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[RP] Les fantômes du passé

Luaine
Le regard presque inquisiteur de Luaine sur Anthoyne se durcit un peu plus. Elle voulait le faire plier pour qu'il active sa rencontre avec la cousine de son père.
Après passée par le regard suppliant, elle était passée au regard dur mais sans plus de résultat semblait il.

Un homme rentra et Luaine le regarda passa près d'eux. Il les regarda sans les voir. Le regard émeraude de la jeune bretonne, le suivit presque du regard jusqu'au coin de l'oeil. Il marchait avec assurance et le barbu semblait détaché.
Luaine pensa d'instinct qu'il devait être soldat.
La posture, la démarche, l'oeil, l'arme.....
Sa mère Isabeau, l'avait initié aux armes, aux pas....Luaine était la petite fille d'un maistre d'armes et sang de guerrier ne mentait guère dans les veines de la jeune brune.

Elle côtoyait des soldats depuis son passage en Limousin puisque Dionis et Khadgar étaient des anciens soldats. Bien que Dionis était un soldat atypique, plutôt tête en l'air et maniant le verbe, Khadgar lui avait la passion des armes et des escarmouches. Luaine pouvait fleurer un soldat avant même qu'il ouvre la bouche.

Elle sentit le barbu s'installer au comptoir dans son dos et vit Anthoyne qui lui faisait face, regarder le nouvel arrivant. Ils n'étaient pas étrangers l'un pour l'autre et surement pas ennemis non plus, vu le visage de l'ancien bourgmestre.
Tournant son visage par dessus son épaule, ses deux yeux verts et brillants le regardèrent. Elle le vit faire un signe de tête dans leur direction et elle fit pareil.

Sa tête s'inclina très légèrement dans un mouvement gracieux presque imperceptible. La brune se tourna à nouveau vers Anthoyne, ses longs cheveux noirs ondulèrent en accompagnant son mouvement.
Elle ne fit sans doute pas attention à cause des bruits environnant dans la taverne, mais son verbe fut haut perché, si bien que le barbu pu l'entendre.


Vous vous connaissez ? Qui est il?

Luaine se comportait assez impoliment mais c'était son tempérament curieux de tout qui avait pris le dessus.

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Anthoyne
Le regard de la jeune femme avait beau être insistant, Anthoyne ne dit mot. Même sa scène n'y fit rien. Puis ce changement d'expression n'arrangea pas les choses. Il était décidé à ne pas y aller ce soir.

Le sauveur, du moins pour quelques instants, arriva dans la taverne et s'installa. Googoo, toujours aussi droit et avec une prestance incomparable. Même l'aveugle ne lui arrivait pas aux pieds sans vouloir faire de vilains jeux de mots. Le forgeron avança un visage ne montrant aucune expressions aux personnes déjà présentes et s'installa avant de commander un repas. Une fois celui-ci servi, le fier homme remarqua Anthoyne et le salua. Le jeune rohannais lui répondit par un sourire et un signe de la tête.

La lyonnaise devint curieuse. Mais en quoi ça l'intéressait de savoir qui était cet homme et si ils se connaissaient. Si ça avait été son père, il lui aurait précisé dès son entrée. Léger soupir.


- Oui, on se connait et ce n'est pas votre père. Cela répond-il à votre question?

Revint à l'esprit, la demande de la jeune femme. Devait-il l'emmener ce soir? A vrai dire, il avait la même envie d'aller au château du Rohannais pour y avoir la fameuse cousine que Luaine souhaite voir. Lui aussi désire la voir. Un léger blanc et Anthoyne reprit.

- Préparez-vous si vous ne voulez pas arriver trop tard au château.
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Luaine
Anthoyne coupa net les interrogations de la brune ainsi que l'espoir secret. Bien évidement, elle avait espéré un coup du sort et que ce soit son père qui fut rentré. Il aurait tout aussi bien pu être cet homme mais ce n'était pas le cas.
A voir son apparence calamiteuse du moment, c'était peut être tout aussi bien.
Ses braies, sa chemise, ses cheveux, ses bottes, tout étaient immaculés de poussières.

Un léger soupir fit frissonner ses narines. Anthoyne ne semblait pas disposer à faire accélérer les choses. Luaine n'était pas aussi obtus et comprenait la situation. La cousine était noble et on ne pouvait décemment pas aller chez elle comme ça.
Pourtant l'ancien Bourgmestre prononça une phrase et Luaine leva la tête vers lui soudain les yeux très grands ouverts.
Il avait du percevoir son désarroi et son désespoir. Luaine était parti à la recherche de son père voilà plusieurs mois pendant lesquels, elle avait traverser le royaume.
Le point final de son périple allait bientôt se clore.
A partir de sa rencontre d'avec son père, sa vie prendrait surement un chemin particulier. Elle espérait tant de cette confrontation père/fille. Un doux moment, une découverte, deux vies qui se croisent pour se lier à jamais.
Luaine espérait que sa mère guidait ses pas et l'aidait dans cette quête. Elle ferma les yeux pour essayer de ressentir les bienfait de cette petite étoile au dessus de sa tête. Le changement radical et soudain d'Anthoyne ne pouvait du être qu'à ça.


Me....me...me préparer?
Vous...vous accédez à ma requête?
Nous allons voir la cousine de mon père......Oh mille mercis messire. Je ne sais comment vous remercier.


Elle aurait voulu se jeter à son cou mais en guise de vive remerciement, Luaine prit ses mains dans les siennes en les serrant. Anthoyne avait été mis sur son chemin comme l'avait été messire Dédelagratte à Lyon, un facteur décisif dans sa recherche, mis en travers de son chemin pour la conduire vers sa seule famille.

La jeune femme lâcha les mains du messire un peu confuse de tant de familiarité mais Luaine était impulsive.


De suite.....De suite....je prend mon mantel et je suis à vous.

Luaine partit à belles enjambées jusqu'à la table de ses acolytes, Dionis et Khadgar en passant devant le barbu sur qui elle jeta un regard amical.

Je vais aller voir une cousine éloignée avec le sieur Anthoyne. Ne vous inquiétez pas. Elle sait où trouver mon père. Je vais enfin le rencontrer. Attendez moi ici.

Elle ne s'était pas dépareillée de son sourire depuis la grande nouvelle d'Anthoyne.
Son mantel sur la chaise, Luaine s'en saisit et l'enfila. Sa sacoche accrochée en bandoulière, Luaine revint se présenter devant Anthoyne.


Me voilà 'fin prête pour vous suivre. Conduisez moi cher Messire. Je vais bientôt voir mon père....Balmir....père....

Elle n'avait jamais penser au petit nom qu'elle allait lui donner. La jeune femme verrait bien au moment donné.
Mantel sur le dos et gros sac sur le ventre, elle suivrait Anthoyne à pieds ou à cheval, peu lui importait la distance qu'il lui restait à parcourir, une lieue, dix lieues....Elle se rapprochait inexorablement de son père.

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Googoo
Le colosse avait baissé le nez vers son assiette, et, attrapant la côtelette, ou plutôt ce qu'il en restait, dans une de ses énormes paluches, il se mit en demeure de la rogner, ne laissant que le maigre os totalement décharné.

Une fois l'os totalement rogné, il le déposa au bord de son assiette, et termina d'un même trait la chopine de chouchen. Il éructa, content de lui, et inspira un grand coup. Ce repas, bien que rapide, lui avait procuré un regain d'énergie.

Glissant quelques écus sur le comptoir de la taverne en direction de l'aubergiste, il regarda du coin de l'œil la jeune brune aller et venir entre les clients, visiblement surexcitée. Ne souhaitant pas écouter aux portes, il entendit tout de même un nom qui le fît tressaillir.

Le barbu fronça les sourcils. Balmir, son père, allons bon... Goo connaissait bien son grand ami Bal, et son gout immodéré pour les femmes... Les différentes campagnes organisées par l'armée du duché les avait mené au delà des frontières de Bretagne... Peut être avait il aussi envoyé de la pâte à bébé là bas...

Que faire ? Intervenir, alors que la jeune femme semblait déjà prise en main par Messire Anthoyne ? Ne rien dire et faire comme si, alors qu'il avait tant à lui raconter sur son père ? Le colosse lui même n'avait pas vu son ami depuis fort longtemps...

Bal, sacré... petit cachotier murmura t'il...
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Luaine
Comme une enfant qui attend son pain d'épices un soir de Noël, Luaine attendait Anthoyne.
Une voix, un murmure se fit entendre derrière son dos.
L'oreille fine, Luaine se retourna. Elle avait bien entendu ou est ce un délire dû à la joie de continuer à monter les barreaux qu'elle escaladait un à un depuis son départ de Lyon et qui la mènait vers son père.

Elle tourna la tête au ralenti, comme dans un rêve et scruta l'homme, le barbu asssis, la tête à moitié dans son assiette et l'autre dans sa chope. Ses sourcils se froncèrent d'interrogations.


Avez-vous parler de Balmir? Bal.....Vous avez dit Bal après que j'ai énoncé son nom.
C'est bien ça, Messire?

A présent tout son corps faisait face à cet homme mystérieux. Le nom de son père était connu à Rohan, mais sa demeure et comment accéder à lui, beaucoup moins facile. Son père était il un de ces êtres fantastiques, un elfe venu du pays des songes, un farfadet de contes et légendes celtiques comme il en regorgeait en Armorique. Son domaine devait se tenir entre les brumes, seulement visible par un groupe d'initié.
Luaine imagina toutes choses étranges entourant la personnalité de son père.

Sans lui laisser pour le moment le temps de lui répondre, elle nota sa façon cavalière de le questionner et se reprit alors.


Luaine, Messire. J'arrive droit du Comté du Dauphiné. De lyon pour être plus précise. Ma défunte mère m'a laissé comme héritage des lettres et le nom de mon père.
Balmir....il est mon père. alors c'est bien de lui dont vous murmuriez le nom?


Ses deux yeux grands yeux verts regardèrent le barbu. Luaine inclina légèrement la tête sur le côté en ne le quittant pas des yeux.
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Anthoyne
Elle fut rapide à se préparer alors qu'Anthoyne prenait plus son temps. Il paya le tavernier, finit son verre et se rhabilla tout en gardant un œil sur la jeune femme qui saluait ses compagnons.

Se demandant pourquoi ils ne venaient pas, la laissant seule avec un inconnu même si Anthoyne savait très bien que sa personnalité n'était pas tordue, eux ne le savaient pas. Le Porte Parole s'approcha d'elle mais déjà elle était repartie ailleurs. IN-SUP-POR-TABLE ! Elle n'arrêtait pas et le jeune homme commençait sérieusement à s'agacer. Il salua comme il se devait Googoo d'un signe de la tête et sortit de la taverne sans prévenir l'étrangère. Il se cala confortablement contre un mur du bâtiment juste à coté de la porte et attendit qu'elle sorte en trombe, le sourire aux lèvres.

Sourire aux lèvres, oui car rien qu'imaginer la voir s'affoler ayant perdu sa seule piste pour revoir son père, le satisfaisait au plus haut point. Peut-être était-il finalement tordu d'esprit?

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Googoo
Goo écouta la jeune femme qui lui avait presque sauté dessus suite a ses paroles, pourtant murmurées...

Il la laissa terminer avant de lui aussi se présenter...

Enchanté jeune demoiselle. Je me nomme Googoo, Googoo D'Ar Sourd. J'ai en effet très bien connu votre père. C'est un grand homme, plein de qualités mais, plein de défauts aussi. Je pense d''ailleurs qu'il ne s'attendait pas à ce qu'on le lui rappelle de cette façon mais maintenant que vous êtes là...

Il la dévisageait, cherchant dans ses traits des ressemblances avec son ami. Mais celà était chose impossible...

Il lâcha tout de même ce visage pour ne pas la mettre mal à l'aise, et fit un nouveau signe de tête à Anthoyne qui sortait de la taverne, visiblement courroucé.

Désignant la porte par laquelle l'ancien bourgmestre venait de quitter les lieux...

Il me semble que vous êtes attendue. Vous m'excuserez auprès de Messire votre père de ne point vous accompagner, mais j'y suis mal venu...

Goo lui adressa un leger sourire pour ne pas l'obliger à demander pourquoi...

Vous lui signifierez tout de même toute mon amitié, jeune demoiselle Luaine. Je vous souhaite une bonne soirée...

Il est de certaines plaies qui ne se referment que difficilement. Balmir, malgré toute l'affection que pouvait lui porter le colosse, l'avait tout de même déçu et cela restera gravé a jamais au plus profond de lui même...
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Luaine
Les yeux plantaient dans ceux du colosse, Luaine écoutait. Suspendue aux lèvres de Messire Goo, toute ouïe, elle glanait encore des informations précieuses sur ce père qu'elle imaginait.
Des qualités et des défauts, son père n'en était pas moins homme. A savoir si ces qualités surpassaient ses défauts surtout. Elle aurait fatalement son opinion propre bientôt.

Il la dévisagea quelques peu et cela mit mal à l'aise Luaine qui n'était pas très à l'aise avec la gente masculine et surement moins un ami de son père qui pourrait presque être le sien. Il avait l'air de chercher des traits qui lui auraient rappelé son ami mais Luaine ressemblait à son défunte mère Isabeau.

Elle se retourna soudain sur une phrase du barbu et regarda derrière elle. Elle était tant absorbée par les indications qu'on pouvait lui fournir qu'elle n'entendit pas l'ancien Bourgmestre filer à l'angloise.
La jeune femme sursauta soudain, se demandant à était passé Anthoyne. Les habitants de Rohan avaient vraiment des habitudes étranges.

Quand Goo fini sa dernière phrase, Luaine était déjà sur le pas de la porte.


Je n'y manquerais pas Messire D'Ar Sourd. Au plaisir de vous revoir tantôt!

La main sur le loquet, elle eut le temps de lui faire un sourire amicale et s'engouffra au dehors. L'humidité lui pénétra dans les os assez rapidement et elle releva son mantel sur son cou. Ses yeux scrutèrent et farfouillèrent dans la pénombre. les quelques lanternes ardentes reflétaient une pâle lueur tout autour de la flamme mais n'éclairaient pas assez les pavés. Elle cherche Anthoyne puis sursauta soudain en posant sa main sur sa poitrine. Anthoyne était appuyé contre le mur de l'auberge juste derrière elle. Il devait bien rire de lui avoir fait deux fois peur...peur d'être parti et peur de le revoir tapi dans l'obscurité d'une soirée automnale.

AAAH. Oula.
Vous m'avez fait peur Messire Anthoyne. Vous jouez à cache cache?


Elle se mit presque à rire de sa réaction ridicule, un peu gênée.

Je pensais que vous m'aviez lâchement abandonnée. Mais je vous aurez retrouvé, ne vous inquiétez pas.

Elle sourit.

Je suis combative quand je le veux.
Nous pouvons y aller Messire. Mon cheval Bacchus est aux écuries. Je m'en vais le chercher, si nécessaire. Devons nous faire route relativement loin ?

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Anthoyne
Grand sourire quand il la voit sursauter. Quelle satisfaction. Anthoyne venait de trouver un moyen de passer ses nerfs sur quelqu'un sans hausser la voix. La faire peur sur n'importe quelle sujet mais si en plus, il y a une peur physique, c'est le summum. Limite hilarant. Ah qu'est-ce qu'il pouvait être moqueur.. Mais c'était tellement bien et ça faisait souffler, oublier les petits soucis qu'il ne pouvait s'en empêcher.
Anthoyne se racla la gorge et redevint sérieux.


- Je ne joue pas moi et je n'ai qu'une parole. J'ai dit que je vous y emmenais, je le ferai.
Bien, moi je n'ai pas de cheval. C'est idiot, n'est-ce pas?
Surtout que c'est relativement loin. A cheval, ça se fait mais plus long à pied. Tant pis, il faudra être patiente.

Après un trajet qui fut long attendant impatiemment de voir Blanche, ils arrivèrent au château où Anthoyne reconnut les gardes. A force de venir, il les connaissait tous en fait.
Il alla pour rentrer mais ils refusèrent le passage car cette fois-ci, Anthoyne était accompagné. Les colosses étaient sûrement au courant des liens unissant Blanche et l'ancien maire mais ne croyait-il tout de même pas qu'avec Luaine? Nooon ! C'est juste qu'ils ne la connaissent pas...
Long soupir, et il demanda à un garde d'aller prévenir quelqu'un de leur arrivée.

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Blanche_
[Au cœur d'une question existentielle...]

Céruse or not Céruse ?
Lorgnant sur le flacon précieux, enfermant d'une coupole limpide la poudre d'argent, Blanche-Anne se demandait bien si oui, ou non, elle recouvrerait sa peau d'un quelconque artifice. L'enjeu était inintéressant au possible, mais il avait l'avantage de faire passer le temps bien plus vite, alors que les secondes s'égrainaient à une vitesse frôlant le sur-place, dans une lenteur exaspérante.
Près d'elle, sur une coiffeuse en bois sculpté, reposait l'ébauche d'une lettre qu'elle devait envoyer à sa grand mère, son illustre aînée et amie, Aliéniore. Emprunte d'une solennité peu habituelle -l'instant et sa gravité le lui demandait, cependant- Gwenn prit sa plume, et continua ladite lettre, dans une concentration extrême.



Citation:
Ma Tendre Grand-Mère,

Je te remercie de l'invitation que tu m'as faite, et t'assure par la présente lettre de ma venue à Rieux. Je serai chez toi dès que possible ; les circonstances l'exigent, tu le comprends bien.
Transmets à mon bien aimé monsieur 'ouse toute l'affection de sa petite fillote, et reçoit mon amour le plus sincère.

Tendrement tienne,
Gwenn


Quiétude soudain troublée par un bruit inopportun, et pourtant caractéristique. Aux "toc toc toc" d'usage, le bruissement de l'habit d'apparat du valet qui vient l'enquérir d'une nouvelle surprendre. On lui apprend, fait étonnant, qu'un couple est arrivé et demande audience.
Dans un geste las -et pourtant fort théâtral !- l'enfante esseulée autorise à ce qu'on les amène en ses appartements. Puis se laissant choir sur un fauteuil richement brodé, elle scrute les portes qui dans quelques instants, s'ouvriront sur ces visiteurs.

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Perle de M, Crème de R, Otage d'A.
Luaine
[vers le château du Rohan]

Ils étaient partis à pieds dans l'opacité de la nuit en direction du château de la cousine de son père. Luaine pensait sérieusement que messire Anthoyne était un brin sadique ou spécial car elle avait proposé sa monture pour se rendre sur place et avait décidé qu'ils s'y rendraient à pieds.
Le château n'était pas la porte à côté et ils durent marcher un long moment.
La faible lueur des balustres faisait un halo dans les nappes de brumes. Pas un chat à l'horizon, ni aucun bruit. Ils s 'étaient éloignés du bruit des tavernes et de la grand' place pour sortir du centre de la ville.
Le mantel remonter jusqu'au cou, ses cheveux longs enfoncés dedans et ses mains bien ancrées dans ses poches, Luaine n'entendait que le bruit de leur respiration et de leurs talons sur le pavé bientôt remplacé par un chemin de terre.

L'ancien Bourgmestre semblait connaitre le chemin par coeur. A croire qu'il avait du faire le chemin les yeux fermés.
Soudain une imposante silhouette leur fit face. Le château de la cousine ou d'un cousin, ou d'un grand oncle...Luaine ne savait vraiment pas qui était qui et combien de parents elle avait en terre armoricaine.
Elle allait faire la connaissance d'une petite cousine.
Les fenêtres du château se détachaient de l'obscurité. De faibles lueurs de chandelles vacillaient dans quelques pièces. C'était bon signe.
Ils arrivèrent devant un garde et Anthoyne expliqua qu'il désirait voir la dite cousine. Luaine ne sentait plus le froid prise par l'impatience de nouveau palpable tandis que messire Anthoyne semblait être un peu "nerveux" ou "excédé", la jeune femme ne parvint pas à déterminer.

J'espère qu'il va pas revenir demain matin.

Elle essaya de combler le silence qui la mettait un peu mal à l'aise.
Luaine bougeait ses pieds, ne restant pas sur place en attendant que le garde revienne les voir.
Après des minutes qui lui semblèrent une éternité, le garde revint et leur permis de rentrer.
Anthoyne suivit le valet, suivit de Luaine.
Quand elle pénétra dans le vestibule, Luaine leva les yeux au plafond. Elle n'en avait jamais vu d'aussi haut ni d'aussi grande et majestueuses pièces. Tout était richement décoré. Ses yeux papillonnèrent partout allant d'un meuble à une tapisserie, aux tentures, aux chandeliers, aux lustres, aux tapis....
Elle ne revenait pas d'avoir su sang commun avec des personnes aussi nantis alors qu'elle avait vécue toute sa vie dans une petite fermette Lyonnaise, dénuée de toute artifice mais pas du nécessaire tout de même. La brune suivait Anthoyne comme une tique sur un chien. Elle lui collait au fondement et quand ils arrivèrent devant l'immense porte, elle lui rentra dans le dos le poussant un peu.


Oh!! mes....mes excuses.

Elle rougit un peu en imaginant Anthoyne essayant de la défenestrer de rage.
Le valet ouvrit la porte et les laissa entrer dans une somptueuse salle où se trouvait une charmante et très jeune femme, surement plus jeune que Luaine.
Luaine l'observa. Ce devait la jeune fille de la vieille cousine surement ou une parente de celle-ci. Luaine s'était imaginé rencontrer une vieille cousine de son père.

La brune ne prononça pas un mot et laissa Anthoyne parler et faire les présentations. Luaine quand à elle, commença à regarder sa tenue, composée de braies et d'une chemise qui n'étaient pas de première fraîcheur. Elle avait ouvert son mantel en entrant dans l'immense château mais instinctivement elle le rabattit sur elle, cachant ses oripeaux.
En guise de premier contact, la toute jeune femme eut un long et fin sourire un peu gêné.

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Blanche_
Les yeux pâles de l'enfante se posèrent sur la femme qui venait d'entrer ; pas que dévisager ainsi les visiteurs soit chose courante, non. Mais il y avait quelque chose dans son attitude qui dérangeait profondément la jeune blonde. Un sentiment, peut être, qui emplissait son estomac d'une tension soudaine, alors que de ses prunelles fatiguées elle caresse le visage de Luaine. Bords nets du nez aquilin, plus fin qu'on ne pourrait croire. Et bien que les habits soient d'une simplicité caractéristique des gens de peu, les doigts pâles et distingués s'échappent des manches du mantel, attisant par leur clarté la curiosité de l'hermine.
Qui est ce, donc ?
Elle attend, comme elle est supposée le faire, qu'on lui présente la nouvelle venue. Le regard fuit un instant sa parente, se retourne vers Anthoyne, qu'elle interroge silencieusement. Les lèvres n'ont besoin de s'entrouvrir, pour qu'un murmure inaudible lui parvienne aux oreilles.
Qui est ce ?

Et un prémisse, déjà, de compréhension -ou d'ignorance, peut être ?- qui s'installe en elle. Une bonne nouvelle, assurément. Son plus aimable ami pourrait il être, réellement, messager d'une néfaste missive ?
La venue, donc, présage d'un renouveau. Changement sans doute, présentation assurément !
Dans un bruissement d'étoffe, la môme se redresse, reste figée face à l'inconnue ; descendue de son fauteuil comme d'un piédestal, elle se trouve à quelques pas de la brune françoyse. Assez pour contempler l'apparence négligée d'une sauvageonne à la chevelure sombre.
Et la princesse blonde de demander, son un ton anodin, ce qui les amène en Rohannais à cette heure. Pas que cela la dérange, bien sûr. Mais la curiosité la ronge, elle qui n'a jamais réussi à la contenir.

Qui est ce ?

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Anthoyne
Ce regard lui donnait l'impression d'être harcelé. Il se retrouvait coincé entre deux personnes de la même famille mais qui ne se connaissent pas encore. Quel lourd sentiment. Anthoyne doit prendre la parole et présenter Luaine à Blanche. Plus vite il se lancera, plus vite il aura fini et plus vite il pourra partir.
Venir ici était une erreur, il aurait du se taire. Elle aurait attendu quoi? Une journée... Elle pouvait bien. Quel idiot celui là.
Puis ça tombe en ce moment où il ne faut surtout pas le prendre à rebrousse-poil. Une remarque de travers et il part au quart de tour. Puis cette envie de ne rien faire, d'être tranquille, qu'on le laisse.
Malgré ce regard, il ne laissait transparaitre aucune émotion, il n'émettait aucun émotion, il donnait l'impression d'être vide à l'intérieur de lui-même.
Il soupira intérieurement ne voulant pas être impoli puis désigna Luaine.


- Damoiselle Blanche, je vous présente Luaine, une lyonnaise venue en terre Bretonne pour retrouver sa famille. Elle vous expliquera mieux que moi son histoire.

Se tourna vers Luaine, il présenta Blanche.

- Je vous présente Damoiselle Blanche de Walsh de Serrant, fille du Duc du Rohannais Meriadoc de Walsh de Serrant et de son épouse Lusiana de Walsh de Serrant.

Léger blanc que déjà les regards s'échangèrent. Anthoyne s'écarta pour les laisser se rencontrer. Il prononça quelques mots tout bas exprès pour qu'elles n'entendent pas mais pour se donner bonne conscience.

- Bien, je vais vous laisser vous rencontrer. Vous avez un tas de chose à vous dire.

Puis il s'éclipsa discrètement de la salle.
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Luaine
Si Anthoyne les présentait, cela voulait dire que la cousine en question était cette toute jeune demoiselle d'une quinzaine de printemps.
Un regard rapide vers l'ancien Bourgmestre qui paressait embarrassé ou aussi mal à l'aise. Elle se demanda un court instant pourquoi.

Luaine scruta quelques instants suspendue dans le silence, la blonde.
Comment lui dire de tout de go, "je suis votre cousine éloignée". Le choc serait de taille sans doute.
A l'écoute de ses ascendants, Luaine comprit que ses parents étaient l'oncle et la tante de son père.

La gêne de la brune fut encore plus perceptible devant cette jeune femme...si jeune et pourtant si charismatique. Son regard était droit et franc comme une dame plus mûre. Son habillement déplorable ne faisait que rajouter un peu à son malaise.

Que faire? Une courbette, un salut... Luaine opta pour un salut de la tête plus franc et appuyé qu'au départ.

Bonsoir Damoiselle Blanche. Si je puis me permettre de vous appeler ainsi.
Tout d'abord je vous prie de nous excuser d'être venue à une heure un peu cavalière. N'en tenez pas rigueur à Messire Anthoyne, c'est moi même qui ai lourdement insisté pour venir.
voilà...par où commencer!


Je suis de Lyon et ma mère est décédée il y a quelques mois, me laissant en somme comme tout héritage, des lettres. Plus exactement la correspondance entre ma mère et mon père. Je tiens à vous dire qu'avant cela jamais ma mère ne m'avait révélé son identité. Quelques bribes tout à plus. Je suis donc vulgairement ce qu'on appelle "une bastarde".
Mais j'ai donc appris ce jour, le nom de mon père qui n'est autre que.....Messire Balmir de Walsh-Montfort....


Comment continuer après cela. Un ange passa avant que Luaine ne continua le coeur battant.

....Je suis donc partie de Lyon où plus rien ne me retenait pour venir le rencontrer et me présenter à lui. Il ne connait pas ma naissance et je pense qu'il ne sait combien ma mère l'a aimé.
Je voulais me rendre chez lui mais Messire Anthoyne, avec qui j'ai correspondu depuis Lyon, ne connait pas le Domaine. Mais il m'a conduit à vous pour m'y amener. Ne dites rien à Messire Anthoyne pour ne pas vous en avoir parler, je lui avais supplier de ne point le faire si quelques brigands m'avaient laissée sur le carreaux en venant depuis le dauphiné. Cela aurait causé plus de peine encore à ce père que je suis venue retrouver.


Un sourire de complaisance sur le visage de la brune clôtura son discours et elle épia le regard de l'élégante blonde.
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Blanche_
Un voile passa sur les yeux grisés, quand sa parente commença à parler. Figée dans une attitude noble et hautaine, port altier inébranlable, la môme scrutait cette inconnue, incapable de desserrer les lèvres.
Aux premiers mots, le doute était levé : une françoyse. Et les souvenirs, soudains, de cette contrée étrangère visitée plus d'une fois, de cette populace rencontrée lors des voyages, de ce dialecte proche du leur. Une françoyse, une ancienne ennemie, future alliée, voisine aux frontières, mais surtout : une étrangère.
Que diable faisait elle ici ?

Frustrée de ne point avoir été prévenue plus tôt -par celui-là, même, qui lui avait juré une sincérité à toute épreuve-, elle hésite à renvoyer cette impolie arrivante des bas-fonds d'où elle semble venir. On n'a pas idée, de déranger ainsi les honnêtes gens, alors que la nuit tombe !
Puis elle se retourne, face à un immense miroir qui la surplombe. L'on distingue, sur la surface grisée, polie par le temps et les regards, le reflet terni de son buste qui se soulève à intervalles régulières. Et au bout de ses bras pâles, maltraitant la soierie de sa robe, ses doigts outrés enserrent les broderies d'or. Etau des phalanges énervées, qui se calment doucement. Qu'on lui coupe la tête, à cette outrecuidante !
Heum... Ou qu'on la sorte juste. Parce que oui, c'est fatiguant tout ça, hein...

Les mots sont prononcés. Incroyables. Impossibles. Cruels et sombres, mais lumineux et doux. Une parente !
Elle se retourne, droite comme un "i". Et son visage, indifférent, cache avec merveille le sourire qui commence à poindre. De reconnaitre, sur ce visage qui lui fait face, le sourire d'un autre. De son Balou, de son cousin, de son Parrain, de son Garde...
Elle traverse la salle en grandes enjambées, candidement inadéquat vis-à-vis de l'étiquette. Mais les règles, parfois, l'on s'en contrebalance !
Bourrasque blonde, lorsque la môme se retrouve face à Luaine. Et les bras, silencieusement, de s'enrouler autour de leur nouvelle protégée, en écrin bienfaiteur.

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