[RP] Audition de Sancte et Archybald.

Convoqué par l'inquisition romaine pour être traîné devant une cour de justice cléricale, la lettre que reçut l'accusé fut déchiffrée avec une expression mêlant rictus et grimace.

Puis accueillant la nouvelle avec flegme, il prévint maître Mélior de l'audience et de son départ imminent pour celle-ci. Empreint de fatalisme, il passa une cape trouée sur les épaules avant de gagner la gargote bordelaise.

Betoval n'avait jamais assisté de visu a une audience du tribunal de l'inquisition. La curiosité professionnelle se mêlait a un sentiment amer de voir qui était attendu et entendu.
C'est donc avec un intérêt soucieux qu'il suivait la scène.
Il s'inclina devant le cardinal inconnu, salua le secrétaire d'état et pris place sur une chaise.
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Le frou-frou de la robe de soie, Melior pénétra à son tour dans la salle d'audience. Bien, il s'agissait cette fois-ci de défendre un homme...et pas devant n'importe quel tribunal...l'inquisition. Puisse Aristote guider les hommes dans la Lumière, songea-t-elle.
La Vicomtesse n'avait jamais imaginé se retrouver un jour confrontée à pareil procès.
Face à Son Eminence Clodeweck, la jeune femme adressa un salut respectueux, puis elle prit place auprès d'Archybald.
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L'évêque de Cahors et Montauban était assis sur un des sièges du tribunal. Il était entré assez tôt dans la salle et vit le premier coaccusé entrer dans le tribunal.

Bardieu fut satisfait de voir que l'accusé, qui avait refusé de venir devant l'officialité de Bordeaux, venir maintenant devant le tribunal. Il ne savait pas quoi pensé, peut être que maintenant que cela devenait sérieux, messire Archybald daigner bien vouloir être jugé pour les méfaits qu'il a commis.

Messire Sancte, pourtant si prompt à réagir n'était pas encore arrivé, mais cela n'inquiétait pas outre mesure l'évêque, qui savait qu'il était encore tôt dans la journée.
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En quoi la spiritualité d'Orient serait elle inférieure à celle d'Occident ?

Bardieu vit arriver messire Sancte. Pas un seul mouvement du visage de l'évêque ne trahit une émotion. Peut être un léger tic près de l'épaule, mais plus du à l'arthrose qu'à autre chose.

Il se demanda si Sancte allait utiliser son avocat préféré, messire Lorca, qui était tombé en disgrâce à Bordeaux suite à ces liens avec des groupes anarchiques obscures, dont faisait partie Alleaume, pour renverser le duché du Bearn.

Bardieu pensa que le procès pourrait commencé dès l'arrivée de l'avocat, ce qui ne aurait tarder.
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En quoi la spiritualité d'Orient serait elle inférieure à celle d'Occident ?

Claquemuré dans son atelier-presbytère-poissonnerie, Lorca hésitait. Oh, ce n'était pas extraordinaire en soi, mais d'habitude, le doute portait sur la manière de découper un poisson, voire de l'assaisonner pour le souper. Là, il hésitait quant à la tenue à arborer pour le carnaval qui ouvrait ses portes aujourd'hui à Bordeaux. Prêtre ou avocat ? Avocat ou prêtre. Pour départager les deux tenues, il fit venir ses fidèles assistants, Valerian, l'enfant de choeur, Astorius, le scribouillard. Comble de malchance, le premier, porté sur la religion, choisit la soutane, le deuxième - juriste de formation, soutint mordicus que la robe de magistrat était plus adapté. Après une paire de taloches, Lorca se décida enfin et coupa la poire en deux. S'il porterait sa robe fuligineuse d'avocat, il arborerait sur la poitrine une croix en argent avec une étole posée sur ses épaules. A la taille, une bande de soie faisant plusieurs tours avec, sortant d'une poche dans le flanc droit, un livre des vertus, d'une poche dans le flanc gauche, un codex royal. Dans son son dos, le baudrier dissimulant tant bien que mal sa nageoire avec le crocher pour son harpon de prêche. Voila, il était déguisé, le bal pouvait commencer.

Il négligea le fiacre qu'on voulait lui faire emporter et, homme simple parmi les simples, se rendit à la salle d'audience à pied, essayant en vain de ne pas trop se crotter le bas de la robe, et s'aidant dans les passages escarpés de son bâton. Puis, il arriva enfin à sa destination, et s'aperçut que tous les protagonistes étaient là. Tous, non ? Le grand méchant aurélien manquait encore à l'appel, mais bon, c'était un prélat, et on ne lui en voulait pas, il devait encore badiner avec ses servantes. En guise de salut, il lança un tonitruant :

Puisse dieu nous garder !

Si le cardinal était bon, il saurait à quoi faisait référence ce cri et lancerait la réponse adéquate. Dans le cas contraire, ce procès ne volerait guère plus haut que le précédent...
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Lorca se pencha vers Sancte, à côté de qui il venait de s'asseoir et lui chuchota.

Si tu veux, tu pourras jurer sur mon livre des vertus. C'est en fait un livre de blagues salaces sur lequel j'ai posé une reliure de mon ancien livre des vertus. Ca me permet de me marrer pendant les messes sans que personne y trouve à redire.
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La rouquine jamais loin de l'Amiral, pénétra à ses côtés dans la salle austère transformée en tribunal. Nerveuse elle l'était, comment ne pas l'être ? Elle entra, son azur fixé sur celui qui allait juger les deux hommes, sans un regard pour l'assistance elle prit place au premier rang, juste derrière son époux, après avoir posé doucement sa main sur l'épaule de Melior, lui signifiant ainsi sa présence.
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Le prêtre eu un léger sourire.

- Effectivement tu n'es pas baptisé. Nous y reviendrons.

Afin que nul ne l'ignore, voilà comment se passent les choses.

La procédure inquisitoriale se compose de six parties :
Le temps de grâce,
L’appel et la déposition des témoins,
L’interrogatoire des accusés,
La sentence de réconciliation des hérétiques repentants et de condamnation des entêtés,
L’exécution de la sentence.

Nous ne sommes pas ici par hasard !
Tout d'abord, lorsqu'une hérésie se déclare dans une région l'inquisiteur s'y rend avec le personnel de son tribunal.
Ensuite, il visite, si besoin est, les autorités temporelles pour s'assurer de leur protection et de leur concours.
Puis, l'inquisiteur promulgue deux édits : l'édit de foi qui ordonne sous peine d'excommunication de dénoncer les hérétiques et leurs complices, et l'édit de grâce qui donne un délai de 15 à 30 jours aux hérétiques pour obtenir le pardon s'ils se dénoncent eux-mêmes spontanément.
Parmi les gens recherchés, il y a les hérétiques (les chefs des sectes),
les croyants (les fidèles des assemblées hérétiques),
les suspects (ceux qui témoignent de zèle pour les hérétiques),
les celatores (ceux qui s’engagent à ne pas dénoncer les hérétiques),
les receptores (ceux qui ont au moins deux fois hébergé des hérétiques pour les protéger, eux ou leur réunion),
les defensores (ceux qui prennent la défense des hérétiques en parole ou en acte contre l'Inquisition),
les relaps (ceux qui après avoir abjuré retombent dans l'erreur).
Le suspect, interrogé par l’inquisiteur ou un de ses collaborateurs, doit s’engager par serment à révéler tout ce qu’il sait sur l’hérésie.

La Saincte Inquisition à pour but de sauver les âmes plus que de bruler les corps.
Ainsi toute personne est appelée à abjurer, à reconnaitre son erreur et à retrouver le chemin de la vertu.
Seuls les entêtés, les obstinés, les relaps sont condamnés et livrés au pouvoir temporel.
L’on reproche souvent à l’Eglise de bruler des corps. Mensonge ! Cette pratique est due au fait que cela est le moyen d’élimination des nuisibles utilisé par le temporel.
L’Eglise, n’a pas le droit de faire couler le sang, pas plus que d’ôter la vie.
Toute personne repentante n’encourt que les condamnations suivantes
- Premier avertissement et pénitence
- Deuxième avertissement…
- Excommunication lorsque l’Inquisition acquiert la certitude que l’accusé ne retrouvera jamais le chemin de la vraie foy. On le livre alors au pouvoir temporel qui en fait ce que bon lui semble.

Le père Clodeweck se lève alors et s’adresse à la foule.

Mes frères mes sœurs,

Il est des avocats de l’intolérance que le Zèle furieux & destructif en faveur duquel ils plaident avec tant de ferveur, répugne infiniment aux lumières de la raison, au bien de la Société & à l’Economie du livre des vertus, qui ne respire que douceur, que support, de charité. Mais comme il pourrait sembler à quelques uns que nous portions trop loin nos prétentions, & qu’en voulant éviter une extrémité nous tombons dans l’extrémité opposée, en un mot, que nos principes contre l’intolérance vont favoriser l’indifférence des religions & par ce moyen jeter la confusion dans l’état dans l’église même. Nous sommes amenés à poser la question ;
Quelles sont les justes bornes de la tolérance ?
Jusqu’où les souverains dans l’état, jusqu’où les conducteurs dans l’église doivent-ils tolérer les fausses religions ou s’opposer à leur établissement à leur progrès et que peuvent ils faire en faveur de celle qui a l’avantage d’être la véritable ?
Cette question est du ressort de la théologie qu’il nous soit donné de la traiter dans notre sphère, car nous avons trop de respect pour les dirigeants pour leur dicter ce que doit leur dicter leur conscience.
La tolérance n’a de limite que l’intelligence. Aujourd’hui où l’Eglise est confronté à des courants que certains croient être liberté, alors qu’ils ne sont qu’appas du mal pour éloigner les hommes de la vertu. Nous nous devons d’être tolérants….Oui vous m’avez bien entendus, nous devons être tolérants.
Nous devons accepter que des hommes veuillent se perdre.
Dieu leur a laissé cette possibilité
Il ne nous appartient pas de juger. Certes un juge temporel ou spirituel peut juger et doit juger en droit, mais il ne peut juger en absolu. Seul Dieu peut le faire. A nous hommes il ne nous reste qu’à pardonner car nous somme dénués du droit de juger.
Par certains artifices l’on voudrait nous faire croire que l’hétérodoxie et l’hérésie sont différentes.
Non, une hétérodoxie est une différence dans la doctrine, une hérésie et le refus de toute ou partie du dogme.

"En ce qui concerne les hérétiques, il y a deux choses à considérer, une de leur côté, une autre du côté de l’Église. De leur côté il y a péché. Celui par lequel ils ont mérité non seulement d’être séparés de l’Église par l’excommunication, mais aussi d’être retranchés du monde par la mort. En effet, il est beaucoup plus grave de corrompre la foi qui assure la vie de l’âme que de falsifier la monnaie qui sert à la vie temporelle. Par conséquent, si les faux monnayeurs ou autres malfaiteurs sont immédiatement mis à mort en bonne justice par les princes séculiers, bien davantage les hérétiques, aussitôt qu’ils sont convaincus d’hérésie, peuvent-ils être non seulement excommuniés mais très justement mis à mort.

Du côté de l’Église, au contraire, il y a une miséricorde en vue de la conversion des égarés. C’est pourquoi elle ne condamne pas tout de suite, mais " après un premier et un second avertissement ", comme l’enseigne Christos. Après cela, en revanche, s’il se trouve que l’hérétique s’obstine encore, l’Église n’espérant plus qu’il se convertisse pourvoit au salut des autres en le séparant d’elle par une sentence d’excommunication ; et ultérieurement elle l’abandonne au jugement séculier pour qu’il soit retranché du monde par la mort."



Alors !

Que tous entendent.
Quiconque se croit en état d’hérésie, vienne ici le dire,
Qu’il vienne abjurer et expier son erreur et la clémence de l’Eglise lui permettra de sauver son âme.

Quiconque ne profitera pas de cet appel…Sera alors poursuivi et châtier comme il se doit.

Alors laissons ceux qui se prétendent hétérodoxes se perdre s’ils le veulent et accueillons ceux qui le veulent dans l’amour et la vertu, dans la vrai foy gage de salut.
Ne refusons pas notre porte ni notre cœur à ceux qui viennent vers nous. Mais tolérons que ceux qui veulent bruler dans les flammes éternelles du repentir puissent faire ce choix.
Bienvenue donc à tous les fidèles dans l’amour du très haut.

Je ne m’étendrai pas, je vous demande juste d’y réfléchir, car votre vie sera ce que vous en ferez, chacun individuellement, je vous souhaite donc qu’elle vous soit bonne et porteuse de lumière, vous souvenant qu’hors du bien, hors du très Haut et de son église il n’est point de salut.

Sit Nomen domini benedictum !

L'inquisiteur se rassied et interroge de nouveau Archibald.

- Pourquoi n'es tu pas baptisé, as tu l'intention de l'être ?
- Pourquoi dis tu "votre" religion, il en existe d'autres pour toi ?
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Bardieu fut lu aussi stupéfait par la beauté des paroles du cardinal. Il vit messire Lorca indiquait effectivement un argument qui mérite d'être entendue par la cour.

L'évêque pensa néanmoins que le fait de servir d'avocat pendant un procès était bien sur toléré en vertu des statuts du tribunal inquisitorial, tant que messire Lorca ne s'opposait pas publiquement contre la sainte inquisition en tout cas.

Le vieux Bardieu prit une feuille et une plume et rédigea un petit mot pour le cardinal indiquant que lors du début du procès à l'officialité épiscopal, les propos de Lorca étaient proches de celle d'un defensores.

Reposant sa plume, il demanda à un jeune diacre de porter le mot au cardinal.
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En quoi la spiritualité d'Orient serait elle inférieure à celle d'Occident ?

[ A mi-voix]

Fort occupé par autres affaires, Reb n'avait point le temps à lui, mais il cherchait sa moitié afin de l'aider à sombre besogne. Leurs aventures acadabrantesques avaient mis à mal leurs montures et la roulotte de fortune. Quelques travers dans les monts de BA n'avaient point arrangés les essieux de leur engin de mort, ainsi que les sabots de leur inséparables jumeaux. Grommelant en sa barbe de quelques jours, Reb fut attiré par un attroupement près du tribumal. Il y avait procès en la maison de tribulations contrevenantes à une secte.

Se faufilant sans ménager autrui, il se glissa en la chaude arène...Peut-être trouverait-il sa moitié, afin de trouver fers pour "Déjavu et Jamévu". Son allure hirsute et sa stature aidant, il put se frayer un chemin entre badauds attardés en ce triste endroit. A vrai dire, la salle enfermait de nombreuses connaissances.

-Belles brochettes de malfrats...A voir si l'inquisiteur n'est point plus crapule que toute cette bande de malfaisants réunie.

Alors qu'il était à ses réflexions à regards tournés, il aperçut sa compagne à quelques pas de lui. Poussant le dernier rempart le séparant d'elle, il lui tapota le séant en lui murmurant:

-Hmmm...! Douce amie...Je vois que jugement est...J'ai entendu par voix clamée, accusations portées. Je n'aime guère ces hommes de foi, qui prônent intolérence à tout va...Mais j'ai à vous soumettre question. Combien de fers faut-il pour deux chevaux?

Souriant à sa muse, il sortit sa racine pour les dents, puis se mit à la machouiller tout en soutenant un air dirigé et intéressé vers la tribune.
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Surpris par la réaction de l’homme qui lui tenait la robe le prêtre, détourna son regard de celui d’Archybald et prenant l’homme par le bras, doucement le fit se relever.

- Allons, mon fils, il n’est de pêché qui ne soit pardonné par l’homme...Vouloir
conseiller un homme n’est pas défendre une hérésie.
L’avocat est là pour conseiller…A lui de prendre la responsabilité des conseils qu’il donne. Si celui-ci doit pousser quelqu’un vers l’hérésie, il est « defensore », s’il lui conseille la vertu il n’a rien à craindre, bien au contraire. Si cela te pose un cas de conscience je serai ravi de t’entendre, mais chaque chose en son temps, je dois en finir avec Archybald dans un premier temps. De plus ton visage ne m’est pas inconnu, il me semble que nous nous sommes parfois croisés..Regagne ta place s’il te plait.

Le regard de l’inquisiteur allait revenir sur son vis-à-vis quand il fut accroché par la main levée d’une jeune femme qui semblait vouloir la parole. Il lui fit un signe d’approbation de la tête.

- Ma fille ? Que désires tu ?

Dans le même temps, au delà du léger brouhaha qui montait de la foule le prélat fut rassuré de voir que nombre de gardes épiscopaux étaient à leur postes. La sécurité de chacun serait ainsi garantie. Toutes les mesures avaient était prises. Il y pensa, s'adossa à la tenture qui couvrait le mur derrière lui et esquissa un sourire. Ecoutant la réponse que ferait la jeune femme.
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Ce n'était pas le premier procès essuyé, à plusieurs reprises dans le passé, des nobliots avaient usé de cette voie pour le briser. Mais l'Amiral, n'avait jamais renoncé, toujours rebondi, et savait retomber sur ses pattes.

A la remarque de son époux, elle était tentée de lui conseiller discrétion et retenue, mais au fond à quoi bon ? Il devait avoir conscience que ce procès ci ne serait en rien différent des autres.

Coupable avant le procès.

Elle se contenta donc de froncés les sourcils légèrement, avant d'opiner du chef un discrêt sourire aux lèvres, serrant d'un geste tendre et complice sa main dans la sienne.

Il sont prêts Amiral, ils n'attendent que vos ordres.
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Le Grand Inquisiteur se perdit en une longue explication visant à rassurer les guyennais de ses bonnes intentions. Ce charabia, plutôt apparenté aux incantations qu'à une logique sans faille lui laissait un goût amer dans la bouche. Bie n qu'elle eut fait un effort, Ele n'y comprenait presque rien. Elle n'était pas instruite, soit, comme la plupart des gens venus écouter. Sans doute était-ce une stratégie pour noyer le poisson?

C'est à ce moment que Lorca - trouvant toujours moyen d'attirer l'attention sur lui- se mit à frétiller aux pieds du cardinal. Ses écailles étant plus importantes à sauver que la vie de son client.

Intimidée par la sérieux de l'affaire, Ele se mit à craindre de la propagation de cette chasse aux sorcières. Ces gens, considérés comme des pommes pourries au sein de la communauté, pourraient être envoyés à la mort et cela n'excluait pas tous ceux qui, de près ou de loin les avaient côtoyés et avaient appuyés leurs idées.

Une odeur qu'elle connaissait bien se fraya un chemin jusqu'à ses narines... et presque aussitôt une main vint se poser sur son postérieur. Eleonoreh ne sursauta pas, et attrappa d'une main leste les doigts de Dnartreb. Il lui murmura dans le creux de l'oreille, non pas des mots doux. Elle fut soulagée qu'il ne dise pas ses commentaires à haute voix comme il le faisait d'habitude. La question chuchotée la fit sourire.

- Comment? Tu ne sais pas qu'un cheval a quatre pattes? Pour Jamévu et Déjàvu cela fera huit fers! Je ne peux pas croire que tu me cherches pour ça!

Puis, reprenant le fil du procès tenu ici céant, elle reprit mine d'enterrement.

- J'ai peur pour eux, Reb... La Guyenne est tombée bien bas si elle jète au bûcher ses deux lieutenants!
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Les choses semblaient prendre une autre tournure. Sancte ne se cachait point. Ses airs de traineur de sabre accompagnaient bien sa personnalité entreprenante. Il affichait dédain pour l'accusation et semblait sur le point d'en découdre autrement. Donnant un léger coup de coude à Eleonoreh, Reb dirigea son regard vers le nouvel arrivant, sans se préoccuper de sa réponse.

Bien des regards suspicieux dévisageaient. Tragédie régnait-elle en cette basse cour? Tenant ferme son baston, Reb sentait venir action.

Se penchant une nouvelle fois vers sa compagne, il murmura plus ferme:

-Je n'aime guère la tournure de ce procès. Juger un homme sur sa condition spirituelle me déplait au plus haut point. Je n'aime guère Sancte et sa bande d'acoquinés, mais je rosserais bien ces défenseurs de vertus sectaires...Je prends le pari de deux deniers d'argent, que la pression ne sera point servie en taverne héhé!

Recrachant quelques morceaux de sa racine pour les dents, Reb écouta la suite tout en laissant trainer une main baladeuse vers sa moitié
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Le cardinal écouta Lorca et la jeune femme puis répondit dans l'ordre.

Lorca j'ai dit six parties peut être était-ce un peu complexe de n'avoir mis qu'une conjonction de coordination, j'aurais du dire.
L'appel des témoins
Le témoignage des témoins.
On appelle d'abord les gens à témoigner, puis l'on recueille les témoignages.

En l'espèce il s'agit d'une audition un peu particulière, puisqu'elle répond non pas à une procédure lancée par la Saincte inquisition mais à une volonté que les prévenus ont affichée de ne pas se rendre à l'officialité de Bordeaux.
Je suis donc venu.
Les témoins ont été entendus
Le délai de grâce court encore...
En bref nous ne sommes pas dans un procès temporel !
Quand au séminaire, Lorca, il est réservé aux clercs, vois donc cela avec ton évêque.

Se tournant ver la jeune femme.

Merci ma fille d'intervenir au conseil d'Archybald.

Je sais qu'il est difficile de concevoir la justice autrement que telle que nous la voyons dans les procès ordinaires.

L'inquisition peut, faire part des témoignages, consignés par écrit, mais traditionnellement elle ne donne jamais le nom des témoins ou des accusateurs. Ni ne fait comparaitre de témoins à charge ou à décharge. Tout simplement par peur de représailles.

Archybald a juré, non pas sur le livre des Vertus comme je lui demandais, il a éludé ce fait, fort bien d'ailleurs, mais j'ai trop l'habitude de ce genre de chose pour ne pas m'en être aperçu.
Mais cependant il a juré.
Je fais donc confiance en sa parole. Cela me suffira

Je continue.

Les accusations portées sur l'implication d'un groupe dans la politique de Guyenne, ne m'importe pas !
Pas plus que la mairie de Montauban.
Je suis ici pour autre chose.

Se tournant vers Archybald.

Mon fils, tu es réputé être un membre des lions de Judas, maintes personnes l'ont déclaré, en es tu un ?
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Devrais-je la connaitre ?
Certes tu ne portes pas de marque, mais es tu l'un d'eux ou souhaites tu le devenir ?
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L'esquive du Commandant était prévisible. La pugnacité de son vis-à-vis plus encore. Cette guerre de mots et de pinaillages sur les concepts avait à peine commencé qu'elle l'agaçait déjà au plus haut point. Il fit cependant l'impossible pour ne pas le montrer et accorda simplement un regard grave à son officier, puis à l'Inquisiteur. Il était temps que cette fumisterie touche à sa fin.
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"Tu connais l'histoire de l'évêque qui saute d'une falaise ? - Nan, mais elle commence vachement bien."
Amiral Sancte Iohannes

Certes oui, le rêve de chaque homme de bien est un monde meilleur, Aristote ne dit il pas que "le but de toute manœuvre doit être le bien." ?
Mais rêver d'un monde meilleur n'amène pas à vouloir combattre les préceptes du Très Haut et de ses prophètes ?
Alors dénie tu les accusations porté contre toi d'être proche des lions, d'étre ou de vouloir être l'un des leurs ?
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En retard, comme souvent la jeune femme entra dans la pièce sans un mot et fila directement s'asseoir sur l'une des chaises libre ne regardant pas trop autour d'elle, osant à peine faire du bruit pour s'installer confortablement, les joues rouges d'avoir trop couru et le souffle court. Regardant les hommes et l'inquisiteur elle déposa son sac à ses pieds et écouta voulant comprendre la conversation malgré son retard énorme.
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Il se maudit à voix basse de ne pas avoir su fermer sa grande gueule. Certaines paroles s'étaient télescopées et l'inquisiteur avait par conséquent mal interprété ces dernières.

Tu fais erreur, étranger.

Je ne faisais pas référence au groupuscule que tu cites mais au travailleur acharné qui aspire à un avenir meilleur.

Quant à savoir si je connais suffisamment le Lion pour t'en remettre une liste de ses membres, contente toi de suivre ce que t'indique ton coeur.

Si d'aventure il se pourrait qu'un Inquisiteur doublé d'un sang bleu en soit doté.
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"Tu connais l'histoire de l'évêque qui saute d'une falaise ? - Nan, mais elle commence vachement bien."
Amiral Sancte Iohannes

Topheez avait longuement hésité avant de venir; partagé entre le fait que sa présence pouvait cautionner un procès dont les origines lui semblaient douteuse et le fait d'y voir impliqué celui qui avait monté le seul parti de Guyenne et le maire de Montauban, Archybald, dont le travail était irréprochable.

Finalement, il avait pris la peine de se déplacer. Après tout, il n'aurait sans doute peu d'occasion de voir à quoi ressemblait un Grand Inquisiteur. Il pénétra donc l'édifice, cherchant du regard une de ses connaissances, Mimi ... Kindjal ... son regard trouva finalement Betoval et il décida donc de s'installer non loin de lui.

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Mimi savait toujours au fond d'elle ou était sa place, elle choisissait ou non de la prendre, mais ce jour là elle décida de la revendiquer et n'hésita pas un instant à se rendre à l'audition de Sancte et d'Archybald.
Pourtant son travail l'avait retenue, et c'est bien plus tard qu'elle ne l'aurait souhaité qu'elle pénétra enfin dans la salle.
La Porte Parole chercha des yeux une place libre pour s'installer le plus discrètement possible. Elle croisa le regard de Topheez, à qui elle fit un petit signe, puis s'installa sur une chaise libre et reporta son attention sur les deux accusés.
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Porte Parole

Le Cardinal écouta l'homme répondre, il ne savait pas qui il était quand il avait posé la question, mais il su quasi instantanément à qui il avait affaire lorsqu'il entendit la réponse.
Il en avait vu des dizaine comme ça, lorsqu'il enfant, il y avait toujours celui qui parle haut devant les copains...Fier, fier de quoi d'ailleurs ?, irrévérencieux à souhait, fanfaron et contant de lui...Dire que certains avaient peur de cela !
Il lui répondit donc gentiment.

- Oui sans doute, les paroles se sont-elles télescopées, j'en suis bien aise...
Merci pour ces éclaircissements.
Au demeurant, je n'ai pas dit que tu connaissais le lion de judas,j'ai demandé si tu le connaissais. Pour la liste , nous l'avons, il y a cela de bien avec les hérétiques, ils se trahissent eux même sans vergogne.
Ne réponds pas trop vite aux questions mon fils, tu serais capable de laisser voir ce que tu penses.

Le prêtre se leva !

Ceci étant , mes frère, mes sœurs, nous sommes dimanche, jour dédié au partage. Je vais donc me rendre en cathédrale afin d'y rejoindre tous les bons aristotéliciens.
Ne faisant pas d'interrogatoire le dimanche, nous reprendrons dès demain.

- Archybald, cela te laisse le temps de prendre conseil de ton avocat, ainsi demain tu me diras quel est ton choix. Suivre le chemin de la vertu ou celui de fausses églises, des hérétiques.
Je sais qu'il est plus dur d'être que de paraître que de critiquer à tout va sans être rien soi-même, mais chaque homme à le droit de choisir...Et d'en assumer les conséquences c'est ça le courage!

l'Audience est levée.

Le cardinal suivi des clercs et de son tribunal, quitta la pièce par la porte latérale.
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L'homme était entré aussi discrètement que son attirail lui permettait pour ne pas perturber l''audience, il demeurait debout et silencieux dans un coin de la salle, gardant ses mains croisées posées sur le pommeau de son épée, comme à son habitude.

Suivant les débats et les explications avec une très grande attention, il ressentait une atmosphère garnie de tension monter progressivement dans la salle jusqu'à la question fatidique du Grand Inquisiteur.

La suspension de séance fit subitement retomber la pression, voilà une trève bienvenue, se dit-il intérieurement.
Le Capitaine avait ensuite suivit l'assemblée, qui, menée par le Cardinal Clodeweck, se dirigeait en masse vers la cathédrale, il se retournait par moment pour voir si Sancte et Archybald les suivraient...

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Limace de Wielstadt
Capitaine de Guyenne

La séance levée, elle attendit que le cortège sorte pour retrouver la lumière du jour. Elle observa les deux accusés, rien à attendre pour son époux de ce procès, tout était joué, son inquiétude se portait sur Archybald. Le choix qu'on lui proposait la voie qu'il prendrait.

La messe...sure qu'ils ne la verraient pas.
Sur la place publique, deux doigts dans la bouche, elle émit un sifflement, signal pour les mercenaires, certains sur la place, d'autres habitués des tavernes ne pouvaient que reconnaitre. Signal de rassemblement.
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Aux Docks - Fête de la Sainte Barbe



Deux navires amarrés portant pavillon de Guyenne fusèrent tous deux en l'air et firent le plus grand tapage qu'on eut jamais pu écouter. Il est difficile de dresser le tableau horrible de cette féérie, les protagonistes de cette scène cruelle se trouvant bien incapables de témoigner de cet évènement autrement que par la somme des peines qu'ils ont pu y éprouver. Même les témoins directs de la tragédie auront certainement du mal à concevoir l'atrocité qu'offre la vue de deux bâtiments que la poudre arrache à la mer à plus d'un quart de mille dans une déflagration terrible, formant une montagne d'eau, de sang, de feu, et de débris de toute sorte.

Derrière le nuage volumineux de cette fatale combustion voguait déjà sur la Garonne l'Equator toutes voiles dehors, pavillon noir hissé, et le vent en poupe. Sur la cadence des tambours imprimée par les gardes-chiourmes se mouvait la compagnie, galvanisée par l'importance de son forfait et la hauteur des défis que ce jour leur avait confié.

*bong bong*
*bong bong*
*bong bong*
Et derrière, l'odeur musquée de la sueur, les relents de soufre de la poudre, la vivifiance de l'iode et le rythme entêtant des sinistres tambours s'élève la frissonnante clameur virile des rameurs impénitents.

Direction ? La cache de Bazas.
Pour le reste, ils auront le temps de voir venir.
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"Tu connais l'histoire de l'évêque qui saute d'une falaise ? - Nan, mais elle commence vachement bien."
Amiral Sancte Iohannes

La jeune femme se leva et ne partie pas contre l'une des cathédrales, souriante elle décida pour sa part de ce rendre à Cahors rapidement pour l'office avec un peu de chance et de temps, Titca sera de retour pour la suite du procès.
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Les clercs revinrent dans la salle au lundi matin, et reprirent leurs places en silence.
L'inquisiteur, commença la lecture de notes, le notaire, obligatoire en toute audience, avait tout retranscrit de ce qu'il s'était dit. Le prêtre se remémorait les dires de l'avant vieille.
Sans les voire vraiment il vit les gardes épiscopaux prendre place, une deuxième sécurité, en sus de celle déjà prévue par la congrégation, ignorée de tous celle-là, mais parfois utile, il sourit légèrement en continuant sa lecture.
Un clerc avait été mandé afin de quérir Archybald, celui-ci semblait surpris que l'inquisition ne soit pas une horde sanglante et affamée, mais des clercs polis et respectueux de chacun. Pourtant on ne peut porter un regard de reproche sur quelqu'un que si l'on essaie pas soi-même d'en être exempt. De fait, l'on ne demande pas aux gens d'être plus parfaits qu'on ne l'est soi-même!
Un peu de bruit, les gens revenaient en salle d'audience.
A l'inverse d'un tribunal temporel, l'inquisiteur ne rentrait jamais dans la salle, solennellement, une fois celle-ci remplie.
Ce sont les gens qui venaient à lui...Symboliquement !
Il continua de lire en attendant qu'Archybald vint à lui.
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L’ecclésiastique pris sa respiration et parla d’une voix calme à peine, juste ce qu’il fallait pour qu’Archybal l’entendent.

Reprenons donc, mon fils,

Je t’ai posé une question à laquelle tu n’as pas répondu. Je t’ai laissé le temps d’y réfléchir car mon rôle n’est pas de te pousser dans l’erreur mais de t’éviter d’y tomber.
Beaucoup ici pensent que je suis venu pour condamner. Ils en seront quittes pour la déception je suis venu offrir le pardon de l’église à ceux qui le souhaitent.
Certes il est facile de critiquer la Curie, sans avoir jamais vu de cardinal de sa vie.
Il est facile de conspuer la noblesse, sans prouver que l’on peu faire mieux qu’elle.
Lorsque l’on veut prendre la place de quelqu’un il faut être sur de faire mieux que lui.
Et lorsque l’on critique il faut s’abstenir de généraliser.
Il est toujours tentant de rejoindre un groupe où l’on se sent quelqu’un !
Mais laisse-moi te dire.
Un homme de valeur n’a pas besoin d’appartenir à un groupe pour être quelqu’un.

Alors dis-moi.
Souhaites tu rejoindre l’hérésie de laquelle tu t’es approché ou es tu capable de prouver à tous que tu peux être grand, même dans la vertu ?
Le choix t’appartient, je ne ferais qu’entériner ta volonté.
Dieu nous a laissé le libre arbitre, de mener notre vie comme nous l’entendons. La seule sanction sera d’assumer nos choix devant lui.
Ce n’est donc pas à moi de juger à sa place.

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Betoval était revenu dans la salle au matin, Sancte avait disparut, les bruits qui courraient et les explosions entendues hier n'était pas bon signe.

Dommage qu'il ne se soit pas expliqué. La Guyenne sans Sancte serait plus ennuyeuse.

Il suivait quand même la procédure avec intérêt.
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Silencieusement, Eleonoreh se glissa dans la salle et fut surprise de voir qu'il n'y avait plus beaucoup de monde. De drôles de rumeurs courraient au sujet de Sancte et elle était curieuse de voir s'il se présenterait ici.

Son compagnon, encore occupé à réparer les essieux de la roulotte allait la rejoindre incessament. Elle s'assied, toujours en retrait, ne faisant pas partie de l'élite guyennaise. Le Grand Inquisiteur était là et attendait, tout comme eux. Malgré son titre austère, se dégageait de cet homme une certaine compassion qui cadrait mal avec le travail qu'il venait faire ici. D'autant plus que sous le couvert d'une accusation d' hérésie se cachait peut-être un règlement de compte...

Croisant ses mains devant elle, elle chantonnait un air de berceuse tout en admirant l'architecture intérieure du bâtiment.
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Le vieux moine était revenu, très tôt, à sa place. Il avait remarqué le net renforcement de la garde dans la salle d'audience.

Le sieur Archybald était en train d'écouter son éminence en train de poser une question pertinente. Quelle était sa foi ? La question était simple.
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En quoi la spiritualité d'Orient serait elle inférieure à celle d'Occident ?

[ A l'entrée ]


Lorsque dame Eloin était venue à ses côtés pour lui échanger quelques mots, Kro n'avait pu s'empêher de sourire.
Absorbé, hypnotisé était-il presque par les paroles du Cardinal, il ne l'avait pas entendu arriver avant qu'elle ne lui adresse la parole.
Le barbu avait en plus haute estime cette dame qui défendait corps et âme les causes en lesquelles elles croyait, qui avait eu tant de courage de quitter la Guyenne, puis de quitter le Maine pour revenir ici. Lorsque son éminence leva la séance, Kro se proposa d'accompagner dame Eloin où elle le souhaitait, profitant ainsi de sa conversation en chemin.

Le lendemain il l'attendait à la porte de la salle d'audience car le renforcement de la garde à l'entrée ainsi qu'à l'intérieur sembait confirmer qu'il allait se passer quelque chose.
Sombre était le regard de l'ancien soldat. Ces latences qui vous dévorent comme une maladie et qui semblaient envahir toute l'atmosphère n'annonçaient rien de bon.
Dans la soirée Diia avait expliqué à Kro qui étaient les accusés. Sa perte de mémoire lui avait encore joué des tours mais le nom de Sancte Iohannes lui avait fait l'effet d'une morsure au visage. Cet homme là préfèrerait mourir dans un bain de sang plutôt que de se rendre. Un homme de lames, un homme de convictions, un homme des plus dangereux dès lors qu'il se retourne contre vous.

C'est le visage fermé que le bourru attendit dame Eloin à l'entrée du Tribunal. Cherchant ausi des yeux soeur Tit qu'il avait aperçu la veille.

Laconique :

Non.

Pivotant la tête sur le côté, il glissa à maître Lorca un regard lourd de sens, lui qui restait désespérement seul. Sancte Iohannes ne reviendrait pas. L'accusé retourna sa face de matelot aux yeux d'un jais flagrant vers l'inquisiteur.

un jeune mousse de l'equator lui avait fait parvenir une missive qu'il dévora des yeux avant de la froisser dans son poing, et de la ranger dans sa poche. Ainsi les jeux étaient faits. Lorca se leva, solennel, sans que personne ne le remarque, et il alla s'asseoir du côté d'archybald, réprimant tant bien que mal un soupir.
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Elle buvait les paroles de l'inquisiteur, qui s'exprimait avec sens et douceur.

Alors je te repose la question.
Choisis tu de pencher vers l'hérésie ?

Le Non d'Archibald resta suspendu , accroché à ses oreilles comme une corde de cythare.

L'amitié Aristotélicienne , se dit elle en observant en coin Kronembourg empressé auprés d'une noble dame , peu étre si relative parfois...

Elle se pencha vers la porte, attendant l'entrée de Sancte, et n'y trouva que nombres gardes amassés là.
L'homme n'était pourtant pas de ceux à fuir la contreverse.

Peut etre avait il eu un contre temps .
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Voix de guyenne

Topheez avait écouté avec un certain soulagement le choix d'Archybald ainsi que la réponse de l'homme d'église. Il vit en cette décision un rayon de soleil pour Montauban. Il espérait bien que le duché se montrerait moins méfiant envers cet homme que l'on avait trainé dans la boue et qui n'aspirait qu'à aider la Guyenne.

Assurément, il attendrait au moins des dirigeants une annonce publique au moins aussi formelle que lors de l'annonce de inéligibilité du maire de Montauban.

Topheez sourit a cette pensée. Néanmoins, il lui restait néanmoins en travers de la gorge que toutes les insultes proférées, y compris par des hommes d'église qui n'avait pas semblé du tout chercher le dialogue mais la confrontation, s'éloignant de la voie de l'Eglise que venait de montrer le grand inquisiteur... Mais à ceux là, on ne reprocherait surement rien.

Topheez regardait autour de lui. Des rumeurs avaient largement circulé sur un départ de l'Amiral prévu de longue date et son départ remarqué en était sans doute la confirmation. Il trouva le regard de Mimi ce qui lui fit perdre le fil de sa pensée, qui n'avait pas encore décidé s'il devait quitter l'assemblée dès à présent ou attendre un hypothétique retour de Sancte.
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Un sourire éclaira le visage de Melior, le cardinal faisait preuve d'une bonté d'âme qu'elle avait rarement vue. Les yeux brillant de joie, elle s'adressa au bourgmestre :

Je vous félicite, sieur Archybald.

Elle aurait été tentée par une accolade, mais la pudeur la retint. Elle se contenta de lui chuchoter ensuite :

Vous devriez peut-ête remercier comme il se doit Son Eminence.

Bettoval vint les rejoindre, Melior s'écarta pour lui laisser place.
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Visiblement surpris par la réaction du cardinal, l'accusé ne moufta pas plus qu'il n'en fallait.Sa machoire claqua à deux reprises, vide de répliques qu'il ne trouvait pas. Être traîné devant une cour d'église pour en sortir blanchi sans autre garantie que sa parole suffisait, c'était largement incompréhensible pour lui qui avait subi revers sur revers de conspuation et d'acharnament.

Éminence, je ... vous remercie.

Le faciès détendu, il n'en avait pas moins perdu ses mots. Félicité par son avocat et sieur Betoval, il leur répondit d'un signe de tête en guise de remerciements. Il retrouvera sans doute la parole plus tard, quand le chaos qui trottait dans sa tête se serait dissipé.

L'évêque Bardieu prit la suite.

Titca arriva en retard pour changer tien... ! Très en retard même tout semblait définitivement fini, tant pis ! Le chemin du retour pourra se faire avec Monseigneur Bardieu et ce n'était pas si mal au final ! Dans la foule se trouvait soeur Eloin que Titca alla saluer d'une bise et d'un sourire complice... C'est seulement en se retournant que la jeune diacre remarqua ''lui'', elle en recula et blanchie même... Larmes aux yeux, sourire discret et l'envie de sauter à son cou... Mordillant ses lèvres la jeune femme chercha de l'aide, mais personne ne pouvait le faire à sa place.

K...Kr... mon frère ... euh... ca va ?

Pathétique ! Voir même complètement idiot comme façon de commencer une discutions qui devait être sérieuse et plutôt importante.

Euh... Glups...

Regardant soeur Eloin elle secoua la tête et soupira, puis s'approcha un peu de Kro et s'inclina étant à la limite de se mettre à genoux.

J'ai ... fais une erreur, en voulant te prouver mon amitié j'ai complètement paniqué et je suis une idiote ! Une idiote complètement débile qui ne mérite même pas de te connaitre.. Mais je suis désolée Kro, j'ai eu peur, je t'apprécie tellement que j'ai fini par faire une boulette et tout gâcher... Je t'en prie... j'ai besoin de toi... Je m'excuse en public... devant tout nos frères et soeurs, devant le Duché de Guyenne, devant toi aussi...

Le regardant elle sécha ses larmes au mieux consciente d'avoir l'air complètement idiote pour le coup.

Je ne veux pas de ta place, je ne veux même pas de place... juste une toute petite, ridicule place dans ton coeur...

Incliner pendant tout son discourt, elle ne ce soucia pas des regards moqueur ou amusée, encore moins de ceux qui auraient pu en rire ou même pire encore. Titca se releva et recula un peu... Elle aurait tant aimé entendre sa voix la pardonnée et retrouver leur complicité, mais cela semblait impossible maintenant... Séchant ses larmes une dernière fois, elle lança un coup d'oeil à Monseigneur Bardieu puis à Soeur Eloin et regarda le frère Kro... L'histoire était longue, la douleur encore plus. Reculant sans partir, elle attendit une réaction la peine... la sanction, le final d'une longue amitié.
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Il était fier d'entrer à son bras dans le haut batiment abrîtant la cour de Justice. Le dimanche, qu'il n'avait pas vu passer en compagnie de dame Eloin, avait été fort enrichissant pour le petit Sacristain de Campagne qui ne s'éloignait que très rarement de son village natal.
Ils avaient découvert la cité de Montauban. Kro n'avait pas beaucoup parlé, tout à la joie d'écouter son interlocutrice lui en apprendre sur l'architecture de la ville en comparatif avec celle de Bordeaux ; au plaisir de s'enrichir d'un savoir nouveau, s'ajoutait le délice de la contemplation des yeux.

A l'intérieur de la salle d'audience, l'un des accusés ne s'était effectivement pas représenté. Etonnement de la part du sacristain ... la Guyenne allait perdre une force vive si l'Amiral ne revenait pas. Kro ne savait que penser de cette réaction, lui-même ayant brièvement fréquenté une sicaire de Lion de Juda il y a fort longtemps, complètement sous son charme, avant de devenir Cistercien.

Le maire de Montauban fut innocenté, Bardieu entama le Credo. Kro le récita religieusement, gardant à l'esprit que nul ne peut être parfait mais que l'église, à sa façon, sait toujours tendre la main aux égarés.
Le barbu n'avait point d'états d'âme, étant lui-même au coeur de l'église et restant bien souvent méprisé par l'Archevêque de Bordeaux. Il menait donc sa route en suivant les préceptes qu'il s'était imposés : Agissant pour le bien de son village en tout premier lieu, évitant soigneusement tout débordement politique, réprimant les instincts violents de son ancienne vie de Soldat, et redorant comme il le pouvait l'image de l'église en se montrant accessible, enthousiaste, imaginatif et pédagogue pour ses paroissiens.
Le Credo achevé, Kro s'aperçut que soeur Titca s'était engouffrée dans la salle. Il n'eut pas le temps de la saluer que la jeune soeur se confondait en excuses pour le malentendu les ayant séparés depuis quelques temps déjà. A trop ignorer les gens, ils viennent vous dénicher dans les endroits les plus inattendus ; terriblement géné, le barbu resta bouche-bée face à ses explications qu'il avait compris depuis fort longtemps, mais qu'il ne parvenait pas à pardonner.
Plutôt un comble pour un homme d'église mais Kro n'était pas un être parfait. Loin s'en faut d'ailleurs. Comme beaucoup d'êtres humains il était un homme exigeant, plus exigeant encore envers ses proches qu'envers de simples connaissances de passage. L'amitié qu'il avait donné à Soeur Titca lui avait semblée trahie pour une simple broutille, mais la douleur qui en avait découlé restait vive. Kro lui en voulait d'être venue le trouver dans une salle publique, le désarçonnant devat dame Eloin, s'admettant toutefois qu'il n'avait répondu à aucun de ses courriers. Si Kro était un ours, Soeur Titca n'était pas femme à rester passive. C'est en voyant qu'elle avait aussi mal que lui qu'il comprit que tous les deux s'étaient fourvoyés.

Reprenons le contact ... lentement. Réapprenons à nous connaître. En nous expliquant calmement je suis certain que nous parviendrons à nous entendre.

Il ne souhaitait pas qu'elle pleure, ni qu'elle se trouve dans l'embarras, ni qu'elle craigne de venir à son contact. Juste qu'ils réapprennent à s'entre aider comme ils l'avaient fait depuis le point de départ de leur longue amitié.