse, non préméditée : le voilà bousculant le silence.


Etrange tâche, essaie-t-il sans conviction.

Car au reste, Atl sourit parfois, ou pour mieux dire : il ne sourit
pas jamais. De temps à autres, il n'y peut rien, quelque chose tire dedans la joue, juste sous le nez et à la commissure des lèvres, palpitation dessous la peau, c'est même assez désagréable, quand on y pense, et lors il faut sourire.
Sans compter, bien entendu, la torsion étudiée qu'il imprime à sa bouche lorsqu'il le juge nécessaire.
C'est donc qu'il a appris.

Puis :
Plus très loin.

A quelques pas de là, la hutte sommaire attend benoîtement, à la marge de Huamantla, entre quelques unes de ses consoeurs. Pleine de vide.
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Regard hyalin, silhouette râblée - ordinairement indifférent, résolument moralisateur - très jeune, trop jeune homme, mais il se soigne. Et c'est efficace.
Zazanilli
Elle ne parvient pas à déchiffrer le sentiment du jeune Atl. Ce simple acquiescement, sans mot dire, la fait pincer des lèvres tandis qu'elle suit l'homme. Peut-être ne la prend-il que pour une petite enfant aux lubies capricieuses dont il ne faut croire mot. Elle fronce le nez de dégout, quand il brise le silence qui s'était glissé entre eux durant leur marche, et soulage là la jeune fille. Il ne la prend pas pour un bébé.

Son pas rapide fait place à un léger sautillement, qui ne se laisse pas distancer d'un poil par l'allure d'Atl -faut dire que l'Géant l'a bien entraînée. Dans ses bras, la Larve dort profondément, les paupières à demi-affaissées laissant voir le blanc de ses yeux révulsés, pas un point gênée par les secousses que sa porteuse lui fait subir.
La Vérole tourne la tête vers son guide, et ajoute, en essayant d'imiter sa voix posée.


Étrange seulement pour quelqu'un qui n'en voit l'utilité.


Et de partir d'un petit rire, que certains qualifieraient de charmant, d'autres de gloussement de dinde qu'a hâte de grailler.

Tu verras
, reprend-elle. C'pas bien compliqué. Puis t'en feras c'que tu veux.
C'est un des trucs du Vieux Vieux Coyote, le Rusé Dieu. Sourire. Et j'trouve ça plutôt génial.


Elle est sure qu'il l'écoutera, mais quant à se décider ou non à suivre ses conseils illuminés, elle n'en sait rien, et lui laisse le choix. Les gens font ce qu'ils veulent. Sauf faire du mal illégitimement, massacrer les noms, et toucher à sa Larve.
Tout de même.

Là dessus, ils ralentissent auprès d'une petite hutte. A la périphérie du clan, elle semble solide et dépourvue d'ornements tape-à-l'oeil qui dénattent d'un frisson la Vérole. Elle s'arrête devant la natte qui bouche l'entrée. Ils n'auront pas beaucoup de place, à trois là dedans.


Tu m'fais visiter ?
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Atl
A n'en pas douter, il écoutera. Quant à appliquer… Un vieux fond, plus vieux que lui-même et enraciné très très au fond, un vieux fond de révolte lui tient au corps. Ca, et le refus obstiné de faire ce dont il ne voit pas l'intérêt ; ce qui est légèrement différent, quoique branche du même arbre hostile.

Atl soulève la natte pendue à l'entrée, et laisse place à Zãzanilli. Visiter, visiter… mais visiter quoi ?
Car le tour est vite fait, comme son invitée n'a pas pu manquer de l'observer. Un espace réduit, grossièrement circulaire, quelques tapis au sol, une natte sagement roulée le long du mur, entre un coffre et des sièges bas. Le panneau retombe derrière eux, filtrant la seule lumière qui puisse se glisser dans la hutte.
Au centre, un petit foyer, éteint.
Une hutte, donc.

Il reste encore, au dehors, un enclos de pierres sèches ; ancienne demeure d'un pécari particulièrement idiot. Ou sensé.

Non, rien à visiter. Juste à voir.


Si tu désires visiter quelque chose, il s'agira de trouver plus original. Et plus grand.

Un temps.
Ses yeux se posent sur le bébé. Il manque demander si elle a de quoi le nourrir, et retient la question au dernier moment ; à la place :


Installe-toi où tu veux.

Proposition à l'intérêt très modéré, vu l'espace à disposition. Atl s'en avise, adresse une grimace au mur opposé. Corriger au plus vite cette propension à l'ineptie.
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