Estainoise
Citation:
RP ouvert à tous bien sur, on peut y faire tant de choses dans une forêt!
Esta, en revenant à elle, avait exprimé le souhait daller enterrer sa petite Espoir dans la forêt.
Nanelle, le plus simplement du monde, lui avait alors proposée de laccompagner.
Bien sure, je comprends Dòna mais vous êtes encore très faible. Je ne peux pas vous laisser y aller seule, je vais vous accompagner.
Nanelle avait donc aidé Esta à shabiller. Esta mit sa besace en bandoulière et recueillit ensuite lenfant mort dans ses bras.
Toutes deux sortirent ensemble de la maison dEuphor.
Elles marchaient lentement, à petits pas, dans les ruelles du village, en silence, Nanelle soutenant Esta.
La traversée du village pour se diriger vers la forêt fut longue.
Les villageois quelles croisaient les regardaient étonnés, choqués puis leurs visages exprimaient une certaine compassion.
Enfin elles arrivèrent à lorée de la forêt. Elles sarrêtèrent un instant pour quEsta puisse reprendre son souffle, se reposer un peu.
Esta regarde Nanelle en souriant doucement, son visage aussi blanc que le linceul de son enfant.
Nous y sommes presque dit Esta et elles reprirent leur marche, en senfonçant dans la forêt.
Leurs pas font craquer les feuilles séchées, Esta écoute le vent dans les arbres, regarde le soleil miroiter à travers le feuillage et les trous bleus du ciel.
Une jolie lumière éclaire ainsi la forêt, des rayons de soleil passant par endroit et balayant latmosphère.
Elle respire les odeurs de la forêt, à plein poumon, odeurs différentes de sa belle Bourgogne où la terre y est plus noire, plus généreuse aussi.
Elles avancent encore en se frayant un chemin parmi les fougères, les ronces, les branches darbre tombées.
Enfin, elles arrivèrent dans une sorte de petite clairière, endroit bien plus lumineux encore, un espace plus aéré où trônait en son centre un magnifique chêne.
Esta sarrêta....
Nanelle, cest ici !
Esta sapprocha du grand arbre, caressa lécorce rugueuse. Elle confia lenfant à Nanelle, sortit une petite pelle de sa besace, et au pied de ce chêne, commença à creuser le trou qui allait accueillir son bébé.
Oh, ce trou navait pas besoin dêtre très grand, très profond, mais juste assez pour que les bêtes ne grattent pas la terre pour en retirer ce petit corps.
Esta avait creusé lentement mais avec constance. Elle voulait faire seule ce travail malgré les souffrances que cet effort lui procurait.
Enfin, une fois le trou terminé, elle prit le bébé recroquevillé dans son linceul et le déposa délicatement au pied de ce grand chêne.
Elle sagenouilla, regardant cette petite chose qui navait pas eu le temps de voire le jour.
Ma petite Espoir, tu vas être bien ici, en sécurité, parmi les grands arbres. La cruauté des hommes ne pourra plus tatteindre.
Esta recouvrit alors le petit corps de terre....puis de feuilles et de mousses.
Elle enterrait ainsi une page de sa vie, une page de son passé, le fruit de son amour avec Niflheim, mais en même temps, lamour fou quelle avait éprouvé pour cet homme.
Elle ne regarderait plus en arrière maintenant, elle garderait juste dans un coin de son cur le souvenir de cette petite fille mort né.
Sa vie était devant.
Elle sortit alors la flute de sa besace, la porta à sa bouche et commença à jouer une douce et lente mélodie.
Les sons emplirent peu à peu lespace, ricochaient en un étrange écho, se mêlaient au souffle du vent dans les arbres.
Esta fermait alors les yeux tout en jouant, il ny avait là, plus quelle et la musique à cet instant.