Anseis
[Sentiments]
Tenant jupon dune main, lautre jamais bien loin de la garde de son épée, la grâcieuse silhouette dElais disparut rapidement au niveau des escaliers.
La douce caresse sur sa joue avait laissé le vagabond sans voix. Il pouvait ressentir chaque battement de son cur qui se rebellait contre son inaction, en vain
Ses muscles tétanisés refusaient de réagir alors que son esprit restait prisonnier dun maelström de sentiments contradictoires. Un instant en harmonie avec son cur tant de douceur dans leffleurement de la main et dans son regard : il ne pouvait lui être indifférent il retombait ensuite dans une froide réalité analytique. Au mieux devait-elle lavoir en pitié
Son regard se dirigea vers le ciel nocturne, sombre et chargé de nuages. La pluie qui sétait finalement arrêtée menaçait de reprendre à chaque instant, ce qui ne lempêcha de sourire. Il ne pouvait deviner les sentiments de la jeune femme et se demandait si jamais il le pourrait. Mais, aussi douloureux soit le doute, il nétait rien comparé à langoisse qui étreignait son cur lorsquil séloignait dElais.
Et dire quil sétait persuadé au début quil ne voulait la retrouver que par devoir envers son père, rester à ses côtés uniquement pour payer quelconque dette, faire pénitence. Cruel et stupide aveuglement, uniquement pour ne pas reconnaitre que tout simplement il
Père, est-ce donc là cette force dont vous me parliez si souvent ?
Il était inutile dattendre réponse. Cette question était de celles auxquelles seul lui pouvait répondre avec laide du temps. Il était préférable daccepter ses émotions à défaut de pouvoir les maitriser, et de soccuper du problème sérieux quavait la ville : demain, il profiterait de la journée pour remonter les traces quavait du laisser létrange bête au bas des remparts.
Traquer voir combattre une bête, aussi sauvage soit-elle, effacer son humanité et répondre à lappel du passé Seigneur, combien ses sens le poussaient à céder à la tentation. Mais avant même y penser, il lui restait une tâche à effectuer, ou plutôt à écrire. Assis sur un merlon, il sortit parchemin pour écrire fébrilement, de peur quelle ne revienne plus tôt Jamais naurait-il osé lui remettre en main propre ce quil couchait sur vélin.
Une fois terminé, il enroula le parchemin, le glissant sous un roc au niveau dun créneau devant lequel il lavait vu souvent attendre, observant lhorizon. En rougissant et priant le Seigneur quelle ne le remarque durant sa ronde nocturne, et que Rick ou un autre maréchal ne tombe sur le mot, le vagabond quitta les remparts dun pas rapide.
Ce poème pour votre âme, aveu à votre cur
Nest écrit quen espoir de vous porter sourire
Pitié, ne le prenez pour une tromperie
Ni encore une farce pour vous moquer, ma mie
Devoir juste prétendre y être indifférent
Qui donc pourrais-je leurrer ? Ma vie est dans vos mains
Me suffit-il de dire : vos doux yeux envoutants
Ramènent des souvenirs dun passé si lointain
Près de vous je lavoue, il ne fut que douceur
De la beauté dautomne il garde la saveur
Vous qui, par un seul mot, pouvez me faire partir
Elais si jétais, pour vous source de martyr
Mais si pour mon bonheur je ne suis un tourment
Tout ce que je désire est alors de rester
Simplement ici même, assis à vos côtés
Mon âme enrichie de mille sentiments
Cur perdu dont je suis, à tout jamais esclave
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Tenant jupon dune main, lautre jamais bien loin de la garde de son épée, la grâcieuse silhouette dElais disparut rapidement au niveau des escaliers.
La douce caresse sur sa joue avait laissé le vagabond sans voix. Il pouvait ressentir chaque battement de son cur qui se rebellait contre son inaction, en vain
Ses muscles tétanisés refusaient de réagir alors que son esprit restait prisonnier dun maelström de sentiments contradictoires. Un instant en harmonie avec son cur tant de douceur dans leffleurement de la main et dans son regard : il ne pouvait lui être indifférent il retombait ensuite dans une froide réalité analytique. Au mieux devait-elle lavoir en pitié
Son regard se dirigea vers le ciel nocturne, sombre et chargé de nuages. La pluie qui sétait finalement arrêtée menaçait de reprendre à chaque instant, ce qui ne lempêcha de sourire. Il ne pouvait deviner les sentiments de la jeune femme et se demandait si jamais il le pourrait. Mais, aussi douloureux soit le doute, il nétait rien comparé à langoisse qui étreignait son cur lorsquil séloignait dElais.
Et dire quil sétait persuadé au début quil ne voulait la retrouver que par devoir envers son père, rester à ses côtés uniquement pour payer quelconque dette, faire pénitence. Cruel et stupide aveuglement, uniquement pour ne pas reconnaitre que tout simplement il
Père, est-ce donc là cette force dont vous me parliez si souvent ?
Il était inutile dattendre réponse. Cette question était de celles auxquelles seul lui pouvait répondre avec laide du temps. Il était préférable daccepter ses émotions à défaut de pouvoir les maitriser, et de soccuper du problème sérieux quavait la ville : demain, il profiterait de la journée pour remonter les traces quavait du laisser létrange bête au bas des remparts.
Traquer voir combattre une bête, aussi sauvage soit-elle, effacer son humanité et répondre à lappel du passé Seigneur, combien ses sens le poussaient à céder à la tentation. Mais avant même y penser, il lui restait une tâche à effectuer, ou plutôt à écrire. Assis sur un merlon, il sortit parchemin pour écrire fébrilement, de peur quelle ne revienne plus tôt Jamais naurait-il osé lui remettre en main propre ce quil couchait sur vélin.
Une fois terminé, il enroula le parchemin, le glissant sous un roc au niveau dun créneau devant lequel il lavait vu souvent attendre, observant lhorizon. En rougissant et priant le Seigneur quelle ne le remarque durant sa ronde nocturne, et que Rick ou un autre maréchal ne tombe sur le mot, le vagabond quitta les remparts dun pas rapide.
Ce poème pour votre âme, aveu à votre cur
Nest écrit quen espoir de vous porter sourire
Pitié, ne le prenez pour une tromperie
Ni encore une farce pour vous moquer, ma mie
Devoir juste prétendre y être indifférent
Qui donc pourrais-je leurrer ? Ma vie est dans vos mains
Me suffit-il de dire : vos doux yeux envoutants
Ramènent des souvenirs dun passé si lointain
Près de vous je lavoue, il ne fut que douceur
De la beauté dautomne il garde la saveur
Vous qui, par un seul mot, pouvez me faire partir
Elais si jétais, pour vous source de martyr
Mais si pour mon bonheur je ne suis un tourment
Tout ce que je désire est alors de rester
Simplement ici même, assis à vos côtés
Mon âme enrichie de mille sentiments
Cur perdu dont je suis, à tout jamais esclave
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