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[RP] Voyage du jeune Atanaur et du vieux Carnavalet

--Carnavalet

Dans la taverne de Dole, matin, très tôt.

Il était tant de se lever ! quelle heure était-il ?
Cinq heures, six heures ?
Peu importe, il était tôt, si tôt que le soleil ne s'était pas encore levé.


Hey ! Fainénant debout !
Faut partir sur Vesoul non de non... ou... nom de nom !


C'est ainsi que Carnavalet se leva.
Aussitôt, il descendit et sans même regarder dans la salle il sortit sur la petite cour.
Là, torse nu, il se rinça sous la lune avec force application à l'eau de la fontaine.


Il rentra au moment même où le pauvre Atanaur à moitié endormi allait passer sa têtes sous la fontaine.

Aubergiste ! Un bon lard grillé avec une omelette aux oeufs de canes et une bonne miche de pain.
Z'amenez aussi un jus d'arbousier pour se rincer les dents.

Pour deux gars, hein ! Deux gars ayant de l'appétit et qui ont une longue route à faire !

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Atanaur
Dans la taverne de Dole, matin, très tôt.

Atanaur dans sa petite chambrée sous les combles - la moins chère mais au moins on était seul - fut réveillé par des coups portés sur la cloison et un cri du genre... Hey ! Fainénant debout !... Faut partir sur Vesoul nope de nope.

Respirations... Inspirations, expirations... Etirements.

La paillasse était bonne, sa couverture était chaude.
L'auberge n'avait point de rats.
Atanaur se dit qu'il aurait bien piqué un roupillon encore une heure ou deux.

L'aube n'est-elle pas comme un poids suspendu que les hommes portent aux paupières...

Mais voilà, il savait qu'il avait deux jours de route à faire.
Et puis c'était bon de se lever aux aurores.

Quan il descendit les cheveux en bataille, il cru dans un quart de sommeil brumeux croiser Carnavalet dans l'embrasure de la porte donnant sur la petite cour.

Il faisait encore nuit... Atanaur entra dans le petit bassin de la fontaine, l'eau était glacée, mais ô combien revigorante.
Du coup, toute brume s'évanouit et c'est un Atanaur en pleine conscience qui entra dans la salle où l'attendait un copieux petit déjeuner.

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Vivre de telle sorte que tu désirerais revivre ce que tu vis...
Le carré est un triangle qui a réussi, ou une circonférence qui a mal tourné...
--Carnavalet

Sur la route, en direction de Vesoul.

C'était une magnifique journée ensoleillée d'automne, le ciel était au beau fixe et le chemin s'ouvrait à l'ombre des ramures des arbres.
Carnavalet et Atanaur avançaient d'un bon pas.
C'est alors que le Tzadik spinoziste, gardien de la Grande Ecole Havre Spinoza, en profita pour parler de son culte.


Qu'est-ce donc qui nous différencie des aristos m'as-tu demandé un jour ?
Bah, je vais commencé par te dire ce qui nous en rapproche.

Les spinozistes sont reconnus par l'Empereur, bah oui, en tant que religion du Livre.
Nous avons la même origine quoi, même certains qui se disent aristos y savent même pas qui est Oane !
Eh beh, voilà, nous aussi nous venons de Oane, le premier de notre ère.


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Atanaur
Matinée, sur la route, en direction de Vesoul.

Dites-moi donc, euh... Oane c'est le premier homme qui se trouve tout au début du Livre des Vertus, mais alors, je comprends pas... Tout est pareil.
Enfin... D'après les spinozistes c'est pas vraiment le premier homme, mais c'est plutôt celui qui est au début de notre ère actuel et qui a eu contact avec le divin... ?
Et puis... Excusez-moi mais c'est quoi un Tzadik ?


C'est alors qu'Atanaur resta figé sur le chemin.
Carnavalet s'était soudainement baissé en armant son arc d'une fléche qu'il pointa et projeta dans un fourret.
Sliiiiiiiiiiiiiinggggggg............

Il marcha ensuite tranquillement et revint avec un lapin traversé de part en part par la fléche.
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Le carré est un triangle qui a réussi, ou une circonférence qui a mal tourné...
--Carnavalet

Après-midi, sur la route, en direction de Vesoul.

Ce soir, on va baffrer un bon lapin à la broche ! ! !

Carnavalet enleva délicatement la flècle et mis le lapin dans sa gibecière.

Pour Oane ou Homan, ouaips !
C'est idiot de dire que c'est le premier homme.
Personne ne sait s'il y a eu un premier homme...
Ou bien plusieurs premiers hommes.
Et puis, pourquoi pas une femme ou des femmes aussi ? !

Mais c'est encore plus idiot de dire qu'il y a eu une création.
Pour nous autre les spinozistes, Dieu Il a été toujours été et sera toujours.
Et comme dit notre pensum : Deus sive Natura ! Dieu est la Nature même.
Nous sommes une part de Dieu, comme tout ce qui est, oui, TOUT ce qui nous entoure est parcelle divine !

Le colosse d'un geste théâtrale montra la forêt, le ciel...

Tu sais pas c'q'cest un Tzadik ? ? ?

Il montra son épée.

Nous autres Tzadik, sommes avant tout les défenseurs de la Communauté, guerrier, juge et intendant.
Un Tzadik célébre, Samson par exemple...
Sommes la prime chevalerie du monde, en langue antique, tzadik veut dire « juste ».

A coté des Tzadiks, tu as les Admors, un grand Admor ! j'en ai connu de mon vivant....
Bien entendu mon Maistre l'Admor Excelsior qui a été conseiller du Roy de France.
Y-a eu aussi l'Admor Rory, lui aussi officier royal.
T'as aussi l'Admor Finam, l'est vicomtes en Anjou...

C'est quoi ça, un Admor ?
C'est un peu comme un evêque ou un curé...
Il fait les cérémonies et surtout surtout il est une enseignant de la doctrine.
Rien de sacré... Hein ! La doctrine spinoziste énonce que la vérité divine est inatteignable et que nul ne peut donc la revendiquer vraiment...
En plus, un Admor il peut se marier et tout ça, il vit comme toi et moi.

Mais, tu vois, Admor ou Tzadik, peu importe, ce qui compte c'est de sortir de l'ignorance, d'apprendre à se connaitre soi et l'monde et par là de se rapprocher du divin en toute chose...
Bref, en te rapprochant d'la connaissanc d'la Nature, tu perds toute crainte et te rapproche d'la Sagesse !

Plus que les titres, un Sage mérite not'respect et not'écoute.
A ce jour, nous avons le Sage Thamos de Thamosite qui rayonne sur la spinozie des peuples qui parlent le françois.
Dans not'ancienne langue millénaire, le Sage prend le nom de Tanna...


C'est ainsi que les deux hommes devisèrent jusqu'à Vesoul...
Oh, inutile d'entrer dans le détail d'une conversation sur les chemins et que certains de nos jours auraient qualifiés d'impies.

Le soir même ils bivouaquèrent. Le lapin fut préparé sur un petit feu sous les étoiles... Et dégusté avec un petit vin d'Anjou qu'avait emporté avec lui Carnavalet.


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Atanaur
2ème jour sur les chemins en direction de Vesoul.

Bruit d'eau.

Atanaur était à genoux au bord d'une rivière.

C'était le Dubis comme continuait à l'appeler certains riverains, plus connue sous le nom de Doubs.
Des lieux et de lieux qu'il la remontait, parfois la perdait parfois la croisait.
De ses deux mains jointes Atanaur s'aspergea le visage.

Non loin surpris il entendit pester Carnavalet qu'il n'avait point vu en train de pécher avec une canne à pêche de sa fabrication.
Celui-ci lui montra trois truites qu'il avait prise depuis les 5 heures du matin.

Atanaur s'essuya ragaillardi par une nuit qui avait été fraiche mais suffisamment confortable au coin d'un feu de bois coincé entre quelques pierres.
Carnavalet jeta sa canne qui n'était autre qu'un bout de bois et tous deux repartirent sur la route.

Inutile de vous compter les péripéties, somme toutes banales qui égrenèrent leurs parcours.
Quelques rencontres avec des marchands ambulants, le midi se passa à cuire les truites pêchées au matin qu'ils partagèrent avec un autre voyageur en échange de quelques épis de maïs.

L'après midi allait commencer quand ils évitèrent d'entrer dans Besançon, grande ville obscure où se situait surtout l'archevêché de la région.
Carnavalet expliqua que fut un temps l'Admor Excelsior allait rendre visite régulièrement à Monseigneur Huon l'ancien archevêque.
Les deux religieux avaient d'ailleurs un respect mutuel entretenu par le goût de la modération de l'un comme de l'autre.

C'est ainsi qu'ils arrivèrent tranquillement en toute début de soirée à Vesoul.
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--Carnavalet

A Vesoul, la nuit.

Mmmmmh...


La nuit s'approchait à pas de velour enveloppant de ténébres les rues et ruelles de Vesoul.


Rapace démon de la carnasse moelle noeud du sang de cochon de jacques !
Va falloir se repérer à l'aveugle dans la bonne ville de Vesoul de mon coeur.


Les deux hommes tournaient de rues en rues à l'orée des sombreurs vespérales.
Leurs pas résonnaient comme celui de deux fantomes au rythme lugubre des vapeurs luminescentes de la lune.
Là haut, oui, par-dessus les toits les étoiles, plus perçantes et minuscules que jamais, semblaient des perles diaphanes suspendues aux oreilles d'une meute myriadesque de panthères noires.

Tu tremblotes Atanaur, tu te te désoles croulant Carnavalet, à chaque fois tu croirais au détour croiser le chevalier de la mort, le terrible destructeur des illusions sur sa rossinante aux yeux vides où flambloient les abimes du passé mort et du regret nervermore.


Gasp ! T'empathie pas trop des mauvaises ondes du régne de la lune, le soleil est de l'autre coté du monde.
Pour sur mon gars ! il reviendra demain dès l'aube à à l'heure où rougeoie la ville.


Atanaur ne percevait plus vraiment la face de Carnavalet, mais il eut un haut le coeur en percevant comme un trémolo insensé au fond de sa gorge et ses deux points un peu trop brilliant qu'étaient ses yeux.

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Atanaur
A Vesoul, la nuit.

Crassepouille !


Le jeunot manifestement n'aimait pas la tournure des évènements.
Le père Carnavalet d'habitude si enjoué qui commençait à se perdre dans des méandres de souvenirs.
La flache, cette eau noire d'Europe, qui s'abattait du ciel jusque sur la terre.
Et puis, surtout, toutes ces circonvolutions dans le patelin de Vesoul entre placettes, ornières et passages de murs.


Il n'y a ni bien ni mal, tout est là !
Si je tue le brigand qui veut m'égorger j'évite le mal qui s'abattrait sur ma p'tite personne et par là je fais le bien ou du moins un bien...
En tout cas je me fais plus de bien que si je laissais le couteau couper ma veine jugulaire !


C'est ainsi qu'Atanaur devisait à haute voix dans la noirceur du minuit approchant.
Ainsi, se disait-il, s'il était entendu par un de ces écorcheurs de coin de rue ce dernier aurait toutes les raisons d'éviter toute malversation à son égard.


AAAAAhhhh que ouiiii alors j'hésiterai pas à le cabosser de tout mon soul !
Et par là, je sais que je ferai mon bien tout en me défendant de mon mal.


Il savait sans connaitre où voulaiit aller Carnavalet.
La taverne La Belle Blonde ! mais bon cela l'agaçait de de voir suivre en terre inconnue tout en percevant sous les portes des lueurs blafardes de feu de cheminées sans parler de cette odeur de bois brulé.
Il glissa sa main dans sa poche intérieure et sentit le vélin froissait qu'il devait donner à une certaine Dame.

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Le carré est un triangle qui a réussi, ou une circonférence qui a mal tourné...
--Carnavalet

A Vesoul, la nuit.


Carnavalet en entendant le monologue d'Atanaur sur le bien et le mal réprima ses larmes et un sourire rayonna sur sa bouche


Sacré toi ! en fait le bien le mal... foutaise !
Parles-moi plutôt du bon et du mauvais.

Y-a- pas mille considération à avoir !
Quand tu manges ta liche de miel doucereuse et rapeuse comme de la soie de chine sur ta langue : c'est bon !
Quand par mégarde tu t'intoxique d'un poisson pourri, c'est mauvais !

C'est le rapport que tu noues avec les choses qui est mauvais ou bon.
Tant qu'à faire un poisson pourri peut-être délicieux pour la vermine qui s'en délecte.
Comme un pot de miel est bon pour toi et infâme pour celui qui s'en est goinfré tout un saut !

Trouves donc ta nature, connais-toi toi-même, et tu sauras ce qui est bon et mauvais et tu oublieras cette morale de soumis qui te dicte ce quie est bien ou mal.


Mais la mort ! aaaah la mort... d'un point de vu divin elle permet la transformation des choses finies en d'autres choses finies...
Elle renouvèle le monde, la mort ! mais que de notre petit point de poussière si infime et ténu du court temps que nous sommes en lui, la mort d'un être cher est comme une infinie tristesse qui court...


Regardes donc devant toi !
C'est là, la taverne où peut-être quelques vies se croiseront encore...



Oui, c'était là, cette porte, ces fenêtres où brillaient derrière comme un feu de joie.
Pour qui était pris dans la nasse de ces existences entre grésillement de souvenirs et réalité du présent cette taverne c'était un grand soleil dans la nuit.


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Hortense
Assise sur sa jument de voyage... Hortense fixait une porte si familière pour elle.... la porte de sa taverne... La belle blonde.

Après avoir chevauchée pendant deux longues journées... elle arrivait enfin chez elle. Elle posa pied et entra rapidement à l'intérieur.. c'est que les nouvelles étaient mauvaises. Son premier garçon de cuisine était malade et elle s'en inquiétait. Albert avait toujours été présent pour elle.. la soutenant lors des moments difficiles... assurant la relève lorsqu'elle quittait pour Rougemont... Blamont ou encore en voyage... la respectant en tant que noble... lui témoignant une amitié sans borne lorsque les nuits d'hiver les réussissaient dans une taverne seuls sans clients car le froid gardait chacun chez eux.

Elle s'informa auprès des employés de la santé d'Albert et couru chez lui afin de s'assurer que tout avait été mis en oeuvre pour assurer sa guérison. C'est donc soulager qu'elle appris que Stantoine... le médecin de vesoul... était passé le voir. Après avoir été au marché acquérir ce dont Albert avait besoin, la jeune Riddermark marcha lentement à travers les ruelles de sa ville. Vesoul... sa chère Vesoul... Plus rien ne lui rappelait le passé... de nouveaux visages... de nouvelles maisonnettes...

Elle entra dans sa taverne et s'installa derrière le comptoir... Hortense était de retour pour l'hiver... maintenant... elle allait tenter de faire revivre Vesoul!
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Hortense
hrp : hop hop... évitons les looli's pop... et par la même occasion... les coupures à con! remontons vite.. remontons vite... tout en haut de la liste..

ouf... la baudelairette en moi peut aller se rhabiller... nullité en poésie!!! retournons vite au rp!
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Oeildelynx
Le père s'avança dans la taverne, il reconnut alors une ancienne connaissance, le vieux Carnavalet accompagné d'un jeune homme... Ce devait être le jeune homme dont on lui avait parlé.
Il les salua.

Messires

Atanaur, j'ai entendu parler de vous, je connaissais fort bien Excelsior, dont vous venez de parler, nous n'étions pas toujours d'accord en particulier sur l'immanence, lui qui la voyait en toutes choses, y compris dans des cerises,
il sourit aux souvenirs de son ami disparu, nous avons eu des discussions forts intéressantes ma foi, et c'est grâce à lui si on peut dire que je me suis retrouvé un jour CAM et Bailli et que je suis bien content d'être sur les routes depuis lors. Nous repartons demain, vers le Sud, sur Toulouse, j'ai oui dire que vous souhaitiez voyager par le Tzadik Gauvainsacremor qui nous accompagne le recteur de Toulouse et moi-même. Voulez-vous être des nôtres ?

Euh, j'ai oublié si Carnavalet me connait un peu sous un autre visage peut-être d'ailleurs, vous point encore, je suis le père Oeildelynx, curé de Castres.
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Atanaur
Atanaur était vraiment très fatigué ce soir là. Des jours qu'il attendait cela. Et pourtant, peut-être était-ce le poids du deuil qui l'affligeait. Il avait perdu un maître, un maitre à penser sans aucune doute, ohhh non pas de ces maitres qui dictent leur façon de voir et qui l'impose, non !

Excelsior laissait sa pensée aux hommes qui l'approchait. Sa mission était de tuer, d'éradiquer tout ce qui n'était pas soi, tous ces discours empesés appris depuis la naissance, tous ces faux semblants qui se faisaient plus vrai que la vérité elle-même.

Quand il entra il sentit une bonne odeur de tarte et cette chaleur d'un feu bois qui flambait dans l'âtre non loin et faisait reluire joyeusement en rouge et jaune toute la taverne. Tout était là encore comme si... mais là se devait être Carnavalet qui le ressentait plus que tout autre, comme si de rien n'avait changé !

Oui, oui, car cet homme blond qui se nommait Excelsior avait été tellement discret à Vesoul, il avait aidé un temps le maire de cette ville... plusieurs maires de cette ville mais qui se souvenait de lui, lui qui à l'époque préférait donner de son temps et de son labeur, plutôt que de faire reluire son ego devant tous.

Qui l'eut cru, personne ici en tout cas, que cet homme allait être plus tard en terre lointaine un émissaire privilégie auprès de la papauté du Comté de Toulouse, qu'il allait être encore plus tard être anobli pour service rendu, et qu'il allait assumer le rôle de Prévôt, de Procureur et plusieurs fois celui de Juge pour enfin devenir lui-même Comte de Toulouse.

Mais plus que tout, et sans doute plus terrifiant pour certains, il était devenu le conseiller du Roy de France comme représentant de la communauté spinoziste, cette religion minoritaire et pacifique reconnue par le Roy et l'Empereur. Il fallait le savoir aussi qu'il avait fui le danger de fanatiques sauvages qui se réclamaient de l'aristotélisme à tort.

...

Mais laissons là tous ces souvenirs empruntés, laissons là ce départ si lointain... ce souvenir évanoui qui disparaitra dans la mémoire des hommes à jamais. Le jeune Atanaur entra dans la taverne... Derrière lui un colosse, un antique vieillard du nom de Carnavalet croisa le regard de la belle et franche Hortense et ce sont des larmes qui débordèrent des yeux gris du vieux...


C'est elle, dit-il dans un souffle.

Je pense que la Dame aux boucles d'or sut tout de suite qui était ce jeune homme un peu sauvage. N'importe qui avait connu à l'époque Excelsior aurait été pour le moins frappé par une ressemblance quelque peu étonnante...


Madame, je vous apporte ceci.

C'était une médaille bleutée, la médaille du mérite de Franche-Comté.

Elle appartenait à Excelsior Ravanel de Puycalvel, un ami qui ne vous a jamais oublié, elle lui avait été remise il y a bien des années sur les instances du maire de Vesoul : Artifice. Puissiez-vous lui remettre de nouveau car mon maitre est mort noyé il y a quelques semaines sur les bords de l'océan dans un terrible accident... Puisses la mairie la garder en souvenir de cet homme, ce natif de Vesoul, qui était l'ami des humains...

Ne soyez pas triste, il ne l'aurait pas voulu. Réjouissez-vous plutôt qu'il ait eu une vie et que cette vie vous l'ayez partagé avec lui. Il n'y a plus de souvenirs dans la mort et seul compte d'avoir vécu. Ainsi le veut la tradition spinoziste.

Enfin... voici un petit billet cacheté qui a été retrouvé dans l'un de ses coffres et sur lequel était inscrit votre nom. Je vous le remets.

Hélas, je ne puis rester ici, je ne dormirai pas dans votre auberge, je dois repartir vers le Béarn où m'attend ma sœur que je viens juste de retrouver. Je vous salue et vous souhaite le meilleurs...


Aussitôt entré, et si vite ressorti, les deux hommes s'en allèrent dans les ruelles sombres de Vesoul sur le chemin de l'Ouest et du soleil couchant...

Citation:
Ma chère, très chère et tendre Hortense,

Je ne saurai penser la raison pour laquelle tu me lis en ce moment. Aurai-je atteint l'âge des départs, vieillard impotent sombrant dans les rivages de la mort, ou bien, aurai-je fait une rencontre mauvaise qui m'eut ôté de cette vie. Peu importe, peu importe à jamais maintenant, je voulais juste te remercier d'avoir été ce que tu es, telle qu'en toi-même non pas un ange, non pas un démon, mais simplement une femme de l'espèce humaine. Il ait des humains qui se croisent chaque jour sans jamais se rencontrer emprisonnés qu'ils sont entre les quatres murs étroits de leurs petites peurs quotidiennes. Il suffit sais-tu que l'œil se décille et l'esprit s'ouvre et le frisson du corps exultent pour que sans même se toucher la rencontre comme une aube nouvelle se fasse. Il en a été ainsi entre nous ! Appelons cela amitié, amour, tendresse, car tout aurait pu être dès cet instant de notre rencontre, mais ce qui a compté c'est que cette rencontre fut. Maintenant, tu sais que je ne t'ai pas oublié, et devrai-je même t'avouer que bien souvent j'ai regretté cette chaleur, cette joie de vivre, ces rires et ce théâtre de lumière qui faisaient notre vie à Vesoul. Ton ami est parti en millions de millions de particules se désagréger dans la Nature et le cycle recommence encore et encore, grâce aussi à la vie qui s'en va c'est le renouveau de la vie. Je t'embrasse mon amie, mon amour, je t'aime. Et tout cela qui a vécu une fois l'a été à jamais et reste éternellement...

Excelsior Ravanel

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