Farandole
Alors que Fafa était en train de se promener joyeusement dans la campagne d'Honfleur, un coin par lequel elle n'était jamais passée, un endroit bizarre qui sentait une drôle d'ambiance, elle reçut un coup sur la tête qui lui fit perdre connaissance. Elle se réveilla dans une pièce sombre d'une bâtisse délabrée au beau milieu de la forêt. Les murs étaient en pierre et elle pouvait constater que le bâtiment dans lequel elle se trouvait avait certainement dû connaître un prestige dans un passé lointain, les fresques qui trônaient au mur le prouvaient.
Allongée sur une paillaisse, un mal de tête horrible, elle regardait la pièce qui la maintenait prisonnière lorsque la porte s'ouvrit. Une nonne bizarre y entra et commença à entonner un ave maria sinistre. Fafa la regardait interloquée.
Qu'est-ce donc que ça ? Mais que lui arrive-t-il ? Allait-elle se réveiller de ce cauchemar ?
Elle se rendit vite compte qu'elle n'était pas du tout en train de rêver, mais qu'elle était bel et bien réveillée.
L'arrivée de la nonne ne rassura pas du tout Fafa, qui avait un regard à glacer le sang.. Comme un regard de fou, qui semblait accuser la jeune femme d'actes répréhensibles.
Mais qui était-elle, cette nonne, pour la séquestrer ainsi ? Était-elle seule ? Faisait-elle partie d'un groupuscule ? Mais que lui voulait-elle ?
Son mal de tête persistait, lui lançant la douleur dans les tempes, et les odeurs d'urine et d'humidité n'arrangeaient rien.
Elle regarda la femme d'Eglise et d'un cri, elle lui demanda :
Que fais-je donc ici ? Que me voulez-vous ? Où suis-je ?
La nonne la regardait mais ne répondait pas, imperturbable. Elle lui déposa une écuelle avec du pain ainsi que de l'eau. Fafa, affamée, se jeta sur le morceau de pain sec qu'elle commença à grignoter, s'efforçant d'avaler, lui irritant la gorge. L'eau quant à elle avait une drôle d'odeur, comme si elle était croupie, mais le gosier sec elle en but tout de même une bonne rasade, qui, malgré son goût de pourri, lui fit du bien. La nonne, toujours muette, la regardait faire d'un air satisfait, puis sortit comme elle était venue.
Désespérée, Fafa se mit à crier :
Nooooon ! Mais répondez-moi, bon sang !
La porte claqua, la serrure se ferma. Fafa se laissa tomber sur la paillasse, les larmes lui coulant sur les joues... Son mal de tête s'estompait et laissait place à une drôle de sensation... La tête lui tournait et il lui fallut peu de temps pour sombrer dans un sommeil aussi profond qu'artificiel.
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