Une porte s'ouvrit, puis une ombre discrète traîna dans les couloirs, sa robe foulant le sol froid, rapidement et à l'aide de la silhouette plutôt fine elle se glissa entre les groupes, une main sur la plume petite et discrètement attachée à sa ceinture. Enfin après quelques secondes elle trouva son but et poussa la porte de la cellule sans frapper, de toutes façons son parrain ne serait pas présent et puis la politesse dans la famille c'était secondaire ! Regardant la pièce elle repoussa une toile d'araignée en frissonnant et s'assit sur le lit froid et fait à la perfection, preuve que Farnor n'avait pas dormi ici depuis quelques longs mois.
Parrain...
Un geste de désespoir ou un appel au secoure, lors de leur dernière conversation il lui avait demandé : '' Tu as fait quoi comme bêtise encore ? !'' c'était le bon coter de Farnor il savait tout, dans les moindres détails et pourtant au lieu de se mettre en colère, s'en amusait et la taquinait souvent en douceur, une façon comme une autre de lui dire qu'il l'aimait bien quand même ! Se couchant sur le lit, ses yeux fixant le plafond de la cellule la jeune femme repensa à son passé auprès de lui.
C'était l'hiver à Cosne en Bourgonne, elle venait de fuir le Domaine Royal et de reprendre sa liberté de femme ou d'enfant plutôt, du haut de ses dix-huit ans perdus dans les bras d'un homme assoiffé de sang et de femme surtout ! Quand entra dans sa vie le père Farnor, bon danseur pour un curé, proche de tout et de rien libre et gentil. Titca l'écoutait et le regardait faire sans dire le moindre mot. Voyagent ensemble découvrant taverne après taverne ville après ville et coup de bâton après rire amusé. C'était lui un peu étrange, mais adorable avec une façon d'éduquer et d'aimer la petite femme qui la rendait fraîche et rassurez la rencontre de l'homme de foy et la femme de guerre étrange comment moment.
Tu étais le premier à me tendre la main....
Elle changea de position et cacha son visage dans le drap blanc. La deuxième rencontre ou la troisième plutôt vu que la deuxième fois elle lui a envoyé une baffe et c'est enfui -longue histoire, mauvais souvenir tracer de sa mémoire.- la troisième rencontre était à Gien le 28 mai 1456 date de son baptême par le primat de l'époque, un merveilleux moment ou Farnor accepta d'être son parrain, il ne devait pas encore se douter du rôle qui jouerait dans sa vie plus tard.
Gien n'a pas été la seule ville du duché Orléans à les voir ensemble, son mariage à Orléans enfin mariage c'était vite dit... le chaotique mariage n'a jamais eu lieu et là encore Farnor était présent pour la soutenir et lui permettre d'avoir confiance en une seule personne : elle-même et ses choix surtout.
Oui...mais sans toi... comment être certaine d'être encore la même ? !
Soupir, puis une larme coula sur sa joue, elle n'était pas méchante dans le fond, seulement maladroite à souhait et vraiment pas douée dans les relations humaines, trop innocente, trop gamine, ne voyant pas le mal... idiote était le mot correct au final ! Continuant a fouillé dans ses souvenirs elle se rappela l'hiver de Rodez 1457, Farnor le curé et ses bouteilles de vins, les jours agréables et les moments à rire de tout, surtout de cet homme en taverne qui pleurait la mort de ses femmes deux ? Ou trois ? Le souvenirs était vagues... Noirlac aussi au détour d'un couloir, devant les portes ou dans sa cellule.
Puis cette conversation '' Tu as fait quoi comme bêtise encore ?!'' moment de réflexion '' Je suis une mauvaise soeur c'est...grave ?'' le curé de Rodez devenu évêque du Puy répondit simplement : '' Ont m'a dit mauvais évêque'' et Tit du tact au tact avait répondu d'une voix certaine de son jugement : '' Des idiots ! Tu as fait de moi qui je suis aujourd'hui ! ! !''.
Ma vie pour ma famille...
Encore une fois Farnor a été très clair ! Personne n'est vraiment parfait ! Et tout le monde un jour vous jugera sur un mauvais choix, mais ne diras rien sur une bonne action faite avec soin, c'était le monde... la façon de faire des gens, reproché plutôt que remercier ! Oui mais... quand on déçoi une personne aimée et qui nous aime en retour, ne sommes-nous pas idiot d'avoir faillit à notre devoir d'ami ? ! Secouant la tête, Titca regarda la cellule et attrapa de quoi écrire.
Citation:
Tu resteras le meilleur parrain du monde, unique et indélébile. Tu n'es pas parfait... Mais je suis comme toi, tu n'es pas le plus grand des hommes, mais là encore... je suis comme toi ! Et si un jour tu doutes de toi de tes choix ou de ton travail... Pense à moi et tu verras que même dans la douleur tu auras une place de choix de mon coeur. Nous ne sommes pas proches géographiquement, mais l'amour est libre et franchise les frontières et les chemins.
Je t'aime parrain et l'amour que me lie à toi, fera de moi la femme que je serai demain.
Miss catastrophe...
Déposant ses lèvres sur le parchemin, elle y déposa un bisou puis le trouva une place de choix sur la table, regardant la cellule, les murs elle huma une dernière fois l'odeur rassurante de son parrain et sourit en coin. Le voulait-elle ? Oui ! Alors... elle y arriverait, pas de frontière, pas de limites, pas de pleures... du courage, de l'amour et parfois du soutien. Na !_________________