Ingeburge
Ingeburge fut un peu surprise des propos tenus par Nifhleim et elle s'exclama :
Serait-ce à dire que je dois empêcher les gens de parler? Vous citez les hobereaux mais chacun est libre de ses propos... et de ses actes. S'il ne plaît pas à certains de voir untel ou untel élu, je ne vais pas les bâillonner pour les empêcher de s'exprimer. Le libre-arbitre est un des dons du Très-Haut et il ne me revient pas de revenir sur l'un de Ses présents, bien au contraire. Et c'est librement que Bazin a choisi de se présenter aux élections municipales, de tenir le discours qui est le sien et de piller et fuir la mairie de Dijon une fois élu.
Ce qui tempère le libre-arbitre, c'est notre connaissances des préceptes aristotéliciens. Et l'on peut voir que par ses actes, aussi nobles qu'ils soient pour lui, Bazin a fait montre d'égoïsme, gourmandise, d'orgueil qui sont trois des sept vices pointés du doigt par le dogme.
Elle grimaça ensuite à la conclusion de Nifhleim qui par ses mots plus qu'imagés heurtait son sens des convenances. Elle répondit néanmoins :
J'aurais voulu voir le génie auto-proclamé à l'uvre, le berger du peuple mettre en branle ses idées et je reste là sur ma faim. C'est bien dommage.
Comme il est bien dommage que vous généralisiez l'opinion de la noblesse bourguignonne qui s'est simplement prononcée sur la validité de la candidature et non sur le fond et le programme de celle-ci.
Un parchemin, un autre, lui fut remis et elle réitéra des gestes qui lui étaient quotidiens : décacheter, lire, relire et réfléchir avant d'écrire :
Serait-ce à dire que je dois empêcher les gens de parler? Vous citez les hobereaux mais chacun est libre de ses propos... et de ses actes. S'il ne plaît pas à certains de voir untel ou untel élu, je ne vais pas les bâillonner pour les empêcher de s'exprimer. Le libre-arbitre est un des dons du Très-Haut et il ne me revient pas de revenir sur l'un de Ses présents, bien au contraire. Et c'est librement que Bazin a choisi de se présenter aux élections municipales, de tenir le discours qui est le sien et de piller et fuir la mairie de Dijon une fois élu.
Ce qui tempère le libre-arbitre, c'est notre connaissances des préceptes aristotéliciens. Et l'on peut voir que par ses actes, aussi nobles qu'ils soient pour lui, Bazin a fait montre d'égoïsme, gourmandise, d'orgueil qui sont trois des sept vices pointés du doigt par le dogme.
Elle grimaça ensuite à la conclusion de Nifhleim qui par ses mots plus qu'imagés heurtait son sens des convenances. Elle répondit néanmoins :
J'aurais voulu voir le génie auto-proclamé à l'uvre, le berger du peuple mettre en branle ses idées et je reste là sur ma faim. C'est bien dommage.
Comme il est bien dommage que vous généralisiez l'opinion de la noblesse bourguignonne qui s'est simplement prononcée sur la validité de la candidature et non sur le fond et le programme de celle-ci.
Un parchemin, un autre, lui fut remis et elle réitéra des gestes qui lui étaient quotidiens : décacheter, lire, relire et réfléchir avant d'écrire :
Citation:
A Bazin de la Clapiote, génie méconnu de certains mais certainement pas de vous-même,
Salutations et bénédictions.
Monsieur,
Je ne savais pas que l'Empire recueillait ainsi vos suffrages mais étant moi-même liée à cette terre décadente tant par la félonie que par la vassalité, je ne puis que comprendre votre inclination.
Sur les mots que j'utilise pour vous qualifier maintenant, oui, je le répète, j'estime que vous avez pillé les caisses de Dijon. Je vous le dis tout net car je n'ai pas pour habitude de m'enferrer dans des circonvolutions spécieuses et que je gage que vous préférez savoir à quoi vous en tenir. Et pour poursuivre sur cette voie de la sincérité, sachez que je déposerai plainte contre vous pour ce que vous avez fait. Quelque chose me pousse d'ailleurs à naïvement espérer que cela vous fera revenir vers la Bourgogne plus tôt que prévu tant vous aimez à interjeter appel devant les juridictions royales ad hoc et les éclairer ainsi de votre génial discours.
Je ne pense d'ailleurs pas que cela compromette la discussion que vous appelez de vos vux, bien au contraire, cela ne fera qu'ajouter un peu de sel à cette rencontre que d'aucuns me poussent à refuser.
J'attends donc de vos nouvelles mais vous signale qu'il me sera peu aisé de quitter la Bourgogne, ne serait-ce que pour quelques heures.
Venez donc, vous n'êtes pas homme à craindre les conséquences de son retour en terres bourguignonnes... du moins, j'ose l'espérer.
Que le Très-Haut vous garde.
SA Ingeburge von Ahlefeldt-Oldenbourg,
Duchesse de Bourgogne.