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[RP] Les fantômes du passé

Luaine
=>Chapitre premier (lien Rp partage)

[Fougères]

La frontière de la Bretagne s'était franchie dans la nuit. Assise sur son frison Bacchus, Luaine trottait vers Fougères, Lux son épervier sur l'épaule.
La jeune femme sentait la fin de son périple prendre fin. Les terres de ses aïeuls sous les sabots, elle se sentait lascive. La fatigue accumulée depuis des mois de voyage commençait à se faire durement sentir.
Ses joues creusées étaient la marque de son harassement.

La jeune dauphinoise se tourna vers son petit groupe de limousins. Tout le monde suivait sans sourciller. Elle se félicita d'avoir trouver des compagnons de routes pour l'escorter dans son long et périlleux voyage à travers le royaume.
Ils voulaient voyager et elle ne voulait pas être seule. Ils s'étaient trouvés.
De taverne en taverne, ils avaient rejoint le groupe peu à peu.
Bien des lieues avaient été franchis, bien des comtés mais c'était bientôt la fin.

Luaine repensa à son départ.

Quelques mois auparavant, elle avait perdu sa mère. Isabeau, fière bretonne et fille d'un maistre d'armes était partie vers l'autre royaume.
Les deux femmes vivaient modestement dans la campagne dauphinoise en simple serfs.
Le nobliaud, seigneur de leur terre, avait tout fait pour les faire plier. Odieux chantage de cet homme qui ne voulait qu'une chose, épouser Luaine.
Il voulait les appauvrir pour l'avoir en monnaie d'échange.
Isabeau avait travaillé durement mais sa santé finie par décroitre.
Le jour de la mort de sa mère, en rangeant ses affaires, Luaine trouva un paquet de lettres.

Les lettres amoureuses de sa mère et son père...père dont elle ignorait l'identité. Sa mère lui ayant toujours caché.
Les lettres étaient signés . Un prénom et une ville.
Voilà tout ce dont Luaine disposait.

Les funérailles de sa mère, restèrent un tournant dans sa vie.
Le nobliaud se présenta et réitéra sa demande encore rejetée. Il voulu abuser d'elle et se retrouva avec la dague de Luaine dans la paume de la main.
Il lui promis la potence pour cet acte et elle du fuir vers Lyon.
La capitale lui amena son lot de surprise et elle fit la connaissance d'un ambassadeur, Messire dedelagratte.
Il l'aida dans ces recherches.
Grâce à lui, la jeune femme sut avec certitude le nom de son père et la ville où il demeurait.
Il était seigneur Breton.
Depuis ce jour, elle avait préparé ces affaires et son périple commença.

Elle, la bâtarde d'Isabeau, avait donc un père seigneur breton.
D'après le contenu des lettres, luaine savait désormais qu'il ne les avaient pas abandonné comme elle se l'était figuré mais qu'il ne connaissait la grossesse d'Isabeau et le fait qu'elle portait le fruit de leur amour.
Isabeau avait préféré taire sa grossesse à son aimé pour qu'il accomplisse son rêve de devenir chevalier et enceinte d'un bâtard, elle avait préféré l'exil.

Une quantité inimaginable de questions lui trottaient dans la tête depuis.
Comment son père allait il prendre sa venue?
Qu'allait elle lui dire?
Etait il un homme bon?

Le Rohan s'approchait inexorablement. Le rohan terre de ses parents. Voilà où était son père.
Luaine secoua la tête encore fatiguée de penser à tout cela. Pourtant elle les ressassait sans cesse et le martèlement dans sa tête se faisait lancinant.
Une journée de repos à Fougères leur ferait à tous le plus grand bien.

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Balmir
[Ce matin là, Au Cambout]

Depuis plusieurs semaines déjà, il était revenu de son périple en terre de France. De jolies rencontres en déceptions, il était rentré au Cambout ne cherchant que la solitude. Ce matin là, comme chaque matin, il se recueillait sur les tombes de son fils Nathanaël et de sa petite-fille Nina. Il restait, devant les deux petites tombes durant des heures.

Ce matin là, les tâches avaient été réparties, tout le petit monde du Seigneur s'activait. Là, la route à remblayer, là le moulin à faire tourner ...

Ce matin là, il prit son cheval, comme chaque matin et se dirigeat à l'est du domaine.Une petite masure au toit de chaume, un champ qui autrefois était couvert de coquelicots. Il se souvenait du temps qu'il avait passé ici, apprenant le métier des armes. Et puis elle ...

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Luaine
[Rennes]

Le mince repos à fougères ne fut pas salvateur. Ce soir là le chemin jusqu'à la Capitale Bretonne fut long. Elle évita de faire galoper Bacchus pour ne pas risquer un accident. C'est dans ces moments d'épuisements qu'un malheur pouvait arriver.
La nuit était fraiche sur ces terres ancestrales de l'intérieur de l'armorique.
Le col de son mantel jusqu'au cou, Luaine fit le soleil se lever sur les toits de Rennes.
La flèche de l'église dominait les habitations et se détachait dans la brume matinale.
Cette brume si mystérieuse les entourait par nappe entière, cachant surement quelques magie bretonne.

Les sabots de son frison résonnèrent sur les pavés de la ville. La jeune dauphinoise-armoricaine s'approchait de son objectif. La déception risquait d'être grande à moins que ce ne soit tout le contraire...

Rennes grandiose se levait devant leurs yeux.

Soudain, une image d'elle remonta à la surface telle une bulle de savon. Elle se souvint d'elle, petite fille. Une image d'elle qui la fit sourire. La tête sous la couverture pendant que sa mère lui racontait les contes et légendes d'un lieu pas si loin d'ici. Les trolls, Korrigans et farfadets qui peuplaient ses rêves étaient, dans les histoires de sa mère, habitants des landes et des tourbières.
Beaucoup d'entre eux, demeuraient dans la forêt de Brocéliande.
Toutes ces histoires avaient bercées son enfance et voila que maintenant, elle n'avait jamais été aussi près de tous ces lieux féériques et inquiétants.

Luaine avait tout le loisir à présent, de se laisser imprégner par cette culture si chère à son coeur. Si elle le pouvait, elle irait promener dans cette forêt si plein de mystère qu'était la forêt de brocéliande.

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Khadgar
Trottant cahin-caha sur un mulet négocié dans un tripot après 2 étapes, Khadgar avait vachement mal au derrière. Faut pas croire, mais c'est assez rude comme monture. Et puis la dépense n'était pas prévue, sauf que cavaler à pied derrière un groupe monté, à la fin de la première étape, il en était déjà à bout de forces, si bien qu'il manqua le départ de la 2e et se résigna à délester sa bourse de quelques écus.

Lui, le "fringant" officier de l'armée régulière Limousine, promu contre son gré, qui n'avait guère d'un limousin, et heureusement, car qui voudrait faire parti d'une pomme pourrie ? il avait depuis longtemps arraché ses galons, mais il ne pouvait se résigner à les jeter.


Khadgar avait voyagé, plus que de raison, mais rien pour le moment ne semblait lui correspondre. Rohan y changerait peut-être la donne...

Luaine, je voudrai bien ouvrir une taverne à Rohan, j'ai toujours rêvé d'en tenir une. Tu sais s'il en existe beaucoup ?
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Khadgar O'Neill
Si t'es assez chanceux pour être Irlandais, alors t'es assez chanceux !
Luaine
La voix de Khadgar la sortit de ses rêveries enfantines pour faire résonner dans le silence matinal le rire cristallin de la jeune femme. Luaine se tourna vers ce valeureux ex soldat.

Pourquoi ta question ne me choque t elle pas?

Son sourire s'allongea.

Nul doute que ton sang d'irlandais hurle à corps et à cri de divins breuvages à distiller.
Je pense que tu pourras faire ton office là-bas. On m'a dit que les bretons avaient un soucis de gorge sèche et qu'ils devaient beaucoup s'abreuver.

Elle le regarda d'un air taquin malgré la fatigue.

Je sens qu'entre celtes, vous allez vous comprendre.

Khadgar était l'ancien maistre d'armes du Limousin comme l'était le grand père à Luaine. Elle avait de l'affection pour cet ex grand soldat. Il avait toutes les qualités requise pour être un grand chef d'armée. Il était droit, franc, courageux, intégre et intelligent. L'armée limousine avait perdu un homme de grande valeur et elle se félicita d'avoir son bras.
Sa troupe était composée d'hommes valeureux.
Elle, la petite paysanne dauphinoise, avait appris que son père était seigneur breton et se baladait avec une escorte contenant que des notables du Limousin.
En y réfléchissant c'était plutôt amusant et inattendu.
Il y avait Khadgar l'ex maistre d'armes courageux, Dionis l'ancien conseiller comtal et ex soldat aussi, qui se trimballait avec son rat, Fafner le doux sergent de police et mick l'ex conseiller comtal et douanier un peu tête en l'air. Tous attachants à leur manière.
Durant ce voyage, elle s'était attachée à chacun d'eux de manière différente et entendre parler Khadgar ainsi lui réchauffa le coeur de se dire qu'il avait dans l'idée de rester auprès d'elle. Dans le groupe certains étaient plus ou moins désabusés de leur comté. Elle espérait démarrer une nouvelle vie avec quelques têtes familières.


Je ne sais pas si il en existe beaucoup Khadgar. A vrai dire je n'étais pas là dans l'intention d'écumer les tavernes mais c'était avant de te connaitre!!!

Messires, à mon premier salaire, préparez vous à ne pas sortir de la taverne tant que vous ne roulez pas sous la table.

Son rire s'éleva dans l'air frais d'une lueur laiteuse.

Le voyage touchait à sa fin. L'excitation d'arriver à son but ultime marquait aussi la fin de leur petit groupe. ce long voyage était une page dans sa vie et il allait falloir la tourner à regret.
Comment remercier chacun d'eux?
Luaine regarda leur visage dans la pâle lueur d'un nouveau jour. Elle se rendit compte de sa chance, de tomber sur eux.

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Dionis
[Rennes]


Dionis ne comptait plus les jours passés dans cette chariotte inconfortable.

La vieille mule qui tractait la chariotte se contentait de suivre la troupe au gré de son pas, donc sans conviction dans les côtes et à l'allure d'un douanier dans les descentes .... Dionis régnait dans sa chariotte comme un vieux roi fénéant .... la main droite liée par une sangle en cuir pour ne pas tomber ....son tonneau callé entre deux balles de foins ..... et dans sa poche, Otaf qui roupillait...

Au cours de ce voyage, depuis le départ de Bourganeuf, les villages avaient changé d'allure. La pierre de granite marquait de sa couleur et de sa force le paysage mais aussi le visage des gens qu'il croisait .... Alors Dionis tapotait doucement sa poche pour sentir une douce chaleur de son rat endormi.....

Dionis se rapellait encore trés bien sa première rencontre avec Luaine, un soir en taverne. L'histoire de la vie de Luaine l'avait ému. Alors que la sienne dans le Limousin devenait fade et sans intérêt, Dionis avait compris qu'il pouvait se rendre utile ....

L'appat du gain et l'ambition politique était toujours des sentiments inconnus pour lui, c'est pourquoi il avait longuement réfléchi avec Otaf .... Voila qu'ils pouvaient de nouveau se sentir utiles ...Voila de nouveau qu'ils pouvaient vivre une nouvelle aventure ....

Accueillis dans une troupe improbable, inconfortablement installés dans une chariotte bralante, conduits par une mule centenaire, Dionis et Otaf fermaient le cortége depuis maintenant plus d'une semaine ....

Comme tous les soirs, la troupe se ressemblait autour d'un feu pour parler ou échanger des souvenirs pour les plus vieux .... Les jeux et les rires chassaient le plus souvent la peur de traverser un territoire inconnu....

En écoutant la discussion entre le Vieil Ours et la Jeune Korrigette, Dionis souriait discrétement.... Il avait pris le bon chemin....
Fafner_keyzee
Fafner entrepercevait la fin du voyage, cela signifait pour lui, qu'il faudrait bientôt faire demi-tour et rentrer dans son comté d'adoption afin d'y reprendre sa place de Lieutenant si jamais "dame la prévote" comme il l'appelait voudrait bien annuler sa suspension.

Il fermait la file du petit groupe et se sentait bien mal à l'aise depuis qu'un douanier lui avait interdit de porter ses armes. Même s'il ne les utilisait que très rarement, il avait la vague impression d'être beaucoup plus vulnérable que d'habitude.

Il écouta rapidement la conversation entre ses deux compagnons, mais ne chercha pas spécialement à savoir se qu'il en était réellement. Après tout une histoire de boisson en plus ou en moins ça ne changeait plus grand chose arrivé à un certain stade.

D'ici quelques temps il devrait faire ses adieux à différents membres du voyage et même s'il semblait avoir confiance en lui , cela était sûrement la chose la plus difficile qu'il aurait à faire durant tout le trajet, mis à pas une discusion lors d'une halte.
Khadgar
Je prends note de cette beuverie dont tu nous vantes déjà l'issue ! J'ai hâte d'y être, mais si c'est dans mon établissement, il est hors de question que tu payes ! Je m'arrangerai pour augmenter provisoirement les notes des autres clients. On n'est pas amis pour rien !

Khadgar passa lui aussi par une introspection, mais bizarrement, rien ne le liait avec le Limousin. En fait, c'est même dans la région qu'il aboutissait, sous les murs de Rennes, là où décéda Gri.zzly, un ami de longue date.
Mais Khad ne voulait pas penser à cela. L'homme était mort depuis plus d'un an déjà, et notre Irlandais ne le connaissait pas vraiment pour se sentir attristé. Parait que ça avait été un sacré bougre.
Non, pour Khadgar, c'était bien le départ d'une toute nouvelle vie, nouvelle car l'ancienne ne le retenait pas, en aucune manière que ce soit : pas d'ami pour venir le déranger, pas d'ennemi non plus, Khadgar était libre, et de surcroit foulait le sol du plus belliqueux des duchés. Tout un programme !
Bien que connaissant la réponse, Khadgar se tourna vers Dionis.

Dis moi Dionis, toi qui l'a connu, c'est bien ici, à Rennes, qu'est mort Gri.zzly, non ?
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Khadgar O'Neill
Si t'es assez chanceux pour être Irlandais, alors t'es assez chanceux !
Dionis
[Départ de Rennes]

Il était tôt dans la matinée, alors que la petite équipe se préparait à repartir ... Dionis machouillait un morceau de lard de cochon marinné au vinaigre et à l'ail... vrai que le cochon méritait le déplacement ...

Pendant que Dionis mangeaillait, Otaf faisait des petits sauts entre ses épaules pour grapiller quelques miettes de ce bon lard. Dionis lui en donna un morceau et lui fit une caresse amicale entre les deux oreilles ....

Dionis saisissa à deux mains le tonneau qui lui servait de maison pour le hisser sur la chariotte quand il entendit khadgar l'interpeler .....

Il se figea en regardant au loin les remparts de Rennes qui disparaissaient sous la brume matinale ...Dionis était partagé par deux impressions contradictoires .... La question de Khadgar le laissait perplexe ....

> Il avait toujours une grande admiration pour le guerrier qui n'avait jamais abandonné un homme derrière lui ... faut dire ... est-ce que quelqu'un pouvait encore se rapeller de la première guerre ....

> Mais ce valeureux guerrier n'avait-il pas été le premier du Limousin à avoir été contaminé par la Peste Rousse.... Cette Peste Rousse qui avait détruit tant de familles et causé tant de mort et de chagrin dans tout le comté ...

C'est pourquoi Dionis resta muet tout en essayant de chasser ces pensées de son esprit. Il monta sur sa chariotte en gromelant .. la tête et l'humeur toutes les deux partagées entre la tristesse et la joie ...
Luaine
L'histoire limousine se dévoilait à Luaine. Il faut dire que 4 Limousins dans le même groupe parlent fatalement de leur Comté.
Luaine écoutait leur histoire avec attention surtout celles des batailles et guerres.
Le sang qui coulait en elle, était celui d'un maistre d'armes et les armes exerçaient une certaine fascination chez elle.
Dionis grommela dans sa barbe mais ne dit mot sur le sieur Gri.zzly. Son visage se ferma quelque peu et un voile de tristesse se fit ressentir.
Luaine eut un peu de peine de penser qu'il était mort ici. Les Limousins lui avaient raconté la guerre entre eux et les bretons. Ils n'exprimaient cependant pas d'animosité à l'encontre des bretons. La jeune femme n'avait pas connu la guerre, ni les voyages, avant celui-ci. Seul lui était connu sa campagne dauphinoise.


Il devait être un soldat hors pair. j'ai de l'admiration pour les personnes qui défendent leurs valeurs et qu'importe leur bord.

Combien d'hommes étaient tombés en Armorique durant cette guerre du temps jadis, qui pourtant avait l'air de se réitérer. Durant leur périple, il grondait toutes sortes de rumeurs. Ils étaient loin de tout mais au gré de leur rencontre ou de leur halte, ils pouvait voir les placards sur les hostel de ville qui déclaraient quelques mauvaises augures. Une guerre pointait son nez ou peut être avait elle commencée?
On parlait de la tourraine, du limousin,...
Comment savoir.
Ils étaient un petit groupe en dehors du temps.

[Entre Rennes et Rohan]

La nuit dans la forêt fut longue et encore épuisante. Le petit groupe réunit autour d'un feu de camp, avaient passé la nuit dans la forêt de Brocéliande.
Il n'existait surement aucune personne pour dire qu'elle n'avait rien ressentit de magique en passant ce lieu.
Les arbres allongeaient leurs longues branches sinueuses tandis que la brume enveloppait le paysage de manière inquiétante. La forêt semblait avoir des yeux.
Luaine se sentit épier à plusieurs reprises, pourtant dès qu'elle se retournait, personne...
Les korrigans et autres lutins devaient se jouer d'eux derrière ce brouillard de connivence.
Luaine avait desseller Bacchus et se servirait de sa selle comme d'un cousin pour dormir.
Assise autour du feu, sa dague à porter de main, elle observait la nature qui ondulait à la lueur du feu de camp. Le crépitement agréable du feu ne couvrait pas le bruit environnant des animaux nocturnes. Une brise sur sa nuque balaya ses cheveux longs et lui donna un frisson. On aurait dit qu'un souffle invisible l'avait pris comme cible. Les arbres faisaient danser leurs branches qui, à certains endroits les frôlaient presque. On aurait dit qu'ils voulaient les toucher.
Son coeur cognait contre sa poitrine. Elle n'était pas à croire à des choses de telle nature. La jeune femme préférait livrer bataille à une troupe de brigands que se voir légèrement apeurée dans une forêt. Habituellement courageuse, Luaine se dit que les histoires de sa mère avaient porté leurs fruits.
Ah si elle était là en cet instant, sa mère s'amuserait bien à ses dépends de la voir si froussarde, elle la fière bretonne, qui avait appris à sa fille à surmonter sa peur depuis l'enfance.
Luaine regardait ses amis en essayant de feindre une apparente tranquilité. Ils étaient tous courageux et elle ne voulait pas passer pour une faible femme.

La nuit serait sans doute longue pour Luaine, qui ne fermerait sans doute pas un oeil. Leur dernière nuit avant d'arrivée à bon port.

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Balmir
[Au Cambout]

Le soleil terminait sa course folle lorsque le seigneur passa le post de garde. Le vieux Barrabas le regarda passer la mine sombre. Il n'avait plus gout à grand chose depuis son retour de France. Il ne mangea pas encore ce soir là. il monta à la tour de guet, comme il le faisait souvent lorsqu'il veillait sur le Rohannais du haut du château de son oncle.

L'horizon, à l'est, le regard planté dans le vide. Il reste là, se remémorant sa vie tumultueuse. Comment jeune, il avait pris les armes et était monté à Rennes. Les rencontres qu'il y avait fait et qui sans qu'il ne le sache allaient transformer sa vie. Et pusi son mariage raté, la mort de son fils, celle de sa petite fille, ses amours perdus.


Suis-je maudit, que le malheur frappe chaque fois à ma porte ? Murmura-t-il.

La nuit se fit noire, sans étoiles. Le bise de l'automne rafraichissait l'air, il releva son col, brula ses vapeurs d'alcool. Et ce souvenir tenace, elle dans ce champ de coquelicot dans sa robe Grenat, belle à en mourir. Elle qu'il était revenu chercher et qui avait disparu, sans laisser de mot, sans laisser de trace. Son Maistre d'arme de père ayant passé de vie à trépas, tout ce qu'il su c'est qu'elle était partie, sans crier gare, laissant juste un grand vide impossible à combler.


Isabeau, où es-tu ?
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Luaine
[ROHAN]

But ultime de ce périple commencé il y avait des mois. Les portes de Rohan se dressaient devant eux. Le coeur lourd Luaine les contempla. C'était la fin de son voyage,le début ou la fin de tout.
Quand un dessein vous anime tellement qu'il est obsessionnel et quand celui-ci touche à sa fin, on ressent une peur du lendemain. Et puis maintenant?
Luaine était au pied du mur dans tous les sens du terme.
Sautant de son frison noir malgré sa fatigue de sa halte nocturne dans les bois de brocéliande, Luaine mit pied à terre. Elle toucha le muret en pierre comme on revient en terre sainte. Son pélerinage était d'imaginer sa mère enceinte d'elle, quittant les murs de cette ville et sa famille et...l'amour de sa vie, celui qu'elle n'avait jamais remplacé.

Elle se tourna vers ses acolytes, les yeux un peu embués de tant d'émotions et regarda les pavés un peu honteuse de leur donner ce spectacle. Elle redressa la tête avec un léger sourire, comme pour rassurer ses protecteurs.


Nous y voici!!!!
Franchissons ses portes et allons nous reposer.


Ils pénétrèrent dans la ville avant la nuit tombée. Elle mit le pied sur son étrier et remonta sur Bacchus. Un léger coup de talon et un petit bruit caractéristique de sa propriétaire et le cheval se mit en route pour entrer dans la ville.
Plutôt déserte à cette heure, la troupe marcha jusqu'à l'enseigne d'une auberge dans le centre ville de Rohan.


Nous allons faire connaissance avec les rohannais.

Elle préféra rajouter avec un fin sourire...

Aucune critique sur les rohannais j'en suis une de sang.

Les chevaux furent attacher devant l'établissement qui paraissait coquet pour l'endroit. Luaine passa la première et pénétra dans la salle commune direction le comptoir. Ce n'était pas ce qu'on appelle un jour d'affluence dans la modeste bâtisse.

Bonjour aubergiste. Nous voudrions 3 chambres avec baquet d'eau chaude dans chacune d'elle pour demain. Nous allons nous sustenter dans votre établissement. 5 plats copieusement garnis. Nous allons nous attabler.
J'oublais. 5 destriers et un épervier prendront la place dans votre écurie. J'ai vu que vous aviez ça.
Je vous remercie.


Luaine sortit sa bourse accrochée à son cou par lacet de cuir et sortit la totalité de la somme. Elle leur devait au moins ça, un lit et un repas.

Demat voyageurs, bienvenue à Rohan.
Ma cadette va venir vous servir, elle est dans la cuisine.


ARMELLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLle. 5 pour la salle.

Voilà elle ne va pas tarder, on mènera vos chevaux aux écuries.

Luaine sursauta de l'entendre crier et sourit en comprenant à moitié son accent.
Un coup d'oeil complice vers ses amis limousins et elle allait trouver une table.
Enfin assise sur autre chose qu'une selle, si confortable soit elle, ses mains commencèrent à se tortiller nerveusement car comment aborder le sujet même si il en avait été question sur le chemin.

Mick m'a dit hier au soir, qu'il partirait dès que je serais en lieu sûr. Il s'en va demain après une bonne nuit. Il rentre chez lui. Il nous quitte.

Sa voix se fit moins forte et trahit son émoi.

Je voudrais te remercier Mick pour ta présence. Tu as été vraiment gentil de faire tout ça et je ne te remercierais jamais assez. J'avais effleuré l'idée que tous resteriez avec moi mais vous avez déjà fait tant. Je suis plus que ravie car Dionis et Khadgar restent. Plus rien ne les retient et ils entament une nouvelle vie avec moi.

Elle les regarda en souriant avec émotion et ne put s'empêcher de mettre ses mains sur chacune des leur dans un geste sincère et machinal.
Puis il lui restait une dernière personne. Celle qui avait été souvent le soir en taverne avec elle. Celle qui, depuis ce fameux soir avait tout fait pour éviter le regard de la jeune femme.
Luaine la solitaire. Comment aurait elle pu savoir que les sentiments de Faf' pour elle étaient en train de muter. Elle ne connaissait rien au langage sibyllin de l'amour. Il lui avait ouvert son coeur mais elle n'était pas prête pour cela. Sa mission était de parler à son père et il n'y avait pour le moment pas de place pour un homme dans sa vie.
Fafner comptait beaucoup pour elle et avait des qualités de coeur chevaleresque mais elle ne pouvait pas se lier pour le moment, elle devait s'occuper du tournant que prenait sa vie.

La jeune femme posa sur lui un regard emprunt de tendresse. Elle savait qu'il avait tout fait pour l'éviter depuis. Pourtant elle se surpris à rêver que peut être il comptait refaire une vie ailleurs que son comté.


Etes vous tous sûrs de vos choix?
Et toi fafner?


Comment se séparer aussi vite et radicalement d'hommes qui avaient partagé sa vie des semaines durant et qui auraient surement braver des dangers pour elle.
Le limousin était bien loin pour faire un saut de puce et peut être ne les reverrait elle jamais. Si c'était la cas, c'était surement le coeur serré qu'elle dirait au revoir à Mick et encore plus à son Faf'.


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Fafner_keyzee
Fafner suivi la troupe jusqu'à l'entrée de la ville et regarda la jolie Luaine s'approcher du mur. Il pencha un peu la tête sur la gauche et la regarda faire avec compassion. Cela signifiait pour lui, le retour vers le Limousin, avec sa guerre et ses chamailleries habituelles...
Pour lui, cela signifiait beaucoup plus. Il lui fallait rentrer pour s'expliquer avec "Dame la prévote", reprendre si possible son poste de lieutenant, s'expliquer avec des lanceurs de rumeurs, retrouver ses champs, sa maison, ses amis, mais en avait-il seulement des vrais? Qui avait pris des nouvelles de lui ? Qui s'était inquiété de le savoir suspendu de ses fonctions ?... Personne ...
Et pourquoi ne pas partir tout simplement loin de tout cela ? Partir et disparaitre ? Ne plus se souvenir de rien ou bien s'endormir dans la brume et ne pas s'en réveiller ? Ne plus penser quà sa liberté et mourir heureux d'être libre ?


Et toi fafner?

Hum ?

Ses yeux se plongérent dans ceux de Luaine, depuis quand cela n'était-il pas arrivé ? Surement depuis la fois où il avait du annoncer un retour sur Guéret...

Je vais partir avec Mick, j'ai des affaires à régler avec le Limousin... Mais nous nous reverrons ici ou ailleurs je pense...
Khadgar
Chacun était harassé par le trajet, mais en pénétrant dans la bourgade, Khadgar garda à l'esprit qu'il pouvait dès maintenant commencer ses affaires. Sauf que voilà, il émit rapidement un râle de désarroi.
Dans la rue principale, il voyait déjà 5 auberge, et d'autres encore devaient probablement se trouver ailleurs entre les murs.

Ehhhh merdasse ! C'est pas ici que je vais ouvrir une taverne...

A peine avait-il parlé que la petite troupe s'arrêta devant l'une d'elle. Ils descendirent de monture et passèrent le seuil. L'endroit était simple, mais son principal atout était qu'il était chaud. Tandis que Luaine passait commande avec le patron, Khadgar s'approcha d'une jeune serveuse.

Salut ! On a vu de la lumière, alors on est entré... Mouai... Voilà voilà, hein...

La donzelle ne lui prêta pas la moindre attention. Khadgar abandonna rapidement sa tentative pour faire connaissance et rejoignit les autres à la table. Brisant une conversation dont Luaine tenait la corde, il s'exprima avec toute l'impolitesse dont il avait le secret.

Dis donc Luaine, j'ai jeté un coup d'œil en arrivant là, et c'est pas bon pour mes affaires ici. Tu comptes vraiment t'installer dans ce bled ?

A peine avait-il finit sa phrase qu'il se rendit compte brusquement de l'ambiance silencieuse. Il regretta de n'avoir pas fermé son clapet.

Non rien, désolé...
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Khadgar O'Neill
Si t'es assez chanceux pour être Irlandais, alors t'es assez chanceux !
Luaine
[Auberge de Rohan]

C'était donc décidé. Plus aucun espoir de retour sur ses dires, Fafner partait avec Mick en Limousin. Des choses devaient être réglé mais la fin de sa phrase laissait une porte ouverte à d'éventuels retrouvailles ultérieurement.
Il fallait s'en contentait pour l'instant, de toute manière, Luaine n'était pas prête à ouvrir son coeur à un homme pour le moment.
Il lui fallait encore rencontrer son père, se présentait, connaitre les environs, voir où elle voulait vivre avec ses acolytes Dionis et Khadgar.

D'ailleurs celui-ci détendu l'atmosphère. Il avait toujours un mot pour sortir Luaine de ses rêveries un peu trop fréquentes. Luaine, la fille de la lune portait bien son nom.


Je comprend Faf'. Tu dois y aller. J'espère te revoir un jour ou l'autre sur mon chemin. Finissons de nous amusez et rire pendant que notre groupe est toujours là. Profitons de l'instant...

Un jour ou l'autre ou peut être jamais!
La vie était ainsi faite sans jamais savoir ce que demain sera fait.
La jeune, nouvellement bretonne, se tourna vers Khadgar.


Bled?
Oui je t'accorde le fait que nous n'avons pas croisé grand monde. Pour le moment je dois rencontrer mon père. Je suppose qu'il doit bien habiter quelque part.
Ensuite il faudra nous intégrer un peu à cette ville et cet accent étrange. Toutes sortes de mots inhabituels sortes de leur bouche.
Voz vat, irmat, demat....at at at at!!!!
Vraiment très excentrique.


Elle sourit à ses amis d'infortune.

Questions tavernes j'ai l'impression qu'il y a ce qu'il faut. En attendant de voir où nous allons vivre, essayons de prendre nos marques ici.
Peut être faire un courrier au bourgmestre lui demandant les postes à pouvoir ici. Vu l'agitation frénétique des ruelles, je pense que nous trouverons bien un poste quelconque à pourvoir. Vous avez été conseiller comtal pour Dionis et Maistre d'armes pour toi. Je pense que la police, la douane ou conseiller le bourgmestre seraient surement faisable.


Luaine les regarda affectueusement, en ce demandant comment elle aurait fait toute seule dans une ville étrangère sans eux. cela lui donne du courage pour aller de l'avant.
La jeune serveuse, fille de l'aubergiste arriva et déposa 5 repas sur la table.


Merci bien Damoiselle.
Et bien bon appétit. Festoyons une dernière fois mes amis avant les au revoir.


Elle jeta un coup d'oeil en direction des hommes de la table pour voir si leurs regards convergeraient vers la jolie et jeune serveuse bretonne. Puis elle attaqua son assiette avec avidité. Les voyages ouvraient l'appétit.
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