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[RP] Ce que vivent les roses ?

Mariealice
[Poitiers... enfin il paraît... quelque part sur la terre en tout cas....]

Inconciente? Pas forcément. Elle pensait maitriser la situation même si une petite voix lui susurait à l'oreille qu'il n'en était rien. Tout simplement parce qu'elle ne se voyait pas comme les hommes le faisaient. Pourtant pas faute de l'avoir entendu mais rien n'y faisait.

Elle ne le vit pas tout de suite s'approcher, buvant une gorgée. Cependant son oeil décela un mouvement et elle tourna la tête pour se retrouver près, très près de lui.

Et là elle se rendit compte qu'elle ne maitrisait plus rien du tout.

Elle se retrouvait dans un coche dont les rideaux étaient tirés, avec un homme qu'elle avait cru sur paroles et qui pouvait être tout à fait l'opposé de ce qu'il disait et en plus, elle aimait cela.

Quinze centimètres et des yeux encore plus noirs si cela pouvait. Si elle ne voyait pas les siens, elle ne doutait pas qu'ils reflétaient ce plaisir.

Murmure, ne pas perdre pieds.


M'admirer? Je ne suis point tableau ou enluminure...

Dix centimètres, souffle plus rapide, pupille dilatée par l'afflux sanguin.

Vendre son âme pour être à mes côtés? Je vous assure que j'en connais un certain nombre qui ne le voudrait pour rien au monde.

Une main qui se posait sur sa joue, brûlante. Qui de la main ou de la joue l'étaient le plus? Elle n'aurait su le dire même si sa vie en avait dépendu.

Une main qui se leva, lâchant le fil, pour se poser sur celle du bourguignon, doigts à nouveau se glissant entre les siens.

Dix centimètres, jamais ne lui avaient paru si courts ni si longs.

Neuf centimètres, battements de coeur qui s'affolaient.

Huit centimètres, coeur qui allait sortir de sa cage d'os, impossible de le maintenir en place.

Sept centimètres, langue qui humidifiait les lèvres ducales, celle de la Vicomtesse collée à son palais comme si elle ne pouvait plus bouger.

Six centimètres, noirs contre émeraudes désormais, impossible même de ciller.

Cinq centimètres, et un choc.

En l'air la fourrure, la bouteille et les verres.

En l'air les deux protagonistes de l'histoire, une tache rouge s'élargissant sur les capes, mais une Marie qui ne s'en souciait plus, pas, peu....

Couchée sur la banquette, doigts toujours serrés sur les siens même si plus sur la joue, les autres crispés sur l'épaule de Gaborn allongé au dessus d'elle.

Et là...

Et là elle attira la main prise dans la sienne, les posant toutes les deux à nouveau contre sa joue.

Deux centimètres, oui elle allait plus vite.

Deux centimètres, c'était un souffle qui les séparaient, faisaient s'entrouvrir les lèvres pour chercher l'air qui lui manquait dans ce regard où elle venait de se noyer, perdant pieds.

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Gaborn
[Poitiers, un coche nommé désir]

La plus longue distance parcourue par un homme ou une femme demeure celle qui le sépare de lèvres qu’il veut sentir contre les siennes… Traverser le royaume n’est rien en comparaison… La chose la plus dure que puisse faire un homme, c’est résister à la tentation. A deux centimètres d’un corps frémissant alors que le sien ne demande qu’une chose, répondre à ce frémissement. Son corps s’embrasait sous la douceur de celui sur lequel il était couché, de cette main posée sur son épaule et de celle enlaçant la sienne… Et cette peau sous ses doigts, cette tendresse et cette douceur…
Le temps se figea. Deux centimètres entre leurs lèvres et le temps se figea. Gaborn allongé sur Marie Alice, sentant son corps contre le sien, sa poitrine enrobée de sa robe contre son torse. L’image se grava dans la tête du Duc. Ce visage et ses yeux verts, son propre visage et ses puits qui avaient remplacés ses yeux…

Deux centimètres et au dehors la vie qui continuait à filer. Une princesse « enlevée », une épouse à quelques lieux sans savoir où exactement, des oiseaux qui chantaient, la nature qui s’éveillait…
Tout cela et tellement plus…tout ça et pourtant rien… rien de tout cela ne filtrait à travers les rideaux tirés… non. A l’intérieur du coche, un monde venait de se créer. Un monde avec ses propres règles, sans limite… Un monde où rien n’existait d’autre que les quatre murs et le bruit de la course. Un monde où les seuls bruits étaient ceux des chevaux hennissants, du fouet claquant parfois, de la respiration de Marie Alice et de la sienne. Un monde où les seules odeurs sont celles de la terre s’éveillant chargé d’humidité, celles de la transpiration de deux corps, celles de la violette. Un monde où les seules sensations étaient celles de la douceur d’un corps contre le sien, de la chaleur d’une main dans la sienne, de la tendresse d’un geste, de la force d’une main agrippée à une épaule… Un monde où la vérité est bien loin… et où seules règnent en maître les envies …

Deux centimètres à échanger leur souffle, crispés dans une attente qui traversait leur nerfs sans leur laisser une seconde de répit. Corps tendus dans l’espoir, corps tendus dans la crainte… Et toujours ce regard qui s’éternisait, qui s’échangeait, qui se parlait peut être… Une envie réciproque, une confiance réciproque… l’acte positif de communion… l’acte négatif de traîtrise…

Deux centimètres dans une éternité figée seraient comme un supplice. Deux centimètres dans une vie courante, où cahot de la route et envie se mêle ne représente rien. Rien de plus qu’un pas à faire… Mais quel pas… et il le fit… Sans excuse, sans raison. Juste parce qu’il en mourrait d’envie, parce qu’ici dans ce coche, la vie s’était arrêtée et qu’il le voulait tout comme il voulait les lèvres de Marie Alice contre les siennes.



edit : correction orthographique sur grosses fautes
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banniere en cours de confection par mon épouse, mais voici le blason :
Mariealice
[Poitiers.... ne demandez ni le jour ni l'heure... ]

Ne plus savoir ni le temps ni l'heure ni le lieu.

Ne plus sentir les cahots de la route, la banquette sous elle, l'humidité du vin.

Ne plus rien entendre du bruit dehors, des voix, des roues et des sabots martelant le sol.

Savoir qu'elle avait perdu la maitrise du jeu et que le chat était devenu la souris prise à son propre piège.

Sentir son poids sur elle, son odeur de terre après la pluie, leurs mains se nouant, le tissus couvrant l'épaule sous ses doigts.

Entendre leurs souffles mêlés, son coeur résonner dans ses tempes, son sang battre dans ses veines, charriant l'adrénaline dans tout son être.

Et se perdre dans ses yeux, complètement. Oublier le pourquoi ils étaient là. Où ils allaient. L'angoisse et la culpabilité qui la rongeaient sans repos. Le fait que la situation présente ne ferait qu'ajouter du poids à celui qu'elle portait jours et nuits.

Se perdre oui parce qu'à cet instant précis rien ne comptait que son regard dans le sien, que la chaleur que le corps du bourguignon communiquait au sien, que la sensation d'étouffement que sa poitrine gonflée par un coeur battant et serrée dans un tissu précieux, que son visage qui fit les deux centimètres restant pour venir se coller au sien.

Lèvres contre lèvres, émeraudes éperdues dans le noir, main quittant son épaule pour trouver sa nuque et faire du contact de ses lèvres un baiser passionné. Tant qu'à s'en vouloir, autant le faire pour quelque chose. Mais ceci pas un instant ne l'effleura. Non. Plus rien à cet instant précis ne comptait qu'eux et l'envie de plonger pour ne pas remonter.

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Guendoloena


[Dans les marais Guendolonea, Diane et Collemund]

Guendoloena avait écouté les consignes de Colle, s’était débarrassée de son bouclier, qu’elle avait confié à Ivain au passage tout en marchant.

Prends en soin, tu me le rendras dès mon retour, j’ai peur qu’il ne soit un peu lourd et prévient Harlan ainsi que Fur, court me chercher quelques couvertures de laines, ainsi que des vivres à emporter.

Après s’être retournée une dernière fois pour regarder son intendant se précipiter vers son cheval, elle suivit leur guide d’un pas pressé. Ils avaient passés les portes de la ville et Colle les avait fait embarquer, leur tentant la main avec obligeance. Ivain les avait rejoint avec précipitation pour déposer ce qu’elle lui avait demandé.
Pour les torches, je crains que vous ne deviez vous en passer, nous n’en avons guère qu’au campement et pas eu le temps d’y passer…Il les regarda partir en fronçant les sourcils. Colle maniait déjà sa perche avec dextérité.

Depuis plusieurs heures déjà, ils avançaient, aucune parole ne fusait, tous attentifs aux bruits qu’ils pourraient entendre, fouillant du regard le feuillage. Guendoloena regarda ses compagnons, Colle dirigeait avec assurance la petite barque, faisant des volutes de fumée en tirant régulièrement sur sa pipe, Diane paraissait songeuse mais Guen sentait qu’elle était aussi tendue qu’elle.
Levant les yeux, elle voyait avec anxiété le jour décliner, elle avait envie de s’enrouler dans une des couvertures mais redoutait de bouger, la pensée de pouvoir chavirer et se retrouver dans une eau glacée ne la tentant guère.


Dites-moi mon ami, vous qui connaissez bien l’endroit, où allons nous pouvoir passer la nuit ? Dans cet enchevêtrement, je pense que le soir tombé vous ne pourrez plus diriger ?

Guendoloena attendait la réponse, espérant qu’il ne propose pas de stationner dans le noir, accrochés aux branches qui se penchaient et s’entremêlaient aux dessus de leurs têtes.







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Guendoloena fiancée comblée d’Harlan le Hardi
Corinthienne dans l’âme
Ambassadrice Orléanaise en Flandres
Conseillère Municipale de Montargis
Tisserande, éleveuse de moutons parfois
Armoria
Une chapelle, quelque part, loin des chemins des hommes :

Elle s'était assoupie après une contraction plus longue et douloureuse que les autres, et qui l'avait laissée sans forces, ayant même ressenti le besoin d'une main dans la sienne. La main d'un borgne balafré, même si ce n'était guère celui qu'elle voulait auprès d'elle en cet instant.

Sommeil léger : elle guettait jusque dans son repos. Elle se dressa vivement sur son tas de foin, où elle s'était allongée, blottie dans sa cape. Réflexe : où était Tithieu ? Amis ou ennemis ? Allait-il se faire prendre ? Il semblait sorti, et elle ne put qu'espérer qu'il avait réussi à se cacher.

La porte, lourde à souhait, avait gonflé sous l'effet des intempéries et était lente à s'ouvrir. Pas assez, toutefois, pour pouvoir se cacher : à peine celui de se mettre debout et d'enouler à la hâte sa cape autour d'elle. Amis ? Tant mieux. Ennemis ? Elle devrait cacher son ventre, libéré de son carcan.

Elle redressa la tête, prête à accueillir avec dignité ce qui l'attendait.

...


Guillaume ? Guillaume !

Et de franchir en courant presque les quelques pas qui les séparaient, et de se précipiter dans ses bras, sans même remarquer la rouquine, sans voir le sourire rassuré de Forrest.

Et de subir aussitôt, comme pour la punir de ne pas mesurer la vivacité de ses gestes, une déchirante contraction, qui la plia en deux, se mordant les lèvres pour ne pas crier.

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[Je vous ai envoyé une lettre RP ? Vous pouvez l'utiliser. Membre du fan-club "boisé forever"]
Snell
La Chapelle de St-Nulle-Part

En voyant les vestige de l'ancien lieu de culte, le Borgne sentit son coeur battre à tout rompre. Il éperonna son cheval, sa patience à bout, et laissa ses compagnons de route derrière pour se rendre à la chapelle le plus vite qu'il le pouvait.

La porte fut difficile à ouvrir, mais dans son état il était hors de question de la laisser lui barrer le passage. Les gonds couverts de rouille grincèrent, mais ouvrèrent quand même.


Guillaume ? Guillaume !

Elle était là, le visage en sueurs, tenant sa cape devant elle comme un soldat tient un bouclier.

Anaëlle !

Snell fut immédiatement à ses côtés, à genoux, la tenant dans ses bras. Un paradis vanillé au milieu des ruines en décomposition. Armoria grimaça et se tordit de douleur dans ses bras.

Je suis là, ma très chère, je suis là. Pour elle, il tentait d’être rassurant en lui parlant, mais il adopta un tout autre ton en regardant la sage-femme qu’il avait emmené. Faites ce que vous devez faire, vous ! Aidez-la !
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--Brunehaut


Voilà le Borgne qui part en avant, sautant au bas de son cheval.

Mais il va arracher la porte le bougre. La porte d'une église en plus. Brunehaut soupire, il n'y avait pas à dire, les hommes, tous pareils.

Elle a à peine le temps de descendre à son tour pour entrer, qu'elle le trouve agenouillé près d'une femme blonde et qu'il lui hurle de faire ce qu'elle est censée faire.

Grimace de la rousse.

Faudrait déjà que je puisse le faire. Alors mon mignon tu te pousses et tu me laisse approcher?

Regard vers Snell, les bras croisés sur sa poitrine, attendant. Elle a reconnu la Princesse, ne se demande pas ce qu'elle fait là et pourquoi elle a été enlevée puisqu'elle n'est pas attachée. Haussement d'épaules. Pas son souci à la rouquine.
Snell
Dans la Chapelle de la Nativité

Snell s'exécuta aussitôt, prenant place près de la tête d'Armoria, il saisit sa main de manière réconfortante. Il avait déjà assisté à la naissance de ses jumeaux, il y a bien longtemps, et le souvenir lui revint que tout le procédé était un mystère complet pour lui. Comment l'on pouvait sortir de si gros enfants d'un orifice si petit le dépassait complètement.

Il résolut de rester à l'écart le plus possible, tout en refusant d'abandonner la blondinette de son coeur alors qu'elle semblait tant souffrir. Ne pouvait-il rien pour elle ? Ne sachant que faire, il lui serra la main et déposa un baiser sur son front.

Il regarda de nouveau la rousse.


Mais allez-y! Commencez qu'on en finisse!
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--Brunehaut


Quand même il se pousse et à le voir aussi anxieux, pas besoin de se demander s'il est le père.

Ah ces hommes, tous les mêmes. Toujours prêt pour la conception, par contre au moment de la ponte là, on les mettrait devant une armée, seul et sans arme, qu'ils seraient plus à l'aise.


Bon lâchez là et occupez-vous du feu. Elle ne doit pas avoir froid et moi pendant ce temps je vais l'examiner.

Allez, bon sang. Pas que cela à faire.


Brunehaut pose à terre sa besace et commence à sortir divers pots et une bouteille de vin.

Me faut un gobelet dans lequel vous verserez du vin et vous y mettrez ceci à diluer.

Elle lui tend un peu de poudre dans un couvercle puis se tourne vers la parturiente.

On ouvre la bouche que je renifle et on me raconte où on en est.
Armoria
Chapelle et choncheau :

Elle leva un sourcil : elle n'aimait guère les femmes autoritaires... Sans doute parce que l'étant elle-même. Enfin, celle-ci, de femme, avait pour mission de la délivrer. Allons-y, se dit-elle.

L'on en est à avoir des contractions longues et douloureuses, mais point trop proches encore. Et l'on pense que rien ne se devrait passer avant plusieurs heures... L'on s'est déjà retrouvé dans cette situation, par trois fois, sans oublier une fausse couche auparavant.

Elle ouvrit la bouche : la matrone voulait sans doute prendre connaissance de son haleine pour y détecter quelque aigreur. Une fois cela fait, elle fit signe à Forrest de s'approcher, lui demanda de trouver son "ravisseur" et de lui donner la suite du plan. Le véloce valet fila aussitôt, non sans un regard appuyé vers la matrone : appuyé et prometteur...

Armoria regarda Snell, heureuse et rassurée de l'avoir auprès d'elle.


Du nouveau, là-bas ?
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[Je vous ai envoyé une lettre RP ? Vous pouvez l'utiliser. Membre du fan-club "boisé forever"]
Datan
[NIORT, devant la porte, face à la forêt]

Datan se tenait droit, face à la porte, monté sur son cheval, pendant que son groupe se préparait. Volkmar s'affairait et Arianrod attendait patiemment. Quant aux deux miliciens, ils essayaient tant bien que mal de tenir leur cheval, visiblement affectés par l'agitation ambiante.

L'homme arriva face à eux, et se présenta sous le nom de Sinople, de Saintes. Datan le remercia de se joindre à eux et lui demanda :
Vous avez trouvé ce corps dépouillés à quelle endroit ? Car j'ai encore en tête le point d'entrée dans la forêt d'où a disparu le cavalier et sa victime. Vous nous montrerez en passant.

Puis, se tournant vers le groupe :
Six pour retrouver une princesse, c'est assez léger tout de même !
Mais nous allons faire avec. Suivez-moi !


Et il lança son cheval au galop.
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Heureux père de Dune - Champion du Poitou - Conseiller municipal à Niort - Etudiant à Poitiers
Gaborn
[Poitiers, le feu dans les veines...]

Un baiser comme on en donne peu ; en début d’une histoire d’amour ou à la vin d’une vie… de ces baisers qui marquent à jamais… de ces sensations qui embrasent les sentiments dans un feu d’une violence extrême. Alors que la main de Marie Alice saisissait la nuque de Gaborn, leurs langues se touchèrent, leur respiration s’accélérant un peu plus. Un goût de violette emplit la bouche de Gaborn. Sa main libre caressa un long moment le corps de la jeune femme à travers le tissu, savourant les courbes offertes…
Un moment plus tard, lèvres qui se séparent pour reprendre une respiration, hésitation sur la conduite à tenir, yeux fermés, profitant des sensations renvoyées par le corps, avant de céder à un second baiser tout aussi passionné que le premier…
La notion de faute n’avait pas encore fait surface, seul l’urgence de la situation, le besoin de ce qu’il faisait lui importait…

Pourtant, presque à regret, avec douceur et lenteur, il arrêta le baiser, séparant ses lèvres de celle de la dame. Front qui se touche, respiration haletante, timide et pourtant extrêmement excitante… yeux qui se rouvrent et se croisent, noirs insondable, puit d’obscurité contre vert… regard qui essaye de parler, mais qui demeure sans voix, alors la main de l’homme monte et caresse avec douceur la joue satinée… Respiration qui se calme, chaleur en lui, chaleur qu’il dégage et partage…

Pensée fugace, ainsi elle m’épaulera, pensée plus longue, pardon, pensée interminable, j’ai aimé cela…

Silence fort long, où la gêne ne trouva pas le moyen de s’installer. Gaborn avait recouvré une partie de ses esprits. Son but était clair, obtenir l’aide de la PSE, le moyen peut être un peu particulier, mais le jeu en valait toujours la chandelle… Menteur, s’exclama son esprit, il n'y a pas que cela… Un sourire s’étira, un sourire qu’il offrit à la jeune femme… Celui-ci était empreint de gratitude et d’envie… Il avait agi pour Armoria, mais pas que pressentait il…

Lèvres qui se trouve mordillées, envie qui le tenaille, yeux qui se rencontrent, l’impression que l’envie est partagée, se baisse à nouveau pour céder au destin… Quand le vin est tiré tu devras le boire fils, disait sa mère… Son père rajoutant alors, et ce même si cela déplait à tes Dieux… Fidèle Aristotélicien, homme fidèle, Gaborn n’avait jamais vraiment compris, mais ce jour, il saisissait la sagesse du propos… Il comprenait mieux pourquoi son père avait parlé de dieux, au pluriel… Ce jour il leurs aurait vendu son âme pour que l’instant dure sans fin pour en minimiser les conséquences…

Alors que les lèvres à nouveau se rejoignaient en un fugace instant, le coche s’arrêta. Deux coups et une voix qui s’élèvent.


Sommes arrivés vo’ Grasces !

Lèvres qui se séparent alors même qu’elles se sont trouvées l’espace de moins d’une seconde… yeux qui se rencontrent, silence dans le coche, tristesse dans les yeux de Gaborn, gratitude, envie, désir, peur…. Et ils sont là, collés l’un à l’autre dans le silence du coche, le Bourguignon incapable du moindre mot, souhaitant l’entendre elle pour savoir comment réagir… le but est double… Son objectif premier et maintenant… elle…
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banniere en cours de confection par mon épouse, mais voici le blason :
Mariealice
[Quelque part, sur terre il paraît...]

Comment un coeur pouvait-il battre si vite? Comment sa poitrine pouvait-elle encore le contenir sans s'ouvrir pour le voir bondir?

L'ouragan s'était levé et il balayait tout sur son passage. Blessure du Roy? Envolée. La Princesse enlevée? Oubliée. La culpabilité, la colère de n'être pas ce qu'elle aurait dû, de n'être jamais là quand il le fallait? Disparues.

Ses lèvres contre les siennes, son souffle mêlé au sien, sa langue, son goût, son odeur, son corps pressant le sien tout comme cette main vagabonde mettant le feu à sa peau... Voilà tout ce qui existait pour l'heure. Pour les minutes à venir. Pour les secondes qui s'égrainaient et fuyaient.

Une respiration à reprendre avant de suffoquer. Devoir se séparer pour ne pas étouffer. Oui mais voilà c'était en ne le sentant plus qu'elle avait soudain l'impression de manquer d'air.

Et un couvercle en plomb encore alourdi pour tenir à distance la petite voix qui lui murmurait à l'oreille qu'elle ne devait pas se laisser ainsi aller, qu'elle devait le repousser, le fuir, se lever et courir.

Yeux ouverts pour mieux regarder son visage, ses yeux à lui étant fermés, lèvres scellées par un baiser qui électrisa son corps tout entier, provoquant une décharge de plaisir, amplifié par l'interdit.

Respiration à nouveau, air froid là où était sa bouche l'instant d'avant, front contre son front, enfin le noir de ses prunelles dans les émeraudes, coeur battant toujours aussi vite mais qui avait cessé d'accélérer pour se stabiliser. Et sa main sur sa joue. Si douce.

Un soupir, une partie de la réalité reprenant sa place alors qu'elle luttait contre, ne voulait, pas maintenant, pas si tôt, oublier encore, être bien là, ne plus sentir toute cette pression sur ses épaules.

Et pourtant. Armoria... Tithieu... Comment pouvait-elle agir ainsi... Oublier... Les oublier....S'oublier.

Oui oublier à nouveau quand il sourit, là au-dessus d'elle, que le noir s'illumina même s'il restait en partie insondable. Il se mordillait les lèvres, semblait réfléchir, hésitait, la sondait. Le vert se mit à répondre, suppliant presque, rempli de désir et du besoin de lui qu'elle avait à cet instant précis.

L'hésitation enfin prenait fin, tout comme la distance disparaissait et que leurs lèvres se joignaient à nouveau, étouffant le soupir qui montait dans sa gorge.

Une voix, deux coups.

La distance revint alors que le but du voyage était atteint. Et que tout lui revenait en pleine face. Culpabilité, colère, trahison, vulnérabilité.

Et lui? Que ressentait-il? A quoi pensait-il? Elle tenta de voir en son regard, y lut tant de choses mais nul jugement, nul déni, nul envie de la repousser. Pourtant elle savait qu'ils allaient devoir sortir, se conduire comme si de rien n'était, il le fallait. Le devoir. Mot dont elle connaissait toutes les implications. Depuis toute petite.

Devoir oui mais elle refusait de faire comme s'il n'y avait rien eu. Impossible. Alors elle commença par répondre au cocher sans le quitter des yeux, lui souriant, tentant de le rassurer, de les rassurer.


Bien merci. Nous allons descendre, donnez nous un moment.

Puis plus bas, pour lui seul.

Je ne regrette rien Gaborn. Rien. Ni de ce qu'il vient de se passer ni de ce qu'il aurait pu se passer si le voyage avait été plus long. Dehors on nous attend, je vais devoir reprendre mon masque si souvent porté mais...

Un silence.

Un soupir.

Comment formuler cela.


... il nous faudra nous revoir.

Nez qui se fronçait. Devoir encore. Non pas pour cela.

Non... J'ai besoin de vous revoir.

Oui c'était cela le terme. Besoin. De le voir ailleurs, en d'autres circonstances, de comprendre et de savoir.
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Gaborn
[devant le castel comtal, Poitiers, ou sur un navire voguant sur des flots bien mouvementés.]

Réponse qui résonne alors qu’elle le regarde en souriant doucement. Petit sourire, et yeux expressifs…

Bien merci. Nous allons descendre, donnez nous un moment.

Un moment n’y suffira pas pensa Gaborn, toutefois il acquiesça… La position était incongrue, il avait senti le corps de Marie s’enfler pour parler au cocher, et il se rendit compte, avec une acuité surprenante qu’il était toujours couché sur elle… mais qu’il n’en ressentait nulle gène et n’avait guère envie de se relever… Il était bien ainsi, sentant le corps de la jeune femme contre le sien…

Elle lui parla soudain, et il l’écouta penchant sa tête sur le coté. Attentif et concentré, désir oublié pour se concentrer sur les paroles. S’offrant totalement dans cet acte d’écoute.
Les paroles étaient éloquentes et leur sens très clair… Mais Gaborn s’attacha à leur sens caché… devoir, masque… c’était une femme qui lui faisait de terribles aveux que celle qu’il avait sous lui… Une douleur le saisit à l’épaule, soudaine et douloureuse, comme à chaque fois… Elle s’effaça en quelques instants. Il avait tenté de demeurer stoïque, peut être animé d’une légère grimace.

Tachant de retrouver une contenance, et n’ayant aucune envie d’expliquer cette douleur subite, il hocha simplement la tête au propos de Marie.

Le sens de la reformulation le toucha soudain de plein fouet. Besoin de vous revoir…
C’était clair et cela servait ses intérêts… Il hocha à nouveau la tête pour lui-même cette fois… Puis il baissa un instant ses paupières tandis qu’il réalisait, encore une fois, que ces intérêts n’expliquait pas tout aux battements de son cœur, n’expliquait pourquoi lorsqu’elle avait parlé de devoir se retrouver, il avait eu peur que cela ne soit pas très agréable. Cela n’expliquait pas pourquoi quand elle avait parlé de besoin il avait trouvé ce mot approprié…

Mais il tardait à répondre et croyait discerner, à raison ou à tord, une ombre de doute dans ses yeux qui semblait redevenir peu à peu noisette. Cherchant ses mots et n’en trouvant pas, il décida de répondre par geste, retardant d’un instant leur sortie. Il l’embrassa. Légèrement. Un baiser volé, soupçon de présence et voile d’absence… lèvres prenant par surprise une liberté sur d’autres lèvres.
Il finit par murmurer.

Nous revoir…. Cela me semble approprié oui… nous aurons peut être moult choses à nous dire…
Son visage s’éclaira d’un sourire tendre qu’il espérait contagieux et rassurant… Nul jugement dans ses yeux, pas même pour lui… juste une affection subite. Sa main caressa de nouveau la joue de Marie puis ses cheveux avec douceur, reprenant dans un murmure… Vous revoir…

Soudain, il fut debout avant qu’elle ne puisse réellement le réaliser. Debout, devant elle, son ombre au dessus d’elle, ses épaules oblitérant l’espace dans le coche… sa silhouette se dessinant dans le matin levant… Le noir poussiéreux de ses vêtements, le noir de ses yeux la regardant sans ciller, sa mèche blanche vieillissant son visage en cet instant… et sa main qui se tendit vers Marie…
Ma Dame, dit il insistant sur le mot, la route doit être suivie… et le prévôt nous attend… Accepteriez vous de m’y accompagner et de me guider dans les méandres du château poitevin où je ne saurais survivre sans votre compagnie en cet instant ? Et où je ne doute pas que tu me soutiendras totalement maintenant ajouta t il mentalement pour lui-même, un brin cynique.

Il resta ainsi, espérant qu’elle prenne sa main et vienne se blottir un instant contre lui, tout en redoutant qu’elle le fasse…

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banniere en cours de confection par mon épouse, mais voici le blason :
Mariealice
[Terre – Poitou – Poitiers – Esprits retrouvés....]

Attente de sa réponse en silence. Tendue. La peur au ventre et pourtant si vivante.

Les bruits autour d'eux avaient repris consistance et forme depuis le rappel au monde du cocher. De seconde en seconde ils se faisaient plus présents, plus pressants. Et pourtant bien moins que l'homme couché au-dessus d'elle et dont le corps, reposant sur le sien, apportait chaleur, douceur et aussi une forme de violence.

Oui violence. Celle des sentiments, des sensations. Celle qui avait effacé tout d'un simple regard, d'une simple présence.

Il l'avait écouté, sérieux, attentif, tout à ses paroles. Cela se voyait à sa façon de pencher la tête et à ses yeux qui la fixaient avec intensité. Une grimace, qu'avait-elle dit. L'aurait-elle contrarié en s'ouvrant ainsi.

S'ouvrir oui parce qu'en quelques mots elle avait dit beaucoup. Et même si elle ne le connaissait pas, le peu qu'ils avaient échangé lui avait appris assez sur lui. Il avait entendu chacun d'entre eux, les avait compris, entièrement.

Et cette lueur là encore. Que signifiait-elle? Elle ne pouvait la déchiffrer mais l'avait déjà vue. Elle lui apportait un sentiment diffus qu'il cachait quelque chose. Mais quoi? Et pourquoi?

Pourquoi ma fille? Mais il pouvait avoir des tas de raisons. A commencer par ne pas être du tout Gaborn. Ou bien à la mener par le bout du nez, la menant au château en lui laissant croire que c'était elle qui menait la danse.

Un soupir à peine perceptible. Non. Il était qui il avait dit et toutes ces questions idiotes n'étaient qu'une façon de repousser la seule qu'elle aurait dû se poser. Comment faire face à ce qu'il s'était passé? A ce tumulte assourdissant qui s'était déchainé et qui, s'il se calmait, ne faisait pas mine de se taire.

Et assourdissant il l'était dans ce silence qui s'étirait et ne cessait d'enfler au point de prendre toute la place qu'il restait dans ce coche.

Un baiser volé. Voilà la première réponse qu'il lui fournit, ranimant aussitôt la chaleur qui s'était estompée depuis l'intervention de la voix extérieur à leur cocon.

Un baiser volé. Voilà qui faisait à nouveau voler toutes les réponses qu'elle aurait pu avoir, ou commencé à formuler.

Un baiser volé. Et...

... Enfin un murmure, des mots, un sourire même et une assurance de se revoir.

Puis le vide. Celui laissé par son corps sur le sien quand, d'un coup, d'allongé il se mit debout, lui tendant la main tout en reprenant le ton qu'ils n'auraient jamais, sans doute, dû quitté. Celui dont il allait falloir user là derrière ses rideaux. Là où se trouvait le monde.

Main qui vint se poser sur la sienne pour l'aider à se redresser, instant d'hésitation à peine perceptible avant que de se blottir contre son torse, instant pour finir de se reprendre avant de reculer d'un pas.


Pour avoir fait quelques tours en ce château, je vous guiderai de mon mieux oui. Si on accepte de nous y laisser entrer tout du moins.

Regard plus froid tandis que la tâche de vin lui frappait les yeux. Grimace et d'un geste, attraper deux fourrures, lui en tendre une et prendre l'autre pour s'envelopper et cacher.

Vous pouvez ouvrir.

Oui, la porte pouvait s'ouvrir, Marie avait fait un pas en arrière, le Premier Secrétaire d'Etat en avait fait un en avant. Masque posé. Que reprenne la comédie.
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