Petitjehan
Jehan, qui attendait la réponse du Comte, écouta le Procureur avec grande attention. Manifestement elle ne l'aimait pas pour Aristote seul sait quelle raison... Ses paroles contenaient une menace lui sembla-t-il...Par contre que l'on puisse trouver normal que l'on profite de la faiblesse d'un être pour le battre le laissait pantois.
Damoiselle, votre fonction, que vous avez acceptez consiste si je ne m'abuse à représenter ce Comté dans des affaires amenant des individus, soupçonnés de délinquance à répondre de leurs actes...je me trompe?
Vous trouvez donc normal que l'on vienne frapper, gratuitement et sans autre motif que la satisfaction d'un plaisir personnel, un être enchaîné?
Belle morale mais permettez moi de doutez de votre impartialité dans les dossiers dont vous vous occupez si tel est votre sentiment.
De plus et sans autre forme de procès vous nous accusez que dis je vous nous condamnez...Vous ne nous aimez pas, me semble-t-il, pourriez vous nous dire au moins pourquoi. Tout condamné a le droit de savoir ce qu'on lui reproche non?
Que savez vous de nos vies vous si prompte à juger? Que savez vous de nos idées de nos actes qui nous ont valu, sans que nous ne demandions rien, d'être légèrement distingués?
Savez vous ce qu'est votre rôle ou avez vous accepté ses fonctions pour faire joli? Comment concevez vous votre fonction au sein de ce conseil?
Savez vous ce qu'est mon investissement et celui de notre famille pour ce Comté? Avez vous seulement cherché à le savoir?
Comment avez vous dit? que j'apprenne à penser à autre chose qu'à moi ou ma famille...c'est cela?
Alors pour commencer oui je pense à ma famille contrairement à certains car ma famille ce sont avant tout les Poitevins et rien ne m'empêchera de penser d'abord à eux. Quand à moi? Qui suis-je? Un être de passage sur cette terre rien de plus tout comme vous ou n'importe qui dans cette pièce.
Je fais ce que j'ai à faire pour le bien être de mes semblables et cela comporte aussi de m'élever contre de tels agissements.
Vous aussi prenez garde car un jour vous serez à ma place n'ayez crainte et vous aussi serez jugée sans appel par le regard d'une jeune écervelée...ou d'un jeune godelureau à peine sorti des jupons de sa mère.
Vous l'êtes déjà en tant que Procureur et que vous le vouliez ou non vous représentez un peu le Poitou. Alors si vous n'êtes noble soyez digne de l'être et si vous nous égalez laissez le mieux paraitre...
La critique est aisée Damoiselle et l'art est difficile. M'avez vous, une seule foi entendu arguer que le prisonnier étant noble il fallait crier haro sur le baudet sur son tourmenteur? Pas une seule fois je vous mets au défi de démontrer le contraire. Je me suis contenter de faire ressortir la lâcheté de s'en prendre à un être en état de faiblesse quel qu'il soit.
J'ai toujours pensé ainsi, aussi loin qu'il m'en souvienne, et continuerai à penser de la sorte.
J'ai fait ressortir ici le manque de franchise d'un homme aspirant aux plus hautes fonctions et sa capacité à uvrer dans l'ombre, quitte à ce que cela soit au détriment des intérêts Poitevins, donc des vôtres également. Un seul Comte de cet acabit nous a suffit il n'y a pas de place pour un second.
Il n'était donc pas nécessaire d'en rajouter en faisant ressortir la qualité de la victime et celle de l'auteur. Les actes parlent d'eux-mêmes cela semble vous avoir totalement échappé.
Alors avant que de vous enflammer, examinez les faits et, en votre âme et conscience, dites moi qu'agir ainsi est un acte de courage...
Le Fortunat n'était pas en colère il tentait simplement de faire comprendre les faits tels qu'ils étaient dans leur cruelle vérité et non tels qu'on voudrait qu'ils soient au nom d'une soit-disant hégémonie de la noblesse locale. Oui il était noble, oui il se devait de défendre le faible et l'opprimé quel qu'il soit contre des agresseurs dénués de moralité et de courage.
Il était étonné que cette jeune femme qu'il regardait avec joie s'intéresser aux choses du Comté ait un jugement aussi étroit et sectaire. Mais la vie se chargerait de lui apprendre les choses hélas de façon pas toujours agréable mais bon... Décidément, contrairement à ce qu'il avait envisagé, l'heure de se mettre en retrait n'avait pas encore sonnée si de telles réactions s'affichaient de la sorte.
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Damoiselle, votre fonction, que vous avez acceptez consiste si je ne m'abuse à représenter ce Comté dans des affaires amenant des individus, soupçonnés de délinquance à répondre de leurs actes...je me trompe?
Vous trouvez donc normal que l'on vienne frapper, gratuitement et sans autre motif que la satisfaction d'un plaisir personnel, un être enchaîné?
Belle morale mais permettez moi de doutez de votre impartialité dans les dossiers dont vous vous occupez si tel est votre sentiment.
De plus et sans autre forme de procès vous nous accusez que dis je vous nous condamnez...Vous ne nous aimez pas, me semble-t-il, pourriez vous nous dire au moins pourquoi. Tout condamné a le droit de savoir ce qu'on lui reproche non?
Que savez vous de nos vies vous si prompte à juger? Que savez vous de nos idées de nos actes qui nous ont valu, sans que nous ne demandions rien, d'être légèrement distingués?
Savez vous ce qu'est votre rôle ou avez vous accepté ses fonctions pour faire joli? Comment concevez vous votre fonction au sein de ce conseil?
Savez vous ce qu'est mon investissement et celui de notre famille pour ce Comté? Avez vous seulement cherché à le savoir?
Comment avez vous dit? que j'apprenne à penser à autre chose qu'à moi ou ma famille...c'est cela?
Alors pour commencer oui je pense à ma famille contrairement à certains car ma famille ce sont avant tout les Poitevins et rien ne m'empêchera de penser d'abord à eux. Quand à moi? Qui suis-je? Un être de passage sur cette terre rien de plus tout comme vous ou n'importe qui dans cette pièce.
Je fais ce que j'ai à faire pour le bien être de mes semblables et cela comporte aussi de m'élever contre de tels agissements.
Vous aussi prenez garde car un jour vous serez à ma place n'ayez crainte et vous aussi serez jugée sans appel par le regard d'une jeune écervelée...ou d'un jeune godelureau à peine sorti des jupons de sa mère.
Vous l'êtes déjà en tant que Procureur et que vous le vouliez ou non vous représentez un peu le Poitou. Alors si vous n'êtes noble soyez digne de l'être et si vous nous égalez laissez le mieux paraitre...
La critique est aisée Damoiselle et l'art est difficile. M'avez vous, une seule foi entendu arguer que le prisonnier étant noble il fallait crier haro sur le baudet sur son tourmenteur? Pas une seule fois je vous mets au défi de démontrer le contraire. Je me suis contenter de faire ressortir la lâcheté de s'en prendre à un être en état de faiblesse quel qu'il soit.
J'ai toujours pensé ainsi, aussi loin qu'il m'en souvienne, et continuerai à penser de la sorte.
J'ai fait ressortir ici le manque de franchise d'un homme aspirant aux plus hautes fonctions et sa capacité à uvrer dans l'ombre, quitte à ce que cela soit au détriment des intérêts Poitevins, donc des vôtres également. Un seul Comte de cet acabit nous a suffit il n'y a pas de place pour un second.
Il n'était donc pas nécessaire d'en rajouter en faisant ressortir la qualité de la victime et celle de l'auteur. Les actes parlent d'eux-mêmes cela semble vous avoir totalement échappé.
Alors avant que de vous enflammer, examinez les faits et, en votre âme et conscience, dites moi qu'agir ainsi est un acte de courage...
Le Fortunat n'était pas en colère il tentait simplement de faire comprendre les faits tels qu'ils étaient dans leur cruelle vérité et non tels qu'on voudrait qu'ils soient au nom d'une soit-disant hégémonie de la noblesse locale. Oui il était noble, oui il se devait de défendre le faible et l'opprimé quel qu'il soit contre des agresseurs dénués de moralité et de courage.
Il était étonné que cette jeune femme qu'il regardait avec joie s'intéresser aux choses du Comté ait un jugement aussi étroit et sectaire. Mais la vie se chargerait de lui apprendre les choses hélas de façon pas toujours agréable mais bon... Décidément, contrairement à ce qu'il avait envisagé, l'heure de se mettre en retrait n'avait pas encore sonnée si de telles réactions s'affichaient de la sorte.
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