Elais
[Le 21 aux aurores]
Musique...
A laube, les éléments qui sétaient déchainés durant la nuit sétaient enfin apaisés. Seuls, une légère brise fraiche, quelques petites nappes deau clairsemées sur les pavés, accompagnées de débris de branches d'arbres malmenés, et les effluves subtils que laissait échapper la terre mouillée, attestaient de lagitation qui venait de se dérouler quelques instants plus tôt.
Sur les remparts, le vent frais donna la chair de poule à Ela qui serra sa cape, humide, autour delle. Voilà des heures quelle se tenait là, indifférente aux ravages du temps. Elle avait accueilli chaque goutte et chaque coup de tonnerre docilement, souriant chaque fois quun éclair venait à transpercer le ciel pour sécraser à lhorizon dans un assourdissant bruit de fracas. Certes, elle avait été à chaque fois surprise, seffrayant parfois de la proximité du phénomène, mais, contrairement à ses acolytes, elle avait contemplé le spectacle, immobile, avec un certain ravissement.
A présent, le paysage quelle contemplait était tout autre. Paisible, le jour se levait doucement, chassant le rideau de brume pour dévoiler les maisons et ruelles de la ville. Au loin, lon pouvait deviner et entendre le marché séveiller passablement, pendant que marchands et artisans préparaient leur nouvelle journée. Les premiers cris denfants séchappaient des chaumières proches des remparts, alors que des ondes embaumées, senvolaient des cheminées allumées pour le repas du matin, faisant planer dans lair lodeur du mélange de farine, deau et de levain chaud.
Seigneur, quelle aimait cette ville. Cependant ces derniers temps, elle se sentait vide et inutile, lenvie de reprendre les chemins lavait à nouveau effleurée. -Satanés histoires Saensienne qui lui mettaient toutes sortes didées farfelues et chimériques en tête. Elle avait tant bien que mal réussi à brider ses envies de vagabondage et voilà quen quelques secondes tout sétait envolé- Mais, la raison avait pris le pas sur la folie. Tout dabord, il y avait ses fonctions quelle ne pouvait abandonner. Elle aimait sincèrement ce quelle faisait. Puis il y avait lui, se trouvant à Montpensier depuis peu, tout près, et qui occupait lorgane qui battait douloureusement dans sa poitrine, depuis quinze longues années, déjà. Comment aurait-elle pu songer à mettre, à nouveau, de la distance entre eux ? Elle ne le pouvait, même si il ne lui accordait que de simples regards. Elle remettrait donc cela à plus tard, un jour, peut-être...
Ses lèvres sentrouvrirent pour laisser passer un soupir, chassant ainsi ses pensées et lamenant à porter le regard sur les chemins de ronde attenants. Elle distingua deux silhouettes. Probablement la relève du matin pour les miliciens de ce secteur, songea-t-elle tournant les yeux vers la tourelle la plus proche. La sienne nallait tarder à arriver. Elle lespérait du moins, sinon, dans l'état où se trouvaient ses vêtements, elle craignait qu'une de ces maladies de poitrine, n'ait raison d'elle.
...
Musique...
A laube, les éléments qui sétaient déchainés durant la nuit sétaient enfin apaisés. Seuls, une légère brise fraiche, quelques petites nappes deau clairsemées sur les pavés, accompagnées de débris de branches d'arbres malmenés, et les effluves subtils que laissait échapper la terre mouillée, attestaient de lagitation qui venait de se dérouler quelques instants plus tôt.
Sur les remparts, le vent frais donna la chair de poule à Ela qui serra sa cape, humide, autour delle. Voilà des heures quelle se tenait là, indifférente aux ravages du temps. Elle avait accueilli chaque goutte et chaque coup de tonnerre docilement, souriant chaque fois quun éclair venait à transpercer le ciel pour sécraser à lhorizon dans un assourdissant bruit de fracas. Certes, elle avait été à chaque fois surprise, seffrayant parfois de la proximité du phénomène, mais, contrairement à ses acolytes, elle avait contemplé le spectacle, immobile, avec un certain ravissement.
A présent, le paysage quelle contemplait était tout autre. Paisible, le jour se levait doucement, chassant le rideau de brume pour dévoiler les maisons et ruelles de la ville. Au loin, lon pouvait deviner et entendre le marché séveiller passablement, pendant que marchands et artisans préparaient leur nouvelle journée. Les premiers cris denfants séchappaient des chaumières proches des remparts, alors que des ondes embaumées, senvolaient des cheminées allumées pour le repas du matin, faisant planer dans lair lodeur du mélange de farine, deau et de levain chaud.
Seigneur, quelle aimait cette ville. Cependant ces derniers temps, elle se sentait vide et inutile, lenvie de reprendre les chemins lavait à nouveau effleurée. -Satanés histoires Saensienne qui lui mettaient toutes sortes didées farfelues et chimériques en tête. Elle avait tant bien que mal réussi à brider ses envies de vagabondage et voilà quen quelques secondes tout sétait envolé- Mais, la raison avait pris le pas sur la folie. Tout dabord, il y avait ses fonctions quelle ne pouvait abandonner. Elle aimait sincèrement ce quelle faisait. Puis il y avait lui, se trouvant à Montpensier depuis peu, tout près, et qui occupait lorgane qui battait douloureusement dans sa poitrine, depuis quinze longues années, déjà. Comment aurait-elle pu songer à mettre, à nouveau, de la distance entre eux ? Elle ne le pouvait, même si il ne lui accordait que de simples regards. Elle remettrait donc cela à plus tard, un jour, peut-être...
Ses lèvres sentrouvrirent pour laisser passer un soupir, chassant ainsi ses pensées et lamenant à porter le regard sur les chemins de ronde attenants. Elle distingua deux silhouettes. Probablement la relève du matin pour les miliciens de ce secteur, songea-t-elle tournant les yeux vers la tourelle la plus proche. La sienne nallait tarder à arriver. Elle lespérait du moins, sinon, dans l'état où se trouvaient ses vêtements, elle craignait qu'une de ces maladies de poitrine, n'ait raison d'elle.
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