Linon
La chambre était large et claire. Linon poussant Marko entra à l'invitation de dame Missjones et déposa leurs affaires au sol. Elle remercia la propriétaire et referma la porte en soupirant de satisfaction...
Eh bien Marko, voilà qui nous fera le plus grand bien non? Une nuit au chaud après un bain brûlant...
Elle sourit gentiment à l'enfant qui affichait un air revêche et l'aida à se déshabiller pour entrer dans le bain, dû même le pousser un peu tant il semblait avoir peur de fondre comme un sucre
Allons allons, ce n'est que de l'eau..., et le baquet n'est pas assez profond pour que tu te noies !
Affichant un sourire un peu ironique, elle tendit brosse, éponge et savon au garçonnet qui commença mollement à se savonner.
N'oublie pas les oreilles hein?
Elle-même passa derrière le paravent et put enfin se débarrasser de ses vêtements crasseux... Le baquet n'était pas assez grand pour étendre les jambes, mais la chaleur de l'eau eut tôt fait de détendre ses muscles endoloris par cette satanée monte. Les vapeurs chaudes de l'eau achevèrent de lui ramollir l'esprit, Linon ferma les yeux, posa la tête sur ses genoux repliés et se laissa aller à la rêverie...
Le soleil avait passé le zénith quand elle rouvrit les yeux à cause de l'eau froide. Elle se sécha rapidement, se rhabilla de vêtements sinon propres, du moins... moins sales et rejoignit l'enfant qui somnolait sur un des lits.
Allongée près de lui, elle passa le bras sous la tête enfantine et tenta encore de le faire réagir en chuchotant à son oreille
Parles-moi Marko, je t'en prie... ça ne peut pas durer ainsi indéfiniment...
L'enfant aux yeux absents détourna la tête.
Veux-tu que je te raconte une histoire...?
Linon décida que qui ne dit mot consent et entreprit de raconter une histoire qu'elle inventait au fur et à mesure du récit, tout en caressant les boucles brunes du petit garçon.
Il était une fois, dans un lointain duché, un village qui vivait sous la terreur. En effet, chaque nuit des villageois disparaissaient, avalés par un ogre que nul ne voyait jamais car il ne se déplaçait que la nuit quand tout le monde dormait. Pourtant beaucoup de villageois pensaient que l'ogre les protégeait et que les voyageurs qu'il croquait l'avaient sûrement bien cherché.
Or la population diminuait, le commerce s'affaiblissait, car nul n'osait plus s'approcher du village... Il y avait dans ce village, un petit garçon de ton âge, très malheureux et très en colère car l'ogre avait mangé son père... Aussi ce garçon sortait-il chaque nuit pour chercher l'ogre et venger la mort de son père.
Et une nuit... il crut voir quelque chose bouger dans le noir... comme une montagne, énorme ! Un bruit de mastication parvint aux oreilles de l'enfant abasourdi qui comprit que l'ogre était en train de manger quelqu'un !
Ce petit garçon était fort vaillant et n'avait peur de rien... mais surtout, sa colère était si grande qu'il oublia le danger et se précipita au devant de l'ogre . Il se planta bien droit sur ses jambes, poings sur les hanches et cria à l'ogre
Va-t-en !! C'est ici chez nous ! Nous ne voulons pas de toi !!
L'ogre tourna lentement sa face immonde vers l'enfant qui semblait vraiment tout petit, du sang coulait de sa bouche infernale... Il se mit à rire d'un rire d'ogre abominable, faisant trembler les arbres et renversant l'enfant.
Je fais ce que je veux ! C'est ici mon territoire et je mange qui je veux ! D'ailleurs tu feras mon dessert....
Et l'ogre tendit son énorme main vers le petit garçon qui se mit à courir en tout sens, l'ogre n'arrivait pas à l'attraper et se mit à vociférer tant et si bien qu'il réveilla les enfants de l'orphelinat où vivait le petit garçon. Ils se mirent tous à la fenêtre et entendirent les cris de rage de l'ogre... Tous avaient perdu un parent à cause de l'ogre. Alors ils se ruèrent dehors et se mirent à hurler comme des possédés ! Ça réveilla même une partie du village qui se dit qu'il était grand temps de se débarasser de cet orphelinat ! Mais les enfants continuèrent et se mirent à ramasser des pierres et à les jeter sur l'ogre... sans dépasser la taille.
Alors ils prirent leurs lance-pierres pour avoir plus de puissance et se mirent d'accord pour tous viser au même endroit : la tête. Et l'ogre se retrouva sous une pluie de pierres... pas très grosses mais si nombreuses et violentes qu'elles le piquèrent comme des centaines d'abeilles. L'ogre rugissait et vacillait, battant l'air de ses énormes mains.
Notre petit garçon courageux, au comble de l'excitation et ne sentant plus sa force attrapa une pierre plus grosse que les autres, la plaça dans son lance-pierres, le fit tournoyer de plus en plus vite et lâcha la pierre en visant le front.
La pierre vola jusqu'au front de l'ogre et se planta juste entre les deux yeux, le tuant sur le coup ! L'ogre s'abattit d'une seule masse, faisant trembler le sol...
Les gamins hurlèrent de joie et se tapèrent dans les mains, découvrant la force de leur union.
Et c'est ainsi mon Marko que le village fut sauvé par une bande de garnements qui criaient trop fort.
Mais le village ne montra aucune reconnaissance, toujours persuadé que l'ogre était son allié.
On fit démollir l'orphelinat pour ne plus les entendre crier tout le temps, ils devinrent gamins des rues et le village dut s'habituer à les voir passer en bandes, chantant à tue-tête.
Linon se pencha sur son beau-fils et sourit doucement en constatant qu'il s'était endormi. Elle posa la tête sur l'oreiller, contre ses boucles brunes, et souriant aux bandes de gamins hurlant, s'endormit également.
Eh bien Marko, voilà qui nous fera le plus grand bien non? Une nuit au chaud après un bain brûlant...
Elle sourit gentiment à l'enfant qui affichait un air revêche et l'aida à se déshabiller pour entrer dans le bain, dû même le pousser un peu tant il semblait avoir peur de fondre comme un sucre
Allons allons, ce n'est que de l'eau..., et le baquet n'est pas assez profond pour que tu te noies !
Affichant un sourire un peu ironique, elle tendit brosse, éponge et savon au garçonnet qui commença mollement à se savonner.
N'oublie pas les oreilles hein?
Elle-même passa derrière le paravent et put enfin se débarrasser de ses vêtements crasseux... Le baquet n'était pas assez grand pour étendre les jambes, mais la chaleur de l'eau eut tôt fait de détendre ses muscles endoloris par cette satanée monte. Les vapeurs chaudes de l'eau achevèrent de lui ramollir l'esprit, Linon ferma les yeux, posa la tête sur ses genoux repliés et se laissa aller à la rêverie...
Le soleil avait passé le zénith quand elle rouvrit les yeux à cause de l'eau froide. Elle se sécha rapidement, se rhabilla de vêtements sinon propres, du moins... moins sales et rejoignit l'enfant qui somnolait sur un des lits.
Allongée près de lui, elle passa le bras sous la tête enfantine et tenta encore de le faire réagir en chuchotant à son oreille
Parles-moi Marko, je t'en prie... ça ne peut pas durer ainsi indéfiniment...
L'enfant aux yeux absents détourna la tête.
Veux-tu que je te raconte une histoire...?
Linon décida que qui ne dit mot consent et entreprit de raconter une histoire qu'elle inventait au fur et à mesure du récit, tout en caressant les boucles brunes du petit garçon.
Il était une fois, dans un lointain duché, un village qui vivait sous la terreur. En effet, chaque nuit des villageois disparaissaient, avalés par un ogre que nul ne voyait jamais car il ne se déplaçait que la nuit quand tout le monde dormait. Pourtant beaucoup de villageois pensaient que l'ogre les protégeait et que les voyageurs qu'il croquait l'avaient sûrement bien cherché.
Or la population diminuait, le commerce s'affaiblissait, car nul n'osait plus s'approcher du village... Il y avait dans ce village, un petit garçon de ton âge, très malheureux et très en colère car l'ogre avait mangé son père... Aussi ce garçon sortait-il chaque nuit pour chercher l'ogre et venger la mort de son père.
Et une nuit... il crut voir quelque chose bouger dans le noir... comme une montagne, énorme ! Un bruit de mastication parvint aux oreilles de l'enfant abasourdi qui comprit que l'ogre était en train de manger quelqu'un !
Ce petit garçon était fort vaillant et n'avait peur de rien... mais surtout, sa colère était si grande qu'il oublia le danger et se précipita au devant de l'ogre . Il se planta bien droit sur ses jambes, poings sur les hanches et cria à l'ogre
Va-t-en !! C'est ici chez nous ! Nous ne voulons pas de toi !!
L'ogre tourna lentement sa face immonde vers l'enfant qui semblait vraiment tout petit, du sang coulait de sa bouche infernale... Il se mit à rire d'un rire d'ogre abominable, faisant trembler les arbres et renversant l'enfant.
Je fais ce que je veux ! C'est ici mon territoire et je mange qui je veux ! D'ailleurs tu feras mon dessert....
Et l'ogre tendit son énorme main vers le petit garçon qui se mit à courir en tout sens, l'ogre n'arrivait pas à l'attraper et se mit à vociférer tant et si bien qu'il réveilla les enfants de l'orphelinat où vivait le petit garçon. Ils se mirent tous à la fenêtre et entendirent les cris de rage de l'ogre... Tous avaient perdu un parent à cause de l'ogre. Alors ils se ruèrent dehors et se mirent à hurler comme des possédés ! Ça réveilla même une partie du village qui se dit qu'il était grand temps de se débarasser de cet orphelinat ! Mais les enfants continuèrent et se mirent à ramasser des pierres et à les jeter sur l'ogre... sans dépasser la taille.
Alors ils prirent leurs lance-pierres pour avoir plus de puissance et se mirent d'accord pour tous viser au même endroit : la tête. Et l'ogre se retrouva sous une pluie de pierres... pas très grosses mais si nombreuses et violentes qu'elles le piquèrent comme des centaines d'abeilles. L'ogre rugissait et vacillait, battant l'air de ses énormes mains.
Notre petit garçon courageux, au comble de l'excitation et ne sentant plus sa force attrapa une pierre plus grosse que les autres, la plaça dans son lance-pierres, le fit tournoyer de plus en plus vite et lâcha la pierre en visant le front.
La pierre vola jusqu'au front de l'ogre et se planta juste entre les deux yeux, le tuant sur le coup ! L'ogre s'abattit d'une seule masse, faisant trembler le sol...
Les gamins hurlèrent de joie et se tapèrent dans les mains, découvrant la force de leur union.
Et c'est ainsi mon Marko que le village fut sauvé par une bande de garnements qui criaient trop fort.
Mais le village ne montra aucune reconnaissance, toujours persuadé que l'ogre était son allié.
On fit démollir l'orphelinat pour ne plus les entendre crier tout le temps, ils devinrent gamins des rues et le village dut s'habituer à les voir passer en bandes, chantant à tue-tête.
Linon se pencha sur son beau-fils et sourit doucement en constatant qu'il s'était endormi. Elle posa la tête sur l'oreiller, contre ses boucles brunes, et souriant aux bandes de gamins hurlant, s'endormit également.