Mariealice
[Poitiers... enfin il paraît... quelque part sur la terre en tout cas....]
Inconciente? Pas forcément. Elle pensait maitriser la situation même si une petite voix lui susurait à l'oreille qu'il n'en était rien. Tout simplement parce qu'elle ne se voyait pas comme les hommes le faisaient. Pourtant pas faute de l'avoir entendu mais rien n'y faisait.
Elle ne le vit pas tout de suite s'approcher, buvant une gorgée. Cependant son oeil décela un mouvement et elle tourna la tête pour se retrouver près, très près de lui.
Et là elle se rendit compte qu'elle ne maitrisait plus rien du tout.
Elle se retrouvait dans un coche dont les rideaux étaient tirés, avec un homme qu'elle avait cru sur paroles et qui pouvait être tout à fait l'opposé de ce qu'il disait et en plus, elle aimait cela.
Quinze centimètres et des yeux encore plus noirs si cela pouvait. Si elle ne voyait pas les siens, elle ne doutait pas qu'ils reflétaient ce plaisir.
Murmure, ne pas perdre pieds.
M'admirer? Je ne suis point tableau ou enluminure...
Dix centimètres, souffle plus rapide, pupille dilatée par l'afflux sanguin.
Vendre son âme pour être à mes côtés? Je vous assure que j'en connais un certain nombre qui ne le voudrait pour rien au monde.
Une main qui se posait sur sa joue, brûlante. Qui de la main ou de la joue l'étaient le plus? Elle n'aurait su le dire même si sa vie en avait dépendu.
Une main qui se leva, lâchant le fil, pour se poser sur celle du bourguignon, doigts à nouveau se glissant entre les siens.
Dix centimètres, jamais ne lui avaient paru si courts ni si longs.
Neuf centimètres, battements de coeur qui s'affolaient.
Huit centimètres, coeur qui allait sortir de sa cage d'os, impossible de le maintenir en place.
Sept centimètres, langue qui humidifiait les lèvres ducales, celle de la Vicomtesse collée à son palais comme si elle ne pouvait plus bouger.
Six centimètres, noirs contre émeraudes désormais, impossible même de ciller.
Cinq centimètres, et un choc.
En l'air la fourrure, la bouteille et les verres.
En l'air les deux protagonistes de l'histoire, une tache rouge s'élargissant sur les capes, mais une Marie qui ne s'en souciait plus, pas, peu....
Couchée sur la banquette, doigts toujours serrés sur les siens même si plus sur la joue, les autres crispés sur l'épaule de Gaborn allongé au dessus d'elle.
Et là...
Et là elle attira la main prise dans la sienne, les posant toutes les deux à nouveau contre sa joue.
Deux centimètres, oui elle allait plus vite.
Deux centimètres, c'était un souffle qui les séparaient, faisaient s'entrouvrir les lèvres pour chercher l'air qui lui manquait dans ce regard où elle venait de se noyer, perdant pieds.
_________________
Inconciente? Pas forcément. Elle pensait maitriser la situation même si une petite voix lui susurait à l'oreille qu'il n'en était rien. Tout simplement parce qu'elle ne se voyait pas comme les hommes le faisaient. Pourtant pas faute de l'avoir entendu mais rien n'y faisait.
Elle ne le vit pas tout de suite s'approcher, buvant une gorgée. Cependant son oeil décela un mouvement et elle tourna la tête pour se retrouver près, très près de lui.
Et là elle se rendit compte qu'elle ne maitrisait plus rien du tout.
Elle se retrouvait dans un coche dont les rideaux étaient tirés, avec un homme qu'elle avait cru sur paroles et qui pouvait être tout à fait l'opposé de ce qu'il disait et en plus, elle aimait cela.
Quinze centimètres et des yeux encore plus noirs si cela pouvait. Si elle ne voyait pas les siens, elle ne doutait pas qu'ils reflétaient ce plaisir.
Murmure, ne pas perdre pieds.
M'admirer? Je ne suis point tableau ou enluminure...
Dix centimètres, souffle plus rapide, pupille dilatée par l'afflux sanguin.
Vendre son âme pour être à mes côtés? Je vous assure que j'en connais un certain nombre qui ne le voudrait pour rien au monde.
Une main qui se posait sur sa joue, brûlante. Qui de la main ou de la joue l'étaient le plus? Elle n'aurait su le dire même si sa vie en avait dépendu.
Une main qui se leva, lâchant le fil, pour se poser sur celle du bourguignon, doigts à nouveau se glissant entre les siens.
Dix centimètres, jamais ne lui avaient paru si courts ni si longs.
Neuf centimètres, battements de coeur qui s'affolaient.
Huit centimètres, coeur qui allait sortir de sa cage d'os, impossible de le maintenir en place.
Sept centimètres, langue qui humidifiait les lèvres ducales, celle de la Vicomtesse collée à son palais comme si elle ne pouvait plus bouger.
Six centimètres, noirs contre émeraudes désormais, impossible même de ciller.
Cinq centimètres, et un choc.
En l'air la fourrure, la bouteille et les verres.
En l'air les deux protagonistes de l'histoire, une tache rouge s'élargissant sur les capes, mais une Marie qui ne s'en souciait plus, pas, peu....
Couchée sur la banquette, doigts toujours serrés sur les siens même si plus sur la joue, les autres crispés sur l'épaule de Gaborn allongé au dessus d'elle.
Et là...
Et là elle attira la main prise dans la sienne, les posant toutes les deux à nouveau contre sa joue.
Deux centimètres, oui elle allait plus vite.
Deux centimètres, c'était un souffle qui les séparaient, faisaient s'entrouvrir les lèvres pour chercher l'air qui lui manquait dans ce regard où elle venait de se noyer, perdant pieds.
_________________