Bazin
Une petite troupe – deux hommes en pourpoint et un valet – se présenta devant la mairie.
Le valet devança les deux hommes et harangua la foule:
Oyez oyez ! Sur invitation de l'autorité Genevoise, mon bon maître, le sympathique Bazin va parler.
Le plus petit des hommes, tenant nonchalamment une canne de croquet sur l'épaule, s'avança alors et fit signe au valet de se retirer tout en lui mettant la canne dans les mains:
Merci mon brave Balthazar.
Le second homme fouilla dans les poches de son pourpoint et en sortit un paquet de feuille qu'il tendit au pomponnant Bazin. Celui-ci regarda le feuillet, et leva un sourcil narquois en direction de son compère:
Eh bien mon cher Mazarin, vous n'y êtes pas allé avec le dos de la cuillère.
Puis Bazin, après un rapide salut à l'assistance, ce racla la gorge et commença la lecture de son discours:
Le valet devança les deux hommes et harangua la foule:
Oyez oyez ! Sur invitation de l'autorité Genevoise, mon bon maître, le sympathique Bazin va parler.
Le plus petit des hommes, tenant nonchalamment une canne de croquet sur l'épaule, s'avança alors et fit signe au valet de se retirer tout en lui mettant la canne dans les mains:
Merci mon brave Balthazar.
Le second homme fouilla dans les poches de son pourpoint et en sortit un paquet de feuille qu'il tendit au pomponnant Bazin. Celui-ci regarda le feuillet, et leva un sourcil narquois en direction de son compère:
Eh bien mon cher Mazarin, vous n'y êtes pas allé avec le dos de la cuillère.
Puis Bazin, après un rapide salut à l'assistance, ce racla la gorge et commença la lecture de son discours:
Citation:
Citoyens !
Citoyennes !
Mes chers amis,
Je me nomme Bazin ; Bazin de la Clapiotte. J'ai demandé l'asile politique à votre belle cité pour moi et pour mon fidèle conseiller Mazarin, qui, compagnon d'Ulysse, traîne dans notre périple sans fin, le fardeau de la liberté.
Citoyens !
Citoyennes !
Mes chers amis,
Je me nomme Bazin ; Bazin de la Clapiotte. J'ai demandé l'asile politique à votre belle cité pour moi et pour mon fidèle conseiller Mazarin, qui, compagnon d'Ulysse, traîne dans notre périple sans fin, le fardeau de la liberté.
L'orateur se tourne alors vers son camarade et lui souffle:
Très bon début. Et le "compagnon d'Ulysse" est tout simplement charmant.
Avant que de reprendre:
Citation:
Voici notre histoire:
Le Roy, ainsi que l'Empereur, ont donnés à chaque sujet le droit de voter pour qui bon lui semble et d'être candidat si bon lui semble. Depuis, duchés et comtés se sont appliqués à contourner cette règle en mettant en place des lois électorales aux justifications bien souvent fallacieuses.
La triste conséquence est que l'immense majorité des duchés est aux mains d'oligarchies locales. A travers ces lois scélérates, ces gens empêchent tout sang neuf, toutes méthodes nouvelles, tout renouvellement des élites. Dès lors les Royaumes sont nécrosés. Leurs populations périclitent !
La Bourgogne n'échappe pas à ce fléau. Une petite clique, une noblesse alliant consanguinité et alcool à longueur de journée - s'est arrogé le pouvoir et a mis en place ses lois qui lui permet de le conserver. A chaque fois qu'un opposant se hisse un peu trop haut, ils modifient les failles qui lui ont permis de passer outre leur main-mise.
Voici notre histoire:
Le Roy, ainsi que l'Empereur, ont donnés à chaque sujet le droit de voter pour qui bon lui semble et d'être candidat si bon lui semble. Depuis, duchés et comtés se sont appliqués à contourner cette règle en mettant en place des lois électorales aux justifications bien souvent fallacieuses.
La triste conséquence est que l'immense majorité des duchés est aux mains d'oligarchies locales. A travers ces lois scélérates, ces gens empêchent tout sang neuf, toutes méthodes nouvelles, tout renouvellement des élites. Dès lors les Royaumes sont nécrosés. Leurs populations périclitent !
La Bourgogne n'échappe pas à ce fléau. Une petite clique, une noblesse alliant consanguinité et alcool à longueur de journée - s'est arrogé le pouvoir et a mis en place ses lois qui lui permet de le conserver. A chaque fois qu'un opposant se hisse un peu trop haut, ils modifient les failles qui lui ont permis de passer outre leur main-mise.
Schriiiit schriiit schriiit: changement de page dans un froissement de papier.
Citation:
En décembre, je me présentais à la mairie de Cosne. Je fus élu mais destitué la nuit même de mon élection. Ils m'intentèrent un procès où l'orchestration de la justice flirtait avec les preuves trafiquées.
En janvier, je monte une liste et me présence aux ducales. Ils profitent de mon procès pour me rendre inéligible le jour même de l'annonce de ma candidature.
Durant la campagne, ils ne reculèrent devant rien pour nous discrédité et nous évincer: orchestration de la justice, faux avis de recherche, usage des courriers du maire à des fins de diffamation et de propagande, viols du codex et j'en passe. Ils m'accusèrent même d'être un pilleur de duché forçant ainsi ma soit-disante victime à démentir officiellement par deux fois. La Duchesse d'alors va jusqu'à invalider notre liste sans qu'aucune loi ne l'y autorise.
Mais Renaissance, notre liste, remporte 56% des suffrages et inflige une cinglante défaite aux 4 listes fossiles.
Après notre écrasante victoire, ils renversèrent la Duchesse légitime qu'ils avaient pourtant eux-mêmes reconnue. Ils mirent en place un Conseil fantoche qui s'appliqua à modifier les lois pour s'assurer une meilleure main-mise sur le pouvoir. Renaissance ayant montré les failles à leur absolutisme.
Tous nobles, ils mirent en place une loi qui donne à leur collège le plein contrôle sur les candidatures. Ainsi ils peuvent évincer tout candidat sans raison ni justification.
Pire ! Cyniques et odieux, ils laissèrent – quand ils n'y mirent pas la main – une armée privée procéder à des assassinats politiques systématiques contre les sympathisants Renaissance.
En décembre, je me présentais à la mairie de Cosne. Je fus élu mais destitué la nuit même de mon élection. Ils m'intentèrent un procès où l'orchestration de la justice flirtait avec les preuves trafiquées.
En janvier, je monte une liste et me présence aux ducales. Ils profitent de mon procès pour me rendre inéligible le jour même de l'annonce de ma candidature.
Durant la campagne, ils ne reculèrent devant rien pour nous discrédité et nous évincer: orchestration de la justice, faux avis de recherche, usage des courriers du maire à des fins de diffamation et de propagande, viols du codex et j'en passe. Ils m'accusèrent même d'être un pilleur de duché forçant ainsi ma soit-disante victime à démentir officiellement par deux fois. La Duchesse d'alors va jusqu'à invalider notre liste sans qu'aucune loi ne l'y autorise.
Mais Renaissance, notre liste, remporte 56% des suffrages et inflige une cinglante défaite aux 4 listes fossiles.
Après notre écrasante victoire, ils renversèrent la Duchesse légitime qu'ils avaient pourtant eux-mêmes reconnue. Ils mirent en place un Conseil fantoche qui s'appliqua à modifier les lois pour s'assurer une meilleure main-mise sur le pouvoir. Renaissance ayant montré les failles à leur absolutisme.
Tous nobles, ils mirent en place une loi qui donne à leur collège le plein contrôle sur les candidatures. Ainsi ils peuvent évincer tout candidat sans raison ni justification.
Pire ! Cyniques et odieux, ils laissèrent – quand ils n'y mirent pas la main – une armée privée procéder à des assassinats politiques systématiques contre les sympathisants Renaissance.
Re schriiiit schriiit schriiit.
Citation:
Mais voilà ce qui m'amène dans votre accueillante ville, mon île St Hélène, et qui me pousse à vous demander asile et protection:
Il y a deux semaines, je me présente à la mairie de Dijon, la capitale. Je suis élu. Mais les nobles invalide ma candidature.
En nous faisant élire, nous voulions faire abolir ces lois scélérates de l'intérieur et faire des réformes. Mais ces gens se jouent du choix du peuple quand celui-ci ne leur plait pas.
Il y a deux semaines, je me présente à la mairie de Dijon, la capitale. Je suis élu. Mais les nobles invalide ma candidature.
En nous faisant élire, nous voulions faire abolir ces lois scélérates de l'intérieur et faire des réformes. Mais ces gens se jouent du choix du peuple quand celui-ci ne leur plait pas.
Petit verre d'eau: glou glou glou.
Citation:
Pour ces gens, nous est un danger politique car nous prônons l'abolition de ces lois fallacieuses qui écrèment la population. Nous prônons un renouvellement des élites plutôt que cette plutocratie de mollusques accrochés au rocher du pouvoir. La liberté plutôt que leur législaïte aigue. En bref, laisser l'un de nous au pouvoir signifierait pour eux la fin de leur main-mise sur le duché.
Face à l'évident échec de la voie légale, je n'ai plus eu d'autre choix que de prendre une mesure forte. J'ai séquestré les richesses de Dijon et ai lancé un ultimatum:
L'abolition sans condition des lois scélérates et la punition des criminels de janvier et de leurs complices; parmi lesquels le Baron Théognis pour avoir renversé une Duchesse légitime et la Vicomtesse Saxaltesse pour avoir orchestré la mascarade électorale de janvier.
Je ne rendrais le trésor que lorsque les Droits du peuple seront respectés.
La liberté est notre trésor. Rendez-la nous !
Pour ces gens, nous est un danger politique car nous prônons l'abolition de ces lois fallacieuses qui écrèment la population. Nous prônons un renouvellement des élites plutôt que cette plutocratie de mollusques accrochés au rocher du pouvoir. La liberté plutôt que leur législaïte aigue. En bref, laisser l'un de nous au pouvoir signifierait pour eux la fin de leur main-mise sur le duché.
Face à l'évident échec de la voie légale, je n'ai plus eu d'autre choix que de prendre une mesure forte. J'ai séquestré les richesses de Dijon et ai lancé un ultimatum:
L'abolition sans condition des lois scélérates et la punition des criminels de janvier et de leurs complices; parmi lesquels le Baron Théognis pour avoir renversé une Duchesse légitime et la Vicomtesse Saxaltesse pour avoir orchestré la mascarade électorale de janvier.
Je ne rendrais le trésor que lorsque les Droits du peuple seront respectés.
La liberté est notre trésor. Rendez-la nous !
Bazin fait alors une large révérence à l'auditoire; les plumes de son chapeau effleurant le sol: frout frout frout.
Mon cher Mazarin, vous vous êtes surpassé. Un peu long mais rigoureux et fidèle tout en résumant. Le final est du meilleur effet; je n'aurais pas trouvé mieux.
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Berger du peuple
