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[RP] Les fantômes du passé

Luaine
Luaine ne lisaient pas dans les prunelles de la blonde cousine que de la bonté et de la bienveillance. La brune comprenait aisément que l'heure ne fut sans doute pas propice aux entrevues.
Tous les gestes et les mimiques de Blanche dénotaient un caractère bien trempé et assuré. Si jeune et déjà si mature, pensa Luaine.

Vu le personnage en face d'elle, une certaine appréhension s'était emparait de la nouvellement bretonne. L'histoire terminée, elle vit Blanche fondre sur elle comme sur une proie. Corps et regards plantés, Luaine eut instant bref, l'instinct de reculer.
Soudain, elle sentit deux bras l'étreindre. Luaine resta figée. Ce qui venait de se passer ne collait pas au personnage hautain dont elle s'était fait l'idée de prime abord.

Epanouie, Luaine l'était assurément. Comment ne pas l'être. Cette damoiselle aux cheveux d'or, se trouvait être le premier membre de sa famille. Même si cela était indirect, elle partageait une partie de son sang avec cette beauté froide et pourtant soudain, si chaleureuse.
Les bras de la brune enlacèrent sa cousine avec les yeux embués.
Qu'elle sentait bon.
Luaine eut subitement peur de la crotter. La blonde était tellement exquise dans sa tenue avec sa peau diaphane, mais que diable.....C'était les retrouvailles qu'elle avait rêvé depuis des mois sans oser l'espérer.
Sa famille, son sang. Elle continua quelques instants encore avant d'enfin la regarder en face.


Ma cousine!!!!
Vous me faites un tel honneur et une telle joie de m'accueillir comme cela.
Je ne sais comment......comment vous dire à cet instant toute la joie que vous mettez dans mon coeur.
Mille mercis.


A son entrée dans la pièce, Luaine eut envie de lui poser quelques questions sur son père, sur elle aussi. Son âge, son lien de parenté, la famille... Mais pour l'heure, elle ne voulait ne rien gâcher de ce moment riche en émotion.
Vivre seule avec sa mère depuis sa naissance l'avait rendue un peu solitaire, aujourd'hui elle gagnait une cousine, une famille et bientôt un père qu'elle espérait aimant. Enfant, elle s'était inventée une famille imaginaire dans un royaume lointain mais l'onirique avait rejoint la réalité.
Les yeux de Luaine étincellaient de mille feux grâce à cette rencontre.

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Blanche_
C'est à cela qu'on reconnaissait l'Hermine : un paradoxe vivant, animée par les contraires les plus extrêmes. D'une apparence simple et sale, la môme ne faisait désormais plus attention. Obnubilée par la présence d'une parente si proche, elle agrippait contre elle la poitrine de Luaine, enfouissant sa tête dans son cou.
On la disait peu habituée aux contacts physiques, elle s'adonnait ici à confrontation directe des deux peaux ; on la disait égoïste, et sans cœur, elle venait de défier les usages en serrant contre elle une inconnue.
Vaporeuse, et emplie d'un immense bonheur, elle rendit à sa cousine son regard joyeux, agrémentant sa frimousse d'un sourire peu habituel. Puis ses yeux dévièrent, glissèrent de la frêle poitrine jusqu'aux pieds abimés. Recouvrant par un regard aimant et simple une apparence peu glorieuse. Mais le naturel prenait le dessus, comme d'habitude...

Elle ne savait, disait elle, pas comment la remercier.
Et les yeux, à nouveau, se posèrent sur les pièces de tissus abimées par l'usage. Puis valsèrent vers les pupilles cousinales. Revinrent aux tâches. Yeux. Tâches.
Moi, je sais.

Claquement de doigts, l'armée de domestique s'avance. Inutile de réfléchir bien longtemps, voilà la blonde qui mène son monde à la baguette, habituée à se faire obéir au doigt et à l'œil. Et sous son attention bienveillante, les suivantes s'exécutent, dociles soldats en velours.

Hop, hop, hop, préparez un bain pour ma cousine. Préparez une chambre, allumez un feu, cuisinez lui un bon repas.

Ma cousine, lui lança t'elle dans un petit rire, vous êtes ici chez vous.
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dicte "l'Hermine" - Ambassadrice de Bretagne en Bourgogne.
Perle de M, Crème de R, Otage d'A.
Luaine
Regards déjà presque complices et sincèrement affectueux entre les cousines. Elles n'affichaient pas une grande différence d'années.
Le brune devait avoir une petite poignée de plus que la blonde.
Aucun mot, ni oeillade déplacés de la damoiselle ne firent ressentir à Luaine son triste état. C'est avec tact et un grand sens de la politesse, que Blanche remarqua la tenue de Luaine et soudain, l'angélique blonde se mua en petit capitaine d'infanterie faisant marcher son petit monde à la baguette.

En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, une batterie de domestiques se hâta.


Mais....chère cousine, c'est vraiment trop d'attentions. Je viens d'abord à une heure fort inconvenante et vous m'accueillez si bien. Je suis fort aise de vous rencontrer et de vous savoir ma cousine et voilà qu'à peine nos retrouvailles entamées, vous m'offrez hospitalité, gîte et couvert. je ne comptais pas reste, j'ai une...impolitesse que Blanche pourrait mal prendre en lui disant qu'elle a une chambre à l'auberge. Celle_ci pourrait en prendre ombrage et Luaine se tu.....Mais vous êtes trop bonne. Merci c'est avec bonheur que je passerais la nuit ici.

Luaine se sentit un peu gênée de déranger sa cousine et surtout de voir s'affairer une bande de petits soldats en tablier immaculé, pour sa petite personne.
Elle n'avait pas l'habitude de cela. Son éducation lui avait de donné de bonne base. Sa mère lui avait appris quelques us et coutumes des "grands", elle savait monter à cheval, savait la fauconnerie, savait lire et chanter, jouer de la viole....mais il restait tant à apprendre encore pour parfaire son éducation. L'éducation de la damoiselle Blanche était quand à elle surement parachevé.


Un bain de surcroit...

Elle savait qu'il était bien utile ce bain si elle voulait dormir dans le petit lit propret du château de Rohan sans altérer la blancheur des draps. Même un aveugle aurait pu voir.
Le temps des quelques politesses et le bataillon de domestiques revint dire à Blanche que tout était prêt.


....Merci vraiment. Je vais étrenner une nuit dans un château grâce à vous. Si mon père se montre aussi chaleureux que vous, je sais que je suis dans un merveilleuse famille.
J'ai tant de questions à vous poser mais je suppose que l'heure et la fatigue de nos retrouvailles nous aurons épuisées et nous aurons bien d'autres occasions.


Un regard doux dans les émeraudes de la brune envers celle qui venait de lui ouvrir sa demeure mais aussi son coeur.
Une chambre se trouvait surement à disposition pour elle, elle en était un peu excitée. Soudain elle pensa enfin à Messire Anthoyne et regarda autour d'elles.

Je crois que Messire Anthoyne s'est éclipsé pour nous laisser ce doux moment pour nous. Pensez vous qu'il est parti?

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Luaine
[Château de Rohan en début de nuit]

Les heures passèrent assez rapidement et bientôt il fût l'heure de se séparer.
La blonde donna l'ordre qu'on amène Luaine à ses appartements pour la nuit.
La brune salua sa fraîchement cousine en déposant un baiser sur sa joue et remercia Messire Anthoyne.

Merci pour tout Messire Anthoyne et vous aussi chère cousine. Que la nuit vous soit douce. A demain.

Luaine suivit la camériste dans les dédales du château. Elle portait un chandelier à 5 branches qui devait lui peser sur le bras. Le halo de la lueur des chandelles, donnait au corridor un air austère et inquiétant. C'était la première fois que Luaine dormait dans un château.
La camériste s'arrêta devant une porte et l'ouvrit. La pièce était déjà allumée. Un immense feu dans l'âtre crépitait chaleureusement et un baquet d'eau chaude était posé devant le foyer.

La camériste entra avec Luaine qui était fort peu accoutumée aux rites d'un bain chez les nantis.
Plutôt gênée qu'une demoiselle l'assiste pour son bain.

Vous pouvez prendre congés.

Non, damoiselle. Je suis là pour faire mon métier. Ne soyez pas gênée.

Luaine ôta ses bottes un peu crottées et enleva ses bas de laine puis délaça ses braies qu'elle fit glisse le long de ses jambes. Sa chemise lui descendit à mi cuisse.
L'affaire se corsait maintenant.
Personne ne l'avait vu nue depuis...Depuis elle ne s'en souvint plus. Même si c'était son métier et qu'elle était du même sexe, la jeune femme était visiblement gênée. La camériste sourit et comprit son malaise. Pour la rassurer, elle lui tourna le dos.


Merci.

La brune dénoua sa chemise et l'attrapa de chaque côté pour l'enlever par la tête. Ses longs cheveux noires retombèrent en cascade sur son dos. Dans son plus simple appareil, Luaine plongea une jambe dans l'eau divinement chaude puis l'autre, puis elle s'immergea complètement.
La camériste se retourna alors et s'approcha du baquet avec une tige en bois.
Elle entortilla ses cheveux noirs et lui accrocha au dessus de la tête.


Il est bien trop tard pour laver vos cheveux, Damoiselle. Vous risquez de prendre froid. Tenez!

Elle lui tendit un savon.
Luaine s'en saisit et commença à frotter sa peau et à le faire tournicoter dans ses mains pour le faire mousser. L'odeur qui s'en échappa était agréable, un brin d'huile et de laurier.
Le portant à son nez, Luaine sourit. C'était la première fois qu'elle voyait un savon aussi parfumé. Elle allait avec sa mère aux étuves de temps à autre mais la dernière fois qu'elle avait pris un bain digne de ce nom remontait à quelques semaines.

Savonnée, la camériste prit un grand pichet d'eau qu'elle remplit de la petite marmite qui pendant dans l'âtre accrochée à la crémaillère. Elle renversa l'eau sur le dos et les épaules de Luaine qui se frotta pour ôter toutes traces de savon.
La camériste amena un grand linge propre devant le baquet.


Vous pouvez sortir je ne regarde pas.

La pudeur de Luaine fit sourire la jeune fille.

Luaine sortit et s'enroula dans le linge tendu. Elle se frictionna la peau pour enlever les perles d'eau accrochées.

Venez près du feu. Asseyez-vous sur la chaise.

Luaine s'exécuta, entortillée dans son linge comme dans une toge romaine. Assise devant le feu, elle était délicieusement bien. La camériste frictionna son dos et lui porta une chemise pour la nuit.

Tenez damoiselle.

Elle ramassa alors le linge sale de Luaine.

Non non laissez mes habits.

Ne soyez pas inquiète. Je vous ramenais votre linge une fois lavés et séchés.
Je vous souhaite une bonne nuit.


Merci beaucoup. je vous souhaite une bonne nuit.

La camériste lui fit une petite courbette et s'en alla avec un ballot de linge sale sous le bras et le chandelier dans l'autre.

Luaine lui sourit puis se tourna devant le feu. Elle avança ses mains devant ces flammes revigorantes.
Demain le soleil se lèverait sur un nouveau jour qui l'amènerait vers son père. Elle avait du mal à l'imaginer encore, après toutes ces péripéties.
Il fallait qu'elle dorme.
Elle fit glisser le linge et le plia sur la chaise devant l'âtre puis enfila la jolie et douce chemise et souffla sur toutes les chandelles de la chambre. Elle enleva la tige de bois qui tenait ses longs cheveux prisonnier.
Le lit était déjà ouvert et Luaine rentra dans les draps soyeux. La couche était divinement moelleuse comme jamais elle n'avait connu cela.
La douce clarté de la cheminée baignait la chambre dans une lumière orangée.
Les couvertures haussées jusqu'à son menton, Luaine regardait encore le décor de la chambre, la cheminée et elle sourit. Elle tourna deux coups, peut être trois puis s'endormit, en rêvant au lendemain.

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Blanche_
L'hermine ne dormait pas. Agenouillée sur le sol de sa chambre, les genoux recroquevillés sur un parterre glacé, elle pressait entre ses doigts les touffes de paille qu'on avait déposé là. Malléables, elle s'en amusait un peu, à défaut de pouvoir penser à autre chose.
Comme une complainte éternelle, revint à son esprit une psalmodie douce. François, françois, françois. Deux syllabes, un prénom adorable et enfantin, pour le plus adorable des anges.
Elle soupire doucement, se relevant pour se glisser dans son lit. Et lorsqu'une larme vint à se fondre sur la joue douce, humectant le duvet pâle, le prénom revint à ses oreilles. François, François, François.
Non, le temps n'est pas au sommeil. Elle se languit de tout, spécialement de lui. Et puisque Morphée ne la berce pas, elle refuse qu'il octroie ses faveurs à autre qu'elle.


Toc !
Luaine, dormez vous ? demande la môme, une oreille collée contre la porte de sa cousine. Elle a pu, en quelques minutes, rejoindre le couloir, et le parcourir jusqu'aux appartements des invités. Espérant que sa parente lui réponde, l'invite à l'intérieur. Car elle a besoin, ce soir, d'une présence réconfortante.
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dicte "l'Hermine" - Ambassadrice de Bretagne en Bourgogne.
Perle de M, Crème de R, Otage d'A.
Luaine
Douces sensations dans tout son corps détendu comme jamais, Luaine rêvait. Son visage était lisse et détendu, elle naviguait dans les limbes du pays des songes avec délectation.
L'énorme bûche dans l'âtre répandait sa chaleur dans toute la chambre. Enfouie sous les couvertures, sa tête posée sur l'oreiller duveteux, Luaine était aux anges.

TOC

Luaine ouvrit les yeux. N'étant pas habituée aux bruits du château, ce léger bruit lui vint aux oreilles déchirant le silence de la nuit. La brune pensait qu'elle avait rêvé ce bruit puis elle entendit un chuchotement derrière la porte.

Luaine, dormez vous ?

C'était la voix de sa cousine. Luaine ouvrit complètement les yeux, réveillée sur l'instant. Et si blanche était malade?
Elle sauta du lit dans sa longue chemise qu'elle arrangea au niveau des pieds pour ne pas s'emberlificoter dedans.

Luaine s'approcha de la porte et l'ouvrit.


Non Blanche, je ne dormais pas, mais entrez je vous prie...

Elle ne voulait pas que Blanche se confonde en excuse de l'avoir réveillée et ouvrit grand la porte. la fraîcheur du corridor se fit ressentir et la brune frissonna.

....Vous n'êtes pas souffrante ?
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Blanche_
La souffrance ? Elle connaissait. Plus, maintenant, que le vide était de plus en plus présent. Mais l'attention était charmante, tout autant que son adorable cousine, qui montrait sans l'avoir vraiment eue, une éducation poussée. Charme de la filiation, ou comment un caractère et des manières douces se transmettent par le sang.

N'ayez crainte, ma cousine. Je...
Elle allait continuer par des banalités sans intérêt. Je vais bien, oui, évidemment. Quand pourtant, tout sombre. Comment lui dire ?

En vérité, je ne trouve pas le sommeil. Nombre de problèmes s'imposent à mon esprit, je ne puis plus y faire face seule. Je cherchais une personne à qui me confier.
Pardonnez moi de vous avoir déranger, je ne le ferai plus.

Elle allait partir, quand un détail arrêta son élan. Fichtre, elle aurait pour un peu oublié !

Tenez, j'ai ceci pour vous. Il ne faudrait pas que vous faillissiez à votre rang, ma cousine. Car désormais, vous êtes fille de noble.


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Luaine
Balbutiements de sa cousine qui semblait gênée de l'avoir déranger. Un poids sur son coeur devait la retenir prisonnière de l'éveil.

Chère cousine, nous ne serons plus seules désormais . Je veux espérer pouvoir compter sur vous, mais ce soir vous me l'avez déjà prouver en ouvrant vos portes et votre coeur. Vous pourrez compter aussi sur moi d'une manière indéfectible.
Nous partageons notre sang et notre âge n'est pas si éloigné. Nous pouvons devenir de très bonnes amies. Je n'en doute pas.
Vous ne me dérangerez jamais, tenez le pour acquit.
Je serais l'oreille compatissante à vos soucis et l'épaule pour porter vos angoisses.


Luaine prit les mains de sa cousine dans les siennes, la regardant avec affection.

Blanche avait oublié....quoi donc?
La brune lâcha les mains de sa blonde cousine.

OOOOOOH!!!

Luaine n'en crut pas ses yeux. Blanche sortit une robe rouge en cadeau pour elle.
Sans pouvoir y faire grand chose, les yeux de Luaine s'embuèrent.
Elle effleura le tissu du bout des doigts. Il était soyeux et brillant, d'une bonne facture assurément. Merveille des merveilles, la brune n'avait jamais vu si belle robe sauf sur sa cousine et quelques dames nobles qu'elle avait déjà croisé.
Son regard se planta dans celui de sa cousine et elle la serra dans ses bras.


Merci, merci. Comment puis-je un jour vous remercier de tant d'attentions.
Ma chère cousine....merci.


Le sourire de Luaine était radieux.
Elle s'écarta de sa cousine, prit la robe couleur sang, et se la posa sur elle. Elle tint la robe debout cachant sa longue chemise, une main sur le haut de la robe et l'autre tenant sa taille puis se mit à virevolter dans la chambre en riant. Quelques pas de danse improvisés à une heure tardive de la nuit mais qu'importait. Luaine était heureuse et ne l'avait pas été autant depuis bien des mois, voir des années.

Comment suis-je chère cousine?

La robe flottait dans l'air et le tissu soyeux suivait ses pas.

Elle se mit à rire plus fort et posa sa robe sur le lit. Elle prit les mains de sa cousine dans les siennes et la fit danser devant l'âtre de la cheminée.

Profitons de l'intimité des lieux pour danser comme nous le voulons. Il n'y a plus de noble et d'étiquette, plus d'us, personne d'autres que nous deux. Chassez vos idées noires et laissez vous entrainer
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Blanche_
Elle aurait voulu, rien qu'un instant, se laisser entraîner par la frénétique farandole de sa cousine. Savourer, avec elle, les délices de ces instants sereins, leur nonchalance et leur liberté.
Mais qu'aurait elle pu faire, à ce moment ? Nul doute qu'un valet, en entrant dans la pièce, aurait été fort étonné de voir sa maîtresse danser avec une parente, en tenue si légère. On aurait vite fait, même, de rapprocher ces pas graciles d'une sordide danse maligne.


Eh bien, vous êtes... Belle, grande, élégante ? Nombre d'adjectifs se pressaient à l'esprit de la blonde, mais aucun n'obtenait sa préférence.
...Rouge.

Elle rit un peu, consciente de l'absurdité de sa réponse. Mais elle était comme ça, blonde à petite cervelle... Et ça ne changerait pas.
Soyez remerciée, ma cousine, pour la gentillesse dont vous me faites part. Rappelez vous, que vous pouvez avoir en moi toute la confiance que vous voudrez. Je ne suis pas de ceux qui trompent leur monde, et je place en ma sincérité une fierté toute particulière.

Il me faudra, peut être, vous apprendre quelques bases protocolaires. Pourquoi ne pas profiter des quelques instants qu'il nous reste pour une révision accélérée de l'étiquette ?

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Perle de M, Crème de R, Otage d'A.
Luaine
Sage Blanche, trop sage Blanche. Elle était noble et ce, depuis sa naissance. Des règles, des lois, tout un code étaient établis pour ces gens. Luaine la roturière avait grandi en liberté. La première fois que la brune vit sa cousine, elle lui sembla si mature. Luaine devait avoir 3 ou 4 ans de plus et paraissait plus légère et puis immature. Elle n'avait jamais vécu avec la pression d'être et de paraitre, contrairement à sa cousine. Cela devait être maintenant comme une seconde nature.
Luaine comprenait que Blanche ne put s'amuser à être déraisonnable et danser au milieu de la nuit. cela n'était pas dans les coutumes protocolaires. Luaine sourit un peu en rougissant de s'être laissée emporter par une vague d'insouciante tant le bonheur était dans son coeur.
Maintenant elle était une Walsh et espérait ne pas faire honte à sa nouvelle famille. Elle apprendrait. Il n'était nullement question de donner matière à railleries sur sa façon de faire. Des regards moqueurs, elle ne voulait pas. Luaine était une Walsh et se comporterait donc comme telle, adoptant les manières dues à son rang. Elle calquerait Blanche. Elle se ferait petite. Elle étudierait.

Se sentant bien nigaude de cet élan de joie, elle écouta la blonde.


Excusez moi pour mon emportement. Jje ne voulait pas vous mettre dans l'embarras.
J'ai en vous confiance cousine. La sincérité doit être un trait de caractère que nous avons en commun. Je préfère n'avoir que des détracteurs que renier mes convictions et mes promesses.

L'angélique cousine se proposa d'être son précepteur du savoir vivre chez les nobles.

Apprendre...Oui Blanche. Je sais que mon éducation a surement de grandes lacunes dans bien des domaines. Le père de ma mère était maistre d'armes. Elle avait du voir et entendre quelques codes usés par la noblesse, qu'elle m'a transmis. Ce n'était sans doute pas grand chose mais je sais lire, je sais monter à cheval. J'ai dans le sang le maniement des armes, héritage de mon grand père maternel sans doute. Nous avions chez nous, des ouvrages sur la fauconnerie entre autres choses, qui m'ont permis d'affaiter Lux, un épervier.
Le maintien et la politesse faisaient parti des priorité de mon défunte mère. Avoir la foi, même si nous n'allions pas à l'église. Comme vous pouvez l'imaginer, une femme et sa fille bâtarde n'étaient pas les bienvenue dans un lieu de culte. Nous ne sommes pas tombées dans le paganisme car ma mère était pieuse malgré son pêché de chair qu'elle tenta d'expier toute sa vie.


La solitude ne m'effraie pas même si elle est peu être pesante. Mais il y avait des jours où j'avais très envie de me mêler aux enfants du village mais ils n'étaient pas très gentils envers moi et me traitaient de bâtarde, de fille de rien...
Aujourd'hui j'ai un nom et je le porte avec fierté. Je veux que mon père soit fier de moi et de ce que j'accomplirais.


Le visage de Luaine devint sérieux et elle scruta les flammes vacillantes de l'âtre comme ci elle y voyait des images de son enfance et le manque d'une figure paternelle. La jeune femme sortit de sa rêverie et réfléchit à ce qu'elle savait et à l'énorme partit submergé de l'iceberg qu'elle ne connaissait pas puis elle sourit à Blanche, comme chassant un nuage noir au dessus de sa tête.

Le travail ne doit pas vous faire peur pour me proposer une telle chose cousine. Vous avez du constater mon manquement à l'étiquette.

Elle la regarda amusée, gardant pour elle ses blessures les plus profondes.

Révision dites vous ?
Je crains qu'il ne faille plus qu'une simple révision pour moi. Mais si vous prenez la peine d'être mon professeur, je vous promets d'être une élève appliquée.
J'irais puiser à votre source du savoir chère cousine.
Guidez-moi.


La dernière phrase était presque une supplication. Luaine savait qu'elle ne savait rien. Elle maitrisait quelques sujets mais voulait rattraper ce retard qui l'avait éloigné de sa famille, faire honneur à son père et à son nom. Elle devait donner l'image de la fille d'un seigneur et non d'un bourgeois.
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Blanche_
Guider ? Meeeeerde ! Ça, ça va po être simple. Cro cro dur, même. Enfin, inutile de retomber dans un excès débile, faut pas pousser. Reprenons.
Être guide, c'est tout un art. Résidant, principalement, dans de l'o-ri-en-ta-tion. Or se retrouver dans la forêt,ne pas se perdre tout court, etc etc... La môme, elle, elle y connaissait rien. On lui donne une carte, elle la lit à l'envers. A trois ans, elle s'était perdue dans le château. A dix, elle confondait encore les chemins pour aller au village, et celui pour aller à l'église. Quoi que peut être, sa piété légendaire y fut pour quelque chose.... Bref.


Pour cela, le mieux c'est que je recommence dès le début. Reposer les bases, voyez vous. Nous sommes, vous et moi... Des humains. Oui, c'est le touuuut début que je reprends. Mais c'est important, z'allez voir.
Donc, nous sommes humains, créées par la nature. Mais la nature n'est pas bien faite, c'est même un travail de sagouin.
Vous voulez un exemple ? Chantier po terminé du tout. Travail de sagouin, manque d'équipement flagrant.

Prenons un exemple concret. La pluie. Petite gouttelettes d'eau qui retombent délicatement sur nous. Ou pisse de vache, mais là encore ça dépend du langage de celui qui décrit.
Donc, la pluie.
Un individu lambda, paysan inculte, court partout, râle, peste, et finit trempé sous un porche.
Vous, en tant que fille de noble, vous vous devez simplement, en regardant le ciel d'un air fort intéressé, prédire l'arrivée des gouttes, et glisser un regard entendu à vos domestiques. On viendra vous protéger, et nulle eau n'atteindra votre mise en pli.

Autre problème majeur : nous n'avons, nous les humains, aucune poche prédisposée sur notre délicieux corps. Sisi, c'est un problème.
Vous vous devez de porter constamment un missel, des gants, de la poudre, voire une fiole de prune. Nécessaire de survie féminin, en définitive.
Oui, du coup c'est lourd. Affreusement, même. Il vous faut pourtant porter votre sac à bout de doigts, comme s'il était léger. Je vous conseille defait de changer régulièrement de porteur, ça aidera.

Bon, sinon : vous allez être conviée à plusieurs fêtes. Souvent s'éternisant un peu. Quelques conseils donc pour faire bonne figure.
Une noble n'est jamais fatiguée. Elle n'a pas dormi ? Tant pis. Au pire, vous vous assoupissez pendant la messe.
Portez un voile pendant vos prières. Ça évite quelques ennuis, croyez moi.
Et la poudre. beauuuucouuuup de poudre. Autour des yeux, sur le nez, le cou. On recouvre les lèvres d'un voile carmin, on auréole les paupières d'un liseré noir. C'est beau, c'est chic, c'est discret. Et on a l'air beaucoup moins endormie.

Il nous faut aussi aborder un point important. Pour certaines choses, la nature est.... Trop bien faite.
Les hommes et les femmes, voyez vous... S'emboitent bien. Ne rougissez pas, ma cousine. C'est un fait. Prouvé par des heures de travail.
De plus, les hommes ont une anguille qui se complait à visiter parfois la grotte d'une femme.
Vous, en tant que noble, vous devez défendre votre grotte. N'hésitez à rien : mordez, criez, tuez même s'il le faut. Croyez en mon expérience : les hommes sont prêts à tout pour une visite gratuite de votre grotte.
Il faut, je me répète, il faut qu'elle reste vierge d'anguille. Ne croyez pas en leurs bonnes paroles, et trouvez vous chaperon. Il sera bien assez temps d'y penser... une fois mariée.

Mais votre boulot, c'est aussi de montrer que vous être détentrice d'une grotte charmante. Soyez belle, élégante, raffinée, courtoise et intelligente. Mais gardez vous de parler trop : bavarde, ça ne plait pas.
C'est là le point le plus compliqué : réussir le dur pari de resplendir et de plaire. Car votre but, ma cousine, c'est aussi de faire un bon mariage. Pour pouvoir, ensuite, vous épanouir et exprimer à votre guise.

Des questions ?


Petit sourire, elle rirait bien. De ces quelques mots échangés, elle s'est bien amusée. espère, même, que l'occasion se représentera. Car cette parent, mine de rien... Elle l'aime bien.

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dicte "l'Hermine" - Ambassadrice de Bretagne en Bourgogne.
Perle de M, Crème de R, Otage d'A.
Luaine
Tirant sa cousine par les mains, Luaine l'attira vers le lit et s'assit, lui laissant de la place pour cette discussion purement féminine au sommet.
Bien installée sur le confortable matelas, la brune buvait les paroles de sa cousine qui voulait lui transmettre une partie de son patrimoine durement gagné au fil des années.

Préceptrice en bonnes manières ou comment se comporter en société, Blanche était plus qu'indiquée pour lui léguer tout son savoir.
Malgré l'heure plus que tardive, la brunette ne sentait plus la fatigue.
Le feu chatoyant de l'âtre illuminait les prunelles émeraudes de Luaine fixant sa blonde et donnant encore plus d'intimité aux deux demoiselles.

Luaine secouait sa tête en ne perdant pas une miette.
Quand Blanche lui parla de valet, porteur et autres, Luaine se mit du côté des domestiques. Elle ne faisait pas à l'idée qu'elle était noble maintenant de par son sang, même si elle l'espérait l'être par ses actes dans l'avenir.
Des réflexions lui traversèrent l'esprit en même temps que le récit de Blanche.
"pauvre domestique....sous la pluie...ah ben non je suis noble maintenant..."

Il fallait qu'elle perde ses habitudes de roturière. Bien qu'elle aurait de la compassion pour les gens de maison et les vilains car elle était des leurs.


Oui...prévoir, anticiper...C'est faisable!!!

Elle fronçait les sourcils absorbée par les conseils.

Porteur...

Tout cela était intéressant. Elle n'avait jamais pensé à ce genre de soucis. Quand il pleuvait, elle courait dans les flaques en riant, se laissant tremper par les gouttes d'eau salutaires qui dégringolaient depuis les cieux. Mais une jeune femme de bonne famille ne fait pas cela.
Luaine comprenant pourquoi sa cousine paraissait si mature. Elle était la plus âgée des deux et pourtant la plus enfantine.
Même si elle aimait les armes et les maniait avec dextérité, elle aimait aussi l'insouciance, cadeau de la jeunesse.


Etre pimpante. User d'artifices au besoin....hummm

Elle fit une légère moue qui tordit ses lèvres.
Luaine la sauvageonne qui gambadait les pieds nus dans les pâturages et les vergers. Elle qui sautait sur le dos de son frison à cru par bonheur de galoper dans le soleil couchant, sentant l'air lui fouetter le visage avec douceur. Elle qui roulait dans les tapis de fleur des champs en dévalant les pentes par une belle journée de printemps, s'enivrant des parfums de la nature.
La brune comprit qu'être noble n'était pas une sinécure mais que les devoirs attenants pouvaient être pesant. Bien sûr, fort heureusement il y avait aussi de bons aspects, comme loger dans un château ou avoir de belles toilettes et tout ce qui va avec. La possibilité de parfaire ses connaissances et d'approcher des érudits.

Quand Blanche commença ses explications vaseuses d'anguilles et de grottes, Luaine sentit ses joues s'enflammer. Elle avait très bien saisit la nuance car elle était d'un âge où l'intelligence prend le pas sur l'imaginaire et on sait très bien que les bébés ne naissent pas dans les choux ou les roses.
Luaine était encore pure mais pas naive. Son instinct presque animal, la poussait à se méfier des beaux parleurs qui voulaient "sa grotte", à se méfier des hommes en règle générale.

Mordre....j'ai ma dague. Elle a déjà servi à un faquin qui voulait abuser de moi. Il a eu la main transpercer.

Luaine était fière d'elle, même si la peur lui avait rongé les viscères sur le moment.

Elégante, belle, peu bavarde....

Peu bavarde, ça il fallait qu'elle se l'ancre dans le bulbe car quand sa langue de déliait elle se muait en moulin à paroles.

Des questions ?....

Elle en avait quelques milliers qu'elle ne pouvait pas lancer comme ça à la va vite.
Etre méthodique et demander celle qui lui brûlait la langue.


....Comment fait on un bon mariage ?
Doit on privilégier le coeur ou la notoriété ?
Comment choisir un bon époux ?
J'avoue plus m'y connaitre en destrier ou rapace à dompter qu'en homme.


Luaine sourit timidement à sa cousine un brin moins timorée sur le sujet.
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Blanche_
Ces questions trouveront réponse plus tard. Qui sait, vous les aurez peut être même par vous seule !

En attendant, il se fait tard. Nous devrions nous préparer, le chemin est long jusqu'aux terres de votre père. Et croyez moi, vous aurez besoin de préparation pour ne pas que l'émotion vous transporte.


Elle se leva, gagna la porte et héla quelques domestiques. Il était temps pour elles de se préparer. La nuit avait été courte, inexistante même pour la gamine inquiète, mais le temps était venu. Pour Blanche, d'annoncer une nouvelle à son parrain. Pour Luaine, de retrouver son père.

Hâtez vous, Luaine. je vais faire quérir une suivante pour vous aider à vous habiller. Car de ces pans de robes, on ne sait seule s'en sortir...
Il serait peut être bon que je mette à votre service certaines de mes domestiques. Vous choisirez parmi elles celles avec lesquelles vous vous entendez le mieux. Faites attention ! Il en est qui par perfidie, vous piquent la peau de leurs aiguilles !


Et partant dans un grand rire, la blonde neveziad s'engouffra dans un couloir, sa voix douce se répercutant de murs en murs.
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dicte "l'Hermine" - Ambassadrice de Bretagne en Bourgogne.
Perle de M, Crème de R, Otage d'A.
Luaine
Toutes sortes d'idées se heurtaient dans la petite tête brune. D'abord les futurs retrouvailles avec son père. Si on pouvait appeler cela des retrouvailles, vu qu'ils se s'étaient jamais vus, ensuite elle pensait aussi au mariage. A vrai dire, les années passaient à une allure folle et ses 19 printemps la faisaient passer presque pour une vieille fille. Toutes ces années d'insouciance à Lyon avait filé mais au final, elle se voyait bien rester célibataire. Devant une âtre de cheminée, les cheveux argentés, caressant un chat sur ses genoux dans un fauteuil à bascule.

Qu'était la vie de femme mariée ?
Attendre le retour de son noble de mari parti guerroyer et lui faisant le don d'un ventre rebondi à chaque arrivée. Courir après les domestiques pour qu'il fasse leur labeur et faire de la tapisserie en invitant des dames de bonne famille pour passer le temps...Le temps long et monotone.
Non ce n'était pour elle. Elle voulait sa liberté.

Les paroles de sa cousine, la fit sortir de ses songes. Ses yeux vinrent se fixer sur le doux visage de Blanche.

Se hâter. C'était déjà l'heure après une nuit bien trop courte à palabrer sur toutes sortes de chose. Luaine se leva du lit. Elle attendrait une servante désigner par la blonde pour l'aider à se changer. Il fallait qu'elle se fasse coiffer et qu'on l'aide à enfiler la lourde robe de brocart rouge pour qu'elle ressemble enfin à une demoiselle digne de ce nom pour sa rencontre au sommet.

Les premières lueurs de l'aube éclaircissaient le ciel. Le bleu nuit faisait place au bleu plus pâle, dégradant la voûte en camaïeu azur au fur et à mesure des minutes.


Une domestique à mon service ?

Luaine trouvait l'idée surprenante. Donner un domestique comme on donne un bien matériel. Elle avait beaucoup de chose à apprendre dans le domaine des us des nobles.

Si vous le dites cousine. Nous verrons cela plus tard.

Blanche sortit pour cheminer jusqu'à ses appartements dans un rire sonore.
Seule dans l'immense chambre, Luaine regarda la porte s'ouvrit après un bref heurt de la porte. Une servante, la même que celle que la veille, pénétra dans la chambre. Une légère courbette puis elle s'avança jusqu'à la jeune femme les bras chargés de jupons, d'une cape et d'un corset. Luaine, circonspecte, regardait cette armada.


Bonjour damoiselle Luaine. J'espère que la nuit fut douce.

Oui je vous remercie. C'est quoi tout ceci ?

Ne vous inquiétez pas. Je vais vous aider.

La servante agrippa un pan de la chemise et l'aida à lui passer par la tête. Nue, Luaine ne se sentait pas très à l'aise mais la servante ne fit même pas attention.
Elle lui commença à lui poser quelques rangs de jupons qui la faisaient ressembler à une grosse boule de neige puis posa le corset sur sa poitrine.


Tenez vous au baldaquin damoiselle.

Luaine s'exécuta, se demandant quelle torture allait lui être infligée. Elle était en deçà de la vérité.

La servante se mit à serrer très fort la myriade de lacets. Elle posa même son genou sur le bas du dos de Luaine pour fermer ce carcan.
Le souffle court, Luaine se demandait comment respirer là dedans. Elle avait presque sentit ses globes oculaires sortir de leur orbite.

OUUUFFFffffffff.... C'est normal.... d'avoir du..... mal à respirer ?

Vous vous y ferez vite. Vous verrez. C'est l'histoire de quelques heures.

Quelques heures!!! Je peux mourir en quelques minutes sans respirer.

La servante se mit à rire d'un rire léger comme une petite clochette.

Non ne soyez pas inquiète.

La servante finit le laçage du corset et rajouta un jupon rigide avant de lui passer la robe rouge-lie de vin. Elle arrangea le bas de la robe.

Luaine marcha jusqu'au psyché de la chambre et se mira dans un sourire non dissimulé. Le proverbe "il faut souffrir pour être belle" prenait tout son sens. La jeune femme mit ses mains sur sa taille si menue et bougea puis tourna en souriant plus fort encore. Elle constata que sa poitrine déjà pas si petite avait prit des allures de boulets de canons dans son décolleté. Elle ressemblait à une princesse. Une princesse asthmatique mais une princesse tout de même.


Elle vous va à ravir damoiselle.
Assoyez vous à la coiffeuse que je vous peigne.


Luaine s'assit sagement et docilement.
La servante commença à brosser ses longs cheveux ébènes qui descendaient en bas de son dos puis commença à lui remonter en chignon faisant tomber quelques mèches. Le reflet qu'elle vit dans le miroir lui plu.
La sauvageonne ressemblait à une dame.


Ma cousine m'a parlé de fard à appliquer sur le visage. Vous pouvez le faire ?

Oui bien sûr.

La servante lui appliqua une poudre blanche sur le visage puis pinça les deux pommettes fortement.

Mais aieuuuuuuuuuu!!!

Excusez moi mais il faut avoir quelques couleurs au niveau des pommettes. Il faut le faire de temps à autre pour donner bonne mine.

C'est vraiment très dur d'être une dame. Entre le corsage et le pinçage. Je ne pense pas faire cela tous les jours.

La servante lui appliqua un trait de khôl autour des yeux, faisant ressortir le vert émeraude de ses prunelles. Luaine cru un instant qu'elle allait lui crever les deux yeux. La servante, ensuite, posa son doigt sur une poudre rouge qu'elle passa sur ses lèvres.

Luaine s'approcha du miroir en se dévisageant. Cela lui allait plutôt bien mais elle ne se trouvait pas à son goût, surement une question d'habitude.
Farder de la sorte, elle ne se reconnaissait plus.

Il faut ce qu'il faut pour que mon père soit fier.
Merci encore, vous pouvez dire à ma chère cousine que je suis prête. je l'attendrais dans le vestibule.


Il était hors de question qu'elle monte un cheval à cru dans un pareil accoutrement. Elle enfila des chausses en tissus assortis à la robe et marchait comme sur des oeufs. Aucun danger ne devait se profiler car elle serait bien incapable de courir.

Pouvez vous me mettre mes anciens vêtements dans ma besace et me donner cela avant que je parte ?

Luaine tendit son sac à la servante.

Oui bien sûr.

Elle lui fit une petite courbette et s'en alla. Un petit rire nerveux s'empara de la brune quand elle pensa à la tête de ses compagnons de route si ils la voyaient accoutrée ainsi.
Luaine souleva la robe pour regarder ses pieds. Tout son corps était engoncé. Des dizaines de petits étaux parsemaient son corps du buste aux pieds.
La jeune femme sortit de la chambre et attendit sa cousine dans le hall d'entrée, en ayant pris soin de prendre une cape laissée à son attention. L'heure du départ arriva. Enfin la fille allait connaitre son père si ardemment imaginé.

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Blanche_
[C'est le jour...!]

La bourrasque blonde s'engouffra dans ses appartements, faisant s'envoler les papiers qui gisaient sur son pupitre, et virevolter en tous sens le rideau de velours qui en marquait l'entrée. Elle était énervée, excitée, prête à tout et surtout à vivre un moment important dans sa famille : celui de la reconnaissance, légitime et méritée, d'une Walsh par ses paires. Celle d'un renouveau parmi les Montfort, d'une particule de plus en gravitation dans la miroitante sphère de la fratrie de Zézette.
Mains sur les hanches, elle héla l'un de ses domestiques, lui indiquant par un froissement de nez frustré ce qu'elle désirait. Coiffe moi. Lave moi. Habille moi. Voila ce que les pupilles demandaient, pétillantes de surprise et d'attente.
Qu'attends tu ? Tu ne vois pas l'heure ?


Aller, hop hop hop ! Plus viiiite !

Elle se positionna devant son lit, bras en l'air. Chemise reposant avec pâleur sur ses épaules nues, le ruban courait en sillonant dans son dos, réunissant la douce courbure de sa nuque et la vallée florissante à la naissance de ses rein. Et le peignoire tomba à terre, dévoilant les jambes nues et fragile, les bas de soie pure et intact, qui ornaient ses chevilles d'une protection noble.
Alleeeeer ! Mais qu'est ce que tu regardes, bon sang ?

Elle se retourne, excédée. Et fixe l'uluberlu apeuré, qui ne sait s'il dévore d'admiration ou d'envie la môme en fleur. Poupée de soie aux tâches de son, qui se prend à rire aussi vite que la colère lui fait monter le rouge aux joues. Changeante, à jamais incertaine, tandis que le son cristallin emplit les pièce froide.

Alleeeeer !
Bras en l'air, elle reprend sa position. Tandis que l'homme, valet de son état, se retourne et cache à ses yeux désireux le plaisir d'une vision interdite... L'Hermine Walsh, la plus pure des Walkyrie, interdite à ceux qui n'en ont pas l'étoffe. A tous, en vérité, puisqu'il n'est aucun qu'elle juge méritant au point de lui octroyer l'once d'une attention.
La suivante vint à elle, glissa ses mains froides le long du corps tiède, y ôta la pièce de tissu. La parure retomba en parachute bouffant près d'elles deux, l'une grelottant sous l'air ambiant, l'autre enfilant les premières étoffes.
Chemise de jour, aux contours fins et brodés. De ses doigts sinueux par les temps, elle noue le lacet, reliant les collines nourrissantes au confin d'une vallée creuse. La jeune fille se laisse faire, frémit sous les impulsions dactiles de son ancienne nourrice, qui noue le corset autour d'elle. Quand la prison dorée se referme sur le corps de la rosière, et que les formes sont camouflées par une apparente facade plate. Le coeur palpite, se rebiffe et refuse l'étau qui l'oprime. Mais les baleines ne cèdent pas, et la domestique enserre plus, toujours, rendant l'apparente finesse à la taille de l'Hermine.
Puis la robe, celle d'Aliéniore, offerte pour son dernier anniversaire. D'un vert d'eau délicat, aux brodures plus claires, et bombardes crèmes. Le tassel, enfin, reposant sur l'ensemble comme la couronne au sommet d'une Reyne. Apothéose. Celle d'un ange, qui s'ignore. D'une simple gosse, un peu jolie, trop peut être, et qui n'y accorde pas d'importance. Elle ne se sait pas jolie, elle ne se sait pas belle. De l'attrait qu'on lui porte, elle ne conclut qu'une chose : c'est une femme, donc désirable. Mais le fruit croqué ne plait jamais deux fois : et les gourmants y préfèrent de nouvelles saveurs.

Elle sort, enfile son manteau. Fourrure entourant son cou, gants en fourreau autour de ses phalanges glacées. Avise sa cousine au loin, lui adresse un sourire et un regard admiratif. Beauté familiale, il semblerait.

Estes vous prête, Luaine de Walsh-Montfort ? Aujourdhui est jour de grande importance, et nous ne voudrions arriver en retard à ce rassemblement familial. Hâtons nous.
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