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[RP/IG] Tous aux remparts de Loches!

--Marie_irene
[Jeudi, Maisonnée tranquille. Famille pécore ? C'est bien nous]

Le chaudron bien installé sur le feu, elle veille à ce que la soupe ne brule pas. Ce simple exercice requiert tout un art que seules les femmes ont la patiente d'accomplir. La cuisine n'est pas affaire de badinage s'il on veut garder homme chez soi, et elle le savait. La mégère restait avare de paroles, préfèrant le silence à une discussion inutile. Les jours s'écoulaient tranquillement, avec le même rythme, inexorablement. Trimer aux champs, faire le ménage, la cuisine, et retourner aux champs. Dormir aussi, de temps en temps.

Dehors, les sabots de chevaux vinrent bousculer le rythme pépère du couple, accompagnés de voix féminines. Le voilà qui se lève, conforté dans son rôle d'homme courageux, protégeant foyer et femme des potentiels dangers. Marie Irène soupire en regardant celui qui partage sa vie depuis de longues années. Diantre qu'elle détestait le voir en péril. C'est que la commère n'était point folle, et bien aux faits des ragots. Pour sur !
Elle savait pour la guerre. Que le Berry attaquait sournoisement la Touraine. Que le Duc poilu et velu aimerait prendre sa revanche en s'acharnant sur Loches et sur les mines. Ah ca oui. Tout le monde n'avait que ces mots là à la bouche.

Alors elle prit peur. Délaissant la soupe, elle colla son oreille contre la porte, priant le Très Haut pour que les jeunes filles ne fussent pas là pour faire une razzia. Elle avait beau ne point l'aimer, Marie Irène s'était habituée à sa présence. Oh que non. Qu'on lui laissait son mari en vie.


Rentre chez toi, serre ta femme dans tes bras et prie. La mort est au pas de ta porte, je ne serais pas son pion ce jour.


Allelouia !
Elle les aurait bénit ! Intérieurement, la vieille appréciait la scène, mais se sentait encore en danger. N'étaient elles pas encore présentes ? Et si la seconde décidait d'ignorer les conseils de la Sage ?


Mon amie, suis ton cœur, ta raison, saches, juste que nulles prouesses n’est a tiré de cet acte barbare. Les soldats s’affrontent, ils sont payés pour cela. Certains même aiment cela. Tuer des innocents, massacrer, ils n’ont plus rien à la place du cœur, veux-tu vraiment leur ressembler ? Pose-toi cette question.

Si la Sainte ré enfourcha son destrier, la seconde demeurait encore sur le pas de la porte. La vieille prit son courage à deux mains, et sortit sur le perron.


Damoiselle. Je ne sais si vous compter nous tuer et nous piller. R'gardez notre âge ma p'tiote ! Laissez nous rejoindre le Saint Homme en paix... Si vous avez un peu de bon coeur.
Je peux vous offrir un bol de soupe, mais par pitié, épargnez nous..
Pitié !


Et d'une mégère qui s'agenouille, sans aucune honte, s'accrochant aux basques de l'étrangère (Eulalie)
Fishcat
[Le lundi au...non j'oserais pas!]

Mélange des genres, mélange des sentiments, voilà à quoi au juste on peut se retrouver confronté lorsqu'on choisit d'offrir sa lame pour une cause qui vous semble juste. Les regards marqués des jeunes femmes se croisèrent, peu de paroles mais un sens aiguisé de l'observation de la part des deux mercenaires qui crurent opportun de cacher leur appartenance à deux camps désormais ennemis.
Avant de faire son incursion dans le retranchement ennemi, Eloa savait que la Zoko était dans la ligne de mire du Berry cependant à cet instant où son séant vint percuter les infâmes déchets tourangeau l'ambassadrice renarde comprit l'essentiel. Amberle devait appartenir à ce corps franc, même si de paroles elle avait été avare. L'allure de la jeune femme ne trompait aucunement
.

Amberle...je...bien...soit!



L'échange de regards en biais n'en avait qu'assez duré! Eloa leva la tête, l'astre solaire déclinait déjà.
Inconscience ou instinct de survie? La renarde libéra de son fourreau la seule et unique arme qu'elle s'était autorisé d'apporter. Quelques pas en arrière, le visage marqué par la stupéfaction la brune leva le poing sans quitter des yeux Amberle et lui adressa un:

Contente de t'avoir revu, qu'Aristote te protège!


Bonne mère! Un canasson isolé ou presque! Un autre pauvre paysan devait subir...A la guerre comme à la guerre disait l'adage. Le bougre qui tenait la bride de l'équidé se trouva assailli par la brune.

Tu fais un pas de travers, tu cries, je te tranche la gorge. Dit-elle alors qu'elle s'était esquivée derrière le pencul.

D'un coup pied discret au fessier, elle l'envoya dans la fange à laquelle elle avait goûté un peu plus tôt puis se dressa sur la monture qu'elle avait tant convoité.
Monture...de type percheron l'animal n'avait point la grâce de son lusitanien de Terremoto et de surcroit Eloa portait une robe de paysanne qui bien entendu n'était pas agrémenté des nombreux sous vêtements que se devait de porter une jeune femme de son rang.
C'est ainsi que les jambes allègrement dénudées, la bestiole monté à crut, la Renarde cravacha l'animal semant la stupeur dans la foule amassée à l'entrée de la ville.


Arrière! Arrière! Hurla t-elle dans l'espoir de ne pas renverser un pauvre malheureux.

La porte sud par où elle avait fait son entré se tenait là derrière une nuée de soldats que la Renarde ne manqua pas de bousculer. Elle avait vu ce qu'elle devait voir, entendu ce qui devait ce savoir. A présent seul comptait son retour vers ses chers compagnons. Eloa tourna la tête furtivement et vit le soleil lécher le côté gauche des remparts de la ville de Loches.



[ Once upon a time ago...]


Délires oniriques, faits simplement vécus? Eloa se réveilla dans une carriole, des voix lui sermonnait: on t'avait prévenu, point de champignons tourangeaux en bouche!

Dans un soubresaut, un frisson lui parcouru le dos jusqu'à l'échine, Voici comment Eloa s'éveilla en cette matinée du Vendredi.
Bouche pâteuse et corps engourdi, la brune cligna des yeux afin de s'assurer de son éveil. Effectivement la troupe se postait en rase campagne, les soldats parlaient de lieux-dits; Chédigny ou Genillé, peu importe, fermes et champs se mêlaient dans un immense brasier.
Réminiscences, foutue mémoire, quand le pire reste gravé nous ne pouvons l'ignorer à jamais.
Un étendard flottait au vent, vert et blanc semblait-il sous les halos hachés de la lune rousse. Des hommes et des femmes vocifèrent et geignirent. Une voix si familière rompit la quiétude la campagne environnante qui était rythmée par la danse enivrante du crépitement des flammes et du vent d'ouest.


Isoril!

Eloa tempêta le nom de son dizainier assailli par ses compagnons d'infortune qui malgré l'exquise lueur nocturne de la lune ne purent retenir l'ardeur du combat. Elle avait du reculer de quelques pas, non pas parce qu'elle l'avait reconnu, mais tout simplement parce d'autres combattants l'encerclaient.
La courbe de son cimeterre se révélait parade défensive de choix face aux épée droites coulées en occident. La famille Casaviecchi comptait quelques croisés voir même quelques autochtones de ces contrées ainsi Eloa possédait la maitrise de cette arme venue d'Orient.
Arme dont elle hésitait encore utiliser le potentiel offensif, elle savait que de la lame finement aiguisée et de part l'angle formé n'importe qu'elle côte de maille s'en trouverait traversé tel le fil coupe le beurre.
Nuit enragée, nuit d'échauffement, les Renards avaient croisé le fer dignement en cette nuit là, sauf peut être la méprise, la frénésie qui avait poussé ces hommes et femmes à s'acharner sur un de leur frère d'arme. Quelques troufions furent appelés, le corps meurtri d'Isoril se devait d'être escorté en sécurité vers la cité la plus proche.



[edit: ortho..]
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Andaine
[Au campement des Dames Blanches]


Le départ aurait lieu ce soir. Qu'il en soit ainsi !

La blonde se devait de vérifier ses armes et de préparer sa cavale. Assise en tailleur tout près du feu, Andaine tenait Galantyne, l'épée qu'elle avait forgé de ses propre mains, il y a bien longtemps, alors qu'elle exerçait le métier de forgeron, tandis que son bouclier était posé précautionneusement près de son barda.

Elle prenait tout son temps, histoire de se vider l'esprit, car même si elle ne voulait le paraître, la Blanche était inquiète. Les armées berrichonnes avait quitté Loches mais ne devaient pas être bien loin pour autant, d'ailleurs une des deux mines du duché était tombée entre leurs mains.

Un chiffon imbibé d'alcool blanc voilà ce qu'elle avait besoin. Dans un premier elle essuierait la lame de l'épée afin d'en ôter toutes les impuretés, et puis, elle avait vu Melusine procéder ainsi, elle déposerait un peu de sable et à l'aide d'un morceau de toile de jute sec, commencerait à la polir. Débarrassée ensuite des résidus de sable la lame recevrait enfin quelques gouttes d’huile étalée en couche fine et régulière qui protégerait son métal.

L'angevine procéda ainsi puis se leva. Icelle fendit l'air de son épée. Satisfaite de son travail, elle rangea l'épée dans son fourreau et l'ajusta sur sa taille, près de sa hanche. Se penchant sur son bouclier, la blonde vérifia que le cuir qui le recouvrait était toujours tendu et en bon état et que le bois n’avait pas subi de trop grands dommages.

Il était temps de rejoindre sa jument arabe. Andaine détacha le licol de sa cavale de la barrière de l'enclos. Plus tôt dans l'après midi, elle avait brosser ses parties charnues, son encolure, ses flancs et sa croupe afin de retirer les traces de boue et de sueur. Puis elle avait démêler ses crins, nettoyer ses yeux, ses naseaux, ses oreilles et cureter ses sabots.

L'apprentie sella et brida sa monture, caressant sa croupe et flattant son encolure.

Le camp avait été levé. Andaine fixa son barda et éteignit le feu. Avant de quitter Loches elle se devait de régler une affaire personnelle. Un homme évidemment. Il fallait que tout cela cesse. N'était elle pas assez tourmentée ? Ils jouaient un jeu dangereux. Loin de Loches le silence s'imposerait, les distances faciliteraient l'oubli. Assurément elle devait se protéger.

Le pied à l'étrier, la saumuroise se hissa sur son cheval scrutant les alentours, puis tira sur les rênes de Maïa et d'une légère pression des cuisses sur les flancs de l'animal lui ordonna d'avancer.

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Skippy18810245
[i][lundi…]

Skippy avait donné les ordres à ces chefs de groupe, il avait vu partir ces hommes et une longue nuit froide de veille s’annonçait prés des portes de la ville…

Dans la nuit des bruits de batailles se firent entendre… skippy qui surveillait ces hommes au loin, vît que la bataille faisait rage, le massacre avait commencé…

Plusieurs combats avaient éclatés, mais en apparence ces hommes avaient largement le dessus…

Après quelque temps, ces homme vinrent rendre compte des divers combats qui venaient d’avoir lieu… quelques blessés de notre coté plusieurs morts de l’autre… la nuit ne fût pas si mauvaise en fin de compte…

Au moment de renvoyer ces hommes vers un repos bien mérité, skippy s’aperçu qu’il manquait quelqu’un, le compte n’y était pas… Son amie Titou manquait à l’appel… Aïe…

Skippy s’approcha de Hans et lui glissa a l’oreille que son épouse avait disparue dans la nuit, qu’elle n’était pas rentrée...

[i]
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Felian
[Du haut d'une tour sur les murailles de Loches]

Felian observait la campagne dans la lueur blafarde, entre chien et loup. De ci, de là, des fumeroles s'élevaient dans le ciel, vestiges des incendies des villages tourangeaux. Les colonnes infernales de l'armée berrichonne avaient rasé la campagne, brûlant tout, tuant tous, pillant jusqu'aux églises, forçant les femmes qui avaient le malheur d'être restées, avant que de les passer au fil de l'épée. Ah ! il était beau le Berry qui prétendait délivrer la Touraine ! Renfrogné, Felian se taisait. Il avait cessé de compter les brasiers, les tocsins sonnant. Il ferait le tour de la région et enverrait ses chevaucheurs faire le décompte des forfaitures norfiesques. Il se détourna, le visage fermé, et descendit de la tour. Pour ne pas démoraliser ceux qui ne sont pas habitués, il faut être confiant. Alors Felian adopta un air assez détendu, un sourire légèrement espiègle flottant sur son visage. Il y avait des soldats désoeuvrés, il cria alors :

Qui veut jouer aux dés ?
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Miramaz
[Les remparts de Loches encore et toujours]

Les derniers jours avaient été éprouvants pour les nerfs..un ami parti vers d'autres cieux..des berrichons toujours aussi couards qui s'en prenaient aux mines et aux habitants au lieux de se battre contre ceux qui les attendaient de pieds fermes..Et plus personnellement la vie de la prunette s'était aussi légèrement modifiée..devenue Zoko à part entière elle ne se cachait plus ailleurs..avec eux rien que pour eux..

Et une nuit de plus elle défendait Loches, perchée sur les remparts elle veillait malgré l'impatience qui augmentait encore..mais elle avait promis elle ne bougerait pas d'ici seule.. Alors elle admirait "Dommage", son épée prête à pourfendre des berrichons et aiguisait la petite dague, plus par ennui que par utilité..ne sachant pas s'en servir la dague ne bougerait pas de sa taille..

Lorsque ses jambes commençèrent à tressauter toutes seules, folles d'ennui, elle se leva et arpenta les remparts à la recherche d'un tête amicale pour échanger quelques mots..aucun visage ne retint assez son attention pour la sortir de ses pensées, elle s'adossa donc à un créneau et écouta les bruits de la nuit..les yeux perdus dans les étoiles... elle reconnut la voix du petit hérault proposant de jouer aux dés..un sourire éclaira son visage..elle pourrait se moquer de lui le lendemain..il avait rien de mieux à faire le pauvre..

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Zoko ad Eternam.. Adieu Fab'
Muvrini
un deuxieme

Muvrini reprenna sont service, et la nuit précédente ne fut pas les plus agréable ou Muvrini ota la vie d'un homme mais cette nuit ne fut pas les plus calme aussi

Muvrini n'arrivais pas a dormir malgré le calme, il comprit que la vie ne tiens qu'a un fil dans ce monde cruel, et avais les sense aux aguet ce qui fut pas si mauvais, puisqu'un homme surgit de nulle pat, l'air non pressé

Muvrini lui demanda de revenir d'ou il est venu, il sourit et dit t'i, je viens de beaucoup trop loin pour revenir et je passerai, Muvrini lui barra la route, personne ne passe les remparts, ni vous ni personne d'autre

l'homme sorti sont épée et se livrent bataille et au premier coup l'homme tombe

09-10-2009 04:07 : Vous avez été attaqué par Yannou68.

a croire que cette guerre sera pas les plus simples
Morphette
Elle était bloquée ici, Chinon à cause de la loi martial qu'elle n'avait pas vu auparavant

Elle n'aimait pas la politique, considérant que c'était cette même politique qui amenait les gens à s'entretuer

Demandant pourtant cordialement à la Touraine ce qu'il en était et comment pouvait elle suivre son chemin et ceci même avec des détour, la réoponse fut sans alternative...

Déplorant cet état de fait, elle ecrivit au prevot

Citation:
bien je prends actes de vos menaces à peine voilées, je m'en vais donc vers l'ouest

sâchez tout de même cher monsieur que j'aurais été prête à consacrer un peu de mon temps pour vous aider en integrant pour un temps vos armée et ceci gratuitement

Bien à vous

Morphette


Puis alla vers l'ouest, se disant que si une armée allait vers l'est, elle prendrait bien le plis vu l'acceuil ici même


Aeternitae
[ Au campement de Sambre le Fou de Guerre ]

Æternitæ regarda Venitia et le Limbourg s'éloigner et les observa longuement jusqu'à ce qu'ils disparaissent à travers les fourrés. Voilà des années que les trois comparses partageaient leurs aventures, et jamais il ne les avait laissés partir en pareille circonstance. Il pria brièvement le Très-Haut que leur route se fasse sans encombre, puis tira sur les rênes d'Éole pour s'éloigner du campement en direction de la forêt proche ; tout pour fuir le vacarme et les éclats de voix, fuir cette haine qui n'est pas la sienne.
Il s'enfonça dans la forêt et sauta de cheval à une demi-lieue environ du campement. Là tout n'était que calme et sérénité, un monde hors du temps et de la guerre qui ne vibrait que du murmure des feuilles sous la caresse du vent plutôt que du son cristallin de l'acier. Un monde au delà de l'humanité. Il dégaina son épée et se jeta à genoux en plantant son arme dans le sol. Laissant ses mains sur la garde de l'épée, il posa son front contre la poignée et pria. Combien de temps resta-t-il ainsi ? Il l'ignorait. Il se releva finalement, récupéra son arme et se remit en selle afin de parcourir le campement.

Il stoppa Éole au milieu d'un campement devenu calme ; la plupart des soldats étaient en train de patrouiller et seuls quelques gardes veillaient à la sécurité des lieux, prêts à sonner l'alarme. Æternitæ les observa silencieusement, ignorant les regards où le mépris se mêlait à l'arrogance soldatesque. Visiblement, sa colère n'avait pas eu l'heur de recevoir l'approbation de la troupe, mais cela lui était égal. Son regard se porta sur la tente de Sambre, et il haussa les épaules. L'ennemi de mon ennemi est mon ami pensa-t-il, et même si le terme ami était probablement mal adapté, les deux hommes partageaient au moins un but commun, en plus d'un caractère odieux. Cambré sur son cheval, les cheveux balayés par la brise, Æternitæ ferma les yeux puis prit une longue inspiration pour mieux s'imprégner du parfum qui flottait dans l'air. Les essences boisées et douceâtres d'humus et de feuilles mortes se mêlaient à l'odeur plus âcre du feu de camp. Il aspira et s'emplit les poumons pour se laisser pénétrer par cette odeur, l'odeur du calme avant la tempête qui bientôt serait remplacée par celle du sang et de la sueur... Peut-être les derniers parfums agréables qu'il lui est donné de sentir... Mais la brise lui apporta un autre parfum, plus doux encore, et qui arracha l'Æternitæ à sa torpeur. Le parfum de la peur ; et de la tentation.

Æternitæ se redressa brutalement et son visage se durcit lorsqu'il ouvrit les yeux sur l'Autre alors qu'instinctivement, sa main s'était portée à son épée. Ses doigts se crispèrent sur la poignée de son arme, mais non pour obéir à une envie de la sortir de son fourreau ; il avait besoin d'évacuer la pression qui comprimait son cœur alors que Celeste s'approchait. Il resserra l'étreinte de ses jambes sur les flancs de sa monture ; Éole orienta ses oreilles vers l'arrière et ses naseaux se dilatèrent alors qu'il soufflait, signifiant qu'il était attentif au plus infime geste de son maître et prêt à bondir. Æternitæ sentit un tressaillement parcourir la croupe de l'animal et sa main quitta son épée pour se poser sur l'encolure du cheval afin de l'apaiser. À nul moment son regard n'avait quitté Celeste et sa tête pivota vers elle à mesure qu'elle approchait de lui jusqu'à être à portée de main...

Figé comme un marbre latin, Æternitæ ne parvenait ni à bouger, ni à détacher son regard des deux petits soleils noirs noyés dans leur ciel de brume vaporeuse, ne laissant filtrer que quelques rayons clairs qui irradiaient dans le gris de ses iris ; deux éclipses qui masquaient toute la lumière d'une âme voilée et torturée, d'une âme prisonnière de sa malédiction. Mais quelle âme ? Souffle coupé, muscles et sens paralysés, il ne vit pas la main de Celeste se lever pour se poser sur son genoux. La violence de sa réaction fut à l'image de sa surprise, et dans un réflex incontrôlé, sa main se posa sur celle de Celeste afin de la chasser. Mais pas plus qu'il n'avait contrôlé le mouvement qui avait conduit sa main sur celle de Celeste, il ne contrôla celui qui allait suivre.

Æternitæ avait connu bien des douleurs physiques. Des coups d'épées qui l'avaient laissé inconscient en Bretagne à l'épuisement de son cœur implosant dans la forêt berrichonne, en passant par les coups lors des lices contre Eullallie et Paulhaguétois, la maltraitance des geôliers du Maine, du Poitou, de Champagne ... Bien des douleurs, mais aucune encore ne l'avait transpercé avec autant de précision et de flou à la fois. Précision parce qu'il pouvait exactement ressentir le chemin de la douleur qui le traversait, prenant naissance dans la paume de sa main pour ensuite envahir tous ses muscles qui se tétanisèrent, puis converger ensuite vers son cœur et son esprit. Flou parce que cette douleur là, il pouvait la ressentir dans chaque cellule de son corps. Une douleur qu'il pouvait localiser avec une exacte précision, partout à la fois. Une somme de douleurs toutes ensembles réunies pour donner une définition à la souffrance ; à la passion. La douleur née de la douceur ; de la douceur à la douleur, lorsque le C devient L, parce que c'est ... elle.

D'un simple contact fugitif, il avait perçu toute la douceur de sa peau glacée comme la nuit, glacée comme son âme. Un contact d'une brièveté sans égale avait suffit à se faire rejoindre deux infinités. L'infinie brièveté du toucher s'était mue en l'infinie douleur de son âme. Mais cette douleur-là, nul médicastre ne savait l'apaiser. Cette douleur-là portait un autre nom. Imperceptiblement, involontairement, sa main se referma sur celle de Celeste alors qu'un murmure acheva de dissoudre son esprit.


Aet ..
    Æt...
      Æt...
        Æt...
Son nom rebondissait dans son esprit en un écho infini, dévastant tous les vestiges de sa conscience. Il n'était plus Æthaire, il n'était plus l'Æternitæ, il n'était plus que le simple et délicieux toucher d'une main posée sur la douceur d'une peau délicate. Le sens de son propos lui échappa. Il n'y avait ni lieu, ni endroit, il n'y avait que cet instant infini, hors du temps, éternel...
Il vit un sourire se dessiner sur les lèvres de Celeste, mais lui était bien incapable de lui en retourner l'image. Le miroir avait perdu son tain.
Alors qu'elle parlait, il répondait d'un ton monocorde, mécanique.


Je vous désobéis
Je ne vous ai jamais commandé.
je le ferais toujours
Toujours n'existe pas, Dieu seul est éternel.
vous m’avez demandé de vous haïr
Non point, je vous l'ai seulement prédit.
ma raison le voudrait …
La raison n'est que la ruine de l'espoir lorsqu'il est rejoint par la réalité.
mon cœur lui en est incapable
Le cœur est capable du pire, surtout quand il aspire au meilleur.

Lorsqu'il se tut, le regard d'Æternitæ se porta sur sa main. Il prit une grande inspiration avant d'expirer en soupirant puis glissa sa seconde main sous celle de Celeste, l'enfermant au creux des siennes. Doucement, il la souleva de son genoux puis se pencha en avant pour y déposer un baiser sur le dos, ses lèvres ne faisant qu'effleurer sa peau. Il l'éloigna ensuite délicatement de lui puis saisit les rênes d'Éole à deux mains, et fouetta doucement l'encolure du cheval. Alors que l'animal avançait d'un pas lent et s'éloignait de Celeste, Æternitæ lui lança sans se retourner :

Le cœur comme la raison sont faciles à tromper. N'écoutez que votre âme.
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Toenn
Citation:
Mon cher cousin,

Voilà plusieurs jours que nous avons commencé notre tour de découverte de la Touraine. C'est un bien joli pays même si les habitants sont plutôt farouches. Nous avons beau organiser des feux de joies, personne ne montre le bout de son nez. Enfin ça n'est pas trop grave et on s'amuse bien entre nous.

Avant hier, on est parti en excursion dans le nord. Les organisateurs avaient dit qu'on allait faire prendre une mine. Je dois avouer que je suis un peu déçu. La fête a été très sobre et les danseuses nordiques sont arrivées complètement éméchées à l'aube. Il a fallu les faire rapatrier d'urgence à Loches où j'ai entendu qu'elles en avaient pour 45 jours de rétablissement.

Aujourd'hui, nous sommes rentrés à Loches. Comme on nous a dit que les auberges étaient complètes, nous avons planté nos tentes en dehors de la ville. Je ne me plains pas puisque nous sommes au grand air et que nous pouvons nous promener à cheval autour des douves. Il faut faire attention cependant aux bouts de bois pointus et emplumés que nous lancent les indigènes. Cela doit être une sorte de coutume locale pour souhaiter la bienvenue. Je n'aime pas trop mais je m'adapte.

Voila mon cher cousin, un petit aperçu de ma virée en Touraine. J'espère que tu te portes bien en Armorique et que tu ne t'ennuie pas trop dans ton port de pêche. Si tel était le cas, rejoins moi ici, plus on est de fous, plus on rit.

Ton jeune cousin Toenn


Après relecture, le dizainier se rendit au pigeonnier du campement et prépara un volatile. Il puisa un bout de crêpe dans sa besace et laissa l'oiseau le picorer. C'était le meilleur moyen pour qu'il reconnaisse sa destination: la Bretagne. Le messager volant dans les mains, Toenn sortit alors du bâtiment et dans la brume matinale sa carte postale de Touraine s'envola dans les airs .
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Sulayman
Touraine...Juste Touraine...

Il y a les chemins, il y a le temps. Les habitudes, les réflexes et les coutumes.
On dira qu'en fait c'est un peu de tout ça. Comme une rengaine pas désagréable qui les conduit toujours au même endroit.
Ils seraient bien montés au nord pour voir si l'automne prenait les plaines artésiennes en affection.
Il aimait pas le nord. Trop froid puis quand les gens parlent il comprend rien.
C'est quand le supplice vient qu'on aime à entendre les dernières paroles des condamnés.
Le Maure il est le bureau des réclamations avant le dernier passage.
Le service après vente d'une technologie charcutière qui connait pas la panne. Le dépôt de consigne de tout les péchés , de tout les remords.

Confessez vous ! C'est discret et ça sait garder un secret. C'est une vraie tombe....
On appelle ça une Sentinelle et en Touraine...Elles sont chez elles !

Le cavalier avait crevé sa bête. Un marathon de la survie pour appeler à l'aide. Une proposition ?
Un job à temps plein sans couverture des frais. Un contrat à durée indéterminée qui peut très vite se terminer.
Assurance d'une couverture sociale sur 45 jours en cas de pépin par l'employeur. Lui par avance va réserver une chambre avec vue sur la Loire.
Pas à dire une annonce pareille ça ne se refuse pas !
Pour l'embauche veuillez traverser les terres du Royaume de France. Tenue correct exigée à l'arrivée.

PS : Prière de se manier. Y'a Poussin au diner et le personnel est affamé...

On avait briqué, affuté, scellé et empaqueté. Mis de coté le parchemin Champenois en se disant qu'on pourrait bien finir par faire d'une pierre deux coups.
Les contrats quand ils se rejoignent ont l'avantage de limiter les frais de déplacements. Pas radin le Maure mais bon..Une partie de la troupe a des souches Auvergnates et faut avouer que parfois ça se voit..
On avait oublié la volonté de se montrer discret depuis qu'à Vendôme on avait plié le DR. C'est que c'est rancuniers ces bêtes là.
Ça vous colle sur des listes et à la première barrière douanière vous prenez l'impôt sur la fortune.
Pas trop pour eux. La Sentinelle sa s'éparpille, sa papillonne et quand il le faut sa bourdonne.
La discrétion est une deuxième nature. Pas le cas des adversaires du jour. Paraitrait que dans les poulaillers on caquette.
Le Renard qui s'allie à la Poule. Déjà la il y a erreur tactique pour la sauvegarde du Poussin en voie de disparition.
Faudrait créer un parc national sur la caissette royale pour protéger la pauv'tite bête.
Il est comme ça le Maure. Quand l'adversaire est de qualité il mérite toujours l'affection et le respect.
Une vraie nounou à temps plein. Jeux d'éveil à volonté et tendresse assurée. Et si le petit est gentil ?Il pourra même lui tirer les poils de la barbe avant de crever !
Ouais c'est qu'une nounou pour vivre faut qu'elle fasse des heures sup ! Et la formation charcuterie demande beaucoup d'application...

Il aime le travail bien fait. Il aime avec les siens chevaucher. Alors quand la troupe atteint le haut de la colline il contemple.
Le fleuve est la qui serpente. Les chevaux marquent le pas. Un léger silence le temps de se ressourcer.
Humer l'air pour se souvenir que trop d'entre eux gisent ici quelques pieds sous terre.
Ouais ..Touraine et Sentinelles c'est à la vie et à la galère.
Alors on se tait dans un moment solennel. Un recueil individuel. Parce qu'ils sont éternels.
Le Mal pour le Bien est en voyage...Approche le temps...De faire le Mal....Rangez les enfants...Ils sont loin d'être sages...
Un regard vers le Jaz parce qu'à un moment ou à un autre faut savoir par où c'est qu'il faut s'la péter !

Alors Moustique ? C'est par où la route des emmerdes ? Je sens qu'Anguerand tient plus sur sa selle !!!
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Gandelin_duchesne
Touraine...Juste Touraine...

Ce n'était pas la première fois que "le mouflet" passait en Touraine. Il y a quelques mois, il avait suivit ses parents jusqu'en Normandie pour retrouver son oncle.

Lors de leur passage en Touraine son père avait pris le temps de lui raconter une partie des aventures que l'ancienne sentinelle avait pu vivre sur ces terres.

Aujourd'hui, l'ancienne sentinelle en était de nouveau une. Et il avait emmené avec lui son fils et son frère. Gandelin découvrait maintenant le royaume du coté sombre. Pas du coté lumière décrit par sa mère.

Depuis son départ de Clermont, Gandelin s'était énormément entrainé. Pour arriver a manier l'épée de son grand frère défunt, pour que son père soit fier de lui, pour que sa mère ne soit pas triste une nouvelle fois. Pour tout ce qui lui avait été inculqué comme valeur aussi, le courage, la valeur, la foi, le respect...

Depuis son départ de Clermont, Gandelin avait vécu avec ces hommes et ces femmes. Ces sentinelles, que Gandelin,du haut de ses dix ans, avait de prime abord trouvé... bizarres, étaient maintenant devenu des gens de confiances sur lesquels il savait pouvoir compter. Et il espérait que maintenant ceux-ci pourrait aussi compter sur "le Mouflet".


Le moment de croiser le fer approchait, et "le Mouflet" sentait monter l'adrénaline et la peur. Son père l'avait prévenu, l'avait rassuré. La peur est normale, c'est elle qui vous maintient en vie.


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Zya62
[L'Ecu Vert... Campement]

Les yeux fixent le haut de la toile de tente. Le souffle est léger, discret. Le regard vague. Elle réfléchit.
Situation complexe pour ce petit bout de femme qui a en responsabilité quelques autres vies sous la main.
Situation complexe que de choisir une direction pour un Ordre auquel elle appartient. D'y mêler son nom. De faire la part du vrai, du faux, dans tout ce qui est déclaré.
Depuis quelques jours, les pigeons volent sans cesse. Pas discret pour deux sous. Mais bon, elle n'était pas là pour se cacher. Et il lui fallait se tenir informée d'autres fronts. Certes, elle n'avait pas son mot à dire sur les tactiques et décisions prises, là bas. Mais elle s'était arrangée pour que ce soit des personnes de confiance en tête des troupes, quand ce n'était un membre du Conseil.

Le bras gauche se déplace dans un léger bruissement du lin, pour se poser au dessus de sa tête et un léger soupir s'échappe. Mauvaise habitude prise, que de soupirer sans cesse...
A côté, dans la tente commune, les filles s'agitent. Elle entend les voix étouffées par les toiles et le bruit environnant du métal frappé.

Ces derniers jours, l'activité des forges s'est accrue. Les étales de marché ont été assaillies avant d'être désertées. Comme à chaque fois qu'il y a une mobilisation, la pénurie suit. Dure réalité que subissent les errants, lors de leur périple.
Depuis combien de temps n'était-elle rentrée chez elle? Depuis quand n'avait-elle foulé le sol limousin? Trop... ou pas assez. Elle fuit les souvenirs comme on fuit la peste. Et depuis mars, elle se noie dans le travail comme jamais.

Redressement du buste. Un pigeon piaillait au dehors. Etrange, tout de même, que les Berrichons n'utilisent pas encore de rapaces pour empêcher toute communication entre les alliés... En tout cas, ca faisait son affaire, à la Capitaine. Elle pouvait toujours communiqué avec ses homologues divers, ainsi.

Choper le volatile par le corps. Patte enserrée, lien défait. Elle le relâche et rentre aussitôt, retrouvant sa paillasse de fortune. Lecture rapide, boule au ventre. Soit, mais bon... Mal sentir le coup, mais elles n'ont pas le choix. Il leur fallait aller là bas. Elles éviteraient les sentiers courrus et passeraient par les à-côtés. Mais si jamais les armées perdues se trouvaient sur leur chemin, alors, elle ne donnerait cher de leurs vies...
A présent, il lui fallait prévenir ces femmes, que les harnachements soient fait consciencieusement, que les lames soient plus qu'affûtées, que les arbalètes soient prêtes, pour certaines. Trouver des montures fraîches, pour celles arrivées recemment...

Alors sonnera l'heure du départ. Les sabots fouleraient un sol humide, les capes seraient resserrées autour des épaules pour les protéger de la nuit, et les yeux scruteraient le noir ambiant, à l'affût d'un feu, ou de voix s'élevant.

Une ou deux armées contre sept solitaires, on ne chercherait pas qui était le plus sûr de passer inaperçu... comme on ne douterait pas du sort reservé au plus petit nombre s'il venait à se faire repérer par mégarde par le plus grand...

Pour l'heure, elle talonnait son destrier, tenant la longe d'une main, finissant de fixer une dague sur son côté droit. Puis, avisant la troupe rassemblée, la plus jeune de toutes se permit juste quelques mots, sans plus d'explication, sachant ce qu'elles avaient à faire, et comptant sur les plus anciennes pour guider les nouvelles.


Allons-y...

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Andaine
[Au nord de Loches... entre deux mondes]


Un soleil d'automne, un homme, une femme, une barque qui dérive sur la Loire. Le clapotis de l'eau contre la coque. La femme est jeune, blonde, les paupières mi closes avec de longs cils, pourtant de grands yeux aux prunelles grises qui lui mangent le visage, les joues encore rondes certes mais un joli minois. De belle taille, icelle est allongée, sa camisole blanche légèrement relevée sur ses genoux repliés, le dos et la tête en appui tout contre le torse de l'homme. Iceluy est brun, un peu plus grand qu'elle, un regard doux, de jolies mains faites pour travailler le bois, faites pour les caresses.

Deux angevins, deux saumurois qui ont grandi ensemble, un peu comme un frère et une sœur, une complicité de tous les jours et puis le Grand Festival de la Couronne avait eu lieu, une invitation anodine, des regards échangés sur un terrain de tir à l'arc alors qu'elle venait l'encourager pour sa première participation, la peur de comprendre, l'innocence perdue, le refus de voir ce qui était flagrant, la découverte de l'autre. Andaine avait alors trouvé l'apaisement dans le silence et le temps et puis, inévitablement leurs regards s'étaient de nouveau croisés cette fois ci en la cathédrale d'Angers. Ils n'étaient las plus des enfants, leurs sentiments avaient changé, s'étaient transformés. Elle s'était alors noyée dans son regard sombre. Inéluctablement, elle « buverait » la coupe jusqu'à la lie.


Andaine, toi que j'aime plus que tout, tu ne dois pas mourir, promet moi dans cet ultime combat de te battre et de penser à chaque instant que notre amour est plus fort que la mort.
Tu dois vivre pour toi et pour moi. J'aurai de la force pour deux mon coeur, je serai près de toi à chaque instant pour repousser la mort, je la combattrai nuit et jour s'il le faut et t'insufflerai la vie, car tu dois vivre, un ange ne meurt pas, pas toi.


Surprise par ces paroles, la blonde angevine s'était relevée, les mains s'accrochant à la barque qui tanguait dangereusement, puis s'était tournée vers le charpentier.

Un voile s'était déchiré. Le paysage s'effaçait. Le visage du brun n'existait plus. Un vertige s'empara d'elle.


Hernaut... nonnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn !

La jeune femme poussa un cri. Elle porta la main sur son cœur. Elle venait de comprendre, elle venait de se rappeler ces dernières heures. L'attaque de ses sœurs, le "massacre" des Dames Blanches. Elle ne rejoindrait pas encore le très haut. Sur cette terre, il lui restait tant de choses à accomplir, elle se devait de vivre pour lui, pour elles, pour eux...


[Quelques heures avant l'attaque]


Sept, elles étaient sept Dames Blanches, portant fièrement l'étendard de l'ordre de la Dame Blanche. Dans la nuit sombre, d'aucuns pouvaient distinguer leur appartenance : robe blanche et cape à l'écu vert flottant dans leur dos. Les jeunes femmes galopaient à vive allure, elles devaient rejoindre la capitale.

L'apprentie était inquiète. La nuit était trop calme. Au loin, elle avait aperçu des brasiers témoignant du passage des armées berrichonnes. Les horreurs de la guerre. Tant de victime innocentes. Un frisson lui parcourut l'échine; la blanche tourna la tête vers ses sœurs, les aspirantes Nerine et Agatha la suivaient, visages tendus, leur longue chevelure blonde flottant dans leur dos. Leur capitaine, Zya les précédaient en compagnie de Brad, l'escuyère puis venaient Perci, aspirante et enfin Baile, apprentie.

Et puis tout bascula. L'horreur. Des images qu'elle ne pourrait oublier. Jamais, celle de l'attaque...

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Nerine
[Campement des blanches ... sur le départ]

L’annonce était tombée plus tôt dans la soirée. Il leur fallait faire mouvement vers une destination qu’elles ne connaissaient pas encore, mais les troupes berrichonnes ayant levé leur camp, Nerine pouvait très bien imaginer que les alliés se déplaçaient pour les poursuivre et vérifier si elles quittaient le territoire tourangeau.

La poitevine empaqueta ses effets et s’en alla seller Sangre, sa jument. Elle était jeune et piaffait d’impatience. Comme Nerine, elle n’avait jamais connu les champs de bataille. Alors, le bruit et la tension palpable énervaient la jument qui se frappait le sol avec agacement.

Un peu plus tôt, elle avait consciencieusement affuté sa lame en silence en compagnie de sœurs d’arme, avant de la ranger dans son fourreau
Puis, celle qui ne croyait pas s’était éloignée à l’abri des regards, avait posé un genou par terre et levé les yeux au ciel. D’où lui venait cette soudaine envie de prier un dieu auquel elle ne croyait pas spécialement ? … l’angoisse peut-être … sans doute.


Aristote, protège mes sœurs et moi-même des ces berrichons belliqueux, fais que nous arrivions entières jusqu’à notre destination.
Aristote, sois juste envers les justes et puni les envahisseurs.


Au moment où elle revint au campement, la capitaine sonna l’heure du départ. La blonde monta en selle et talonna Sangre, fermant le groupe avec Agatha. Tournant la tête, elle comprit qu’elles partaient seules, à sept. Un frisson la parcourut tout à coup et une boule se forma au creux de ses entrailles. Elle resserra sa cape autour de ses épaules et caressa le col offert par Yohan comme pour chasser son angoisse. Mais elle ne la quitta pas ni ne la quitterait vraiment jusqu’à leur arrivée.

[Sur la route, au nord de Loches...]

Une fine bruine accompagnait leur avancée, la glaçant sous sa cape. On n’entendait que les clapotis des sabots de leur monture dans la boue. Les langues s’étaient tues dès la sortie de Loches … se faire le plus discrètes possible. Les sens aux aguets, Nerine suivait le mouvement des corps devant elle. De temps à autres, elle tournait la tête de coté et pouvait distinguer des masures isolées qui avaient été pillées et brûlées. De la tristesse mêlée à de la colère s'insinua alors en elle. Un jour, il faudrait bien qu'ils payent pour toutes leurs atrocités.

Au fur et à mesure des lieues parcourues, le crachin s’était calmé pour finalement s'arrêter. Bercée par sa monture, une légère ‘somnolence’ s’empara de Nerine. Elle s’imagina à Thouars, à l’abri, bien au chaud au coin de l’âtre, son fiancé à ses cotés. Un franc sourire se dessina sur ses lèvres. Il lui sembla que cela faisait des mois qu'elle ne l'avait vu ... trois semaines en fait.

Tout à coup, Sangre se cabra et hennît, la sortant de sa torpeur. Elle tenta de calmer la jeune jument, mais elle pouvait sentir la tension à son encolure. Quelque chose n’allait pas. Quelque chose lui avait échappé. Des picotements lui parcoururent la nuque. Instinctivement, elle porta la main sur le pommeau de son épée. Un léger bruissement se fit entendre. Un bruit lointain d’acier qui glisse d’un fourreau lorsque la lame cherche à se desserrer de son étau comme pour recouvrer sa liberté.

Un cri … la stupeur … l’horreur.
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