Kartouche
Kartouche esquisse un sourire. Il tend la main vers Sancte.
«Cela me convient parfaitement, topons ! Et je m'en vais aussitôt à la mairie faire officialiser tout ceci...»
Il pose sa besace sur la table et fouille dedans, vidant la moitié de son contenu. Il finit par trouver ce qu'il cherche et le brandit triomphalement.
«Tout ceci mérite bien un coup d'Armagnac. Tu penses bien qu'en passant par Auch, j'en ai profité pour reconstituer un stock digne de ce nom... Ma liqueur favorite, au cas où tu ne le savais pas. Après toi !»
Il débouche sa flasque et la tend à Sancte.
Kartouche
«À la cause !»
Le joyeux Kartouche rendit son toast à Sancte. Il reprit sa flasque et y but lui aussi deux longues gorgées.
«Très bien, je suis heureux que ce point-ci de mon installation soit réglé. Je m'en vais maintenant m'enquérir du côté de la municipalité, mais nous nous reverrons sans doute bientôt. Deos nous garde !»
Rangeant sa fiole dans sa besace, il se dirigea vers la porte et se découvrit majestueusement pour saluer le tribun.
«Adishatz, frérot !»
Ricky20
Ricky entra dans le bureau du cadastre, s'approcha du comptoir derrière lequel Messire Sancté se trouvait.
"Bonjour Messire Sancté,auriez vous une petite maison ou bicoque pour un célibataire en dehors de la ville s'il vous plait? "
Ricky patienta sachant messire Sancté très occupé
Ricky20
"Je vous remercie Messire Sancté j'irai la voir demain tant que le célibataire que je suis a un toit c'est le principal
Puis s'approchant le plus prêt possible du tribun Ricky lui murmura
"Il ne s'agit point de la maréchaussée mais de l'ambassade"
"et je vous remercie pour ce toit; A bientôt Messire sancté"
Ricky s'inclina respectueusement et sortit du bureau du cadastre.
Matalena
Alors, selon le mode d'emploi, il convenait de se placer au mieux selon son emploi, sa caste, et la hauteur stratosphérique de ses flatuosités. Nosce te ipsum comme disait l'autre.
Après avoir admiré un moment l'étalage de cartes des lieux aux différentes échelles en faisant semblant mine d'y comprendre quelque chose, la donzelle releva le nez vers le tribun de Montauban.
Salut à vous messire Sancte.
Dites...
A votre avis, où donc serais-je le plus à ma place ?
Encore une indigente de plus à venir taper l'incruste dans cette belle cité, à croire qu'elle n'avait pas du lire les panneaux d'avertissements qu'on lui avait pourtant obligeamment tendus lors de son arrivée.
Son petit menton résolument relevé semblait indiquer qu'elle avait bel et bien dans l'idée de s'installer dans le coin. Restait à savoir où ! Ah oui, mais quand on vit le cul entre deux chaises, difficile parfois de savoir laquelle sera la plus à même d'accueillir son séant.
Istanga
Après plus de dix jours à investir les recoins de Montauban, je me suis enfin décidée à y emménager. J'ai envoyé il y a près d'une semaine un pigeon à Marseille, demandant à Robert Arctor de liquider ma boucherie, laisser les clés de la maison à Iskander après l'avoir vidée, puis de nous rejoindre avec nos serviteurs à Montauban.
Il est plus que temps que l'on se fixe, une bonne fois pour toutes, surtout pour Darius qui aspire à une vie normale, qui rêve d'un nouveau monde, d'amis nombreux et fidèles. A l'origine nous devions suivre la famille en Gascogne, mais le hasard en a décidé autrement. Je sens ici, malgré les tensions habituelles, un bouillonnement d'idées, une vitalité qui me font bien augurer de l'avenir, et j'ai informé Flore de ma décision.
Nous avons jeté notre dévolu sur une bâtisse, pas vraiment engageante avec ses briques noircies par le temps, mais imposante par sa taille. J'ai compté en façade une douzaine d'ouvertures auxquelles il manque les vitres et il semble qu'il y ait un terrain suffisamment étendu pour que j'y lâche mes fauves. Il faut d'ailleurs que je suggère à Darius de ne parler à personne des deux panthères qui vont arriver. Ces cadeaux de mon défunt époux semblent devenir, avec le temps, plus source de tracas que de plaisir. Je verrai peut-être à les céder à une troupe ambulante, si cela s'avère nécessaire.
Mais, pour en revenir à cette demeure, elle est idéalement située, non loin du cimetière et de l'Auberge du Coq hardi. J'ai longuement réfléchi, et l'endroit est approprié pour y ouvrir un conservatoire de musique orientale. Les voisins ne sauraient se plaindre du bruit, et sous couvert d'un enseignement anodin, je pourrai recevoir tous ceux qui désireront simplement parler, discuter et refaire le monde sans être soupçonnée d'une quelconque hérésie, de prosélytisme ou d'un dérèglement hormonal propre à me faire passer pour folle, ce que je suis sans doute, d'ailleurs.
Bien, si la maison est choisie, il s'agit de me faire enregistrer. J'ai bien vu le bureau du cadastre, mais il me semble peu fréquenté. Je laisse Darius dans ma chambre à l'auberge, après avoir pris quelques documents et me rends en ville.
Comme je le pensais, le bureau est vide. Une plume à la pointe émoussée traîne sur un tréteau, près d'un encrier où l'encre dépérit. Je m'en sers malgré tout pour rédiger un mot à l'intention du responsable du cadastre..
Citation:
Au Responsable du Cadastre,
Je fais savoir que j'aimerais acquérir la demeure située près de l'Auberge du Coq Hardi, non loin du cimetière. Bien que je ne l'aie pas visitée, elle me semble en piteux état et ne fait pas honneur au quartier, aussi me ferai-je un plaisir que de la ramener dans les normes montalbanaises.
Je me nomme Istanga de Lendelin, et vivront avec moi mon beau-fils, Darius, l'intendant de la famille, Robert Arctor ainsi que deux serviteurs.
Je réside en attendant à l'Auberge du Coq Hardi, où vous pourrez me faire porter réponse.
Bien courtoisement,
Istanga de Lendelin
Le 13 juin 1458
Je pose le message bien en évidence, l'encrier sur le coin pour éviter qu'il s'envole et m'en retourne à l'auberge._________________
Ne prenez pas vos désirs pour des banalités.
Sancte
De la même manière que quiconque paye ses dettes s'enrichit, qui effectue son travail gagne en repos. Et du travail, il semblait y en avoir au cadastre. Il allait donc s'y mettre, même s'il souhaitait auparavant passer quelques minutes à critiquer tout et n'importe quoi histoire de se détendre. Une fois fait, il convoqua Matalena, future pièce maîtresse du cartel au lieu-dit "Fossarela". Égal à lui-même, il descendit en douceur les échelons de la colère menant à la sérénité, se laissant gagner par un simulacre de paix intérieure, car il savait qu'il allait à la rencontre d'un joli minois. Le type même de petit plaisir quotidien qu'il ne laissait jamais échapper. Comme quoi dans la vie, il suffisait souvent d'un rien.
Mais en attendant, il lui fallait répondre à l'aristocrate qui avait eut le bon goût de solliciter ses services. Et l'Amiral, malgré toutes la panoplie de ses infâmes machinations, n'était pas du genre à trahir. Néanmoins, il réfléchit longtemps avant de composer une lettre innocente, empreinte de ses qualifications topographiques.
Citation:De Sancte Iohannes, chargé du cadastre Montalbanais.
A Dona Istanga de Lendelin,
Salut et Paix.
Je tiens tout d'abord à vous féliciter le plus chaleureusement du monde pour avoir choisi Montauban comme ville d'emménagement. Cela dénote de votre part d'une belle intuition doublée d'une grande capacité de jugement.
Vous l'aurez compris, je suis parfaitement disposé à rendre votre séjour en nos murs aussi agréable que possible. En ce sens, je consens à vous céder l'usage de la bâtisse que vous désirez à condition que vous endossiez les frais de sa rénovation, même si la Municipalité pourra sans doute mettre à votre service quelques appuis logistiques de bonne camaraderie.
Soyez la bienvenue à Montauban Dona, vous autant que ceux qui composent le lot de votre famille et de vos gens.
Cordialement vôtre,
S.I.
Le 13 Juin 1458.
Mais à l'arrivée de la jeune femme Languedocienne qu'il décela de par son odorat affuté, il eut le malheur de renverser son encrier et grommela un bon moment avant de lui faire part de sa prose de baratineur et de ses fameux mots d'esprit.
Ah ! Bonjorn femma ! Quelle joie pour moi de vous revoir. Comme vous pouvez le constater, l'enfer ne m'a point accordé de place. Mais trêve de bavardage. Vous m'aviez demandé un endroit qui vous correspondrait, vous vous rappelez ? Hé ben vous savez quoi ? J'ai tout justement une cave magnifique qui se libère !
Mise à jour du cadastre (noms, emplacement, numéros sur le plan).
@LJD Istanga: Je vous ai fait un petit descriptif sommaire du bâtiment qui vous a été octroyé (38). Si celui-ci ne correspondait pas à vos attentes, si vous souhaitez le modifier, ajouter, retrancher quoi que ce soit, n'hésitez pas à me contacter par MP ;)
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Matalena
La donzelle dédia au réformé un large sourire à fossettes en poussant la porte, et parvint tout juste à l'effacer lorsqu'il renversa l'encrier. Après avoir tant attendu une vraie piaule intra muros, il ne manquerait plus qu'il pense qu'elle se moquait de lui pour se retrouver exilée dans on ne sait trop quel coin sordide... Elle s'approcha de son bureau après qu'il eut terminé d'essuyer les dégâts, ses yeux noirs luisants de malice.
Si j'en avais douté un seul instant messire, je n'aurais point quitté vos côtés, soyez-en assuré. Sans doute le Sans Nom, son grand âge aidant, n'a-t-il point la dent assez dure pour vous déchiqueter.
Et qu'ainsi, une fois encore, il avait réchappé d'une mort pourtant proclamée dans toute la ville et au delà. Mais passons aux choses sérieuses en effet, et c'est le sourcil haussé qu'elle accueillit sa proposition. Enfin, il était le gérant du cadastre de la ville ne l'oublions pas ! Et si son bon conseil l'orientait vers une cave magnifique, elle n'avait pas à douter de sa bonne foi ! Après tout, il agissait sans doute, avec la générosité et la considération qui le caractérisaient, dans son intérêt le plus absolu.
Fort bien, je suivrai votre suggestion.
En lorgnant sur les plans, elle localisa tant bien que mal la cave en question, et eut une moue caractéristique de la femelle en plein doute. Enfin, l'avenir justifierai sans doute cette décision, si étrange qu'elle put lui sembler sur le moment.
On peut dire que cette demeure n'encouragera point les curieux à me rendre visite, ou moi-même à recevoir des invités... A par vous peut-être, bien que je doute que ce type de taudis soit votre tasse de thé.
Les voies de Deus sont impénétrables. Autant sans doute que son futur lieu de vie, à moins de trouver goût au circuit des catacombes. On irait certes point fourrer autre chose dans un endroit comme celui-ci qu'une fille de personne dans son genre ; Fort heureusement elle avait déjà eu l'occasion de prouver qu'elle était capable de se défendre seule. Elle le salua d'une courbette un peu raidie par le manque de pratique. Ne restait plus qu'à prendre possession de son nouveau logis, quitte à regretter les arbres centenaires qui lui avaient jusqu'alors tenus lieu de terrier.