Captainrad
[près de Saint-Aignan, dans la campagne]
Un buisson bougea un peu trop fort pour que cela paraisse naturel. Caché dessous, CaptainRad jura de mettre en péril ainsi sa position: il fallait être discret, rapport à cette troupe qui défilait à cent pieds de l'endroit où il s'était enfouit.
Bon sang..mais combien de temps vont-ils rester là ces drôles de lapins ?
Bien que n'ayant rien à voir avec un parti ou avec l'autre, Cap savait qu'en temps de guerre, les soldats avaient l'habitude detuer d'abord et de poser les question ensuite. Certains disaient que c'était une question de survie, d'autres de plaisir, mais tout le monde s'accordait sur ce point. Ainsi, dès qu'il avait ouï le tintamarre significatif d'une escouade en marche, il avait bondit derrière le premier buisson venu.
Sa cachette n'avait heureusement pas été dévoilée, et il pouvait encore apprécier ce joli défilé de jambes, de bras, de boucliers, d'épée et d'ardeur guerrière qui avait la mauvaise idée de circuler exactement sur le chemin qu'il comptait prendre. Arborant les couleurs du Berry, la joyeuse troupe chantait, les hommes jurant qu'ils allaient délivrer leur duché des hordes effroyables d'Auvergne.
La belle affaire! Cap s'en serait fiché si, comme toujours, les buissons les plus garnis sont aussi ceux que les fourmis rouges préfèrent : une multitude de ces joyeuses bêtes avaient ainsi décidé d'investir les braies de CaptainRad, profitant de son immobilisme forcé. Les démangeaisons devenaient vraiment insupportables.
Sitôt le dernier soudard disparu derrière la colline, Cap ôta rageusement ses vêtements, avant de se frotter le fondement de toutes ses forces, essayant de soulager cette démangeaison.
Peu de temps après, nu comme un ver, CaptainRad chassait les dernières fourmis enfouies au fond de ses bottes lorsqu'il entendit à nouveau le bruit sourd et régulier d'une troupe en marche.
Non! Les lapins reviennent!
Il sauta dans le plus simple appareil derrière un autre bosquet, juste avant que les éclaireurs du détachement arrivaient à sa vue.
Après les lapins, voici les lièvres, gromela-t-il dans ses fourrés.
En effet, une petite troupe Auvergnate suivait les éclaireurs. En formation de tirailleurs, ils semblaient un peu moins confiants que les Berrichons, ce qui ne les empêchait pas de chantonner comment eux, les Auvergnats, allaient débarrasser le Royaume des hordes sanguinaires Berrichonnes!
Mais que diable suis-je venu faire dans cette galère, se demanda Captain!
Alors que, machinalement, il commençait à compter les Auvergnats, il se rendit compte de l'existence d'une autre menace contre son intégrité physique : le bosquet dans lequel il avait trouvé refuge était plein de...sumac vénéneux, auquel il était bien-entendu allergique.
Levant les yeux vers le ciel moqueur et intransigeant, Cap entreprit de passer l'une des pires nuits de son existence.
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CaptainRad de Contrebattry,
Frêre juré de la Compagnie marchande des Quinze-Vingts,
Négociant et marchand ambulant.
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Un buisson bougea un peu trop fort pour que cela paraisse naturel. Caché dessous, CaptainRad jura de mettre en péril ainsi sa position: il fallait être discret, rapport à cette troupe qui défilait à cent pieds de l'endroit où il s'était enfouit.
Bon sang..mais combien de temps vont-ils rester là ces drôles de lapins ?
Bien que n'ayant rien à voir avec un parti ou avec l'autre, Cap savait qu'en temps de guerre, les soldats avaient l'habitude detuer d'abord et de poser les question ensuite. Certains disaient que c'était une question de survie, d'autres de plaisir, mais tout le monde s'accordait sur ce point. Ainsi, dès qu'il avait ouï le tintamarre significatif d'une escouade en marche, il avait bondit derrière le premier buisson venu.
Sa cachette n'avait heureusement pas été dévoilée, et il pouvait encore apprécier ce joli défilé de jambes, de bras, de boucliers, d'épée et d'ardeur guerrière qui avait la mauvaise idée de circuler exactement sur le chemin qu'il comptait prendre. Arborant les couleurs du Berry, la joyeuse troupe chantait, les hommes jurant qu'ils allaient délivrer leur duché des hordes effroyables d'Auvergne.
La belle affaire! Cap s'en serait fiché si, comme toujours, les buissons les plus garnis sont aussi ceux que les fourmis rouges préfèrent : une multitude de ces joyeuses bêtes avaient ainsi décidé d'investir les braies de CaptainRad, profitant de son immobilisme forcé. Les démangeaisons devenaient vraiment insupportables.
Sitôt le dernier soudard disparu derrière la colline, Cap ôta rageusement ses vêtements, avant de se frotter le fondement de toutes ses forces, essayant de soulager cette démangeaison.
Peu de temps après, nu comme un ver, CaptainRad chassait les dernières fourmis enfouies au fond de ses bottes lorsqu'il entendit à nouveau le bruit sourd et régulier d'une troupe en marche.
Non! Les lapins reviennent!
Il sauta dans le plus simple appareil derrière un autre bosquet, juste avant que les éclaireurs du détachement arrivaient à sa vue.
Après les lapins, voici les lièvres, gromela-t-il dans ses fourrés.
En effet, une petite troupe Auvergnate suivait les éclaireurs. En formation de tirailleurs, ils semblaient un peu moins confiants que les Berrichons, ce qui ne les empêchait pas de chantonner comment eux, les Auvergnats, allaient débarrasser le Royaume des hordes sanguinaires Berrichonnes!
Mais que diable suis-je venu faire dans cette galère, se demanda Captain!
Alors que, machinalement, il commençait à compter les Auvergnats, il se rendit compte de l'existence d'une autre menace contre son intégrité physique : le bosquet dans lequel il avait trouvé refuge était plein de...sumac vénéneux, auquel il était bien-entendu allergique.
Levant les yeux vers le ciel moqueur et intransigeant, Cap entreprit de passer l'une des pires nuits de son existence.
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CaptainRad de Contrebattry,
Frêre juré de la Compagnie marchande des Quinze-Vingts,
Négociant et marchand ambulant.
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