Kilia
[Chateau-En-Anjou]
Un jour comme tous les autres ou elle avait passé en revu sa garde et avait donné les consignes à Bagminon. Au jour comme les autres ou elle avait écrit missive et donné ses avis à la Pairie. Un jour comme les autres ou Lexy avait encore fait une bêtise.
Elle avait chevauché une bonne heure, prenant le temps de s'arrêter devant la rivière et de sentir le vent plus frais de l'automne sur ses joues. Elle adorait entendre les feuilles mortes crisser sous les sabot de son cheval, elle était secrètement amoureuse, d'un amour qui surement ne mènerait à rien mais qui lui avait redonné le sourire, cette sensation de vivre et d'avoir encore des jours heureux à vivre.
Aujourd'hui elle avait pris le temps de penser Savage. Puis tranquillement de rentrer dans son château qui depuis le retour de Lexy avait comme par magie pris vie. Les gardes avaient toujours une anecdote à raconter sur les nouvelle invention de la petite, la cuisinière riait de plus en plus souvent très fort. Canelle part moment courait dans le château avec des pilles d'affaires. Tout était parfais dans le meilleur des mondes.
Kilia avait choisit une bonne bouteille et s'était servit un verre de vin, assise dans son fauteuil elle avait retiré ses bottes comme à son habitude se chauffant la plante de pied devant le feu crépitant. Le breuvage coulait doucement dans sa gorge quand Canelle sur un petit plateau apporta une missive.
Duchesse, je pense que c'est une lettre personnelle et le coursier nous a dit que s'était urgent, je préfère vous l'apporter ici, que vous la déposer sur votre bureau, j'espère que j'ai bien fait...votre Grace.
Regard étonnée se posant sur le plateau et d'une main légère elle prend la lettre.
Oui, oui, tu as bien fait, merci Canelle.
Elle regarde le sceau rouge, et boit une nouvelle gorgée de vin. Sans empressement elle commence à lire, tenant d'une main la lettre, et de l'autre son verre, adossé dans son fauteuil toujours les pieds posés sur le rebord de la cheminée.
"Il m'est difficile d'écrire ces lignes, pénible même." Les sourcils de son visage se froncent.
"Je me dois faire violence pour forcer ma main à aligner les mots. Même la plume, habituellement si souple et lisse, grince péniblement aujourd'hui sur le papier, comme si elle ne voulait vous dire ces phrases lourdes de sens. Et l'encre, l'encre! Ah! L'encre aussi rage. " Elle penche doucement la tête comme un sourd qui n'arrive pas à entendre, mais qu'est ce qu'il a à me dire de si difficile pense-t-elle, mais son cur déjà se sert sentant que ce qui va venir ne va pas être des plus agréable, elle sert plus fermement la lettre et lit plus vitre afin de comprendre de quoi il s'agit.
"Il s'obstine à s'étioler au bout de quelques lettres, comme pour m'empêcher de continuer cette fastidieuse missive. Or, il est de ces moments où l'Homme doit aller plus loin, passer ses inhibitions, franchir sa crainte. Car de craintes il est bien question Duchesse. De crainte plutôt, car c'est l'unique que le Cerf puisse avoir, et aussi l'unique qu'il eut pu avoir, " Lecture toujours plus rapide qui semble en même temps inconsciemment la faire manquer de souffle.
"votre fils: la mort. " Moment d'arrêt, le cerf , mon fils la mort. Ses doigts se crispent sur le vélin, moment d'hésitation à poursuivre cette lettre, mais elle continue.
" Duchesse, j'ai l'infinitésimale tristesse de vous annoncer que monseigneur Tithieu Chandos de Penthièvre a succombé il y a deux jours dans les terres de Poperinge."
Elle ne lira pas le reste de la lettre, elle ne lira plus rien d'autre de la lettre. Son visage se fige, son cur semble s'arrêter et ses yeux passent et repassent du début à la fin de cette phrase comme si elle cherchait à voir là où elle n'avait pas compris, le mot qu'elle avait mal lu. Cela ne se pouvait pas, pas son fils pas celui qu'elle chérissait tant, pas celui pour qui son amour n'avait jamais diminué au fil des années, pas son Tithieu dont elle éprouvée une fierté sans faille, même si elle avait du apprendre à le cacher. Son fils...
Tintement d'un verre qui finit au sol. Elle prend la lettre a deux mains et lit et relit cette phrase qui ne peut vouloir dire ce qu'elle veut dire, qui n'est surement qu'une aberration de sa vue, qu'une apparition du malin qui veut lui jouer un tour, peu à peu elle raccourcit sa lecture. " monseigneur Tithieu Chandos de Penthièvre a succombé il y a deux jours". Mais cela veut toujours dire la même chose..." Tithieu Chandos de Penthièvre a succombé ".... "Tithieu a succombé".
Comme pour s'assurer de ce qu'elle lit ses yeux retourne sur le mot "mort". Puis elle ne bouge plus, puis il n'y a plus rien, ses genoux remontent au niveau de sa poitrine, ses bras les enserrent, la lettre reste dans sa main comme si elle ne pouvait plus s'en détacher. Ses yeux restent figés son menton se pose sur le sommet de ses genoux et... plus rien.
Un jour comme tous les autres ou elle avait passé en revu sa garde et avait donné les consignes à Bagminon. Au jour comme les autres ou elle avait écrit missive et donné ses avis à la Pairie. Un jour comme les autres ou Lexy avait encore fait une bêtise.
Elle avait chevauché une bonne heure, prenant le temps de s'arrêter devant la rivière et de sentir le vent plus frais de l'automne sur ses joues. Elle adorait entendre les feuilles mortes crisser sous les sabot de son cheval, elle était secrètement amoureuse, d'un amour qui surement ne mènerait à rien mais qui lui avait redonné le sourire, cette sensation de vivre et d'avoir encore des jours heureux à vivre.
Aujourd'hui elle avait pris le temps de penser Savage. Puis tranquillement de rentrer dans son château qui depuis le retour de Lexy avait comme par magie pris vie. Les gardes avaient toujours une anecdote à raconter sur les nouvelle invention de la petite, la cuisinière riait de plus en plus souvent très fort. Canelle part moment courait dans le château avec des pilles d'affaires. Tout était parfais dans le meilleur des mondes.
Kilia avait choisit une bonne bouteille et s'était servit un verre de vin, assise dans son fauteuil elle avait retiré ses bottes comme à son habitude se chauffant la plante de pied devant le feu crépitant. Le breuvage coulait doucement dans sa gorge quand Canelle sur un petit plateau apporta une missive.
Duchesse, je pense que c'est une lettre personnelle et le coursier nous a dit que s'était urgent, je préfère vous l'apporter ici, que vous la déposer sur votre bureau, j'espère que j'ai bien fait...votre Grace.
Regard étonnée se posant sur le plateau et d'une main légère elle prend la lettre.
Oui, oui, tu as bien fait, merci Canelle.
Elle regarde le sceau rouge, et boit une nouvelle gorgée de vin. Sans empressement elle commence à lire, tenant d'une main la lettre, et de l'autre son verre, adossé dans son fauteuil toujours les pieds posés sur le rebord de la cheminée.
"Il m'est difficile d'écrire ces lignes, pénible même." Les sourcils de son visage se froncent.
"Je me dois faire violence pour forcer ma main à aligner les mots. Même la plume, habituellement si souple et lisse, grince péniblement aujourd'hui sur le papier, comme si elle ne voulait vous dire ces phrases lourdes de sens. Et l'encre, l'encre! Ah! L'encre aussi rage. " Elle penche doucement la tête comme un sourd qui n'arrive pas à entendre, mais qu'est ce qu'il a à me dire de si difficile pense-t-elle, mais son cur déjà se sert sentant que ce qui va venir ne va pas être des plus agréable, elle sert plus fermement la lettre et lit plus vitre afin de comprendre de quoi il s'agit.
"Il s'obstine à s'étioler au bout de quelques lettres, comme pour m'empêcher de continuer cette fastidieuse missive. Or, il est de ces moments où l'Homme doit aller plus loin, passer ses inhibitions, franchir sa crainte. Car de craintes il est bien question Duchesse. De crainte plutôt, car c'est l'unique que le Cerf puisse avoir, et aussi l'unique qu'il eut pu avoir, " Lecture toujours plus rapide qui semble en même temps inconsciemment la faire manquer de souffle.
"votre fils: la mort. " Moment d'arrêt, le cerf , mon fils la mort. Ses doigts se crispent sur le vélin, moment d'hésitation à poursuivre cette lettre, mais elle continue.
" Duchesse, j'ai l'infinitésimale tristesse de vous annoncer que monseigneur Tithieu Chandos de Penthièvre a succombé il y a deux jours dans les terres de Poperinge."
Elle ne lira pas le reste de la lettre, elle ne lira plus rien d'autre de la lettre. Son visage se fige, son cur semble s'arrêter et ses yeux passent et repassent du début à la fin de cette phrase comme si elle cherchait à voir là où elle n'avait pas compris, le mot qu'elle avait mal lu. Cela ne se pouvait pas, pas son fils pas celui qu'elle chérissait tant, pas celui pour qui son amour n'avait jamais diminué au fil des années, pas son Tithieu dont elle éprouvée une fierté sans faille, même si elle avait du apprendre à le cacher. Son fils...
Tintement d'un verre qui finit au sol. Elle prend la lettre a deux mains et lit et relit cette phrase qui ne peut vouloir dire ce qu'elle veut dire, qui n'est surement qu'une aberration de sa vue, qu'une apparition du malin qui veut lui jouer un tour, peu à peu elle raccourcit sa lecture. " monseigneur Tithieu Chandos de Penthièvre a succombé il y a deux jours". Mais cela veut toujours dire la même chose..." Tithieu Chandos de Penthièvre a succombé ".... "Tithieu a succombé".
Comme pour s'assurer de ce qu'elle lit ses yeux retourne sur le mot "mort". Puis elle ne bouge plus, puis il n'y a plus rien, ses genoux remontent au niveau de sa poitrine, ses bras les enserrent, la lettre reste dans sa main comme si elle ne pouvait plus s'en détacher. Ses yeux restent figés son menton se pose sur le sommet de ses genoux et... plus rien.
Louishubert a écrit:
Citation:
6e d'octobre 1457,
À vous, Duchesse et Pair de France,
Votre Grâce,
Il m'est difficile d'écrire ces lignes, pénible même. Je me dois faire violence pour forcer ma main à aligner les mots. Même la plume, habituellement si souple et lisse, grince péniblement aujourd'hui sur le papier, comme si elle ne voulait vous dire ces phrases lourdes de sens. Et l'encre, l'encre! Ah! L'encre aussi rage. Il s'obstine à s'étioler au bout de quelques lettres, comme pour m'empêcher de continuer cette fastidieuse missive. Or, il est de ces moments où l'Homme doit aller plus loin, passer ses inhibitions, franchir sa crainte. Car de craintes il est bien question Duchesse. De crainte plutôt, car c'est l'unique que le Cerf puisse avoir, et aussi l'unique qu'il eut pu avoir, votre fils: la mort. Duchesse, j'ai l'infinitésimale tristesse de vous annoncer que monseigneur Tithieu Chandos de Penthièvre a succombé il y a deux jours dans les terres de Poperinge. Nous étions à la chasse au cervidé, ce noble animal, lorsque le tragique évènement s'est produit. Alors que les cors criaient et que les chiens aboyèrent, nous partirent à la pourchasse de deux beaux mâles de dix pointes. Rapidement, nous dûmes nous séparer et le Vicomte se retrouva isolé. Tout prêt, alors qu'il allait planter son épieu dans le flanc de la bête, son cheval s'embourba et le fit chuter - la bête fut tuée suite à cette maladresse si tragique - dans une crevasse de plusieurs dizaines de pieds, où je vous laisse imaginer dans quel état nous avons retrouvé son corps.
Votre Grâce, votre fils était un grand homme, du genre qu'on ne fait plus que rarement, et je suis extrêmement triste de vous annoncer sa mort aujourd'hui. Le corps est actuellement conservé dans la Chapelle Sainte-Illinda sur mes terres, et nous attendons de savoir comment vous souhaitez l'inhumer.
Duchesse,
Mes plus sincères condoléances,
Louis-Hubert d'Harlegnan,
Vicomte de Lannoy, de la Motte-au-Bois et de Poperinge,
À vous, Duchesse et Pair de France,
Votre Grâce,
Il m'est difficile d'écrire ces lignes, pénible même. Je me dois faire violence pour forcer ma main à aligner les mots. Même la plume, habituellement si souple et lisse, grince péniblement aujourd'hui sur le papier, comme si elle ne voulait vous dire ces phrases lourdes de sens. Et l'encre, l'encre! Ah! L'encre aussi rage. Il s'obstine à s'étioler au bout de quelques lettres, comme pour m'empêcher de continuer cette fastidieuse missive. Or, il est de ces moments où l'Homme doit aller plus loin, passer ses inhibitions, franchir sa crainte. Car de craintes il est bien question Duchesse. De crainte plutôt, car c'est l'unique que le Cerf puisse avoir, et aussi l'unique qu'il eut pu avoir, votre fils: la mort. Duchesse, j'ai l'infinitésimale tristesse de vous annoncer que monseigneur Tithieu Chandos de Penthièvre a succombé il y a deux jours dans les terres de Poperinge. Nous étions à la chasse au cervidé, ce noble animal, lorsque le tragique évènement s'est produit. Alors que les cors criaient et que les chiens aboyèrent, nous partirent à la pourchasse de deux beaux mâles de dix pointes. Rapidement, nous dûmes nous séparer et le Vicomte se retrouva isolé. Tout prêt, alors qu'il allait planter son épieu dans le flanc de la bête, son cheval s'embourba et le fit chuter - la bête fut tuée suite à cette maladresse si tragique - dans une crevasse de plusieurs dizaines de pieds, où je vous laisse imaginer dans quel état nous avons retrouvé son corps.
Votre Grâce, votre fils était un grand homme, du genre qu'on ne fait plus que rarement, et je suis extrêmement triste de vous annoncer sa mort aujourd'hui. Le corps est actuellement conservé dans la Chapelle Sainte-Illinda sur mes terres, et nous attendons de savoir comment vous souhaitez l'inhumer.
Duchesse,
Mes plus sincères condoléances,
Louis-Hubert d'Harlegnan,
Vicomte de Lannoy, de la Motte-au-Bois et de Poperinge,