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[RP/IG] Cadastre et Urbanisme.

Scath_la_grande
Le voilà aimable, un sourcil scathien se haussa sous la politesse. Très certainement un effet indésirable dû à ses fonctions municipales. Enfin, elle s’en fichait un peu la rouquine, elle était autant contente que son séant après la flatterie de l’Amiral. Ahhh, les belettes, un rien les rendaient heureuse… ou presque.

Le trousseau disparut dans les mains de la jeune fille qui s’était mise à avoir le sourire gourmand au doux mot de verge, et d’ailleurs s’était arrêtée là, la suite de la phrase fut inutile, se perdant cruellement dans les abysses des songes licencieux et délicieux de la lascive.

Son tutoiement l’extirpa de ses délires oniriques…


Ahem… oui merci et tout le tralala qui va avec, dit-elle de son ton abrupt de politesse, je n’ai pas comme vous le verbe facile et ni les bons mots qui traînent dans la bouche.

Fit une petite moue gouailleuse en pensant que bien d’autres choses s’égaraient dans cette partie là, puis s’efforça à rester concentrer sur le sujet.

J’espère vous satisfaire dans ma tâche et répondre pleinement à vos attentes.

Les fauves dans leurs cages de chair brillèrent, il était tant de s’en aller avant que ça ne se gâte et dégénère, et qu’elle finisse les jupons retroussés… pour mieux courir voyons !
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"Musteile arrive... Fuyez pauvres fous ! Fuyeeeeez !!!"
Sancte
Hé oui, l'avantage des impolis, c'est que lorsqu'ils font preuve de gentillesse ne serait-ce qu'une seule fois, le jour est à marquer d'une pierre blanche, quand ceux qui se font chier à être gentils tout le temps ... ben du coup, on finit par s'en foutre. Sa courtoisie, du coup, introduit dans la salle du cadastre une indifférence toute théorique aux charmes de la demoiselle, lorsque l'haleine fétide des corps noyés du fleuve remontée dans la ville par un vent d'autan le fit frissonner. Il était temps de remettre les conditions d'hygiène de la Cité des Saules au goût du jour. La puanteur des rues était insupportable en cette période de l'année.

Tout le tralala rien du tout. On dit merci mon bon et généreux bourgmestre. répondit-il sans dissimuler le moins du monde sa propension à l'exagération sous une tonalité accessible dénuée de toute rudesse. Quant à ce qui traîne dans votre bouche, je vous avouerais que j'aime autant pas le savoir.

Il laissa s'imprimer sur son faciès une profonde expression de bouderie toute ironique, se désintéressant couci-couça de son office pour complaire à ces exquises créatures identiques sous bien des aspects et ce dans leur totalité, ici comme ailleurs. Puis, il s'absenta pour aller se reposer sur la terrasse. Maintenant qu'il avait été déconcentré par une exquise visite, il ne pourrait plus rien faire de bon de toute façon. Et comme il était autonome dans son travail ...

Allez, bon courage !

Et au fauviste de la vie de disparaître de son cagibi enténébré le cœur léger et l'âme rafraichie par un vent frais. Il s'arrêta sur sa chaise longue dont le mouvement de balancier semblait s'abonnir au fil des semaines face aux prairies fleuries. Comme à chaque fois qu'il se posait là, naissait en lui l'idée saugrenue de surprendre Level en train de rabaisser son kilt en pleine campagne après avoir défouraillé sa blonde. Pire qu'une libido croupie, cet homme était aveuglé par son désir. Il serait bon, qu'un jour, ce dernier passe à la clairière de la foi. Cela ne pourrait pas lui faire de mal.
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Aethys
« Lo lop davala
Pichon, barra la portà
Lo lop davala
Filhet, para-te dedins

Sem encara aici
A dreiçar la barrièra
Contra les senhors de la plana
Sem encara aici
A mostrar la dentièra
Bèstias buissadas en la tana

Es l’ora bona
Lèu fora de la tana
Es l’ora bona
Anem parar lo lop »



La voix claire de la Gasconne résonnait en accents roulants dans l’air brûlant de la toute fin d’après midi. La démarche ondulante comme à son habitude, elle berçait les rues des chansons de son pays, un brin provocatrices mais si liées à l’ambiance étrange qui régnait sur le royaume. Son regard d’or s’était fait lointain et les paroles, murmures à peine soufflés s’envolaient de ses lèvres pleines. Un sourire étrangement féroce baignait son minois fin tandis qu’elle traversait les rues de Montauban.

La journée avait été chaude et orageuse et les montalbanais avaient préféré rester cloitrer chez eux ou dans une taverne autour d’une bonne cervoise plutôt que d’errer dans les rues. Mais la Garce ne savait rester en place et même si l’affaire qu’elle souhaitait conduire à cette heure n’était pas pressante, elle avait néanmoins décidé de la régler. Et puis, une visite chez cet adorable Amiral ne pouvait que chasser l’ennui sordide qui menaçait de lui clouer le cœur. Vêtue d’un simple corset de cuir sombre, débordant de sa généreuse gorge et de jupons aux couleurs sang et lie de vin, Aethys parcourait donc les rues, les cheveux défaits et la mine étrangement sereine. Depuis peu, un renouveau l’avait empli alors qu’elle percevait qu’elle pouvait perdre ce qu’elle avait de plus cher en cette ville. Le vieil adage « c’est lorsque l’on perd ce qu’on a que l’on se rend compte de sa valeur » avait magnifiquement bien fonctionné chez la jeune femme et son attitude avait radicalement changé. Cependant, des restes malsains d’un amour impossible restaient encore ancrés en elle et c’est pourquoi, elle chantait la Gascogne en attendant d’y retourner.

Ses pas la menèrent donc au bureau du cadastre qu’elle pénétra sans attendre. La fraîcheur toute relative des lieux l’apaisa un moment alors que les souvenirs de son dernier passage ici lui revenaient en mémoire. Son sourire s’étira alors que les dernières paroles de son chant mourraient sur ses lèvres.


« Le bon soir mon Amiral. »

Au dehors, un crépuscule récent se répandait dans les cieux, parant les nuages sombres d’éclat d’or et de feu et illuminant par la même l’apparition de la magnifique garce par la porte.

« J’ai besoin de clefs. »

Ses lèvres se fendirent en un nouveau sourire plus doux alors qu’elle s’avançait vers le mirifique gouverneur de la cité. Au diable les commodités d’usages, elle ne voulait qu’une chose et après elle aviserait.

Chanson de Lou Dalfin "Sèm encar ici", magnifique chanson occitane
Sancte
Évidemment qu'elle était revenue à lui. En Montauban-la-Réformée, on ne tuait pas la poule aux œufs d'or sans avoir à subir quelques cas de conscience. Aussi Dieu avait su remettre Aethys dans le bon chemin en lui épargnant les désagréments d'une scission trop brutale. Auparavant, l'Amiral n'aurait jamais été pas dupe de ses intentions. Mais cette fois-ci, la douceur de vivre prit le dessus et il se laissa délicieusement tenter par une ingénuité paresseuse, même s'il savait au fond que cette sublime créature n'était venue que dans le but de quérir un local pour en disposer du plein usufruit sans craindre de se faire emmerder par la maréchaussée. Cela tombait bien, car en ce sens, qui d'autre mieux que lui pourrait la conseiller ?

Tel un repas chaud, ma garce, votre venue ne manque pas de s'accompagner chaque fois d'une bénédiction au Seigneur.

Au fond, s'il perçait à jour les intérêts mutuels et pragmatiques qu'ils tiraient tous deux de leur relation surannée, l'Amiral aimait à se cantonner à un simple rôle de mûr galant attendri par la beauté de la jeunesse, comme s'il n'était déjà plus qu'un vieux con dépassé qui ne connaitrait plus jamais l'amour, quand bien même se sentait-il au fond de lui on ne peut plus immortel, prêt à défier les enfers. Face à la vive Gasconna, le Réformé prenait soin de ne jamais se découvrir, comme les nues éclipsant les oripeaux d'un ciel trop azur. Face à certains dangers, le chef mercenaire préférait souvent provoquer l'indifférence plutôt que pratiquer l'ostentation. La face de bagnard obscurcie par la pénombre du cadastre, la moitié de ses traits médiocres disparaissaient dans la noirceur de sa capuche rongée par les gerces. Il ne reprit la parole qu'une fois que les portières des diligences de la petite bourgeoisie eurent fini de claquer sur la plaça de l'hôtel de ville.

Comment vous portez-vous ?

Une pointe de cynisme se blottit au creux du demi-souris naissant sur la lippe du doyen qui venait de rompre le silence, lequel contrastait forcément avec l'humeur chorale de son visiteur.

Plutôt bien, à ce que j'en entends. Pourriez-vous donc me dire quelle est la signification de ce chant mélodieux ?


Tous les emplacements étant occupés, je vais devoir en créer un nouveau

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Aethys
Œillade langoureuse, quelques pas glissant et la belle se laissa aller dans un fauteuil mis à disposition des manants cherchant refuge au cadastre. Son regard ambré se perdit un infime instant sur l’Amiral, détaillant son visage buriné s’attardant sur la cicatrice qui lui disparaissait dans l’ombre d’une capuche sombre. Elle se plongea lentement dans ces yeux qu’elle ne connaissait que trop bien et dont pourtant, elle ne savait que peu. La garce eut un sourire éthéré peut être amer qui se dissipa bien vite. Quelque chose s’était brisée. Elle le savait désormais. Car de l’émoi qui lui étreignait le cœur à chaque fois qu’elle croisait ce regard là, il ne restait rien. Non pas qu’elle le regrettait ce sentiment qu’elle n’avait jamais accepté réellement mais cela lui faisait malgré tout étrange de se sentir si détachée, si lointaine. Son visage se fondit en une expression indéfinissable comme un livre que l’on ne peut plus déchiffrer alors que jusque là on pouvait le parcourir sans cesse. Oh certes, il était un amant parfait et elle l’appréciait en tant qu’homme mais non…elle ne l’aimait plus. Etrange conclusion à laquelle elle ne s’était pas attendue pensant son cœur plus attendri. N'empêche il n'était pas bon de tenter le diable en restant trop longtemps en sa compagnie et surtout lorsqu'il se montrait d'une badinerie effroyable.

Un haussement d’épaule l’anima alors que les paroles de l'Amiral lui frôlaient les oreilles. Son sourire se fit plus franc, enjôleur comme il l’aurait été avec n’importe quel autre homme.


« En effet, je vais bien mais un verre de bon vin que je sais que vous devez conserver dans un recoin de vostre bureau, me rendrait encore plus heureuse. »

La Garce eut une moue amusée et croisa les jambes, prenant ses aises dans le fauteuil qu’elle avait investi. D’une main lasse, elle repoussa une mèche qui lui retombait sur le minois.

« Vous aurait il plu ? Il s’agit d’un chant de guerre de chez moi…ou plutost de revendication… Je vous l’apprendrai peut estre si j’en ai la patience. Quoique je doute de vos talents de chanteurs car il parait que seuls les eunuques chantent correctement… »

Les lèvres, rouges à souhait s’étirèrent en un sourire mutin.

« Mais avant tout, parlons affaire. Vous savez ce dont j’ai besoin n’est ce pas ? Un local pour mon apothicairerie…herboristerie…enfin là où je pourrais vendre tranquillement mes produits et mener mes affaires. Loin des papistes qui trainent encore dans le coin et loin de la maréchaussée par la mesme occasion. »

La langue claqua comme avide du vin demandé et la Gasconne se tût.

Bah euh...je te prends de ton temps ? Mouahaha ne suis je pas adorable ? En tout cas, j'ai une entière - euh peut être pas si ? Aethys ta gueule ! - confiance en toi !
Sancte
Navré pour le retard. J'ai ajouté ton herboristerie sur la carte, numéro 40, place Domnideu. Bien entendu, le nom de l'enseigne et la petite description qui a été faite peut être totalement revue si tu le souhaites. Bon jeu ! (et bon courage avec les papistes ! )

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Mirwais
Au gré des rumeurs de la ville et suite à sa première incursion en taverne, Mirwais entre en ce lieu sans son chétif frère mais avec des termes en tête dont il ne comprend pas le sens comme lion de Juda et réformé.

Il se veut et se sent comme un individu appartenant à une communauté depuis l'obtention d'un terrain qu'il a acquis à l'aide de trois personnes qui, sans raison aucune, ont daigné le recommander et sans qui, il n'aurait rien pu obtenir.

Passablement gêné de reconnaître un nom identique entre une des trois recommandations écrites qu'il avait tenté de lire dans le moindre détail au moins cents fois et celui qu'on lui avait indiqué comme étant le responsable du cadastre, l'ours un peu moins ours devient faon un peu plus faon.

Le nouveau Montalbanais attend donc la venue de cette personne souvent occupée par ses nombreuses responsabilités, aux dires des habitants, avec une certaine nervosité.
Il compte ses pas, révise ses formules de politesse jusqu'à se rendre compte que le plan cadastral est posé de telle sorte qu'il peut en étudier chaque recoin.

Il évalue les lieux et semble avoir trouvé une parcelle disponible, il y pose son index et suit les contours, une fois, deux fois et encore et encore comme pour s'en imprégner, il s'applique à enregistrer le nom du quartier ainsi que le numéro souhaité afin de faire bonne figure auprès du dit Sancte.

Ainsi, à l'arrivée du sus nommé, il se contenterait de préciser le lieu attendu sans se perdre dans un verbiage dont il n'était pas forcément adepte et repartirait avec en prime le visage d'un de ses bienfaiteurs en souvenir.
De la recommandation, il n'en parlerait pas car, à son goût, un remerciement n'a de valeur que dans les actes et non pas dans un mot.
Il demanderait si le lopin ? dans la zone dites H près de la forêt est bien libre et, en son for interieur, nommerait son champ qu'il voudrait de blé...avant que le vent nous emporte.
Sancte
Qui a dit que les Montalbanais étaient bavards ? Arrête ton char ! Constatant que le jeune indigent avait besoin de calme, il le laissa choisir son emplacement avec sérénité, attendant patiemment qu'il lui fasse part de son choix final.
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Mirwais
Vainement, Mirwais essaye de repérer ce petit carré libre sur le plan et de le positionner sur le peu qu'il connait de la ville.
Plus facile de se perdre dans un bois, là, au moins, il suffit de laisser les sens se déployer alors que sur un parchemin, faut comprendre lignes droites plus ou moins épaisses et écriture parfois raturée.


Les yeux en l'air et les bras dessinant une route à partir de l'église facilement reconnaissable par une croix inscrite, Mirwais semble se perdre.
Signe d'énervement, il se met à grommeler


Par Dieu ! C'est p'têt pas l'église, ce serait plutôt le cimetière !

Il se retourne, toujours perdu dans ses repérages fictifs avec un index en l'air et sursaute à la vue d'un homme portant belle balafre sur le visage.
Fallait-il que le ridicule s'acharne, Mirwais en oublie de fermer sa bouche.
Instant mémorable s'il en est, l'ours qui se veut civilisé reste figé devant l'individu aux larges épaules.


Des secondes qui s'écoulent comme un siècle, Mirwais arrive enfin à articuler quelques mots comme pour se défendre d'une faute commise.

J'ai obtenu droit d'un lopin de terre en cette ville par le biais d'un conseiller du Comte, je me suis donc permis de regarder le plan cadastral en attendant venue du dénommé Sancte.

Le fait d'être incapable de comprendre quoique ce soit au plan alors qu'il ne voit que par ce petit carré libre qu'il ne voudrait perdre pour rien au monde lui fait perdre toute notion de correction.
Sans même se présenter, il continue en tapotant sur le malheureux parchemin


Je ne suis pas vraiment doué pour les dessins et j'aimerais savoir où se trouve ce maudit terrain là !
Peut être que vous pourriez m'aider en l'absence de...


Fallait-il que tout ne se passe jamais comme il le prévoit, lui qui se voulait discret, Mirwais comprend enfin que le balafré est certainement le fameux Sancte.
Réaction immédiate.


Crébondiou ! Veuillez m'excuser, vous êtes certainement le responsable de ce lieu ? Messire...Sancte ?

Séchant ses mains moites sur son habit de fortune, Mirwais se présente en inclinant la tête

Mirwais, je me nomme Mirwais, je...pense que nous nous sommes déjà croisés mais je n'en suis pas sûr...

Non, vraiment, rien ne se passait comme il le prévoyait

Messire ? Souffrez que je vous demande aide car je désire ardemment un lopin de terre qui me semble libre sur ce fichu...enfin...sur votre plan et je suis bien à la peine de pouvoir le situer géographiquement parlant, il me semble pourtant si près de ce que je crois lire comme "la forêt" et ma foi, quel bonheur ce serait de pouvoir obtenir ce terrain s'il était vraiment accessible. J'ai même un nom à lui donner voyez-vous ?

Mirwais se repose alors sur la disponibilité de l'homme à l'écoute en lui laissant le passage.

Voyez-vous ?
Avant que le vent nous emporte...
Hum...le nom que je voudrais lui donner...
A...à...à ce lopin de terre...
Gnia
Voilà près d'un mois que la Saint Just avait pris ses quartiers dans la bonne ville de Montauban. Il lui avait fallu pourtant des semaines pour daigner s'installer dans l'austère et lugubre demeure qui abritait déjà sa petite bande. Et parce qu'il faut bien parfois cesser de vivre avec des incertitudes, il était temps de sceller la décision de rester en faisant enregistrer tout ce petit monde au bureau cadastral.

La Saint Just n'avait plus vraiment connu de vie municipale depuis qu'elle avait quitté sa chère Arras, aussi à chacune de ses sorties dans la Cité des Saules, elle évitait avec soin les tenues trop riches ou protocolaires, se contentant d'une vesture de notable aisé, de bonne facture mais sans ostentation. Elle dédaignait aussi soigneusement toute sortie avec gardes en livrée, escorte si chère aux membres de la Haute Noblesse qui s'effrayaient de la première main crasseuse tendue pour mendier.
Tranchant résolument avec l'image qu'elle pouvait renvoyer, Agnès souffrait d'une timidité quasi maladive dès lors qu'il s'agissait de découvrir de nouvelles personnes et l'écart qu'il existait entre une enfance passée avec les mômes des faubourgs d'Arras la Miséreuse et une flopée de titres de noblesse acquis à la sueur du front et au prix du sang n'aidait en rien à appréhender de façons simple une vie de village.

Lorsqu'elle entra dans l'étroite pièce qui abritait les archives du cadastre, le bourgmestre semblait déjà occupé avec un pauvre hère qui venait d'acquérir un champ. La Saint Just salua les deux individus d'un signe discret du chef et s'abîma dans la contemplation du plan cadastral en attendant que le client précédent en ait fini avec son affaire.

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Sancte
Depuis le temps qu'il avait délaissé le cadastre municipal, le bourgmestre pensait qu'en y revenant, il assisterait au douloureux spectacle d'une masse de monde en proie à une foire d'empoigne. Mais de Montauban, beaucoup de monde était parti, alors ses activités se révélèrent plus mornes que prévues.

Constatant que la Comtesse était seule, il s'inclina devant elle avec cérémonie, en espérant qu'elle feigne de ne pas voir les stigmates de la longue désaffection des lieux. Jadis éclatants, ceux-ci étaient devenus poussiéreux et garnis de toiles d'araignées que les divers employés tâchaient de faire disparaître en bichonnant les bibelots du bureau. Fort heureusement, le panneau topographique de la ville, malgré les anfractuosités de l'âge, ne laissait pas de mettre les visiteurs en extase. Ce qui n'avait rien d'étonnant, puisque c'était lui qui l'avait choisit jadis parmi les nombreux modèles qui lui furent gracieusement présentés par les divers commerçants Montalbanais soucieux d'inscrire leurs affaires en bonne place contre la gratuité de leurs efforts artistiques. C'est donc subséquemment à ces dons intéressés qu'était née l'agence cadastrale Montalbanaise.

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Saanne
Mieux vaut tard que jamais !
Humbert s'était enfin décidé à faire enregistrer sa parcelle de terre, ainsi qu'à se déclarer comme membre plein et entier de la paysannerie libre de Montauban. Cela signifiait bien sur qu'il devrait payer l'impôt à l'avenir... Mais n'était-il pas de bon ton de s'inscrire dans une démarche citoyenne et de faire preuve de son bon gré à la ville qui lui avait tendu les bras ?

Le savoyard entendait bien faire cela dans les formes, aussi s'était-il muni de son récent titre de propriété, de sa licence d'éleveur, ainsi que d'un relevé détaillé de son bétail : des limousines bien du terroir. Il se présenta donc au tribun en charge, et bien illustre :


- Bonsoir messire Sancte. Je viens faire acte de ma domiciliation aux entours de la ville, et déclarer mon activité afin de faire valoir mes droits...

Il tendit au Bourgmestre ses documents qui détaillaient toutes les informations utiles et lui permettaient d'économiser cette salive dont il était avare.
Sancte
Cet Humbert avait décidément des manières bien cavalières. Non content de prendre des vaches non Guyennoises, le voilà qui arrivait avec tous ses papiers en main, en le mettant devant le fait accompli. Ah le scélérat ! Mais plutôt que de perdre son temps à le moucher sévèrement, il tâcha de se montrer particulièrement affable et de taire son ressentiment lors de l'examen des divers documents. Se produisit alors un évènement fabuleux: il ne discuta pas. Parce qu'on était en période électorale, il préféra ne pas servir au fermier son esprit de baratineur invétéré. A sa décharge toutefois, étant doté d'une obscure gueule de truand, on pouvait dire sans trop se tromper que ça ne lui avait jusque là que couci-couça réussi.

Hé bien il me semble que tout est en ordre monsieur Humbert. Vous voilà inscrit dans nos registres et votre champ figure désormais en bonne place sur le territoire de la municipalité à qui vous devrez toujours verser 6 écus par quinzaine pour prix de votre permis d'exploitation.

Le magistrat referma vivement le dossier duquel il n'avait fait qu'effleurer d'aucuns documents d'intérêt, puis donna instructions à ses larbins de le classer avec les autres. En vain, puisque comme dans toutes les administrations, lorsqu'on cherchait quelque chose, il manquait toujours ce dont on avait besoin. Il avait de toute façon prohibé un classement trop poussé des archives afin que ses successeurs peinent à tomber sur quelques affaires compromettantes. Alors pourquoi se gâcher la vie ? La bave insolente des honnêtes gens n'atteint jamais le blanc crapaud, lequel fut toujours éminemment charitable. Avec qui le méritait, ou plus simplement, avec qui savait comment lui cirer les pompes.


Cadastre mis à jour - Parcelle numéro 27 allouée !

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Gnia
Et tandis que la Comtesse ignorait la poussière et les toiles d'araignée, absorbée toujours à suivre des yeux le tracé des ruelles de la ville, les méandres du fleuve, les placettes et les prés dessinés avec finesse et précision sur le plan cadastral, le Bourgmestre la salua et s'enquit de la demande d'un autre paysan qui venait d'entrer. Elle quitta enfin son étude de cette ville aux promesses dignes d'un mirage et qui finalement n'offrait rien de ce que l'on en avait attendu et prit place dans sur un siège.

Lorsque l'enregistrement de la terre du nouveau propriétaire fut achevé, elle cessa de faire errer son regard sur les curiosités que réservaient le bureau et le posa sur le préposé au cadastre.


Je gage qu'il est temps que j'entérine mon installation à Montauban en passant par ces lieux, même si vous m'avez baillé les clés de ma demeure sans que je m'acquitte de l'administratif.
Expliquez-moi à présent comment faut-il faire pour que l'Alabrena et ses habitants soient inscrits sur vos registres ?


Et comme elle avait oublié d'ajouter une chose d'importance, elle reprit prestement la parole avant qu'il ne réponde à sa question.

Il me faudrait également un lieu où établir les ateliers et boutique qui abriteront le commerce de charrettes dans lequel j'ai investi.


Si l'acte ne signait pas la fin des hésitations, il avait l'avantage d'au moins poser la première pierre branlante d'un édifice dont il fallait de toutes façons revoir les plans.
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Sancte
D'hésitations il n'y avait plus à en avoir. La Comtesse resterait à Montauban. Au lieu qu'il lui avait choisi en lui faisant profiter des largesses de son bon goût. Un point c'est marre. Barre à la ligne. Car soit elle se tirait au plus vite en laissant derrière elle un bien fort mal acquis, soit elle s'officialisait clairement comme propriétaire des lieux, et dans ce cas dernier, ils devenaient de facto complices d'une forfaiture qu'il valait mieux se garder de révéler à un monde aussi cruel qu'indiscret.

J'ai une vieille bâtisse qui se libère. A Oane Vira. Quelques encablures du vieux pont seulement, entre le cimetière (23) et les Quatre vents (17). Si l'emplacement (38) vous agrée pour votre bizness de charrettes, il est à vous.
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