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[RP] Ysengrin Carpe Jugulum

Attila_caligula
La paisible baronnie de La Roche Canilhac, endormie depuis des mois et des mois, vaquait comme toujours, à ses occupations champêtres.

Comme hier.

Comme demain.

Vraiment?

Pas sûr. Sinon, que viendrait foutre ce nuage de poudreuse sur le chemin, indiquant qu'un coursier avait été grassement payé pour apporter missive urgente et impérieuse?3
ce qu'il fit, peu après s'être fait connaitre du gardien du domaine.

Citation:
A qui ouvrira ce pli, sachant lire et ayant un minimum de jugeotte, tu liras ce qui suit à mes gens.

C'est votre Seigneur qui se manifeste enfin. Relève toi abruti, je ne suis pas là!
Je suis le nouveau baron de La Roche Canilhac, cousin de votre précédent suzerain Bendalf Blaise de Maupertuis, paix à son âme, enfin ses cendres, vu qu'il brûla.
Attila Caligula d'Ysengrin est mon nom et vous apprendrez à faire le lien avec mes défunts homonymes.

Je suis en ce moment à la guerre, pour protéger cette terre et vos masures. Aussi je ne me montrerai pas avant un certain temps au domaine. J'ai néanmoins de nombreuses requêtes à formuler.
Et ne vous méprenez point sur le mot requête. C'est à prendre au sens de la Quête du Graal, tout manquement est impensable.

En premier lieu, des comptes me seront envoyés. Je ne serai ni ladre ni fesse mathieu si quelques picaillons manquent à l'appel. mais je ne serai pas non plus avare de coups de baston pour la joncaille évaporée.

Les Poiriers seront taillés, replantés, récoltés. La distillation et la mise en cuve seront remises en route. Avec des comptes tenus d'une main de notaire. Non, d'apothicaire. Les notaires sont par trop larrons.

Vous ferez porter votre première bouteille de la production 57 à Mère, vicomtesse de Droux, accompagnée de bêtises de Cambrai et de cette miniature que je joins. c'est un jeune jouvenceau de bonne famille et completement idiot qu'il lui plaira peut être de recevoir.
Et un panier de champignons à ma bien aimée soeur Agrippine. Elle les affectionne bien rouges et constellés de taches blanches. Inutile de nommer l'expéditeur, elle reconnaitra son frère attentionné. Conseillez au commis de ne pas attendre la pièce, néanmoins.
Ouverture de la Tour et la métaierie. vous virerez les importuns qui n'auront pas manqué de s'y installer, se croyant seigneur en place du suzerain. J'attends de la visite, nombreuse et de qualité. Des gens d'armes que vous recevrez comme le Pape en personne. Ne lésinez pas sur les victuailles et la mise en bouteille de vin de bordeaux.
Sieur Fernand, Damoiselle Moirha, Maître Frambault et d'autres qui n'ont pas à être nommés ici, mais dont vous aurez les noms par moi ou Sieur Fernand en temps et en heure.
Et La Roche Canilhac restera ouverte à quiconque se présentera en mon nom. J'aviserai par courrier.

Il m'apparait que j'ai besoin d'un intendant, contremaître, métayer, secrétaire.
Je le souhaite plutôt jeune, jolie, aimable et bien tournée. Ai- je spécifié qu'elle devra avoir bon tein et bons tétins? Elle devra.
Des lettres si elle les connait, des chiffres si elle y est habile. Mais ce n'est pas indispensable.

Que tout aille rondement.

PS Personae non grata: Les moches, les vieux, les chiards, les chiens, le Trésorier Royal, les gabelous, les mendiants et les infirmes.

A.C.d'Y. qui fait "Assez dict"

_________________

Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Frambault
[Routes limousines]


" … Elle rigolait comme un poilu et ru et ru et rutontèle
Roi n'était pas son coussin et rintintin

Le lendemain quand j'suis revenu
Le lendemain quand j'suis revenu
C'est le curé que j'aperçus et ru et ru et rutontèle
Il lui tâtait l'bas des reins et rintintin

Après l'avoir embrassé dru… "*


L’homme se tut, un sourire béat de satisfaction aux lèvres et leva les yeux vers les toits de Laroche Canilhac. Une petite tape amicale sur l’encolure de l’âne

- Pas trop tôt l’ami… J’ai le fondement écorché, faudra que je me pommade si je veux pouvoir m’asseoir demain…

De ses longues jambes touchant presque le sol, il talonna l’animal et tira vigoureusement sur la longe du deuxième

- En avant ! Pas d’âme qui vive depuis des lieues… Pas que je m’ennuie avec vous, mais ça fera pas de tort qu’on me réponde un peu… Et une bonne assiettée… Du petit lard salé… Et la poire de La Roche... J’en salive d’avance…

Guilleret, l’homme poursuivit chemin et mélodie…

" Après l'avoir embrassée dru
Dans sa main lui glisse un écu et ru et ru et rutontèle
Qu'elle empocha bel et bien et rintintin

Mais le meunier, mais le meunier a répondu
Mais le meunier a répondu
Ma femme est belle et bien foutue et ru et ru et rutontèle
Alors faut qu'elle gagne mon pain et rintintin "


L'homme finit par descendre de l'âne pour s'annoncer au portail

Hola ! Y a quelqu'un ici-bas ? Ouvrez vite !


*Meunier tu es cocu, Gérard Blanchard (semble-t-il )
Garance
[Allez.. allez, on se prépare.].


« Plus bas ma fille, frotte plus bas ! »

Debout nue dans un baquet d’eau chaude fumante, Garance encourageait d’une voix ferme la main hésitante de la fille d’auberge. Une gamine d’à peine 12 ans, rougeaude , empotée mais de bonne composition.

« Ben m’dame.. là.. y a que l’curé ou l’médicastre qui y va »

Elle lui aurait bien dit à la gamine que deux maris et des amants s’y étaient déjà promené. De longues balades même ou courtes selon l’humeur.

« Eh bien ma fille, nous sommes pareilles toi et moi »

Loin de là, mais Garance voulait amadouer la jeune fille prude.

« Et tu verras que le premier jouvenceau venu aura vite fait de s’improviser médicastre »

Elle rougissait de plus en plus la maraude. Et Garance se sentit prise d’une bienveillance peu commune vis à vis d’elle. Sans doute, en souvenir de cet âge.

« Et si tu ne veux pas te retrouver engrossée comme je l’ai été, eh bien.. hum..Mais, revenons-en à mes fesses. Prends le calva de la fiole et frotte-les «

En dehors du fait que le calva soigne tout, ravigote tout, il avait une odeur quasi envoûtante.

« Oui m’dame.. Et vais pas me trouver grosse. Ma mère, elle dit comme ça que c’est en embrassant un garçon qu’ça s’fait ! »

Levant les yeux au ciel, Garance pensa au repeuplement galopant du Limousin pendant que la jeune fille lui donnait une friction revigorante.

Faut dire que Garance avait l’humeur joyeuse après des mois d’ un ennui débilitant. Et cette invitation à festoyer chez un Vicomte inconnu en était la première manifestation.

En quittant le Languedoc, elle avait accepté de prendre avec elle des inconnus en plus de Diab, Lab , ses vieux amis normands et Sibylle sa protégée qui n’avait plus vraiment besoin de protection à vrai dire, tellement cette petite semblait douée.

Pour les remercier de l’escorte, un d’entre eux, Sieurfernand leur avait proposé de les accompagner au grand banquet offert par un ami limousin et Vicomte.


« Aïeeeeeeeeeeuuuuuuuh ! J’ai dit frotter.. Pas râcler ! »

Encore une qui sortait de la ferme. Posant pied en dehors du baquet, Garance se retourna vers la servante d’auberge.

« Bien, passe-moi donc la robe blanche et cours demander en bas le chemin le plus court vers la Baronnie de la Roche Canilhac »

A ces mots, la pubère ouvrit la bouche, la referma et la réouvrit.

« Eh bien, à part qu’un jouvenceau y verrait une invitation à batifoler et que je ne le suis pas, qu’y a t’il donc ? On dirait que tu as vu la Créature qui a pas de Nom. »

Se signant plusieurs fois, et retrouvant l’usage de la parole.

« Oh non m’dame, pas la Créature.. « Et s’arrêtant » Et ma mère, elle dit que je peux pas dire son Nom , c’est à dire que.. L’Vicomte qui habite sur ces terres, il est connu… »

Fronçant les sourcils à cette déclaration, Garance poussa un peu plus l’interrogatoire.

« Si fait ? Et de quelle manière ? »

Tête baissée, et rouge à éclater.

« Eh bien m’dame, l’Vicomte là, paraît qu’il aime bien les fêtes et puis boire.. Et puis.. c’que ma mère elle dit qu’il faut pas faire avant l’mariage. »

Garance éclata de rire. Cela la changerait des fêtes ennuyeuses et plombées de la noblesse normande.

« Ahem.. eh bien file au plus vite me renseigner sur le chemin »
_________________

Dame de Coulvain. Pas de réponse HRP à du RP
Vassilissa
[Sur la route de Tulle]


- Nan mais essaye même pas, Clothilde, je te dis que c'est pas un endroit pour les petites filles ! D'abord, c'est un Vicomte… Il va probablement sentir la rose et la violette, et tu risques de passer la soirée à moucher... J'te parle même pas des toilettes des dames qu'il ne faut pas tacher, ni de tous ces seigneurs qu'il faut pas regarder sous l'nez comme tu aimes à le faire… Et puis pas question de ram'ner Amor là-bas, tu vois… il fich'rait le bazar, il f'rait peur aux pucelles...
Nan nan nan, vous s'rez mieux ailleurs, tous les deux… On va t'trouver une bonne femme qui te fil'ra du pain et puis un bol de lait, avec un bout d'gras pour le chien, et ce s'ra beaucoup mieux qu'd'aller t'trainer là-bas…


Elle jeta un regard au visage renfrogné enfoui dans son corsage. La gamine boudait. Pas besoin d'être sa mère pour deviner ça.

- On t'rapportera des p'tits fours !

Ben voyons. Et des bouchées de viande, et du vin épicé… Pourquoi pas du fromage, tant qu'on y était ? Les yeux de Vass se firent rêveurs. Peut-être le Vicomte était-il riche ? Elle avait oublié de demander ça à Fernand… Pourtant, après un mois au pain sec, c'était important…

D'instinct, elle se retourna, pour voir si le reste du groupe suivait.
Dans le soir qui tombait, Drannoc marchait en tête. Beau comme jamais, ses cheveux dans le vent, il semblait ailleurs, comme souvent. Attentif à tout sauf à ce qui se jouait… Nul n'était besoin de lui poser de questions sur le Vicomte, car dans son monde à lui point de Vicomte, de fête… seulement les chemins avec leurs aventures…

Souriant tendrement, elle se demanda s'il avait seulement une paire de braies propres à se mettre pour la soirée… Et se dit qu'elle avait quelques heures devant elle avant de s'en préoccuper.

Un meuglement de colère vint troubler ses pensées, et elle vit son homme faire un pas de côté, juste à temps pour éviter le coup de corne rageur du bovin qu'il menait.

Enduril, sa peau de vache tendue sur son derrière renflé, était de sale humeur. Trop de marche peu de foin, et le lait tout aigri de trop de mauvaiseté… Et puis ce chien, toujours, dont le principal jeu était de lui chatouiller les mollets…

Coup de corne à nouveau, qui cette fois touche sa cible. Jappement de douleur, et le cabot s'enfuit la queue entre les pattes, vaincu pour la journée.


- Endu, un, Amor, zéro !

La gamine avait retrouvé le sourire, et c'était tant mieux. Car comme un rayon de soleil, la bonne humeur se répandit sur le groupe. Ce soir, il y avait la fête chez un vicomte Limousin. Ce soir, ils retrouveraient leurs amis et en rencontreraient de nouveaux. Ce soir, ils seraient à la ville. Tulle leur tendait les bras.
Sibylle.
Sa dame enfin apprêtée, corset serré (faut dire qu'elle a plus vingt ans, la Dame de Coulvain, mais pas le dire trop fort, non plus, elle n'aime pas que ça se sache), coiffure peignée, habits passés, calva...bu, Sibylle fit un bref détour par sa chambre où elle s'habilla rapidement et sobrement. Pas qu'elle n'ait pas le choix, sa dame était des plus généreuse, mais par goût. Elle préférait rester discrète jusque dans ses vêtements. Robe simple mais élégante, parure de bourgeoise et non de noble, sa manière à elle de tenir son rang de semi-domestique, suffisante pour se faire obéir par la piétaille et bien assez pour se faire oublier. Cheveux rapidement nattés et remontés, maintenus par quelques épingles, elle descendit rejoindre la compagnie dans la salle d'auberge.

Salle presque pleine et compagnie hétéroclite.Brouhaha amical où déjà les femmes s'entrecomplimentaient sur leurs toilettes, pendant que les hommes se réfugiaient au comptoir. Les accents se croisent et se mêlent, à l'oc se joint l'oïl ainsi quelques pointes étrangères,à la langue compassée des nobles, répond le babillement des artisans et marchands, coupés par quelques gausseries paysannes: drôle de symphonie mais qui a un je ne sais quoi de chaleureux, mélanges des terroirs et des origines.
Ce vicomte avait décidément de drôles de connaissances ou bien est ce ses connaissances qui avaient de drôles de connaissances ou était ce les connaissances des connaissances? Il arrive un stade où il devient difficile de comprendre qui a amené qui, ne restait plus qu'à espérer que le vicomte soit aussi généreux qu'ils étaient nombreux.
Après s'être assurée auprès de l'aubergiste que les chevaux étaient sellés et pour les plus avinés,hmm pardon âgés, charrette attelée, d'un pas décidé, Sibylle fendit la foule.


N-nous y allons, Da-dame?
Il ne f-faudrait p-pas f-faire attendre le vi-vicomte.

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Va où tu veux, Meurs où tu dois
Attila_caligula
Citation:
Gueret,

à Sieur Fernand Bataviande, Compagnon Marchand indépendant et Genevois.

Cher ami, depuis notre rencontre en cette poissonnerie, les longues discussions qui s'ensuivirent et les liens qui se tissèrent, j'ose le dire, vous me manquiez.
N'allez pas croire que je sois devenu bougre, ou femelle, je ne fais que vous dire ma joie de vous recevoir chez moi, avec nos compagnons.
Joie fugace puisque je ne serai pas présent, pour un certain temps, parmi vous, pour ces fausses retrouvailles.
Vous êtes chez vous en ma demeure. Ripaillez et profitez libéralement de mes réserves, elles sont hélas bien maigres.
Je vais derechef envoyer lettre à mon futur Beau Père Raspoutine, vicomte de Lastours, qu'il vous ouvre son crédit, qui est bien plus important que le mien.
Le jeu est une sale manie, surtout quand on triche moins bien que l'adversaire.
Puisez, puisez, et dites lui que ce sera autant que son beau fils n'aura point en héritage; vous verrez les cordons de sa bourse se délier comme par magie.

Vous saluerez avec toute la galanterie que vous aurez pu apprendre dans quelque manuel toutes ces charmantes dames qui vous accompagnent.

Je vous envie tellement.

Et n'oubliez point de moucher votre cerveau si rutilant à la nuit tombée, il attire les insectes volants.

Mes sincères amitiés à vous, compagnon hydraté.

Attila Caligula d'Ysengrin.

Post Scriptum Fernand, ayez l'obligeance de passer ce pli à Mahaud sans lire plus avant. Merci

Mahaud, ma broigne! Avez vous fait bonne route? Et cette vilaine extinction de voix dont vous souffriez, est elle partie? Il me semble entendre de Guéret les accords harmonieux de votre ravissant babil de jouvencelle carapaçonnée.
Il y a de la Jehanne en vous, vous venez du même pays.
Votre dévoué
A.C.


_________________

Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Garance
Une dernière goutte de calva glissée entre ses seins bien bombés par un corset légèrement serré, et la fille d'auberge revint essoufflée:

" Ben m'dame, y a du monde en bas. Et ils vont tous chez le Vicomte".
Se signant à répétition. " Pour sûr que ça va être une fête!"

Lui souriant, Garance se dépêcha vers la salle commune. Comble. Sourire amusé, elle parcourut du regard la foule hétéroclite. Le Vicomte avait des amis partout.

Levant le menton, elle chercha Sieurfernand et Sibylle du regard. Elle avait prêté quelques vêtements à cette dernière et voulait voir l'effet produit sur la jeune fille assez sauvageonne. Petite moue de désapprobation sans surprise cependant, la jeune femme n'en avait fait qu'à sa tête comme d'habitude. Le résultat était cependant agréable à voir. Faisant un rapide aller-retour du corsage de la jeune fille vers le sien, Garance remarqua avec aise que les appâts naissants de la jeune fille n'avaient rien à envier aux siens mûrs à souhait. Rassurée par cette vision, elle lui accorda le plus beau des sourires:


N-nous y allons, Da-dame?
Il ne f-faudrait p-pas f-faire attendre le vi-vicomte.


Penchant la tête vers elle..

" Si fait Sibylle, j'irai à cheval. L'air piquant ne peut que donner couleurs des plus joyeuses au teint. Monterez-vous à croupe ou désirez-vous prendre place dans une des carioles? "
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Dame de Coulvain. Pas de réponse HRP à du RP
Mahaud
[Baronnie de La Roche Canilhac, domaine du Vicomte Attila Caligula d'Ysengrin ]

La vue sur les vergers était magnifique en ce début de soirée d'octobre où le soleil dardait ses rayons fort tard pour la saison. Une herbe grasse qui verdoie, des routes sèches qui poudroient, le tout copieusement arrosé d'une lumière dorée. On se serait presque cru dans un conte pour tout petits.
Mahaud, qu'on avait logée dans une vaste salle tout en haut de la Tour du castel de La Roche Carnilhac, tournait pourtant le dos au spectacle grandiose de la nature et contemplait d'un air morne sa malle éventrée, le sol jonché de linges éparpillés. Bras croisés, plantée au milieu de la pièce, Mahaud faisait la moue et parlait toute seule :


Si j'avais su j'aurais pris une robe ... ou garni ma bourse ! De quoi acheter une toilette convenable ... J'ai que des chemises, des bottes et des braies !... Par le cul Saint Antoine! Un bal ... La belle affaire ! ... Qu'est-ce que je vais aller foutre dans un bal ?! ... Pourrais refuser, tiens ...

Evidemment, elle ne refuserait pas. Si Attila se mettait en quatre pour leur offrir l'hospitalité et les divertir, la moindre des choses était d'honorer son invitation et d'y faire bonne figure. Elle donna un coup de pied rageur dans une pile de chemises qui se déployèrent dans l'air comme des ailes blanches avant de retomber en vrac sur les dalles. Sa vieille broigne de cuir, tavelée, entaillée par les combats, brunie par les années, qu'elle avait lancée d'une main impatiente lors de la fouille de la malle, gisait au pied du lit. Elle la considéra d'un oeil mauvais.

On toqua à la porte .

QUOI ?! aboya t-elle. Un jeune culvert, sans doute employé comme valet, entrouvrit l'huis mais refroidi par l'accueil, n'osa pas entrer et ne passa que la tête : Dame, c't'un pli qu'est pour vous. C'est l' messire là, le sieur Fernand qui vous fait porter ça. D'la part d'not Maître qu'il a dit.

Hé bien, donne-le moi ! lui dit-elle en tendant la main dans sa direction. Mais comme il ne se décidait toujours pas à entrer, elle grommela quelque chose que la décence ne permet pas de rapporter ici et marcha vers lui à grandes enjambées avec la grâce d'un beffroi de siège. Le gamin blêmit, laissa tomber le message et s'enfuit.

Mahaud le ramassa, l'ouvrit, le lut.


Citation:
Mahaud, ma broigne! Avez vous fait bonne route? Et cette vilaine extinction de voix dont vous souffriez, est elle partie? Il me semble entendre de Guéret les accords harmonieux de votre ravissant babil de jouvencelle carapaçonnée.
Il y a de la Jehanne en vous, vous venez du même pays.
Votre dévoué
A.C.


Ses traits se détendirent. Comme à son habitude Attila avait su la dérider. Même à distance. Elle repensa au jeune garçon qui devait encore dévaler les escaliers quatre à quatre, à coup sûr charmé par "les accords harmonieux de son ravissant babil de jouvencelle". Elle espéra aussi que sa ressemblance avec Jehanne la Pucelle se limiterait au port de l'épée et qu'elle n'entendrait de voix divines ni n'irait ardoir en bûcher ...

Et Jehanne, elle au moins, n'eut point à subir le supplice du bal ! ajouta Mahaud à mi-voix.

Soit. Elle irait au banquet donné par Attila. Elle irait en braies, chemise de lin empesée et bottes de cavalier.

Elle alla à la fenêtre et apercevant les poiriers couverts de fruits du Vicomte, elle sourit au soleil et se dit qu'elle avait grand-faim.
Raspoutine
Le vieux avait chevauché une bonne partie du jour, délaissant pour un temps les remparts de Limoges où il commençait à devenir fou faute d’action.

La vicomtessse de Droux était à Guéret avec son fils Attila, fils qui avait organisé une fête en sa demeure de la Roche Canilhac.
Enfin une fête … sans les écus sonnants et trébuchants de Rasp la fête aurait fait long feu.
Mais Lastours, qui n’était point homme à dépenser sans compter, avait daigné délier les cordons de sa bourse pour son futur beau-fils, après tout il serait bientôt de la famille, il n’était pas question que l’on rie de lui d’avantage, ce privilège, Rasp se le réservait.

Marmonnant dans sa barbe, il arriva enfin aux abords de la Roche Canilhac, où règnait une agitation de fourmillière. Des charrettes encombraient la cour, il constata avec satisfaction que ses ordres avaient été suivis à la lettre, nourritures et boissons étaient arrivées. Les préparatifs allaient bon train, les invités seraient bien reçus.

Mettant pied à terre, il entra d’un pas décidé dans la demeure, aboyant quelques ordres au passage.


BON SANG ! Qu’est que c’est que ce foutoir ? Videz-moi cette cour, que l’on mette fûts en perce, que l’on allume feux et braseros dans toutes les chambres, et apportez-moi d’la prune et Fissa, je verrai ma chambre plus tard !

Euh, Monseigneur, une dame est déjà dans nos murs… Le vert m'appartient alors j'ai changé oui je sais c'est beau j'ai pris la plus jolie. Deirdre.désolé Ô censeuse, mais le jaune c'est pourri, on voit rien ... j'ai l'droit au marron ?Oui je tolère bien que le mauve aurait été plus mignon dixit... je ne le nommerai pas. Deirdre

QUOI ? Et c’est maint’nant que vous l’dites ? Où doncques est ce bon sang de valet ? Pffftttt !
Montrez moi doncques mes appartements, faut que j’me change et annoncez mon arrivée à cette dame, je la rejoins dans le salon dans un quart d’heure...

_________________
Raspoutine Saincte Merveille, Râleur Notoire
Nenuphar
Chez un Vicomte...

Dans un château...

Heureusement, elle n'avait pas de principe! Enfin pas trop...

Mais qu'est ce qu'elle irait bien faire là-bas? Nénu détestait les récepions mondaines où tout le monde se congratulait en se regardant le nombril. En tous cas, c'est comme ça qu'elle imaginait une reception protocolaire dans un château. Comme une salle de conseil, les sourires en façade et les aigreurs à l'estomac, les petits fours en plus!
Jamais, elle ne mettrait les pieds dans un tel cirque!

Mais... en ce moment, pour manger autre chose que du pain, elle était prête à renier son si peu de principe.

Donc, ce jour-là, juste pour un morceau de viande rôtie, elle aurait pu apprendre les bonnes manières, la hierarchie de l'hérauderie, la signification des bannières et le nom des grandes familles du Limousin. Mais elle n'en fit rien, trop paresseuse qu'elle était... Faute de bonnes manières, elle arriverait propre!

En fin d'après-midi, elle se rendit aux étuves de la ville.
Le plaisir de se plonger dans un bain chaud fut immense, elle bascula sa tête en arrière, allongea ses jambes et prit le temps de se prélasser, les yeux fermés, presque endormie. C'était agréable et délassant. Une pause...
Seuls les rires et les discussions autour d'elle l'empêchaient de sombrer complètement dans le sommeil. Ensuite, elle prit le temps de se savonner et de laver ses cheveux. Toute la crasse et la poussière accumulées sur les chemins depuis des jours disparurent rapidement.

Depuis qu'elle avait quitté Genève, Nénuphar se baladait avec tout ses biens sur elle. C'était d'une grande liberté mais cela signifiait aussi qu'elle ne possédait pas grand chose. Quelques réserves, quelques écus, quelques vêtements, mais dans sa besace, point de houppelande ni de coiffe.
Tant pis, ce soir elle irait en braies et en bottes...

Et, comme elle avait peur de s'ennuyer un peu, elle avait glissé au fond de sa poche un jeu de cartes et quelques écus. Et quelques cartes en plus, qui pourraient peut être servir... Elle espérait bien trouver un coin tranquille (ça devait se trouver dans un château) et deux ou trois valets prêts à miser un peu pour jouer au Ramponneau.
Labaronne
[sur la route du château]

Une soirée mondaine !!! wooooowwwww ! C'était sa première surprise partie. C'est vrai qu'elle avait vécu des bals masqués, des soirées de Noël ... des réceptions insignifiantes par rapport à celle-ci !

Elle n'avait pas pris sa robe d'apparat, d'ailleurs elle n'en possédait pas, elle avait donc résolu le problème. Elle irait ainsi, poussièreuse, croteuse, et pueuse ... Elle faisait grace, à cet hôte de marque de sa tenue de femme-champignon. De plus elle s'était faite avoir la dernière fois, sans bras, elle n'avait pas pu profiter des amuses bouches et autres mets fins, comme le dit si bien le dicton : "pas de bras ! pas d'calva !"

Lab se rendait donc, le coeur joyeux, à la demeure de Sire Attila Caligula d'Ysengrin ... un Vicomte !!!

Un garde à la porte, lui laissa le passage en lui jetant cependant un regard dédaigneux. Elle n'osa point lui casser les gencives à coup de pelle, elle savait se tenir, avait du savoir vivre ... elle. Allait-elle balancer ce rustre, ce sans éducation, ce résidu d'abreuvoir, ce débouche tonneau, ce pousse mégot à son maitre ? elle se voyait déjà lui balançant des coups de pieds dans les tibias, riant de bon coeur alors que ce gueux se ferait réprimander ... Elle s'arrêta un instant, sortant de ses joyeuses pensées pour admirer les lieux.

A Tulle depuis plusieurs jours déjà, Lab se remettait doucement des longues chevauchées, certaines zones de son corps se remettaient d'ailleurs plus ou moins facilement, elle le remarquait lorsqu'elle prenait place sur un tabouret. Cette invitation lui permettrait ainsi de renouer avec un semblant de confort.

Elle avait une envie folle de s'amuser ...
Mahaud
Mahaud s'était lavée - n'ayant pas eu la patience d'attendre qu'on lui monte de l'eau chaude, elle s'était aspergée d'eau glacée dans un baquet - frictionnée d'un onguent d'aromates subtilisé à un marchand Ottoman ( la boîte en était fort jolie !), vêtue, coiffée. Elle sortit d'une petite aumônière en velours deux perles d'un orient parfait qu'elle pendit à ses oreilles. C'étaient ses seuls bijoux qu'elle ne portait qu'en de très rares occasions mais qui ne la quittaient jamais, enfouis dans une poche de sa sous chemise.
Elle s'assit ensuite en tailleur sur sa couche, un écritoire posé en travers des genoux et rédigea une réponse à Attila :



Citation:
Gentil seigneur, grand chenapan,

Il paraît que tu guerroies. Quelle mouche t'a donc piqué ? Ou plutôt devrais-je demander quels jupons tu as suivis. Quoi qu'il en soit j'espère que ta lame ne chôme pas.
Je suis royalement logée en ta demeure, la température est clémente et la vue sublime que j'ai de la tour m'apaise. Les préparatifs pour le banquet vont bon train. Aurons-nous la joie de te voir avant de quitter le Limousin ?

Mahaud

P.S : Je suis parfaitement remise de mon extinction de voix. Ton petit valet pourra en attester.


Elle finissait la dernière ligne lorsqu'une voix qu'elle reconnut vint de derrière sa porte. Tiens, lorsqu'on parle du loup ... Cette fois le gamin n'osait ni frapper ni ouvrir. Il délivra son message à travers le bois.

Dame, c'est l'baron ... c'est l'seigneur Raspoutine ... i dit qu'i vous attend dans la grande salle ... dès q'vous s'rez prête ...

Mahaud s'élança vers la porte alors qu'il parlait et l'ouvrit. Il fut impossible au jeune garçon tétanisé de prendre la poudre d'escampette. Mahaud lui tendit le vélin plié :

Fais remettre ceci à ton maître, le seigneur Attila. Puis fouillant dans sa bourse elle en sortit deux écus qu'elle lui donna :
L'un pour ta peine ; l'autre pour te réchauffer en taverne avec une bonne eau de vie de poire ... Tu trembles comme une feuille ...

Mahaud descendit à la rencontre du Seigneur Raspoutine. Derrière son dos, le petit valet crispé se détendit enfin et lâcha un pet retentissant.
Raspoutine
Rasp avait juste eu le temps de se changer, les odeurs restaient … Il puait sacrément le cheval mais il descendit de la chambre qui lui avait été allouée en haussant les épaules, bougonnant dans sa barbe.
Il était soldat avant tout et pas un de ces nobles apprêtés qu’affectionnent certaines femmes.

De toute façon, il était là pour chaperonner la sauterie, vu l’âge de son futur beau fils, la fête risquait de finir à 22h, hop là tout l’monde au lit et il pourrait s’en retourner tranquillement à Limoges…
Des gamins sûrement, connaissant le lascar, des nobliauds de la pire espèce, qui considéraient que tout leur était dû.
Entrant dans la salle de réception où tout avait l’air relativement prêt, un bon feu dans la cheminée, des victuailles en veux-tu en voilà posées un peu partout, il se dirigea vers un des fauteuils, un de ceux qui avaient l’air les moins inconfortables et s’y affala.


A peine affalé, aussitôt debout. Des bruits de pas, une voix…
Le vieux se releva illico, grimaçant un vague sourire de bienvenue, s’apprêtant avec résignation à accueillir une des jeunes invitées d’Attila.

Mais la jeune fille attendue se révéla être une femme déjà croisée, en Armagnac notamment, rien à voir avec le genre de convive auquel il s’attendait.
Et en plus, le vicomte lui devait toujours un dîner s’il avait bonne mémoire.


Dame Mahaud !
Mais mais … bon sang ! Vous ici ? Mais par quel hasard ?
Vous connaissez mon futur beau-fils ? Ne me dites pas qu’Attila est de vos amis ?


Rasp n’en revenait pas, et comment doncques ce bougre de parasite avait-il rencontré si charmante femme ? Pffffffttt !

Hum… bon, puis-je vous offrir quelque chose à boire ? Mmmmmh ? Et qu’en est-il de vos compagnons ? Serons-nous seuls finalement ?
_________________
Raspoutine Saincte Merveille, Râleur Notoire
Sieurfernand
-Douze mesures d'avoine supplémentaires par bête, trois mules prises au marché de Clermont par un camelot joint sur la route.
- Quatre ceintures, une bouteille de liqueur des alpages pour le petit. De la spéciale coupée au sucre, un truc de bonnes femmes pas trop toxique, pour ne pas heurter les papilles de notre hôte.

-Quatre dans la première, sept dans le seconde, une pleine pour la tierce et sans qu'on y saisisse rien l'instant d'après, cinq dans la première huit dans la seconde et six dans la tierce. Il faut sans cesse jongler avec le foutoir...

- Une lettre faite portée à Mahaud, tout un clapier de pigeons à débaguer....
Une quatrième avec une paire, abandonnée au gré du destin.


Un peu plus tard la première est pleine mais sa première l'est aussi. Il y verrait là l'oeuvre de la Lune s'il y croyait encore. Demain le verra encore arpenter ces rues aux rencontres pavides. Alors il y a le temps... il va y faire un saut, il l'a promis
Des rats... partout... Dans les venelles certes, mais dans les yeux des passants surtout.

C'est la fin de l'après-midi au castel de la Roche Canilhac. Il arrive chez le vicomte, compagnon improbable que le hasard lui lie. A la porte de la demeure, le garde toise, l'uniforme impeccable, la servilité cruelle...


-soixante-quatre livres de pains, trente-deux quartiers de porc séché...

-Dégage pouilleux, c'est l'entrée des S'gneureries iciiii maiis iiiiikhhh...!

La main gauche presque bienveillante sur l'épaule de l'homme qui offusqué tressaille ... Le temps que la douleur parle pour lui, puis il relâche sa prise le regard lointain et passe sans répondre tandis que le valet se masse l'épaule...

Une allée verdoyante, ne plus compter ses pas....
Il met à profit les derniers mètres qui le séparent de la porte pour sortir de ses rêveries de chiffres et mettre en mouvement ce qui lui sert de civilité. Le pieds sur l'escalier... retour au monde des hommes.
Un autre portier qui a suivi la scène à la grille, averti et prudent, se recule, lève un doigt et prend sa respiration pour dire quelque chose.

- Je vais entrer mon garçon. ça ne se discute pas. Si tu dois absolument faire quelque chose, Va donc prévenir que SieurFernand est arrivé, je te prie.
- Fernand de....? demande le valet d'un air pincé.
- Ne me demande jamais ça devant une dame.... dit-il en poursuivant son chemin.

Puis, il entend des rires et des conversations de voix familières. Il se redresse, se détend enfin et se fait plus cordial. Au point que sa tenue modeste cesse presque d'attirer un regard désapprobateur de la part du personnel des lieux.
Ils sont presque tous là.. et tout juste arrivés semble-t-il.

Pressant le pas, il atteint un long couloir qui longe apparemment la salle de réception. Il pile un instant.
Il lui faut le temps d'une respiration pour reconnaitre les siens habillé de velours et de dentelles.

Lab, Nénuphar... quelle élégance! Et est-ce la voix de Mahaud que j'entends à côté?
Qui d'autre est encore là?

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droit devant
Garance
Fallait juste suivre la troupe. Joues rosies par l'air frais, Garance et son "chargement" arrivent à vue. Fichtre! C'est pas de la petite bière cette baronnie. Il vit sur grand pied ce Vicomte.

Prenez Orion, il aime le bon picotin et un bon lustrage après une course

Le valet comprend pas bien ce que la dame veut dire mais prend les rênes.

M'dame, vais l'soigner comme ma mère

Hochement de tête en pensant au traitement subi par la maternelle du valet et Garance s'avance vers l'entrée avec Sibylle. Et se demande si la jeune fille a déjà assisté à une réception pareille. Dans le brouhaha , le ballet des serviteurs, les fumets d'un banquet préparé..

Qui d'autre est encore là?

Mutine, se penche vers Fernand..

Je crois bien que nous faisons partie de l'inventaire En cherchant des yeux le propriétaire des lieux.. A quoi ressemble t'il ce Vicomte?
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Dame de Coulvain. Pas de réponse HRP à du RP
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