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[RP] La mosaïque - 2 - Fête la foire à Chinon

Gandrel
[Et la journée s'écoule...]

Quand la servante quitta la chambre, le jeune blondinet se recoucha afin d'enfin se reposer... Morphée lui accorda ses bienfaits.
Toc toc toc Toc toc toc Toc toc toc TOC TOC TOC
- M'sieur Gandrel, m'sieur Gandrel réveillez vous. On vous attends au chapiteau pour l'essayage du costume, vous êtes en retard !
- Hein ?


Le juventus se réveilla en sursaut, jeta un œil affolé vers la fenêtre et vit que le soleil avait plié bagage... P'tain déjà ?! se dit-il en quittant le douillet cocon des draps.
TOC TOC TOC
- Oui, oui, j'arrive !

Rapidement le jeune homme fonça se servir un verre de vin, et même qui fut englouti très rapidement, puis il s'habilla et sur le pas de course se rendit au chapiteau.
A l'approche de la place Royale, Gandrel croisa l'orchestre du cirque tentant d'attirer les derniers badauds. Ceux-ci, en file indienne, instruments aux mains, jouait de la musique et chantaient tandis qu'un forain hélais les chinonais allant jusqu'à s'érailler la voix pour se faire entendre, ses collègues chanteurs prenant un malin plaisir à couvrir son appel.


- Le spectacle va commencer messieurs dames, le spectacle va commencer messieurs dames, venez acheter les derniers billets, trois écus pour une soirée de rêve ! ... Le spectacle va commencer messieurs dames, le spectacle va commencer messieurs dames, venez acheter les derniers billets, trois écus pour une soirée de rêve ! ...
Tandis que résonnais en les murs de la ville une chanson bien connu des troubadours.


Eh bourgeois entends-tu
Passer dans ta rue
Une parade d’espérance
Et qui chante et qui danse
Et vogue vogue la galère
Le cap sur la bohème
Et vogue vogue nos chimères
Le cap sur leurs fredaines

Y’a des cigales dans la fourmilière
Et vous n’pouvez rien y faire
Y’a des cigales dans la fourmilière
Et c’est pour ça que j’espère

Eh bourgeois entends-tu
Passer dans ta rue
Une parade de scandale
C’est les enfants d’la balle
Et ça jongle et ça crache le feu
Et ça fait boum boum dans les oreilles
A vot’bon cœur mesdames et messieurs
A vot’bon cœur ou pas, c’est pareil

Y’a des cigales dans la fourmilière
Et vous n’pouvez rien y faire
Y’a des cigales dans la fourmilière
Et c’est pour ça que j’espère

bourgeois entends-tu
Passer dans ta rue
Une parade de fortune
C’est les oiseaux sans plume
Et qui s’acharnent tant bien que mal
A vivre comme ils respirent
Quitte à crever la dalle
Ils ont tant de choses à dire

Y’a des cigales dans la fourmilière
Et vous n’pouvez rien y faire
Y’a des cigales dans la fourmilière
Et c’est pour ça que j’espère

Eh bourgeois entends-tu
Passer dans ta rue
Une parade de ville en ville
C’est le théâtre du Fil
Et qui joue dans toutes les langues
Pour mieux parler de l’amour
Pendant que le monde se demande
Si demain il fera jour

Y’a des cigales dans la fourmilière
Et vous n’pouvez rien y faire
Y’a des cigales dans la fourmilière
Et c’est pour ça que j’espère


La première vision du chapiteau illuminé de lampion de couleur fut un ravissement au cœur du blondinet, un sourire le gagna quand il vit une file d'attente devant l'entrée, des grands des petits, des jeunes, des vieux... finalement les habitants se déplaçaient en masse pour la soirée.
Après une courte pause lui permettant de s'imprégner de l'ambiance, le Monsieur Loyal de la soirée pénétra dans cette église de l'amusement, par l'entrée des artistes, évidemment.
Gandrel
[Monsieur Loyal a dit : Que le spectacle commence !]

Une demi-heure après l'arrivée du Monsieur Loyal, la foule finissait de s'installer sur les gradins de planches de bois, immense échafaudage monté au cours de la journée. Les vendeuses finissaient de s'affairer à vendre un dernier coussin pour postérieurs douillet ou une dernière pomme d'amour pour gourmand affamé.
Gandrel, vérifia sa tenue, une longue veste de velours épais, brodée de bouton de bronze. La couture des revers était ornée de fine dentelle, L'uniforme était d'excellente facture et aurait pu faire pâlir quelques nobliaux si elle n'avait été taillée dans un tissus d'un rouge criard. A la main, une longue canne en bois de hêtre dont l'extrémité était ornée d'une boule de fer afin de ne point user le bois et accentuer encore le bruit lorsque l'on frappait au sol sur une petite planche, prévue à cet effet, judicieusement dissimulée dans le sable qui recouvrait maintenant l'ère de spectacle, recouvrant les dur et bruyants pavés.
Derrière un rideau effilé, fait de multiples lanières de tissus aux couleurs multicolores servant d'ultime frontière entre les coulisses et la scène, le directeur du cirque, s'agitant, passant d'un pied à l'autre tel un enfant dans le besoin de vider ses eaux avait les yeux braqués sur la foule, les gradins, les employés, ne laissant échapper à son œil exercé aucun détail afin d'en corriger au plus vite la provenance. Ne trouvant vraisemblablement rien à redire, il détourna son regard et le ficha dans celui de Gandrel, vérifia par lui-même que la tenue du monsieur Loyal était irréprochable, puis déclara de sa voix à l'accent si tranchant.


- Siñor Gandrel, ma qué vous êste magnifico dans cetté tounue ! Ma yé sé que yé vé régretter boucoup boucoup qué vous né viendez pas dans noutre triomphale tournée qué l'immentissime foire amboulante de ma humblé pétite personne y va faire en Ibérie.

Nouveau regard vers la foule, hochement de tête. Le blondinet ferma ses yeux, prit une profonde respiration, laissant ses doigts caresser le visage d'un fou en fer qui riait au éclats, celui-ci servant de pommeau à la canne, œuvre d'un autre orfèvre.

- Siñor Louyalé, yé remets le directioné dou spectacularé spectacle, dans la dedans dé vous mains.

À peine eut-il finit sa phrase que, de l'autre côté du rideau, la scène passa au noir le plus total. Alors que les premiers ravissements s'éelvaient parmi la foule, des notes de musiques naissaient emplissant la magistrale tente sous une salve d'applaudissement. Au fur et à mesure que les instruments délivraient leur mélodie, la scène passait de la pénombre à la plus scintillante des lumières, les lampes sourdes 1 , qui servaient de projecteurs, se dirigeant dessus.

Le blondinet ouvrit les yeux, sourit, calma son excitation.
Commencer.... enfin, se disait-il.
Puis aux dernières notes qui se trouvait être le signal tant attendu, le jeune artiste prit un visage impassible et sérieux, puis d'un pas sûr entra en scène.


Toc toc toc, chanta la canne.
A l'écoute de cet appel, des employés de la foire posté prêt des lampes et braseros, les recouvrant soit d'un tissus ou d'un couvercle. Le troisième toc résonnait encore que toutes les lumières se firent tamisée. Seul les lanternes sourdes continuèrent de dispenser leur précieuse lumière en éclairant la piste. Au centre de celle-ci, en solitaire, Gandrel n'était plus... il était désormais le Monsieur Loyal de la piste aux étoiles.
Les bras levés en croix il entonna d'une voix forte et claire tout en sachant rester douce. Sa voix se comparait tout d'abord un ru, une rivière, un fleuve, puis vint le torrent qui amène la mer.
Dans la salle, le silence était total.


- Damoiselles, Damoiseaux, Seigneurs et gentes compagnes.
Belle compagnie, à tous : salut !
Ce soir nous allons vous emmener dans vos plus profonds rêves. Les artistes les plus renommés vont produire non pas une représentation, ni même juste un spectacle... mais les plus fabuleuses prouesses que le corps puisse offrir et que l'esprit puisse imaginer.


L'auditoire acquis à sa cause, le blondinet baissa les bras et désigna du bout de sa canne des spectateurs au hasard tout en continuant à discourir, faisant monter le ton, appuyant chaque exclamation.

- Vous tous qui êtes ici, pas un seul d'entre vous ne quittera ce chapiteau sans avoir été bouleversé. Car ici ! Ce soir ! Devant vous ! Sur cette piste ! La désignant d'un geste circulaire de sa canne il reprit d'une voix plus douce, plus intimiste.
- Les plus effroyables acrobaties, les bêtes les plus terrifiantes et les plus mystérieuses que la terre est portée!

Ouvrez bien vos mirettes et vos esgourdes, voici un artiste à nul autre pareil, la vision de son talent et celui qu'un des plus immenses et sauvage animal que notre bonne terre a porté lui ont valu une réputation interrrnationale !
Gentes dames, messeigneurs, enfants de tout âge, voOIiici : Sylvedure le montreur d'ours !


Une explosion d'applaudissement fendit le chapiteau, ceux qui avaient eu la mauvaise idée de rester chez eux sursautèrent croyant à un violent tonnerre. La lumière s'éteingnit, Monsieur Loyal en pleine pénombre quitta la scène et, après avoir passé le rideau tâcha de transmettre du courage à l'artiste dont le tour s'en venait.

Le directeur du cirque regarda Gandrel et affichant un sourire béa et béant, les poings fermés sur chaque hanche, déclara.


- Ma qué la spectacle y va êstre magiqué ! Y qué yé té dis : Ma qué dou paradis solaire, voutre pôpa, y lé fier dé vous !





1, lanterne sourde : au contraire d'une lanterne dite classique éclairant de tout côté, ce type de lanterne est fermé et munie d'une petite porte à clapet permettant ainsi de rester dans le noir sans avoir à éteindre la flamme quand la porte est fermée, ou de n'éclairer que l'endroit vers lequel est dirigé la porte quand celle-ci est ouverte, tel le ferait une lampe torche.
--Sylverude


Sylverude regardait Brrodd, son partenaire, son frère, son ennemi.
Ils attendaient dans la pénombre.

En entendant la musique d'ouverture, l'animal s'ébrouait et tirait sur sa chaîne... A chaque mouvement son odeur de fauve, musquée et boisée montait aux narines exercées du montreur d'ours...
Celui-ci donna un coup sur l'anneau embroché dans le mufle de l'animal, déclenchant un coup de patte griffue qu'il évita prestement.

- Calme... l'bestiau...
L'animal dodelinait de la tête en grondant.
Brrrrrrrrrroddddddddd - Brrrrrrrrrrrrroddddddddd répétait l'homme de sa voix la plus caverneuse espérait apaiser l'autre, le faux frère....

Citation:
Gentes dames, messeigneurs, enfants de tout âge, voOIiici : Sylvedure le montreur d'ours !


Ils s'avancèrent ensemble, liés par la chaîne.
Lui, l'homme était massif, velu, il marchait en se dandinant d'un pied à l'autre. Sylverude, habillé de brun et de vert foncé, semblait un jumeau de l'animal.
L'ours marchait à quatre pattes, roulant des épaules et tournant la tête à mesure. Les applaudissements semblaient le déranger.
Ils avancèrent en pleine lumière.


- Dames, M'sires,
voici Brrrrrrrrrrrodd, Seigneur de la montagne, l'animal le plus fééééééérrrrrrrrroce, le plus puisssssssant de nos contrées........


Brod semblait intimidé, et là, au milieu de l'espace, le poil luisant à la lumière, il semblait être un gentil nounours, le Seigneur des Montagnes.

Le public se mit à rire et à murmurer...
Sylverude lui fit faire le tour et s'approcher des premiers rangs.

Les enfants riaient maintenant... Ils parlaient de plus en plus fort.

- Regarde maman, il a l'air mignon, c'est pas une bête sauvage, ça ...
L'un plus déluré envoya un trognon de pomme qui atterrit sur le crâne du fauve.

Soudain, Brodd, se tourna brusquement vers un spectateur, il frappa l'air d'une patte tendue... Ses griffes apparurent en pleine lumière... ( Sylverude avait pris soin de les cirer, qu'elle brillent).
La vivacité du geste fit reculer le jeune homme qui, prudent, mit de l'espace entre lui et l'animal.

- Ooooooohh

Le montreur d'ours fit reculer la bête en tirant sur la chaîne. Il lui donna une poussée et soudain :
L'animal se dressa sur ses postérieures en ouvrant la gueule, découvrant sa puissante dentition.


- Rrrrrrrrrrrrrrooooooooooooooooooaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhh

Le silence se fit soudainement.

L'animal debout dépassait l'homme de deux bonnes têtes, il levait les antérieurs et semblait vouloir attraper l'homme et se débarrasser de la chaîne.
L'odeur du fauve envahit l'atmosphère qui commençait à surchauffer.
Les enfants ne riaient plus et les parents inquiets, commençaient à regarder vers la sortie...
Sylverude tenait fermement la chaîne, cela les rassurait.
Mais, oh folie ! Oh, imprudence !
Il approcha la main de la gueule de l'animal et ôta le rivet qui liait la chaîne à l'anneau du nez...
Un silence angoissé pesait maintenant sur l'assistance

Sur son signe ,une musique éclata depuis la pénombre
http://www.youtube.com/watch?v=eyb4Ya_Z4hs&feature=related

Et l'ours se mit à danser d'une patte sur l'autre et tournant sur lui-même.
En cadence s'il vous plaît !
Sylverude s'approcha et se mit à se dandiner en face de lui...
De timides frappements des mains se firent alors entendre...

Quand la musique s'arrêta, l'ours et l'artiste s'inclinèrent. L'ours s'inclina tellement qu'il retomba sur ses antérieurs et redevint d'une taille sans inquiétude.

Des tonnerres d'applaudissements retentirent.
L'ours ouvrit alors la gueule, et de nouveau fit entendre sa voix caverneuse
- RRRRRRRRRRrrrrrrrrrrrrroooooooooooaaaaaaaaaaaaaaaaaarrrrr

Un silence relatif s'ensuivit.
Sylverude approcha avec la chaîne mais l'ours l'envoya valdinguer d'un geste ample et précis.

- oooooohhhhhh
De nouveau la foule apeurée recula.
L'artiste essaya de faire sortir l'animal mais celui-ci renâclait, il semblait vouloir rester là. Il ouvrait la gueule et grognait de plus en plus souvent.

Sylverude alors se jeta sur lui et voulut le pousser.
L'ours le prit dans ses pattes puissantes et le fit voler en l'air.
Il retomba sur ses pattes lui aussi.
L'homme se pencha, les bras presque sur le sol et se posa museau contre museau face à l'animal.
Qui était le maître ?

L'ours alla chercher la chaîne.
Faisant reculer toute l'assistance assise de ce côté.
Il la regarda d'un air ... comment dire ? amusé...
Puis il retourna vers l'homme, tendit le bras et Sylverude s' entoura la chaîne autour de son cou et ils sortirent ensemble, comme si l'ours, cette fois, entraînait l'homme à sa suite.

L'assistance ne savait plus ce qu'elle devait penser.
Quand Sylverude prit un poisson et le donna à l'ours, puis revint vers le milieu de la scène, presque bas dessus, bras dessous avec l'animal, la foule comprit qu'on avait joué avec sa peur et elle applaudit à tout rompre les deux artistes qui saluèrent et puis disparurent.
Luciedeclairvaux, incarné par Gandrel


[brillantine et brigandine]

A vot' bon cœur, m'sieurs dames, chantonnait intérieurement la blonde en détachant les bourses des badauds qui, les yeux déjà plein d'étoiles, guettaient l'heure d'ouverture. Et puisqu'ils ne veulent pas donner la charité, prenons-la leur. Z'iront au paradis comme ça ! Sainte Lucie est dans la place, prosternez-vous !

Elle s'avançait, angélique aux doigts habiles. Sa longue chevelure détachée, venait lécher sa croupe, cachant le serpent qui s'enroulait sur le dos de sa brigandine cousue de bric et de broc, décorée de rajouts au gré des trouvailles sur les champs de bataille.


Quand la place fut déserte, elle compta la recette. Un bouton, deux croutons, un trognon, 6 écus et 7 deniers. En attendant les 500 écus du duché, cela ferait l’affaire.
Tous avaient disparu dans la grande bouche que constituait l’entrée du cirque. La blonde s’approcha, curieuse, du brouhaha grandissant. Quand soudain, le silence …

Elle s’acquitta des 3 écus et entra. Les lampes étaient braquées sur un seul homme, flamboyant dans son habit rouge au centre de la piste, envoûtant son public d’une voix enchanteresse. Bouche bée au milieu de l’allée, Lucie reconnut Gandrel.

« Psst psst, assoyez-vous donc, on n'voit goutte !
Hep, poussez-vous la donzelle, j'veux voir l’ours …
»

Hein, quoi, un ours ? La pogne se posa sur le pommeau de l'épée, par réflexe. Puis elle réalisa que oui, dans les spectacles il y avait des montreurs d'ours, et qu'elle devait avoir l'air bête avec son épée brandie. Elle fit un moulinet pour faire décamper les spectateurs des bancs les plus proches.


Faites place, bande de gueux.

Mais sa phrase se perdit dans le tonnerre d'applaudissements et les regards se braquèrent sur la piste.


Posté pour et à la demande de la joueuse de Luciedeclairvaux
--Sylverude
[ dans les coulisses du spectacle]

- M'sieu, msieu, j'peux voir l'ours ? m'sieu... Je peux le caresser ?
L'est pas méchant , hein ? c'est vot'copain ?

- De quoi ?

Sylverude gronda en même temps que son animal.
- Moi j'veux dev'nir montreur d'ours comme vous !!!
- Dégage morveux... C'est pas un métier pour les miioches... même pas pour les grands...
- Grrrrrrrrr

Brrodd grognait, battait l'air de ses antérieurs...
- tu veux jouer avec les ours ? Regarde ce qui t'attend

Sylverude souleva sa chemise : une longue estafilade rougie d'un sang frais sillonnait sur la peau de son ventre...
- Voilà ce qu'on gagne à jouer avec les ours....
Et regarde là :

il montra sa peau tailladée et couturée...
C'est pas mon copain c'bestiau, c'est mon outil de travail, non mais
Rêvent ces gamins... allez dégagez, sinon on va vous bouffer !


Brrodd, comme s'il comprenait dégagea ses dents , les canines bien effilées brillaient dans la pénombre...
Sylverude alla mouiller un linge pour laver ses plaies et y poser un onguent cicatrisant
Gandrel
Gandrel suivit la première représentation, celle-ci donnait le ton sur ce qui suivrait. Le show fut impressionnant et de toute beauté, la salve d'applaudissement en mesura le succès. A son côté, El Director jubilait en abattant ses mains l'une contre l'autre. Ils s'écartèrent pour laisser passer les deux artistes, Sylvedure et l'Ours, qui bien qu'animal ne restait pas sans de prodigieux talent de comédien.


Dans son superbe complet rouge, Monsieur Loyal se précipita de nouveau dans l'arène avec sur un pas rapide et rebondissant au rythme de la musique qui saluait son entrée, esquissant pas de danse très marqué qui faisait danser les franges de ses épaulettes. Gandrel agitait ses mains au dessus de sa tête les frappant l'une contre l'autre en cadence. Bientôt les enfants se mirent à faire de même, puis la folie gagna peu à peu les adultes.

Un groupe de danseur du cirque passait derrière lui en effectuant un pas de danse d'un même corps en file indienne. Évidemment, cela avait pour but de chauffer la foule et de laisser les manœuvres qui, caché dans les ombres de la partie de la scène qui n'était pas éclairée, mettaient en place le nécessaire du prochain numéro. Le tout dans un timing si parfait que lorsque la musique cessa, ils avaient déjà fini et décampé de la piste.
Le blondinet, restant seul sous les projecteurs annonça alors :


- Et maintenant, pour vous, à Chinon, la plus adroite et la plus fine lame du pays, j'ai nomméééé Un puissant roulement de tambour l'accompagna Cybelin Crevlamouche !

Le public applaudit, à tout rompre tandis que le blondinet regagnait les coulisses, laissant la scène au lanceur de couteau.
--Cybelin_crevlamouche
Cybelin assit sur un tonneau aiguisait ses couteaux.
Rahhh mes beaux z’allez bien travailler ce soir.

Son programme, il le connaissait sur le bout de ses habiles doigts. Une règle : précision et concentration. Quelque millimètre de trop et s’en était finit pour Cybelin. Il le savait.

Il posa ses outils sur un tissu de soie rouge, que de luxe pour des couteaux, mais c’était ses outils de travail et les seules choses qu’il possédait. Dernières finitions avant d’entrer sur scène : il enleva sa chemise et enduit ses muscles de graisse. Fallait que ça brille ! Les femmes adoraient et peut être à la fin pourrait-il ramener une jeune donzelle dans sa couche.

Dans quelques secondes il serait devant tous ses inconnus. Une boule se noua dans son ventre, ce géant musculeux avait le trac. Il entendit la musique s’arrêter et Gandrel l’annonçait. Il attacha ses dix couteaux affutés à sa ceinture et entra en scène.

Un tour de piste, il repérait, tout était en place : au centre de la piste une plaque en bois verticale. Il sortit un couteau, le fit briller. Il fixait le public de ses yeux noirs, cherchant la victime idéale. En fond, roulement de tambours, cela augmentait la peur des gens, qui allait-il choisir ?

Puis il s’arrêta face au public et dos à la plaque et tel l’éclaire se retourna et avec un geste vif lança trois de ses couteaux qui se plantèrent dans le bois. Ils formaient un triangle puis observant à nouveau la foule :

Y aura-t-il quelqu’un dans ceettt gloriiiieuse assistance de suffisamment courageux pour affronter mes couteaux volants.
Il avait repris un de ses couteaux qu’il agita devant le nez des gens. Ceux-ci d’ailleurs n’osaient piper mot.

Vous jeune damoiselle ne voudriez vous pas mettre votre courage à l’épreuveeeee. La jeune dame en question gloussait et devenait toute rouge. Non ce n’était pas un bon choix elle bougerait beaucoup trop.

Et vous jeune fille n’avez-vous jamais rêvé à l’aventure. Mais déjà le compagnon de celle-ci lui lançait des regards noirs voyant se fiancée fascinée par les muscles de notre Cybelin et il retint sa dame de peur de ne pas la voir revenir…

N’y a-t-il donc personne en cette assistance pour venir défier Cybelin Crevlamouche ! Gronda-t-il.

Quand enfin une voix se fit entendre. Notre homme invita la personne à le rejoindre. Il l'observa, c'était un jeune mignon, il soupira, pas de jeune garce ce soir


Jeune Damoiseaaaauuuu voyez cette plaque de bois.

Il l'emmena, le fit s'appuyer contre. Le premier couteau déjà en dessus de sa tête et les deux autres sous ses bras.

Croyez vous que c'est votre jour de chance aujourd'hui...? Votre vie ne tient pourtant qu'à un fil que mes couteaux pourraient rompre facilement.

Votre destin est entre mes mains!
Et il s'éloigna, les tambours accélèrent le roulement et il se positionna pour le lancé.
--Rosalyn_niquedouille

Rosalyn était content des habits qu'il avait trouvés pour se rendre au spectacle : sa chemise était d'un lin immaculé, son pourpoint bleu à crevés roses au dessus, lui allaient à ravir, il tirait sur le col de la chemise en se disant que les petits coins blancs rafraîchiraient l 'impression d'ensemble.

Et puis aussi ...il tendit la jambe et la regardait avec satisfaction
- viiiiiii, magnifique le rouge des hauts de chausse et les bas bleus, moulant les formes du mollet.... viiiiii,

Il ne regarda pas trop le numéro avec l'ours.
Il n'était pas intéressé : la bête puait et l'homme lui ressemblait trop.
Mais on annonça
: Cybelin Crevlamouche...

Rosalyn leva la tête
- Ouaaaaaaah le bel homme, de la carrure, une manière de bouger aérienne.
Le geste qu'il avait pour lancer son couteau ... Rosalyn eut un frisson qui lui parcourut l'échine.
Aussi quand il fit le tour de l'arêne en cherchant un partenaire, Rosalyn ne se sentit plus :

Citation:
!N’y a-t-il donc personne en cette assistance pour venir défier Cybelin Crevlamouche

- Moi, moi ... sa voix fluette résonnait déclenchant les quolibets de l'assistance. Il se leva entra dans la lumière de la scène
- Juste ciel, est-ce que mes bas sont bien tirés ? se dit-il en regardant subrepticement.

Le lanceur le colla contre la plaque..
Rosalyn tremblait : il était encore plus beau de près.

- Ne bougez plus...

Rosalyn aurait voulu fermer les yeux, il se rendait compte maintenant dans quel pétrin s'était fourré. Mais il regardait l'homme qui s'éloignait.
- Misère pas si loinnnnnnnn.

Tac et Tac

Rapide, sec et proche , si proche le bruit des couteaux s'enfonçant dans le bois du panneau à coté de ses oreilles
- Pourvu qu'il ne me coupe pas les cheveuuuuuuuux, je serais défiguréééééééééé...
--Cybelin_crevlamouche
Cybelin tourna les yeux vers sa victime. Il soupira discrètement, que n’aurait-il pas donné pour une jolie brunette. A la place : ce bonhomme à voix fluette et bas bleus. Mais que le spectacle continue !

Il sentait les regards du public sur lui et il prit entre ses doigts le premier couteau qu’il présenta à l’assemblée… Il n’y avait plus un bruit, chacun retenait son souffle. Il tenait la lame de la main droite et d’un mouvement précis lança l’arme qui alla se planter à la droite de l’oreille de Rosalyn, le deuxième couteau suivi le même chemin à gauche. Enfin il se retourna vers le public tenant les deux prochains couteaux : un dans chacune de ses mains.


Et oui Mes bons sires et mes bonnes dames ! Les deux partiront en même temps !

Et même s’il connaissait les mouvements par cœur, il se retourna faisant mine de se concentrer, s’essuyant le front. Les gens aimaient toujours… un peu de suspens. Puis d’un coup sec les deux couteaux volèrent pour se planter de chaque côté du torse du joli messire. Il sourit, encore trois.

Et maintenant je vous prierai de ne point faire de bruit ! C’est les yeux cachés et avec mes deux mains que les deux couteaux seront lancés. Mais pas un bruit ! J’ai besoin d’entendre l’air pour ne pas rater ma cible.

La tâche était plus dure. Il devait garder la même position que pour le coup d’avant. Un petit déplacement pourrait être fatal, pour lui et le jeune homme. Il se mit un foulard sur les yeux, l’attacha et prit les deux prochains couteaux. L’écart des bras était parfait. Il retint son souffle mais entendit gémir de peur dans l’assistance.
Il baissa les bras.


Pas un bruit ! C’est avec la vie de ce jeune homme que vous jouez ! Et le silence se fit. Il reprit position et d’un mouvement sec lança les couteaux… qu’il entendit se ficher dans le bois. Il enleva son bandeau et regarda le résultat : un couteau de chaque côté des jambes.
Il se tourna vers le public et fit une révérence sous les applaudissements des spectateurs.

Mais le spectacle n’est pas finit ! Il me reste un couteau.

Se tournant vers le jeune homme il lui demanda : êtes-vous prêt ? L’homme avait peur, mais il n’avait de toute façon pas le choix.

Alors Cybelin tourna le dos à la cible et par en bas lança le dernier couteau qui alla se ficher entre les jambes du mignon. Et un tonnerre d’applaudissement, mêlé de rire accueillit ce dernier coup !

Cybelin alla libérer le jeune homme qui semblait prêt à défaillir.
Applaudissez ce courageux ! Le public jubilait et Cybelin fit un dernier salut.
--Rosalyn_niquedouille


- Ooooooooooo mon dieuuuuuuuuuuuuuuuuu

Rosalyn tremblait comme une feuille, sa voix montait dans l'aigu..

Les couteaux vrombissaient à ses oreilles, le tac de la lame s'enfonçant dans le bois le faisait sursauter à chaque fois....
Quand il vit la direction que prenait le dernier couteau

- Ne pas bouger, ne pas bouger...
Il serrait les fesses, le coeur battant.
Le dernier couteau vint se ficher entre les jambes à quelques pouces de ... ses bijoux de famille

- Aïe, ouille, aïe ..

Cybelin s'approcha, Rosalyn essaya de se distraire en reniflant son odeur
- o s'cours, je me sens maaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaallllllllllleeeeeeeeeeeee

Et il tomba en pâmoison, visant les bras du colosse aux muscles brillants.
--Cybelin_crevlamouche
- o s'cours, je me sens maaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaallllllllllleeeeeeeeeeeee

Cybelin jette un œil à son mignon, non me dites pas que ! Mais le jeune homme tombe, il ne peut pas le laisser s’écraser au sol… non ! Allez Cybelin courage ! il l’attrape en plein vole. Le fameux Rosalyn se retrouve la tête entre ses deux pectoraux.

Alors notre lanceur de couteau ramasse l’homme qu’il porte comme une jeune mariée dans ses bras. Il avait l’impression que le Rosalyn en profitait pour tâter du muscle !


Que le spectacle continue !

Et il repartit, sous les rires du public, en coulisse pour allonger le courageux.
--Graziella


[Sous le chapiteau]

Au détour d'une tribune, une brune voilée de tulle noir remonte ses bas dans un soupire. A son bras un panier garni de quelques douceurs colorées. Un geste pour remonter sa poitrine dans son corset, un regard aux alentours pour trouver quel sera la prochaine personne qu'elle ira haranguer avec ses gourmandises... Les yeux fardés de poudre charbonneuse, visage paré du sourire le plus avenant, elle se glisse entre les gens, son petit chargement bien en vue.

- Pâtes de fruits... Achetez de vraies pâtes de fruits! Pâtes de fruits ! 10 deniers la pâte de fruit!

Ses yeux trainent sur les troubadours et les marchandes de rêves aux discours mystérieux... L'ambiance ne retombe pas depuis le matin, les autochtones semblent ravis, toujours plus enthousiastes alors que le spectacle se déroule. Quelques piécettes coincées entre deux mamelles, elle brandit les pâtes de fruit en énonçant son petit discours à l'accent chantant. Jusque là la recette a été plutôt bonne, il serait dommage d'en rester là. La démarche chaloupée, elle ne lésine pas sur la mise en avant de ses atouts, histoire de faire céder les plus réticents à délier les bourses. Un homme la regarde déambuler depuis un petit moment dans la cacophonie des lieux et la brune ne l'a pas raté. Au culot, elle serpente jusqu'à lui, lui murmurant quelques mots...

- Une petite douceur pour ce messire... Il faut savoir céder à la tentation parfois... 10 deniers c'est donné.


L'homme rougit dans un petit rire nerveux, pris au dépourvu il glisse une main dans une de ses poches et saisit l'acompte avant de le lui tendre. Graziella qui ne rate jamais une occasion de fidéliser le client se penche tout en lui tendant le creux de son corset porte pièce. Les doigts du Maschioso hésitèrent puis laissèrent tomber le dû de la brune dans l'antre de ses trésors bien gardés. Un petit clin d'oeil avant de troquer la pâtisserie et voila le sieur qui se sent pousser des ailes. Dans un rire la brune s'éloigne déjà, une cible nouvelle en vue. Une enfant, qui regarde le spectacle avec avidité... De grands gourmands les enfants... Et leurs parents cèdent vite c'est bien connu. Graziella s'accroupit tout près d'elle et lui fait les yeux doux derrière son voile. Puis d'une voix légère...

- Et cette bambina... aurait-elle envie d'une petite sucrerie?

Les forains savent mettre les formes pour gagner leur vie, un sourire, une attitude et le tour est joué . L'italienne qui roule trop souvent les R le sait depuis longtemps...
Gandrel
Gandrel entra sur scène en applaudissant tandis que la foule s'escalfait de la sortie de Cybelin portant la cible maniérée dans ses bras. Les hommes se croisèrent, et, réprimant un rire, le blondinet accorda au lanceur de lame un chaleureux sourire tout en s'adressant à la foule d'une vois forte.

- Merci pour lui messieurs dames, c'étaiiiiit : Cybeliiin Creeeevla mouche !!! Courte pause, que tous puissent se donner à cœur joie de
congratuler encore l'artiste. Une fois que les vivats se firent plus dissous il reprit.

- Qu'elle fine lame n'est-ce pas ? Ne faites pas ça chez vous ! Sachez que cette démonstration de tireur d'élite vous a été offert par le plus talentueux lanceur de couteau du continent ! Cybelin est capable de toucher une cible de la taille d'une main à cinquante pas !
- Ooooh
répondit la foule en chœur. Monsieur Loyal sourit de son petit mensonge, après tout, qui irait vérifier ?

Dans son dos, l'agitation du rangement du matériel cessa, Gandrel sut que les employés qui œuvraient dans le noir venaient de finir de remballer le nécessaire du lanceur de couteau.


- Et maintenant, nous avons le plaisir de vous offrir bien plus qu'une attraction incontournable... une immense vedette, dans tout les sens du terme ! ... Petits et grands allez être ébahis voiciii Bellaaaa Pluuume !
Bella Plume, incarné par Gandrel


Bella Plume était tellement grosse qu’elle pouvait à peine bouger. Ce fut sur un fauteuil fixé sur une palette à roulette qu'elle arriva sur la scène. Le véhicule était tiré par deux hommes tout muscles saillant. Malgré le froid ceux-ci étaient torse nu et se contentant d'un pagne autour de la taille pour seul vêtement.
Trônant sur le char, siégeait la plus grosse femme que nul ait jamais vu saluait la foule d'un geste de la main tout en affichant sourire et battant des cils d'un air coquet.

Le sourire était non feint, Dame Plume était une femme très heureuse. Elle était ravie de sa vie, sa nouvelle vie...
Celle-ci avait commencé un jour où elle assistait à un spectacle, comme celui-ci, sauf qu'il avait eut lieu dans le sud de la France, et qu'elle se comptait parmi les spectateurs. A la fin de la soirée, El Director lui demanda si elle était intéressée par un emploi. Comme elle avait besoin d’argent et que sa condition physique ne lui laissait que peu de possibilités professionnelle, elle décida d’aller rejoindre la troupe du forain en tant que « la plus grosse femme du monde ».

Il faut bien avouer que s'habituer à cette vie ne fut pas tâche aisée, la vie itinérante fut très rude dans ses débuts, mais elle apprit à connaître parfaitement le monde des forains et prenait un extrême plaisir sous les acclamations du public.
De plus, où hommes et femmes ne lui adressaient qu'un regard méprisant ampli de dégoût et d'écœurement auparavant, aujourd'hui elle des admirateurs frappaient à sa porte. Les visiteuses, surtout, lui demandaient souvent pourquoi elle était si grosse. Mais elles respectaient Bella parce qu’elle gagnait sa vie grâce à son handicap. Les visiteurs eux... ah les visiteurs... rien que pour avoir perdu sa virginité ce travail avait largement valu le coup ! En tout cas, depuis son engagement au sein de la troupe, plus personne ne l'a regardait de haut. Elle n'avait plus aucun complexe d’infériorité. C’était une honnête façon de gagner sa vie.
Bien sur il y avait les à-côté, un espace vital limité dans sa roulotte, sans compter qu'elle ne pouvait se balader en ville avant le spectacle car il ne fallait pas que les locaux profitent d'une partie du spectacle gratuitement avant l'heure. Mais bon, se promener n'était pas sa tasse de thé, durant son temps libre elle préférait d'autres activités tel que la lecture, principalement de poésie, ou jouer aux cartes. C'était une championne de la Tarentelle.
Le char s'arrêta au milieu et les deux colosses choisirent auprès du public quelques curieux afin de tâter certaines partie de l'anatomie de Bella. Les élus pouvaient toucher son genou, et avec un tour de genou de cent quinze centimètres, il y avait de quoi faire.
Elle entama une courte conversation avec son public tandis que les deux colosses allèrent chercher des énormes gâteaux. Une fois déposés sur une table devant elle, Monsieur Loyal apparut et défia la foule en son nom.


- Qui parmi vous pense pouvoir battre Bella Plume ! Se trouve t-il parmi vous
un spectateur ou spectatrice capable d'avoir assez d'appétit et de coffre pour tenter de dévorer une de ces pâtisserie plus vite que notre championne ?


Personne ne broncha parmi les spectateurs. Le gâteau semblait, même pour les plus éloignés tout en haut des gradins, d'une taille gigantesque. Des murmures s'élevaient du public, mais aucun volontaire. Gandrel rajouta.

- Tout ceux qui arriveront à battre Dame Plume, remporteront un superbe panier garni !

Les deux hercules présentèrent alors un panier remplit de vivre, charcuterie locale et bouteille de vin, de quoi faire un pique-nique extrêmement généreux. Une femme et deux hommes se distinguèrent alors du reste de la foule. On alla chercher dans les rangs les volontaires pour les installer assis à une table, face au public, un gâteau trônant devant chacun d'entre eux.
Gandrel s'en revint à les féliciter pour leur participation au concours de gloutonnerie.


- Et on applaudit bien fort les courageux messieurs dames ! Je rappelle que chaque personne qui finit son gâteau avant Bella Plume, gagnera un superbe panier garni remplit d'excellent produit du terroir !


L'animateur, après un compte à rebours reprit par le public, lança les goinfre à l'assaut. Le public scandait afin d'encourager son favori, majoritairement Bella qui, dans un départ tonitruant engouffrait avec méthode son Graal. Il ne fallut gère plus de quatre minutes à l'ogresse pour engloutir sa part, les autres concurrent largués, et de loin, furent renvoyés à leur études.

Les cent soixante sept kilos de viande humaine agita ses énormes bras en triomphe, à ses côté, les autres faisaient peine à voir, le plus avancé d'entre eux venait à peine d'en arriver à la moitié qu'il montrait des signes de fatigue. Ceux-ci, le ventre et les mains pleines, capitulèrent sans demander leur reste. Un des volontaire, un solide gaillard, boucher de son état était d'une pâleur inquiétante, lorsqu'il se leva, il éructa sans pouvoir se retenir. Un bon gros rôt, gras et sonore qui fit éclater de rire l'assistance. Le commentateur, Gandrel dans son costume de Monsieur Loyal, dans sa compassion, prit sa défense à sa façon.


- Bon appétit mon brave !
Et l'escortant jusqu'au pied des gradins il lui posa une main sur l'épaule. Une fois que celui-ci remontait jusqu'à sa place il continua. Et pour vous consoler de n'avoir pu finir votre gâteau, n'oubliez pas que parmi vous la sublime Graziella vend ses sucreries. l'homme verdit rien qu'à la pensée de sucrerie, ce qui provoqua une vive réaction de recul de la part de ses proches voisins.
Alors que la foule était partagée entre hilarité et indignation, Gandrel demanda une ovation pour la championne tandis que celle-ci saluait ses fans. Son moyen de transport entamant son départ devant un public conquit à sa cause.

Dès qu'elle eut quitté la scène, Monsieur Loyal réclama calme et silence.


- Et pour se remettre de nos émotions, un peu de douceur pour aider nos braves concurrents à digérer, voici une orgie de mots, j'accueille : Memento Narratio le conteur sans visage !
--Memento



[Un peu plus tôt, alors que l’ours gesticulait encore….]

Une roulotte parmi les autres….. Au dehors, des cris, de l’agitation, le bruit annonçant l’impalpable tension du spectacle qui démarre….. Au dedans des yeux qui s’ouvrent sur une ambiance tamisée où l’ombre de la pièce se bat avec la lumière des lampions filtrant par les volets clos mal ajustés….. Un bras qui remue, sortant de sous l’oreiller pour venir éclairer le regard d’un frottement sur les paupières…. Un grognement sourd……

Mmmmm, quelle heure-est-il ?

Le ventre qui se tend et le dos qui se redresse……. Lentement, le drap glisse pour dévoiler un torse massif, barré ça et la de quelques vieilles cicatrices….. Machinalement, un quatuor de doigts se met à les gratter, comme tous les matins….. La tête qui oscille de droite à gauche….. La nuque qui craque…. Un petit mouvement sur le côté et un pied se reçoit lourdement sur le sol…. Puis un autre…. Sans se presser, les jambes se tendent pour arracher le reste de l’homme à sa couche….. Quelques pas, jusqu’à un baquet d’eau qui attends sur un petit meuble…. La tête qui se penche en avant…. Des mains qui plongent dans le liquide tiède… Et de larges brassées qui viennent lui rafraîchir le visage….. Visage qu’il redresse pour venir contempler son reflet dans le miroir devant lui….. Ce visage, tout ce qu’il reste de ce qu’il fût autrefois…. Le seul lien avec son passé….. Non pas qu’il ait été malheureux….. Loin de là, à bien y regarder…. Mais comment dire, il n’avait jamais réussi à se trouver une place ou occuper celles qu’on attendait de lui…. Il n’a jamais réussi à faire partie de l’Histoire, et ne l’a jamais cherché non plus….. Alors, plutôt que vivre, il raconte.....

Raconter….. C’est bien là la seule chose qu’il à toujours su faire, talent pour lequel El Director l’avait justement remarqué et débauché, il y a de ça déjà un long moment…. Son esprit un moment s’égare…. Dans le miroir, son reflet se trouble pour laisser la place à tous les autres membres de la troupe dont les visages défilent un à un devant lui…. De chacun d’eux, il pourrait conter des assez d’anecdotes pour remplir un spectacle entier….. Mais de lui ? Jamais il ne parle de lui…. En fait, ça va même plus loin que ça…..

Son passé, il y a renoncé en même temps qu’il l’a renié, le jour où il s’est décidé de ne plus jamais rien vivre mais de tout raconter, le jour où un vieux Castillan plein de sagesse lui avait indiqué la route qu’il suit à présent. À part El Director, personne parmi les gens de la troupe ne connait son nom véritable. Sa voix, ils ne l’entendent que quand il raconte, lors d’un spectacle ou exceptionnellement lors d’un repas où tout le monde est réuni. Pour le reste, presque jamais il ne parle. Son visage seul lien avec son ancienne vie, il ne le montre plus à personne depuis longtemps. Effacer la présence du conteur au profit du conte, telle est sa voie….. Ne pas être celui qui raconte mais être l’histoire qu’on raconte…. Ainsi en est-il de la raison qui la poussée à choisir son patronyme au fil des représentations : Memento Narratio. Si un auditeur transmet à quelqu’un d’autre une de ses histoires et qu’on lui demande « qui te l’a racontée ? », tout ce qu’il pourra répondre c’est « souviens-toi de l’histoire »……

Sur un bout de bois dur à côté du baquet, une chaîne enroulée….. Des mains qui s’en saisissent, en éprouvent le poids et la résistance, comme chaque matin…. D’un geste précis, l’une d’elle glisse sur le métal froid jusqu’au dernier maillon, puis vient poser celui-ci sur la peau de la nuque…. Petit frisson au contact de l’acier, puis l’autre main qui enroule peu à peu la chaîne autour de sa figure…. Le masque se relève sur son visage…...

Chaque maillon renferme une histoire, derrière laquelle se cache celui qui n’en a pas……

Les deux mains ce rejoignent….. Les derniers maillons s’emboitent, refermant le cycle des récits…. Un bras qui se tend….. Ses doigts se referment sur l’étoffe soyeuse d’une longue robe en velours sombre qui vient se draper autour de son corps….. Une autre chaine, plus épaisse, vient entourer sa taille à la place d’un ceinturon….. Il est prêt.

D’un pas lent, il se dirige vers la porte de sa roulotte et l’ouvre sur le campement en pleine effervescence….. Plissement de ses yeux derrière les maillons qui les recouvrent…. Le temps de laisser passer l’éblouissement…. Trois marches à descendre….. Un bâillement au pied de la dernière puis il se dirige vers l’entrée des coulisses où il croise le regard souriant d’El Director, habitué depuis longtemps à ne le voir surgir qu’au moment voulu…. Au Chef Machiniste, une description en trois mots des effets recherchés. L’artiste de l’ombre, rompu aux façons du conteur, s’en contente et déjà transmet ses consignes aux éclairagistes et autres manœuvres du spectacle.

Derrière le rideau, il attend, puis vient l’instant….
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