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[RP] La mosaïque - 2 - Fête la foire à Chinon

--Zaphyra


[ Let's get it started...]

Et maintenant accueillons la sublime, la voluptueuse, la talentueuse ... Zaphyra...

Son souffle s'arrête un moment a mesure que les mots criés raisonnent en de milliers d'éclat de voix dans sa tête. Sublime… Voluptueuse… talentueuse… Zaphyra …

Fut un temps ou le nom qui suivait ces qualificatifs plus qu’élogieux était celui de la sublissime, la voluptissime, la talentissime Satine. Zaphyra avait toujours une pensée pour celle qui avait insufflé en son corps l’esprit de la danse, qu’elle s’apprêtait a déchainer pour son plus grand plaisir.

La jeune fille inspire profondément et les paupières baissées dans la pénombre des coulisses, resserre ses doigts fins sur l'étoffe de sa jupe a volants véritable accessoire à sa prestation. Elle prend une nouvelle inspiration avant de faire un pas en avant et de s’élancer a l’extrémité de la scène.

Une jambe fine a travers la fente d'une jupe écarlate, une pointe puis un pas léger, elle tourne la caji sur elle même, laisse l'air s'engouffrer sous le jupon qui vole ,une pirouette puis une autre et elle atteint le centre de la scène, dos a un public déjà agité.

La gitane dissimule un sourire et se penche doucement en avant. Ses bras se tendent, entrainent avec eux tenus par les mains, les volants de la jupe. Une vague ondulante passe d'un bras à l'autre et doucement le corps suit en un mouvement presque océan. Les bras battent doucement et tel un oiseau prêt à l'envol, la gitane se retourne d'une légère pirouette pour saluer son public d’un regard velouté souligné de noir. Elle les observe comme eux la dévorent du regard, s’enivrant d’être le centre de l’attention, s’enorgueillissant du plaisir qu’elle cherchait a leur procurer. Elle les jauge, les scrute, les calcule, les apprécie et décide a cet instant même de comment elle les emporterait pour en faire sacrifice au démon de la danse, ce pour qu’ils n’oublient pas de si tôt ce qu’ils allaient voir.

La jupe ramenée sur le buste, seule est visible une jambe fuselée qui commence à esquisser un léger mouvement rythmé. Elle se cambre à nouveau, mais cette fois en arrière. Une poitrine insolente se tend et le bras renvoyé en arrière d’un mouvement d’épaule accompagne une chevelure ébène qui se répand en boucles épaisses, le tout dévoilant une silhouette voluptueuse dans le clair obscur d’un éclairage faiblissant. Elle se cambre plus, casse presque un dos malléable sa chevelure pend dans le vide avant qu’elle n’équilibre la pose d’un levé de jambe habile et assez acrobatique.


FEU !

De part et d’autre de la scène deux brasiers sont ravivés simultanément et la gitane se retrouve enveloppée par la lueur des flammes qui souligne l’or de son teint. En un mouvement dynamique elle joint ses mains une a l’autre avant d’entamer un claquage rythmé qu’elle impose au public par un regard appuyé les invitant a en faire de même. Tout en battant des mains, elle laisse le rythme faire son chemin dans la foule, ses pieds frappant dans le sable de la scène avant qu’une jambe a la quelle succède l’autre ne batte l’air en de grands arcs faisant virevolter l’étoffe écarlate a la manière des ailes d’un papillon.

Par des pas croisés en un va et vient sur la scène elle s’imprègne du rythme de la chaleur qui commence a se dégager de son corps, de l’ambiance, elle sent une veine pulser dans sa tempe comme pour mieux marquer le rythme qui l’habite pleinement.

La démarche féline, elle fait rouler ses hanches, faisant tinter les breloques du foulard qui lui ceint les hanches en un tintement épousant parfaitement les battements a présent prononcés et uniformes du public. Avec toute la souplesse d’une professionnelle entrainée elle laisse se dessiner a chaque pas une courbe de plus en plus appuyée, le corps chaloupant comme plié par des vents contraires se disputant le délicat corps.

La bouche entrouverte, un souffle régulier contrôlé avec soin s’exhale en de brefs soupirs, les sourcils se froncent lorsque les pieds battent le sable, lorsque nerveusement les mains se plient, se déplient, tracent et effacent dans un espace vide à habiter, des arabesques, des courbes, des spirales , avant de laisser son corps s’emporter en habiles pirouettes dans des tourbillons invisibles.

A l’issue d’un tourbillon elle laisse son corps glisser et lourdement s’abaisser avant de se retenir de justesse en un grand écart sur le sol, le front collé au genou elle lève le bras et la lumière se tamise a nouveau, le spectacle n’étant qu’une machine bien huilée ou tout était contrôlé. Elle respire la gitane, reprend son souffle après cet instant d’improvisation, s’abreuvent des holà su public qui crois que c’est la fin, mais il n’est pas au bout de ses surprises.

Elle se redresse doucement dans la pénombre créée, se cambre, les jambes toujours écartée, le dos se penche en arrière, démontre toute sa souplesse lorsque dans un jeu d’ombre on devine a nouveau la courbe de cette poitrine qui se trouve rythmée par les inspirations sportives de la caji.

Elle lève une main, la passe sur la ligne de son front, le bout de son nez, la courbe de son mention, continue sur le sillon de son cou, avant de s’arrêter sur la pointe d’un sein, le souffle qui s’arrête comme pour lancer un nouveau souffle.


ARRRNIGO
--Zaphyra


[Tournent les vies au long...tournent et s'en vont...]

ARRRNIGO
Arnigo s’il te plait…


Le premier cri est puissant et haut, le second est doux et sensuel, car elle fait appel a un complice de tous temps. L’ombre du troubadour se dessine alors à l’arrière de la scène, et comme à son habitude il s’installe dans le fond de la scène, assis sur son siège, son éternel luth en main, avant de laisser raisonner la première note de la musique.
Simultanément la lumière se ravive doucement et a nouveau la lueur des flammes vient se refléter sur les fines perles de sueur qui parsèment son visage délicat.

La musique se fait lente, elle imagine les doigts fins d’Arnigo pincer doucement les cordes et au même rythme lent elle se relève. D’un pas lent elle se dirige vers le centre de la scène non loin du musicien tout en défaisant un des foulards brodé de grelots pendant à sa jupe. L’enroulant dans sa main, elle commence doucement a battre le rythme pour la mélodie qui prend un rythme plus allègre. Puis doucement son corps se trouve happé par une série de mouvements en mesure collant parfaitement a la musique, sa fameuse chorégraphie.

Une pointe d’aigu et elle saute, soulevant un mince nuage de poussière puis fait voler sa jupe, une corne de grave et elle abaisse le corps avant de se redresser la chevelure folle en arrière. La musique se fait régulière et les mouvements plus organisés, quelques pas chaloupés sur la droite un coup de hanche puis un autre. Le jupon vole et d’une pirouette suivie d’un rond de jambe, repart sur la gauche, dos au public, nouveaux mouvements de hanches, avant de se cabrer pour s’abaisser en arrière pour que son regard puisse venir se promener sur la foule qui semble en extase.

Un mouvement sensuel et d’une lenteur calculée et elle se redresse, ondule de la croupe, les bras tendu battant l’air de droite a gauche, puis la voila qui repart dans une courbe de la hanche vers la gauche, un rond de jambe la redresse et elle repart sur la droite.

Elle n’a plus les sourcils froncés, au contraire elle sourit et lance de tant a autre un regard espiègle au ménestrel qui gratte plus dynamiquement les cordes.
Elle saute, court, frappe des pieds, des mains, ondule, et ses mouvements s’accélèrent et la fièvre gagne le public et elle laisse échapper de sa gorge un cri aigu digne des plus beaux mariages rroms.

Le public semble fou, dégage une chaleur qui la gagne, elle commence a tournoyer, encore et encore, son jupon virevoltant dans l’air et elle tourne, levant la jambe comme une danseuse étoile, puis l’autre, puis s’ancre a nouveau dans le sol, les yeux fermés alors qu’en elle tout tourne.

Des images défilent dans le tourbillon endiablé qu’elle crée entourée d’un nuage de poussière. Elle revoit Satine effectuant ce mouvement, se souvient comment ses yeux se perdaient dans la contemplation de cette toupie humaine, qui envoutait, ensorcelait, ne laissant personne indifférent. Combien de fois avait elle admiré ce mouvement sans savoir qu’elle pourrait a son tour le reproduire, le subjuguer, y prendre plaisir.

Quand tu tournes, disait Satine, c’est comme si tu pouvais t’envoler…
Les bras tendus la jeune romni continue de faire tourner son jupon, battant l’air tournant comme le faisaient les derviches, a petits pas latéraux. Elle veut dépasser ses limites et sait qu’a cet instant le public se demandait comment elle faisait pour ne pas encore tomber.

La musique se fait déchainée, et soutient le mouvement rotatoire de la gitane qui sent un frisson parcourir son ventre retourné de l'interieur. La chaleur lui monte a la tète, et comme aspirée dans un siphon elle se laisse glisser, fléchit les genoux et tombe lourdement sur ses jambes au moment même ou les doigts d’Arnigo bloquent les cordes coupant la musique.

La chevelure déversée en avant la brune subit en silence un magistral tournis souligné des applaudissement d’un public conquis, une ivresse sans nom qu’elle considérait comme l’apogée du plaisir qu’elle prenait à danser.

Elle ne sait et ne savait jamais combien de temps elle mettait la immobile avant de pouvoir relever la tète et rouvrir les yeux. Toujours est il qu’aidée de son fidèle partenaire, elle se redresse doucement, regarde le public un sourire fier aux lèvres avant d’effectuer, la main sur le cœur une légère courbette, saluant comme le feraient les grandes danseuses du beau monde. Elle ponctue ce geste théâtral d’un baiser soufflé a la foule avant de poser un pied devant l’autre en toute prudence au bras de son troubadour, en direction des coulisses.
--Don_arnigo


Que le spectacle continue!

Il regardait Zaphyra en souriant, alors qu'il jouait de son instrument. La grâce de ses mouvements emplissait à chaque fois Arnigo d'une fierté à son égard. La fierté que Satine, sa Satine, est réussi à transmettre tout son art à cette jeune caji. Et depuis que Satine était partie loin, très loin de lui, il protégeait avec amour Zaphyra. L'amour qu'un frère porterait à une soeur. Sa musique la transcendait, sa danse transcendait sa musique. Ils étaient fait l'un pour l'autre sur la scène, comme il n'avait toujours fait qu'un avec Satine.

La fin fut parfaitement gérée par le ménestrel, qui d'une main ferme, laissa son luth s'étrangler alors que la danseuse tourbillonnait à en faire perdre la tête de plus d'un. Les messires s'égosillaient, le public saluait avec bruit la performance de Zaphyra. Le clown la laissa prendre son temps pour recueillir les félicitations, puis se releva, le luth toujours en main. Toujours sous les applaudissements, il aida la jeune femme à se relever, sans se presser, la laissant encore profiter du moment. Petit sourire aux lèvres en voyant que les hommes applaudissaient à tout rompre, avec plus d'enthousiasme encore que les femmes. Elle aurait toujours cet effet la.

Zaphyra désormais à son bras, Arnigo l'entraine vers les coulisses. Ils passent le grand rideau, et le ménestrel jette un petit coup d'œil autour de lui.


Où est il? Suis moi, je te raccompagne à la roulotte Zaphyra.

Il remarqua alors le regard affolé d'El Director dans toutes les directions, puis vit l'homme foncer littéralement sur lui.

Ma qué Arnigo!! Qué fais tou?? Yé né vois plous cé magiqué Gandrel! Ma qué ou é qu'il a ti pou passer? Foncé sour la pisté pour présenter lé nouméro suivant!

Un court instant décontenacé devant la vivacité avec laquelle El Director venait de lui demander de jouer au sauveur, le clown lacha avec douceur le bras de Zaphyra.

Désolé mais...

Courré l'ami!! Volé, ça nou doit pas s'impatienté!!


Et le clown de tourner les talons à la vitesse de l'éclair, de repasser en sens inverse le rideau menant sur la piste. Mais alors qu'il pensait prendre une impulsion pour sauter au milieu de la piste après une ou deux cabrioles, Arnigo manque de se cogner à deux hommes à l'air béats et, il fallait bien le dire, abrutis.

- Dites, l'est où votre amie? La gitane, celle qui était la juste avant?

- RAMBERRRRT!!! REVIENS ICI A TA PLACE!!

- T'inquiètes pas ma petite femme, je veux juste la revoir un peu!

- Ouai, elle dansait trop bien, on voudrait qu'elle puisse t'apprendre!


Le public éclatait de rire. Peut être une partie crut elle que cela faisait parti du spectacle, et c'était tant mieux! Le ménestrel regarda les deux hommes, sourire en coin, puis la femme qui n'osait sauter sur la piste, rouge de colère de s'être faite abandonnée. Ah cette Zaphyra...

Hum hum... Manants! Si vous souhaitez revoir la belle, la douce, la généreuse, la sublime... Zaphyra... Il faudra avant tout m'attraper!!

Déjà en sueur durant la danse de Zaphyra, restée plus qu'il n'en fallait sur la scène pour lui couper les jambes, Arnigo prit ses jambes à son coup et d'un pas élastique, parcourut la piste. Les deux hommes ne se firent pas prier pour lui emboiter le pas, cherchant désespérément à s'emparer du clown. Sans doute avaient ils bu avant de venir s'installer en piste. De quoi rassurer un peu la femme du plus grand, qui vit tout de suite qu'ils leurs seraient impossible d'attraper le castillan.

Une roue par ci, une galipette par la, Arnigo s'en donna à cœur joie, se jouant des deux hommes.


Et bien mes mignons! Vous n'êtes pas prêts de la revoir Zaphyra!

Grand éclat de rire du ménestrel. Rapidement, Rambert et son compagnon abandonnèrent la poursuite et revinrent s'assoir à côté de leurs femmes respectives, essoufflés et donnant l'impression qu'ils ne tarderaient guère à vomir. Le public avait en tout cas apprécié la course poursuite, et chacun demandait un bis. Arnigo d'effectuer une révérence en souriant, au milieu de la piste, puis de lever son luth, pinçant les cordes sèchement de son autre main. Notes se voulant comme un avertissement pour le public. Le silence se fit instantanément, l'attention sur le clown reportée.

Et maintenant... Dames, messires... Vous en avez peut être aperçu dans vos rêves les plus fous... On vous a peut être compté l'histoire de l'un d'eux, ou encore vous avez tenté de le dessiner pour vous en faire une représentation digne de votre imagination...

Mais ce soir! Oui, CE SOIR!! Vous allez avoir la chance ultime de pouvoir les voir devant vous!! Dames... Messires... Voici maintenant Il phénoménal Gandrel et ses compagnons fantastiques!!


Il espérait que le blondinet avait eu le temps de revenir. Sans doute parti faire ses besoins, même sur la piste en tant que troubadours, on n'était jamais à l'abri... Arnigo sourit en quittant la piste, croisant Gandrel.
Montamiou
Montamiou admire le septacle

oh que cela est drôle !

ouh , ah j'ai eu peur qu'ils ne tombent ...

tantôt de rire ; tantôt bouche bée , elle admire
Gandrel
[Au même instant, en coulisse]

Le blondinet revint en courant, marqua le pas devant l'entrée pour reprendre son souffle et remettre sa tenue d'aplomb. Les gros yeux d'El director en disaient long, mais le blondinet lui désigna d'un geste de la main ce qui s'en venait. La ménagerie.

Aussitôt Monsieur Loyal vit toute l'inquiétude d'Eldi changer de bords. Il voyait bien que le bedonnant moustachu angoissait de voir ces animaux sauvages menés en scène afin de clore la soirée à son apogée.

Il jeta un œil au-delà du rideau et aperçu Arnigo qui continuait d'amuser la foule. Voilà qui était parfait... parfait mais... juste une impression...
Gandrel se tourna, une sensation de regard pesant. Et il la vit, elle, la délicieuse danseuse. En effet Zaphyra tentait très certainement de le transpercer de part en part à l'aide d'éclair qui ne tarderaient à surgir de ses immenses yeux.
--Zaphyra
[ Je suis une artiste... Je ne peux pas travailler dans ces conditions...! *]



Aidée comme d'habitude par ce brave Arnigo, Zaphyra reprenait doucement ses esprits plaçant un pied après l'autre jusqu'aux coulisses .
Elle est autant surprise qu'Arnigo et Eldi de constater l'absence du blondin de Gandrel.

Elle fronça légèrement les sourcils lorsqu' Arnigo l'abandonna sur place pour aller faire le travail du blond. Elle remarqua a peine les deux loubards qui avait l'audace de penser pouvoir gagner ses faveurs.Elle leur tourna le dos et fit quelques pas dans les coulisses sous l'œil anxieux du directeur.

Ses faveurs, parlons en de ses faveurs. Elle qui pensait que le blond serait a ce moment même a ses pieds. Elle qui avait passé la journée a imaginer l'instant ou il lui avouerait qu'elle l'avait subjugué, transcendé, ébloui! Elle l'un des clous du spectacle et lui le monsieur Loyal...
Elle pesta. Il ne l'avait pas regardé, n'avait même pas daigné apprécier une seule seconde du spectacle. Lui qui l'annonçait comme sublime, talentueuse, et je ne sais quel autre qualificatif élogieux, il avait préféré disparaitre plutôt que la voir a l'œuvre.

Elle porta un regard fulminant à Eldi.


- Eldi je ne sais si tu as bien fait de compter sur l'autre blond, ce Grandel ( oui oui grandel! ^^ )! il est même pas fichu de suivre le spectacle qu'il prépare... Tssssss heureusement qu'Arnigo est la!

Elle lâcha un soupir dédaigneux et tourna les talons.

- Je n'ai plus qu'a aller toute seule a ma roulotte maintenant! Et si je tombe, si je me casse quelque chose dans le noir, si je termine comme la satine, Eldi tu sauras que c'est de Sa faute! A ce...

Elle ne put finir sa phrase lorsque le blond déboula jetant un regard inquiet a la scène ou d'après les rires du public Arnigo se débrouillait bien. Elle le suivit des yeux et le fixa de toute la noirceur de ses prunelles, les sourcils froncés, une moue boudeuse aux lèvres.

- C'est maintenant que t'arrives? Et d'abord ou c'est que t'étais? hein? t'es pas censé contrôler le spectacle ? Comment se fait il qu'Arnigo doive te remplacer? regarde comment se pauvre Eldi en a eu des sueurs froides! Tu veux tout faire capoter c'est ça ?

Elle fit un pas en avant pour se planter juste sous son nez, levant legerement la tete pour continuez a le foudroyer du regard. La sale peste qu'elle savait etre revenait a grands pas lorsqu'elle finissait de danser.

- Et comment as tu osé ME faire ça? hein? t'en vois tous les jours des danseuses comme MOI c'est ça hein? ou alors je ne vaut pas les filles de joies de tes bordels préférés c'est ça ?

Elle élevait la voix, et certaines personnes du premiers rang un peu distraits pouvaient percevoir quelques éclats de voix. La jeune rrom s'en fichait bien. Elle pointa un index agressif que le torse du jeune homme et continua a lui postillonner gaiement dessus.

- Alors comme ça on devient monsieur Loyal et on se prend pour la vedette! On est au dessus des autres! On ne regarde plus ce que les autres font? hein c'est ça ? T'a quoi comme excuse la hein?

Elle prit une voix un peu plus larmoyante et continua avec le même débit, celui qui avait le don d'agacer n'importe qui.

- Et dire que je m'étais entrainée, j'ai travaillé dur, sans relâche, nuit et jour, oui oui même la nuit, bravant les malédictions de la Tasmania et tout et tout et toi ... Toi...

Elle sentit un sanglot de colère lui casser la voix.

- Je t'en donnerai moi du Sublime! Je t'en donnerai du Talentueuse! je t'en donnerai du... Volup... Arggggh ! Laisse moi te dire ce que tu es! Tu es un égoïste! un goujat, un sacripant, un... un..

Elle ne se lassait pas d'abattre son index devenu douloureux sur son torse tant sa colère et sa déception étaient grands. Elle en avait de l'orgueil la petite et ne supportait pas de passer en second plan surtout qu'elle avait jeté son dévolu sur le blond qu'elle ne reverrait plus apres le passage de la foire...

*
Gandrel
[Coup de Trafalgar en coulisse]

Le blondinet reste coi, fichtre, mais c'est qu'il se fait engueuler !
Pourtant au fur et à mesure des paroles un sourire ne peut s'empêcher de naitre au coin des lèvres. Ses fossettes se creusent à se retenir de sourire franchement... et pas que ses fossettes, son appétit aussi.

Son regard ne quitte pas les prunelles sombres de la danseuse. Les menaces qu'ils annoncent couvrent aisément ceux de sa voix. Elle s'énerve, s'agite, faisant tinter et danser de ses boucles d'oreilles et ses mèches ébènes, que ses bracelets et son doigt qui tente de pénétrer dans la poitrine du blondinet, surement pour lui transpercer le cœur.

Derrière c'est l'agitation. Précisément au même moment derrière eux la roue tourne, le spectacle continue.
Eldi tonne à la brune sauvageonne et à Monsieur Loyal que le spectacle continue.
Devant l'entrée les dresseurs gèrent la licorne et l'appât pour la préparer à entrer.
Sur scène une voix raisonne, celle d'Arnigo.

- Mais ce soir! Oui, CE SOIR!! Vous allez avoir la chance ultime de pouvoir les voir devant vous!! Dames... Messires... Voici maintenant Il phénoménal Gandrel et ses compagnons fantastiques!!

La belle ne l'entend pas de cette oreille, le sermon se poursuit.
- Je t'en donnerai moi du Sublime! Je t'en donnerai du Talentueuse! je t'en donnerai du... Volup... Arggggh ! Laisse moi te dire ce que tu es! Tu es un égoïste! un goujat, un sacripant, un... un..

Comment faire taire une belle quand l'urgence se présente ? Le blondinet connait les stratagèmes.
D'un pas d'un seul et il se retrouve collé à elle, ses deux mains saisissent son visage et sa bouche s'écrase sur les brulantes lèvres de la gitane. Un baiser violent, volé, salé, passionné. Une bouche qui dévore, une langue qui s'immisce. Un silence qui s'installe, une éternité pour certains, une seconde pour d'autres. Le joli cœur abandonne les lèvres en susurrant à la brune désarçonnée, un mensonge ? une vérité ? En tout cas, de quoi la transcender... enfin il l'espère... non, il ne l'espère pas, il le pense le goujat.


- J'étais juste jaloux... j'ai rêvé d'une danse pour moi seul.
Il lui effleure les lèvres à nouveau et fait volte-face se dirigeant vers le rideau et la scène puis rajoute en tournant juste la tête accompagné d'un sourire assassin. De ceux qui transperce le cœur des belles. Le voleur de baiser lui en souffle un, de baiser, et, entre ses doigt virevolte un voile. Celui de Zaphyra.





[Animal imaginaire... ou pas]

Monsieur Loyal tout de rouge vêtu se remettait du frisson et du désir que la danseuse avait suscité en lui. Se concentrer. Maintenant. Présager des douceurs que pourrait offrir la chair couleur miel que le corsage et la fente de la jupe offrait à la vue en cet instant troublerait son récit.
Une respiration profonde, une deuxième, un sourire à cette foule et c'est d'une voix grave qu'il entame son monologue.


- Maintenant, je vais vous imposer le silence, merci de ne pas applaudir avant que je vous laisse le faire tout à loisir. Il ne faut pas exciter l'animal, il en va de votre sécurité et de celle des employés. Merci de votre compréhension.

Sourire rassurant, indiquant que tout ira bien est sa réponse aux spectateurs qui soudainement passent de la fesse gauche à la fesse droite. Après un murmure qui parcours l'assemblée, le calme revient quand Gandrel continue son récit.

- Vous en avez tous entendu parler... vous ne l'avez probablement jamais vu. Du plus profond des âges vivent des créatures que certains nommeront inventions fantasmagoriques sorties de l'esprit de l'homme.
Il n'en est rien. Et après cette nuit, aucun d'entre vous ne pourra plus le dire.


Le blondinet se place sur un côté de la scène tandis qu'une petite fille entre dans la cour des artistes. Celle-ci avance calmement, trop calmement. L'angoisse des spectateurs monte alors qu'ils s'interrogent sur la fillette tout de blanc vêtue. C'est alors qu'un violent bruit de froissement de tissus empli la salle accompagné de quelques hoquet de terreur ou d'étonnement. L'animal est entré. Les yeux des spectateurs sont rivés dessus et ils distinguent à peine les dresseurs qui l'escortent. Déjà ils ont oublié la fillette.
Gandrel reprend de sa voix profonde en désignant l'animal.


- Voici messieurs dames, rien que pour vos yeux, le plus noble des animaux : une licorne.


- Oui, vous avez bien entendu, une licorne. Celle-ci vient du plus profond des jardins du sud, loin au-delà des mers.
Cet animal aussi vieux que le monde, dont l'existence antérieure à toute religion et à toute civilisation mesure une toise
1 au garrot pour deux toises de longs sans la queue et sa corne atteint deux coudées 2 et l'on raconte en avoir vue allant jusqu'à cinq pieds. 3 Ne vous fiez pas à son allure, l'animal est vif et dépasse aisément les plus rapide de nos courisers.

- Ce n'est pas une bête que l'on combat ni que l'on soumet, et ce n'est qu'au péril de nombreuses vies qu'un tel animal antédiluvien peut vous être présenté.
Gandrel marqua une pause et présenta la petite fille un longue tunique blanche qui se trouvait encore sur la piste.
- Seul un être pur et innocent peut se permettre de s'approcher et même de le toucher, et tout autre tentative mènerait directement à la mort de l'inconscient...

Tout en continuant son discours Monsieur Loyal longeait les premiers rangs, il cherchait... la voilà.
- … Détentrice de richesses, de pouvoirs et de savoirs inaccessibles aux simples mortels, elle descend du plus lointain des âges et à survécu à tout les cataclysmes. Redoutée et redoutable, elle possède un étrange pouvoir d'attraction sur les jeunes vierges et les innocents ; des vertus fertilisantes. Et si elle inspire une terreur sacrée, c'est qu'elle inspire une terreur sacrée, c'est qu'elle ne ressemble à rien de connu et que le Très-Haut lui a attribués bien des dons.

Le blondinet accorde un sourire à la piote qu'il a fini par repérer dans le public. Agile il escalade les gradins et la rejoint pour lui offrir sa main. Aussitôt la fillette est effrayée mais Gandrel lui souffle un :
- Chuuut tout ira bien Lany, je suis là.
Enfant rassuré il regagne l'arène avec la fillette dans ses bras, sa langue n'en finissant pas.

- La licorne, créature du Très-Haut, est considérée comme féroce et redoutable car elle est un symbole de pureté. Seul le courage de cette jeune fille Le blondinet d'un geste la désignant, rappelle la fillette en tunique blanche au bon souvenir du public. à permit la capture de la bête.
En effet, les chasseurs ont attirés la licorne grâce à l'odeur de cette jeune fille, et la bête se coucha à ses pieds plaçant sa tête dans son giron. Et il ne resta plus qu'à la capturer.


Le conteur expliqua à Lanetti qu'elle allait toucher la licorne et que seul une jeune fille pure et innocente avec un grand courage comme elle pouvait se permettre cela.
Après moult hésitation de la fillette et tremblement du public, ce fut de concert que les respirations cessèrent que que Lanetti, aidée de Gandrel qui, comme le diraient plus tard nombre de gens, devait assurément être pur et innocent lui aussi, pour pouvoir toucher aussi l'animal sans se faire transpercer de part en part.

Le jeune troubadour raccompagna la piote jusqu'à sa place pendant que la fillette en tunique blanche regagnait les coulisse suivit de l'animal.

Dans les coulisses, si un immense soupir de soulagement fut lâché par tout le staff, néanmoins aucun n'atteignit la force de ceux émis par El director et de la mère de la fillette. Celle-ci, accueillant sa fille dans ses bras ne pu retenir des larmes de joies que les nerfs ne pouvaient plus contenir.

La fillette n'était qu'un appât pour le spectacle. Sous sa blanche tunique avaient été disposées des herbes que la bête appréciait afin qu'attirée par l'odeur, elle suive la fillette. Évidemment l'animal avait été gavée juste avant le spectacle afin de réduire tout état velléitaire. Et tout c'était déroulé comme aux répétitions. Cet à dire sans que quiconque se fasse trouer, percer, embrocher, embrocher par l'immense corne de la licorne... ou juste écrasé et broyé sous son poids.

Gandrel continua de discuter avec la foule laissant ainsi du temps bien après la sortie de la licorne, retardant au maximum l'explosion d'applaudissement pour ne point effrayer l'animal avant qu'on le scelle en cage. Quand il entendit le son d'un luth, il sut que tout était désormais en ordre et que les gens pouvaient applaudir. Il leur montra l'exemple.
Ils lui répondirent. Et avec force.




1. une toise = 1,959 mètres soit 4 mètres.
2. une coudée romaine = 45 centimètres soit 90 centimètres.
3. un pied = 29.6 centimètres soit un mètre cinquante.
Note : l'animal présenté est un rhinocéros blanc.
Gandrel
[Le piaf, le feu et le truand]

- Maintenant le cirque va avoir l'immense plaisir de vous présenter un autre animal inconnu. Enfin inconnu... qui n'est lui aussi qu'habituellement rencontré dans les contes. Car oui, nous le connaissons par les récits et ouvrages folkloriques mais... qui d'entre vous a déjà rencontré un...

Jet de flamme qui s'envole.
Notes de musiques qui s'élèvent.
Une femme en tenue qu'on pourrait juger presque d'Ève, aguichante à souhait dans son cuir pas bien épais, entre en scène le bras tendu en l'air, la main tournée vers le ciel mais vide. Pourtant beaucoup sont sûr d'y avoir entendu le son distinct d'un envol s'y échapper.

Déjà les enfants le voient voler dans les airs, majestueux.
Puis se fut le tour des femmes quand l'impérial oiseau se posa sur la main tendue de Gandrel.
Et pour finir, ce furent enfin les hommes qui, décrochant difficilement leur regard de la présentatrice, finirent par réaliser.
Les Oooh et les Aaaah qui fusaient autour d'eux se montraient d'une aide précieuse il fallait dire.
Tout les yeux étaient maintenant rivés vers le flamboyant animal que Monsieur Loyal présenta.


- Voici, celui qui s'élève chaque matin dans les airs tel le soleil. Celui qui sombre chaque soir... mais qui reprend vie avec l'aurore, vous l'aurez reconnu bien sûr... voici, le phœnix !


A l'instant ou le nom était prononcé qu'une gigantesque flamme s'éleva jusqu'au plus haut du chapiteau. L'oiseau brillant de mille feux, ailes étendues aux pigment vifs ou le rouge de son plumage faisait concurrence au rouge de l'uniforme de son montreur. Le portant bien haut, Gandrel présenta l'animal.

- Cet oiseau sacré lié au culte solaire tire son nom du Grec "phoinix" qui signifie rouge. Ce majestueux volatile à l'âge vénérable de cinq cent ans et peut vire presque éternellement si Aristote lui permet bien sûr. Dès qu'il faiblit, ce gracieux serviteur du soleil s'immole par le feu et renait de ses cendres.

Gandrel, toujours tenant l'animal à bout de bras se fait remettre une torche par son assistante. A ce moment là les spectateurs sont attirés parles ustensiles qu'elle a mit en place, un braséro et un perchoir. Enfin, là plupart des spectateurs. Les hommes quant à eux sont irrésistiblement attirés par ce que ne cache pas sa tenue de cuir... et même vers le peu qu'elle cache.

- Cet oiseau mythique, enfant du soleil et frère de l'immortalité, est aussi à l'origine de l'invention de la musique grâce à son magnifique chant. Hélas, seul les élus du paradis solaire peuvent entendre son merveilleux chant... mais nous allons vous montrer tout aussi... Une flamme sembla s'élever de la main de Gandrel et une épaisse volute de fumée s'en échappait. ... merveilleux !

Tous purent alors voir la main vide du Monsieur Loyal. Celui-ci fit couler de la cendre entre ses doigts.

- Tu es poussière et tu retournera à la poussière...
La foule applaudit à cette fantastique démonstration divine et couvrit le son étouffé et étrange d'une petite voix, que seuls de très rares spectateurs du premier rang entendirent.
- ¡ Imbécil! ¡ esto brule! ¡ Atención! ¡ Donde te arranco las plumas! 1

Dès qu'il entendit le volatile prononcer ses premiers mots, le blondinet se mit à haranguer la foule avec un regain d'enthousiasme afin d'être sur de couvrir ses protestations. Qu'elle idée d'apprendre à un oiseau à parler aussi.
- Ouuuii on applaudit bien fort. Merci, merciii ! Et maintenant...
Un roulement de tambour l'accompagna et couvrit totalement le divin chant du volatile qui était dissimulé à la vue de tous dans un petit espace prévu à cet effet derrière le braséro.

Jeu de gestes, jeu de croisement, la présentatrice passe devant Gandrel en applaudissant faisant du coup exploser l'applaudimètre ; puis elle repasse toujours avec un déhancher qui, a défaut de ressusciter un phœnix ressusciterai bien d'autres choses.
Une poignée de cendre, une flemme, une épaisse fumée et revoilà la bestiole emplumée. Le superbe oiseau rouge. Le phœnix de retour à la maison... enfin, dans la main du présentateur.
Aussitôt il le fait s'envoler et le volatile rejoint la court vêtue. Comme Gandrel tout à l'heure elle a de quoi le nourrir dans la main, discret et efficace. Le couple quitte la scène laissant Gandrel de nouveau seul face au public.




1. en français : Imbécile ! ça brule ! attention ou je t'arrache les plumes.
L'animal sur la photo est un ara, évidemment il ne correspond pas à l'époque puisqu'originaire des Amériques. Cette image a été choisie pour le côté envol et parce qu'elle me plaisait -déjà- et qu'hélas, le perroquet rouge espèce endémique de mon chez moi a disparut avant qu'on invente l'appareil photo.
Gandrel
[Attention ça mord]

- Après avoir vu, de vos yeux ébahis, une licorne. Après avoir vu de vos propres pupilles un phœnix renaitre de ses cendres... que vous reste t-il à découvrir de ce que le monde a à vous offrir ?

L'assemblée cherchait évidemment quel serait le prochain animal... animal ? Peut-on dire ça d'une de ces créatures étrange et fantastique ? Des ces êtres qui sans nul doute possèdent quelque parcelle divine. Un animal...

- Le prochain mystère est l'un des plus répandu, et aussi l'un des plus dangereux. Voici... Gandrel se tourne pour présenter l'immense fauve qui entre sur scène en bondissant. Majestueux dans sa couronne assortie à sa peau, fauve. Deux immenses ailes de plumes blanches ornent ses côtes. Un harnais de cuir les retient pliées sur son dos.
De la zone sombre de la scène on entend un claquement de ce qui pourrait probablement être un fouet et, de sa terrible gueule ouverte le monstre rugit. Puissant cri du plus profond des tripes, ce n'est pas un chat, ce n'est pas un lion, c'est un...
... un Griffon !


Le fauve tourne et vire sur la scène autour d'un Monsieur Loyal beaucoup moins rassuré intérieurement que son attitude et sa voix laissent paraitre. De son discours il reprend.

- Le griffon est le roi du bestiaire, on dit même de lui qu'il est à l'origine des oiseaux cosmiques, tel que celui présenté juste avant. Comme vous le constatez, il ne possède pas de tête d'aigle comme on le dit parfois, juste de puissantes ailes que nous avons, par sécurité uniquement, harnacher solidement afin d'éviter toute tentative d'envol et de fuite car constatez déjà ce qu'il peut faire.

Le lion, sur le dos duquel on avait collé de fausses ailes maintenues solidement par un harnais réellement censé que celle-ci puisse bouger, avait effectué un grand tour et ce tenait maintenant à l'extrémité de la piste. Gandrel prit un cerceau et le maintint au-dessus de lui face à la scène. Loin dans son dos le lion se mit à courir et prenant un élan sur un réhausseur posé par l'un des dresseurs, saute par-dessus le Monsieur Loyal qui affiche un immense sourire crispé, en traversant avec une grâce incroyable le cerceau présenté. Le fauve atterrit alors dans une souplesse de félin, juste devant Gandrel et le public qui marqua un geste de recul tellement l'impression de voir l'animal leur sauter dessus était forte. Mais des coups de fouets raisonnaient dans la pièce laissant place à la stupeur, dans les zones d'ombres, les dresseurs veillaient.

Le blondinet eut du mal à se départir de son sourire, car tellement il était forcé, il avait fini par se transformer en crampe. Il incitait alors le public à applaudir le divin animal jusqu'à ce qu'il puisse retrouver l'usage de sa bouche, donc de la parole. L'animal rajouta même un violent rugissement qui ne pouvait qu'impressionner les grands et les petits.


- Les griffons, souvent représentés par les œuvres d'arts, les contes, les peintures, les sculptures. Les griffons, animal hybride tantôt bienfaisant issus des jardin du Très-Haut, tantôt malfaisant issus de la lune, la patrie du Sans-nom... les griffons...
Petite pause pour ménager un effet de manche
... vous en êtes dorénavant les témoins, ils sont d'une force et
d'une férocité hallucinantes. Ils sont d'une beauté troublante et bestiale. Ils tuent et dévorent d'un coup de dent, d'un coup de griffe. Mais ce n'est pas tout.


Gandrel rejoint l'animal qui était maintenant assis, impérial de tenue tel une statue, sur un podium afin d'être surélevé. De la scène on le voyait de profil, à l'égyptienne. Et c'est qu'il en imposait l'animal.
- En plus de tout cela...
Tandis que le jeune blond en costume rouge désignait la bête, celle-ci ouvrit grand la bouche.
... elle possède pouvoir à nul autre pareil.
Un puissant jet de flamme d'un rouge profond sorti de la gueule de l'animal. Du moins visuellement.
- C'est qu'elle vomit aussi des torrents de flammes.

Thalis, le cracheur de feu, caché derrière le podium avait rajouté un produit à sa sauce pour donner une couleur rouge sombre au feu. Que tout soit... magique.
Le lion descendit de son estrade, et après s'être frotté tel un matou à Gandrel -qui soudainement pria très fort en récitant mentalement "ça c'est pas dans le numéro, mais ça c'est pas dans le numéro" - déjà dans son imagination galopante il voyait très bien la scène.
1


Mais le lion passa sans le dévorer et se dirigea au son des coups de fouet vers la sortie. Le survivant se dit qu'après tout, ce n'était qu'un gros matou... et espérait quand même que son chat, Boule de poil, ne devienne pas si gros. Déjà qu'il coutait une fortune à nourrir...

Les employés vinrent tirer le podium sur lequel elle se tenait l'instant d'avant. D'une côté coulisse, on voyait un cracheur de feu collé et accroché à la paroi sans toile tel un super héros du monde moderne.
2

Tandis qu'on évacuait tout le monde de la scène, le conteur se livra alors à tous les écarts de son imagination sur les animaux magiques... ou pas.
Suspendus à ses lèvres, hommes, femmes et enfants buvaient ses paroles. Les yeux étaient fixes, les bouches béantes, les mains inertes. Impossible de dépeindre l'état d'exaltation dans lequel se trouvaient les auditeurs. Le cœurs palpitaient, les sabots de leur imagination galopaient, tous de concert, les emportant loin dans les tréfonds de leur fantaisie.

Lorsqu'une corde fut pincée, laissant échapper une note de musique à l'attention du Monsieur Loyal pour le tenir informé de l'avancement du spectacle, ce fut un battement d'aile de papillon... de ceux qui se transforment en tempête.
Les nerfs surexcités d'un auditoire captivé, reçu la petite note comme le mugissement d'une bête fantastique qui fondait sur eux. Des cris et des tremblement s'échappèrent des gradins. Et ce ne fut pas que des enfants et des femmes qui furent les malheureuses victimes de cette révélation de manque de courage.

Gandrel annonça alors la suite.





1. le lien mène à une version plus grande de l'image.
2. accroché au murs sans toile ? mais voyons c'est spider...
--Thalis


Juste derrière la piste:

Maintenant le cirque va avoir l'immense plaisir de vous présenter un autre animal inconnu. Enfin inconnu... qui n'est lui aussi qu'habituellement rencontré dans les contes. Car oui, nous le connaissons par les récits et ouvrages folkloriques mais... qui d'entre vous a déjà rencontré un...

Se levant de moitié, Thalys porta juste devant sa bouche la baton enflammé, et soufflant l'alcool ingurgité dessus, produit un jet de flammes qui s'envola au dessus de Monsieur Loyal. Le grand paravent bordant l'entrée des coulisses avait été rapproché durant le long monologue de Gandrel, et les spectateurs, trop absorbés par la contemplation de l'animal et de la petite fille, n'avaient absolument rien remarqué. De ce fait, Gandrel apparaissait toujours au milieu de la piste, mais Thalis s'en trouvait fortement approché. Cette partie du spectacle avait valu maintes et maintes difficultés pour le mettre en œuvre. il avait fallu répéter de nombreuses fois, avant d'obtenir résultat satisfaisant. Mais Gandrel et Thalis pouvaient se vanter maintenant de leur réussite, car le résultat était quasi parfait.

Cet oiseau mythique, enfant du soleil et frère de l'immortalité, est aussi à l'origine de l'invention de la musique grâce à son magnifique chant. Hélas, seul les élus du paradis solaire peuvent entendre son merveilleux chant... mais nous allons vous montrer tout aussi...

Apparemment, tout le monde n'avait vu que du feu au tour de passe passe de Gandrel... Et les forts applaudissements qui découlèrent du public le prouvèrent bien.

Bon, ce n'était pas le tout, mais la concentration était de mise maintenant. Alors que le blondinet s'amusait, Thalis sortit d'une poche de sa chemise un petit flacon rempli de poudre de couleur rouge opaque. Il versa celle-ci rapidement et dans sa totalité dans la bouteille d'alcool posée à son côté. Ne restait plus qu'à mélanger. Un coup d'œil pour voir où en était Gandrel. Le phénix avait disparut, place maintenant au griffon.


Bien, très bien... Tu es doué Gandrel...

En même temps, il tournait et retournait la bouteille d'alcool entre ses mains. Puis l'agitait doucement, avant d'en boire une longue rasade. Nouveau regard vers la piste. Cela ne se présentait pas trop mal. Le cracheur de feu s'avança de quelques pas, silencieusement, courbé, afin de se placer derrière le podium.

Magnifique, murmura-t-il avant de prendre une autre gorget de son breuvage. Cette fois cependant, il prit soin de ne pas l'avaler. Un petit signe au dresseur le plus proche. Et en même temps que claquait le fouet, Thalis passa sa tête juste au dessus de sa cachette, pour se retrouver à la même hauteur que celle du Lion. Dur de le voir, surtout quand on avait les yeux braqués sur la créature. Il en profitait pour recracher son alcool en un jet continu, crachant à la place du lion une longue flamme. De nouveau, tout se passa parfaitement, les spectateur étant bluffés. Qui ne le serait pas?

Enfin, le dressage, dans tout son art. Qui pour les chinonais, semblait miracle, la preuve qu'il fallait pour considérer l'animal comme un griffon, cet animal légendaire et fantastique. Pas de doute, leur troupe avait développé des numéros impressionnants. Ils feraient fureur en Catalogne. Lui aussi avait eu le temps de développer son numéro. Celui-ci n'allait d'ailleurs pas tarder. Souriant en coin, le barbu ne bougea pas alors qu'on entrainait lentement le podium vers l'entrée de la scène, invisible pour l'instant. Il put ainsi sauter à terre et reprendre sa bouteille, niché dans un creux. Un petit regard sur El Director.


Tout est prêt Eldi?

Et coument moun ami!! Tou as la lourdé taché dou finiré lé spectaclé, inoutilé dé diré qué tout esté perfecto!


D'un sourire, Thalis remercia El Director, et regarda les cinq bouteilles pleines d'alcool prêtes à l'emploi. Deux torches, pour l'instant éteintes, attendaient leur sort, à côté. Il se saisit de ces dernières, avant d'hocher la tête pour l'assistante déjà parue à côté du phénix. La jeune femme se chargea alors des bouteilles.

Et maintenant que ce que vous avez pu voir jusqu'à maintenant... est gravé dans vos esprits... que vous pourrez ressortir tout cela devant vos amis ébahis... devant ces dames folles de vos récits et vous suppliant de continuer votre récit... devant les vieux de ce village, qui vous envieront d'avoir été présent à un tel évènement... Il est temps d'accueillir ici même, sur cette piste, à Chinon!!! Le maître incontesté et incontestable de l'élément le plus dangereux que l'on puisse trouver sur terre, le plus dévastateur, le plus traitre... Il le maitrise parfaitement, dans toute sa plénitude, et ce soir, vous serez encore dépassé par cette folie qui l'habite... Je veux un tonnerre d'applaudissement pour le grand Thalis!!!

C'est en souriant que le géant, qui avait terminé sa préparation, pénétra sur la piste, en croisant Gandrel. Pas un regard pour ce dernier, le blondinet savait qu'il avait fait un fabuleux boulot.

Contrairement à ce que le public s'imaginait, se représentant pour la plupart un fou furieux pénétrant comme une furie sur la piste, grand sourire dément et bave à la bouche, Thalis avança très tranquillement au centre de la piste, petit sourire aux lèvres, l'air immensément calme. Ses yeux sombres balayèrent le public lentement, de droite à gauche. Le silence venait de se faire, et chacun attendait, coupant presque sa respiration, impatient et en même temps craintif de ce qui allait suivre.

Après avoir laissé cette ambiance légèrement inquiétante et mystérieuse se répandre autour de lui, le géant barbu leva lentement une main en l'air, portant une torche. sa bouche souffla légèrement dessus, mouvement imperceptible depuis les tribunes, afin d'attiser les reflets rougeoyants. La torche prit feu en quelques secondes. Pour le public, on ne savait pas très bien comment il avait fait pour l'allumer, mais sans nul doute, c'était par l'esprit!

Sans cesser de regarder les spectateurs, le cracheur de feu souffla à nouveau sur la torche flamboyante après avoir approché celle-ci de sa bouche, expédiant un nuage d'alcool sur les flammes. Effet immédiat, un jet violent monta en l'air, déclenchant des oh et des ah du public. Le barbu tendait alors son autre main en avant, bras tendu, paume vers le ciel. Nouveau regard mystérieux sur ses spectateurs hypnotisés, et une nouvelle flamme part, en direction de sa main. Quelques cris retentissent.


Il a du se bruler, ça doit faire mal, murmure-t-on.

Mais le géant sourit, et de sa main tendue, apparait un petit feu. Ménageant l'impression donné, Thalis recroqueville ses doigts, comme pour faire croire qu'il contrôle parfaitement la flamme dans sa main. Une peau couleur chair recouvre en fait sa véritable peau, et un peu d'alcool au creux de celle-ci entretient l'illusion qu'il a lui même fait apparaître le feu. Il semble alors prendre une impulsion et ramenant son bras vers son visage, il le détend soudainement vers le haut d'une tribune, crachant au même moment un long jet de flammes. Mouvement fluide, rapide au point qu'on peut croire que la main a de nouveau initié le jet de flammes. Mouvement travaillé depuis plusieurs années.

Le public semble médusé. Comment un tel être peut il exister sur terre? N'importe qui donnerait pour posséder un tel don! Il doit forcément être invincible puisque le feu ne lui fait rien. Satisfait, Thalis se penche pour saisir l'une des bouteilles déposée par l'assistante. Il boit une gorgée, fronce les sourcils exagérément, puis porte la bouteille devant ses yeux.


Bon sang!! Qui m'a foutu une piquette pareille???

Et dans un geste rageur, le géant balance le breuvage dans un mouvement circulaire autour de lui en même temps qu'il porte à nouveau la torche à sa bouche. L'alcool s'enflamme autour de lui, comme un long ruban se consumant rapidement. Thalis s'amuse ainsi à vider la bouteille, décorant l'air de lumière vive. Le public retient des cris d'admiration, ou de stupeur émerveillée devant le spectacle. La bouteille vide est alors jetée derrière lui, et une autre rapidement entamée.

Voyons celle-ci...

Le barbu semble alors satisfait, car il boit goulument. A tel point qu'il renverse complètement le contenu sur son bras gauche. La droite portant la torche revient devant sa bouche, et de nouveau, une longue flamme part. Le bras gauche vient alors d'un seul coup dans le jet de flammes, sans que cela semble affecter de quelques manières Thalis. Il étouffe alors d'un seul coup le feu de sa bouche en avançant sa main et la plaquant sur ses lèvres. L'eau qu'il a versé sur son bras dégouline encore, alors que la gorgée d'alcool longuement gardée en bouche a trouvé sa place sur le sable de la piste. La main s'enlève de sa bouche, et... un rot en sort!

Oups, 'ardon!

Rire du public. Ce cracheur de feu était décidément étonnant. Le barbu se penche alors à terre, et se mettant à genoux, saisit la quatrième bouteille. Ne pas se planter, où il pourrait le payer de sa vie. Mais non, la croix indiquait que le breuvage était alcoolisé. Il lève celle-ci en l'air, ferme les yeux. Les rouvre, puis d'un large cercle de la main, dessine avec le goulot une tranchée dans le sable, l'alcool se déversant en même temps dedans. La bouteille vide vole en l'air, la deuxième torche la remplace immédiatement. Les deux bras balaient la piste, la première torche enflammant la deuxième. Thalis lève alors les deux bras haut dans le ciel.

El nimmbé del coro atalann del alèm!

Prière à l'on ne sait quelle force mystérieuse. Les mots du barbu ne veulent pourtant rien dire du tout. Les torches foncent alors sur le sol, et semblent foudroyer celui-ci, encerclant d'un grand cercle de flammes Thalis. Les flammes s'élèvent jusqu'à la taille du géant. Le voici prisonnier du feu. Élément qu'il contrôle parfaitement. Les spectateurs retiennent leur souffle, les enfants regardent bouche bée, quelques femmes et hommes ne peuvent s'empêcher une main devant celle-ci. Le géant sait qu'il doit se dépêcher, avant que les flammes ne s'éteignent. L'alcool est puissant, mais il n'a guère la possibilité d'apporter sur piste des tonneaux. Thalis s'avance alors tranquillement vers le cercle de feu, jette un regard impassible et perçant au public, puis fait demi-tour et lentement, traverse le cercle de flammes. Si le fait que les chausses ne prennent pas feu peut paraître logique quand on fait ce genre de numéro, que les jambes nues du cracheur de feu ne flambent pas parait irréel au public. La peau couleur chair le protégeant fait une nouvelle fois merveille, et à part une bouffée de chaleur au niveau de ses cuisses, le géant quitte tranquillement la piste, à lentes enjambées, sous les applaudissements à retardement mais tonitruants des chinonais. Et juste avant de passer du côté des coulisses, Thalis plante de chaque côté de l'ouverture ses deux torches flambant encore. Le cercle enflammé derrière lui semble diminué, pour bientôt s'éteindre complètement. Mais le géant barbu a déjà disparu. On remarque alors que durant le numéro du cracheur de feu, les lanternes ont cessés d'éclairer, plongeant le public dans un noir presque total.
Gandrel
[Toutes les bonnes choses ont une fin]

Gandrel annonça alors la suite.
- ... Je veux un tonnerre d'applaudissement pour le grand Thalis!!!
Le présentateur sortit, le cracheur de feu entra. Et sans se cacher cette fois.

En coulisse, Eldi le félicita chaleureusement pour le bon déroulement des derniers numéros avec les animaux. Que leur Monsieur Loyal attitré n'aurait pas fait mieux et que du coup, qu'il ne parle pas le français correctement était une bénédiction.

Puis le blondinet présenta ses excuses pour être arrivé en retard en prétextant visite aux dresseurs afin de procéder à une ultime vérification avec les animaux. Pour être sûr que tout irait bien.
Le bedonnant directeur, agitant sa main, lissant sa moustache de l'autre en déclarant que ce n'était pas grave, qu'au contraire, il félicitait Gandrel pour son implication, qu'il avait eu raison. C'est qu'avec ses bêtes là, valait mieux pas jouer avec le feu.

Ensemble ils admirèrent le dernier numéro. Celui de Thalis. Tout deux se montraient fébrile car après cette ultime représentation, on saluerait le public. Et viendrait l'heure fatidique. Le jugement.
Tel le marteau du tribunal, seule l'ovation finale, et elle seule, pourrait leur dire si le spectacle avait été un succès.
Ainsi, résidait dans les mains du public l'avenir même de certaines revues.
Pour eux, le compte à rebours final avait commencé.

La fin s'en vint.
Le maitre des flammes sort, plantant deux torches devant la sortie des artistes. Gandrel et El director foulèrent alors le sol de la scène pour la dernière fois. On les voit rentrer puisqu'ils passent près des flambeaux, mais lorsque s'élève la voix de Gandrel il sont au milieu de la piste, dans le noir le plus complet... comme le reste du chapiteau hormis les deux torches.
Une lampe sourde éclaira alors juste le visage de Gandrel, l'effet était amusant de voir ainsi flotter visage sans corps.


- Le voyage fut plaisant, et déjà le voyage appelle nos artistes. Merci à la municipalité de Chinon d'avoir accueillit en son sein le cirque et ses artistes. Et voici l'homme qui vous a offert se spectacle, j'ai nommé...
La lumière se fit plus intense et éclaira entièrement les deux hommes qui se tenaient côté à côte.
... Elll Dirrrectooor !
Celui-ci un immense sourire sous la moustache, envoyait de ses deux mains des baisers au public.
- Merci à tous ! Merci à vous !
Les deux hommes effectuèrent de concert une révérence, pas très prononcée par Eldi à cause de son ventre mais le cœur y était.
Et le chapiteau replongea dans le noir le plus complet.

Eldi fonça en coulisse et déjà donnait ses ordres pour le démontage. Les bateaux, chaland de Loire, des rambertes autres barges attendaient la fin de leur chargement. Certaines roulottes y avaient déjà prit place.
A l'aube, un nouveau voyage les attendaient, ils auraient le temps de se reposer.

Gandrel quant à lui se dirigea vers la porte et releva le voile de la sortie du public, qui avait été quelques heures avant, leur entrée.
Des nombreuses lampes et torches s'allumèrent et illuminèrent l'intégralité du chapiteau et révélèrent les passages pour gagner la sortie.
Sur la piste, seul le sable qui recouvrait les pavés.
Près de la porte par contre, Gandrel se tenait debout. Prêt à saluer les présents, les remercier, ainsi que de leur souhaiter un bon retour au domicile et une bonne nuit pleine de rêves.
Un au revoir en somme.




Voici la fin du spectacle, si celui-ci vous a plu une seule consigne : dites-le !
Princedusud


Prince avait assisté au spectacle et s'était régalé .
Il vint vers Gandrel pour le féliciter et d'ajouter:


Messire,vous faites parti d'une minorité silencieuse à Chinon mais non moins importante pour l'élévation culturelle des Chinonaises et chinonais.
Il est indispensable de se noyer dans des spectacles tel le vôtre afin d'oublier le quotidien et ses vicissitudes.
Celà nous fait rêver et partir sur des chemins de traverse que nous avons peu souvent l'occasion de fouler.

A ce titre,la municipalité de Chinon vous distingue de la Rose des Vents,qui évoque de semer la culture comme vous le faites si bien et aussi le rayonnement dans la vie chinonaise.
Nous récoltons ce que nous semons aussi mais aujourd'hui vous êtes le centre de la Rose des vents et c'est vous qui semez pour vos enfants et petits-enfants et aussi pour vostre élévation culturelle et philosophique.

Veuillez vous approcher s'il vous plaît!

_________________

Prêtre Théologien de Chinon & Juge de l'Officialité de Touraine
Gandrel
Gandrel saluait le public qui maintenant quittait ce lieu qui, l'espace d'une soirée avait apporté toute sorte de frissons aux chinonais.
Certains le saluaient, d'autres étaient trop pris dans leur discutions. Au garde à vous, Monsieur Loyal entendaient quelques bribes disséminées de-ci de-là qui lui arrachaient des sourires ou lui faisait faire la moue...


- Et tu as vu quand il a...
- Oui oui j'étais là moi aussi.


- Moi, j'dis chapeau bas !

- Dites moi mon brave, pour se rendre à la loge de la danseuse où...
*PAF*
- Non mais j't'en foutrais moi des danseuses.

- Merci, ça fera de beaux souvenirs !
- Oui, ce spectacle, un vrai univers...


- ...et dire que je devais passer la soirée avec mère-grand...

- Vraiment bien ! Je vais commencer à songer à me reconvertir...

- Tu crois que Mariza voudra jouer la victime? J'ai deux couteaux chez moi...

- Tu pourrais faire pareil à la maison ?
- Je n'y arriverai pas. Le niveau est trop élevé.


- Vieux con !! Elle dansera pour nous tu veux dire !

- En un mot : génial !

- Ah si je pouvais payer cette Zaphyra pour amener les clients dans ma taverne...

C'est alors que Princedusud s'approcha de Gandrel. Un messire, des félicitations et... une médaille ! ... la Rose des Vents... c'est que ça sonnait rudement bien en plus.
- Veuillez vous approcher s'il vous plaît! Lui intima le diacre.
Sourire aux lèvres, le conteur s'approcha en disant une phrase que l'on dit dans ses moments là... ou pas.


- Une rose des vents pour moi qui sème aux quatre vents des petits enfants... je ne sais si c'est dans un but d'élévation... quoique... si en fait, oui, vous avez raison, ça s'élève beaucoup dans ces moment là.




Merci à vous !
Princedusud


Messire,au nom du Conseil de Chinon,je vous distingue de la Rose des Vents




Celle-ci constitue la reconnaissance de tout un village pour vostre investissement dans la vie culturelle qui n'est pas moins importante que les armées en route.
Pas moins importante que votre attachement à Chinon
Et pas moins importante de toute vostre énergie à répendre un peu de bonheur dans nos coeurs.
Vostre chapitre nous sort volontiers des champs de maïs et de blé,ainsi que de nos missions militaires et civiles.

Sieur,par cette reconnaissance,faites-nous le plaisir de rester chez nous et de continuer à divertir les Chinonaises et les Chinonais .
Sachez aussi que si vous voudriez rejoindre le Conseil de Chinon,c'est avec plaisir que nous vous trouverions un poste adéquat.

_________________

Prêtre Théologien de Chinon & Juge de l'Officialité de Touraine
Gandrel
Le médaillé sourit aux anges et rougit, à tel point qu'il égale le rouge de son costume. Tandis que Princedusud accroche la distinction locale, torse bombé, le blondinet balbutie des remerciement, et quelques mots humbles, après tout, il récolte beaucoup pour avoir semer si peu. Mais la breloque attachée, voilà qui fait sa fierté.

Un sourire voilé et il remercie encore maire, pères, tontons et frères et soeurs, et les enfants aussi, puis les gens de passages... ou pas... enfin tout Chinon quoi. Des mots teintés de douceur qui disent que la ville lui a beaucoup apporté et qu'il ne saurait le lui rendre.

Il grommelle qu'il reprend la route, déjà. Demain... ou après-demain... d'autres gens, d'autres fêtes...
Puis posant la main sur la médaille qui se trouve être sur son cœur il rajoute.


- C'est déjà un immense honneur que le conseil ai trouvé le spectacle à sa convenance... et mille merci pour la médaille que je garderais précieusement... mais qu'on me donne le nom du caviste de la municipalité ! Fichtre, l'alcool doit frapper fort pour que juste l'idée de me confier un poste à la culture vous ai effleuré.

La foule, elle, continue de se déverser à l'extérieur. Le flot de spectateurs file et s'échappe. Quelques salut, quelques mots échangés rapidement. Avec sérénité le chapiteau se vide.
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