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Info:
La recherche commence..

[RP] A la recherche du corps perdu

Adelinda
[Tonnerre]

La Bourgogne. De nouveau. Il est temps de finir ce qui est commencé, pense la jeune fille en mettant pied à terre. Retrouver enfin le corps, et pouvoir repartir.

Adye avance de quelques pas et pose sa main sur la tête du cheval. Ses pensées se perdent pendant un instant, puis ses yeux se lèvent sur son compagnon qui vient de la rejoindre.


Finissons-en... lui murmure-t-elle à voix basse.

Elle détourne ensuite le regard. Que fera-t-elle une fois le corps de sa mère retrouvé? Le déplacer pour pouvoir l'enterrer là où elle aurait voulu être? Ou le laisser là, ce qui pourrait sûrement être la plus censée des décisions. Après tout, se trimballer avec un corps pendant toute la durée du trajet, voilà qui n'est pas très ragoutant... Surtout que... ben ça fait un moment qu'elle est décédée quoi... Au moins elle est sûre qu'ils ne se feraient pas attaqués en chemin, les brigands fuiront sans aucun doute l'odeur pestilentielle.

Bah elle verra bien. Phrase qu'elle sort souvent tient. Elle trouve le corps, et elle avisera. Elle pourra toujours le déplacer dans une grosse boîte en bois. Mais déjà, savoir qu'elle a eu une sépulture. Et pouvoir se recueillir sur sa tombe, si elle décide de ne pas l'emmener.


Allons chercher une auberge, fait la jeune fille à son blondinet. De là bas j'enverrai quelques missives.

Et chose promise, chose due. Une auberge est trouvée, et assise à l'une des tables de la salle principale, Adye commence la rédaction du pli destiné à la duchesse.

Citation:
Votre Grâce,

Permettez-moi tout d'abord de me présenter, demoiselle Adelinda de Cianfarano de Charnée, fille de Gmat de Cianfarano de Charnée et de Kabotine De Salmo Salar.

Je vous écris à ce jour afin de vous demander un renseignement.
Ma mère, dame Kabotine, s'est faite tuer il y a quelques mois de cela, durant le mois de juillet, icelieu, en Bourgogne, par l'une de vos armées.

Je suis à la recherche de son corps, je veux m'assurer qu'elle a eu droit à une sépulture, et me recueillir sur sa tombe.
Donc si vous avez quelques renseignements à me donner, l'endroit où elle a été tuée, qui menait cette armée... je vous en serai fort reconnaissante.

Je vous remercie par avance de votre réponse.

Cordialement

Adelinda


Adye souffle sur l'encre et relit sa lettre. Courte mais simple. De toute façon, elle n'a jamais été douée pour l'écriture. Et pas la peine de faire un roman pour demander où se trouve un corps. Petit plissement de nez en relisant le nom. C'est vraiment rare qu'elle donne son vrai nom...
Elle repose la plume et tend le vélin à Armand.


T'en penses quoi?

Le même genre de lettre est envoyé au prévôt des maréchaux, comme on le lui a conseillé. Si avec tout ça, elle ne retrouve pas sa mère, c'est qu'ya du foutage de gueule quelque part...
_________________

Fille de Kabotine et Gmat
"Spernax Mortis, Sed Carpe Noctis." Adieu...
Ingeburge
[Palais des Ducs de Bourgogne, Bureau de la Duchesse]


Sa première pensée fut que certains ne manquaient vraiment pas d'air. Oser écrire son nom quand on a pareille hérédité, c'est vraiment... quoi d'ailleurs? Osé? Inconsidéré? Inconscient? Dangereux?
Peut-être tout à la fois car les Cianfarano, elle ne pouvait les souffrir, elle ne rêvait que de leur faire payer : n'avaient-ils pas mis sa douce Provence à genoux, ne l'avaient-ils pas souillée avec leur népotisme, leur mégalomanie et leurs outrages, ne l'avaient-ils pas transformée en un bouge consanguin?
Les Charnée? Des Angevins et les Angevins, hormis la Petite Reyne d'Anjou et peut-être la Balafre — et encore — ne trouvaient guère grâce à ses yeux ces derniers temps.
Quant aux Salmo Salar... Namaycush. Où était-il encore passé ce pendard? Elle n'avait guère de nouvelles de lui depuis son passage furtif en Bourgogne. Il lui semblait que leur entrevue en juin s'était déroulée il y a des années de cela. Il avait quitté la Bourgogne, " de nœud en nœud " et avait fini par perdre sa trace. L'on avait murmuré qu'il s'était rendu en Provence — sans elle le drôle! — et l'on avait maintenant des preuves qu'il se trouvait en Limousin. Pur y faire quoi? Seul le Très-Haut devait en avoir une idée... elle, pas la moindre. Bizarre n'empêche qu'il se retrouve là où les tensions semblaient se cristalliser.
Oui, plutôt chargée l'hérédité de la donzelle.

Se deuxième pensée fut de constater qu'au-delà de cette enfilade de noms de famille plus ou moins illustres, le prénom, lui, ne lui semblait pas inconnu.
Yeux légèrement plissés, elle se demandait si elle ne rêvait pas. Non, cela n'était guère possible, elle devait se tromper.
Il n'y avait qu'un seul moyen de le savoir et elle fouilla brièvement dans le tas de parchemins surchargeant sa table de travail. Elle mit finalement la main sur le parchemin qu'elle recherchait et exhuma ainsi la liste rouge bourguignonne, ou le parfait petit guide des gens à poutrer. Le document datait du trente juillet et du prénom recherché, nulle trace. Elle repoussa le vélin et demeura songeuse. Adelinda, Adelinda... Décidément, elle avait l'impression de le connaître ce prénom! Etait-elle à ce point fatiguée pour ne point parvenir à le rattacher à un fait concret?

Sa troisième pensée, elle, fut pour le passé, pour ces événements que lui rappelaient la lettre. Juillet, la torpeur, les hérétiques, l'invasion, la surprise, les mercenaires angevins, la gueule de bois, l'impuissance, le siège d'Autun, les remparts d'Autun, la rupture des vœux, son épée, les vociférations, l'armée d'Erik, la bavure, les victimes collatérales, les craintes pour Dijon, la fuite vers la Champagne, le nettoyage comtois, la tête de Gromukus sur une pique, Joinville, les geôles, la visite ducale, le bourreau, les supplices, les doigts tordus jusqu'à être rompus, le fer, l'odeur de chair grillée... Et ce B pour la Bourgogne, ce B pour ne pas oublier, ce B porteur d'infamie et de gloire.
En était-elle cette Adelinda qui aujourd'hui réclamait un corps qui s'il n'avait pas encore été enseveli avait dû pourrir sur le bord d'une route, en proie aux bêtes tapies à l'orée des bois et des oiseaux charognards, loin des siens, sur une terre qui l'avait vu tomber et qui ne l'avait finalement pas accueilli.

Et comment aurait-elle pu savoir, elle, où se trouver ce corps qui, elle le sentait avec acuité, n'allait que lui causer des ennuis? Elle n'était pas Duchesse de Bourgogne à l'époque, se contentant d'apporter ses lumières en matière de défense. Elle avait déjà dû supporter les conséquences de cette agression, recevant des plaintes pour les erreurs commises. La Bourgogne avait-elle également tué cette Kabotine, cette femme qu'elle ne connaissait pas, cette mère dont la fille aujourd'hui exigeait des explications?
Elle n'avait pas de relevé de noms des victimes et elle ne savait que ce l'ost avait bien pu faire des corps des défunts et était-elle du reste concernée?

Non, elle ne l'était pas, pas à l'époque, mais l'avait ensuite été, malgré elle, héritant d'un fardeau parfois trop lourd à porter et aujourd'hui encore, elle le demeurait.
Aussi :


Citation:

    A Adelinda de Cianfarano de Charnée,
    Salutations et bénédictions.



    Ma demoiselle,


    Croyez bien que je ne puis que vous apporter mon soutien dans ce deuil qui vous frappe et je le puis bien volontiers car je sais ce qu'est de perdre un être cher.

    Vous me posez donc des questions sur le décès de votre mère et je ne suis pas en mesure de vous y répondre en l'état actuel des choses.
    Vous dites qu'elle a été tuée par l'une des armées de Bourgogne et plusieurs interrogations me viennent à l'esprit. Etes-vous certaine de sa présence sur le sol bourguignon en juillet? Etes-vous sûre que sa mort est imputable à l'Ost de Bourgogne sachant que durant ce mois de juillet troublé croisaient là des armées mercenaires et hérétiques? Connaissez-vous l'endroit où elle aurait été attaquée? Avez-vous reçu des informations vous permettant d'affirmer sans nul doute ce que vous m'avancez?

    Je ne souhaite en rien me dédouaner de mes responsabilités mais je ne les prendrai que s'il est avéré que je le dois.


    Que le Très-Haut vous garde.

    SA Ingeburge von Ahlefeldt-Oldenbourg,
    Duchesse de Bourgogne.






Elle n'était pas de ceux qui fuyaient.
_________________
Duchesse de Bourgogne
Armand.
[Bourgogne, début octobre 1457]
Alors que la Bourgogne s'étendait une nouvelle fois devant eux de toute sa grandeur, Armand, perché sur son cheval, se mit à repenser, un sourire aux lèvres, à leur départ de ces terres quelques temps auparavant et à sa façon bien personnelle d'acquérir une telle monture.


[Dijon, début septembre 1457]
Ce soir là, Armand avait rendez-vous avec Adye dans l'une des tavernes du coin pour mettre au point les derniers détails de leur périple en BA. Il était déjà en retard quand son attention fût attirée par des cris provenant de la forge du maréchal-ferrant. Prenant le temps de s'adosser au mur d'une grande battisse derrière lui il avait alors observé un nobliau hurler auprès de l'artisan pour que son canasson soit ferré dans l'instant, vociférant ses titres comme si cela pouvait intéresser le pauvre bougre.
S'il était de notoriété publique qu'Armand aimait la richesse, le luxe et l'opulence, n'hésitant jamais à revendiquer une noble ascendance quelque part en Languedoc, il était tout aussi vrai qu'il exécrait voir les nobles se comporter tels des enfants trop gâtés, piquant colère à chacun de leurs caprices.
Aussi, il fut agacé de voir finalement le maréchal Ferrand n'avoir d'autre choix que d'obtempérer et s'occuper du canasson. Il s'agissait d'un Frisson, race particulièrement appréciée des aristocrates de par sa stature élégante et proche de celle des destriers dont se munissaient les chevaliers. Massif, l'animal possédait une robe noire de jais parfaitement uniforme ainsi qu'une encolure forte et rouée. Il avait une queue aussi longue que sa crinière, bien fournies et ondulées, qui battait ses flancs pour chasser les nuisibles. Une bête magnifique aux yeux du jeune homme.
Le nobliau quant à lui, satisfait de s'être enfin fait entendre, avait tourné les talons s'en tarder.Le voyant partir, une idée avait alors traversé l'esprit d'Armand qui fixait l'animal entre les mains du maréchal-ferrant...
"Ce ch'val serait certainement bien mieux avec lui qu'avec ce crétin" s'était-il surprit à penser. Se détournant de la la bête, le jeune homme s'était alors mit à suivre la trace du nobliau. La nuit sombre de cette fin d'été lui donnait l'avantage de pouvoir se dissimuler facilement à la vue des gardes qui entourait le jeune aristocrate tellement bruyant qu'il ne fut guère difficile à pister. Ce dernier était bien entendu descendu dans l'auberge la plus huppée de Dijon ce avait convaincu Armand d'aller au bout de son idée.
Tapis dans l'ombre, il avait alors observé durant un long moment les aller et venues des uns et des autres, se familiarisant autant que possible avec les lieux. Puis, après avoir soigneusement étudié l'endroit et obtenus les informations qu'il souhaitait, il était enfin allé rejoindre sa belle en taverne.

Il l'avait trouvé en grande conversation avec une autre jeune femme qu'il ne connaissait pas. Jeune coq, il avait joué charmeur avant de prendre place auprès de la brune comme à l'accoutumée. Il était resté un certain temps à les écouter distraitement mais son esprit était ailleurs, tourné vers les écuries de l'auberge où été descendu l'imbécile. Aussi, la nuit avait totalement enveloppé Dijon de son manteau marine, Armand avait pris congés des deux femmes prétextant une affaire urgente à régler et s'était alors rendu à l'atelier du maréchal-ferrant. Là bas comme il s'y attendait, plus aucune trace du Frison. Un sourire narquois s'était dessiné sur ses lèvres, il allait pouvoir donner une petite leçon à ce pédant de nobliau.

L'auberge dont la riche réputation n'était plus à faire était une grande battisse haute d'au moins très étages dont l'entrée munie d'une lourde porte de chêne était gardée peut deux vigiles. Elle donnait sur l'une des plus grandes rue de Dijon et possédait une arrière cour de grande taille où étaient stationnés quelques coches. Plus loin un grand jardin parcourut de quelques allées s'étendaient jusqu'aux murs d'enceinte protégeant l'arrière cour. Les écuries se composaient d'un bâtiment relativement grand composé de nombreux box où étaient gardés les chevaux. Celui-ci était camouflé à la vue des clients par une haute haie. Une porte en bois tout juste assez grande pour laisser passer une cavalier était taillée dans le mur d'enceinte proche des écuries. Elle devait servir d'échappatoire en cas de problème et donné sur une petite rue qui courrait vers le centre de la ville. Tout semblait parfaitement calme, la cour intérieure était déserte tandis que la porte d'entrée était surveillée par deux gardes endormis. La petite porte quant-à-elle ne faisait l'objet d'aucune protection particulière. Armand se faufila jusqu'à cette dernière dont il crocheta la serrure sans trop de difficulté. "Bien plus facile que les geôles rouillées de Joinville" avait-il pensé tandis qu'un frisson lui avait parcouru l'échine à l'évocation de cette prison. Marchant le dos vouté, profitant de l'ombre du bâtiments, le jeune homme avait longé le petit mur jusqu'à arriver aux écuries. Seuls le hennissement de quelques chevaux venait troubler la quiétude des lieux. Armand déambula alors devant les box à la recherche du Frison, laissant son regard caresser les différents animaux. Un large sourire s'était dessiné sur ses traits lorsqu'enfin ses azurs s'étaient posé sur l'animal tant convoité. Doucement, tachant d'être le plus doux possible pour ne pas l'effrayer, il l'avait caressé, flattant ses flancs tout en lui parlant avec douceur. Sans vergogne, le jeune mercenaire avait même prit le temps d'équiper le canasson sans aucune vergogne avant de le conduire vers la porte dérobée en suivant le sentier. Il s'était alors rappelé l'époque ou encore très jeune il avait fait de même avec le cheval du maire. Cette fois pourtant, les risques étaient plus grand et c'est donc avec toute l'adresse dont il savait faire preuve qu'il avait fait sortir le cheval pour disparaitre dans les rues dijonnaises à la barbe et au nez du jeune singe à qui il voulait donner une leçon.

Un peu plus tard dans la nuit, leurs affaire fin prêtes, il avait retrouvé sa belle...

- T'occupes pas de comment je l'ai eu.. avec ta garde robe et ta nouvelle lubie, il te fallait bien ça princesse". Il s'était contenté d'un clin d'œil pour mettre fin à la discussion, ne préférant pas s'étendre sur le sujet d'autant que la la mine perplexe d'Adye avait le don de l'amuser.

- Par contre il va falloir y aller princesse si tu veux être à l'heure à ton rendez vous,
avait-il conclut finalement. En effet, mieux valait ne pas trop rester dans le coin cette nuit là.



[Tonnerre, fin septembre 1457]

Et voila qu'à peine deux semaines plus tard, le couple revenait sur ces terres bourguignonnes, à Tonnerre cette fois.

Et, ce n'est que la descente de cheval Adye qui fit sortir Armand de ses songes. Un peu hagard il la regarda faire quelques pas et caresser l'animal avant quelle ne se retourne vers lui.

- Finissons-en.. se contenta-elle d'énoncer, d'une voix à peine murmurée. Il n'était pas nécessaire d'être médium pour comprendre que toute cette histoire perturbait la jeune femme. Armand avait perdu son sourire alors qu'elle ne le regardait déjà plus. Il est parfois si difficile d'extérioriser ses sentiments et le blond malgré toute l'affection qu'il portait à sa compagne ne savait pas comment la soulager de son fardeau. Alors, fidèle à lui même il endossait le masque de la jovialité, se cachant derrière son sourire charmeur et quelques pitreries.

-Allons chercher une auberge; De là bas j'enverrai quelques missives. Armand acquiesça et descendit à son tour de cheval avant d'en prendre les rennes. Il avait décidé d'épauler du mieux qu'il le pourrait sa brune dans sa quête. Que pouvait-il bien faire d'autre? Il se sentait démuni et dépassé par tous les événements lui qui n'avait jamais eu à s'occuper de personne d'autre que de lui-même, lui qui n'avait jamais fait attention aux sentiments des autres, surtout des femmes. Il se sentait gauche et veule.
Ils parcoururent la ville à la recherche d'un auberge où descendre dans un silence cas religieux, laissèrent leur monture à l'écurie municipale et enfin prirent une chambre.

Presqu'aussitôt, La belle prit plume et un vélin, et commença à y déposer quelques mots. " Ingeburge von Ahlefeldt-Oldenbourg, Duchesse de Bourgogne.". Le poing du blond se serra à l'évocation de ce nom... il n'avait pas oublié, oh non il n'avait rien oublié des élèvements de bourgogne et le "B" qu'il portait sur le dos lui rappellerait toute sa vie durant, ce nom. Pourtant il ne pipa mot, laissant Adye faire. Cecii c'était important pour elle et c'est bien tout ce qui lui importait. I pouvait bien terre cette rage qui montait en lui et il était finalement assez curieux de connaitre la réaction qu'aurait la duchesse apprenant leur retour. Que ferrait-elle alors?

Et puis tout à coup, alors que des flashs de Joinville lui revenaient en tête, une autre idée percuta son esprit : "demoiselle Adelinda de Cianfarano de Charnée, fille de Gmat de Cianfarano de Charnée et de Kabotine De Salmo Salar.".. Il regarda Adye totalement perdu.
Elle qui refusait d'être appelée autrement qu'Adye, serait-il possible que....

Armand dut s'asseoir sous le choc n'en revenant pas de ce qu'il venait d'apprendre...
"T'es noble?" lâcha t-il enfin dans une sorte de murmure après une bonne minute. Satisfaction et incrédulité se mélangaient dans sa tête alors qu'un large sourire vînt orner son visage. Lui qui, y a encore un mois ne savait plus s'il devait rester ou partir accomplir ses rêves de richesses aristocratiques, voilà que le plus grand dilemme de sa vie venait de trouver réponse dans une simple lettre.

-T'es noble et tu m'l'as jamais dit!! Une pointe de reproche saupoudra l'excitation du jeune coq qui s'était levé d'un bond et prit sa compagne dans les bras la faisant tourner en riant. Puis un peu sonné il se calma et demanda dit alors :
- J'savais bien qu'il y avait une raison pour que je te choisisses. Il fallait au moins cela pour un homme de ma trempe.
Il bomba le torse, prenant un air encore plus prétentieux que d'ordinaire et se rasseyant il poursuivit : - J'vais peut être finalement pouvoir compter sur une dote de ton vieux père....

Armand était content, à dire vrai il jubilait littéralement. Enfin il entrevoyait ses rêves de gamins devenir réalité. Il avait fait le choix de suivre ce petit bout de femme à travers ses aventures, il faut dire qu'il n'était guère le genre d'homme à rester dans un bureau ou à ne vivre que de diners mondains. S'il était vrai qu'il s'y plaisait, il aimait aussi l'aventure et le risque, surement pour cela d'ailleurs qu'il avait fini avec un "B"sur le dos et en redemandait encore s'étant fait la promesse de de venir un jour chef de sa propre troupe. Il était si loin de ce douter que la femme qui partageait sa couche depuis plus d'un an avait un tel pédigrée. Tous ses rêves de gloire étaient peut être finalement à sa portée...

Restait plus qu'a attendre la réponse de la duchesse, réponse qui ne tarderait pas à venir apportant son lort de nouvelles questions, de nouvelles déceptions, de nouvelles pistes à creuser... leur quête à travers la bourgogne ne faisait en faite que commencer.

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Adelinda
Le temps que le blondinet lise la lettre, Adye plonge dans ses pensées. Si il y a bien une chose qu'elle a envie de finir au plus vite, c'est bien cette quête-là. Tant qu'elle ne sait pas où se trouve sa mère, impossible de faire son deuil.

Les deux coudes sont posés sur la table, et le front est entre les mains. Elle veut partir. Elle veut quitter cet endroit, ce village, ce duché... Ne plus jamais remettre les pieds en Bourgogne, ne plus revoir ces images sordides dans sa tête à chaque fois qu'elle met les pieds dehors... L'horreur de la prison lui revient en mémoire dès qu'elle ferme les yeux, la puanteur, l'obscurité quasi totale, puis les souffrances physiques sans compter celles morales qu'elle a occasionnée... Et tout ça pour quoi? Pour rien.

Enfin... Bon c'est vrai que la partie bataille était agréable, longtemps qu'elle n'avait pas eu à se défouler ainsi, et elle a vu en son blondinet quelqu'un d'autre, mais cela valait-il la peine?
La brunette relève le visage, pour porter sa main à l'épaule, à l'emplacement de la marque qui restera à jamais gravée sur sa chair.

Subitement elle secoue la tête. Si elle continue à broyer du noir comme cela, elle va finir par devenir folle. Vite terminer ce qui est commencé, et partir. Partir loin, le Languedoc, chercher non plus ce qui a été sa famille mais celle d'Armand. Au moins elle elle verra des vivants...


"T'es noble?"

Petit murmure qui fait tourner le visage de la brunette, dont les pensées changent du tout au tout. Elle est bien loin de penser à sa noblesse en ce moment, donc le seul mot qui parvient à s'échapper d'entre ses lèvres se trouve être :

Hein?

T'es noble et tu m'l'as jamais dit!!

Petit haussement de sourcils de la jeune fille. Elle comprend encore moins. Elle lui demande de lire un courrier qui demande où se trouve un corps et lui lui parle de noblesse.

Bah euh...

Oui, c'est vrai qu'il a des rêves de grandeur que ne partage pas la voleuse. Ça lui revient en tête maintenant. Elle ne répond alors que d'un mouvement d'épaules. Après tout, sa noblesse, elle s'en contrefiche, mais alors à un point...

Mes parents le sont... ou l'étaient... Moi j'ai rien fait p...

Elle ne peut même pas terminer sa phrase, la voilà en train de tournoyer dans les airs. Si elle s'attendait à ça...


Ravie d'voir l'effet qu'ça te fait... fait-elle enfin redescendue sur la terre ferme. Mais n'espères pas avoir ne serait-ce qu'un denier d'la part d'mon père, ce s'rait plutôt à toi d'ouvrir ta bourse pour lui prendre sa fille.

Petit sourire qui ponctue sa phrase. Après tout, elle n'est pas tout à fait certaine d'avoir raison. Son père n'avait-il pas déjà donné un bouclier au blond? Enfin, c'est pas une dote ça... Naaaaaaan, finalement elle est sûre. Pas de dote. Et puis pour avoir dote, faudrait avoir mar... Pas demain la veille!

Oubliant ces pensées assez saugrenues, la jeune fille enroule les parchemins et les fourre dans sa besace. Plus qu'à les envoyer et attendre les réponses.

Réponses qui ne tardent pas à arriver. Enfin... une réponse. Celle de la duchesse de Bourgogne. Le deuxième piaf a du se perdre en chemin. A moins que la prévôt en ait rien à foutre de sa demande. Possible aussi. Fort probable même. Bah si elle n'obtient rien dans les jours à revenir, Adye lui renverra un mot, puis encore un et encore un autre si elle continue à garder le mutisme. La jeune fille est du genre assez têtu.

La voleuse se trouve à l'extérieur de l'auberge quand elle reçoit le pli de la duchesse. Le mot est rapidement lu, et un soupir s'échappe d'entre ses lèvres. Retour à la case départ. Ça aurait été trop beau qu'elle trouve si rapidement...
De loin elle voit avancer son blond vers elle. Une fois qu'il l'a rejoint, elle lui tend le mot sans rien dire. Puis le reprend après qu'il ait fini de le lire.


C'est pas d'main la veille qu'on va partir d'ici... fait-elle dans un souffle.

Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Sa mère peut être n'importe où. Elle ne sait même pas où elle est décédée, si ce n'est en Bourgogne. Et vas savoir si ceux qui l'ont tuée n'ont pas pris son corps avec eux.

Un peu plus tard, elle renvoie un mot à la duchesse. Elle peut au moins la remercier de lui avoir répondu.


Citation:
Votre Grâce,

Je vous remercie pour cette réponse rapide.
Je ne vous cache pas la déception d'apprendre que j'ai d'énormes chances de ne rien découvrir sur le décès de ma mère, mais merci tout de même de vous êtes penchée sur ce cas.

Je ne sais pas grand chose sur comment ça s'est passé, elle m'a envoyé une missive juste avant de mourir, me disant s'être faite attaquée par une armée sur le sol Bourguignon. Et ce en juillet. Donc j'en déduis qu'elle était bien dans ce duché ce mois-ci.
Après, à savoir quelle armée l'a attaquée, je n'en sais rien moi-même. J'ai croisé quelqu'un qui m'a dit que c'était probablement l'une des vôtres, ayant croisé Kabotine un peu avant sa mort.

Je vais donc continuer mes recherches, veuillez m'excuser de vous avoir importunée.

Cordialement

Adelinda


Toujours aussi douée pour écrire des lettres la Adye. Mais au moins ça c'est fait. Plus qu'à tourner ses recherches vers un autre côté. Elle va bien avoir de la chance à un moment ou à un autre. La chance tourne qu'on dit...
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Fille de Kabotine et Gmat
"Spernax Mortis, Sed Carpe Noctis." Adieu...
Armand.
[Tonnerre, Octobre 1457]

Je suis ce que je fuis...

Foutu Bourgogne!

Des mois maintenant qu'ils étaient là à moisir dans ce trou. Oh, ils avaient retrouvé la liberté en quittant Joinville mais ils n'avaient fait que quitter une prison pour une autre, une quête pour une autre bien moins spectaculaire... rechercher un corps dans tout le duché... "magnifique"... et pour quoi tout ça?
C'était important pour la brune. Ça lui avait suffit au blond comme raison pour rester pourrir dans ce bled. Cependant, le temps passait et les recherches stagnaient. Pas l'ombre d'un indice, d'une piste, d'un témoin et l'envie de foutre le camps, de monter l'frisson et se barrer devenait plus pressant. Pourtant quand il regardait Adye, l'espoir qu'elle avait de retrouver sa mère, ses idées d'évasion s'envolaient et il restait là. Il voulait la voir heureuse. Étrange mais pourtant vrai, lui qui n'était pourtant pas du genre à s'enquiquiner de ce que voulait les autres, il n'arrivait plus à s'reconnaitre.

La veille, la réponse de la duchesse était arrivée..
. "C'est pas d'main la veille qu'on va partir d'ici... " avait soufflé la belle. Nouvelle déception pourtant le blond avait sourit, lancé une de ces phrases habituelles genre : "Mes fans vont être ravies" et puis ils étaient rentrés. La soirée avait été calme laissant même du temps à Adye de répondre à la missive,le temps aussi de dire certaines choses que le blond avait du mal à digérer.

Il la connaissait suffisamment pour savoir qu'elle ne l'avait pas fait sciemment et c'est justement ce qui le foutait en rogne. Il la suivait dans ses déplacements, il n'aimait pas se foutre tout le monde à dos, il préférait se barrer que de rentrer dans le lard et s'amusait pas particulièrement à voir bruler la taverne d'un pov'e type... elle avait raison la brune. Il n'avait pas la force du colosse, la ruse de Maleus, la douceur de Lucie ou la rudesse de Félina...mais il était Armand et ça lui avait pas trop mal réussi jusqu'à présent. Il l'entendait d'ici répliquer que ça lui convenait, qu'elle l'aimait comme ça mais il n'y croyait plus.
Une séparation elle en bourgogne, lui en Maine, cela ne l'avait pas plus touché que l'eau sur le plumage d'un cygne. Il voulait plus de calme, prendre le temps de connaitre un brin les gens avant qu'ils ne les déteste, illusoire... Elle était en train de le perdre et ne voyait rien.
Comment le pourrait-elle? Il était incapable de lui parler, d'avouer cette faiblesse. Alors il encaissait, souriait, se venter... et tachait d'oublier. Des mois qu'il ne faisait rien d'autre qu'essayer d'oublier... et peu à peu la conviction qu'il n'était pas fait pour elle avait fait son chemin dans son esprit. Sa raison le traitait d'idiot mais son cœur n'arrivait plus à voir autre chose.

La veille, la jeune femme, en plaisantant, avait enfin posé des mots sur ce qu'il redoutait. Electrochoc. Rejet. Colère. Abattement. Mélange de sentiments qui embrouillait sa tête, le jeune mercenaire ne savait plus où il en était, qui il était. Désillusion. Fatigue. Épuisement. Il était à bout et force était de constater qu'à présent il ne faisait plus l'effort de rien. Il ne venait que peu en taverne laissant à sa belle rencontrer les "autres". Il passait ses matinées à courir, s'entrainer, courir; ses après-midi à la mine musclaient ses bras autant qu'elles trempaient sa ch'mise renforçant d'autant son activité matinale; Éreinté, il rentrait alors à l'auberge et passait ses nuits à penser à cette vie dont il rêvait...très loin de la bourgogne.


Foutu Bourgogne!


Ce soir, ils auraient du prendre la route vers une autre ville de cette fameuse bourgogne mais la belle avait du travailler... Il y avait vu un signe, une opportunité... Alors, quand Adye rentrerait à l'auberge, il serait assis sur une chaise près du lit, il la regarderait entrer et venir près de lui. D'une voix calme, neutre, les traits tirés par le manque de sommeil et la fatigue accumulée, il lui dirait. Il ne tiendrait pas compte du regard des autres, de son air idiot, de passer pour un cœur tendre, un émotif ou dieu sait qu'elle connerie encore. Ce soir, il jouerait simplement carte sur table, il lui laisserait le choix. Il ne voulait pas la changer, mais il ne changerait pas non plus. Finie la bourgogne il partirait à Loches, il demanderait au colosse de lui apprendre ce qu'il sait, de faire de lui un mercenaire, il demanderait à être formé, être initié. Finie la Bourgogne c'est sa propre quête qui allait commencer... C'était à prendre ou à laisser.


Foutu Bourgogne!


Mais pour l'heure une nouvelle étape de leur quête allait commencer, direction Sémur et de nouvelles questions, de nouveaux visages et une nouvel espoir...
_________________
Adelinda
[La Bourgogne, encore et toujours...]

Que sommes-nous devenus?

Toujours pas de réponse. Rien, nada, que tchi... Comment voulez-vous trouver quelque chose quand rien ni personne ne sait où se trouve ce que vous cherchez? Adye commence à en avoir marre. C'est pire que l'aiguille dans la botte de foin, ce serait plus du genre une tête d'aiguille dans plusieurs meules de foin! Agacement, déception sur déception, nervosité, tout ceci enfoui au plus profond d'un corps qui n'a pas l'habitude de ressentir autant d'émotions à la fois. Peine, douleur, irritation se mélangent à la hargne, la rage, et l'envie de tout abandonner sur place, de partir séance tenante la prend aux tripes.
Mais il lui suffit alors de ressortir le pli plus que froissé que sa mère lui a envoyé pour voir s'envoler toute envie de départ.
Elle s'est fait la promesse de la retrouver, et ne s'en ira que lorsque ce sera fait.

Il est tard. La nuit est tombée depuis bien longtemps, et tout est silencieux dans l'auberge, seul le souffle régulier d'Armand qu'elle perçoit à peine parvient à son oreille.
Assise à la lueur d'une bougie qui se consume lentement, la jeune fille se permet de laisser libre court aux émotions qui se déchainent en elle.
Trop de choses... Tout en même temps... Elle n'en peut plus...
La prison, la torture, la perte de sa mère, le désintérêt de son père, et même jusqu'à Armand qui y met du sien. Comment peut-elle gérer tout cela? Elle a toujours essayé de montrer une femme dure et peut-être froide aux yeux des autres, mais en réalité elle est bien plus fragile qu'elle ne veut laisser croire. Et c'est seulement lorsqu'elle se retrouve seule, au fond d'une chambre d'auberge, en plein milieu de la nuit, lorsque son compagnon dort depuis un moment qu'elle se laisse aller à ses sentiments.
Les bras repliés sur la table, le visage au milieu de ceux-ci, elle extériorise tout ce qui lui serre le cœur en journée. Nul témoin, elle est seule, personne pour la voir et la juger.

Et pendant qu'elle essaye de se calmer, les images se succèdent dans son esprit, aussi réelles que si elles se déroulaient devant ses yeux. L'attaque des armées, la lettre de Kab, la retraite vers la Franche Comté, la prison, les recherches, et même la discussion avec Armand la veille.

En repensant à son blond, elle redresse la tête et tourne le visage vers son compagnon. La conversation de la veille lui revient en mémoire. Elle a faillit le perdre. Durant un moment elle le perdait et elle ne le voyait même pas. Comment aurait-elle pu d'ailleurs? Il ne lui avait jamais rien dit. Toujours son sourire de façade, la même attitude désinvolte, et aucune confidence. Et là, la douche froide. "On a aucun point d'intérêt commun." Elle qui croyait qu'il aimait la vie qu'ils menaient, elle se rend compte à présent combien elle se fourvoyait. Il n'est pas quelqu'un qui est fait pour vivre dans la pauvreté, ne se satisfaisant que de ce que la route peut lui donner. Il a des rêves de gloire, de luxe et de grandeur qu'elle ne peut lui offrir. Et pourtant, elle fera tout pour ne pas le laisser partir. Faire tout... Même jusqu'à aller changer une partie de sa personnalité.
La jeune fille referme les yeux. Pourra-t-elle vraiment modérer son caractère, ne plus s'emporter face à n'importe qui? En temps normal probablement, sûrement même, elle l'a déjà fait à Châteauroux lorsqu'elle a eu l'idée saugrenue de devenir tribun. Mais ici, maintenant, voilà qui va être dix fois plus difficile. Elle est sur les nerfs, un rien lui donne envie d'envoyer paître tout le monde.
Mais pour lui, elle va faire tout son possible. Parce qu'elle le lui a promis. Et parce qu'elle ne veut pas qu'il devienne l'homme éteint qu'il risque de devenir d'après ses dires.
Donc plus de phrase assassine envers n'importe qui, modérer son tempérament, bien inspirer avant de dire quoi que ce soit qu'elle pourrait regretter.
Lui montrer aussi qu'elle en est capable, lui qui semblait plutôt sceptique.
De nouveau elle rouvre doucement les paupières, pour remettre sa tête entre ses bras sur la table.
Elle en est capable... pour lui... elle le fera...

Lentement la bougie se consume, sans pour autant que Adye ne rejoigne son compagnon. La nuit continue d'avancer, jusqu'à ce que le soleil commence par montrer faiblement ses premiers rayons. La jeune fille est toujours assise la tête reposant sur ses bras, elle a fini par s'endormir...

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Fille de Kabotine et Gmat
"Spernax Mortis, Sed Carpe Noctis." Adieu...
Armand.
[Dans la tourmente]

On est ce que l'on veut devenir


Il est dit bien souvent que la nuit porte conseil. Elle calme les esprits, apaise les tensions et lorsqu'enfin le jour se lève certaines certitudes s'envolent. Mais il est aussi des nuits différentes, de celles dont on ne se réveillent pas indemnes.

Cette nuit là, après leur discussion, les deux adolescents s'étaient retrouvés calmement.. en apparences tout du moins. Armand s'était endormi soulagé d'avoir enfin pu dire ce qu'il gardait sur le cœur, il avait fermé les yeux avec espoir. Cependant comme toute les nuits, malgré le calme qui semblait le caractériser même en dormant, son inconscient était peuplé de cauchemars. Bien souvent il lui arrivait de se réveiller en sueur, terrifié, incapable de se rappeler où il était, son dos le brulant atrocement... la Bourgogne avait laissé des traces bien plus marquante que le fer rouge. Et cette nuit n'était pas différente des autres, ci ce n'est que lorsqu'il ouvrit les yeux il ne sentit pas la présence rassurante de sa compagne à ses côtés. Ce n'est que des sanglots diffus lui parvenant à l'oreille qui lui firent tourner le regard vers la table à quelques mètre du lit. Un instant, il songea à se lever, appeler Adye mais son corps semblait figé, les mots butaient dans le fond de sa gorge. Et il compris, il compris combien la veille il a pu être égoïste, combien il l'avait blessé par ses mots, combien il avait put oublier ce qu'elle traversait. La jeune femme, la tête enfouis dans ses bras, semblait si fragile en cet instant que le cœur du blond se serra. Il eut du mal à détacher son regard de sa belle... hésita, devait-il aller la chercher où lui laisser ce moment de tranquillité? Se maudissant il préféra faire semblant de dormir, sa belle ne voudrait surement qu'il la surprenne ainsi et il pouvait à défaut d'autre chose respecter au moins cela. Il ferma alors les yeux de nouveau, écoutant les pleurs de sa compagne. Elle n'avait pas mérité ça.


Et les heures passèrent, l'aube arriva enfin venant chatouiller la pièce de ses premiers rayons. Et comme chaque matin le blond se réveilla. Il n'avait pas osé la dérangé durant la nuit et avait surement fini par se rendormir. Il posa tout de suite les yeux vers la table ou Adye se trouvais toujours mais plus aucun bruit ne venait troubler la quiétude du lieu. Sans aucun bruit il se leva alors et s'habilla, il avait besoin de prendre l'air, de faire le point.

Une fois prêt il prit la couverture du lit et vînt délicatement la poser sur les épaules de la brune détaillant ses traits avec un sourire. La bourgogne lui avait fait oublier combien il tenait à cette jeune femme. Finalement il n'avait fait que lui rapprocher ses propres faiblesses et commençait seulement à s'en rendre compte. Il embrasse le front d'Adye doucement se promettant silencieusement de faire autant d'efforts qu'il lui demandait d'en faire. Aujourd'hui allait être une longue journée, outre les recherches sur Kabotine, il allait tacher de redevenir l'homme qu'il avait toujours été, il était temps pour lui de ne plus s'effacer.
Il prit finalement un vélin dans le secrétaire derrière lui, y déposa quelques mots, puis, après d'avoir délicatement posé aux coté de sa compagne il quitta la pièce, allant courir comme chaque matin
.


Le parchemin...
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Ingeburge
[Palais des Ducs de Bourgogne, Bureau de la Duchesse]


La réponse d'Adelinda à sa missive s'était égarée dans les monceaux de plis qu'on lui présentait chaque jour, tas dont la taille ne faisait que s'accroître à cause notamment du conflit qui grondait aux portes de la Bourgogne.
La lettre fut finalement ouverte, sur le tard et c'est soulagée qu'elle en finit la lecture. Soulagée car aucune demande pressante n'y était faite, son retard ne prêtait donc pas trop à conséquence, du moins, l'espérait-elle. Elle n'avait après tout pa eu de relance.

La lecture de la lettre lui laissa un goût d'inachevé et quelques questions sur les lèvres. " Quelqu'un " avait déclaré que c'état une armée bourguignonne qui avait tué Kabotine. Ce " quelqu'un " avançait-il simplement des preuves? Et qui était-il pour le déclarer? Un militaire n'aurait pu formuler cette réponse sans quoi Adelinda aurait été plus affirmative. Qui donc? Un des malandrins venus attaquer la Bourgogne? Cela était plausible mais elle n'en savait rien.

Et elle voulait savoir, elle ne pouvait laisser une telle affirmation flotter dans l'air. Non pas qu'elle eut voulu dédouaner l'ost a priori. Non, c'était simplement qu'elle ne pouvait laisser une telle zone d'ombre.

Elle reprit donc la plume :


Citation:

    A Adelinda de Cianfarano de Charnée,
    Salutations et bénédictions.



    Ma demoiselle,


    Je regrette de n'avoir pu vous apporter plus de renseignements mais je ne souhaitais pas, en étant moins franche, vous faire entrevoir des espoirs qui auraient fatalement été déçus.

    Ce qui est donc établi, c'est comme votre mère se trouvait en Bourgogne et qu'elle a été attaquée par une armée, pour le reste... Il vous faut savoir que nous étions en guerre car nous avions été envahis. Et il y avait à cette époque plus d'armées ennemies que d'armes bourguignonnes. En effet, nous avons été aux prises avec une armée menée par l'hérétique et désormais démembré Gromukus, une armée dirigée par le néo-Tourangeau Eikorc et une armée conduite par un renégat orléanais prénommé Guizmo. Et ces armées étaient venues semer le désordre et le chaos, les armées bourguignonnes elles avaient un but protecteur.
    Je m'interroge donc sur l'information qui vous a été communiquée. J'aimerais bien des preuves de ces assertions comme j'aimerais savoir qui les a tenues. Et je ne saurai trop vous conseiller de demander à cette personne où elle a exactement croisé votre mère vu qu'elle affirme l'avoir croisée, je pourrais peut-être ainsi retrouver les mouvements des troupes.

    Vous voici munie de trois noms, l'un vous est inutile mais les deux autres vous permettront d'en interroger les porteurs car en ce funeste mois qui a vu la Bourgogne meurtrie et flétrie, il n'y avait pas que des armées bourguignonnes croisant sur le territoire du duché.


    Que le Très-Haut vous garde.

    SA Ingeburge von Ahlefeldt-Oldenbourg,
    Duchesse de Bourgogne.






Elle voulait savoir, elle devait savoir.
_________________
Duchesse de Bourgogne
Adelinda
Lentement les paupières s'ouvrent, le sommeil quittant petit à petit la brunette. Elle se redresse, et sentant quelque chose peser sur ses épaules, remarque la présence de la couverture.
Jetant un coup d'œil au lit, puis après avoir fait le tour de la pièce du regard, elle se rend compte qu'elle est seule.
Resserrant la couverture autour de son corps, elle remarque alors le morceau de parchemin posé sur la table. Elle tend le bras pour s'en emparer, et esquisse un léger sourire en voyant les mots simples.
Faut-il vraiment qu'elle ait l'air d'aller mal pour qu'il lui écrive ses sentiments.
Elle se souvient de la veille, où elle lui a redit ces mots si difficiles à prononcer alors que pourtant beaucoup d'autres les sortent à la première occasion. Conclusion d'une soirée d'explications, de promesses qui ne peuvent être tenues que pour une personne bien précise.

Petit soupire et la main se lève pour se poser sur la nuque. Faudrait pas qu'elle prenne l'habitude de dormir sur cette chaise, ya plus confortable quand même.

La voleuse se lève enfin, pour se diriger vers le lit sur lequel elle dépose la couverture. Légèrement vêtue, elle ne peut s'empêcher de frissonner. L'été est bien parti, et avec lui la chaleur. Rapidement elle fait un brin de toilette, se promettant de demander à faire monter un baquet d'eau chaude à l'aubergiste un peu plus tard, et noue ses cheveux en une longue natte à l'aide d'un lacet de cuir.
Une fois enfin correctement vêtue, la jeune fille sort une grappe de raisin achetée la veille de sa besace, et alors qu'elle en détache quelques grains, un bruit de bec cognant une vitre se fait entendre. Adye se rend donc jusqu'à la fenêtre, pour laisser entrer le piaf qu'elle reconnait facilement : celui qu'elle avait envoyé à la duchesse.

"Ah bah au moins quelqu'un qui sait rendre les affaires qui ne lui appartiennent pas" pense la jeune fille en émiettant un morceau de pain devant la bestiole. Elle remarque alors le pli que celui-ci porte à la patte.

Tout en portant un grain de raisin à la bouche, elle entreprend la lecture du mot de la duchesse.

Oui, elle sait que la Bourgogne à cette époque ployait sous le poids des armées, mais comment croire que les gens qu'elle connait puisse tuer sa mère? Eikorc, impossible qu'il soit celui qui ait mené sa mère dans la tombe. Quant aux deux autres... Le Gromukus est à présent dans l'incapacité de lui dire quoique ce soit, quant à l'autre...

Bon, elle avance, petit à petit. Peut-être qu'un jour elle aura toute la vérité.

De nouveau elle se rassoit à la table, et relit une deuxième fois le pli.
Qui lui a donné l'information de Kabotine croisant l'armée? Houla, bonne question. La mémoire de la brunette a quelques défauts, et ça remonte à plusieurs mois, la rencontre avec cette personne.
Et malgré une tentative de retrouver la mémoire sur ce moment où elle avait enfin trouvé quelqu'un ayant croisé sa mère, tout reste flou. Elle n'est sûre que d'une seule chose, c'était à Joinville qu'elle a croisé cette personne. Mais comme tout ce qui a trait à ce village, elle a préféré oublié. Alors s'en souvenir maintenant...


Citation:
Votre Grâce,

Je comprends tout à fait que vous ne puissiez me donner quelconque information si vous n'en possédez pas. Je ne vous demandais pas de me mentir, seulement pour me donner de faux espoirs.

Je vais donc tourner mes recherches vers les armées dont vous m'avez parlées.

Quand à cette personne qui avait mis en cause votre armée, je suis désolée de vous dire que je ne me souviens plus de son nom. Je ne l'ai vue qu'une seule fois, et il y a de cela un bon moment. Tout ce que je peux vous dire, c'est que c'était à Joinville.

Cordialement

Adelinda


Une fois l'encre séchée, le mot est accroché à la patte de l'oiseau qui retrouve la voie des airs.
Pendant un moment, la jeune fille reste près de la fenêtre, le regard posé sur la rue et l'agitation qui se déroule en bas. Puis le son de la porte s'ouvrant sur ses gonds lui fait tourner la tête. Son blond entre dans son champs de vision. Il semble avoir fait quelques exercices pour entretenir sa forme, ce que devrait faire la jeune femme... Bah, à part s'entraîner au corps à corps, et perfectionner ses mouvements une dague à la main, elle n'est pas très friande de sports en tout genre. Courir sans aucun but, voilà qui n'est pas pour elle.

Oubliant ses pensées sur l'entraînement, elle quitte la fenêtre pour se diriger vers la table. Puis tend le pli de la duchesse au jeune homme.


On avance... Un p'tit peu... C'est mieux que rien...

Et alors qu'elle le laisse lire le mot, elle se rend compte qu'il tient lui aussi un parchemin.

Qu'est-ce que c'est? demande-t-elle lorsqu'il a terminé de lire, en désignant sa main du menton.
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Fille de Kabotine et Gmat
"Spernax Mortis, Sed Carpe Noctis." Adieu...
Vidame
[Joinville, Abord de la Forêt, vieille chapelle]



Adossé contre le mur froid de pierre, bras autour des genoux repliés sous lui, visage neutre, les Azurs fixent le mur qui leur fait face sans vraiment le voir. Azurs qui se ferment, il repense aux dernières heures. Entrés en Champagne soit disant illégalement, une mise en procès alors qu'ils diffusaient de partout accueillir les Artésiens fuyant l'oppression... Moult armée passé alors qu'un seul but l'importe, parcourir le chemin qu'elle aurait fait pour venir le rejoindre comme il était convenu.

Inspiration profonde, Azurs fermées, Homme qui laisse ses sens olfactifs apprécier les odeurs renvoyées par une mère nourricière protectrice. Rosée du matin qui n'a pas encore fini de découvrir tout réceptacle susceptible de lui plaire, terre mouillée mêlée aux arômes propre aux sous-bois...Sourire qui vient s'esquisser sur ses lèvres alors qu'il se dirige vers un arbre aux branches basses, comme pliées par le poids des siècles...Vielle chapelle abandonnée sur sa gauche, lieux indiqué, elle est là, toute proche. Il se déleste des fontes au cuir encore neuf, posées en travers d'une épaule, alors que sa main vient prendre le fourreau dont dépassent une garde gravé et un pommeau de simple facture.


Le tout est posé au pied du chêne, avec précaution, avant que ses mains ne défassent une à une les lanières courant tout le long de sa chemise blanche, posée à son tour sur un rameau plus curieux que les autres. La dague suivie de son fourreau sont tirés de sa botte, rejoignant le tas dans un léger tintement métallique se répercutant dans le silence environnant. Une main hésitante se dirige vers l'autre gantée, prête à défaire les lacets soutenant la chair meurtrie et rendue faible par les aléas du temps.


Se tournant, menton auréolé d'une barbe de trois jours massé un instant, il porte enfin son attention sur la missive alors qu'il avait pris décision de répondre a cette affiche, précautions seront de mise, depuis son enfance il sait être plus que discret et mystérieux, comme le lui a enseigné le vieux maître d'armes. Velin était sortie alors que la plume courait … quelques mots brefs, si celle-ci vient a lui, il saura la reconnaitre grâce aux signes distinctif qui la caractérise et conté tant de fois. Velin qui s'était enroulé alors que l'aigle approchait… apportera le message, celui là même qui tournoie au dessus de lui depuis leur rencontre. La dénommée Adelinda devra venir d’ici trois jours, au crépuscule. Seule car il ne veut faire étalage a de la vermine indiscrète. Azurs paré d’éclats émeraude qui clignent pour observer l’astre solaire en déclin alors que les souvenirs affluents et qu’il observe la moindre apparence dans le silence qui s’installe.Il l'attends...

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Armand.
Courir en forêt pourrait sembler dérisoire pourtant, ce matin là, cette sortie sportive avait permis au blond de se vider l'esprit. C'est apaisé qu'il avait alors repris le chemin de l'auberge bien décidé à oublier la veille.


[Un peu plus tard...]

Une bonne toilette et un p'tit truc à s'mettre sous la dent voilà se dont il rêvait en franchissant le seuil de l'auberge. Il était encore tôt ce qui allait surement lui laisser le temps de se reposer un peu avant de prendre son service à la mine. Sifflotant il vînt s'accouder au bar derrière lequel l'aubergiste s'affairait à nettoyer sa vaisselle. Pourriez faire monter un baquet d'eau chaude à ma chambre, je vous prie? le questionna Armand après avoir accroché son regard. Il lui décocha ensuite un sourire radieux puis vit volte face se dirigeant guilleret vers les escaliers menant aux étages. Il s'apprêtait à montrer lorsque l'aubergiste l'interpella : - Jeune homme attendez! Une lettre... une lettre est arrivée pour vous tout à l'heure... Toujours derrière son comptoir l'aubergiste tendait vers Armand un parchemin roulé. Qui donc pouvait savoir où le trouver? Intrigué, le blond fit alors les quelques mettre que le séparaient de la dite lettre, questionna son interlocuteur sans que celui-ci ne puisse l'éclairer quant-à la provenance de cette étrange lettre.

La mine songeuse, Armand déroula le parchemin avant de le parcourir rapidement.
Theogonis d'Arquian... ce nom ne lui disait absolument rien. Et de quelles rumeurs parlait donc ce type? Son aventure avec la zoko l'avait-il rendu à ce point célèbre? Il en doutait sérieusement mais voila, sa curiosité été piqué au vif. Flatté et curieux oui, cependant la vie lui avait aussi appris la méfiance et à ne pas foncer tête baisser dans on ne sait quel embrouille. Il haussa finalement les épaules mettant ainsi un terme à ses réflexions et releva le nez vers l'aubergiste : - Oubliez pas le baquet d'eau, fit-il alors en lui décochant un nouveau sourire quelque peu suffisant puis d'un pas plus lent que tout à l'heure, sommes toute encore un peu songeur il remonta à sa chambre.

Le porte de sa chambre s'ouvrit sur une brunette qui s'avanca vers lui en tendant un parchemin.
On avance... Un p'tit peu... C'est mieux que rien...
Armand parcourra le vélin de la tête s'autorisant quelques commentaires tout en lisant. Lorsqu'il eut finit sa lecture il releva la tête mais n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche que dèjà la brune lui demandait ce qu'il tenait à la main.

- j'sais pas trop, un type qui aurait entendu des rumeurs.. il dit qu'il veut me rencontrer, fit Armand le timbre de sa voix rendant compte de sa perplexité.
- c'est qui? Quel genre de rumeurs?
- J'en sais rien, un certain Théogonis d'Arquian.. connais pas..
- Bah fais c'que tu veux!

Adye accompagna sa dernière réplique d'un haussement d'épaule ce qui fit sourire Armand De toute évidence elle souhaiter jouer celle qui s'en fichait, pourtant, dans son regard pointait un soupçon de jalousie que le blond ne put s'empêcher de titiller.

- jalouse? lui fit-il alors, un large sourire moqueur au coin des lèvres.
- nan pas jalouse, pourquoi jse s'rai jalouse?!

Le ton de la jeune femme grimpa d'une octave. Ayé, la voilà encore de mauvaise humeur ce qui amusa d'autant plus son compagnon qui en remit une couche :


- Tu sais que t'es belle quand t'es jalouse...aller, fais pas la tête, pas de ma faute si je suis génial. Il la regarda avec un sourire charmeur, bombant le torse lui signifiant par la même occasion sa supériorité. Voila bien longtemps qu'ils n'avaient plus joué à ce jeu et Armand n'était pas décidé à laisser passer une aussi belle occasion de faire enrager sa belle.
- Ou alors l'autre est assez stupide pour te croire meilleur que moi! répondit-elle du tac au tac.
- Oui bien entendu!, reprit-il alors souriant d'autant plus. Pas question de lui laisser le dernier mot. en attendant tu m'excuses quelques instants, je vais répondre à mes admirateurs. Il la dépassa alors flanquant une tapette moqueuse sur ses pommes rebondit son sourire espiègle de quittant pas ses lèvres puis alla à la recherche d'une plume et d'un vélin, exagérant ses gestes et commençant déjà à lui conter à voix haute ce qu'il allait répondre au sieur.
- Très bien, comme tu veux, vas même le rejoindre si t'en as envie, puisque TOI tu l'intéresses! Visiblement énervée, Adye se dirigea d'un pas rapide vers la porte non sans l'avoir bousculé violemment et sortie comme une furie, faisant claquer la porte derrière elle. Se mordillant la lèvre de délectation le blond la regarda faire profitant au passage de la reluquer sans vergogne. Dieu qu'il pouvait adorer la mettre en rogne. C'est donc ravi qu'il pris enfin place à la table ou il prit le temps de répondre au mystérieux expéditeur.


Quelques temps plus tard, alors que le jeune mercenaire finissait d'écrire sa missive, un petit bruit de verre attira son attention, au bord de la fenêtre un volatil semblait vouloir entrer. Décidément c'était la journée... Armand se leva pour le faire entrer et une poignée de graines plus tard, L'oiseau livra son secret faisant naitre sur le visage du jeune homme un nouveau sourire. C'est ce moment que choisi la fille d'étage pour apporter le baquet d'eau chaude.
D'un ton très doux, presque charmeur, le blond retient la jeune fille lui demandant un petit instant alors que déjà allait quitter la pièce. Il enroula son parchemin à la patte du pigeon et le laissa s'envoler à la recherche du Baron d'Arquian. Puis prenant un nouveau parchemin il griffonna un petit mot qu'il tendit à la jeune femme accompagné de la lettre qu'il venait de recevoir :
- Si vous voyez ma brune pourriez-vous lui remettre ceci s'il vous plait? Armand souriait, visiblement ravi. Il faut dire qu'il n'en espérait pas tant. Et c'est encore plus joyeux qu'en entrant dans l'auberge, qu'il fit son brin de toilette avant de s'accorder une petite sieste bien mérité. Pour sure qu'il allait faire de beaux rêves, il lui suffisait juste d'imaginer la tête que ferrait la brune en découvrant son petit cadeau.
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Adelinda
[Tonnerre]

Furieuse. Voilà un mot qui désigne bien la jeune fille en ce moment.
Elle dévale les escaliers à une allure vertigineuse, manquant presque de louper une marche et de se retrouver les quatre fers en l'air. Se rattrapant in extremis à la rambarde, elle s'arrête et reprend son souffle.
Jalouse? Oui elle l'est. Comment peut-on demander au blond de le retrouver et évincer la brune? Elle est donc invisible?! Les rumeurs parlent de lui, mais pas d'elle. Alors que c'est grâce à elle qu'il est ce qu'il est maintenant!
Oh ça oui elle est jalouse! Et plutôt que subir les taquineries du p'tit con, autant se calmer à l'extérieur.
Les dernières marches sont descendues et la voleuse se retrouve dans la grande salle, envoie un regard noir à l'aubergiste qui n'a pas quitté son comptoir et sort du bâtiment.

Eh bien qu'il aille le voir ce stupide bougre! Mais il ira seul! Hors de question qu'elle l'accompagne si c'est pour jouer les potiches en l'attendant bien sagement!

Et la voilà qui boude... Nan mais quelle gamine cette nenette... Foutue caractère! Même pas capable d'être heureuse pour son blond si il devienne connu. Trop orgueilleuse si cela ne la concerne pas. Elle aime qu'on parle d'elle, elle aime être le centre d'attention des gens. Pas pour rien qu'elle se comporte comme une chieuse avec les gens, au moins leur attention est tournée vers elle. Alors si son blond retient cette fois l'attention et qu'elle passe qu'au second plan, eh ben ça ne lui convient pas. Nan mais quelle égocentrique...

La voilà qui se met à ruminer tout en marchant.
"l'a qu'à aller l'voir ce type... Toute façon j'm'en fous..." Chaque caillou qui croise la route se voit valdinguer quelques mètres plus loin. Mais au moins l'air lui fait du bien, en même temps qu'il commence à la faire grelotter. Sur le coup de la colère, elle n'a même pas pensé à prendre sa cape. Et le mois d'octobre commence à faire sentir la froideur d'un automne qui débute.
Retourner à l'auberge? Bah oui, ce serait trop bête d'attraper la crève pour de simples broutilles. Elle fera en sorte que son blond n'essaye plus de la titiller avec ses "je suis trop génial", ou elle l'ignorera tout simplement. Oui, c'est ça, pas trop le choix de toute manière.

La brunette fait donc demi-tour. Ya pas beaucoup de chemin à faire pour retourner à l'auberge vu qu'elle n'a fait que quelques pas depuis son départ du bâtiment.
De nouveau dans la grande salle, la première chose qu'elle fait c'est se diriger vers la cheminée dans laquelle crépite un feu qui apparemment vient d'être allumé. Ya pas idée de sortir vêtue de la sorte... Et c'est en entendant une voix féminine la héler qu'elle se retourne pour faire face à une des filles qui travaillent ici.


-Un message pour vous damoiselle, c'est le jeune homme blond qui m'a demandé de vous remettre ceci. lui dit-elle en lui tendant deux parchemins, plus un troisième de l'autre main. Et voilà un message qui est arrivé pour vous à l'instant.

Adye s'empare des tous ces plis. Eh bien, elle qui n'a pas l'habitude de recevoir des nouvelles, elle est gâtée. Serait-ce la duchesse qui lui répond de nouveau?
Pour en avoir le cœur net, pas beaucoup de solutions. Elle pose ses miches sur un siège et lit le premier pli dont elle reconnait immédiatement l'écriture.


Le blond a écrit:
Il semble que notre expéditeur ait eu pitié de toi et ait voulu te faire croire que ta présence était aussi désirée, heureuse?


Haaaaaaan le méprisable! L'horrible vaurien! Adye chiffonne le message tout en passant à la lecture du pli qui accompagne ce mot. La même signature que le parchemin envoyé à Armand. Donc ce type veut aussi sa présence. Alors sa crise de jalousie... n'avait pas lieu d'être... Sur le coup Adye se sent tout con. Bah ce qui est fait est fait. Et si il ose lui dire quoique ce soit ce p'tit con, elle le remettra à sa place!

Allez, le troisième pli. C'est quoi cte fois? Première chose qu'elle fait, comme à chaque fois qu'elle découvre un parchemin, lire le nom de la personne qui lui écrit. Vidame... Connaît pas.


Citation:
Chère demoiselle Adelinda,

j'ai aperçu votre avis de recherche, le nom apposé ne m'est pas inconnu.
Je ne sais pour qu'elle raison vous recherchez cette personne, cela dit vous offrez grosse récompense, ce qui ne serai de refus de gagner belle somme par ces temps froids.

Je me trouve dans les faubourg de Joinville.
Je vous propose de vous rencontrer à la sortie de la ville.
Sur votre route a votre droite, proche des sous bois vous y découvrirez une vielle chapelle abandonnée ainsi qu'un chêne centenaire, je me tiendrais là, au crépuscule, d'ici trois jours.

A vous de prendre décision de vous y rendre, seule.


Vidame


A cette lecture, Adye en oublie presque ce qui s'est passé un moment auparavant. D'un coup elle se lève en faisant renverser sa chaise, et se rue dans les escalier qu'elle monte quatre à quatre pour ouvrir avec violence la porte de la chambre. Porte qui se retrouve claquée en voyant le blond reposant dans le lit.

Lèves-toi! J'ai du nouveau! Et j'parle pas de ce Theognis. Un type qui aurait entendu parler d'ma mère...

Tout en lui parlant, elle lui tend le morceau de vélin venant du Vidame.
Le blond s'empare du pli, et fronce de plus en plus les sourcils au fil de sa lecture. Une fois celle-ci achevée, il froisse dans sa main le vélin et regarde la jeune fille.


-Hors de question que t'ailles seule dans les bois voir un type dont on ne sait rien.

Adye s'assoit sur le lit. Il est vrai qu'elle n'est pas très encline à aller seule là bas, mais après tout, pourquoi voudrait-on lui faire du mal? Un proche de quelqu'un qui s'est fait tué lors de cette aventure en Bourgogne?
Rapidement la jeune fille réfléchit. Elle sait tout de même une chose, c'est qu'elle veut voir cet homme. Il y a des chances qu'elle obtienne des renseignements sur sa mère, et c'est quelque chose qu'elle ne tient pas à mettre de côté.


J'irai le voir. fait-elle sur un ton qui n'admet aucune discussion. En plus il est à Joinville, là ou s'trouve ce fameux Theognis... Aucun commentaire!! réplique-t-elle aussitôt après avoir prononcé le nom de l'homme qui a permis à Armand de se moquer de la brunette.
Armand qui ricane un moment en pensant au fameux "Théo" mais vite l'importance de la situation lui fait reprendre son sérieux :


-Tu vas aller trainer seule dans les bois pour voir un type dont tu ne sais rien simplement parce qu'il t'as envoyée ce torchon?

T'as qu'à v'nir si tu veux, fait la voleuse en haussant les épaules. Tu sais bien qu'je suis pas du genre à faire c'qu'on m'demande. Et t'en fais pas pour moi, j'sais parfait'ment me défendre. Je pense surtout que le jeu en vaut la chandelle si il a vraiment des informations sur ma mère. C'est le seul qui ait répondu au panneau, j'crois que j'ai pas l'droit de passer à côté d'cette occasion.

Il la regarde, réfléchissant un instant...

-Très bien, on va aller voir ce que ce gus peut nous apprendre...

Adye adresse alors un sourire à son blond, oubliant que quelques instant plus tôt elle pestait contre lui. Elle dépose un baiser sur ses lèvres et colle ensuite son front contre le sien, lui murmurant :

Merci...

[Sur la route qui mène à la vérité, ou du moins c'est ce qu'on croit]

Et les voilà donc partis. Quittant Sémur pour rejoindre Joinville. Joinville... Pourquoi faut-il que le destin se joue d'eux à ce point-là? Joinville... Qu'elle hait ce bled... Plus que les autres. Putain d'endroit où elle connait surtout les sombres cachots. Enfin... Là elle y va pour autre chose, elle va quand même pas se miner le moral pour de mauvais souvenirs. Surtout qu'avec un peu de chance, elle y trouvera de quoi retrouver le sourire!

Mais le destin est joueur. Et il aime mettre des bâtons dans les roues de ses pions.
Eh oui, avant d'arriver à Joinville, enclave bourguignonne, faut passer par la Champagne. Et la Champagne est... fermée! C'est pourquoi, le jour où le couple est arrivé à Langres, il a reçu une demande de quitter le duché dans les prochaines quarante huit heures.

Adye chiffonne le pli qu'elle jette dans la gueule béante du feu de la taverne dans laquelle ils se sont arrêtés. Pas de souci pour ça, ils partent le soir-même.
Mais c'était sans compter un petit imprévu. Imprévu qui oblige les deux jeunes gens à prendre une chambre à l'auberge. Tant pis, ils auront un jour de retard pour voir le dénommé Theognis. Mais toujours dans les temps pour le Vidame. Et puis ils ont bien le temps d'une autre journée avant de quitter la Champagne sans se voir arrêtés.
C'est donc absolument pas inquiète que la brunette ferme les yeux, s'endormant contre son blond.

Mais voilà qu'au matin, petite surprise! Des coups frappés à la porte, et l'aubergiste du coin qui apparaît lorsque le blond ouvre. Des parchemins. Encore quelqu'un qui envoie de ses nouvelles au couple. Adye fronce les sourcils lorsque son blond lui dit que ça lui est adressé. Qui peut bien savoir qu'elle est à Langres? Elle le sent pas cette fois-là. Et c'est avec une pointe d'énervement qu'elle ouvre le premier pli.

"Interdiction du port d'arme en Champagne. Veuillez les retirer"

Bah elle dort pas avec son arme hein, mais hors de question de remettre son épée dans sa besace. Déjà faudrait qu'elle puisse l'y ranger... Où est-ce qu'ils veulent qu'elle la mette? Pfff fada ces gens.
Et deuxième pli, encore plus drôle.


"Vous êtes en procès"

Ecarquillement des noeils de la brunette. Bah v'là aut'chose! Le pourquoi? Port d'arme illégal, et franchissement de la frontière sans laisser passer.

Adye sent la moutarde lui monter au museau. D'un geste rageur elle envoie le papier par terre et va se vêtir. Manquait plus que ça tient! Et voilà du temps perdu au tribunal! Pour dire qu'elle a encore 24h pour quitter ces terres, et qu'elle n'a reçue la demande de retirer ses armes qu'en même temps qu'on lui indique qu'elle doit comparaître devant le juge. Du grand n'importe quoi!
Mais rien à fout'! Le soir-même, ils quitteront la Champagne! Qu'ils lui mettent l'amende qu'ils veulent, amende qui va sûrement se voir montée à la hausse vu le ton qu'elle a employé pour parler à la Cour... Bah du moment qu'on lui mette pas de dette qu'elle devra combler pendant des mois...

C'est donc après avoir quitté le tribunal qu'Adye (qui hurle après son blond comme quoi elle a pas le nez long et qu'elle n'est pas comme une taupe...) et Armand reprennent la route. Joinville n'est plus qu'à quelques lieues, et avec ce bled, peut-être enfin une connaissance recherchée depuis des mois.


[Joinville]

Ou le bled tant détesté. A peine les portes de cette ville franchies, que la brunette s'approche de son blond pour serrer sa main dans la sienne. Moment difficile, qui fait ressurgir des souvenir douloureux. Mais il faut passer outre, oublier, et aller de l'avant. Après tout, ce n'est plus comme quand ils y étaient coincés. Ce n'est plus la prison qu'ils vont connaître, et ils pourront partir quand ils l'auront décidé.
La jeune fille sait qu'elle doit considérer cette enclave bourguignonne comme n'importe quel autre bled, en enfermant les douloureux souvenirs qui se rattachent à cet endroit. C'est donc ainsi qu'ils avancent pour pénétrer dans le cœur de Joinville.

Chambre à l'auberge est prise, puis le couple se sépare. Pendant qu'Armand va faire connaissance des Joinvillois, et rencontrer le Theo par hasard sans qu'Adye ne soit au courant, la brunette décide de marcher dans la ville. Ça a toujours réussi à faire le vide dans son esprit, et là elle en a besoin. Elle passe donc son après midi à flâner dans les ruelles, passant par le marché où elle s'empêche de dépenser ses écus au cas où elle se verrait dans l'obligation de payer une grosse amende grâce à la Champagne, et ce n'est qu'un peu avant que le soleil décline dans le ciel qu'elle retourne à l'auberge. Il va être l'heure de rejoindre le dénommé Vidame.

Elle attend donc son blond assise à une table de l'auberge, devant un verre de liqueur de pomme. Et à peine a-t-elle commencé à tremper ses lèvres dans l'alcool que son compagnon arrive.


Ça va être le moment de partir. fait-elle au blondinet qui acquiesce.

Elle termine donc son verre et les voilà repartis. Juste le temps de reprendre le cheval laissé à l'écurie, et route vers l'endroit désigné est prise.
Une ancienne chapelle, à la droite de la sortie de Joinville. Pas trop difficile à trouver. Et ils sont à l'heure.
Après un moment, ils arrivent en vue de la chapelle. Adye se retourne vers son blond.


On fait donc c'qu'on a dit. J'y vais seule, mais reste dans le coin.

Après un regard signifiant "ne t'inquiètes pas", la voleuse s'éloigne de son compagnon pour avancer en direction du lieu de rendez-vous. L'épée cognant contre sa cuisse à chaque pas qu'elle fait, ses deux dagues prêtes à être prises en main si il le faut, Adye se dirige d'un pas alerte, jusqu'à enfin apercevoir la silhouette de l'homme qui lui a donné rendez-vous. Des armes sont posées non loin de lui, accompagnant quelques tissus. Les azurs de la jeune fille se reposent sur l'homme qu'elle vient de rejoindre.

C'est vous qui m'avez donnée rendez-vous? Vous êtes bien Vidame? J'suis Adelinda.

Voilà qui lui fait vraiment étrange de se servir de son vrai nom...
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Fille de Kabotine et Gmat
"Spernax Mortis, Sed Carpe Noctis." Adieu...
Vidame
[Joinville, Abord de la Forêt, vieille chapelle, va- t-elle venir ?]

Tout autours le vent fouette la poussière…Lui il galope vers son sort sans jamais regarder derrière…Est-ce qu'il cherche ou est-ce qu'il fuit, est-il sûr ou incertain…Est-ce qu'il tente de rattraper ou d'échapper à son destin…A quoi ressemble son avenir, une évidence ou un mystère…Il se fabrique un empire ? non, il est fait d'ombre ou de lumière…

Questions... Balayées... Doutes... Envolés, tandis qu'il se retourne alors qu’il a passée une chemise noire nettoyée de toute poussière de son long voyage pour la trouver. Une main passe dans ses cheveux noirs de jais, elle apparaît enfin alors que le tintement de l’épée sur sa cuisse rythme le pas alerte de la jeune fille. Vêtue de rouge et noir, des pieds à la tête, il l'observe, paupières à demi-fermées laissant apparaître quelques éclats Azurés. Seule différence avec sa propre tenue, ses cheveux. Aussi noirs longs et que les siens sont courts. Léger sourire en coin qui s'invite sur les lèvres du jeune homme tandis qu'il perçoit le regard azur s'interroger en le voyant. Prendre le temps de s'approcher, sans cesser un instant de quitter son regard, qu'il apprécie, qu'il savoure, la jeune fille émane l’aura de celle qui savent allier les différentes facette de leur personnalité, la classe d’aventurière. Les pupilles du jeune homme apprécient les courbes de son visage, le reste aussi d’ailleurs… pour en découvrir un petit nez légèrement tordue, une lueur émeraude scintille dans ses iris azur en souvenir de cette histoire conté lorsqu’il était enfant.


C'est vous qui m'avez donnée rendez-vous? Vous êtes bien Vidame? J'suis Adelinda.



Épaules secouées dans un petit rire moqueur, il secoue la tête. Riant de lui même, riant de cette peur. Peur de la voir sous son vrai jour, peur qu'ainsi, elle le fasse se sentir plus vivant qu'il ne l'avait été jusqu'à présent depuis la mort de leur mère. Mais... Il était déjà trop tard. Par sa présence à l’instant, par ces mots prononcés. Elle l'avait libéré de ses entraves, de ce passé qui le hantait, du manque qu’il avait eut d’être auprès d’elles. Pour n'en garder qu'un souvenir, douloureux, certes, mais qui lui permettait de regarder vers l'avenir.

Se sentir vivant. Se sentir libre. Sentir le vent lui cingler le visage. Sentir son coeur battre sous la pression de l'adrénaline, soulagé l'instant d'après. Sentir la fraîcheur de la nuit l'envelopper de sa bienveillance, ne plus s'inquiéter du lendemain. Juste vivre au jour au jour le jour, et profiter de chaque instant passé en sa compagnie. L’avoir trouvé, celle dont il ne comptait plus les parchemins qui lui comptait ses aventures, celle qui eut la même enfance que lui, confié a une femme de confiance comme lui avait été confié a un vieux maitre d’armes, pour les protéger soit disant des tourments des chemins et surtout de la vie périlleuse de leur mère. Comment comprendre qu’une mère pouvait aimer comme ça, loin de ses enfants, se priver d’eux comme elle s’en privait et qui pourtant gardait une vigilance constante de ce qu’ils devenaient. Et maintenant elle n’était plus, il ne restait qu’eux…

De quelques pas souples et lent pour ne pas l’effrayer le jeune homme a peine plus jeune qu’elle se rapproche. Azurs qui clignent avant qu'il plonge sa main dans son dos pour en sortir une dague qu’il lui présente tenant la lame alors que la garde lui est dévoilée. Garde poinçonnée de trois lettres entrelacées « KSS » alors qu’il en sort une autre de son autre main sur sa cuisse, qui lui appartient depuis le jour où il la gagné lors d’un combat avec son vieux maitre d’armes, dont les lettres sur la garde sont « VSS » et que sa voix s’élève en même temps pour répondre a celle qui doit être sa sœur. Mains qui se veulent sure alors qu’il ne sait la réaction que va avoir la jeune fille.


Enchanté Adelinda. C’est bien moi. Je suis Vidame. Êtes –vous bien celle que l’on nomme Adye ? Reconnaissez vous l’une de ses dagues ?

Voilà c’est direct, mais il n’a pas le choix, il doit la trouver ou obtenir des informations pour savoir où elle se trouve. Il n’a pas de temps à perdre. Puisque son temps est limité, ses choix doivent être à la hauteur, c'est une course contre la montre ou une course contre la peur, c'est toujours la même chevauchée, on vise la lueur droit devant, même si cette quête est insensée, il cours pour me sentir vivant…Il prend des risques, leur mère avait beaucoup d’ennemis, bien que tant de fois dans les tavernes il avait entendue son nom et qu’elle était regrettée, femme de caractère ayant le cœur sur la main, beaucoup se souvenait de ce qu’elle avait fait pour eux. Mais ils ne sont pas elle, elle qui venait enfin le retrouver en Artois. Jamais jusqu'à présent il n’a révélé le nom de sa mère, a présent plus grand il a l’audace de le faire. Les azurs du jeune homme fixe la jeune fille, à l'affût de la moindre de ses réactions, l’a-t-il trouvée cette sœur ? De l'ombre ou de la lumière, depuis le temps qu'il espère…
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Adelinda
Alors que lentement la nuit remplace le jour, couvrant les environs de son grand manteau sombre, Adye avance en direction de l'homme qui lui a donné rendez-vous. Le coeur battant, elle se demande si enfin elle va avoir des réponses à ses questions. Peut-être sait-il même où se trouve sa mère, avec un peu de chance...
Il a été très vague dans sa lettre. Juste que le nom de Kabotine ne lui est pas inconnu. A-t-elle vraiment bien fait de vouloir venir ici à la tombée de la nuit, quasiment seule? Est-il naïve au point de tomber dans un piège grotesque?
Pourtant, elle sait qu'Armand est quelque part derrière elle, et si elle, elle ne peut le voir, elle est persuadée que lui ne manque pas un seul de ses mouvements. Encore faut-il que la nuit ne devienne pas noire d'encre.
Mais non. Elle a eu raison. C'est la première fois qu'on lui dit avoir connu sa mère, elle ne peut passer à côté de cela. Elle s'en voudrait toute sa vie sinon.

C'est donc légèrement sur le qui-vive que la brune arrive enfin à hauteur du jeune homme. Ses azurs le détaillent, sa jeunesse l'étonne. Elle s'attendait à se retrouver face à une personne adulte, et c'est pratiquement un gamin qui se trouve assis en face d'elle. Plus jeune qu'elle, ça elle en est persuadée. Comment a-t-il bien pu connaître Kab? Qui est-il? Étrangement, les traits de son visage lui font penser à quelqu'un... Mais la brunette est incapable de dire qui. Ces cheveux noirs, et surtout ces yeux bleus...

Enfin elle finit par se présenter. Autant passer tout de suite aux affaires. Ça ne sert à rien de tergiverser. Et curieusement, c'est un rire qui s'échappe de la gorge du jeune garçon.
Réaction qui provoque aussitôt un froncement de sourcils de la brunette. Si il ose se moquer de son nom, elle le bute...

Mais le voilà qui se lève, et s'approche d'elle à pas lents. Adye reste sur ses gardes, mais sans bouger d'un poil. Et c'est quand il sort de son dos une dague dont il lui présente la garde que la jeune fille défronce les sourcils pour afficher alors une expression plus déconcertée. Lentement la voleuse tend la main pour s'emparer de l'arme blanche qu'elle est sûre d'avoir déjà vue quelque part. Et pour cause... KSS... Kabotine de Salmo Salar... Elle en est certaine. Cette dague est celle de sa mère. La même que l'arme cachée dans sa botte.
Passant ses azurs de la dague jusqu'au garçon, elle remarque que celui-ci lui tend une autre arme.

Mais... la jeune fille n'y comprend rien. A quoi rime tout cela?!
Elle n'a pas le temps de lui poser la question qu'il répond enfin à la sienne.


Enchanté Adelinda. C’est bien moi. Je suis Vidame. Êtes–vous bien celle que l’on nomme Adye ? Reconnaissez vous l’une de ses dagues ?

Adye... Il connait son surnom... Le seul qu'elle donne. Sauf cette fois-là, lorsqu'elle a répondu à cette missive signant de son véritable nom... Succinctement la brunette ne peut s'empêcher de penser que pour une fois on la nomme ainsi alors qu'elle s'est présentée autrement... Le monde à l'envers...
Reposant ses azurs sur la dague qui a appartenu à sa mère, elle hoche silencieusement la tête. Oh que oui elle la reconnait!
Puis retrouvant enfin la parole, elle lui tend l'arme aux initiales VSS, tout en gardant l'autre en main.


Oui je la reconnais, c'est celle de ma mère. Cette Kabotine que je cherche. Comment se fait-il que vous soyez en sa possession? Et surtout pourquoi possédez-vous la même?!

La réponse, elle la connaît. Même si elle ne veut se l'avouer.

Plus de deux ans auparavant, dans un village du Périgord, elle avait enfin découvert qui étaient ses vrais parents. Et cela grâce à ces dagues jumelles qu'elles possédaient toutes deux, Kabotine et elle. Élevée par Sharess, cette dague lui avait été confiée afin qu'elle puisse un jour reconnaître sa vraie mère.
Se peut-il qu'il en soit de même pour lui? Non... Ils l'auraient quand même prévenue... Ils ne lui auraient pas cachée une chose si importante...

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Fille de Kabotine et Gmat
"Spernax Mortis, Sed Carpe Noctis." Adieu...
Vidame
Un léger sourire glisse sur ses lèvres tandis qu’elle attrape l’arme. Et effectivement, pas l'ombre d'un regret ne plane dans son esprit apaisé, du moins pour le moment. Azurs qui s'ouvrent complètement, un brin railleuses, un brin moqueuses, mais pétillantes d'espièglerie, détaillant d'un air inquisiteur le comportement de la jeune fille.

La jeune fille lui tend l'arme aux initiales VSS, tout en gardant l'autre en main, alors qu’un hochement de tête accompagne ce geste. Le jeune homme se pose alors la question de savoir s’il doit prendre ce mouvement de visage pour de l’affirmation ou de la négation alors qu’elle semble retrouver la parole.

Il se figea, la fixant de ces yeux étincelant d’espoirs. Elle semblait charmante, inquiète, troublée. Elle semblait modérer les sentiments confus, les doutes qui s’emparaient d’elle, ne sortait pas ses griffes. L’interrogation de la jeune fille envers lui était grandissante.


Oui je la reconnais, c'est celle de ma mère. Cette Kabotine que je cherche. Comment se fait-il que vous soyez en sa possession? Et surtout pourquoi possédez-vous la même?!

Pli soucieux qui vient barrer son front. Ne sachant que faire chaque fois que ce genre de phrase ressortait. Ne sachant comment réagir. Ne sachant s'il devait partir sans un mot ni un bruit. Se decider a lui dire qui il est alors qu’elle vient de lui répondre que cette dague est a sa mère et qu’en un instant l’infime espoir qu’il avait de la trouver se réalise, c’est sa sœur. Quelques secondes, minutes, heures passent, il ne saurait le dire, alors que l’astre lunaire leur offre un halo de lumière. Des tas de questions lui vinrent à l’esprit qu’il mit soigneusement de côté pour plus tard.

Épaules qui se soulèvent d’une respiration lente et régulière. Il inspire un bon coup, avale difficilement la salive inexistante dans sa gorge et se redresse fièrement avant d'essuyer nerveusement ses lèvres de sa manche. Il ne put s’empêcher de briser le silence qu’il avait installé.


C’est la chipie, une jeune fille qui accompagnait toujours ma mère qui venait me porter de ses nouvelles depuis l’enfance et lui en rapporter des miennes…
En Artois, elle est venue me remettre cette dague alors que j’y attendais ma mère, kabotine, pour que nous puissions enfin nous retrouver plus longuement.
Aux dernières nouvelles que j'avais reçu, elle se trouvait entre la champagne et la Bourgogne... Elle arrivait...
La chipie est venue me remettre sa dague et m’annoncer sa mort …


Le jeune homme laisse mourir le son de sa voix alors qu’il prononce ces derniers mots. Une question muette se pose, le sait-elle? Et que le regard flou du jeune homme ce pose sur la vieille chapelle pour rejoindre le vieux chêne. Il se reprend alors qu'a nouveau ses pupilles courent sur sa propre dague qu’elle lui a rendue. Éclat de rire du sombre qui vient rompre ce silence imposé, alors qu'il réprime un râle pour enfouir une nouvelle fois sa rage.

Je suis en possession de la même parceque je l’ai gagné un jour de combat qui ressemblait nullement a un entrainement avec mon maitre d’arme Miathan…

Le son de sa voie meure a nouveau, a présent ils ont le temps, Azurs qui s’évadent autour d’eux alors que la nuit les enveloppe peu a peu. Après tout, c'est lui qui a voulu cette rencontre ici, a la sortie du village, ce qu’ils avaient a ce dire ne concernait qu’eux pour le moment. Alors sa main se tend pour designer le village.

Le froid de la nuit automnale ne va pas tarder, puis-je te proposer de rejoindre une auberge ?
Mais... Avant que nous y rendre, je souhaiterai que tu me dises si tu possède la même dague que ses deux là....
Et les mots... laissé en lègue...


Le sourire se fait enjôleur alors qu’il pose cette dernière question bien qu’il se doute de la réponse, Il possède un livre que lui a remis la chipie ainsi qu’un velin qui confirme qu’ Adye et Vidame sont les deux enfants de Kabotine de Salmo Salar. Vélin qui se trouve soigneusement rangé au coté de celui que vient de lui adresser son oncle, frère de sa mère.
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