--Marie_irene
[Jeudi, Maisonnée tranquille. Famille pécore ? C'est bien nous]
Le chaudron bien installé sur le feu, elle veille à ce que la soupe ne brule pas. Ce simple exercice requiert tout un art que seules les femmes ont la patiente d'accomplir. La cuisine n'est pas affaire de badinage s'il on veut garder homme chez soi, et elle le savait. La mégère restait avare de paroles, préfèrant le silence à une discussion inutile. Les jours s'écoulaient tranquillement, avec le même rythme, inexorablement. Trimer aux champs, faire le ménage, la cuisine, et retourner aux champs. Dormir aussi, de temps en temps.
Dehors, les sabots de chevaux vinrent bousculer le rythme pépère du couple, accompagnés de voix féminines. Le voilà qui se lève, conforté dans son rôle d'homme courageux, protégeant foyer et femme des potentiels dangers. Marie Irène soupire en regardant celui qui partage sa vie depuis de longues années. Diantre qu'elle détestait le voir en péril. C'est que la commère n'était point folle, et bien aux faits des ragots. Pour sur !
Elle savait pour la guerre. Que le Berry attaquait sournoisement la Touraine. Que le Duc poilu et velu aimerait prendre sa revanche en s'acharnant sur Loches et sur les mines. Ah ca oui. Tout le monde n'avait que ces mots là à la bouche.
Alors elle prit peur. Délaissant la soupe, elle colla son oreille contre la porte, priant le Très Haut pour que les jeunes filles ne fussent pas là pour faire une razzia. Elle avait beau ne point l'aimer, Marie Irène s'était habituée à sa présence. Oh que non. Qu'on lui laissait son mari en vie.
Rentre chez toi, serre ta femme dans tes bras et prie. La mort est au pas de ta porte, je ne serais pas son pion ce jour.
Allelouia !
Elle les aurait bénit ! Intérieurement, la vieille appréciait la scène, mais se sentait encore en danger. N'étaient elles pas encore présentes ? Et si la seconde décidait d'ignorer les conseils de la Sage ?
Mon amie, suis ton cur, ta raison, saches, juste que nulles prouesses nest a tiré de cet acte barbare. Les soldats saffrontent, ils sont payés pour cela. Certains même aiment cela. Tuer des innocents, massacrer, ils nont plus rien à la place du cur, veux-tu vraiment leur ressembler ? Pose-toi cette question.
Si la Sainte ré enfourcha son destrier, la seconde demeurait encore sur le pas de la porte. La vieille prit son courage à deux mains, et sortit sur le perron.
Damoiselle. Je ne sais si vous compter nous tuer et nous piller. R'gardez notre âge ma p'tiote ! Laissez nous rejoindre le Saint Homme en paix... Si vous avez un peu de bon coeur.
Je peux vous offrir un bol de soupe, mais par pitié, épargnez nous..
Pitié !
Et d'une mégère qui s'agenouille, sans aucune honte, s'accrochant aux basques de l'étrangère (Eulalie)
Le chaudron bien installé sur le feu, elle veille à ce que la soupe ne brule pas. Ce simple exercice requiert tout un art que seules les femmes ont la patiente d'accomplir. La cuisine n'est pas affaire de badinage s'il on veut garder homme chez soi, et elle le savait. La mégère restait avare de paroles, préfèrant le silence à une discussion inutile. Les jours s'écoulaient tranquillement, avec le même rythme, inexorablement. Trimer aux champs, faire le ménage, la cuisine, et retourner aux champs. Dormir aussi, de temps en temps.
Dehors, les sabots de chevaux vinrent bousculer le rythme pépère du couple, accompagnés de voix féminines. Le voilà qui se lève, conforté dans son rôle d'homme courageux, protégeant foyer et femme des potentiels dangers. Marie Irène soupire en regardant celui qui partage sa vie depuis de longues années. Diantre qu'elle détestait le voir en péril. C'est que la commère n'était point folle, et bien aux faits des ragots. Pour sur !
Elle savait pour la guerre. Que le Berry attaquait sournoisement la Touraine. Que le Duc poilu et velu aimerait prendre sa revanche en s'acharnant sur Loches et sur les mines. Ah ca oui. Tout le monde n'avait que ces mots là à la bouche.
Alors elle prit peur. Délaissant la soupe, elle colla son oreille contre la porte, priant le Très Haut pour que les jeunes filles ne fussent pas là pour faire une razzia. Elle avait beau ne point l'aimer, Marie Irène s'était habituée à sa présence. Oh que non. Qu'on lui laissait son mari en vie.
Rentre chez toi, serre ta femme dans tes bras et prie. La mort est au pas de ta porte, je ne serais pas son pion ce jour.
Allelouia !
Elle les aurait bénit ! Intérieurement, la vieille appréciait la scène, mais se sentait encore en danger. N'étaient elles pas encore présentes ? Et si la seconde décidait d'ignorer les conseils de la Sage ?
Mon amie, suis ton cur, ta raison, saches, juste que nulles prouesses nest a tiré de cet acte barbare. Les soldats saffrontent, ils sont payés pour cela. Certains même aiment cela. Tuer des innocents, massacrer, ils nont plus rien à la place du cur, veux-tu vraiment leur ressembler ? Pose-toi cette question.
Si la Sainte ré enfourcha son destrier, la seconde demeurait encore sur le pas de la porte. La vieille prit son courage à deux mains, et sortit sur le perron.
Damoiselle. Je ne sais si vous compter nous tuer et nous piller. R'gardez notre âge ma p'tiote ! Laissez nous rejoindre le Saint Homme en paix... Si vous avez un peu de bon coeur.
Je peux vous offrir un bol de soupe, mais par pitié, épargnez nous..
Pitié !
Et d'une mégère qui s'agenouille, sans aucune honte, s'accrochant aux basques de l'étrangère (Eulalie)