Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3   >>

[RP] La constellation des sentiments

--Egaree


Chapitre 13
Un sentiment inconnu....


La gamine semble avoir tout terminée. La voilà qu’elle revient toute pimpante la remerciant et lui demandant de rejoindre le feu. Elle a l’air frigorifiée. Elle l’a comprend tout de même. Il ne fait pas très chaud cette nuit et ainsi pu vêtue, encore pire. Elle la prendra avec elle sous la couverture une fois rendu près du feu de camp.

De rien ma puce, c’est tout à fait normal, on y va oui… vient…

Aussitôt qu’elle venait de lui dire qu’on pouvait se joindre aux autres, elle senti la petite main de la fillette se glisser aisément dans la sienne, comme si cela était tout à fait normal. Elle la regarda étonnée mais, un charmant sourire déposé sur ses lèvres, rayonnant de bonheur de voir cet innocence si plaisante. Elle allait la suivre lorsqu’elle vit la gamine, qui avait pris un peu avance sur elle, la tira par la main vers l’âtre rougeâtre. La robe de la fillette était restée coincée dans sa culotte. Sans rien lui dire, elle la rattrapa et délicatement tira sur le linge pour le dénouer et continua son chemin. L’événement cocasse avait réussi à la faire amusée. Elle se détendait de plus en plus avec cette petite gang de personne tout aussi assombri qu’elle et qui semblait se réveiller tranquillement.

Marchant beaucoup plus rapidement que la petite, elle la perdit non loin derrière et vient s’assoir au moment où le sauveteur lâchait son vile sur la ‘’ cuisinière ‘’ à faire cramer le festin. C’était prêt apparemment…. L’olfaction enivrante se faisait aromatique et fort alléchante ainsi rapprochée. C’était prêt… enfin… le serait bientôt après être dépecée une nouvelle fois… en quartier…

Elle porta son attention ailleurs sans se rendre compte qu’elle se faisait légèrement observer. La nuit étant bien avancée maintenant. Quelques étoiles commençaient à scintiller. Est-ce là un signe que le néant n’est pas toujours sans lumière ? Elle se perdit dans cette contemplation, chacun mangeant sa part, le mystérieux lui prenant la part la plus rôti.

La petite l’avait rejoint et lui montra son nouveau ‘’ jouet ‘’. Elle tenait dans ses petites mains, à peine assez grosse pour le contenir un petit suisse. La belle égarée n’eut pas le temps de répliquer que son sauveur était auprès d’elle, accroupit devant l’enfant qui lui montrait son nouveau trésor.

Le feu jouait d’une douce complainte, le crépitement résonnant dans ce silence où seule la voix de l’homme venait s’accompagner à cette mélodie. La blondinette le regarda longuement faire, voyant en cette brute qu’elle avait vu au départ un homme attendrissant. Ses grands yeux, à la lueur orangée par les flammes, glissait sur le visage en biais avec elle. Elle le détaillait sous un nouveau jour bien qu’il n’était pas encore présent. Une étrange sensation s’empara de ses entrailles. Une immense chaleur venait de l’étreindre, rosissant ses joues sans qu’elle comprenne. Un nœud au fond de l’estomac. Elle se mordit la lèvre très doucement, songeant à ce qui pouvait la rendre ainsi nauséeuse mais sans mal… bien étrangement d’ailleurs. Quel mal encore venait l’assaillir ? Elle ne pouvait identifier son malaise qui ne provenait pas de la nourriture, elle avait presque rien avalé de la journée… alors quoi ?!
Reportant son attention sur Tastevin dont elle venait que d’entendre le nom, elle vit la petite armée d’une petite cape improvisée pour la tenir au chaud. Il prit sa part et se retira en lui disant qu’elle pouvait partager avec Maika et l’homme aux mystiques.

Merci …. Merci pour tout…. Autant pour Maika, pour le repas, que….

Elle ne l’avait pas remercié de l’avoir empêché de sauter de cette falaise, d’avoir étendu ses vêtements… d’être simplement là…. Arf… qu’est-ce qui lui prenait cette fois… Elle baissa la tête, ses joues devenant cramoisies et elle chercha à dissimulés aussitôt son état sous ses cheveux qui lui barrait le visage à demi. Le mystérieux se joint à elles. Il lui offrit un morceau de viande ainsi qu’à Maika qui semblait obnubilée par son nouveau compagnon. Elle les laissa faire connaissance lors qu’il lui tendit son repas, quand à elle, la vapeur de ses joues dissipées, elle loucha très doucement vers Tastevin qui s’était retiré un peu à l’écart.
--Maiika



Fière d’avoir Noisette entre ses mains, le gaillard au regard sombre s’illuminait peu à peu. Aussitôt qu’il lui autorisa Noisette, un large sourire fendit son joli minois, mais suite à son approbation, il lui demanda de se lever. Pourquoi tout à coup, il était si gentil avec elle ? Elle hésita quelques secondes et finit par se lever sur ses deux jeunes jambes. Il s’agenouilla devant elle, le rendant moins imposant, mais plutôt effrayant quand il sorti une arme. Pendant une fraction de seconde, son regard se jeta sur Magalye qui l’implorait de la rassurée. Son imagination se projeta quelques mois plus tôt, alors que ses parents se faisaient voler leur vie. Voilà ! Il l’avait retrouvé ! Son heure était venue ! Son petit cœur se débattit dans sa poitrine pendant qu’elle effectua un pas vers l’arrière.

Un soulagement se fit entendre par un léger souffle expiré quand elle vit que c’était pour tailler l’étoffe. C’est qu’il en trimballait des choses dans son sac celui là ! Tastevin se présenta et aussitôt, la gamine lui sourit. Elle avait vu faire sa mère à plusieurs reprises dans ce genre d’événement et tenta l’expérience. Sa petite jambe s’éloigna vers l’arrière pendant que son poids se balança sur son autre jambe. Maladroitement, elle s’inclina tout en agrippant les pans de sa robe, les tira vers l’extérieur afin d’élargir sa petite robe et répéta les mots qui sortaient de la bouche de sa mère à cet instant.


Enchanté m’sieu Tastevin !

Débordante de fierté, elle se félicita intérieurement d’avoir réussi. Elle reprit position sur ses deux jambes et aussitôt, il lui enfila l’étoffe. Sa tête sorti par l’ouverture qu’il avait créer et en moins de deux, elle se fit encorder à la taille. Ne comprenant pas trop ce qu’il faisait, il lui expliqua son geste. La petite comprit immédiatement une fois les explications faites et se mit à rire. Un rire joyeux qui fendait le silence de la nuit qui les enveloppait. En moins de deux, elle l'en remercia et s’éloigna de quelques pas avec Noisette dans ses menottes. Elle tourna rapidement sur elle-même afin de faire faire des ronds à sa nouvelle robe. Elle rêvait depuis longtemps d’avoir une cape comme celle que son papa portait et voilà qu’à présent, elle en portait une comme les grands ! Elle dansa quelques minutes autour du feu en cumulant les tours sur elle-même pendant que Tastevin leur servit à manger. Trop occupée à festoyer avec son nouveau vêtement, le second homme au regard mystérieux s’adressa à elle. Sa danse se stoppa nette pendant qu’elle se retourna pour lui faire face.

Euh…

Voilà qu’il lui posa une question dont elle ne savait la réponse. Immédiatement, elle releva Noisette à la hauteur de ses yeux et lui demanda…

T’aimerais manger quoi toi ? Tu veux d’la viande ou des feuilles ?

Suite à sa question, elle approcha son oreille de son museau pour écouter. L’imaginaire de la gamine se mit en route quand elle sourit. Elle détenait à présent la réponse que Noisette lui avait soufflé au creux de son oreille et s’empressa de la répéter à l’homme au teint blanchâtre.

D’la viande !

Y’avait pas à dire, cet étranger l’attirait. La curiosité enfantine faisait en sorte qu’elle s’approcha de lui et lui tendit Noisette. Doucement, elle redevenait gênée près de lui. Bien qu’il lui avait fait peur à son arrivée, voilà maintenant qu’elle l’aimait bien. Il ressemblait au beau chevalier des histoires que sa mère lui racontait pour l’endormir. Elle l’observa doucement tout en arborant un timide sourire. Il semblait attirer par la bestiole qu’elle possédait entre ses mains et elle en était consciente. C’est pourquoi elle en profita pour s’asseoir à ses côtés pendant qu’elle lui présentait Noisette afin qu’il la caresse. Assise à côté de lui, elle poussa ses fesses pour se coller à lui. La tête relevée, elle l’observa sans arrêt en lui offrant un sourire chaque fois qu’il posait son regard sur elle. C’était donc ça le coup de foudre que sa maman lui parlait ? Plus elle le regardait, plus elle le trouvait beau, mais avec la subtilité enfantine dont elle faisait preuve, tout le monde pouvait s’en rendre compte.

Face à elle, Magalye remercia Tastevin pour la portion de viande qu’il venait de leur servir. En totale admiration pour celui qui siégeait à ses côtés, elle lissa les pans de sa robe improvisée et remit Noisette dans sa poche. La petite bête ne chercha pas à sortir puisqu’elle se blottit au fond afin de profiter de la chaleur de l’étoffe.
--Tastevin





Nonchalemment adossé contre le tronc de l’arbre, Tastevin finissait sa part du repas. Son bras posé sur sa jambe gauche replié, il se prit à sourire en repensant à la jeune fille blonde, à ses joues qui s’étaient délicieusement colorées en le remerciant. Lorsqu’ elle avait baissé pudiquement son visage, le noyant de sa chevelure doré, il avait eu envie d’avancer sa main pour effleurer sa joue qu’il imaginait douce et veloutée et remonter ses cheveux ...” Magalye “...
De prononcer son nom le tira de sa rêverie et son regard se porta à nouveau sur elle.
A la lueur des flammes, son visage était parcouru d’ombre et de lumière, adoucissant l’éclat bleuté de ses yeux d’une touche fauve.
“Par les flammes de l’enfer..” se dit le sombre cavalier “ .. la belle est en train de m’ envoûter.. et c’est pas pour me déplaire... humm..”

C’est à ce moment là que Lysian s’adressa à lui.

Hem…Tasse…heu…Tastevin….t’aurais pas de la bière par hasard ?

Alors celui là avait vraiment le don d’intervenir “ au bon moment “. Tastevin jeta son os au chien et se leva en fixant son regard argent sur le jeunot.


J’aurai bien aimé lys... euh Lysian.... mais même par hasard... ben j’en ai pas .

Tastevin posa ses yeux sur la gamine pratiquement collée au jeunot et qui visiblement était en adoration le visage levé vers lui.

Me semble que la demoiselle là mérite toute ton attention.... quelle chance tu as !

Amusé , le cavalier adressa un clin d’oeil ironique à l’adresse du spécialiste en viande grillée. Puis il prit sa gourde en peau et ajouta.

Je vais chercher de l’eau à la rivière...
En passant il regarde la jeune fille.

Vos vêtements doivent être secs. Vous devriez vous rhabiller avant de prendre froid.
Puis il leva les yeux fixant à nouveau lysian d’un air entendu.

Je dois faire un... petit détour pour aller à la rivière. Je te confie les damoiselles..


Tastevin commença à s’enfoncer dans la nuit noire, la main posée sur le fourreau de son coutelas. Il s’était senti observé et il pensait que le jeunot l’avait aussi ressenti.
Cerdanne
Cerdanne avait faim, Cerdanne avait froid….
Le simple fait de les sentir si près d’elle amplifiait la nuit et les bruits de la forêt qui dormait.
Elle s’entendait respirer et la vapeur légère qui virevoltait autour d’elle l’enveloppait d’une douce brume déformante…
Immobile, appuyée nonchalamment…affectueusement presque, contre un tronc noueux et moussu, son esprit s’envola vers eux…
Voleuse d’émotions, avide finalement de renouer avec le genre humain…
Il avait suffit de voix délicieusement assourdies, d’un fumet de viande, d’une lueur chaude, vivante et promesse de chaleur…

Elle resta longtemps hésitante, n’osant faire un pas…Le chat qu’elle était ne pouvait pas faire moins de bruit…mais elle connaissait les facéties des bois…
Le malin plaisir que prenait chaque chose à craquer, à chanter…
La forêt n’a que cette défense là….Rire et crier pour seule manifestation de son existence.
Cerdanne savait le risque qu’elle prenait à bouger plus, à tenter de se rapprocher encore….Mais Cerdanne était un chat….
Chat curieux….Impossible pour elle de résister à l’appel…
Sa rage et sa haine étaient en berne, refoulées au fin fond d’elle.
Leur moment d’éclat avait cessé pour elles.
Elle grimaça, ne laissant pas la voix de la sagesse prendre le pas et plissa les yeux pour seule défense…
"C’est comme ça "se disait-elle… "Envie…Voilà…Envie…."

Et lentement, la silhouette longue et fine quitta l’abri du vieil arbre pour un jeune et vigoureux chêne…
Le visage souriant sous la lune argentée, délaissant le murmure de l’eau derrière elle, le chat curieux et imprudent avançait peu à peu vers les ombres mouvantes…..

Voilà…
Arrivée tout contre le chêne vert, elle apposa ses mains sur lui en guise de salut respectueux et reporta son attention vers le groupe.
Quatre…Quatre ombres qui festoyaient amicalement...

Une môme que les flammes lui avaient dévoilé, dansant regard brillant…une jeune et belle femme blonde aux gestes paisibles….
Elle plissa plus les yeux, fixant avec attention le dos de l’homme auprès duquel la gamine venait de s’installer…
Sa voix rauque ne se fit pas entendre bien longtemps…Un silencieux celui-là…Elle ne distinguait qu’une tignasse brune et rebelle et un corps dégingandé….
Elle prit bien plus de temps à observer le grand gaillard à la dégaine tranquille…
Lui…Lui par contre, elle le voyait bien. Son visage placide, affable, le corps au repos, en pleine dégustation gourmande…
Chat méfiant, elle continua son observation, faisant fi du tableau idyllique qu’elle voyait là…

La peur s’insinua en elle, long ruban froid qui dévala à flot dans ses veines….
Elle frissonna et musela les frissons qui se bousculaient en gémissements contre ses lèvres…
Son instinct reprit le dessus et elle se mit doucement à reculer, souhaitant tout à coup retrouver l’ancêtre moussu, rassurant et bien loin d’eux…
Elle avait faim, elle avait froid, elle voulait partir loin….

Là ! Maintenant !…
Parcourir la forêt et laisser les arbres la frôler et l’accompagner dans sa marche solitaire….
Sa retraite fut bruyante…
Le bois prenait sa revanche ; crépitant, chantant sous ses pas légers…
Jurons aux bords des lèvres, elle finit aplatie contre le vieux sage de la forêt, tentant de calmer les bruits de son cœur.
Sa main rapidement retrouva le contact du cuir de la besace et ne s’arrêta que lorsqu’elle reconnut le froid de la lame du cadeau de l’encapuchonné.

Rassurée par les contours familiers du poignard, elle reprit son observation, anxieuse...
Si seulement sa dague avait pu être là pour réchauffer sa main….

Le grand corps venait de se mouvoir et venait vers elle, gourde ballante contre ses hanches………

La rivière !!!...Le murmure de l’eau juste derrière elle résonnait comme une plainte….Pas de fuite vraiment possible…
Tourner le dos au chasseur n’est pas une solution parfois.
Adossée contre l’ancêtre, maudissant intérieurement cette curiosité d’enfant qu’elle n’arrivait pas à maitriser et qui allait la forcer à se montrer….

Elle inspira une grande goulée d’air et se redressa, main nouée sur le poignard, dissimulé dans les pans de son mantel et attendit …chat tendu, l’arrivée du chasseur.
Lysyan
J’aurai bien aimé lys... euh Lysian.... mais même par hasard... ben j’en ai pas .

Il grimaça à l'appellation Lys.....Ben voyons, autant l'appeler Fleur tant qu'il y était. En même, en dehors de ses parents, nul n'était responsable du prénom qu'il portait. Ce petit rappel dans sa tête de piaf, neutralisa toute tentative de pensées stupides.....
Mais le pire était à venir. Et ce fut confirmé par le sieur Tastevin en personne !


Me semble que la demoiselle là mérite toute ton attention.... quelle chance tu as !

Comme s'il avait besoin de cette confirmation. Oh, il avait bien vu la petite demoiselle se rapprocher de lui, lui tendre Noisette.....D'ailleurs, il avait, lui, Lysyan l'idiot, caressé la bestiole avant de prendre conscience que son espace heu....non pas aérien, mais...vital, terrestre, sa zone de sécurité quoi, venait de se faire envahir ni vue ni connue par le chaton !
Typique des chats cette façon nonchalante de se glisser dans une faille ou de se faire un nid. Tranquillement, à pas de velours ! Oui, c'était un sacré chaton qui se nichait à côté de lui.
La forteresse lysyenne avait été prise sans qu'il y ait eu siège !!!!

Du coup, ce fut d'une oreille distraite, un rien effrayé par le chaton, qu'il prêta attention aux paroles du cavalier en chef. Pourquoi lui ?! Bah, ce n'était qu'une enfant, il haussa les épaules, avant de s'emmitoufler dans ce qui avait été un manteau......Une façon de se protéger de l'ange miniature collé à lui.
Un soupir lui échappa. A lui le Chaton, et au cavalier le Papillon. Un ricanement lui échappa. Il était en train d'assister à.....ben à une naissance....
Il secoua la tête, souriant de sa propre stupidité et de ses idées farfelues. Encore une percée de son ancien lui. Un lui plus joyeux, ou joyeux tout court. Curieux de tout ce qui l'entourait.

Il promena son regard aux alentours. Donc, il ne voyait rien.....Pourtant, il aurait juré qu'il n'y avait pas qu'eux. Bon, le sauveur de ces damoiselles en détresse ferait un pti tour, histoire de vérifier. Après tout, il semblait que tous l'acceptaient comme chef. Simple question de logique qui plus est....Un ancien soldat ?

Maintenant qu'il y pensait, il se demandait pourquoi le papillon avait voulu mettre un terme à sa vie, et surtout ce qu'elle ferait de la gamine. L'un dans l'autre, tout ce petit monde semble s'être bien trouvé.
Lui même avait les idées plus claires. En fait, il se retrouvait à penser purement et simple. Ouais, une journée pas comme les autres pour une soirée pas comme les autres. A propos d'idées, il devrait peut être parler ? Il ouvrit donc la bouche mais aucun son n'en sortit. Du coup, il enfourna un ultime morceau de viande dans celle-ci.
L'épouvantail remua un peu avant d'attiser le feu....
--Tastevin


Songeur il s'éloigna du groupe quand il réalisa qu'il avait vouvoyé la fille. Décidément , cette donzelle avait le don de lui ramollir le cerveau. Tastevin se renfrogna en se tournant vers la lumière rougeâtre qui ondulait au centre de la nuit. Il partait l'esprit serein en sachant que les filles seraient protégées par Lysyan quoiqu'il advienne. Le jeunot avait parfois l'air ailleurs mais en cas de danger, le cavalier savait qu'il ferait ce qu'il fallait.

Etrange cette sensation qu'il ressentit à ce moment là . Il y a peu encore, il voyageait en solitaire n'acceptant comme compagnie que celle de son vieux canasson et de Cabot le chien borgne qui d'ailleurs le suivait de près mais à distance respective, Tastevin ne supportant pas qu'il lui colle à l'arrière train. Et voilà que maintenant il se sentait l' âme d'un vieux loup protégeant sa meute. Lui qui ne voulait aucune attache se trouvait fort bien servi.

Son regard accéré se plongea dans le noir. Il avait cet avantage certain, dû sans doute à ses longues nuit d' errance à éviter les marauds et autres gibiers de potence , de posséder une vue de chat. Etait ce aussi la couleur de ses yeux gris éclairés au grand jour leur donnant un aspect translucide et qui la nuit se bardaient de reflets acier ?
Le cavalier de l'ombre ne se posait pas trop de questions , profitant simplement de cet avantage pour percer la nuit de son regard.

La nuit lui parut moins noire et plus bleutée . Il lui fut plus facile de se diriger vers la rivière en scrutant les découpes d'ombres d'arbres et de bosquets . A présent éloigné des voix qui se sont tues au loin, Tastevin est à l'affût du moindre bruit qui dénoterait des bruits courant de la forêt. Les craquements distinctement entendus droit devant sur son chemin éveillent son instinct de chasseur. Sa démarche se fait plus souple mais les picotements qui parcourent sa nuque lui indiquent combien il est sur le qui vive et cette sensation lui est des plus agréable, amenant sur ses lèvres un rictus de prédateur.

Il le sent tout proche, celui qui se cache, celui qui se terre dans l'ombre. D'un geste sûr, Tastevin sort son coutelas du fourreau, s'arrête tranquillement à quelque pas de la silhouette et de sa voix chaude et grave sortent les premiers mots.

Holà qui va là ? Approche et nomme toi ribaud qui te cache dans l'ombre si tu ne veux pas goûter de ma lame !

Le prédateur connaît sa force et la précision de ses gestes. Si l'autre représente un danger et qu'il attaque, Tastevin n'hésitera pas à tuer.
Cerdanne

Cela faisait bien trop longtemps maintenant qu’elle errait seule sur les chemins et à travers les bois.
Elle était fatiguée…
L’espèce de rage qui l’habitait en permanence depuis le Limousin doucement s’effritait.
La lassitude l’envahissait et l’amertume prenait le pas sur tout…

Mais voilà….
Là, elle allait devoir retourner vers eux….
Elle soupira doucement et observa l’homme qui se rapprochait doucement.
Démarche féline, peu de bruits, à n’en pas douter un chasseur…

Si elle n’avait pas eu l’occasion de le voir quelque temps plus tôt, adossé tranquillement contre un arbre,
mangeant distraitement sa part et le sourire aux lèvres, Cerdanne aurait certainement envisagé leur rencontre autrement.
Surement que sa silhouette se serait évaporée hors de portée de la lame qu’elle voyait briller sous la lune…
Elle n’était pas de celles qui ne reprennent vie qu’à la vue de la belle couleur rubis.
La chaleur sirupeuse de la vie qui s’enfuyait la laissé de marbre. Tout comme tout ce qui l’entourait en somme.
Les bois avaient encore droit à quelques égards de sa part…
Bien les seuls….
Pour le reste, tout n’était qu’éphémère et impalpable…

La solution d’en finir avec cette grisaille incessante qui l’entourait, était peut-être là…
A portée d’acier tranchant…


« Holà qui va là ? Approche et nomme-toi ribaud qui te cache dans l'ombre si tu ne veux pas goûter de ma lame ! »

Elle n’avait qu’un geste à faire…
Lever son bras assez haut et laisser son amie la lune éclairer son beau poignard….

D’imaginer le geste déclencha un rire sardonique tandis que résonnait la voix du chasseur…

La voix chaude et grave appelait à l’affrontement….
Cerdanne se laissa glisser doucement contre l’ancêtre généreux et comme à regret lui accorda une dernière caresse….
Lentement elle s’en détacha...


Le ribaud te salue chasseur….

Son rire rauque comme une plainte déchira la nuit bleutée…
Ribaud !!!
Le rire se fit moqueur et plus féminin encore...


Ton regard vieillit chasseur…à moins que tu ne sois moins bon qu’il n’y parait….
Gouter de ta lame….
Ne me tente pas Chasseur…
Je pourrais exiger de toi que tu tiennes ta promesse…


Elle bougea doucement dans l’ombre, pas feutrés, pas de chats….
Juste pour affuter l’instinct du chasseur…pour que son envie prenne le pas et qu’il frappe…
Sa besace, son amie des jours sombres, pesait plus lourd sur ses épaules….
Et son poids sur son corps gracile la poussa doucement vers la lumière bleutée…femme fragile et blessée…
Son regard pourtant dur et sombre laissait entrevoir la pâleur et l’absence d’animosité chez elle.
Maudissant ce destin qui semblait jouer de ses envies, elle ne sut que regarder cet homme et ravaler son amertume.
Poignard ballant à bout de main, lame tournée vers l’intérieur, elle ébaucha une courbette…


Cerdanne….ribaud de l’ombre de ces bois……….
A qui ai-je l’honneur ?
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)