[RP] Audition de Sancte et Archybald.

Clodeweck

Les clercs revinrent dans la salle au lundi matin, et reprirent leurs places en silence.
L'inquisiteur, commença la lecture de notes, le notaire, obligatoire en toute audience, avait tout retranscrit de ce qu'il s'était dit. Le prêtre se remémorait les dires de l'avant vieille.
Sans les voire vraiment il vit les gardes épiscopaux prendre place, une deuxième sécurité, en sus de celle déjà prévue par la congrégation, ignorée de tous celle-là, mais parfois utile, il sourit légèrement en continuant sa lecture.
Un clerc avait été mandé afin de quérir Archybald, celui-ci semblait surpris que l'inquisition ne soit pas une horde sanglante et affamée, mais des clercs polis et respectueux de chacun. Pourtant on ne peut porter un regard de reproche sur quelqu'un que si l'on essaie pas soi-même d'en être exempt. De fait, l'on ne demande pas aux gens d'être plus parfaits qu'on ne l'est soi-même!
Un peu de bruit, les gens revenaient en salle d'audience.
A l'inverse d'un tribunal temporel, l'inquisiteur ne rentrait jamais dans la salle, solennellement, une fois celle-ci remplie.
Ce sont les gens qui venaient à lui...Symboliquement !
Il continua de lire en attendant qu'Archybald vint à lui.
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Lorca

Assis au premier rang, lorca attendait que son client daigne revenir à l'audience. En attendant, il relisait ses notes, améliorant sa plaidoirie du mieux qu'il pouvait. C'est dur d'améliorer la perfection...
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Archybald

Sachant que le procès inquisitorial reprendrait dès le lendemain du repos dominical, l'accusé reprit sa place dans la salle d'audience au même titre que le public et les avocats, bien qu'il occupait un siège nettement moins enviable que les précédents.

*raclement de gorge*

Melior_fee

L'audience reprenait, Melior prit place, sans bruit, auprès d'Archybald. D'un geste doux, elle posa sa main sur son bras pour lui signifier qu'elle était là.
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Clodeweck

L’ecclésiastique pris sa respiration et parla d’une voix calme à peine, juste ce qu’il fallait pour qu’Archybal l’entendent.

Reprenons donc, mon fils,

Je t’ai posé une question à laquelle tu n’as pas répondu. Je t’ai laissé le temps d’y réfléchir car mon rôle n’est pas de te pousser dans l’erreur mais de t’éviter d’y tomber.
Beaucoup ici pensent que je suis venu pour condamner. Ils en seront quittes pour la déception je suis venu offrir le pardon de l’église à ceux qui le souhaitent.
Certes il est facile de critiquer la Curie, sans avoir jamais vu de cardinal de sa vie.
Il est facile de conspuer la noblesse, sans prouver que l’on peu faire mieux qu’elle.
Lorsque l’on veut prendre la place de quelqu’un il faut être sur de faire mieux que lui.
Et lorsque l’on critique il faut s’abstenir de généraliser.
Il est toujours tentant de rejoindre un groupe où l’on se sent quelqu’un !
Mais laisse-moi te dire.
Un homme de valeur n’a pas besoin d’appartenir à un groupe pour être quelqu’un.

Alors dis-moi.
Souhaites tu rejoindre l’hérésie de laquelle tu t’es approché ou es tu capable de prouver à tous que tu peux être grand, même dans la vertu ?
Le choix t’appartient, je ne ferais qu’entériner ta volonté.
Dieu nous a laissé le libre arbitre, de mener notre vie comme nous l’entendons. La seule sanction sera d’assumer nos choix devant lui.
Ce n’est donc pas à moi de juger à sa place.

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Lorca

Lorca écoutait bien sagement les propos du cardinal en faisant défiler son chapelet à toute vitesse, nerveux en ne voyant pas revenir l'amiral. Une phrase en particulier le fit bondir.

Citation:

Un homme de valeur n’a pas besoin d’appartenir à un groupe pour être quelqu’un.

Le cardinal sous entendait qu'un prêtre pouvait se passer de la tutelle de l'EA pour diffuser la foi, c'était presque de l'hérésie.
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Betoval

Betoval était revenu dans la salle au matin, Sancte avait disparut, les bruits qui courraient et les explosions entendues hier n'était pas bon signe.

Dommage qu'il ne se soit pas expliqué. La Guyenne sans Sancte serait plus ennuyeuse.

Il suivait quand même la procédure avec intérêt.
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Mayouche

En ce lundi matin, Mayouche revint vers la salle d'audience. Elle repensait aux bruits entendus hier, pas longtemps après que l'andience soit levée en se demandant ce que cela avait été.

Au loin, elle vit son oncle passer la porte de la salle et marcha encore plus rapidement.

Arrivée dans la salle, elle vit qu'elle était dans les premiers arrivés et se dirigea vers Beto. Lui ayant fait un petit sourire, elle s'assit près de lui et attendit patiemment le début de l'audience d'aujourd'hui.
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Eleonoreh

Silencieusement, Eleonoreh se glissa dans la salle et fut surprise de voir qu'il n'y avait plus beaucoup de monde. De drôles de rumeurs courraient au sujet de Sancte et elle était curieuse de voir s'il se présenterait ici.

Son compagnon, encore occupé à réparer les essieux de la roulotte allait la rejoindre incessament. Elle s'assied, toujours en retrait, ne faisant pas partie de l'élite guyennaise. Le Grand Inquisiteur était là et attendait, tout comme eux. Malgré son titre austère, se dégageait de cet homme une certaine compassion qui cadrait mal avec le travail qu'il venait faire ici. D'autant plus que sous le couvert d'une accusation d' hérésie se cachait peut-être un règlement de compte...

Croisant ses mains devant elle, elle chantonnait un air de berceuse tout en admirant l'architecture intérieure du bâtiment.
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Zorgl

Comme elle pénétrai à nouveau dans la salle d'audience , un livre à la main , elle croisa le regard inquiet de Lorca rivé sur la porte d'entrée.
Elle bifurqua vers la coursive, et voyant Eleonoreh , vint s'assoir à ses cotés.

L'atmosphére semblait tendue , et les chaises moins occupées que lors de la séance précedente. Plus précisement le vide se faisait ressentir à l'avant de la piéce, face au cardinal.
Celui ci , n'y laissant rien paraitre , s'adressai à Archibald d'une voix calme et mesurée.

Citation:

Il est toujours tentant de rejoindre un groupe où l’on se sent quelqu’un !

Elle sourit à Eleohoreh qui chantonnait doucement
Une berceuse , tiens tiens , voila une idée qui semble faire son chemin

Profitant d'un silence du Cardinal , elle lui glissa à l'oreille.

Tu ne devinera jamais ce que j'ai appris l'autre soir... Il semblerai que le pape Eugéne V ait disparu en Artois.
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Voix de guyenne

Bardieu

Le vieux moine était revenu, très tôt, à sa place. Il avait remarqué le net renforcement de la garde dans la salle d'audience.

Le sieur Archybald était en train d'écouter son éminence en train de poser une question pertinente. Quelle était sa foi ? La question était simple.
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En quoi la spiritualité d'Orient serait elle inférieure à celle d'Occident ?

Archybald

Sis sur son fauteuil et le regard posé sur ses genoux, l'accusé n'en écoutait pas moins l'inquisiteur discourir sur la vertu et le libre arbitre. Hatzfeld ne décrocha pas les yeux de la minuscule saleté qui accrochait ses frusques, et l'expulsa d'un claquement de doigt avant de relever la tête.

Si Dieu nous a laissé le libre arbitre, Il a sans doute décidé de me guider jusqu'ici pour faire mes propres choix. J'ai conscience du temps de réflexion que vous m'avez laissé éminence, et rien que pour cela je vous en remercie. À Montauban, il existe des gens qui se réclament disciples de la vertu et pieux serviteurs de l'église romaine, qui montrent à la face des faibles et des opprimés ce qu'ils nomment qualité, tel l'orgueil, l'avarice, l'ignorance, la supériorité, le mépris. Si par vertu vous me proposez de choisir la voie qui œuvre contre ces vices, alors c'est celle que je suivrais.

Kronembourg

[ A l'entrée ]

Lorsque dame Eloin était venue à ses côtés pour lui échanger quelques mots, Kro n'avait pu s'empêher de sourire.
Absorbé, hypnotisé était-il presque par les paroles du Cardinal, il ne l'avait pas entendu arriver avant qu'elle ne lui adresse la parole.
Le barbu avait en plus haute estime cette dame qui défendait corps et âme les causes en lesquelles elles croyait, qui avait eu tant de courage de quitter la Guyenne, puis de quitter le Maine pour revenir ici. Lorsque son éminence leva la séance, Kro se proposa d'accompagner dame Eloin où elle le souhaitait, profitant ainsi de sa conversation en chemin.

Le lendemain il l'attendait à la porte de la salle d'audience car le renforcement de la garde à l'entrée ainsi qu'à l'intérieur sembait confirmer qu'il allait se passer quelque chose.
Sombre était le regard de l'ancien soldat. Ces latences qui vous dévorent comme une maladie et qui semblaient envahir toute l'atmosphère n'annonçaient rien de bon.
Dans la soirée Diia avait expliqué à Kro qui étaient les accusés. Sa perte de mémoire lui avait encore joué des tours mais le nom de Sancte Iohannes lui avait fait l'effet d'une morsure au visage. Cet homme là préfèrerait mourir dans un bain de sang plutôt que de se rendre. Un homme de lames, un homme de convictions, un homme des plus dangereux dès lors qu'il se retourne contre vous.

C'est le visage fermé que le bourru attendit dame Eloin à l'entrée du Tribunal. Cherchant ausi des yeux soeur Tit qu'il avait aperçu la veille.

Clodeweck

J'entends bien, mais c'est de dogme, que je parle.
Il est des politiciens véreux, des marchands malhonnêtes, des curés défroqués, des filles de rien.
Est-ce pour cela qu'il faudrait bannir la politique, le commerce, la religion ou l'amour ?
La vertu nous enseigne de toujours considérer les hommes par le meilleur.
Quand je vais vers les âmes qui se perdent c'est parce que je considère que certaines valent que l'on s'y attarde. Celles là m'importent.
Et quand je regarde l'Eglise de la vrai foy, c'est parce que j'y trouve des hommes dévoués à l'humanité, ce sont ceux là qui m'importent.
Je ne te demande pas de choisir des hommes, mais la voie que le très Haut lui-même nous a tracé.

Il est facile de la critiquer, mais imagines le monde sans ses enseignements ?

Car l'Eglise est seule à dire que le monde ne doit pas être une arène où sévirait la loi du plus fort.

Quand partout, des groupes ne trouvent rien de mieux pour battre les fort que d'être plus fort qu'eux, et donc pas plus valables !

Alors je te repose la question.
Choisis tu de pencher vers l'hérésie ?
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Archybald

Laconique :

Non.

Pivotant la tête sur le côté, il glissa à maître Lorca un regard lourd de sens, lui qui restait désespérement seul. Sancte Iohannes ne reviendrait pas. L'accusé retourna sa face de matelot aux yeux d'un jais flagrant vers l'inquisiteur.

Audition de Sancte et Archybald.

--Dom_courtin

La salle était prête, simple, sans décorum, juste des sièges, et une table pour le greffier et l’inquisiteur !
Les dénommés Sancte et Archybald étaient attendus, la séance était bien entendu publique, auraient ils le courage de venir eux même ? Le clerc posa les dossiers sur la table. Restait à attendre la suite.

--Hunginn

Un corvidé austère se présente entre les barreaux rouillés du soupirail. Doté du port altier que lui conférait la conviction formelle de la supériorité de sa race et de son rang, Hunginn épiait l'intérieur de la salle, chichement décorée. Fichtre. On se croirait presque en place huguenote. Ce qui, naturellement, n'était pas pour lui déplaire.

Archybald

Convoqué par l'inquisition romaine pour être traîné devant une cour de justice cléricale, la lettre que reçut l'accusé fut déchiffrée avec une expression mêlant rictus et grimace.

Puis accueillant la nouvelle avec flegme, il prévint maître Mélior de l'audience et de son départ imminent pour celle-ci. Empreint de fatalisme, il passa une cape trouée sur les épaules avant de gagner la gargote bordelaise.

Clodeweck

Entrant dans la pièce, sans un mot, juste le temps de ressentir le même ennui qu’à chaque audience. Ecouter les bons prétextes de faire le mal de gens drapés dans leur orgueil. Entendre les sarcasmes faciles, voir les rictus satisfaits.
Facile, facile d’être grand et fort quand on ne risque rien.
Facile, de prétendre.
Facile …
Et lui serait là simplement pour servir le Très Haut, simplement pour aider ces gens à retrouver le chemin de la vertu. Seigneur, que de mansuétude pour m’envoyer au secours de ceux qui te crachent dessus.
Le père fit une rapide prière et vint prendre place à la table, à côté du greffier.
Il regarda alors la salle, des gens arrivaient.
Un clerc présent lui murmura quelque chose à l’oreille, le père de Montfort-Toxandrie sourit faiblement, il regarda l’homme qu’on lui désignait.

- Approche, mon fils, tu dois être Archybald ?
Tu as demandé la présence d’un avocat, je crois, sa sainteté Eugêne V la tolère, nous allons donc l’attendre.
- Assied toi.
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Betoval

Betoval n'avait jamais assisté de visu a une audience du tribunal de l'inquisition. La curiosité professionnelle se mêlait a un sentiment amer de voir qui était attendu et entendu.
C'est donc avec un intérêt soucieux qu'il suivait la scène.
Il s'inclina devant le cardinal inconnu, salua le secrétaire d'état et pris place sur une chaise.
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Archybald

Il n'avait avalé en tout et pour tout qu'un trognon de pain rassi et un morceau de fromage pour se remplir l'estomac. Encart avalé sur la route, puisqu'il fut dès lors guidé par des gens qu'il ne connaissait pas après avoir dévoilé son identité. Devant le cardinal :

Je suis Archybald né Hatzfeld.

Découvrant la salle spartiate dans laquelle il avait été traîné, la réflexion qu'elle fut austère et dépourvue de décors pour intimider les gens sur le banc des incriminés gagna sa pensée. Des inconnus et connaissances patientaient d'ores et déjà, tandis que d'autres arrivaient. L'accusé salua d'un hochement de tête l'ancien chancelier guyennois.

Maître Mélior sera mon avocat. Merci à vous.

Ses remerciements allèrent tout droit au clerc qui l'avait interpellé, s'interrogeant sur le statut et la charge de l'homme. Puis son intérêt se porta sur le siège qui l'attendait et sur son : asseoir Hatzfeld et faire de cet évènement la seule destinée possible qu'il _ le siège _ pouvait supporter.

Melior_fee

Le frou-frou de la robe de soie, Melior pénétra à son tour dans la salle d'audience. Bien, il s'agissait cette fois-ci de défendre un homme...et pas devant n'importe quel tribunal...l'inquisition. Puisse Aristote guider les hommes dans la Lumière, songea-t-elle.
La Vicomtesse n'avait jamais imaginé se retrouver un jour confrontée à pareil procès.
Face à Son Eminence Clodeweck, la jeune femme adressa un salut respectueux, puis elle prit place auprès d'Archybald.
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Eleonoreh

Eleonoreh avait revêtue à la hâte un autre costume que celui de scène, pour assister au procès de Sancte et d'Archybald devant la grande inquisition. Une inquisition... rien que le mot la faisait frémir par son sérieux morbide. Avoir le pouvoir de vie et de mort sur une autre personne que sois-même... quelle abominable ironie...

Malgré son intention de passer inaperçue, sa jupe colorée et son corsage pigeonnant firent froncer les soucils aux bien-pensants venus assister à cette déconfiture en règle de deux figures de proue guyennais.

Elle baissa les yeux jusqu'au sol, cherchant une place un peu en retrait pour s'asseoir et ne plus attirer autant l'attention. Elle salua Betoval qu'elle reconnu, il avait une longue mine... peut-être une cause à plaider, difficile à mener.

La place était quasiment vide, les gens murmuraient. Elle aurait aimé que Dnartreb l'accompagne, mais à tout compte fait... Elle attendit que le procès commence.

Archybald parla. Elle ressenti l'émotion et l'anxiété dévorer ce gaillard qui ne s'était pas défiler pour se présenter à eux. Elle admira silencieusement l'homme pour son courage.
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Bardieu

L'évêque de Cahors et Montauban était assis sur un des sièges du tribunal. Il était entré assez tôt dans la salle et vit le premier coaccusé entrer dans le tribunal.

Bardieu fut satisfait de voir que l'accusé, qui avait refusé de venir devant l'officialité de Bordeaux, venir maintenant devant le tribunal. Il ne savait pas quoi pensé, peut être que maintenant que cela devenait sérieux, messire Archybald daigner bien vouloir être jugé pour les méfaits qu'il a commis.

Messire Sancte, pourtant si prompt à réagir n'était pas encore arrivé, mais cela n'inquiétait pas outre mesure l'évêque, qui savait qu'il était encore tôt dans la journée.
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En quoi la spiritualité d'Orient serait elle inférieure à celle d'Occident ?

Sancte

Le dit Sancte ne tarda pas à arriver à son tour, à la stupéfaction de bon nombre de ses admirateurs -au premier rang duquel on retrouvait l'inamovible Bardieu- même si le plus étonné de sa propre présence sembla être l'Amiral lui-même. Sans surprise, il était nerveux. Encore plus qu'à l'accoutumée. Une tension différente que celle que ressent le combattant avant l'assaut où il sait qu'il pourra défendre sa peau selon les règles de la guerre qui ne souffrent que d'une recommandation: la survie.

Mais il exécrait les tribunaux. Encore plus ceux de ce genre là, qui lui paraîtraient bien comiques s'il n'était pas au fait comme tout un chacun des exactions dont ils étaient la source.

Il s'était pointé tardivement, en effet. Mais avec un léger soulagement, il constata qu'il n'était pas le dernier à avoir répondu présent. Son avocat n'avait pas encore pointé le bout de sa nageoire.
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"Tu connais l'histoire de l'évêque qui saute d'une falaise ? - Nan, mais elle commence vachement bien."
Amiral Sancte Iohannes

Bardieu

Bardieu vit arriver messire Sancte. Pas un seul mouvement du visage de l'évêque ne trahit une émotion. Peut être un léger tic près de l'épaule, mais plus du à l'arthrose qu'à autre chose.

Il se demanda si Sancte allait utiliser son avocat préféré, messire Lorca, qui était tombé en disgrâce à Bordeaux suite à ces liens avec des groupes anarchiques obscures, dont faisait partie Alleaume, pour renverser le duché du Bearn.

Bardieu pensa que le procès pourrait commencé dès l'arrivée de l'avocat, ce qui ne aurait tarder.
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En quoi la spiritualité d'Orient serait elle inférieure à celle d'Occident ?

Kronembourg

Un bon moment de ronflonnades en perspectives, Kro n'aurait manqué ça pour rien au monde. L'ancien soldat devenu sacristain avait pointé sa barbe de bonne heure au tribunal, nostalgique du procès dans lequel il avait tenu le rôle de procureur au sein de l'Ordre Cistercien il y a de cela deux mois.
Ca, c'était la belle époque.
Son plus beau souvenir restait celui qu'il avait requis le déculottage et la flagellation publique dans la grande cour de l'abbaye de Noirlac, mais les juges en avaient décidé autrement et s'étaient montrés presque ridiculement cléments.
Cette fois c'était différent, il y avait du beau linge venu de Rome et d'ailleurs. Comme Kro sortait rarement de son village - hormis pour les besoins de ses lectures - il n'avait pas croisé beaucoup de Cardinaux dans sa vie. Celui-ci était le deuxième. La première, il l'avait prise pour une portière lorsqu'il s'était rendu à l'archevéché de Lyon. Ben oui : Elle avait été aimable.

Les accusés étaient là, relativement détendus, Kro ne les connaissaient que de nom. Et comme il perdait un peu la mémoire en ce moment, il doutait de retenir leur identité bien longtemps.
Mais celui que tous attendaient se faisait effectivement attendre. Comme une première stragégie pour énerver toute la salle et arriver en seigneur.
Kro en souriait d'avance.

Lorca

Claquemuré dans son atelier-presbytère-poissonnerie, Lorca hésitait. Oh, ce n'était pas extraordinaire en soi, mais d'habitude, le doute portait sur la manière de découper un poisson, voire de l'assaisonner pour le souper. Là, il hésitait quant à la tenue à arborer pour le carnaval qui ouvrait ses portes aujourd'hui à Bordeaux. Prêtre ou avocat ? Avocat ou prêtre. Pour départager les deux tenues, il fit venir ses fidèles assistants, Valerian, l'enfant de choeur, Astorius, le scribouillard. Comble de malchance, le premier, porté sur la religion, choisit la soutane, le deuxième - juriste de formation, soutint mordicus que la robe de magistrat était plus adapté. Après une paire de taloches, Lorca se décida enfin et coupa la poire en deux. S'il porterait sa robe fuligineuse d'avocat, il arborerait sur la poitrine une croix en argent avec une étole posée sur ses épaules. A la taille, une bande de soie faisant plusieurs tours avec, sortant d'une poche dans le flanc droit, un livre des vertus, d'une poche dans le flanc gauche, un codex royal. Dans son son dos, le baudrier dissimulant tant bien que mal sa nageoire avec le crocher pour son harpon de prêche. Voila, il était déguisé, le bal pouvait commencer.

Il négligea le fiacre qu'on voulait lui faire emporter et, homme simple parmi les simples, se rendit à la salle d'audience à pied, essayant en vain de ne pas trop se crotter le bas de la robe, et s'aidant dans les passages escarpés de son bâton. Puis, il arriva enfin à sa destination, et s'aperçut que tous les protagonistes étaient là. Tous, non ? Le grand méchant aurélien manquait encore à l'appel, mais bon, c'était un prélat, et on ne lui en voulait pas, il devait encore badiner avec ses servantes. En guise de salut, il lança un tonitruant :

Puisse dieu nous garder !

Si le cardinal était bon, il saurait à quoi faisait référence ce cri et lancerait la réponse adéquate. Dans le cas contraire, ce procès ne volerait guère plus haut que le précédent...
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Clodeweck

Les gens venaient, encore et encore, à chaque audience le prêtre était surpris de voir à quel point la détresse ou la vilénie de certains, selon le cas, attiraient les foules. Il regarda un instant songeur cette foule. Que de pensées contradictoires allaient s’entrechoquer dans ces têtes. Que de songe. L’avantage des pensées est qu’il ne peut y être répondu.
Le très haut avait vraiment bien fait les choses en permettant à chacun un lieu où lui seul avait droit de pénétrer, la pensée…Seul endroit où l’on était seul au monde avec le créateur.
Le père prit une grande inspiration. Il se leva et s’adressant à la foule, fit un signe en sa direction, à la fois salut et bénédiction.

- Sit nomen Domini benedictum, Pax vobis cum.

Il s'assit de nouveau puis s’adressa à l’homme en face de lui.

- Je suis le père Clodeweck de Monftort-Toxandrie. Tu peux parler sans crainte, mon fils, ce qu’il va se passer aujourd’hui n’est qu’une affaire entre nous deux et le très haut. Tout ce que je te dirai est marqué du scel de la franchise et de la vérité connue. Tout ce que tu me diras devra être de même exempt de mensonge.
- Avant tout chose je vais te demander de jurer sur le livre des Vertus de ne dire que la vérité, puis de réciter le crédo aristotélicien.
- Ensuite je te donnerai l’explication exacte de ce pourquoi nous sommes là. J’expliquerai le fonctionnement et le but de la congrégation de la Saincte Inquisition et le déroulement de notre entretien.

Le père fit signe à un clerc qui apporta un tome du livre des Vertus et le tint devant Archybald.
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Lorca

Lorca se pencha vers Sancte, à côté de qui il venait de s'asseoir et lui chuchota.

Si tu veux, tu pourras jurer sur mon livre des vertus. C'est en fait un livre de blagues salaces sur lequel j'ai posé une reliure de mon ancien livre des vertus. Ca me permet de me marrer pendant les messes sans que personne y trouve à redire.
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Zorgl

Zorgl entra et s'assit silencieusement dans un coin de la salle.
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Voix de guyenne

Xenac

La rouquine jamais loin de l'Amiral, pénétra à ses côtés dans la salle austère transformée en tribunal. Nerveuse elle l'était, comment ne pas l'être ? Elle entra, son azur fixé sur celui qui allait juger les deux hommes, sans un regard pour l'assistance elle prit place au premier rang, juste derrière son époux, après avoir posé doucement sa main sur l'épaule de Melior, lui signifiant ainsi sa présence.
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Archybald

L'accusé plissa des yeux, apprenant que le prélat à qui il faisait face n'était autre que le cardinal inquisitorial. Attentif, il conserva bouche close pour ne pas avoir à justifier des paroles qu'il aurait prononcé sans réfléchir.

Un prêtre s'avança à sa hauteur d'une démarche toute cléricale, portant à hauteur d'épaule un grimoire religieux. L'accusé dut pencher sa carcasse pour atteindre de la paume la couverture solide du livre des vertus.

Je jure qu'au cours de cette audience je ne dirais que la vérité et rien qu'elle.

S'interrompant un instant :

Je ne suis pas baptisé éminence, je ne suis donc pas membre de votre église et le credo aristotélicien ne m'est pas familier.

Clodeweck

Le prêtre eu un léger sourire.

- Effectivement tu n'es pas baptisé. Nous y reviendrons.

Afin que nul ne l'ignore, voilà comment se passent les choses.

La procédure inquisitoriale se compose de six parties :
Le temps de grâce,
L’appel et la déposition des témoins,
L’interrogatoire des accusés,
La sentence de réconciliation des hérétiques repentants et de condamnation des entêtés,
L’exécution de la sentence.

Nous ne sommes pas ici par hasard !
Tout d'abord, lorsqu'une hérésie se déclare dans une région l'inquisiteur s'y rend avec le personnel de son tribunal.
Ensuite, il visite, si besoin est, les autorités temporelles pour s'assurer de leur protection et de leur concours.
Puis, l'inquisiteur promulgue deux édits : l'édit de foi qui ordonne sous peine d'excommunication de dénoncer les hérétiques et leurs complices, et l'édit de grâce qui donne un délai de 15 à 30 jours aux hérétiques pour obtenir le pardon s'ils se dénoncent eux-mêmes spontanément.
Parmi les gens recherchés, il y a les hérétiques (les chefs des sectes),
les croyants (les fidèles des assemblées hérétiques),
les suspects (ceux qui témoignent de zèle pour les hérétiques),
les celatores (ceux qui s’engagent à ne pas dénoncer les hérétiques),
les receptores (ceux qui ont au moins deux fois hébergé des hérétiques pour les protéger, eux ou leur réunion),
les defensores (ceux qui prennent la défense des hérétiques en parole ou en acte contre l'Inquisition),
les relaps (ceux qui après avoir abjuré retombent dans l'erreur).
Le suspect, interrogé par l’inquisiteur ou un de ses collaborateurs, doit s’engager par serment à révéler tout ce qu’il sait sur l’hérésie.

La Saincte Inquisition à pour but de sauver les âmes plus que de bruler les corps.
Ainsi toute personne est appelée à abjurer, à reconnaitre son erreur et à retrouver le chemin de la vertu.
Seuls les entêtés, les obstinés, les relaps sont condamnés et livrés au pouvoir temporel.
L’on reproche souvent à l’Eglise de bruler des corps. Mensonge ! Cette pratique est due au fait que cela est le moyen d’élimination des nuisibles utilisé par le temporel.
L’Eglise, n’a pas le droit de faire couler le sang, pas plus que d’ôter la vie.
Toute personne repentante n’encourt que les condamnations suivantes
- Premier avertissement et pénitence
- Deuxième avertissement…
- Excommunication lorsque l’Inquisition acquiert la certitude que l’accusé ne retrouvera jamais le chemin de la vraie foy. On le livre alors au pouvoir temporel qui en fait ce que bon lui semble.

Le père Clodeweck se lève alors et s’adresse à la foule.

Mes frères mes sœurs,

Il est des avocats de l’intolérance que le Zèle furieux & destructif en faveur duquel ils plaident avec tant de ferveur, répugne infiniment aux lumières de la raison, au bien de la Société & à l’Economie du livre des vertus, qui ne respire que douceur, que support, de charité. Mais comme il pourrait sembler à quelques uns que nous portions trop loin nos prétentions, & qu’en voulant éviter une extrémité nous tombons dans l’extrémité opposée, en un mot, que nos principes contre l’intolérance vont favoriser l’indifférence des religions & par ce moyen jeter la confusion dans l’état dans l’église même. Nous sommes amenés à poser la question ;
Quelles sont les justes bornes de la tolérance ?
Jusqu’où les souverains dans l’état, jusqu’où les conducteurs dans l’église doivent-ils tolérer les fausses religions ou s’opposer à leur établissement à leur progrès et que peuvent ils faire en faveur de celle qui a l’avantage d’être la véritable ?
Cette question est du ressort de la théologie qu’il nous soit donné de la traiter dans notre sphère, car nous avons trop de respect pour les dirigeants pour leur dicter ce que doit leur dicter leur conscience.
La tolérance n’a de limite que l’intelligence. Aujourd’hui où l’Eglise est confronté à des courants que certains croient être liberté, alors qu’ils ne sont qu’appas du mal pour éloigner les hommes de la vertu. Nous nous devons d’être tolérants….Oui vous m’avez bien entendus, nous devons être tolérants.
Nous devons accepter que des hommes veuillent se perdre.
Dieu leur a laissé cette possibilité
Il ne nous appartient pas de juger. Certes un juge temporel ou spirituel peut juger et doit juger en droit, mais il ne peut juger en absolu. Seul Dieu peut le faire. A nous hommes il ne nous reste qu’à pardonner car nous somme dénués du droit de juger.
Par certains artifices l’on voudrait nous faire croire que l’hétérodoxie et l’hérésie sont différentes.
Non, une hétérodoxie est une différence dans la doctrine, une hérésie et le refus de toute ou partie du dogme.

"En ce qui concerne les hérétiques, il y a deux choses à considérer, une de leur côté, une autre du côté de l’Église. De leur côté il y a péché. Celui par lequel ils ont mérité non seulement d’être séparés de l’Église par l’excommunication, mais aussi d’être retranchés du monde par la mort. En effet, il est beaucoup plus grave de corrompre la foi qui assure la vie de l’âme que de falsifier la monnaie qui sert à la vie temporelle. Par conséquent, si les faux monnayeurs ou autres malfaiteurs sont immédiatement mis à mort en bonne justice par les princes séculiers, bien davantage les hérétiques, aussitôt qu’ils sont convaincus d’hérésie, peuvent-ils être non seulement excommuniés mais très justement mis à mort.

Du côté de l’Église, au contraire, il y a une miséricorde en vue de la conversion des égarés. C’est pourquoi elle ne condamne pas tout de suite, mais " après un premier et un second avertissement ", comme l’enseigne Christos. Après cela, en revanche, s’il se trouve que l’hérétique s’obstine encore, l’Église n’espérant plus qu’il se convertisse pourvoit au salut des autres en le séparant d’elle par une sentence d’excommunication ; et ultérieurement elle l’abandonne au jugement séculier pour qu’il soit retranché du monde par la mort."

Alors !

Que tous entendent.
Quiconque se croit en état d’hérésie, vienne ici le dire,
Qu’il vienne abjurer et expier son erreur et la clémence de l’Eglise lui permettra de sauver son âme.

Quiconque ne profitera pas de cet appel…Sera alors poursuivi et châtier comme il se doit.

Alors laissons ceux qui se prétendent hétérodoxes se perdre s’ils le veulent et accueillons ceux qui le veulent dans l’amour et la vertu, dans la vrai foy gage de salut.
Ne refusons pas notre porte ni notre cœur à ceux qui viennent vers nous. Mais tolérons que ceux qui veulent bruler dans les flammes éternelles du repentir puissent faire ce choix.
Bienvenue donc à tous les fidèles dans l’amour du très haut.

Je ne m’étendrai pas, je vous demande juste d’y réfléchir, car votre vie sera ce que vous en ferez, chacun individuellement, je vous souhaite donc qu’elle vous soit bonne et porteuse de lumière, vous souvenant qu’hors du bien, hors du très Haut et de son église il n’est point de salut.

Sit Nomen domini benedictum !

L'inquisiteur se rassied et interroge de nouveau Archibald.

- Pourquoi n'es tu pas baptisé, as tu l'intention de l'être ?
- Pourquoi dis tu "votre" religion, il en existe d'autres pour toi ?
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Lorca

Lorca entendit les paroles du cardinal, et en tant que prêtre de la très sainte EA, il fut bouleversé en son sein par les vérités prêchées par cet éminence qui, par sa simple présence, remplissait la salle de piété et de sérénité. Pris d'un élan soudain, il s'élança et tomba aux genoux du cardinal.

Votre éminence, pardonnez moi car j'ai péché.

Sa voix tremblait, il ne maitrisait plus ses gestes. Frénétiquement, il aggripa le bas de la robe du cardinal.

J'ai peur, car à vous croire, je pourrais être accusé d'être un defensores. Confirmez moi que se faire l'avocat d'un supposé hérétique n'est pas un crime. Après tout, saint arnvald lui même n'a t'il pas créé la cour d'appel afin que tous les hommes bénéficient d'une chance d'être jugé dans le respect de la loi.
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Bardieu

Bardieu fut lu aussi stupéfait par la beauté des paroles du cardinal. Il vit messire Lorca indiquait effectivement un argument qui mérite d'être entendue par la cour.

L'évêque pensa néanmoins que le fait de servir d'avocat pendant un procès était bien sur toléré en vertu des statuts du tribunal inquisitorial, tant que messire Lorca ne s'opposait pas publiquement contre la sainte inquisition en tout cas.

Le vieux Bardieu prit une feuille et une plume et rédigea un petit mot pour le cardinal indiquant que lors du début du procès à l'officialité épiscopal, les propos de Lorca étaient proches de celle d'un defensores.

Reposant sa plume, il demanda à un jeune diacre de porter le mot au cardinal.
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En quoi la spiritualité d'Orient serait elle inférieure à celle d'Occident ?

Melior_fee

Melior sentit la présence de Xenac, elle se tourna légèrement vers elle et lui sourit, pour la rassurer.
Puis elle regarda d'un air étonné ce que faisait Lorca.
Aux questions posées par Son Eminence, à son client, elle posa légèrement sa main sur son bras pour lui demander d'attendre avant de répondre et d'un geste gracieux leva la main pour demander la parole.
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Dnartreb

[ A mi-voix]

Fort occupé par autres affaires, Reb n'avait point le temps à lui, mais il cherchait sa moitié afin de l'aider à sombre besogne. Leurs aventures acadabrantesques avaient mis à mal leurs montures et la roulotte de fortune. Quelques travers dans les monts de BA n'avaient point arrangés les essieux de leur engin de mort, ainsi que les sabots de leur inséparables jumeaux. Grommelant en sa barbe de quelques jours, Reb fut attiré par un attroupement près du tribumal. Il y avait procès en la maison de tribulations contrevenantes à une secte.

Se faufilant sans ménager autrui, il se glissa en la chaude arène...Peut-être trouverait-il sa moitié, afin de trouver fers pour "Déjavu et Jamévu". Son allure hirsute et sa stature aidant, il put se frayer un chemin entre badauds attardés en ce triste endroit. A vrai dire, la salle enfermait de nombreuses connaissances.

-Belles brochettes de malfrats...A voir si l'inquisiteur n'est point plus crapule que toute cette bande de malfaisants réunie.

Alors qu'il était à ses réflexions à regards tournés, il aperçut sa compagne à quelques pas de lui. Poussant le dernier rempart le séparant d'elle, il lui tapota le séant en lui murmurant:

-Hmmm...! Douce amie...Je vois que jugement est...J'ai entendu par voix clamée, accusations portées. Je n'aime guère ces hommes de foi, qui prônent intolérence à tout va...Mais j'ai à vous soumettre question. Combien de fers faut-il pour deux chevaux?

Souriant à sa muse, il sortit sa racine pour les dents, puis se mit à la machouiller tout en soutenant un air dirigé et intéressé vers la tribune.
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Sancte

Yavait du monde, waip. Pas encore assez cela dit, même s'il y en a avait assurément plus ici que dans la piteuse officialité de Bordeaux qu'Aurélien dirigeait comme un village tribal. Hormis l'inquisiteur, il avait eu l'occasion déjà de croiser les visages de tout ces gens. Même le visage de Kronembourg qu'il avait pu fréquenter dans l'armée l'espace de quelques jours lui était familier, bien que celui-ci ai depuis rasé sa grosse barbe hirsute. Il aurait aimé échanger quelques mots avec son avocat, mais ce dernier se roulait déjà au pied du Cardinal, qui, en plus de se fourvoyer dans l'imposture cléricale, avait eu la grande idée de porter blason et titre de noblesse. Il pivota vers sa femme, placée juste derrière lui.

Si exécrable que soit l'incarnation que cet homme que l'Eglise nous envoie, je crois encore préférer telle opposition que les midinettes et les nigauds siégeant à nos évêchés.

Il confirmait une fois encore son inaptitude à faire bonne impression aux tribunaux, n'ayant pas pris la peine de camoufler ses paroles. A quoi bon de toute façon, puisqu'il devrait jurer de dire la vérité sur un Livre Sacré ? Le chef mercenaire enveloppa d'un regard lascif la silhouette plantureuse de son adorable épouse et lui prit discrètement la main.

Nos hommes sont-ils prêts ?

Le visage emprunt de gravité, il se cura l'interstice des dents avec son ongle, avant d'expulser au sol d'un souffle sec quelques restes faisandés de son dernier repas.
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"Tu connais l'histoire de l'évêque qui saute d'une falaise ? - Nan, mais elle commence vachement bien."
Amiral Sancte Iohannes

Clodeweck

Surpris par la réaction de l’homme qui lui tenait la robe le prêtre, détourna son regard de celui d’Archybald et prenant l’homme par le bras, doucement le fit se relever.

- Allons, mon fils, il n’est de pêché qui ne soit pardonné par l’homme...Vouloir
conseiller un homme n’est pas défendre une hérésie.
L’avocat est là pour conseiller…A lui de prendre la responsabilité des conseils qu’il donne. Si celui-ci doit pousser quelqu’un vers l’hérésie, il est « defensore », s’il lui conseille la vertu il n’a rien à craindre, bien au contraire. Si cela te pose un cas de conscience je serai ravi de t’entendre, mais chaque chose en son temps, je dois en finir avec Archybald dans un premier temps. De plus ton visage ne m’est pas inconnu, il me semble que nous nous sommes parfois croisés..Regagne ta place s’il te plait.

Le regard de l’inquisiteur allait revenir sur son vis-à-vis quand il fut accroché par la main levée d’une jeune femme qui semblait vouloir la parole. Il lui fit un signe d’approbation de la tête.

- Ma fille ? Que désires tu ?

Dans le même temps, au delà du léger brouhaha qui montait de la foule le prélat fut rassuré de voir que nombre de gardes épiscopaux étaient à leur postes. La sécurité de chacun serait ainsi garantie. Toutes les mesures avaient était prises. Il y pensa, s'adossa à la tenture qui couvrait le mur derrière lui et esquissa un sourire. Ecoutant la réponse que ferait la jeune femme.
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Lorca

Après avoir reçu la confirmation du cardinal qu'il n'était pas un defensores, Lorca releva la tête et sourit.

Vrai de vrai alors ? Super !

Et, sortant un livre de droit canon de sa poche, il le montra au cardinal.

Dites votre éminence, moi j'ai compté 5 parties à une audience de l'inquisition :

Citation:

1- Le temps de grâce,
2- L’appel et la déposition des témoins,
3- L’interrogatoire des accusés,
4- La sentence de réconciliation des hérétiques repentants et de condamnation des entêtés,
5- L’exécution de la sentence.

Par ailleurs, quand est ce que vous comptez appliquez ce que vous venez de dire, ce point ci précisément.

Et lorca feuilleta le livre jusqu'à un autre paragraphe, qu'il venait de recopier sous la dictée rapide du cardinal.

Citation:

Puis, l'inquisiteur promulgue deux édits : l'édit de foi qui ordonne sous peine d'excommunication de dénoncer les hérétiques et leurs complices, et l'édit de grâce qui donne un délai de 15 à 30 jours aux hérétiques pour obtenir le pardon s'ils se dénoncent eux-mêmes spontanément.

Et refermant brusquement le livre, au risque d'écraser les doigts sacrés du cardinal, il reprit.

Et oui, on se connait déjà. Enfin moi je vous connais, j'attends mon cours de droit canon à Bruz depuis 3 mois. Vous étonnez pas quand vous rentrerez dans la cellule, en trois mois, j'ai eu le temps de faire une fresque murale représentant ma vision - bien naive je l'avoue - d'Oanylone en proie à la fureur divine.
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Xenac

Ce n'était pas le premier procès essuyé, à plusieurs reprises dans le passé, des nobliots avaient usé de cette voie pour le briser. Mais l'Amiral, n'avait jamais renoncé, toujours rebondi, et savait retomber sur ses pattes.

A la remarque de son époux, elle était tentée de lui conseiller discrétion et retenue, mais au fond à quoi bon ? Il devait avoir conscience que ce procès ci ne serait en rien différent des autres.

Coupable avant le procès.

Elle se contenta donc de froncés les sourcils légèrement, avant d'opiner du chef un discrêt sourire aux lèvres, serrant d'un geste tendre et complice sa main dans la sienne.

Il sont prêts Amiral, ils n'attendent que vos ordres.
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Sancte

Les traits impassibles comme s'ils étaient figés dans un masque d'airain à l'intransigeance impitoyable, le Montalbanais fixait sa femme dans le plus grand sérieux, avant d'ôter sa main de la sienne et de refaire face à ce simulacre de tribunal divin. Il attendait sagement la suite des évènements, mains jointes devant lui, en homme pieux qu'il était.

Parfait.
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"Tu connais l'histoire de l'évêque qui saute d'une falaise ? - Nan, mais elle commence vachement bien."
Amiral Sancte Iohannes

Eleonoreh

Le Grand Inquisiteur se perdit en une longue explication visant à rassurer les guyennais de ses bonnes intentions. Ce charabia, plutôt apparenté aux incantations qu'à une logique sans faille lui laissait un goût amer dans la bouche. Bie n qu'elle eut fait un effort, Ele n'y comprenait presque rien. Elle n'était pas instruite, soit, comme la plupart des gens venus écouter. Sans doute était-ce une stratégie pour noyer le poisson?

C'est à ce moment que Lorca - trouvant toujours moyen d'attirer l'attention sur lui- se mit à frétiller aux pieds du cardinal. Ses écailles étant plus importantes à sauver que la vie de son client.

Intimidée par la sérieux de l'affaire, Ele se mit à craindre de la propagation de cette chasse aux sorcières. Ces gens, considérés comme des pommes pourries au sein de la communauté, pourraient être envoyés à la mort et cela n'excluait pas tous ceux qui, de près ou de loin les avaient côtoyés et avaient appuyés leurs idées.

Une odeur qu'elle connaissait bien se fraya un chemin jusqu'à ses narines... et presque aussitôt une main vint se poser sur son postérieur. Eleonoreh ne sursauta pas, et attrappa d'une main leste les doigts de Dnartreb. Il lui murmura dans le creux de l'oreille, non pas des mots doux. Elle fut soulagée qu'il ne dise pas ses commentaires à haute voix comme il le faisait d'habitude. La question chuchotée la fit sourire.

- Comment? Tu ne sais pas qu'un cheval a quatre pattes? Pour Jamévu et Déjàvu cela fera huit fers! Je ne peux pas croire que tu me cherches pour ça!

Puis, reprenant le fil du procès tenu ici céant, elle reprit mine d'enterrement.

- J'ai peur pour eux, Reb... La Guyenne est tombée bien bas si elle jète au bûcher ses deux lieutenants!
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Dandolo

Silencieusement, le Frère prit place dans un coin pour assister au procès.

Le nouveau Camerlingue venait de le réaffirmer à Rome:
"De ci, de là, de manière insidieuse et sournoise, nous assistons à une résurgence hérétique, favorisée par des dirigeants traitres à leur pays s'abritants derrière la notion fausse de tolérance religieuse pour permettre aux serviteurs du Sans Nom de prendre odieusement possession de leur province."

De ci, de là, il devenait bien trop facile de se cacher derrière les services prétendument rendus. Une dame ne venait-elle pas récemment de lui soutenir qu'un brigand méritait relaxe car défendant maintenant le Duché? Mais qu'étions-nous si le fait d'offrir son épée ou autres services avait plus de valeur que tout et dispensait les mécréants et hérétiques de la contrition? Des mécréants nous-mêmes... prêts à nous mettre sous la pseudo-protection du Sans Nom et mûrs pour renier Celui qui nous aimait vraiment...
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Ordre Equestre du Saint Sépulcre

Dnartreb

Les choses semblaient prendre une autre tournure. Sancte ne se cachait point. Ses airs de traineur de sabre accompagnaient bien sa personnalité entreprenante. Il affichait dédain pour l'accusation et semblait sur le point d'en découdre autrement. Donnant un léger coup de coude à Eleonoreh, Reb dirigea son regard vers le nouvel arrivant, sans se préoccuper de sa réponse.

Bien des regards suspicieux dévisageaient. Tragédie régnait-elle en cette basse cour? Tenant ferme son baston, Reb sentait venir action.

Se penchant une nouvelle fois vers sa compagne, il murmura plus ferme:

-Je n'aime guère la tournure de ce procès. Juger un homme sur sa condition spirituelle me déplait au plus haut point. Je n'aime guère Sancte et sa bande d'acoquinés, mais je rosserais bien ces défenseurs de vertus sectaires...Je prends le pari de deux deniers d'argent, que la pression ne sera point servie en taverne héhé!

Recrachant quelques morceaux de sa racine pour les dents, Reb écouta la suite tout en laissant trainer une main baladeuse vers sa moitié
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Melior_fee

Melior inclina respectueusement la tête en guise de remerciement :

Je vous remercie, Votre Eminence. Mais permettez-moi de me présenter.
Je suis Melior, Vicomtesse de Beaumont en Périgord, et j'interviens icelieu en qualité d'avocate du sieur Archybald.

Vos paroles, pleines de sagesse, sont pour moi un réconfort, notamment lorsque vous dites :

Citation:

La Saincte Inquisition à pour but de sauver les âmes plus que de bruler les corps.
Ainsi toute personne est appelée à abjurer, à reconnaitre son erreur et à retrouver le chemin de la vertu.
Seuls les entêtés, les obstinés, les relaps sont condamnés et livrés au pouvoir temporel.
L’on reproche souvent à l’Eglise de bruler des corps. Mensonge ! Cette pratique est due au fait que cela est le moyen d’élimination des nuisibles utilisé par le temporel.
L’Eglise, n’a pas le droit de faire couler le sang, pas plus que d’ôter la vie.

Ces derniers temps, c'est surtout l'expression de la colère que nous avons entendue.
En effet, en nous présentant ici, nous ne savions quel sort attendait mon client. Voyez-vous, lorsque le sieur Archybald a présenté son programme en place publique, plusieurs témoins ont pu entendre Monseigneur Bardieu formuler la menace suivante à l'égard du sieur Sancte, sur cette même place, à la fin du mois de septembre :

Citation:

Je compte bien faire en sorte que l'âme de messire Sancte rejoigne l'enfer lunaire avant la fin de la semaine prochaine et que son corps ne finisse comme engrais pour mauvaises herbes.

Puis

Citation:

Messire Sancte, enfin, peut importe vos titres que les lions de judas vous donnent, je vous conseille, tant que vous êtes encore parmi nous, d'aller voir la petite plante, une orchidée. Vous lui servirez très prochainement d'engrais, enfin, vos cendres.

Comprenez alors que le sieur Archybald ait pu considérer que - étant accusé lui-même d'appartenir aux Lions de Juda même en l'absence de preuves, preuves réclamées pourtant maintes et maintes fois - tel sort lui était réservé : finir brûlé sur un bûcher, puisque furent évoquées les cendres du sieur Sancte.
J'ose imaginer que les propos tenus par Monseigneur Bardieu aient pu dépasser sa pensée, sous l'effet de la colère.
Mais nous voici pleinement rassurés.

Ceci dit, cela m'amène à une question...voire deux, lorsque vous dites :

Citation:

La procédure inquisitoriale se compose de six parties :
Le temps de grâce,
L’appel et la déposition des témoins,
L’interrogatoire des accusés,
La sentence de réconciliation des hérétiques repentants et de condamnation des entêtés,
L’exécution de la sentence.

La défense, est-elle autorisée à faire venir des témoins à la barre ?
Si, tel est le cas, dois-je vous faire parvenir une liste dès à présent ?

Pour clore cette intervention, je souhaiterais revenir sur les propos tenus ici par le sieur Archybald.
A votre première question, il vous a répondu :

Citation:

Je ne suis pas baptisé éminence, je ne suis donc pas membre de votre église et le credo aristotélicien ne m'est pas familier.

Vous lui demandez ensuite :

Citation:

- Pourquoi dis tu "votre" religion, il en existe d'autres pour toi ?

Pardonnez-moi, mais je préfère que les choses soient bien claires, j'ai ce défaut des gens de loi.
En n'étant pas baptisé, le sieur Archybald, de facto, n'appartient pas à l'église aristotéliciennne et romaine.
Et je ne vous apprends rien lorsque je vous dis qu'au sein de la religion aristotéliciennne, existent deux églises : l'Eglise Aristotélicienne et Romaine, l'Eglise Aristotélicienne Autonome .
Par sa réponse, il ne rejette pas la religion aristotélicienne mais signifie simplement ne pas appartenir - du moins, pas encore - à la l'église aristotélicienne et romaine.

J'en ai à présent fini.
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Clodeweck

Le cardinal écouta Lorca et la jeune femme puis répondit dans l'ordre.

Lorca j'ai dit six parties peut être était-ce un peu complexe de n'avoir mis qu'une conjonction de coordination, j'aurais du dire.
L'appel des témoins
Le témoignage des témoins.
On appelle d'abord les gens à témoigner, puis l'on recueille les témoignages.

En l'espèce il s'agit d'une audition un peu particulière, puisqu'elle répond non pas à une procédure lancée par la Saincte inquisition mais à une volonté que les prévenus ont affichée de ne pas se rendre à l'officialité de Bordeaux.
Je suis donc venu.
Les témoins ont été entendus
Le délai de grâce court encore...
En bref nous ne sommes pas dans un procès temporel !
Quand au séminaire, Lorca, il est réservé aux clercs, vois donc cela avec ton évêque.

Se tournant ver la jeune femme.

Merci ma fille d'intervenir au conseil d'Archybald.

Je sais qu'il est difficile de concevoir la justice autrement que telle que nous la voyons dans les procès ordinaires.

L'inquisition peut, faire part des témoignages, consignés par écrit, mais traditionnellement elle ne donne jamais le nom des témoins ou des accusateurs. Ni ne fait comparaitre de témoins à charge ou à décharge. Tout simplement par peur de représailles.

Archybald a juré, non pas sur le livre des Vertus comme je lui demandais, il a éludé ce fait, fort bien d'ailleurs, mais j'ai trop l'habitude de ce genre de chose pour ne pas m'en être aperçu.
Mais cependant il a juré.
Je fais donc confiance en sa parole. Cela me suffira

Je continue.

Les accusations portées sur l'implication d'un groupe dans la politique de Guyenne, ne m'importe pas !
Pas plus que la mairie de Montauban.
Je suis ici pour autre chose.

Se tournant vers Archybald.

Mon fils, tu es réputé être un membre des lions de Judas, maintes personnes l'ont déclaré, en es tu un ?
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Archybald

Jetant un regard en arrière, le commandant distingua la silhouette particulière de son supérieur, qui bavassait avec son épouse. Hochant la tête pour les saluer, il pivota sa face vers le personnage central, aux prises avec maître Lorca dans une discussion procédurière. L'ancien juge ducal avait enfilé un accoutrement original.

Puis dame Mélior prit la suite et défendit son cas avec une telle bouffée d'arguments qu'il ne regrettait pas ses frais d'honoraires. L'accusé jura intérieurement une expression argotique, en guise de respect pour les compétences de la juriste.

Mon fils, tu es réputé être un membre des lions de Judas, maintes personnes l'ont déclaré, en est tu un ?

Prit de court, il monta les manches décousues de sa chemise plus haut que le coude. Dévoilant ses bras vierges et nus de tout tatouage, l'accusé fixa l'inquisiteur du regard :

Éminence, mes chairs portent-elles la marque du Lion de Juda ?

Clodeweck

Devrais-je la connaitre ?
Certes tu ne portes pas de marque, mais es tu l'un d'eux ou souhaites tu le devenir ?
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Betoval

Au geste du Maire de Montauban Betoval se redressa, comme beaucoup, pour regarder les bras. Qu'aurait il pu y avoir? Les bras des Lions étaient ils pourvus d'écailles?
La réplique du Cardinal le fit sourire, cet homme n'était pas née de la dernière pluie.

Sancte

L'esquive du Commandant était prévisible. La pugnacité de son vis-à-vis plus encore. Cette guerre de mots et de pinaillages sur les concepts avait à peine commencé qu'elle l'agaçait déjà au plus haut point. Il fit cependant l'impossible pour ne pas le montrer et accorda simplement un regard grave à son officier, puis à l'Inquisiteur. Il était temps que cette fumisterie touche à sa fin.
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"Tu connais l'histoire de l'évêque qui saute d'une falaise ? - Nan, mais elle commence vachement bien."
Amiral Sancte Iohannes

Archybald

Dévoilant ses vérités quotidiennes, qu'il prouvait par ses mains calleuses :

Je suis un travailleur acharné qui aspire à un avenir meilleur. Pas vous ?

Clodeweck

Certes oui, le rêve de chaque homme de bien est un monde meilleur, Aristote ne dit il pas que "le but de toute manœuvre doit être le bien." ?
Mais rêver d'un monde meilleur n'amène pas à vouloir combattre les préceptes du Très Haut et de ses prophètes ?
Alors dénie tu les accusations porté contre toi d'être proche des lions, d'étre ou de vouloir être l'un des leurs ?
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Sancte

Alors là, chapeau. Niveau déviation on tombait dans l'acrobatie la plus grotesque. Il était difficile de ne pas voir la manœuvre. Plus difficile encore était de ne pas constater son caractère crucial.

Pas lui, non.
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"Tu connais l'histoire de l'évêque qui saute d'une falaise ? - Nan, mais elle commence vachement bien."
Amiral Sancte Iohannes

Titca

En retard, comme souvent la jeune femme entra dans la pièce sans un mot et fila directement s'asseoir sur l'une des chaises libre ne regardant pas trop autour d'elle, osant à peine faire du bruit pour s'installer confortablement, les joues rouges d'avoir trop couru et le souffle court. Regardant les hommes et l'inquisiteur elle déposa son sac à ses pieds et écouta voulant comprendre la conversation malgré son retard énorme.
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Clodeweck

Le cardinal leva la tête. L'homme avait parlé assez fort.

- Pourquoi pas lui, mon fils, tu les connais suffisamment pour en connaître la liste ?
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Sancte

Il se maudit à voix basse de ne pas avoir su fermer sa grande gueule. Certaines paroles s'étaient télescopées et l'inquisiteur avait par conséquent mal interprété ces dernières.

Tu fais erreur, étranger.

Je ne faisais pas référence au groupuscule que tu cites mais au travailleur acharné qui aspire à un avenir meilleur.

Quant à savoir si je connais suffisamment le Lion pour t'en remettre une liste de ses membres, contente toi de suivre ce que t'indique ton coeur.

Si d'aventure il se pourrait qu'un Inquisiteur doublé d'un sang bleu en soit doté.
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"Tu connais l'histoire de l'évêque qui saute d'une falaise ? - Nan, mais elle commence vachement bien."
Amiral Sancte Iohannes

Macgivre

Mince ça a déjà commencé, décidément toujours à la bourre... Quelle misère, les places discrète sont déjà prises, 'doit bien y avoir la moitié des espions de la région planquée dans la salle.
Bon bin tant pis on va se poser à côté d'un mercenaire de l'AD, hu hu s'ils savaient, ils en feraient une attaque.

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Chancelier de Guyenne.
Frère juré de la compagnie des Quinze-Vingts

Topheez

Topheez avait longuement hésité avant de venir; partagé entre le fait que sa présence pouvait cautionner un procès dont les origines lui semblaient douteuse et le fait d'y voir impliqué celui qui avait monté le seul parti de Guyenne et le maire de Montauban, Archybald, dont le travail était irréprochable.

Finalement, il avait pris la peine de se déplacer. Après tout, il n'aurait sans doute peu d'occasion de voir à quoi ressemblait un Grand Inquisiteur. Il pénétra donc l'édifice, cherchant du regard une de ses connaissances, Mimi ... Kindjal ... son regard trouva finalement Betoval et il décida donc de s'installer non loin de lui.

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Eloin

En retard, elle estoit en retard... Comme souvent depuys qu'elle estoit establie en Guyenne durablement, de faict. Estoit-ce là ceste farniente du Sud que certains se plaisoient d'entretenir comme un art de vivre ? Peut estre, en tous cas elle avoit souventes fois remarqué, ces derniers temps, la nonchalance et la faculté des gens du Sud de la Loire à tout faire moins vite que leurs voisins du Nord.

Du coup, l'audience avoit débuté lorsqu'elle pénestra dans la salle, mais elle remarqua en voyant les quelques badauds la suivant qu'elle estoit visiblement loin d'estre la seule dans ce cas. Elle parcouru le lieu du regard, adressant un respectueux signe de teste à l'éminence présidant l'audience du jour, et remarqua un visage connu dans l'assistance. Fendant la foule avec force sourires et excuses, elle se fraya un chemin et parvint à l'endroit souhaité. Prenant place assise à costé du prévost de Noirlac, elle luy adressa un vif sourire.

Adiou, sénher Kronembourg ! Je me doutois de vous pouvoir trouver icelieu... Déclara-t-elle à voix basse, pour éviter de gesner leurs voisins.

Eloin resta ensuite silencieuse, laissant à son interlocuteur le soin de luy répondre s'il le souhaitoit...
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Mimi83720

Mimi savait toujours au fond d'elle ou était sa place, elle choisissait ou non de la prendre, mais ce jour là elle décida de la revendiquer et n'hésita pas un instant à se rendre à l'audition de Sancte et d'Archybald.
Pourtant son travail l'avait retenue, et c'est bien plus tard qu'elle ne l'aurait souhaité qu'elle pénétra enfin dans la salle.
La Porte Parole chercha des yeux une place libre pour s'installer le plus discrètement possible. Elle croisa le regard de Topheez, à qui elle fit un petit signe, puis s'installa sur une chaise libre et reporta son attention sur les deux accusés.
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Porte Parole

Mayouche

Mayouche avait eu beaucoup en tête ces derniers temps et avait complètement oublié que devait avoir lieu le procès de Sancte et Archybald. Elle accourut le plus vite possible et arriva biieeeennnn en retard. Au moins, l'espérait-elle, il y aurait du monde qu'elle connaissait, à côté de qui elle pourrait s'asseoir.

Une fois arrivée aux portes, elle vit Mimi entrer. Elle la suivit et, une fois dans la salle d'audience, la suivit pour s'asseoir près d'elle. Elle lui sourit discrètement puis porta tout de suite son attention aux évènements qui se passaient, essayant tant bien que mal de comprendre où ils en étaient rendus.
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Clodeweck

Le Cardinal écouta l'homme répondre, il ne savait pas qui il était quand il avait posé la question, mais il su quasi instantanément à qui il avait affaire lorsqu'il entendit la réponse.
Il en avait vu des dizaine comme ça, lorsqu'il enfant, il y avait toujours celui qui parle haut devant les copains...Fier, fier de quoi d'ailleurs ?, irrévérencieux à souhait, fanfaron et contant de lui...Dire que certains avaient peur de cela !
Il lui répondit donc gentiment.

- Oui sans doute, les paroles se sont-elles télescopées, j'en suis bien aise...
Merci pour ces éclaircissements.
Au demeurant, je n'ai pas dit que tu connaissais le lion de judas,j'ai demandé si tu le connaissais. Pour la liste , nous l'avons, il y a cela de bien avec les hérétiques, ils se trahissent eux même sans vergogne.
Ne réponds pas trop vite aux questions mon fils, tu serais capable de laisser voir ce que tu penses.

Le prêtre se leva !

Ceci étant , mes frère, mes sœurs, nous sommes dimanche, jour dédié au partage. Je vais donc me rendre en cathédrale afin d'y rejoindre tous les bons aristotéliciens.
Ne faisant pas d'interrogatoire le dimanche, nous reprendrons dès demain.

- Archybald, cela te laisse le temps de prendre conseil de ton avocat, ainsi demain tu me diras quel est ton choix. Suivre le chemin de la vertu ou celui de fausses églises, des hérétiques.
Je sais qu'il est plus dur d'être que de paraître que de critiquer à tout va sans être rien soi-même, mais chaque homme à le droit de choisir...Et d'en assumer les conséquences c'est ça le courage!

l'Audience est levée.

Le cardinal suivi des clercs et de son tribunal, quitta la pièce par la porte latérale.
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Melior_fee

Melior haussa un léger sourcil en entendant la réponse de son Eminence, ce n'était pas la politique qu'elle avançait là, mais bien, la colère, et les menaces prononcées.

Elle attendait comme d'autres la réponse d'Archybald. Le Cardinal annonça la suspension de séance et invita les fidèles à se rendre à la cathédrale.
La Vicomtesse, alors, se pencha vers le bourgmestre :

Archybald, vous voici à la croisée des chemins, il vous faut choisir, et vous savez ce que ces choix impliquent.
Je ne prétendrai pas vous dicter votre destinée, cependant songez que cette fois ce ne sont pas des propos haineux que l'on vous adresse, mais une main que l'on vous tend.
Ce qui compte, c'est le Trés Haut, et nullement l'orgueil des hommes, n'est-ce pas ? et vous avez la foi en lui, comme moi, je le sais.

Se levant :

Je vais aller prier pour vous, je vous laisse seul maître de votre destin, et ne vous imposerai pas ma volonté. Lorsque l'audience reprendra, je serai à nouveau là pour vous défendre.
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Limace

L'homme était entré aussi discrètement que son attirail lui permettait pour ne pas perturber l''audience, il demeurait debout et silencieux dans un coin de la salle, gardant ses mains croisées posées sur le pommeau de son épée, comme à son habitude.

Suivant les débats et les explications avec une très grande attention, il ressentait une atmosphère garnie de tension monter progressivement dans la salle jusqu'à la question fatidique du Grand Inquisiteur.

La suspension de séance fit subitement retomber la pression, voilà une trève bienvenue, se dit-il intérieurement.
Le Capitaine avait ensuite suivit l'assemblée, qui, menée par le Cardinal Clodeweck, se dirigeait en masse vers la cathédrale, il se retournait par moment pour voir si Sancte et Archybald les suivraient...

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Limace de Wielstadt
Capitaine de Guyenne

Sancte

L'Amiral attendit sagement que la foule s'effiloche tête basse à l'extérieur en traînées de fidèles menés en laisse par un pâtre aux dents longues.

Il n'avait pas répliqué au Cardinal et pour une fois, l'on ne pouvait déceler sur son visage ce qu'il pouvait bien penser de son sermon, quoique ceux qui connaissaient ses positions le devinaient aisément. Alors que le troupeau se dirigeait vers la Cathédrale, il échangea quelques mots confidentiels avec le Commandant avant de regagner son bâtiment qui mouillait tranquillement au port de Bordeaux.

De toute évidence, il ne s'éterniserait pas dans les parages.
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"Tu connais l'histoire de l'évêque qui saute d'une falaise ? - Nan, mais elle commence vachement bien."
Amiral Sancte Iohannes

Xenac

La séance levée, elle attendit que le cortège sorte pour retrouver la lumière du jour. Elle observa les deux accusés, rien à attendre pour son époux de ce procès, tout était joué, son inquiétude se portait sur Archybald. Le choix qu'on lui proposait la voie qu'il prendrait.

La messe...sure qu'ils ne la verraient pas.
Sur la place publique, deux doigts dans la bouche, elle émit un sifflement, signal pour les mercenaires, certains sur la place, d'autres habitués des tavernes ne pouvaient que reconnaitre. Signal de rassemblement.
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Eleonoreh

La suite du procès se continuait, dans un silence étonnant pour la quantité de têtes présentes dans cette assemblée. Des amis, des ennemis et des badaus curieux composaient la foule venue écouter.

Fait surprenant, des gens de toutes les conditions se pressaient ici. Chacun ses raisons...

Eleonoreh sentait Reb de plus en plus tendu. Il n'appréciait pas les procès et s'indignait souvent à tout propos. Elle aimait qu'il soit spontané. Mais la prudence lui indiquait que ce n'était pas le temps, ni le moment.

Elle posa sa main sur celle de Reb qui s'était refermée sur son bâton de marche, les jointure blanchies par l'émotion.

- Tout doux mon coeur...

De nombreuses répliques firent retenir leur souffle aux spectateurs, chargeant la salle d'une émotion semblable à celle ressentie lors de présentations théâtrales fort enlevées.

On parlait ici d'hommes et non de théâtre.

Puis, comme le cardinal, du haut de sa toute puissance, décréta qu'il faudrait assiter à l'office dominical, les gens se levèrent et quittèrent la salle. Ce qui donna prétexte à Reb et Ele de se faufiler dehors, échappant à cette pratique. Autre occupation leur prendrait temps et argent: Ferrer les chevaux en vue d'un prochain voyage.

Et...si l'envie leur prenait, prendre du bon temps en taverne avant que l'affaire de reprenne.
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Archybald

Levant son derrière méticuleusement posé sur le siège simple suite aux directives de l'inquisiteur, Archybald eut à peine le temps de se hisser debout qu'il fut pris à parti par son avocat. Hochant piteusement la tête, il ne lui répondit rien et se contenta de suivre la foule rassemblée dans le tribunal d'exception. Bordel de merde, c'est qu'il y avait du monde.

Une fois de plus tiré à l'écart, non plus par une femme mais par une poigne robuste, Sancte Iohannes l'attendait. Croyant tout d'abord à une remontrance pour ses paroles avouées à Clodeweck, la conversation porta sur un tout autre objet.

Témoignant son approbation d'un mouvement silencieux du crâne, il quitta ici même l'Amiral et son épouse.

Mayouche

À peine était-elle arrivée que l'audience était levée. En se levant, elle chercha du regard Xenac, sachant pertinemment bien qu'elle serait là. Comme de fait, elle attrapa quelques reflets roux dans la mêlée qui sortait de la salle d'audience et, une fois May sortie aussi, elle vit Xenac en compagnie de Sancte, qui lui soufflait des mots à l'oreille d'Archybald.

"Je ferai mieux de ne pas les déranger..." pensa-t-elle.

Elle se mit donc à suivre la foule qui allait vers la Cathédrale, se demandant si elle avait le droit d'y aller, n'étant elle-même pas baptisée..
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Sancte

Aux Docks - Fête de la Sainte Barbe

Deux navires amarrés portant pavillon de Guyenne fusèrent tous deux en l'air et firent le plus grand tapage qu'on eut jamais pu écouter. Il est difficile de dresser le tableau horrible de cette féérie, les protagonistes de cette scène cruelle se trouvant bien incapables de témoigner de cet évènement autrement que par la somme des peines qu'ils ont pu y éprouver. Même les témoins directs de la tragédie auront certainement du mal à concevoir l'atrocité qu'offre la vue de deux bâtiments que la poudre arrache à la mer à plus d'un quart de mille dans une déflagration terrible, formant une montagne d'eau, de sang, de feu, et de débris de toute sorte.

Derrière le nuage volumineux de cette fatale combustion voguait déjà sur la Garonne l'Equator toutes voiles dehors, pavillon noir hissé, et le vent en poupe. Sur la cadence des tambours imprimée par les gardes-chiourmes se mouvait la compagnie, galvanisée par l'importance de son forfait et la hauteur des défis que ce jour leur avait confié.

*bong bong*
*bong bong*
*bong bong*
Et derrière, l'odeur musquée de la sueur, les relents de soufre de la poudre, la vivifiance de l'iode et le rythme entêtant des sinistres tambours s'élève la frissonnante clameur virile des rameurs impénitents.

A toi le Vieux a écrit:

Au mât est cloué notre pavillon aussi noir que la tombe !
Ou la mort qu'il porte au dessus du courant,

Il ne doit jamais être abattu, l'ichtus que nous portons.
Si la mer nous est proscrite, nous fendrons par la terre.

Affûtez les haches, dégainez la sica,
A la pénurie des canons, faites parler bâtons de feu !

Eglise Romaine est putain de Satan.
Qui de ses grasses mamelles abreuve la Noblesse du monde !

Si notre sang versé, oint la tête des catéchumènes,
Que celui des complices de l'Etat dans l'Etat abreuve nos victoires !

Honorer l'amour Divin, faire taire l'usurpation de ses mots.
Combattre le sacrement, combattre l'imposture !
Le premier je le méprise, la seconde est une injure.

Je me bats par devoir de révolte, qui prime sur le droit à la paix.
Inlassablement réfuter, inlassablement combattre,
Contre vents et marées, ouvrir son coeur face au péril !

J'aime voir s'écouler la gangrène de la Foi, au fil aiguisé de ma sica.
Je me bats contre les siècles perdus à la solde d'une autorité factice,
Je verse le sang où d'autres versent des larmes,

Je frappe de taille, telle la foudre venue d'en haut,
Sur les engeances que j'abhorre, pour la liberté que je chéris.

Compagnon Réformé je suis,
Voué aux pires gémonies.

Mais comme mercenaire hérétique,
Me voilà plus vilipendé que le brigand.

Car mon Martyr éveille les consciences,
Pour le prochain salut de mon âme.

Ouh ! Ouh ! Ouh !

Direction ? La cache de Bazas.
Pour le reste, ils auront le temps de voir venir.
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"Tu connais l'histoire de l'évêque qui saute d'une falaise ? - Nan, mais elle commence vachement bien."
Amiral Sancte Iohannes

Zorgl

La salle du tribunal se vidait doucement.
Elle resta un moment encore assise , immobile, comme lorsque qu'elle adressai ses pensées au trés haut et à la petite statue peinte qui ornait l'un des piliers de l'église.
Il lui fallait du silence et non pas la grandiloquence fastueuse de la cathédrale en ce moment.

Des images défilaient dans sa tète, l'arrivée d'Archibald proposer ses services au curé de l'époque , son obstinence a travailler pour la cure malgré le manque d'activités qui lui avaient été proposées alors.
Des semaines durant , il avait offert sa force à la communauté des croyants , en échange d'un maigre salaire .
Le voir ainsi mis a nu devant le créateur lui laissait un gout sur dans le palais, sur comme la légére amertume des décoctions de Gentiane qu'elle avait bu au couvent.

L'audience était levée pour la journée , décida de gagner une petite chapelle .
Elle passait juste les remparts, lorsque qu'un bruit fracassant , qui semblait venir de l'estuaire , retentit par deux fois.
Elle continua son chemin.
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Voix de guyenne

Titca

La jeune femme se leva et ne partie pas contre l'une des cathédrales, souriante elle décida pour sa part de ce rendre à Cahors rapidement pour l'office avec un peu de chance et de temps, Titca sera de retour pour la suite du procès.
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Sancte

L'Equator fut dissimulé aux alentours de Bazas dans une cache rocailleuse agencée à cet effet.
Vivres, armes, coffrets et matériel divers furent débarqués en silence sur les percherons qui seront désormais leur moyen de locomotion.

Dernier regard en arrière.
Ils ne reviendront pas avant un moment.
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"Tu connais l'histoire de l'évêque qui saute d'une falaise ? - Nan, mais elle commence vachement bien."
Amiral Sancte Iohannes

Clodeweck

Lorca

Archybald

Melior_fee

L'audience reprenait, Melior prit place, sans bruit, auprès d'Archybald. D'un geste doux, elle posa sa main sur son bras pour lui signifier qu'elle était là.
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Clodeweck

Lorca

Lorca écoutait bien sagement les propos du cardinal en faisant défiler son chapelet à toute vitesse, nerveux en ne voyant pas revenir l'amiral. Une phrase en particulier le fit bondir.

Citation:

Un homme de valeur n’a pas besoin d’appartenir à un groupe pour être quelqu’un.

Le cardinal sous entendait qu'un prêtre pouvait se passer de la tutelle de l'EA pour diffuser la foi, c'était presque de l'hérésie.
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Betoval

Mayouche

Eleonoreh

Zorgl

Citation:

Il est toujours tentant de rejoindre un groupe où l’on se sent quelqu’un !

Bardieu

Archybald

Kronembourg

Clodeweck

Archybald

Melior_fee

Archybald avait donc fait son choix, et homme d'honneur, il s'y tiendrait, Melior n'en doutait pas. Ainsi le cardinal avait-il su le toucher par ses paroles...la Vicomtesse se tut, laissant les deux hommes s'entretenir encore.
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Lorca

un jeune mousse de l'equator lui avait fait parvenir une missive qu'il dévora des yeux avant de la froisser dans son poing, et de la ranger dans sa poche. Ainsi les jeux étaient faits. Lorca se leva, solennel, sans que personne ne le remarque, et il alla s'asseoir du côté d'archybald, réprimant tant bien que mal un soupir.
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Eloin

La veille, ils estoient sortis de la salle d'audience à la suite de la foule, se rendant comme beaucoup à la cathédrale. Ils assistèrent à la messe dicte par l'archevesque, puys s'en allèrent se ballader dans les rues de la cité montalbanaise, après avoir pris un repas sur le pouce chez un boulanger vendant des tambouilles en cuivre contenant une part de ragoust de porc, et une pastisserie en dessert.

Montauban estoit une fort agréable cité, et la ballade fut fort agréable. Ils découvrirent nombre de bastiments méritant le coup d'oeil, et s'attardèrent un peu plus sur le temple spinoziste. Découverte pour eux, pieux aristotéliciens, ils restèrent un moment à observer l'architecture du bastiment, puys s'en retournèrent d'un aultre costé.

Ils s'estoient quittés le soir alors que la nuit tomboit sur le fleuve, se donnant rendez-vous devant le tribunal le lendemain pour suivre la suite de cette audience particulière.

Et ce dict matin, Eloin quitta la chambre louée dans une hostellerie, après avoir déjeuné dans la salle principale, déserte de si bonne heure, et jeté sur sa robe de velours bleu vif une cape de laine noire. Elle dissimula sa chevelure brune, rebelle et tressée sous un touret blanc garni d'un fin voile transparent. La capuche du long manteau dissimulant son visage, se protégeant ainsi de la fraischeur de ceste matinée, Eloin prit le chemin du tribunal d'un pas rapide, suivant les nombreux badauds qui s'y rendoient pour la plupart vestus de leurs habits du dimanche.

Parvenue sur le parvis du hault bastiment abritant la cour de justice, la jeune mère abaissa le capuchon de sa cape d'un geste élégant, et sourit au prévost cistercien lorsqu'elle l'eut reconnu.

Adiou, sénher Kronembourg. Fraische matinée qu'icelle, n'est-il pas ?

Et, jetant un regard autour d'elle, l'oblate posa une main légère sur son bras, à l'image d'un vieux bourgeois conduisant sa fille à l'intérieur du siège de la justice ducale, l'invitant de faict à entrer à leur tour dans la grande salle.

Edité puisqu'apparement le procès se déroule à Montauban et non à Bordeaux. Merci à LJD Betoval pour l'info.^^
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Zorgl

Elle buvait les paroles de l'inquisiteur, qui s'exprimait avec sens et douceur.

Alors je te repose la question.
Choisis tu de pencher vers l'hérésie ?

Le Non d'Archibald resta suspendu , accroché à ses oreilles comme une corde de cythare.

L'amitié Aristotélicienne , se dit elle en observant en coin Kronembourg empressé auprés d'une noble dame , peu étre si relative parfois...

Elle se pencha vers la porte, attendant l'entrée de Sancte, et n'y trouva que nombres gardes amassés là.
L'homme n'était pourtant pas de ceux à fuir la contreverse.

Peut etre avait il eu un contre temps .
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Voix de guyenne

Clodeweck

Le primat de Bretagne n'eut aucune réaction visible à la réponse de l'homme qui lui faisait face, juste la confirmation que cet homme là devait avoir plus de valeur qu'on ne lui en prêtait.
- Mon fils, il en est des homme comme des graines de froment, si tu les jettes à la volée, seules celles qui tombent en terre donneront du blé. D'autres seront mangées par les oiseaux, d'autres encore seront poussées sur le chemin.
Ce n'est pas parce qu'un homme né bon que le milieu dans lequel il pousse lui permet de le rester.
Je te souhaite d'avoir le courage et la force de te tenir à ce que tu viens de me dire.
Il t'en faudra bien d'avantage, car la voie de la vertu n'est pas la plus facile.
Je prendrai un édit dès ce samedi, pour lever l'interdit te concernant.
Attention simplement à ne pas revenir sur tes dires.
Je te laisse aller, sois droit, soit fier.

Se tournant vers les clercs qui étaient derrière lui.

Faites lever l'audience nous reprendrons Jeudi matin si les personnes convoquées sont présentes.
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Topheez

Topheez avait écouté avec un certain soulagement le choix d'Archybald ainsi que la réponse de l'homme d'église. Il vit en cette décision un rayon de soleil pour Montauban. Il espérait bien que le duché se montrerait moins méfiant envers cet homme que l'on avait trainé dans la boue et qui n'aspirait qu'à aider la Guyenne.

Assurément, il attendrait au moins des dirigeants une annonce publique au moins aussi formelle que lors de l'annonce de inéligibilité du maire de Montauban.

Topheez sourit a cette pensée. Néanmoins, il lui restait néanmoins en travers de la gorge que toutes les insultes proférées, y compris par des hommes d'église qui n'avait pas semblé du tout chercher le dialogue mais la confrontation, s'éloignant de la voie de l'Eglise que venait de montrer le grand inquisiteur... Mais à ceux là, on ne reprocherait surement rien.

Topheez regardait autour de lui. Des rumeurs avaient largement circulé sur un départ de l'Amiral prévu de longue date et son départ remarqué en était sans doute la confirmation. Il trouva le regard de Mimi ce qui lui fit perdre le fil de sa pensée, qui n'avait pas encore décidé s'il devait quitter l'assemblée dès à présent ou attendre un hypothétique retour de Sancte.
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Betoval

Une bonne nouvelle, c'était déjà ça.
Betoval ruminait de sombres pensées sur le gâchis provoqué en Guyenne par la disparition de Sancte , mais déjà le Maire de Montauban innocenté, c'était un coup porté à la bétise.

Un peu de pression qui s'envole et emporté par le soulagement il alla féliciter le Secrétaire d'état qu'il connaissait pourtant à peine.

Longue et bienheureuse vie à vous Messire Archybald. Vos détracteurs en sont pour leur frais, bon courage.
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Melior_fee

Un sourire éclaira le visage de Melior, le cardinal faisait preuve d'une bonté d'âme qu'elle avait rarement vue. Les yeux brillant de joie, elle s'adressa au bourgmestre :

Je vous félicite, sieur Archybald.

Elle aurait été tentée par une accolade, mais la pudeur la retint. Elle se contenta de lui chuchoter ensuite :

Vous devriez peut-ête remercier comme il se doit Son Eminence.

Bettoval vint les rejoindre, Melior s'écarta pour lui laisser place.
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Bardieu

Le vieux moine était assit et écoutait attentivement les paroles du bourgmestre. Tout à coup, Bardieu n'en cru pas ses oreilles. Il demanda une confirmation pour être bien sur de ses paroles, car son ouïe était bien moins sans faille que la foi de Bardieu.

Un grand sourire vint éclairer le visage de l'austère moine. Il existait bien une rédemption possible ! La foi d'Archybald éclatait au grand jour !

Remplie de larme aux yeux, le vieux moine voyait la fin de mois de recul de la foi. Aujourd'hui, la foi triomphai sur Montauban. L'aristotélicienne Montauban renaissait aujourd'hui.

L'évêque était fier, il s'était trompé. Quand une âme est sauvé, cela vaut la peine de reconnaître toutes les erreurs du monde. N'arrivant plus à retenir ses émotions, l'évêque jeta en l'air sa mitre épiscopale et cria dans toute la salle.

Alléluia ! Gloire au Tout Puissant !

Bardieu entama alors son crédo, espérant que la salle le suivrait dans son mouvement aristotélicien.

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En quoi la spiritualité d'Orient serait elle inférieure à celle d'Occident ?

Archybald

Visiblement surpris par la réaction du cardinal, l'accusé ne moufta pas plus qu'il n'en fallait.Sa machoire claqua à deux reprises, vide de répliques qu'il ne trouvait pas. Être traîné devant une cour d'église pour en sortir blanchi sans autre garantie que sa parole suffisait, c'était largement incompréhensible pour lui qui avait subi revers sur revers de conspuation et d'acharnament.

Éminence, je ... vous remercie.

Le faciès détendu, il n'en avait pas moins perdu ses mots. Félicité par son avocat et sieur Betoval, il leur répondit d'un signe de tête en guise de remerciements. Il retrouvera sans doute la parole plus tard, quand le chaos qui trottait dans sa tête se serait dissipé.

L'évêque Bardieu prit la suite.

Clodeweck

Citation:

Congrégation de la Sainte Inquisition

Moi, Clodeweck de Montfort-Toxandrie, cardinal-archevêque de Tours, Cardinal Chancelier de la Congrégation de la Saincte Inquisition, duc de Montforzh, par la grâce de Dieu, devant le Très Haut, sous le regard d’Aristote et au nom de notre Sainte Mère l’Eglise,

Après avoir entendu, Archybald en audience publique;
Attendu que celui-ci fût convaincu de faute d’hérésie de par la tentation;
Attendu que les témoins de bonne foi en ont attesté;
Attendu que celui-ci, répondant à la sommation qui lui fut faite d’avoir à se présenter devant nous, abjure toute ostentation hérétique et acte de l’intérêt qui est le sien de se tourner vers la Vertu;
Attendu qu’en l’espèce, je prends acte de sa bonne volonté ;
Attendu qu’en conséquence il convient de pardonner
Par ces motifs
Qu’il soit dès aujourd’hui levé l’interdit qui frappait ledict Archybald
Qu’il soit considéré comme ayant reçu un avertissement premier et ultime.

De Plus,

Après avoir constaté la défection de Sancte, convoqué dans les mêmes termes.
Attendu que son silence vaut aveux de ce qui lui fût reproché.
Maintient l’interdit sur lui et toute personne qui se dirait membre de « l’advocatus diaboli », durant une période de grâce de trente jours à compter d’aujourd’hui.
Dis qu’à l’issue de celle-ci, toute personne concernée n’ayant pas abjuré pourra encourir la sentence d'excommunication "latae sententiae" ;

Ad Claram et Sanctam Veritatem

Fait en Guyenne le XVème du mois d’Octobre, de l’an MCDLVII de la Saincte Eglise aristotélicienne

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Titca

Titca arriva en retard pour changer tien... ! Très en retard même tout semblait définitivement fini, tant pis ! Le chemin du retour pourra se faire avec Monseigneur Bardieu et ce n'était pas si mal au final ! Dans la foule se trouvait soeur Eloin que Titca alla saluer d'une bise et d'un sourire complice... C'est seulement en se retournant que la jeune diacre remarqua ''lui'', elle en recula et blanchie même... Larmes aux yeux, sourire discret et l'envie de sauter à son cou... Mordillant ses lèvres la jeune femme chercha de l'aide, mais personne ne pouvait le faire à sa place.

K...Kr... mon frère ... euh... ca va ?

Pathétique ! Voir même complètement idiot comme façon de commencer une discutions qui devait être sérieuse et plutôt importante.

Euh... Glups...

Regardant soeur Eloin elle secoua la tête et soupira, puis s'approcha un peu de Kro et s'inclina étant à la limite de se mettre à genoux.

J'ai ... fais une erreur, en voulant te prouver mon amitié j'ai complètement paniqué et je suis une idiote ! Une idiote complètement débile qui ne mérite même pas de te connaitre.. Mais je suis désolée Kro, j'ai eu peur, je t'apprécie tellement que j'ai fini par faire une boulette et tout gâcher... Je t'en prie... j'ai besoin de toi... Je m'excuse en public... devant tout nos frères et soeurs, devant le Duché de Guyenne, devant toi aussi...

Le regardant elle sécha ses larmes au mieux consciente d'avoir l'air complètement idiote pour le coup.

Je ne veux pas de ta place, je ne veux même pas de place... juste une toute petite, ridicule place dans ton coeur...

Incliner pendant tout son discourt, elle ne ce soucia pas des regards moqueur ou amusée, encore moins de ceux qui auraient pu en rire ou même pire encore. Titca se releva et recula un peu... Elle aurait tant aimé entendre sa voix la pardonnée et retrouver leur complicité, mais cela semblait impossible maintenant... Séchant ses larmes une dernière fois, elle lança un coup d'oeil à Monseigneur Bardieu puis à Soeur Eloin et regarda le frère Kro... L'histoire était longue, la douleur encore plus. Reculant sans partir, elle attendit une réaction la peine... la sanction, le final d'une longue amitié.
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Eleonoreh

Eleonoreh avait écouté toute l'affaire, jusqu'à son dénouement impromptu en début de semaine. Peut-être que l'illumination était venue au sieur Archybald durant l'office du dimanche.. ou peut-être que toute cette histoire n'était qu'une tempête dans un verre d'eau, façon déguisée de tuer dans l'oeuf le semblant d'avancée du parti Horizons lors des dernières élections.

Bien qu'elle n'en pensait pas moins, la jeune femme n'en souffla mot, se contentant de hocher la tête en direction de son amie Zorgl. Le pape en déroute, avait-elle dit? Disparu en Artois?

De toutes façons, après les simagrées de mises en accusation et les abus de pouvoir...tout ce qui émanait de cette religion était-elle nécessairement bonne? À regarder le prêtre qui venait de blanchir le maire de Montauban par un simple mot, promesse de... de quoi au juste?

C'était à n'y rien comprendre. Sans plus attendre, Eleonoreh se dit qu'elle avait d'autres chats à fouetter, à commencer par ce Chabotté, cette troupe de comédiens amateurs qui répétaient depuis déja un bon mois. Les jours arrivaient où ils monteraient sur les planches pour autre scène. Elle avait déja trop perdu de temps avec les affaires ducales...

Elle salua Zorgl chaleureusement, lui renouvellant son amitié et partit en direction de la roulotte de Dnartreb où les parodies avaient au moins le mérite d'être théâtrales....
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Kronembourg

Il était fier d'entrer à son bras dans le haut batiment abrîtant la cour de Justice. Le dimanche, qu'il n'avait pas vu passer en compagnie de dame Eloin, avait été fort enrichissant pour le petit Sacristain de Campagne qui ne s'éloignait que très rarement de son village natal.
Ils avaient découvert la cité de Montauban. Kro n'avait pas beaucoup parlé, tout à la joie d'écouter son interlocutrice lui en apprendre sur l'architecture de la ville en comparatif avec celle de Bordeaux ; au plaisir de s'enrichir d'un savoir nouveau, s'ajoutait le délice de la contemplation des yeux.

A l'intérieur de la salle d'audience, l'un des accusés ne s'était effectivement pas représenté. Etonnement de la part du sacristain ... la Guyenne allait perdre une force vive si l'Amiral ne revenait pas. Kro ne savait que penser de cette réaction, lui-même ayant brièvement fréquenté une sicaire de Lion de Juda il y a fort longtemps, complètement sous son charme, avant de devenir Cistercien.

Le maire de Montauban fut innocenté, Bardieu entama le Credo. Kro le récita religieusement, gardant à l'esprit que nul ne peut être parfait mais que l'église, à sa façon, sait toujours tendre la main aux égarés.
Le barbu n'avait point d'états d'âme, étant lui-même au coeur de l'église et restant bien souvent méprisé par l'Archevêque de Bordeaux. Il menait donc sa route en suivant les préceptes qu'il s'était imposés : Agissant pour le bien de son village en tout premier lieu, évitant soigneusement tout débordement politique, réprimant les instincts violents de son ancienne vie de Soldat, et redorant comme il le pouvait l'image de l'église en se montrant accessible, enthousiaste, imaginatif et pédagogue pour ses paroissiens.
Le Credo achevé, Kro s'aperçut que soeur Titca s'était engouffrée dans la salle. Il n'eut pas le temps de la saluer que la jeune soeur se confondait en excuses pour le malentendu les ayant séparés depuis quelques temps déjà. A trop ignorer les gens, ils viennent vous dénicher dans les endroits les plus inattendus ; terriblement géné, le barbu resta bouche-bée face à ses explications qu'il avait compris depuis fort longtemps, mais qu'il ne parvenait pas à pardonner.
Plutôt un comble pour un homme d'église mais Kro n'était pas un être parfait. Loin s'en faut d'ailleurs. Comme beaucoup d'êtres humains il était un homme exigeant, plus exigeant encore envers ses proches qu'envers de simples connaissances de passage. L'amitié qu'il avait donné à Soeur Titca lui avait semblée trahie pour une simple broutille, mais la douleur qui en avait découlé restait vive. Kro lui en voulait d'être venue le trouver dans une salle publique, le désarçonnant devat dame Eloin, s'admettant toutefois qu'il n'avait répondu à aucun de ses courriers. Si Kro était un ours, Soeur Titca n'était pas femme à rester passive. C'est en voyant qu'elle avait aussi mal que lui qu'il comprit que tous les deux s'étaient fourvoyés.

Reprenons le contact ... lentement. Réapprenons à nous connaître. En nous expliquant calmement je suis certain que nous parviendrons à nous entendre.

Il ne souhaitait pas qu'elle pleure, ni qu'elle se trouve dans l'embarras, ni qu'elle craigne de venir à son contact. Juste qu'ils réapprennent à s'entre aider comme ils l'avaient fait depuis le point de départ de leur longue amitié.

Titca

Les minutes passaient dans un silence lourd à supporter, pour elle le temps c'était arrêté ; pour les autres bien entendus il n'y avait aucun changement dans leur quotidiens. Pendant que Kro restait sans voix la jeune femme regarda son évêque et la soeur n'osant pas croisé leur regard, avait-elle eu tort ? Si c'était le cas les reproches arriverons plus tard, il y a des moments dans la vie ou il fallait demander pardon plutôt que permission et puis la douleur du coeur était plus importante que tout et Titca ne voulait plus vivre dans cette ambiance là. Elle l'aimait bien l'ours ! Comme un frère, un ami même si pour le moment le rôle du père en colère semblait celui qui avait décidé de jouer. Dans le silence, le temps semble tellement plus long, aussi Tit hésita et ouvrit la bouche pour reprendre la parole au moment même ou Kro décida de parler.

Le jugement était tombé et le temps semblait reprendre son rythme, approuvant doucement de la tête, Titca était heureuse de cette réponse, pas la meilleure de toute bien sûr ! Mais au moins il était de retour et c'était tellement bon de savoir qu'un ami acceptait de faire un effort pour elle ! Souriante la jeune diaconesse avait du mal à cacher sa joie. S'approchant comme on approche d'un ami directement et sans l'ombre d'un doute, elle entoura de ses bras sa taille et posa une partie de son visage sur son torse. Kro était plus grand que Tit, plus mature aussi et beaucoup moins sensible, il était adulte et savait différencier le bien du mal, il savait aussi se comporter en adulte. Elle s'était qu'une femme enfant qui ne comprenait pas toujours les limites imposées par la vie, elle devait apprendre, mais apprendre avec Kro et les autres c'était bien plus réjouissant que sans lui !

Merci... merci... merci

A chaque ''merci'' elle se pressait plus fort contre son coeur et ou dernier des trois elle lui embrassa la joue avant de le lâcher et de rougir, l'espace de quelques minutes elle avait oublié la foule présente et le reste... Les joues rouges, le nez fixant le sol, Titca glissa un peu sa robe et releva fièrement la tête ne sachant pas vraiment si son câlin pouvait le mettre en colère, elle décida que l'amour ou l'amitié n'était jamais refusée par un homme intelligent et il était intelligent l'ours. D'une petite voix fluette et timide que peu de monde lui connaissait elle ajouta :

J'ai beaucoup appris grâce à toi, mais j'ai encore beaucoup à savoir... Aujourd'hui j'ai appris deux choses que l'amitié est fragile et que la perdre est très douloureux, mais aussi qu'une bonne action pour moi ne l'est pas forcement pour les autres...

De ses yeux bleus la jeune femme regarda son frère de coeur et repensa aux larmes qui ont coulé pour lui, mais aussi aux joies et au bonheur partagé ensemble, aux rires et aux colères, à leurs amitiés imparfaite, mais tellement importante à ses yeux... Sa main glissa dans son sac et lui lança un trousseau de clef sans regret avec un sourire rassuré et un soupir de soulagement. Ne sachant pas si elle devait rester ou partir elle décida d'attendre sa réaction, peut-être avait-il quelques choses à rajouter ? Ou une envie particulière à lui soumettre ? Un commentaire ? Ou simplement un sourire ?
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[RP] Audition de Sancte et Archybald.