Philipe , incarné par Gandrel
[Le corps dans la forge de son patron, l'esprit ailleurs]
- Brigands ! Voleurs ! Chapardeurs d'économies !
La phrase était crachée avec une virulence peu commune et ainsi ponctuée de coup de marteau, qui accentuait les dires comme un grondement, l'on ressentait la haine qui en émanait, vous faisant frissonner malgré vous.
Se furent les doux mots qu'entendit Philippe l'apprenti forgeron qui, rentrant de livraison, pénétrait à peine dans l'atelier. Il eut tôt fait d'estimer devoir faire le dos rond toute la journée afin de s'éviter les foudres de son maitre. Le jeune apprenti opta donc pour le silence affairé, aussitôt le pas de porte de la forge franchit, il se fit un devoir de trouver et d'effectuer une quelconque tâche pour s'occuper. Valait mieux choisir en silence que de s'en faire imposer un travail ingrat en se faisant admonester.
Quelques instants après, il se félicita de son choix. Son patron, le gros Gnon, par bonheur, l'ignorait complètement. Ce fut au son du marteau agrémenté de la diatribe de son maitre, que l'esprit due jeune Phil s'envola.
Couleurs, musique et frivolités. Voilà ce qu'était une foire. En effet, lors de sa livraison, l'apprenti forgeron en avait profité pour effectuer un détour sur la place royale, juste histoire de vérifier l'ampleur des rumeurs, et en était tombé le cul par terre. Des roulotes, de la musique, un chapiteau. Un parfum de voyage, un vent de liberté.
Ses yeux s'étaient émerveillés des couleurs et dessins des roulotes, ses oreilles avaient été conquises par le son rythmé de leurs instruments mais parmi le tout, rien n'avait égalé la fascination que lui avait prodigué une jeune gitane nommée Zaphyra...
L'apprenti lâcha un long, très long soupir.
Son qui, heureusement, fût étouffé par les coups de marteau. Le voyage, la liberté, voilà une vie qui était belle se disait-il. Et cette fille...
Le jeune homme porta machinalement sa main à sa poche, caressa le billet d'entrée pour le spectacle qu'il avait aussitôt acheté, et laissa un sourire béa se dessiner sur son visage. Déjà il se demandait quelles seraient les surprises que lui offrirait le spectacle, s'il reverrait la dénommée Zaphira, si elle le verrait lui... si...
Un air de musique entendu le matin même parmi les gitans imprégna tout d'abord son esprit, puis son corps. Gigotant en cadence, le novice faisait fondre de vieux fers usés et autre chutes de métaux.
Vivement le soir se disait-il, vivement la fête.
- Brigands ! Voleurs ! Chapardeurs d'économies !
La phrase était crachée avec une virulence peu commune et ainsi ponctuée de coup de marteau, qui accentuait les dires comme un grondement, l'on ressentait la haine qui en émanait, vous faisant frissonner malgré vous.
Se furent les doux mots qu'entendit Philippe l'apprenti forgeron qui, rentrant de livraison, pénétrait à peine dans l'atelier. Il eut tôt fait d'estimer devoir faire le dos rond toute la journée afin de s'éviter les foudres de son maitre. Le jeune apprenti opta donc pour le silence affairé, aussitôt le pas de porte de la forge franchit, il se fit un devoir de trouver et d'effectuer une quelconque tâche pour s'occuper. Valait mieux choisir en silence que de s'en faire imposer un travail ingrat en se faisant admonester.
Quelques instants après, il se félicita de son choix. Son patron, le gros Gnon, par bonheur, l'ignorait complètement. Ce fut au son du marteau agrémenté de la diatribe de son maitre, que l'esprit due jeune Phil s'envola.
Couleurs, musique et frivolités. Voilà ce qu'était une foire. En effet, lors de sa livraison, l'apprenti forgeron en avait profité pour effectuer un détour sur la place royale, juste histoire de vérifier l'ampleur des rumeurs, et en était tombé le cul par terre. Des roulotes, de la musique, un chapiteau. Un parfum de voyage, un vent de liberté.
Ses yeux s'étaient émerveillés des couleurs et dessins des roulotes, ses oreilles avaient été conquises par le son rythmé de leurs instruments mais parmi le tout, rien n'avait égalé la fascination que lui avait prodigué une jeune gitane nommée Zaphyra...
L'apprenti lâcha un long, très long soupir.
Son qui, heureusement, fût étouffé par les coups de marteau. Le voyage, la liberté, voilà une vie qui était belle se disait-il. Et cette fille...
Le jeune homme porta machinalement sa main à sa poche, caressa le billet d'entrée pour le spectacle qu'il avait aussitôt acheté, et laissa un sourire béa se dessiner sur son visage. Déjà il se demandait quelles seraient les surprises que lui offrirait le spectacle, s'il reverrait la dénommée Zaphira, si elle le verrait lui... si...
Un air de musique entendu le matin même parmi les gitans imprégna tout d'abord son esprit, puis son corps. Gigotant en cadence, le novice faisait fondre de vieux fers usés et autre chutes de métaux.
Vivement le soir se disait-il, vivement la fête.