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[RP] Traversée poitevine.

Nessty
[Poitiers, à la croisée des chemins]


Nessty était arrivée le matin même à Poitiers, ville qu'elle connaissait déjà. Ses souvenirs relatifs à l'accueil et à l'animation étaient mitigés, peut être dus au fait de son aversion pour les capitales trop souvent désertes ou peut être dus à ses passages plus que furtifs. Ce n'était pas aujourd'hui non plus qu'elle allait en parcourir les ruelles de long en large. La donzelle n'avait personne à voir en ces lieux et attendait encore moins que l'on vienne la voir. Elle s'installa donc comme à son habitude en taverne pour profiter de la douce chaleur de l'âtre. Décacheter les dernières missives en écartant spontanément les mauvaises nouvelles, commander un déjeuner à une la servante derrière son comptoir, déguster la seule et unique chopine de bière qu'elle s'accorderait de la journée... Une journée qui s'annonçait somme toute comme toutes celles des dernières semaines. Les jointures de ses doigts roidis pas la froidure et l'humidité d'une longue nuitée sur les routes se détendirent et reprirent couleur sous l'effet des flammes qui crépitaient gaiement dans la cheminé. Les paupières de la belle se fermaient doucement dans cet environnement serein et sans fréquentation à cette heure. La lassitude et le bien être l'entrainaient au loin, dans ce passé qui était le sien parmi les siens.


Elle sortit de sa torpeur à l'arrivée de quelques voyageurs dont deux jeunes femmes, une rouquine à la crinière de sauvageonne et l'autre... aucun terme ne vint instantanément à l'esprit pour décrire ce qu'elle voyait là. Nessty omit dans sa présentation de donner dans un premier temps son lieu de résidence, trop échaudée par ses dernières expériences de voyageuse hors de sa contrée.

Enchantée dame Extraelle et... dame Erzebet.

Extraelle... n'était ce point là le nom de la dame dont cet ami lui avait fait part dans une missive ? Il était vrai que Nessty avait eu durant son long périple peu le temps, malgré sa foison de scribouilles, de s'enquérir de la santé de ce niortais exilé dans un monastère à l'autre bout du Poitou. Elle sentit toute fois sa gorge se nouer à l'idée de demander des nouvelles de celui qu'elle avait laissé partir, blessé, de La Rochelle. Malgré le contrejour imposé par l'emplacement de son siège, la gueuse devina en la rouquine une fort belle femme au caractère indéniablement d'acier. Le coquin avait toujours aussi bon goût et ne se laisserait donc jamais effaroucher par quelconques difficultés ! Nessty sourit à cette pensée et engagea la conversation sans retrait ni grandes formalités avec celles qui semblaient être plus que complices, gardant toujours un oeil prudent sur l'autre donzelle, l'emplumée aux colliers douteux. Hum, avec un peu d'imagination devant les coups de crocs lancés par cette dernière, l'idée d'une poule avec des dents lui restera à jamais en mémoire. Des personnalités franches au vocabulaire acéré, voilà de quoi attiser la curiosité et l'entrain de l'impétueuse niortaise


Les chopines s'alignaient autant que les breuvages aqueux plus que douteux, les langues se déliaient et se familiarisaient sous l'effet de l'ivresse et de l'ambiance bonne enfant qui s'instauraient sans peine entre les pictaves et les voyageurs. Un ambassadeur angevin parvint tout de même à somnoler paisiblement au milieu de ce poulailler caquetant. Allez savoir par quelle magie ! Cette taverne regroupait pourtant là les plus impétueuses poitevines de tout le comté et dire que les murs en tremblait parait être inutile. Une Extraelle rousse, une Erzebet noire, une Néférouré blonde, une Nessty brune réunies en un lieu et l'on obtient non l'un de ces beaux arc-en-ciels qui font saliver tous les sieurs mais bel et bien de quoi effrayer les plus timorés !


Soudain, Nessty sursauta. Elle n'eut point le temps de réajuster quelques mèches folles échappées de son chignon ou de se pincer les joues afin qu'une couleur rosée masque sa fatigue que Mac faisait déjà son entrée, toujours aussi magistral tant dans les gestes que par la prestance que lui donnait ses vêtements rouges. Le bougre était sorti de sa retraite thouarsaise et se rendait en ses champs niortais alors qu'elle même venait de quitter Niort pour se rendre à Thouars... Le comble du hasard leur permit de se retrouver à mi-chemin.


"Nous devons nous y habituer: aux plus importantes croisées des chemins de notre vie, il n'y a pas de signalisation." (Ernest Hemingway)


Au moment de se séparer pour reprendre chacun son chemin dans des directions opposées, Extraelle confia sa jeune amie trémouillaise à Nessty. Celle qui avait le plumage et le ramage des plus chatoyants, sans oublier le toupet qui la coiffait, commençait bien à plaire à la gueuse voyageuse et elle accepta avec plaisir de partager la route avec cette emplumée d'Erzebet.

Après les courtoisies de rigueur et quelques bonnes recommandations afin que Nessty puisse se repérer dans une ville inconnue pour elle, voilà qu'arrivèrent des consignes précieuses qui l'aideraient à oeuvrer malicieusement avec ce frère des plus chiants. En guise de gratitude à cette complicité féminine naissante et fort plaisante, Nessty s'engagea sans contrainte à prendre soin de cet homme dont elle ne connaissait que le nom et le sceau de prévôt sur ses nombreuses demandes d'autorisation. C'est donc toujours avec le même entrain, cela va s'en dire, et riche de nouveaux arguments, qu'elle s'empressa de tailler sa plume pour la noyer jusqu'à son aube dans un encrier avide.

Citation:

Sieur Chuichian,

Vous m'avez octroyé un seing que je porte à mon sein tant cela m'apporte émoi. Devant destrier déjà piaffant d'impatience en capitale, je vous annonce en toute indécence mon départ imminent et nocturne pour aventures à Thouars. J'userai ainsi jusqu'à épuisement de la lance que vous avez mis si généreusement entre mes mains innocentes.

Mon autorisation arrivant à échéance le 13ème jour de novembre 1456, c'est à dire demain, je pourrai délicieusement conclure mon voyage au pays de la décadence avec une régalade de calva et de chouchen que je vous offrirai afin de mieux vous mener à l'ivresse à mes côtés. Je saurai également user et abuser de mes atouts et atours dans une alcôve de la Tulipe Noire comme recommandé par votre chère soeur, mon regard dans le votre, afin de solliciter une prolongation de votre doux cachet.

Fait à Niort, dans la nuit du 12ème au 13ème jour de novembre 1456

Nessty
[HRP : ouais, j'ai pas résisté à l'éditer ici]



Nessty ne put contenir un sourire malicieux lors de l'envol de son piaf qui la précéderait de seulement quelques heures. Se grattant le chignon, en maudissant toujours autant les poux du Poitou, elle conclut pour elle même par ces mots :

Bah, il va faire comment quand je partirai d'ici celui là ? Va s'sentir en vacances... Tsssss puis m'donner le minimum quand j'demande le maximum, c'est bien un couillu ça... Mouais...
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Kissiou
[ La Trémouille, soir du départ]

Aux premières obscurité de la nuit, le soleil s'endormant à son tour frôlés par le doux visage de la lune, Kissiou sortit de la taverne avant de prendre la route, en attendant son acolyte amie Chiquette sorte pour partir elle se laissa glisser contre le mur du bouge et s'assit dos contre celle-ci en mangeant une pomme volait à l'intérieur héhé pour ne pas perdre ses bonnes habitudes, elle était déçue de son voyage a LT pensant voir quelques Tremouillois, mais pas l'ombre de leurs têtes... soudain l'atmosphère fit résonance d'un doux vacarme de silence la faisant ramener au pourquoi elle était là, Ducho et sa vie a Thouars et a quelques moment passé avant son départ de Thouars, elle savait que c'était le début d'une histoire et pourtant elle fuyait..

Combien de jour, combien de nuits a encore attendre qu'elle daigne accepter ses envies et enfin répondre au siennes. De lui secrètement elle se languissait nuits et jours, ses taquineries, ses anneries mais surtout leurs passions plutôt étrange, il faisait depuis a lui tout seul ses délices.. Mais balayée par le vent elle ne faisait qu'au contraire s'éloigner de lui tel un navire emporté par la houle. Elle désirait pourtant m'arrimer a son port et se noyer aux plaisir de l'amour..
Kissiou réfléchit, soupira et baissa la tête la releva un regard par-ci un autre par là, un léger petit rictus et encore un soupir, un soupire de bonheur qui l'encourageait malgré tout a se laisser lentement guider.

Elle prit son courage alors a deux mains jeta ce qui restait de son fruit et farfouilla dans sa besace pour y sortir une lettre qu'elle avait reçu la veille.. elle la relut la gorge serrée et le coeur gros, elle tourna ensuite celle ci pour répondre a ce fameux chasseur. La plume entre ses doigts elle se lança alors à dévoiler enfin ce qu'elle se refuser d'admettre..


Citation:
Ma cher Trombine,

A l'heure où je t'écris l'obscurité de la nuit est déjà présente, je suis a La Trémouille et Chiquette et moi allons prendre a nouveau la route..
Assise dans une ruelle je me prend l'envie de t'écrire, t'écrire pour te dire une bonne fois pour toute mes ressentis et arrêter d'éviter le sujet, ce sujet qui t'agace et dont tu as essayés de me faire sortir les vers du nez plus d'une fois sans trop de succès.

Alors donc je t'écris enfin ce que je pense a ce moment là. Au départ, je ne savais pas vraiment ce qu'il y avait entre nous, je ne savais pas quel sentiment dominait cette relation, ce mélange de mystère et d'incertitude, ces drôles de rituels et d'habitudes comme ces jeux involontaire du chat et de la souris qui ce sont installés entre nous et malgré nous et nos dires une grande amitié a débutée, par la suite deux vies entremêlées, entre amour et amitié, des désirs inavoués, des envies inassouvies, des absences rythmées par des retrouvailles hésitantes par ces manques déroutant..
C'était le jour et la nuit, la peur de le dire, a cause des doutes, des incertitudes, et de fierté.. Jusqu'à ce jour où l'un d'entre nous c'est a dire toi, a pu comprendre, assumer, et décider de ce qu'il y avait vraiment.

Depuis étrangement je suis en manque permanent de ta présence, quand je pense a toi, ma peau me brûle privée de caresses. Je m'étais promis de ne jamais faillir, de ne jamais m'attacher pour ne jamais perdre, mais les besoins de la vie reprennent sans qu'on puisse les contrôler se foutant de nos souffrances, cette envie est bien là, et je la traîne douloureusement..

Oui, j'ai beau dire que je suis d'une méfiance et d'une arrogance acharnée, envers la gente masculine, le sexe opposé, avec qui je ne fais que passer du bon temps sans me soucier de quoique ce soit mais même si mon apparence était celle d'un glaçon et te dire que je ne te supportait pas tu as quand même su découvrir dans mes yeux d'insolente, le mystère qui s'y caché..

Si tu n'as pas confiance en moi sois confiant alors en ces mots, qui sont pour moi difficile a exprimer alors je les couchent sur ce bout de papier
T'es un amour en moi, ma foi, t'es ma hantise de joie, t'es une douleur aussi.. mais je la fait taire, je me laisse aller difficilement à l'espoir pour qu'un jour à mon réveil enfin je saurai te dire ce que je ressens et prononcer ce mot sans crainte et sans gêne..
J''aimerais aussi te dire que rien ne me fait fuir et pourtant c'est le cas car c'est ce que je fais, mais malgré ça ton absence me pèse et cette situation me brise, je ne sais comment agir.
Mais ce que je sais c'est que le cortège de ma vie après mon retour a tes côtés pourra commencer, affinité, complicité, joie, douleur, jalousie, détresse et l'épée mortelle de celle qui oseront s'y mettre en travers.

Je pense que tout ça tu le sais déjà, tu sais ce que je ressent a ton égard, finalement tu me connais plus que je ne le pensais, mais le faites que tu le sache simplement je croyais que cela suffisait mais ça ne fait mettre qu'une distance entre nous, alors compte tenu de la situation je ne peut te dire de ma magnifique voix mélodieuse que je t'aime mais je te l'écris..

La Fauve.


Sa lettre fini un instant devant ces yeux, un regard hésitant sans relire ses mots pour une fois choisi par son cœur, un combat a nouveau dans sa tête, s'avouer vaincu? garder sa fierté? elle soupira froissant sa lettre dans sa main, mais repensant a une certaine discution qu'elle eu il n'y a longtemps avec une amie elle défroissa le papier lentement et décida de l'enrouler correctement et l'envoya avec son faucon avant de ne rechanger d'avis, une angoisse comme un regret parcouru son être regardant son rapace disparaitre dans le ciel sa lettre avec.
Kissiou se releva aussitôt il se faisait tard il était temps de prendre la route et Chiquette n'était toujours pas ressortit elle rentra donc a nouveau dans la taverne et là sous ses yeux la donzelle les bras croisés sur la table et sa bouille posé dessus roupillait devant une dizaine de chopes vide, un soupire ironique en la regardant elle s'avança, lui colla une ptite taloche pour la réveiller puis l'attrapa par le bras et l'enmena sans même lui laisser le temps d'ouvrir les yeux a l'extérieur où elle la jeta dans la brouette..


Erf saleté de gosse j't'attend moi depuis, tu manque rien pour attendre toi.. demain c'est toi qui pousse.. grumpflbl
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Extraelle
[Poitiers. Matinée, à l'auberge]

La thouarsaise avait bel et bien fait irruption dans la chambre de Mac au matin, mais c'était pour la trouver déserte. Bon, c'était au moins bon signe, le bougre avait retrouvé la santé. Elle avait hésité à partir à sa recherche, mais la fatigue du voyage aidant, avait décidé de reprendre des forces et avait demandé à prendre un bain.

Pendant que les deux filles de l'aubergiste remplissaient le baquet d'eau fumante, elle ôta ses bottes avec un soupir de satisfaction, puis retira ses vêtements boueux pour les confier à la blanchisseuse.
Lorsque les femmes l'eurent laissée seule, elle se défit de ses sous vêtements et se laissa glisser dans l'eau chaude et mousseuse avec délice. Son corps meurtri par les longues chevauchées de ces derniers jours se détendait, et elle se laissait aller à cette douce ivresse. C'était donc ça, un bain chaud. Un plaisir dont on ne pouvait plus se passer une fois qu'on y avait goûté...

Elle se savonna longuement, frottant doucement chaque parcelle de son corps, puis resta de longues minutes immobile, savourant l'instant. Elle finit tout de même par sortir de l'eau, naïade au corps gracile et musclé, à la silhouette presque parfaite si on omettait une vilaine marque de brulure qui lui lacérait le dos, depuis l'omoplate jusqu'à la naissance des reins.
Elle se sécha, et alla s'étendre nue sous les draps. L'odeur de Mac était encore présente et elle enfouit son visage dans les oreillers pour s'imprégner de lui. Elle s'endormit presque aussitôt, emportant son image dans un rêve où il était question d'yeux noirs, mais aussi de plumes et d'un regard de braise.

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Extraelle
[Poitiers. Soirée de retrouvailles]

Le soir, elle retrouva la pétillante gitane et poussa la porte d'une taverne pour reconnaître avec stupeur sa belle amie niortaise, Néféroure la blonde, qu'elle avait vue plusieurs fois à Thouars. Les deux jeunes femmes se retrouvèrent avec chaleur. Celle-ci était accompagnée d'une superbe brune impétueuse dont Extraelle, avant même qu'elle se ne soit présentée, avait deviné l'identité. Elle l'observa avec curiosité pendant quelques minutes, mais l'atmosphère se détendit rapidement alors que fusaient les rires, les traits d'esprit et les quolibets, et que les chopines vides s'entassaient sous l'oeil goguenard de la tavernière. Les voyageuses se rendaient à Thouars, et elle leur avait parlé de son village avec chaleur, de sa taverne, de son frère, même si elle savait bien que l'attachement qu'elle éprouvait pour ce patelin perdu serait difficilement partagé.

Puis, Mac fit son entrée, et elle ne sut que faire. Il y avait cette lettre étrange, qui savait dans quel état d'esprit il était... elle ne voulait pas demander d'explications ici, devant tout ce monde et surtout son ancienne flamme qui d'ailleurs se précipitait sur lui pour le saluer. Elle se raidit en voyant Nessty et Mac rire ensemble, découvrant une sensation nouvelle et troublante, la jalousie, mais resta impassible. Puis il vint vers elle et la regarda avec intensité, mais lui aussi semblait emprunté, et il se montra encore plus perturbé en découvrant Erzébet à ses côtés. Les présentations faites, ces deux-là ne tardèrent pas à montrer les dents, et plus le brun paraissait jaloux, plus la malicieuse tsigane prenait un malin plaisir à lui donner des raisons de l'être, jetant regards de velours et sourires effrontés à la thouarsaise qui s'amusait de ce combat entre un coq ombrageux et une poule flamboyante.

Elle jetait de temps à autre un regard à Mac qui n'avait d'yeux que pour la belle Romni, semblant sans cesse sur le point de se jeter sur elle pour l'étrangler, et le maudissait intérieurement d'être aussi impossible, de ne pas rire avec elles, de ne pas la prendre dans ses bras, de ne pas voir enfin que tout ceci n'était qu'un jeu.

N'y tenant plus, elle finit par se lever pour l'embrasser mais il la repoussa. Elle sortit alors de la taverne, excédée. Elle n'avait jamais changé pour un homme, et ce n'était pas maintenant qu'elle le ferait. Il ne comprenait pas qu'elle était ainsi et qu'elle le serait toujours, libre en pensées et en actes, provocante et sans tabous. Elle lui avait dit qu'elle l'aimait, n'était-ce pas suffisant ? Voulait-il l'enfermer dans un amour exclusif et fusionnel pour l'empêcher d'être elle-même, faire d'elle une autre femme modelée sur ses désirs ? Il n'en était pas question ! Elle fulminait ainsi en silence, arpentant d'un pas nerveux la sombre ruelle, mais même en cet instant elle savait qu'elle ne pouvait renoncer à lui, et enrageait de sa propre faiblesse.

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Mac_hyavel
C’était le jour où elle devait revenir, où elle devait venir le chercher, où ils devaient enfin se retrouver. Combien de fois avait il imaginé la scène ? Lui la prenant dans une folle étreinte, les regards des autres ne se tournant que vers eux, envieux que tant de passions, de bonheur et d’amour puisse être possible. Elle devait être là dedans, dans la première taverne qui s’offrait aux voyageurs, Mac Hyavel commençait à la connaître, sa soif de tavernes ne semblait jamais être satisfaite. Il n’espérait qu’une chose en allant en direction de ce lieu d’un pas se voulant calme, mais de plus en plus rapide : que cette gitane ne soit pas là pour lui rappeler à ses mauvais souvenirs.
Le cœur bâtant, priant Dieu que ces retrouvailles se fassent comme il le voulait ou presque, il ouvrit la porte pour humer quelque peu l’air humide d’une taverne où, par crainte de la fraîche bise, les fenêtres restaient closes. Elle était là, aussi belle que dans ses rêves, elle n’était pas seule : avec elle y avait également Nessty et Neferoure (qui s’en alla peu après son arrivée). Cette soirée s’annonçait des plus agréables, entre amour et amitiés, présent et souvenirs communs.


Naaaan c’est lui Mac ?


Accent chantant, pas de doute c’était elle, elle l’avait raccompagnée, de nouveau sur ce maudit canasson, qui l’avait rendu malade physiquement de par la nuit, et qui l’avait rendu malade mentalement, de par les étreintes qui n’avaient pas manqué de s’être faites entre les deux femmes au long de l’aller et du retour de La Trémouille, Mac reporta son attention sur la douce et splendide Extraelle, espérant y voir du réconfort. Au lieu de ça elle lança à la gitane un regard des plus enflammés et lui répondit à demi mot, dans un souffle, presque dans un soupire de satisfaction « oui c’est lui ». Cette scène, diamétralement opposée à ce qu’il avait espéré lui fit travailler ses glandes salivaires, un peu comme lorsqu’on boit trop vite de bière d’un coup.
Puis Extraelle se leva et alla vers lui, mais pour jouer la comédie sans nul doute, pour lui faire croire qu’elle l’aimait toujours, pour mieux s’amuser de lui.
Très vite cette intuition se confirma, les deux femmes ne faisant que se chuchoter des choses, soit pour mieux se moquer de lui sans nul doute, soit pour se pencher afin de mieux sentir leur propres corps s’approcher dans une lente non étreinte, l’espace n’étant créé que pour mieux profiter de ce plaisir pervers. De temps à autres il entendait quelques phrases comme « mais on va finir par le rendre fou », l’autre, l’être aimé répondant d’un ton méprisant « bah, fou il l’est déjà ». Il n’en pouvait plus, il demanda à Extraelle si elles voulaient le rendre fou de jalousie ; elle lui répondit d’un baiser se voulant passionné, mais pour Mac Hyavel, cela ne voulait rien dire, peut être était ce juste une partie du jeu, le permettant de le rendre plus docile, lui permettant de mieux supporter ces simulacres d’étreintes, ce jeu érotique qui s’établissait entre les deux femmes. Qu’elle était la suite du programme ? L’obliger à assister en direct à leurs ébats sans rien pouvoir faire ? Les regarder prendre leur plaisirs mutuels attaché sur une chaise ? Non il ne pouvait accepter ou tolérer une telle chose, il ne répondit pas à ce baiser, ce qui sembla énerver Extraelle. Mais là encore qu’est ce que cela voulait dire ? Si au départ c’était de la comédie, comédie cela continuait à être.
Puis elle revint, pris sa pipe, tira quelques bouffées… pendant ce temps Mac Hyavel ruminait ses sombres pensées au plus profond de lui-même, une fois seulement il se risqua un regard éclair en direction d’Extraelle, c’était pour constater ce regard déjà entraperçu en direction de la gitane, oui elle était belle, beaucoup plus que lui soit mais bon.
Elle repartit de nouveau, colère de la gitane s’effarouchant de son comportement, non mais et après il devait faire comme si rien ne se passait entre elles ?
Il voulait essayer de recoller les quelques morceaux du vase qui s’était brisé en milles petits éclats dans toutes les directions, il s’approcha d’Extraelle, mais la gitane ne le laissa pas faire, le repoussant sans arrêt, s’interposant constamment entre lui et son amour, telle une amante défiant le seul pouvant encore faire quelque chose contre son bonheur, preuve supplémentaire, lorsque finalement, il réussit à chuchoter à la dame de ses pensées un rendez vous en taverne à cote pour pouvoir parler aisément,Erzebet chuchota (encore) quelque chose à l’oreille de la dame, qui lui répondit dans un murmure sensuel « tu n’as rien à craindre de lui, il est l’ombre, tu es la lumière ». Que faisait il le plus mal dans cette phrase ? Le fait qu’elle se moque de lui impunément, le comparant à une ombre ? Où plutôt le fait qu’elle, gitane à peine rencontrée n’avait rien à craindre de lui, lui qu’elle avait déjà fait souffrir, et qui avait l’air de prendre un malin plaisir à enfoncer et tourner le couteau dans la plaie, goûtant le sang de l’homme en plongeant son regard dans lui, puis pansant et léchant ses plaies, tel chat jouant, profitant d’une souris qui s’était aventurée trop loin, cherchant à se distraire comme il le peut, profitant de chaque instant d’agonie et de couinement du rongeur à travers ses griffes déchiquetant plus que ne coupant, rendant ainsi la souffrance plus insupportable.
Elle arriva dans la taverne peu après lui, prenant probablement le temps d’embrasser la gitane qui avait su remplacer Mac dans son cœur, si toutefois il avait pénétré un jour, afin de mieux jouer cette comédie qu’elle jouait parfaitement il faut dire.

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Cultivateur de paradoxe




La réflexion est l'affaire des miroirs
Extraelle
[Poitiers. Le même soir]

Extraelle commençait à frissonner dans la nuit froide et humide de Poitiers, quand une pensée soudaine traversa son esprit, pour la glacer encore davantage. Elle venait tout bonnement de laisser Mac avec son ancienne amante dans cette taverne, et qui plus est furieux contre elle. Mais avait-elle donc perdu l'esprit ? Elle se précipita aussitôt à l'intérieur, et la chaleur moite de l'établissement la saisit à la gorge. Bien entendu, la brunette n'avait pas perdu de temps, et minaudait, penchée sur son homme, lui racontant Dieu sait quoi. Dire qu'elle avait failli, l'espace d'un instant, la trouver sympathique...
Elle retourna s'asseoir, maugréant contre cette soirée qui ne se passait décidément pas comme elle l'avait imaginée, et observa sa rivale en silence. Charmante, pleine d'esprit, le décolleté avantageux... l'enfer en jupons. Elle nota cependant avec satisfaction que Mac s'était totalement désintéressée de la pécore, pour essayer de se rapprocher d'elle, gêné en cela par Erzébet qui s'étalait ostensiblement sur sa chaise en redoublant de provocations.

Une négociation débuta à voix basse entre elle et la gitane, pour savoir si Erzé poursuivait sa route avec eux, ou accompagnait les deux niortaises jusqu'à Thouars. Extraelle ne savait que faire: elle n'avait pas envie de se séparer de son amie, mais les yeux noirs de Mac lui disaient qu'il valait mieux qu'ils se retrouvent un peu seuls. La malicieuse tsigane l'avait compris aussi, et lui glissa que c'était mieux ainsi, car sinon elle n'allait pouvoir s'empêcher de rendre le pauvre homme complètement fou.
Elle réfléchit un moment. Ainsi, elle devait faire un choix, à nouveau, entre deux êtres qu'elle aimait. Ou plutôt entre l'homme qu'elle aimait et sa liberté à laquelle elle tenait par dessus tout. Et s'il prenait ensuite l'envie à Mac de jalouser Kissiou, ou Cali, ou un autre de ses amis ?
Elle regarda la Romni, songeuse. Qu'elle était belle et lumineuse... Elle vivait chaque jour comme si c'était le dernier, au mépris des conventions. Elles étaient si complices, déjà, elles aimaient rire et se comprenaient à demi-mots. Son regard se posa ensuite sur Mac. Tempérament sombre et orageux, intérieur, perdu dans ses obsessions. L'ombre et la lumière... La comparaison la frappa, et elle la souffla à la gitane avant de rassembler ses affaires et de suivre Mac qui lui avait donné rendez-vous pour discuter en tête à tête.

Elle le rejoignit dans un bouge non loin de là, où il l'attendait la mine sombre. Lorsqu'il leva les yeux vers elle, elle lut tant de mépris, de rage de de dépit dans ce regard, qu'elle frissonna des pieds à la tête et sentit une cinglante sensation d'angoisse lui tordre les boyaux.

Elle s'assit sur une table, adossée au mur et jambes repliées, et il lui posa une simple question: faisait-elle exprès de le rendre jaloux ?
Elle se mit alors à parler d'elle, de son passé... Sa voix rauque essayait de trouver les mots justes, de lui dire qui elle était vraiment, et à quel point elle l'aimait. Elle se livrait comme elle ne l'avait jamais fait avec aucun homme, avouant ses failles et sa faiblesse. Elle rendait les armes, épuisée de cette lutte qu'elle venait de mener contre lui et contre elle-même, ne sachant pas comment il recevait ses confessions, mais n'ayant plus rien à perdre.

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Mac_hyavel
[Toujours Poitiers, toujours la même soirée]

Quand Extraelle arriva dans la taverne, Mac Hyavel était furieux, furieux de toute cette comédie, aussi il lui posa une question simple : qu'est ce qu'elle voulait dire par ombre et lumiere? Elle lui lanca un regard à glacer le sang, lui fit des reproches, que comme quoi il l'accueuillait mal, Mac Hyavel s'expliqua alors de son comportement, de ses doutes (ou certitudes selon), elle en resta bouche bée : était ce parce qu'il avait parfaitement lu dans son jeu, ou alors car il s'imaginait des choses? Il ne le savait pas.

Elle lui parla alors pour le réconforter, d'elle, de son comportement, qu'il n'avait rien à craindre d'une telle chose, que ce n'était qu'un jeu (l'explication du tu n'as rien à craindre de lui?), que c'était lui qu'elle aimait.
Elle parlait avec force et colere, puis apres une nouvelle question de Mac Hyavel, elle le poussa fortement, en déséquilibre, il tomba à la renverse et elle en profita pour se jeter sur lui, pour une raison totalement inconnue de Mac Hyavel.


Un sieur arriva alors sur ses entrefaits, il partit en ayant une phrase bien mysterieuse, puis Mac dut lui aussi partir. Extraelle en profita instantannément pour aller voir son "amie". Ils se revirent tres peu apres, pour un temps tres bref, de nouveau en compagnie d'Erzebet qui semblait fin saoûle, pour l'aider un peu Mac lui renversa un sceau d'eau sur la tête, ce qui entraîna une colere noire d'Extraelle, décidemment cette gitane avait le don de les mettres en colere l'un contre l'autre.

Tout en ruminant ses pensées, Mac Hyavel se dirigea vers l'écurie. Lorsqu'il demanda au préposé à l'affectation des groupes (un petit bonhomme, vilain comme tout, une verrue en guise de nez) l'autorisation d'aller à l'endroit où était le cheval d'Extraelle, celui ci lui répondit d'un air faussement navré.


-Désolé, mais vous ne faîtes pas parti de ce groupe.

Puis avec un sourire moqueur :

-Peut être vous a t'elle oubliée...

Comment était ce possible? Elle avait l'intention de l'abandonner là à Poitiers? Il lui demanda de vérifier, ce que fit le monsieur. Le coeur battant à tout rompre, il envoya une lettre à la dame. Toute cette comédie, mais pourquoi?

Peu de temps apres, il recut un pigeon dans laquelle était explicitement écrit qu'elle l'acceptait dans son groupe. Il remit donc la lettre à l'homme qui, avec bien mauvaise volonté, lui laissa aller là où il voulait. Mac Hyavel contempla le cheval, se demandant ce qui s'était réellement passé sur lui entre Poitiers et La Trémouille, il lui chuchotta d'un air triste.

Si tu le savais tu me le dirai hein?

Puis, remarquant une table et une chaise, il s'asseya contre cette derniere, sortit de sa poche deux carnets : l'un petit et noir dans lequel il y avait ses poemes ("I've got a little black book with my poems in" Pink Floyd : The Wall, nobody home), et un un peu plus épais dans lequel il entassait ses idées noires. Il le soupesa : il commencait à être bien lourd.
Puis il prit sa plume et son encre et coucha sur papier les tristes idées qui trottait dans sa tête, remplissant encore un peu plus ledit carnet.

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Cultivateur de paradoxe




La réflexion est l'affaire des miroirs
Extraelle
[Niort. 13 novembre 1456]

Extraelle et Mac étaient arrivés à Niort au matin, et avaient eu le courage de visiter un peu la ville après avoir posé leurs affaires dans leur chambre d'hôtel. Le groupe s'était séparé la veille à Poitiers, Vendettal et Erzébet rentrant sur Thouars avec Nessty et Néférouré.
Pour la jeune noble, il était question d'un rendez-vous avec un jeune homme, et Extraelle avait enfin compris l'attitude étrange de son amie ces derniers jours.... Elle avait donc deviné juste. Quant à la tsigane aux yeux noirs, avait-elle succombé au charme envoûtant des deux belles niortaises, ou avait-elle voulu laisser un peu d'intimité aux deux amoureux ? Mystère... Toujours est-il qu'elle avait filé, et que la thouarsaise éprouvait un curieux sentiment de nostalgie à l'idée de perdre celle qui avait illuminé le début de son voyage. Qu'elle s'était vite attachée à elle...

Heureuse malgré tout de pouvoir enfin passer un peu de temps avec Mac, de le découvrir dans son environnement, son village, même s'il ne semblait plus s'y sentir vraiment chez lui. Il avait semblé soulagé de savoir qu'Erzébet les quittait momentanément, et s'était montré plus tendre ensuite. Allaient-ils réussir pendant ces quelques jours à se rapprocher, après le fiasco de leurs retrouvailles à Poitiers ? Pour le moment, il semblait perdu dans ses souvenirs, et elle lui laissait le temps de se retrouver, se faisant discrète, chose qui n'était pas si facile pour elle.

Elle était d'ailleurs seule à cet instant en taverne municipale, Mac étant allé régler quelques affaires, et elle en profita pour sortir plume et parchemin et écrire à sa belle amie recluse au monastère pour y pleurer un être cher. Encore une qui lui manquait...



Citation:
Ma chère Cali,

Étonnante, très étonnante ville de Niort... Pour ainsi dire, elle est l'exact contraire de La Trémouille, ville de rires, d'agitation bruyante et bordélique.
Ici, tout est bien ordonné, classieux, exemplaire, presque trop propre. La Halle est riche et incroyable, à faire pleurer les quelques thouarsais que nous sommes qui osons nous aventurer sur la nôtre. On y croise des gens de tout bord et de tous horizons, avec la même flamme en eux, le même désir... Et pourtant, au détour des ruelles, le malaise grandit et devient palpable. Il y a ici quelque chose qui ne colle pas. Tous ces êtres intéressants qui pourraient vivre ensemble, sont cloisonnés dans leurs quartiers, en clans ou en familles, et ne sortent de leur territoire que la tête rentrée dans leur col, prête à esquiver Dieu sait quoi. Ils ne vont pas en taverne, ou si peu, pas de convivialité, pas d'envie de se retrouver, ils sont comme dans l'attente d'un miracle, ou d'un cataclysme.

Il y a ici un énorme potentiel, c'est une ville prête à exploser, et j'espère qu'elle y parviendra. Il n'y manque que quelques clowns comme nous pour mettre un peu la foire, à tel point que je me dévouerais presque pour rester, si je pouvais ramener toute ma clique thouarsaise avec moi, bien entendu...

Mac se montre attentionné et présent autant qu'il le peut, je ne sais si c'est par réelle envie ou par obligation, j'ai tant de mal à le cerner... Toujours est-il que je m'accommode très bien de ma semi-solitude, j'ai tant à découvrir ici et je retrouve avec bonheur le goût du voyage, qui, je m'en rends compte à présent, ne m'avait jamais quitté... Rassure toi, je compte bien revenir à Thouars et mener à bien mes projets.
Je te parlais donc de Mac... Quel homme étrange, à la fois passionné et distant, à la fois romantique et pragmatique... Je ne me fais guère d'illusions sur notre relation, il s'engouffre dans la moindre brèche pour mieux se faire souffrir, et tu me connais, je ne suis pas femme à inspirer aux hommes sérénité et repos de l'âme. Mais ai-je encore le choix ? Je l'aime, et nos destins sont liés irrémédiablement, même si nos âmes ne s'entremêlent pas mais se côtoient, semblant se jauger, se faire peur, et ne pas savoir comment s'apprivoiser. Je compte bien me battre jusqu'au bout, et tu sais combien je n'aime pas perdre un combat...

Je me doute, ma belle, que tu ne peux me répondre de là où tu es. Je pense sans cesse à toi, à ce que tu dois traverser. Je t'aime, prends bien soin de toi.

Extraelle

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Kissiou
Son retours de deux jours a Thouars se finissait, Kissiou devait reprendre la route avec son acolyte d'amie, celle ci était partit plus tôt mais Kiss avait préférée profiter de la présence de son chian de Prévôt une bonne partie de la nuit..
Après une soirée en taverne en la présence d'une vagabonde qu'elle aurait plutôt préférée de ne pas croiser.. une ptite gueuse aux air niais qui avait tendance que par un simple regard irritée la guerrière! mais la soirée se fini sans meurtre, sans sang ni cruche brisé malgré plusieurs provocations de sa part..
Se trouvant ensuite enfin seuls, Chui et Kiss discutèrent de tout et de rien mais surtout de jalousie et de condition, une discutions plutôt futile et taquin que sincère du moins pour elle mais elle en avait récolter certaines informations qu'elle appréciait personnellement, les conditions de son amant lui convenait parfaitement, tellement qu'ils finissèrent la soirée dans la grange du vieux par un moment d'étreinte au chaud dans la paille. Kissiou après cette agréable moment le quitta ensuite le laissant a nouveau seul et repris la route pour plusieurs jours.
Elle avait besoin de temps mais surtout de se ressourcer en prenant l'air.. Se dirigeant machinalement dans la forêt et suivant la rivière direction Niort, elle se prit a écouter l'eau qui ruisselait, cette eau au reflets d'argent par la lueurs de la lune qui percer par endroit a travers le feuillage des arbres.
N'arrêtant pas sa marche elle se prit a penser a quelqu'un qu'elle n'avait pas revue depuis belle lurette.. se remémorant se qu'il s'était passé entre eux..

Sans doute ni méfiance, des moments de rire et d'insouciance ou alors d'inconscience, a chaque rencontre une fusion entre eux se révélé, leurs regards échangé qui voulait tout dire, tout deux le cœur renfermé ne laissant personne y toucher, mais elle avait su sans penser au futur, le toucher, cette homme des leurs premières rencontre l'avait intrigué, elle se voyait en lui, deux être se protégeant de cette catastrophe magnifique qu'on appel "l'amour".
Âpres des jours, des mois de relation charnel étrange ne voulant s'attacher l'un a l'autre, malgré les limites et les conditions que Kiss lui avait imposé, sans arrière pensée et sans intention de faire du mal a cette homme a qui elle avait un respect hors du commun l'avait touchée en plein cœur le lui brisant totalement, aux yeux des gens elle paraissait manipulatrice et profiteuse et égoïste de ce cœur meurtri qu'elle faisait.. alors qu'elle aussi intérieurement en le repoussant elle se rongeait de l'erreur qu'elle avait fait d'agir ainsi envers lui, c'était égoïste de sa part il ne méritait pas ça et jamais il ne lui en avait voulu, mais ne se sentant pas d'attache a un homme, elle le laissa rompa tout moment entre eux et s'envola loin sans lui en lui volant ses ailes et lui laissant les débris de son cœur..

Elle continuait sa vie tel qu'elle l'entendait mais jamais non jamais une journée ne passer sans penser a lui, cette homme en qui elle se voyait, une tel complicité il y avait, une tel confiance, c'était quelqu'un sur qui elle pouvait compter, il avait toujours était la pour elle et continuer de l'être, il l'écoutait malgrés tout, la comprenait aussi, pourquoi faisait il encore ça? comment y arrivait il? alors qu'elle au contraire a chaque contact qu'elle avait avec lui, elle mourrait d'envie de succomber a nouveau, mais se freiner par les remords de lui avoir fait espérer et lui donnait que désillusion, elle savait qu'elle aurait pu vivre des jours heureux a ses côtés mais était ce vraiment ça qu'elle voulait? le bonheur? aimer et être aimée? le bonheur parfait? elle doutais que cela existé et puis elle n'était pas faite pour une vie tout beau tout rose voulant toujours compliquer les choses au lieu de les faire simplement..

En tout cas, elle se souviendra toujours de lui, les souvenirs plein la tête, elle voudrait tellement le revoir se rendant compte que sa présence lui manquait énormément mais ça ne sera plus jamais pareil..
Se rendant compte aussi que tout était belle et bien fini.. elle soupira, il la fuyait il allait là ou elle n'était pas ne lui parlant que par missive, toute ces petites choses qui la faisait rire, ces gestes attentionnés ce qui faisait qu'ils étaient eux avait disparu, les choses avaient changé si vite, cette situation la peinée elle était là où elle ne voulait être pensant avoir fait ce qu'il fallait, mais elle s'était complètement rater, elle aurait voulu lui parler mais ne voulait en aucun cas tourner le couteau dans la plaie, un passé bien trop présent.. les choses était subtile, pourquoi avoir laissé une chance a un autre et pas a lui? Des lettres échangé, des mots qui était bien plus que des mots était écrites.. il ne fallait plus qu'ils se voient.. et que ces ressentit reste secret.. c'était mieux ainsi.

Elle espérée seulement qu'il ne se renferme pas a nouveau et qu'il puisse laisser la chance a une femme meilleure qu'elle de prendre soin de lui, cette chance qu'elle ne lui avait accordé elle pour une raison inconnu..

La vie était étrange, c'était fou comme les choses qu'on ne souhaite pas prennent justement cette tournure là, et finalement on rencontre sa destinée par les chemins qu'on emprunte justement pour l'éviter.
Ce qu'elle souhaitait aussi c'est que son voyage la libère de toutes ces angoisses et qu'elle finissent par assumer ses sentiments qui mette des limites avec son entourage. D'ailleurs une de ses amies pensait que Kissiou n'avait aucune affinité envers elle, elle se trompée mais comment pouvait elle savoir puisque Kiss agissait de tel sortes que personne pensent qu'elle pourrait avoir de l'attache envers eux.. Elle se rendait compte qu'elle était vraiment une femme distante, réservée et hostile..

Le soleil s'était levé, elles avaient traversées Poitiers sans s'y arrêter cette fois ci et étaient arrivées sur le lieux du rendez vous où deux Tremouillois les attendaient, Tremouillois qui s'obstinait a vouloir la connaître mais qui ne dérangeait pas la sauvageonne car sa présence n'était pas déplaisant, ils repartirent ensuite sans perdre de temps vers Niort puis La Rochelle, elle pensait déjà a Extraelle qui devait se trouver la bas, c'est que cette chose lui manquée même si elle l'énervait parfois tiens tiens se dit elle ça devait être un don de la famille ça..

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Mac_hyavel
Drôle de séjour qui s'était passé là à Niort : tout d'abord Mac Hyavel avait rencontré que peu de personnes, Datan et Sancie étaient les seules têtes niortaises qu'il n'avait pas revu depuis des mois, et encore, à peine leur avait il parlé brievement, préoccupé qu'il était par Extraelle. C'était plus ou moins sa faute, il se plaisait à se laisser porter par le tempérament de la Thouarsaise, en oubliant parfois que d'autres personnes aussi existent. A y réfléchir, c'était même exclusivement sa faute : Sancie parlait en taverne, mais il ne faisait que lui répondre, et Datan lui avait proposé de se retrouver à la Choppe d'Airain, il avait accepté, mais avait par la suite oublié, laissant Extraelle y aller à sa place.
Le faisait il expres? Certes non, il voulait juste savourer la joie de la nostalgie conjuguée à celle d'être enfin seul avec celle qu'il aimait, horizon sans nuages, cela faisait un moment qu'il n'avait pas cette joie de vivre au fond de lui même. Se perdre dans les ruelles de la ville qu'il était sensé le mieux connaître en compagnie de la plus délicieuse garce (selon ses dire, cela va de soit) du Poitou lui avait fait du bien.

Puis un petit recueuillement au cimetierre, à prier sur l'âme d'une amie disparue, ou bien moment d'introspection histoire de faire un peu le point sur lui même et sur ce qu'il avait fait, et surtout ce qu'il n'avait pas fait? Il ne le savait. A la sortie des tombes il pût admirer une scene loufoque, où une pervenche, à force de moults moulinets de son bras, avait réussie à faire perdre sa place à un pauvre fossoyeur quelque peu endormit.

En tout cas ils devaient partir pour La Rochelle le soir même, c'est donc avec léger empressement, dû à son désir jamais satisfait, de pouvoir serrer une fois de plus contre lui celle envers qui il entretenait une relation depuis peu de temps, qu'il se dirigea vers l'écurie, s'attendant à tout moment à la voir débarquer, ivre mais pas trop, sortant d'il ne savait quelle taverne. Il commencait à amerement regretter le fait de ne pouvoir la voir encore plus dans ce qui semblait être son élément naturel, la voir rire s'amuser, boire, ripailler...l'admirer tout simplement.

Il attendit donc qu'elle arrive, avec son sourire la carractérisant, ou son regard enflammé de passion ou de colere selon le cas (il avait déja goûté aux deux), qu'elle prenne les rennes et lui intime d'un regard de monter derriere elle sur ce cheval. Il attendit, des secondes, des minutes...finalement il s'endormit.

Quand il se réveilla, il vit qu'il faisait jour, que le cheval était toujours là, et il entendit des ronflements assez sonores de voix féminine, voix qu'il commencait à connaître par coeur à force de s'en délecter chaque jour. Aussi ne fut il que peu surpris quand il vit à côté de lui Extraelle profondément endormie, faisant un rêve vraisemblablement féérique, quel pouvait il être? Etre portée nue par des milliers de mains? Toujours est il qu'il la laissa dormir, la dévorant des yeux, comme à chaque fois qu'il était en sa présence d'ailleurs.

Il attendit qu'elle se réveilla pour qu'elle puisse lui dire la raison de ce mystere : pourquoi n'étaient ils pas partis? Etait ce due à une soirée par trop arrosée? Une nuit un peu trop folle en présence d'un homme? Il commencait ainsi à s'inquiéter quand il découvrit qu'elle lui avait laissé un message lui expliquant les raisons de ce non départ. Elle commencait à le connaître, et avait du penser qu'il s'imaginait déja ca. Certes cela ne prouvait rien, mais si elle avait eu le tact de se justifier, au moins il devait le lui reconnaître, et donc ne rien dire, quoiqu'il en pensait.

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Cultivateur de paradoxe




La réflexion est l'affaire des miroirs
Extraelle
[La Rochelle. Quelques jours plus tard]

Extraelle avait quitté Niort à regrets, une ville qui malgré la première impression un peu triste, avait su la séduire. Elle y avait découvert ou avait revu des gens intéressants, et surtout, ce qui lui manquait vivement à Thouars, des gens qui se préoccupaient du monde qui les entourait, d'économie, de politique, un peu trop sérieux pour elle parfois mais furieusement passionnants. Elle avait d'ailleurs été étonnamment calme, ne provoquant pas de bagarre, ne buvant pas plus que de raison, ne faisant pas voler d'objets en taverne, se contentant de discuter et d'échanger, certes parfois un peu vertement, avec les sages et tranquilles niortais.

Elle se promettait déjà d'y retourner, et avait même envisagé la possibilité de venir s'y installer. Après tout, c'était une ville stimulante et faite de diversité, les gens y étaient certes peu festifs et quelque peu divisés, mais rien qui ne soit impossible à faire évoluer avec un peu de ténacité et un caractère aussi impétueux que hautement sociable. Elle en avait touché deux mots à Mac, qui l'avait regardée avec de grands yeux ronds, et avait éclaté de rire. Ce rire l'avait un peu vexée, mais pas plus que les mots qui avaient suivi: il lui avait répliqué qu'il ne la voyait pas du tout dans une telle ville. Depuis, la thouarsaise essayait de s'imaginer ce qu'il avait voulu dire par là. Quoi, c'était si risible d'imaginer une fille comme elle dans sa ville à lui ? Était-elle trop campagnarde, pas assez guindée, un peu trop libre dans ses manières, parlait-elle trop fort, avait-il honte ? Elle se faisait probablement des idées, vu qu'il l'avait promenée dans toute la ville et n'hésitait pas à la présenter comme sa compagne... Alors quoi ? Elle avait renoncé à comprendre pour le moment, vu que sa décision n'était pas prise, et qu'elle était malgré tout attachée à son patelin paumé, à ses quelques amis et à son frangin.

Cette discussion avait eu lieu dans une taverne de la Rochelle désespérément vide, le jour de leur arrivée. Elle avait heureusement retrouvé avec bonheur son amie Kissiou, qui se rendait sur Saintes, et qui avait fait fuir un pauvre douanier roulant des yeux effarés quand elle lui avait demandé de lui passer les menottes.

Un peu plus tard dans la soirée, Extraelle était seule en taverne, en train de fumer, pieds croisés sur la table, yeux dans le vague, quand une tête connue fit son apparition. L'excellent De_Mesdeuzes était devant elle, cet homme bizarre qu'elle avait croisé à Poitiers avec Erzébet, qui parlait un drôle de patois, et avait pour passe-temps favori de masser les pieds des belles dames inconnues, voire plus si elles lui en laissaient l'occasion. Heureuse de voir un visage amical, elle l'accueillit familièrement, et au cours de la conversation, il lui adressa une étrange requête. Sa nièce Malvina, tout juste sortie du couvent, était à La Rochelle, et il aurait aimé que la thouarsaise lui parle, et fasse son éducation. Elle accepta pour lui faire plaisir, en s'interrogeant sur ce qu'il entendait par là. Elle se demanda un moment s'il n'attendait pas d'elle qu'elle la mette en garde contre les hommes ou un autre futilité du genre, quand il se pencha vers elle, fourrant sa tête contre son décolleté et reniflant son corsage. Elle rit et le repoussa gentiment, rassurée. On ne lui demandait pas d'être un vilain chaperon, mais juste une présence féminine et à l'écoute.

Son voisin se faisant un peu plus pressant - la gitane qui lui avait fait fort impression devait sans doute par trop lui manquer - elle finit par sortir de l'établissement, respirant l'air iodé et vivifiant à pleins poumons et se promettant d'emmener Malvina à la plage dès le lendemain. Puis, elle se mit en quête de Mac. Ils avaient beau soigneusement préserver leur indépendance, et vivre leur vie chacun de leur côté, il devenait de plus en plus difficile d'ignorer l'attraction quasi magnétique qu'il y avait entre eux. A tel point que le couple devait probablement être insupportable pour leurs compagnons de taverne quand il était réuni. Mais ça, les rochellois ne risquaient pas de s'en rendre compte, reclus dans leur coin, délaissant les lieux de rencontre et en particulier une Halle que leur charmant bourgmestre s'évertuait pourtant à rendre conviviale. La Rochelle: l'océan, et un désert.

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Nessty
[Niort, un départ hilare]


Nessty était sur le point de mettre le pied à l'étrier pour quitter cette ville dans laquelle elle ne s'était jamais sentie chez elle lorsque qu'une armada de messagers aux armoiries blanches et noires s'effondra d'épuisement aux pieds des voyageurs sur le départ. Se précipitant sur les piafs avant que le charcutier ne vide à nouveau une telle bestiole de son suc vital pour la transformer en baudruche, la gueuse découvrir en même temps que ses fidèles compagnons une étrange missive qui les laissa tous hilares. Ils n'auraient pu rêver de meilleur divertissement pour leur faire oublier les adieux poignants des deniers jours.
Et oui, cette rude impétueuse versant larmes et laissant affection déborder, c'était bien une première pour elle et pour ce Niort si mort. Les tavernes n'avaient pas désemplies pendant 2 jours complets ! Les voyageurs rencontrés garderont pour une fois une bien belle image de gaité de cette ville pourtant si mièvre d'habitude.

L'heure avancée n'était déjà plus à la tristesse mais au soulagement, lorsque tous ces visages de poitevins s'illuminèrent conjointement d'incrédulité à la découverte des mots suivants :

Citation:
J'ai le devoir de vous informer que pour circuler en Bretagne dans le respect de notre législation, vous devez disposer d'un laissez-passer

Et autres blablabla procédurier d'un scribouillard de la prévôté bretonne qui était dans le brouillard le plus total.


Rooooooooooooooooooooo !

Nessty tendit les rênes de sa monture à Néférouré, la sachant trop heureuse d'éviter ainsi la proximité d'un Juliuz dans la charrette renforcée de toute part avec soin. La brunette tenta de s'installer entre un sorcier déjà somnolant et un charcutier volumineux qui dévorait déjà sa 3ème tartine de cochonnaille nauséabonde.

Espèce de canaille toute ronde, vas tu me laisser un peu de place pour mon fessier qui ne te laisse pas de glace ?
Je vais profiter des premières lueurs du jour pour envoyer mes prières à ce sieur sans débours.


Ainsi, enfin assise sur un sac de victuailles, callée entre ces 2 hommes dont elle appréciait plus que tout la compagnie rieuse, moelleusement tenue au chaud par souffle ronflant de l'un et chair débordante de l'autre, Nessty réussit à rédiger la missive suivante.


Citation:
Sieur Ralas,

Je n'ai qu'une seule chose à vous dire, enfin p'têtre même plus : mettez moi immédiatement en procès en votre belle Bretagne ! Je vous en supplie à genoux s'il le faut, rien que pour le plaisir de vous rencontrer et de me gausser de tout cela devant votre juge.

Vous rendez vous compte que cela fait plus d'un mois que j'ai formulé ma demande de LP auprès de votre prédécesseur ? Sans compter le nombre de mes relances à sir Bioul et les pieds de nez fait à l'ensemble de vos douaniers dont je garde un souvenir des plus amicales.
Vous rendez vous compte que cela fait près de 15 jours que je suis de retour sur le territoire poitevin ?
Vous rendez vous compte qu'il s'agit là d'une offense au traité du Mont Saint Michel ?
Vous rendez vous compte que votre missive est toujours signée du nom de sir Bioul et non du votre ?
Vous rendez vous compte du ridicule de cette situation ?

Malgré tout le respect que je vous dois sieur, à votre condition de prévôt et à votre patrie, je vous exhorte à venir me chercher sur les terres de France ou à me mettre en procès immédiat pour présence illicite en date du 9 au 21 novembre 1456 en Bretagne. Faites moi cet honneur sieur afin d'égayer encore plus mon visage de jeune gueuse avec des rires sincères.

Je m'incline devant votre nouvelle fonction et souhaite plus de succès à vos prochaines missives. Il est certain que mes compagnons de route, je cite Néférouré, Caro_Line et Rorkh, ne donneront aucune suite à la présente selon mes propres directives afin de ne pas encombrer votre bureau de parchemins inutiles et de vous permettre de dégorger le retard qui semble vous accabler.

Fait à Niort, le 21ème jour de novembre 1456

Respectueusement,

Nessty

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Mac_hyavel
A présent Mac Hyavel connaissait toutes les villes poitevines, sa visite à Saintes avaient été des plus étranges, arrivé Samedi, mais pris du mal du voyage, et son ange n’étant pas là pour le réconforter, il avait du renoncer à entreprendre une visite de la ville. Il était aller trouver le repos dans la confortable église tout le samedi et le dimanche. Lorsqu’il fut revenu à un état normal, il se décida à aller dans les tavernes. Très vite, un état étrange d’excitation régnait dans l’atmosphère : un De Mesdeuzes à l’accent toujours aussi particulier se plaignait de ne pas revoir sa gitane, une Extraelle vraisemblablement inquiète par l’état de sa romani se faisant accuser puis pas par un sieur étrange voulant la violer car il la trouvait moche. Une Malvina ayant bien du mal à retrouver son oncle, pour apprendre qu’il avait un duel, un Fayom jetant une cruche en direction d’Extraelle après lui avoir fait des compliments sous prétexte qu’elle n’écoutait pas son résumé assez attentivement, une Extraelle (encore elle) faisant semblant de s’évanouir pour avoir un bouche à bouche, un Dems arrivant à se glisser entre Mac et elle alors qu’ils sont quasi collés l’un à l’autre, un Fayom profitant de cette confusion pour faire un bouche à bouche à la perfection se trouvant dans ce lieu.

Tout cela semblait étrange, bien étrange…Il fallait mettre de l’ordre.

Alors d’après ce qu’il avait compris, Erzebet était absente. Personne ne savait ce qu’il s’était passé, pourquoi elle manquait, tout le monde (sauf Mac qui pour des raisons strictement personnelles se réjouissait de cette absence) étaient terriblement inquiet et menaient sa propre enquête, tout le monde accusait tout le monde ou presque, il allait y avoir un procès, pourquoi ? Pour faire un procès, car ça fait jolie.

Décidemment le seul nom de cette gitane semblait rendre Mac fou, soit de jalousie, soit fou tout court, et c’était le cas ici. Mac aimait en règle générale avoir le fin fond de l’histoire, mais dans celle-ci qui semblait avoir ni queue ni tête (comment ça normal pour une gitane bizarre ?) il préférait ne rien savoir du tout.

Saintes dans ceci ? Ben assez peu de saintais finalement, et aucun véritablement marquant (hormis celui impliqué dans cette histoire biscornue mais bon, il en avait déjà oublié le nom…). Mac Hyavel était déçu de ce séjour, il en attendait beaucoup, mais Extraelle l’avait convaincu de repartir le lendemain (elle voulait repartir le matin même mais elle ne lui avait pas écrit de lettres et il avait trouvé un boulot, encore un problème de départ, Mac Hyavel se demandait quel serait le prochain ^^) pour repartir à Thouars, se poser dans un premier temps, peser le pour et le contre et voir. Ils avaient prévus de s’installer ensemble, mais le choix de la ville semblait plus difficile que prévu à faire.

Bref, tout était compliqué, voir très compliqué, pour Mac Hyavel en ce moment…

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Cultivateur de paradoxe




La réflexion est l'affaire des miroirs
Extraelle
[Saintes. Nuit du 25 novembre 1456]

Ces quelques jours à Saintes avaient été très mouvementés, apothéose d'un voyage riche en découvertes, en rencontres et en sensations diverses. Les saintais, des boute-en-train prêts à mettre le feu ? Pas vraiment... Mais cette bourgade somme toute d'apparence banale était une ville de passage, et en quelques jours s'y étaient concentrés nombre de poitevins actifs, plus ou moins déjantés, plus ou moins pressés de repartir, mais qui tous avaient déferlé dans les tavernes qui ne désemplissaient pas. Assurément, la bière saintaise avait de effets saisissants et dynamisants.

Commençons par le plus célèbre de ces visiteurs de passage, qui avait fait grand effet sur cette masse grouillante et exubérante: rien de moins que le Comte Fao en personne, qui venait probablement faire ses politesses à la charmante Tribun qu'il couvait d'un regard un peu trop velours pour être honnête. Extraelle l'avait manqué de peu et avait du mal à se remettre de cette déception, et s'était fait conter en détail le charme, l'arrogance et l'humour de cet homme, qui quoi qu'on pouvait penser par ailleurs de sa politique désastreuse, était hors du commun.

Assemblage cosmopolite et bigarré, poitevins et voyageurs venus de plus lointaines contrées: les tigresses thouarsaises Kissiou et Extraelle, Chiquette la trémouilloise aux lèvres baladeuses, Malvina la douce rochelloise, un débarquement de niortais festifs, Nessty, Néférouré, Caro Line, Mac, Fayom, Audrey, le truculent et ventripotent Dom Juan de Chinon, Juliuz, et cerise sur le gâteau, la flamboyante pictave d'adoption, la gitane Erzébet. Pour compléter ce cocktail explosif, la spécialité locale, qui faisait tourner les têtes de ces dames encore plus sûrement que la cervoise, l'original et fougueux De Mesdeuzes, bien décidé à semer la panique dans sa ville chérie enfin retrouvée.

Extraelle avait à peine pu savourer les retrouvailles avec sa tsigane adorée au milieu de tout cette délicieuse agitation, et l'avait retrouvée un soir à la taverne le Ménestrel avec Dems, alors que le tavernier, un certain Rom, hurlait de terreur enfermé dans sa cambuse, criant au viol et au meurtre. Ayant vidé leurs chopes, ils en avaient lancé quelques unes en riant sur la porte avant d'aller chercher un lieu plus accueillant pour étancher leur soif. C'est en rentrant à la Sainte Chope où Juliuz et Néfé s'étripaient joyeusement que les deux compères s'étaient aperçus qu'Erzébet ne les avait pas suivis. Depuis, Dems promenait dans tout Saintes des yeux de cocker battu, le lieutenant Lambert menait une enquête hasardeuse sur la plainte pour le moins confuse du tavernier simplet, quant à Extraelle, elle nourrissait une sourde inquiétude mal définie que n'arrangeait pas l'air euphorique de Mac.

Il fallait malgré tout repartir, laissant ici Dems avec une sombre histoire de duel, Fayom, Audrey et Kiss coincés en mission, et la belle brune aux yeux de braise évanouie dans la nature. Les élections se rapprochaient à Thouars, Extraelle recevait moult lettres de ses amis restés au pays, et Mac et elle avaient quelques décisions concrètes à prendre, notamment sur leur futur lieu de résidence. Ils s'étaient terriblement rapprochés, devenant complices malgré leurs différences, amants passionnés, victime et bourreau tour à tour. La thouarsaise ne se reconnaissait plus, l'écossais avait su domestiquer sa sauvagerie insolente, et elle ne sortait plus les griffes que par jeu. Atteinte d'une passion dévorante à laquelle elle ne s'abandonnait pas, ne sachant que trop bien que cette ivresse ne vous emporte que pour mieux vous laisser choir ensuite, comme une vulgaire feuille dont se jouent les éléments. Mac lui était trop précieux pour qu'elle laisse leur union se consumer en un feu de paille, elle se forçait donc à vivre en dehors de lui, à poursuivre des projets, sauvegardant pour deux leur lien avec le monde extérieur.

Ainsi songeait-elle dans un de ses moments d'introspection récurrents, prenant un peu de repos et tentant de dégriser avant leur départ, couchée sur le lit de leur chambre d'auberge. Elle entendit soudain la porte s'ouvrir, et se redressa appuyée sur ses coudes, pour voir Mac la contempler, une lueur indéfinissable dans le regard. Envie irrépressible à cet instant de l'attirer à elle, d'oublier le cheval harnaché dans l'écurie, de réduire à néant l'espace entre leurs deux corps et de mêler leurs peaux dans une étreinte voluptueuse et fusionnelle. Elle trouva néanmoins la force de détourner ses pupilles mordorées et de se lever, rassemblant ses affaires en quelques gestes précis et rapides. Quelques minutes plus tard, ils chevauchaient à vive allure en direction de La Rochelle, laissant derrière eux Saintes et de nombreux amis qu'ils ne manqueraient pas de revoir un jour.

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Mac_hyavel
[Saintes -> La Rochelle]

[i]Voyager sur un cheval aux côtés d'Extraelle, il y avait des choses beaucoup plus désagréables que celle ci dans la vie. La caresse du vent provenant du galop du cheval, la douceur de la peau de l'être adoré, ces choses faisaient que Mac Hyavel lentement mais sûrement se laissait emporté dans une douce rêverie.
Durant les quelques semaines de ce voyage, la relation qu'il entretenait avec Extraelle avait évolué, rapidement, d'une fluidité extraordinaire, il lui semblait qu'ils avaient déja connues pratiquement toutes les étapes d'une passion amoureuse, du défi qu'ils avaient entretenus à Thouars, il ne restait pratiquement plus rien.


De sa jalousie paranoïaque, il ne lui restait que des relents qui remontaient quand on citait Erzebet ou bien Pano, mais il n'avait plus peur des autres à présent, il croyait totalement Extraelle quand elle lui disait que le contact des autres lui était insupportable, cela le rassurait.

Tout était allé vite, très vite, trop vite? Mac Hyavel ne l'espérait pas, il ne voulait pas que cela s'arrête, il savait à présent qu'il aurait énormément de mal à se passer de la Thouarsaise, aussi essayait il de ne pas tout le temps penser à elle, s'intéresser aux autres, mais cela était dur, terriblement dur, et seul un De Mesdeuzes à son accent particulier et un comte de par son charisme avaient réussis à, momentanément, totalement lui faire oublier l'être de ses pensées.


A présent il se sentait dans la peau d'un équilibriste, suspendu au dessus d'un ravin par un fil, le fil séparant deux côtés, et s'efforcant d'avancer, donc de regarder en face de lui et non en dessous. Sur son côté gauche, il se perdait dans l'abîme en compagnie d'Extraelle, sur le côté droit il ne pouvait pas la voir. La position d'équilibre était pour l'instant quasi parfaite, et il essayait d'avancer pas à pas. Mais il avait une légere tendance à être attiré par le côté gauche, et il devait faire constamment un effort pour se réconcentrer.

Hihihihihihihi

Cris du cheval, ils arrivaient à La Rochelle, Mac Hyavel n'avait absolument pas vu le temps passé perdu qu'il était dans ses pensées. Le temps d'amener le cheval à l'écurie, de le caresser un peu pour le remercier, ils regagnaient l'auberge ensemble.

Voila, ma location du cheval et de ma lance s'arrête aujourd'hui, je pense que je vais renouveler.

C'est idiot, ca serait du gâchis, on est presque arrivés, comme de plus on a prévu de rester un moment à Niort...


Et donc il fut décidé qu'ils continueraient le trajet de façon plus classique.
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Cultivateur de paradoxe




La réflexion est l'affaire des miroirs
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