Eikorc
[Lavenir est-il un long passé
?]
Quelque part, à Loches
Ombre dans les ombres, une silhouette se promène Seul le claquement de ses bottes renforcées pourrait le trahir, mais elles servent surtout à prévenir les tire-laines et autre brigands de bas étages que cest un homme darme qui marche sur leur territoire Main gauche négligemment déposée sur la garde de son épée, cest un colosse détendu qui se promène dans les ruelles tourangelles.
Le sourire sétire sur les lèvres du de Nerra dont le regard a chassé depuis quelques heures les volutes de folies et les étincelles métalliques Lair de rien, dans son esprit navigue encore les quelques notes que sifflotait un andalou quelques jours plus tôt Non loin, les berrichons sont arrivés, ses prédictions avérées exactes, il est bien décidé à retrouver le taureau libertadien pour lui apprendre que la guerre est à leur porte
Arrivée à bon port, la montagne de muscle jette un coup dil sur la bâtisse que lAndalou sest choppé Le nez se plisse, laurait pu trouver mieux... Haussement dépaule alors que le battoir qui lui sert de main vient sabattre violemment contre le mur, pas trois fois
« Hey Hermano !! Nace tú!
Faut quon cause, y a des visiteurs dehors !! »
Sourire qui sélargit, si avec ça, il a pas réveillé une partie des voisins et le libertadien Lentement il se dirige vers la porte, louvrant dun coup dépaule, bien décidé à réveiller la loque qui a sûrement dû se mettre une race la veille Les yeux pétillants damusement balaient la pièce principal, cherchant la couche dans laquelle sera vautré son ami encore imbibé
Mais ce sur quoi les yeux tombent fige les lèvres du colosse Le sourcil se hausse alors quil trouve le taureau allongé au sol, sa longue crinière brune éparse autour de son crâne. Un frémissement traverse son échine alors que son poitrail semballe Lui qui trouvait cette journée dune légèreté enivrante se retrouve soudain avec un mauvais pressentiment
« Fab ? »
Voix vibrante alors quil sapproche du forgeron Les yeux se plissent et le regard sembrase alors que le corps ne frémit pas dun pouce tandis quil le rejoint Azur qui retrouvent la glace alors quun poids soudain sabas sur son corps. Sans réfléchir une main senvole et vient sabattre violemment sur la joue burinée Le claquement résonne dans la pièce soudain silencieuse. Colosse qui déglutit de voir la tête bouger sans réaction
« Hermano déconne pas ! », seconde baffe qui sabat alors quil pose un genou à terre et que sa voix monte dun cran.
« El toro ! Qué pasa ?
Nace tú! »
Froid glacial qui vient simmiscer dans le ventre de la montagne de muscle penchée sur le libertadien Un frisson traversant à nouveau son échine alors quil regarde les émeraudes autrefois si brillantes et qui désormais paraissent si ternes Insidieusement, linfos fait son chemin, comme un bon coup de genou dans lestomac. Les paupières clignent par trois fois, pour chasser les images qui viennent sincruster dans son esprit dans sa mémoire
Souffle qui se coupe alors que le Colosse Diabolique percute quune nouvelle fois la Muerta vient de frapper Les forces quittant son corps pour lobliger à se rattraper juste au-dessus de la tête de lAndalou. Les mâchoires se crispent alors que la douleur remonte jusquà sa cervelle, comme une puissante envie de vomir qui vient créer une boule énorme dans sa gorge
« Déconne pas ltaureau Cpas lmoment Réveille toi ! »
Poings puissants qui sabattent de toutes leurs forces de part et dautres du crâne espagnol, peu importe la douleur qui traverse ses membres Peu importe labsence dâme quil peut avoir. Cest une vague de douleur et de souvenir qui traverse tout son être alors quil percute avec violence le bois qui recouvre le sol Tournoiement de folie qui se dessine, tripes qui se nouent alors quil se redresse, se laissant retomber sur ses talons, le regard vide, inexpressif, accroché à celui de lhomme quil aimait à appeler son frère Les mâchoires se crispent, se serrant spasmodiquement
« Puta de vida »
Murmure qui séchappe entre ses dents serrées Lentement il se penche, ses bras se glissant sous le corps de lAndalou Lun sous ses épaules, lautre, sous ses genoux, et dun coup de rein, il se redresse, soulevant la dépouille de son défunt ami Un masque de colère froide vient figer ses traits, le regard se durcissant à vue dil alors quil se dirige vers la sortie, serrant le corps contre son torse puissant Chaque pas, chaque battement de cur vient lui rappeler un souvenir avec cet homme quil porte
Il le revoit arriver en Gascogne, crinière au vent avec lEllias et la troupe qui formerait les bases de larmée avec lui LAndalou fier de son appartenance à libertad et au bagou espagnolien qui résonne étrangement à son oreille.
Il le revoit auprès dApolonie, son autre, lors de son retour Affirmant un lien quil naurait pas soupçonné avoir avec ce taureau
Lentement il sort de la bâtisse, le ciel qui lui paraissait dun bleu éclatant lorsquil est arrivé lui semble désormais dune teinte blafarde Les larmes aux yeux, il revoit défiler devant lui toutes les années passer auprès du libertadien, faisant frémir son échine alors que certains passant sarrêtent devant cette montagne de muscles qui supportent le corps sans vie de son compagnon darmes et ami
Retour en Périgord
Retour sur les nuits et les jours passés tout les deux à créer des stratégies plus acadabrantesque les unes que les autres
Retour sur les partages de doutes, de visions, de Passion. Une Lune, Un Soleil Deux liens, deux femmes qui les relient sans quil sen aperçoive
Retour à cette nuit où le sang à couler pour venger une enfant Où cest landalou qui la forcé à se relever pour rejoindre la carriole et les soins qui ly attendaient
Aujourdhui cest lui qui emmène son corps Aujourdhui cest lui qui doit supporter le poids dun Andalou inanimé Aujourdhui, cest lui qui doit accepter la disparition
Sans quil sen rende compte, il hèle un gamin, lui aboyant dessus de trouver du vélin et de lencre, sans quoi il le transformait dans la foulée en pâté pour cabot Le tout balancé dune voix glaciale et accompagné dun regard de folie à létat pure Il ne faut que quelques secondes au colosse pour obtenir ce dont il a besoin
Corps abandonné délicatement, comme la plus précieuse des marchandise, au fin fond dune carriole alors quil griffonne à tout allure sur les vélins
Quelque part, à Loches
Ombre dans les ombres, une silhouette se promène Seul le claquement de ses bottes renforcées pourrait le trahir, mais elles servent surtout à prévenir les tire-laines et autre brigands de bas étages que cest un homme darme qui marche sur leur territoire Main gauche négligemment déposée sur la garde de son épée, cest un colosse détendu qui se promène dans les ruelles tourangelles.
Le sourire sétire sur les lèvres du de Nerra dont le regard a chassé depuis quelques heures les volutes de folies et les étincelles métalliques Lair de rien, dans son esprit navigue encore les quelques notes que sifflotait un andalou quelques jours plus tôt Non loin, les berrichons sont arrivés, ses prédictions avérées exactes, il est bien décidé à retrouver le taureau libertadien pour lui apprendre que la guerre est à leur porte
Arrivée à bon port, la montagne de muscle jette un coup dil sur la bâtisse que lAndalou sest choppé Le nez se plisse, laurait pu trouver mieux... Haussement dépaule alors que le battoir qui lui sert de main vient sabattre violemment contre le mur, pas trois fois
« Hey Hermano !! Nace tú!
Faut quon cause, y a des visiteurs dehors !! »
Sourire qui sélargit, si avec ça, il a pas réveillé une partie des voisins et le libertadien Lentement il se dirige vers la porte, louvrant dun coup dépaule, bien décidé à réveiller la loque qui a sûrement dû se mettre une race la veille Les yeux pétillants damusement balaient la pièce principal, cherchant la couche dans laquelle sera vautré son ami encore imbibé
Mais ce sur quoi les yeux tombent fige les lèvres du colosse Le sourcil se hausse alors quil trouve le taureau allongé au sol, sa longue crinière brune éparse autour de son crâne. Un frémissement traverse son échine alors que son poitrail semballe Lui qui trouvait cette journée dune légèreté enivrante se retrouve soudain avec un mauvais pressentiment
« Fab ? »
Voix vibrante alors quil sapproche du forgeron Les yeux se plissent et le regard sembrase alors que le corps ne frémit pas dun pouce tandis quil le rejoint Azur qui retrouvent la glace alors quun poids soudain sabas sur son corps. Sans réfléchir une main senvole et vient sabattre violemment sur la joue burinée Le claquement résonne dans la pièce soudain silencieuse. Colosse qui déglutit de voir la tête bouger sans réaction
« Hermano déconne pas ! », seconde baffe qui sabat alors quil pose un genou à terre et que sa voix monte dun cran.
« El toro ! Qué pasa ?
Nace tú! »
Froid glacial qui vient simmiscer dans le ventre de la montagne de muscle penchée sur le libertadien Un frisson traversant à nouveau son échine alors quil regarde les émeraudes autrefois si brillantes et qui désormais paraissent si ternes Insidieusement, linfos fait son chemin, comme un bon coup de genou dans lestomac. Les paupières clignent par trois fois, pour chasser les images qui viennent sincruster dans son esprit dans sa mémoire
Souffle qui se coupe alors que le Colosse Diabolique percute quune nouvelle fois la Muerta vient de frapper Les forces quittant son corps pour lobliger à se rattraper juste au-dessus de la tête de lAndalou. Les mâchoires se crispent alors que la douleur remonte jusquà sa cervelle, comme une puissante envie de vomir qui vient créer une boule énorme dans sa gorge
« Déconne pas ltaureau Cpas lmoment Réveille toi ! »
Poings puissants qui sabattent de toutes leurs forces de part et dautres du crâne espagnol, peu importe la douleur qui traverse ses membres Peu importe labsence dâme quil peut avoir. Cest une vague de douleur et de souvenir qui traverse tout son être alors quil percute avec violence le bois qui recouvre le sol Tournoiement de folie qui se dessine, tripes qui se nouent alors quil se redresse, se laissant retomber sur ses talons, le regard vide, inexpressif, accroché à celui de lhomme quil aimait à appeler son frère Les mâchoires se crispent, se serrant spasmodiquement
« Puta de vida »
Murmure qui séchappe entre ses dents serrées Lentement il se penche, ses bras se glissant sous le corps de lAndalou Lun sous ses épaules, lautre, sous ses genoux, et dun coup de rein, il se redresse, soulevant la dépouille de son défunt ami Un masque de colère froide vient figer ses traits, le regard se durcissant à vue dil alors quil se dirige vers la sortie, serrant le corps contre son torse puissant Chaque pas, chaque battement de cur vient lui rappeler un souvenir avec cet homme quil porte
Il le revoit arriver en Gascogne, crinière au vent avec lEllias et la troupe qui formerait les bases de larmée avec lui LAndalou fier de son appartenance à libertad et au bagou espagnolien qui résonne étrangement à son oreille.
Il le revoit auprès dApolonie, son autre, lors de son retour Affirmant un lien quil naurait pas soupçonné avoir avec ce taureau
Lentement il sort de la bâtisse, le ciel qui lui paraissait dun bleu éclatant lorsquil est arrivé lui semble désormais dune teinte blafarde Les larmes aux yeux, il revoit défiler devant lui toutes les années passer auprès du libertadien, faisant frémir son échine alors que certains passant sarrêtent devant cette montagne de muscles qui supportent le corps sans vie de son compagnon darmes et ami
Retour en Périgord
Retour sur les nuits et les jours passés tout les deux à créer des stratégies plus acadabrantesque les unes que les autres
Retour sur les partages de doutes, de visions, de Passion. Une Lune, Un Soleil Deux liens, deux femmes qui les relient sans quil sen aperçoive
Retour à cette nuit où le sang à couler pour venger une enfant Où cest landalou qui la forcé à se relever pour rejoindre la carriole et les soins qui ly attendaient
Aujourdhui cest lui qui emmène son corps Aujourdhui cest lui qui doit supporter le poids dun Andalou inanimé Aujourdhui, cest lui qui doit accepter la disparition
Sans quil sen rende compte, il hèle un gamin, lui aboyant dessus de trouver du vélin et de lencre, sans quoi il le transformait dans la foulée en pâté pour cabot Le tout balancé dune voix glaciale et accompagné dun regard de folie à létat pure Il ne faut que quelques secondes au colosse pour obtenir ce dont il a besoin
Corps abandonné délicatement, comme la plus précieuse des marchandise, au fin fond dune carriole alors quil griffonne à tout allure sur les vélins
Citation:
« Rendez-vous au palazzo pour ceux qui veulent
El Toro nest plus »
« Rendez-vous au palazzo pour ceux qui veulent
El Toro nest plus »
Mots qui dansent devant ses yeux alors quil ordonne au gamin daller planter lun des mots sur la porte du nid dvipère et de courir à toute allure chez lui pour en accrocher un à tout les pigeons quil peut pour quils rejoignent qui de droit Tandis que sans perdre de temps, il lance son convoi en avant dun claquement sec de la langue .
Et alors quil mène le corps du libertadien jusquà lendroit où il doit être Il a le temps de penser, de réfléchir Perdu dans ses pensées, il ne fais guère attention aux personnes quil peut croiser, ne pensant quà celui qui siège dans son dos Il pense à toutes les confessions quil na pas faite.
Un amitié sincère entre deux hommes sans quaucuns nen parlent ouvertement à lautre
Un lien fraternel qui lie deux guerriers dans le sang et la sueur des combats
Les jours ont passé sans quil ne sen soit rendu compte
Les lieues ont défilé sous eux sans quil ny fasse attention
Et lentement, dans ce quartier mal-fréquenté de Paris, il vient rendre son dernier hommage à lhomme qui a été plus quun frère pour lui Embrassant son poing serré, un dernier murmure sélève avant quil naille frapper contre les grilles du palazzo
« Adiós mi hermano, buen viaje...
Salude el para mi...
Viva la muerta »
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"Pour toujours... Et à jamais."
Zoko & Fablitos