Beths
HRP : sur ce topic, se déroulera la préparation, puis le baptême (vu avec LJD Monicaa ), puis la petite fête prévue pour le baptême de Beths
RP ouvert à tous /HRP
[Septembre 1456, Hospice des surs de la gaîté]
Les escapades chez les surs de lhospice de la gaîté pouvaient avoir du bon parfois, Oh certes, elle navait guère eut envie de sy rendre au départ, elle avait trop à faire la maréchale, trop de dossiers le prévost royal, trop de balivernes tout cela. Cherchait-elle à se prouver quelle existait ? Elle devait bien se lavouer, oui, la prévôté était tout ce quelle avait, son unique raison de vivre, en dehors de quelques amis pour lesquels elle aurait donné sa vie.
Mais une promesse était une promesse et tous les ans vers la même époque, pendant quinze jours, elle visitait et aidait les surs de lhospice de la gaîté. Cétait sa punition, son salut, sa résolution. Et le temps était venu. Elle se trouvait à Moulins lorsquelle reçu la missive de la mère supérieure linvitant à se rendre dans le couvent. Soupirant un peu, grognant beaucoup, re-préparant son baluchon de voyage, elle avait embrassé et prit congés de ses amis Moulinois : Bettym, Lilou, Any, pour ne citer queux. De Legowen aussi puisquelles étaient venues ensemble à Moulins. Leg était si heureuse à lidée de revoir sa marraine, Beths lui avait sourit et se réjouissait pour elle. Mais elle-même devait partir avant davoir revu Apolonie. Le cur serré elle avait aussi apprit le décès de son amie Mativa, et des petits quelle avait vus naitre. La nouvelle lavait laissée abasourdie et démoralisée. Quelques mots de sympathie rapidement écrit et envoyés à lintention de Marty, elle ne savait que faire pour laider, sa peine devait être immense, et chacun était bien impuissant devant ladversité. Après différentes embrassades, après différentes visites, après avoir du repousser léchéance jusquau dernier moment, elle dut partir, et le fit tristement.
Les surs vivaient simplement, sans aucune autre activité que la cueillette, le fermage, et la prière. Devant cette vie ennuyeuse à souhait, cette vie de solitude, mais sommes toutes guère différente de la sienne si lon y réfléchissait, Beths ne sétait jamais résolue à se faire baptiser. Et pourtant, linsistance des surs avaient été vive. Mais non, elle ne voulait pas, trop de mauvais souvenirs entachaient sa vision dAristote : les curés qui dégoutaient des vocations ou simplement les curieux, certains membres de léglise qui préféraient se détourner de ceux qui souffraient pour navoir que le plaisir et lagréable de la fonction, non Beths ne pouvait se résoudre à entrer dans cette famille. Jusquà ce jour.
Elle la gueuse, la roturière, lenfant de paysan qui savait à peine écrire en entrant à la prévôté, qui ne savait pas monter à cheval, et qui ne savait pas grand chose. Aujourdhui, elle était Noble, Prévost Royal, ex Prévost de son Duché, de nouveau Adjointe au Prévôt de son Duché, et toujours Maréchale et Douanière. Elle pouvait être fière. Mais elle nétait toujours pas baptisée. Et pourtant, en tant que Prévost Royal, elle faisait appliquer dans tout le Royaume la Justice de son Roy, Ses lois. Comment pouvait-elle ne pas suivre sa foi ? Comment ? Cétait une aberration, un non sens.
Les longues journées chez les surs étaient propices aux questionnements, or elle en avait toujours beaucoup, mais là encore plus que de coutume. Il était impossible quelle suive les lois de son Roy sans suivre Sa foi. Soit elle reniait ce quelle était, soit elle reniait son honneur et la Justice qui était tout pour elle, soit, elle décidait enfin de sintéresser à la religion de son Roy.
Sa retraite chez les surs lui fit arriver à cette réflexion et à cette conclusion, oui, elle voulait se faire baptiser.
Elle commença alors à se renseigner discrètement auprès des surs pour savoir ce quelle devrait faire pour entrer dans la grande famille aristotélicienne. Apprenant sa décision, ces dernières montrèrent leur joie, et amusée, Beths se dit que pour une fois, cela devait les changer. Labbesse lui expliqua tout avec gentillesse et professionnalisme, il fallait suivre une pastorale, et puis ensuite trouver un curé pour quil accepte le baptême, avoir un parrain ou une marraine ou les deux.
Les explications prises engendrèrent de nouvelles réflexions : suivre une pastorale, cela était faisable, long sans aucun doute, mais après tout, elle aimait apprendre, alors après le Codex, pourquoi ne pas se plonger dans le Livre des Vertus ?
Mais le choix dun parrain ? Dune marraine ? A qui pouvait-elle demander une telle chose ? Il fallait forcément des personnes de confiance. Enfin disons quelle imaginait des personnes de confiance, qui la dirigerait, la guiderait, laiderait à suivre la foi, la vrai foi, celle de son Roy.
Se dirigeant vers le jardin pour profiter des derniers rayons de soleil, elle sallongea oisive dans lherbe grasse et humide. Elle ferma un instant les yeux profitant de la sensation agréable contre son dos, douceur et humidité, huma les odeurs caractéristiques de la terre, odeur quelle aimait tant, jouissant aussi de la douce chaleur prodiguée par le soleil et qui se posait sur son visage.
Qui serait sa marraine ? Différents visages défilaient devant ses yeux, personnes, qui étaient ou furent importantes pour elle, personnes vivantes ou mortes, pincement au cur Il fallait choisir. Any son amie depuis des années, depuis ses tous premiers jours à Thiers, la Thiernoise devenue Moulinoise, une sur presque, elle narriverait pas à lappeler marraine. Bettym sa complice, les deux font la paire, les 2B, son amie avant tout, celle sur laquelle elle peut toujours compter, mais sa marraine ?
Et puis soudain, la jeune femme sut qui elle choisirait si elle acceptait. Legowen, Legowen la Connétable, Legowen la Maréchale, Legowen lAmbassadrice, Leg tout simplement, celle quelle a appris à connaitre lors de ce mandat éprouvant, Legowen son amie, usée tout comme elle par cette période difficile, celle avec qui elle réalisa son tout premier voyage hors de son Duché, Leg avec qui elle découvrit de nouveaux paysages, la mer si belle, les baignades, et la confiance.
Oui, Legowen serait une marraine parfaite ! Et quant à Bettym, elle savait parfaitement ce quelle lui demanderait dêtre si un jour si Toujours allongée dans lherbe elle se met à rire devant cette idée saugrenue. Allons ! Franchement ! Qui voudrait delle !
Un instant, elle se demanda pour le parrain elle pourrait bien sur demander à son suzerain, mais suzerain et parrain ne lui paraissait tellement pas compatible. Boaf, avait-elle réellement besoin dun parrain ? Non, une marraine suffisait amplement.
Il ne lui reste quune journée à passer chez les surs, elle a hâte de partir, hâte de retrouver ses amis et la prévosté, hâte de voir Leg et de lui demander si elle accepter cette lourde responsabilité.
[Retour à Thiers, septembre octobre 1456]
Enfin la journée de la libération arrivé, la Dame de Gondole était fin prête, elle sauta de joie sur Canasson, et sur un dernier signe de la main vers les surs de la Gaîté qui lui jetèrent des regards mi-désapprobateurs, mi-désespérés, mi-amusés (oui oui trois mi), elle sélança droit sur Moulins.
Et là stupeur, la ville avait été attaquée par un corps de la COBA. Apo, alors maire, avait été laissée pour morte, Bettym, Marty étaient dans un état de rage avancé, les villageois défendaient leur ville, et Beths était totalement perdue. Mais que sétait il donc passé en quinze jours ? Pourquoi donc des habitants du BA guerroyaient les uns contre les autres ? Et puis Bettym lâcha le nom, un seul nom, et Beths comprit. La rage fut partagée et à son tour, elle aida à la défense de Moulins. Mais linquiétude aussi la rongeait, nul ne savait où était Legowen. Elle serait partie cueillir des pommes
Les jours étaient passés, elle avait eu des nouvelles de Leg qui avait fait une mauvaise chute en cueillant quelques fruits, et qui se reposait à son tour chez les surs. Diantre, elle lui poserait donc sa question plus tard. Mais, elle devait regagner Thiers pour sa part, sa ville et assumer ses fonctions de maréchale et douanière, retrouver son bureau, ses dossiers.
Quelques jours après être rentrée chez elle, revint à son esprit son désir de baptême. Il faudrait quelle sinscrive pour suivre un cours de pastorale. Oui, mais comment faire ? Et si elle allait poser quelques questions en taverne ? Oui cela était une bonne idée, et lui permettrait de revoir quelques thiernois quelle navait pas vu de longue date.
Poussant les portes du Coin du Feu, Beths eut le plaisir de saluer notamment Lamalice et Kait. A peine sétait elle installée, que le Prévôt poussa la porte de la taverne à son tour. Azdrine Beths se raidit inconsciemment, elle ne savait jamais comment se comporter avec lui, à chaque fois quils se croisaient, il arrivait des choses étranges, la honte la prenait, elle se trouvait dans des situations embarrassantes, comme dans un abreuvoir, bref, elle avait la désagréable impression quil cherchait toujours un moyen pour la faire hurler. Se rappelant les joutes, elle se mit à rougir telle une très jeune fille, et se mit aussitôt sur ses gardes.
Allons, allons, elle se faisait des idées, Azdrine avait ses convictions, et elle apprenait à apprécier son travail. Il avait ses méthodes, différentes des siennes, mais, au moins, il soutenait la prévôté. Ebauchant un petit sourire, elle paya une tournée à toutes les personnes présentes. Mais elle avait toujours son idée de baptême en tête elle commença alors à poser une ou deux questions anodines quant au baptême, au pastorale. Immédiatement son Prévôt la regarda, et elle se sentit encore un peu plus mal à laise. Elle avait omis quil était Grand Maître et quen tant que tel, ne pas être baptisé devait lui paraitre bien étrange. Mais une fois encore, il réussit à la surprendre, lui détaillant sa devise, celle de son ordre, ses convictions quant à la famille aristotélicienne, il lui expliqua ce quétait de suivre la foi de son Roy en plus de Sa justice. A aucun moment, il sénerva devant sa multitude de questions et à chaque fois il lui répondait avec honnêteté. De façon soudaine, spontanée, et totalement irréfléchie, Beths lui demanda sil accepterait dêtre son parrain. A peine la question posée, la jeune femme rougit puis pâlit devant limplication de sa demande, mais resta pour une fois silencieuse, observant son interlocuteur, et se demandant quelle serait sa réponse. A son plus grand étonnement, il accepta cette responsabilité. Elle venait sans même en prendre pleine conscience, de se trouver son futur parrain.
Dès lors, elle suivit avec assiduité les pastorales. Elle découvrit le Livre des Vertus, et prit plaisir à apprendre.
Et puis les jours passèrent, et sa vie changea brusquement alors quelle ne sy attendait pas, quelque chose dimprobable, dinvraisemblable, dincroyable pour qui la connaissait et qui la laissait heureuse, béate et enchantée. Pour la toute première fois, lavenir était radieux.
Legowen put enfin sortir de retraite, et ce fut avec émotion quelle lui demanda daccepter dêtre sa marraine. Cette dernière accepta avec joie, et elles tombèrent dans les bras lune de lautre en riant.
[Veille du baptême, Domaine de Gondole]
Dressée devant la fenêtre, le regard tourné vers ces terres que son suzerain lui a confié, Beths se remémorait les événements des deux derniers mois qui lavaient conduit à cette décision si importante pour elle, à cette décision qui la rendait fière : se faire baptiser. Cétait réellement son choix, et ce choix était conduit par une décision, une certitude, une volonté de sengager dans le chemin dAristote.
Les dernières semaines étaient passées si vites, sa pastorale quelle avait validée, lacceptation de Dame Monicaa, Abbesse de Thiers, de la baptiser en la Cathédrale de Clermont, les invitations quil avait fallu faire, et si elle avait oublié quelquun ?
Se retournant puis se dirigeant vers sa table, elle prit dans ses mains lexemplaire qui lui restait, et relu le parchemin.
Elle pourrait toujours le faire placarder sur la lourde porte de la Cathédrale de Clermont oui, pourquoi pas, cétait une idée.
Un doux sourire apparaissait sur ses traits. Elle ferma un instant les yeux, se rendant compte de limportance du moment, demain, la cérémonie avait lieu, demain
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RP ouvert à tous /HRP
[Septembre 1456, Hospice des surs de la gaîté]
Les escapades chez les surs de lhospice de la gaîté pouvaient avoir du bon parfois, Oh certes, elle navait guère eut envie de sy rendre au départ, elle avait trop à faire la maréchale, trop de dossiers le prévost royal, trop de balivernes tout cela. Cherchait-elle à se prouver quelle existait ? Elle devait bien se lavouer, oui, la prévôté était tout ce quelle avait, son unique raison de vivre, en dehors de quelques amis pour lesquels elle aurait donné sa vie.
Mais une promesse était une promesse et tous les ans vers la même époque, pendant quinze jours, elle visitait et aidait les surs de lhospice de la gaîté. Cétait sa punition, son salut, sa résolution. Et le temps était venu. Elle se trouvait à Moulins lorsquelle reçu la missive de la mère supérieure linvitant à se rendre dans le couvent. Soupirant un peu, grognant beaucoup, re-préparant son baluchon de voyage, elle avait embrassé et prit congés de ses amis Moulinois : Bettym, Lilou, Any, pour ne citer queux. De Legowen aussi puisquelles étaient venues ensemble à Moulins. Leg était si heureuse à lidée de revoir sa marraine, Beths lui avait sourit et se réjouissait pour elle. Mais elle-même devait partir avant davoir revu Apolonie. Le cur serré elle avait aussi apprit le décès de son amie Mativa, et des petits quelle avait vus naitre. La nouvelle lavait laissée abasourdie et démoralisée. Quelques mots de sympathie rapidement écrit et envoyés à lintention de Marty, elle ne savait que faire pour laider, sa peine devait être immense, et chacun était bien impuissant devant ladversité. Après différentes embrassades, après différentes visites, après avoir du repousser léchéance jusquau dernier moment, elle dut partir, et le fit tristement.
Les surs vivaient simplement, sans aucune autre activité que la cueillette, le fermage, et la prière. Devant cette vie ennuyeuse à souhait, cette vie de solitude, mais sommes toutes guère différente de la sienne si lon y réfléchissait, Beths ne sétait jamais résolue à se faire baptiser. Et pourtant, linsistance des surs avaient été vive. Mais non, elle ne voulait pas, trop de mauvais souvenirs entachaient sa vision dAristote : les curés qui dégoutaient des vocations ou simplement les curieux, certains membres de léglise qui préféraient se détourner de ceux qui souffraient pour navoir que le plaisir et lagréable de la fonction, non Beths ne pouvait se résoudre à entrer dans cette famille. Jusquà ce jour.
Elle la gueuse, la roturière, lenfant de paysan qui savait à peine écrire en entrant à la prévôté, qui ne savait pas monter à cheval, et qui ne savait pas grand chose. Aujourdhui, elle était Noble, Prévost Royal, ex Prévost de son Duché, de nouveau Adjointe au Prévôt de son Duché, et toujours Maréchale et Douanière. Elle pouvait être fière. Mais elle nétait toujours pas baptisée. Et pourtant, en tant que Prévost Royal, elle faisait appliquer dans tout le Royaume la Justice de son Roy, Ses lois. Comment pouvait-elle ne pas suivre sa foi ? Comment ? Cétait une aberration, un non sens.
Les longues journées chez les surs étaient propices aux questionnements, or elle en avait toujours beaucoup, mais là encore plus que de coutume. Il était impossible quelle suive les lois de son Roy sans suivre Sa foi. Soit elle reniait ce quelle était, soit elle reniait son honneur et la Justice qui était tout pour elle, soit, elle décidait enfin de sintéresser à la religion de son Roy.
Sa retraite chez les surs lui fit arriver à cette réflexion et à cette conclusion, oui, elle voulait se faire baptiser.
Elle commença alors à se renseigner discrètement auprès des surs pour savoir ce quelle devrait faire pour entrer dans la grande famille aristotélicienne. Apprenant sa décision, ces dernières montrèrent leur joie, et amusée, Beths se dit que pour une fois, cela devait les changer. Labbesse lui expliqua tout avec gentillesse et professionnalisme, il fallait suivre une pastorale, et puis ensuite trouver un curé pour quil accepte le baptême, avoir un parrain ou une marraine ou les deux.
Les explications prises engendrèrent de nouvelles réflexions : suivre une pastorale, cela était faisable, long sans aucun doute, mais après tout, elle aimait apprendre, alors après le Codex, pourquoi ne pas se plonger dans le Livre des Vertus ?
Mais le choix dun parrain ? Dune marraine ? A qui pouvait-elle demander une telle chose ? Il fallait forcément des personnes de confiance. Enfin disons quelle imaginait des personnes de confiance, qui la dirigerait, la guiderait, laiderait à suivre la foi, la vrai foi, celle de son Roy.
Se dirigeant vers le jardin pour profiter des derniers rayons de soleil, elle sallongea oisive dans lherbe grasse et humide. Elle ferma un instant les yeux profitant de la sensation agréable contre son dos, douceur et humidité, huma les odeurs caractéristiques de la terre, odeur quelle aimait tant, jouissant aussi de la douce chaleur prodiguée par le soleil et qui se posait sur son visage.
Qui serait sa marraine ? Différents visages défilaient devant ses yeux, personnes, qui étaient ou furent importantes pour elle, personnes vivantes ou mortes, pincement au cur Il fallait choisir. Any son amie depuis des années, depuis ses tous premiers jours à Thiers, la Thiernoise devenue Moulinoise, une sur presque, elle narriverait pas à lappeler marraine. Bettym sa complice, les deux font la paire, les 2B, son amie avant tout, celle sur laquelle elle peut toujours compter, mais sa marraine ?
Et puis soudain, la jeune femme sut qui elle choisirait si elle acceptait. Legowen, Legowen la Connétable, Legowen la Maréchale, Legowen lAmbassadrice, Leg tout simplement, celle quelle a appris à connaitre lors de ce mandat éprouvant, Legowen son amie, usée tout comme elle par cette période difficile, celle avec qui elle réalisa son tout premier voyage hors de son Duché, Leg avec qui elle découvrit de nouveaux paysages, la mer si belle, les baignades, et la confiance.
Oui, Legowen serait une marraine parfaite ! Et quant à Bettym, elle savait parfaitement ce quelle lui demanderait dêtre si un jour si Toujours allongée dans lherbe elle se met à rire devant cette idée saugrenue. Allons ! Franchement ! Qui voudrait delle !
Un instant, elle se demanda pour le parrain elle pourrait bien sur demander à son suzerain, mais suzerain et parrain ne lui paraissait tellement pas compatible. Boaf, avait-elle réellement besoin dun parrain ? Non, une marraine suffisait amplement.
Il ne lui reste quune journée à passer chez les surs, elle a hâte de partir, hâte de retrouver ses amis et la prévosté, hâte de voir Leg et de lui demander si elle accepter cette lourde responsabilité.
[Retour à Thiers, septembre octobre 1456]
Enfin la journée de la libération arrivé, la Dame de Gondole était fin prête, elle sauta de joie sur Canasson, et sur un dernier signe de la main vers les surs de la Gaîté qui lui jetèrent des regards mi-désapprobateurs, mi-désespérés, mi-amusés (oui oui trois mi), elle sélança droit sur Moulins.
Et là stupeur, la ville avait été attaquée par un corps de la COBA. Apo, alors maire, avait été laissée pour morte, Bettym, Marty étaient dans un état de rage avancé, les villageois défendaient leur ville, et Beths était totalement perdue. Mais que sétait il donc passé en quinze jours ? Pourquoi donc des habitants du BA guerroyaient les uns contre les autres ? Et puis Bettym lâcha le nom, un seul nom, et Beths comprit. La rage fut partagée et à son tour, elle aida à la défense de Moulins. Mais linquiétude aussi la rongeait, nul ne savait où était Legowen. Elle serait partie cueillir des pommes
Les jours étaient passés, elle avait eu des nouvelles de Leg qui avait fait une mauvaise chute en cueillant quelques fruits, et qui se reposait à son tour chez les surs. Diantre, elle lui poserait donc sa question plus tard. Mais, elle devait regagner Thiers pour sa part, sa ville et assumer ses fonctions de maréchale et douanière, retrouver son bureau, ses dossiers.
Quelques jours après être rentrée chez elle, revint à son esprit son désir de baptême. Il faudrait quelle sinscrive pour suivre un cours de pastorale. Oui, mais comment faire ? Et si elle allait poser quelques questions en taverne ? Oui cela était une bonne idée, et lui permettrait de revoir quelques thiernois quelle navait pas vu de longue date.
Poussant les portes du Coin du Feu, Beths eut le plaisir de saluer notamment Lamalice et Kait. A peine sétait elle installée, que le Prévôt poussa la porte de la taverne à son tour. Azdrine Beths se raidit inconsciemment, elle ne savait jamais comment se comporter avec lui, à chaque fois quils se croisaient, il arrivait des choses étranges, la honte la prenait, elle se trouvait dans des situations embarrassantes, comme dans un abreuvoir, bref, elle avait la désagréable impression quil cherchait toujours un moyen pour la faire hurler. Se rappelant les joutes, elle se mit à rougir telle une très jeune fille, et se mit aussitôt sur ses gardes.
Allons, allons, elle se faisait des idées, Azdrine avait ses convictions, et elle apprenait à apprécier son travail. Il avait ses méthodes, différentes des siennes, mais, au moins, il soutenait la prévôté. Ebauchant un petit sourire, elle paya une tournée à toutes les personnes présentes. Mais elle avait toujours son idée de baptême en tête elle commença alors à poser une ou deux questions anodines quant au baptême, au pastorale. Immédiatement son Prévôt la regarda, et elle se sentit encore un peu plus mal à laise. Elle avait omis quil était Grand Maître et quen tant que tel, ne pas être baptisé devait lui paraitre bien étrange. Mais une fois encore, il réussit à la surprendre, lui détaillant sa devise, celle de son ordre, ses convictions quant à la famille aristotélicienne, il lui expliqua ce quétait de suivre la foi de son Roy en plus de Sa justice. A aucun moment, il sénerva devant sa multitude de questions et à chaque fois il lui répondait avec honnêteté. De façon soudaine, spontanée, et totalement irréfléchie, Beths lui demanda sil accepterait dêtre son parrain. A peine la question posée, la jeune femme rougit puis pâlit devant limplication de sa demande, mais resta pour une fois silencieuse, observant son interlocuteur, et se demandant quelle serait sa réponse. A son plus grand étonnement, il accepta cette responsabilité. Elle venait sans même en prendre pleine conscience, de se trouver son futur parrain.
Dès lors, elle suivit avec assiduité les pastorales. Elle découvrit le Livre des Vertus, et prit plaisir à apprendre.
Et puis les jours passèrent, et sa vie changea brusquement alors quelle ne sy attendait pas, quelque chose dimprobable, dinvraisemblable, dincroyable pour qui la connaissait et qui la laissait heureuse, béate et enchantée. Pour la toute première fois, lavenir était radieux.
Legowen put enfin sortir de retraite, et ce fut avec émotion quelle lui demanda daccepter dêtre sa marraine. Cette dernière accepta avec joie, et elles tombèrent dans les bras lune de lautre en riant.
[Veille du baptême, Domaine de Gondole]
Dressée devant la fenêtre, le regard tourné vers ces terres que son suzerain lui a confié, Beths se remémorait les événements des deux derniers mois qui lavaient conduit à cette décision si importante pour elle, à cette décision qui la rendait fière : se faire baptiser. Cétait réellement son choix, et ce choix était conduit par une décision, une certitude, une volonté de sengager dans le chemin dAristote.
Les dernières semaines étaient passées si vites, sa pastorale quelle avait validée, lacceptation de Dame Monicaa, Abbesse de Thiers, de la baptiser en la Cathédrale de Clermont, les invitations quil avait fallu faire, et si elle avait oublié quelquun ?
Se retournant puis se dirigeant vers sa table, elle prit dans ses mains lexemplaire qui lui restait, et relu le parchemin.
Elle pourrait toujours le faire placarder sur la lourde porte de la Cathédrale de Clermont oui, pourquoi pas, cétait une idée.
Un doux sourire apparaissait sur ses traits. Elle ferma un instant les yeux, se rendant compte de limportance du moment, demain, la cérémonie avait lieu, demain
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