Mahaut_bozier
[Le 22 Septembre 1457 au matin, sur la grand place de Périgueux]
Les tavernes de la capitale étaient dépeuplées. Pas un poivrot, pas un tavernier, pas un conseiller comtal. Personne. Le silence... Partout on croisait des gens pressés qui filaient vers la place, le visage grave.
La peste ? Que nenni !!
Que tout le monde se prépare, la procession va bientôt démarrer ! La tête haute ! Le poil soyeux et le foie vif ! Pour Sainte Boulasse ! Bergerac en tête !!
Depuis le milieu de la place, montée sur une charrette pleine de tonneaux, Mahaut haranguait la foule. On était le 22 Septembre, jour de la Sainte Boulasse.
Et Bergerac, placé sous la protection de la saincte, prenait la chose très à cur. Ou très à foie. Décision avait été prise au conseil municipal d'organiser une procession. Les débats avaient été très tendus : "hééé *hips* qu'est-ce que*hips* que c'est qu'on fait *hips* le 22 ?" "Ben... *hips* on se ressert un coup ?" "Nan mais *hips* publiquement ?" "Ha ben *hips* on s'en reboit deux, *hips* c'est moi qui paye, SANTEEEEE !".
Mahaut avait coiffé son chapeau à clochettes de porte parole et avait décidé de diriger le tout. D'une part parce qu'elle était la réincarnation de sainte Boulasse. Et d'autre part parce qu'elle avait un sens inné de l'organisation.
DEULINGUE DEULINGUE ! Les porteurs de bannières, à droite ! Les pas porteurs de bannière, au milieu ! Ah, non, mettez aussi des porteurs de bannière par là. Ah, ça fait un trou du coup. Bon, les officiels, derrière. Après vous m'intercalez un tonneau entre chaque lépreux. Ah, et des joueurs de tambourin qui ouvrent la marche. Mais derrière moi et les Bergeracois. QUOI ??? Nan c'est pas du favoritisme, c'est juste qu'on est très croyants !
Bon, donc, vous m'intercalez des tonneaux pis des gens pis on va déambuler dans la ville. Devant le château du Comte pis après devant le Palais de l'évêque. Et après, hop, au cimetière puis direction Sainte Boulasse à Bergerac. JE NE VEUX PAS DE TIRE AU FLANC ! ON BOIT ET ON CHANTE C'EST UN ORDRE !! DEULINGUE DEULINGUE !!
Au milieu de la foule, des charrettes pleines de raisin juste vendangé servaient de relais d'information. Autant dire que personne ne comprenait rien mais tout le monde donnait son avis. Les nez étaient déjà rouges, et pas qu'à cause du froid matinal. Afin de rameuter et de reconcentrer les troupes, la brune fracassa une bouteille de rouge sur le sol.
Le silence tomba immédiatement, les yeux de chacun fixant la tâche rouge au sol.
Ainsi se sacrifia Sainte Boulasse pour nous ! Aujourd'hui, rendons lui hommage !! Chantons !
Toujours sur sa charrette, elle agita ses clochettes et entama l'hymne de Sainte boulasse.
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Les tavernes de la capitale étaient dépeuplées. Pas un poivrot, pas un tavernier, pas un conseiller comtal. Personne. Le silence... Partout on croisait des gens pressés qui filaient vers la place, le visage grave.
La peste ? Que nenni !!
Que tout le monde se prépare, la procession va bientôt démarrer ! La tête haute ! Le poil soyeux et le foie vif ! Pour Sainte Boulasse ! Bergerac en tête !!
Depuis le milieu de la place, montée sur une charrette pleine de tonneaux, Mahaut haranguait la foule. On était le 22 Septembre, jour de la Sainte Boulasse.
Et Bergerac, placé sous la protection de la saincte, prenait la chose très à cur. Ou très à foie. Décision avait été prise au conseil municipal d'organiser une procession. Les débats avaient été très tendus : "hééé *hips* qu'est-ce que*hips* que c'est qu'on fait *hips* le 22 ?" "Ben... *hips* on se ressert un coup ?" "Nan mais *hips* publiquement ?" "Ha ben *hips* on s'en reboit deux, *hips* c'est moi qui paye, SANTEEEEE !".
Mahaut avait coiffé son chapeau à clochettes de porte parole et avait décidé de diriger le tout. D'une part parce qu'elle était la réincarnation de sainte Boulasse. Et d'autre part parce qu'elle avait un sens inné de l'organisation.
DEULINGUE DEULINGUE ! Les porteurs de bannières, à droite ! Les pas porteurs de bannière, au milieu ! Ah, non, mettez aussi des porteurs de bannière par là. Ah, ça fait un trou du coup. Bon, les officiels, derrière. Après vous m'intercalez un tonneau entre chaque lépreux. Ah, et des joueurs de tambourin qui ouvrent la marche. Mais derrière moi et les Bergeracois. QUOI ??? Nan c'est pas du favoritisme, c'est juste qu'on est très croyants !
Bon, donc, vous m'intercalez des tonneaux pis des gens pis on va déambuler dans la ville. Devant le château du Comte pis après devant le Palais de l'évêque. Et après, hop, au cimetière puis direction Sainte Boulasse à Bergerac. JE NE VEUX PAS DE TIRE AU FLANC ! ON BOIT ET ON CHANTE C'EST UN ORDRE !! DEULINGUE DEULINGUE !!
Au milieu de la foule, des charrettes pleines de raisin juste vendangé servaient de relais d'information. Autant dire que personne ne comprenait rien mais tout le monde donnait son avis. Les nez étaient déjà rouges, et pas qu'à cause du froid matinal. Afin de rameuter et de reconcentrer les troupes, la brune fracassa une bouteille de rouge sur le sol.
Le silence tomba immédiatement, les yeux de chacun fixant la tâche rouge au sol.
Ainsi se sacrifia Sainte Boulasse pour nous ! Aujourd'hui, rendons lui hommage !! Chantons !
Toujours sur sa charrette, elle agita ses clochettes et entama l'hymne de Sainte boulasse.
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