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[RP] La rivière et sa casdade

Sorianne
Des semaines... Des semaines qu'elle errait à La Trémouille, passant chaque jour à la maison de santé s'enquérir de la santé de Col... Des semaines alors que cela faisait un moment qu'ils auraient dû déjà être arrivés à Alençon. Il lui tardait de le revoir... En attendant elle s'occupait des monstres et allait de temps en temps à la rencontre des habitants...

Ce jour, elle profitait de la sieste de Lysi et TiVeg pour aller faire un tour à la rivière qu'elle avait vu non loin. Ayant aperçu du monde, et voulant être seule cette fois, So se dirigea à l'opposé. Le temps s'était rafraichit et la brunette s'était enroulée dans un châle en laine, qu'elle serrait contre elle. Trouvant un arbre sous lequel se placer, Sorianne se laissa glisser contre le tronc et y appuya la tête.

Il faisait bon là, pas un bruit, juste elle et ses pensées. Bientôt un triste anniversaire... Elle ne l'oubliait pas malgré les sentiments qu'elle avait envers Col... Ses yeux se portèrent sur l'anneau doré qu'elle portait toujours. Il lui manquait. Mais c'était différent maintenant... Sa main se porta à l'un de ses poignets... Ces derniers toujours cachés sous les larges bracelets qu'elle portait. Bientôt une année qu'elle les portait maintenant. Elle regrettait encore ce moment, mais il ne pouvait en être autrement... So avait beau y pensé, elle n'aurait pas su quoi faire d'autre, elle qui voulait seulement le rejoindre.

Un gros soupire s'échappa de sa gorge. Ces moments n'étaient pas bon à retourner, mais là elle était lasse. Col lui manquait... C'était lui qui l'avait sortie de son trou, lui qui lui avait redonné le goût aux choses, petit à petit... Avec une patience infinie. Même encore maintenant il montrait patience devant ses caprices ou ses bouderies qui arrivaient pour presque rien. Un an que ce mariage avait eu lieu... Ce faux mariage... Lançant un caillou dans l'eau agitée de la rivière, So eut une moue triste. Elle n'avait jamais été devant l'autel avec celui dont elle partageait la vie depuis tant de temps... Seulement son frère... Mariage qui n'avait même jamais été officialisé... Rageuse une nouvelle pierre atteignit l'eau avec dans une grande gerbe d'écume. Si elle croisait Griffes elle lui dirait ce qu'elle en pensait... Si le mariage avait été bon, il ne l'aurait pas plus enregistré. Son honneur n'aurait jamais été sauf de toutes manières... Et elle n'aurait jamais été vraiment unie à Lui...

Une année... Qu'il s'était passé des choses... Kab aussi l'avait laissé après l'avoir trahie. Morte sur un champ de bataille. So essayait de lui pardonner, mais avec tout ce qu'elle avait subit suite à sa trahison, elle avait un mal fou. Elle n'y arrivait pas, et cela la rendait folle. Bien sûr qu'elle aimerait pardonner à sa soeur. Bien sûr qu'elle aimerait.. Mais comment faire quand le dernier acte fait par cette dernière lui avait fait perdre la face, avait eut pour résultat de voir son nom traîner dans la boue, et ses efforts, ses actes et tout ce qu'elle avait fait réduit à néant. Kabotine avait réduit à néant la vie que So avait... Sans compter Méli qui en avait rajouté en mentant à son sujet.

Avec un pincement au cœur, la brunette se demandait comment il était possible de vivre tout ceci en une année... Son beau-frère de mari l'avait oublié, jamais il ne lui avait répondu à son courrier, Miko n'était jamais revenu. Un brin d'inquiétude, où était-il...?

Avec un frisson, So serra un peu plus le châle qu'elle avait autour des épaules. Si Col était là il l'aurait réchauffé... Quand allait-il sortir! Elle n'aimait pas être seule, elle n'aimait pas être loin de lui, lui qui lui permettait de penser à autre chose, lui qui lui permettait de ne pas se souvenir, de regarder dans l'avenir, pas dans le passé. Il lui manquait. La jeune femme se leva, prenant appui à l'arbre. Elle allait se rendre une nouvelle fois à la maison où Colhomban se trouvait. Peut-être sortirait-il aujourd'hui...

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Alaynia
Alaynia ne voulant pas plus déranger Mimill continua son chemin en regardant partout si elle voyait poindre le tas d'habits dérobés.

Fouillant du regard chaque coin des arbustes et derrière chaque arbres, elle faillit ne point voir la dame accolé à un arbre.

Elle sursauta en la voyant si près d'elle et la salua car elle l'avait plusieurs fois rencontré en taverne et au village.


Bonjour dame Sorianne ....hmmmm.... pardonnez moi de troubler votre quiétude....mais j'ai un petit soucis, enfin non...un grand plutôt...

Alaynia se sentait bien bête et aurait bien balancer ces fameux habits à l'eau une fois retrouvés.

Auriez vu des habits trainer par ici ou par la ?
Des habits de messire plus précisément.

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Sorianne
Tout à son réajustage suite à son assistage... (comment ça pas français??) So n'avait pas vu, ni même entendu quelqu'un approché. Ou du moins pas immédiatement. Elle frottait ses jupes quand un bruissement lui fit lever le nez, et la jeune femme tomba nez à nez avec la dame de l'auberge, qu'elle avait aussi croisé plusieurs fois à la taverne. La brunette l'accueillit avec le sourire. Elles avaient réussit à s'effrayer toutes les deux. Malin ça.

Bonjour Dame Alaynia! Mais moi c'est So, sans plus^^ pas de dame, je n'en suis pas une, et vous ne me dérangez pas du tout, j'allais prendre des nouvelles de mon compagnon... hum, enfin s'ils veulent bien en donner...

So fronça les sourcils quand elle entendit Alaynia dire qu'elle avait un gros souci. C'est que la brunette n'aimait pas que les gens aient des problèmes... Du coup elle se concentra et écouta attentivement la suite. Faut dire qu'elle s'attendait à tout sauf à ça, et du coup, plutôt surprise, Sorianne rit joyeusement avant de se calmer et de se reprendre, sans se défaire de son sourire.

Oh je suis désolée, non je n'en n'ai pas vu. Votre mari a-t-il voulu se baigner? On lui a volé ses affaires?

Tout en répondant, la So regardait autour d'elle voir si des vêtements d'homme ne traînaient pas dans le coin. Mais il ne semblait pas que cela soit le cas...

Et si c'était des chenapans qui les lui avait pris?
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Poly
poly venait tout juste d'arriver a Tremouille, et commença a chercher un endroit pour ce laver les pieds...
après plusieurs heure a tourner en rond elle trouva enfin un petit coin charmant, elle vit une belle cascade...
elle commença a courir en ca direction...
arriver au pied de la cascade elle s'installa et enlevas ces chausses qui coller et sentait mauvais...
ces pieds couvert de son urine coller a ces chausses...
une fois enlever, elle commença a laver ces chausses ainsi que ces pieds, elle ne pouvait pas ce présenté les pieds sales...
une fois propre elle voulu visiter le village et partit en taverne pour voir de plus prêt...

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Alaynia
Alaynia était ravie de cette rencontre avec Dame Sorianne même si pour le moment c'était de retrouver les habits de Force qui primait en premier..

Faut dire que elle avait aimer qu'elle la rejoigne à la rivière mais elle aurait préféré une autre finalité que de chercher partout ses habits...
Et pis ce ne sont que des habits après tout....
Alaynia esquissa un sourire en pensant à force derrière son buisson...


Oh je suis désolée, non je n'en n'ai pas vu. Votre mari a-t-il voulu se baigner? On lui a volé ses affaires?
Et si c'était des chenapans qui les lui avait pris?


Oui Sorianne, nous nous sommes baignés et Force avait dépassé ses habits en tas...
Je crains qu'il ne les retrouve plus mais bon....ils serviront à quelqu'un qui en a surement besoin....

Bon je crois que je suis pour aller lui chercher quelques habits chez nous....
Je ne le vois pas rentrer au village ainsi
.

Alaynia éclata de rire et se dit que finalement la situation était bien cocasse.
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Sabri28
ho quel jolie riviere !!!!!
domage que kat n est pas la, tien je me decide a me baigné et ho a ba s les vetement et me voila barbotant dans cette riviere
/me nage
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Alaynia
Alaynia s 'était réveillée fatiguée, le manque de sommeil se faisait ressentir jour après jour....
Le temps brumeux allait fort bien avec son état.
Elle pris le chemin de la rivière pour aller se ressourcer comme elle le faisait à Ventadour en allant au lac.
Cela avait toujours été apaisant et ressourçant de se retrouver en communion avec la nature.

Elle s'y sentait bien et profitait des simples joies que lui apportait la nature et sa faune pour trouver le sourire et la forme.
En ce matin d'automne, les feuilles changeaient de couleur et venaient finir leur vie au pied des arbres.
Cela offrait un tapis multicolore qu'Alay s'amusait à fouler.
Alaynia enleva ses bottes et ses bas et foula la rosée, ferma les yeux et respira à fond, remplit ses poumons de cet air frais et expira à fond.

Elle essayait de ne pas penser et profita de ce moment de solitude.
Elle marcha le long de la rivière et le bruissement de l'eau et des chants des oiseaux lui laissa un sourire aux lèvres.
Il ne lui fallait que peu de choses pour savourer la vie.
Elle avait trouvé l'amour ici et son avenir lui semblait sous de biens meilleurs jours.
Le temps des souffrances et de la solitude était bien résolue.

Alaynia se rechaussa et partit en direction du village bien qu'elle savait qu'elle ne croiserait que peu de monde.

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Audixia
Le soleil avait consenti à faire une brève apparition entre les nuages, et l petite Audixia suivait d'un pas traînant sa nourrice. Depuis l'incident du jardin des délices, la gamine n'avait plus le droit de faire un pas toute seule, mais il ne lui serait pas venu à l'idée de s'en plaindre. Elle pouvait profiter, jour après jours, comme si cela ne se finirait jamais, de la présence maternelle d'Amelianne.

La grosse bonne femme en question l'entraînait tous les jours dans ses divers déplacements, au marché, au verger, parfois même à la mine. Elle avait confié à l'enfant la tâche de veiller sur ses effets durant son labeur quotidien. Le sérieux avec lequel Audixia prenait sa tâche affirmait chaque fois un peu plus à la nourrice que sa protégée cheminait de l'âge de raison à l'autonomie. Elle déplorait ne pas être capable de lui fournir l'éducation que sa défunte mère aurait souhaité pour sa fille et de ne pouvoir lui confier autres besognes que celles réservées aux roturières.

Ce jour là, Amelianne avait enfin trouvé le temps de se rendre au pigeonnier pour y récupérer les courriers qui l'attendaient depuis quelques temps déjà. Elle y récupéra un petit paquet de parchemins de provenance diverses, et décidant que ce jour était faste prit la direction d'un coin tranquille. En chemin, elle prit connaissance des courrier qu'elle avait reçus. La première lettre venait de Belley et avait probablement été rédigée par sa famille. La deuxième ainsi que la troisième étaient d'Ellisal, la grande sœur d'Audixia.


Ma grande, il faut que nous bavassions tot doux.

Arrivée aux abords de la cascade surplombant la rivière, la savoyarde s'assit dans l'herbe humide, et caressa les cheveux de la petite avant de lui parler gravement.

Tu es un jeune fille bravette maintenant et il faudrait mieux que tu te fasse aux lin des gaggios d'ici. Je vais pas tarder à être loin.

La dame Kalimereth m'a dit qu'elle avait pris très- soin après la loirie de ton gran frère et qu'elle veillerait à ce qu'il ne te manque rien. C'est une brave femme qui je pense te chognera bien, mais tâche de ne pas devenir un châchô qui patiôque ! Si tu as besoin de quelque chose, suffit d'y dire, elle se mettra, j'en suis sûre, en peau de souris pour toi. Sois aimable avec elle, et remercie là bien.


Audixia écoutait attentivement, sachant très bien qu'elle ne pouvait rien faire au départ de sa nourrice. Elles avaient déjà eu à ce sujet une grande discussion à ce propos, mais elle n'avait jamais pu faire céder Amelianne qui devait rejoindre sa famille en Savoie. Sentant sa gorge se nouer, elle leva les yeux vers elle et finit par trouver le courage de pose la question qui la taraudait depuis un moment.

Dis mé Amelianne... Pourquoi j'y suis pas restée avec Ellisal ?
Elle habite plus près de Vyu, elle m'aime pas ?


Retenant son souffle, elle redoutait maintenant la réponse de sa nourrice. Celle-ci prit le temps de répondre, se demandant ostensiblement si elle devait répondre à la gamine. Après un long moment, Amelianne se décida à parler.

C'était la volonté de Madame ta mère que tu vienne ici.

Bien qu'Audixia ne editat de cenzori capable de percevoir l'étrange lourdeur dans la voix de sa nourrice, un adulte y aurait décelé de la réprobation. Bien évidement, la fillette n'était pas vraiment satisfaite de la réponse, et s'apprêtait à demander de plus amples explications. Mais Amelianne ne lui en laissa pas le temps, et prétextant la charge de travail qui l'attendait encore, se leva et l'entraîna à sa suite en direction du bourg.
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Marilyne
Marilyne et Pipon à peine arrivé à La Trémouille, firent boire leur chevaux à la rivière et en profitèrent pour se rafraichir après un si long voyage.

Puis ils prirent le chemin des tavernes.
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Audixia
Quelques jours plus tard, les deux comparses étaient de retour dans le petit coin de verdure auprès de la cascade. A nouveau Amelianne s'y installa et regarda gravement sa protégée. C'était sa dernière semaine auprès d'Audixia et une atmosphère pesante s'était installée entre elles deux. Ni l'une ni l'autre n'avait envie de cette séparation pourtant inévitable.

Pour préparer la petite à son départ, Amelianne avait acheté avec ses économies personnelles un mouton qui paissait derrière l'auberge. Elle avait patiemment enseigné à la jeune savoyarde les rudiments de la bergerie. Comment il fallait les conduire tous les jours dans les prés pour qu'ils s'y nourrissent de la grasse herbe du Poitou, et les rentrer à la tombée du jour à l'abri. Elle lui avait montré l'étoile des bergers, qui indiquait l'heure venue de rentrer, le premier astre scintillant à poindre dans le ciel crépusculaire.

Audixia s'était montrée passionnée par cet apprentissage, qui lui faisait l'effet d'une transmission d'une mère à sa fille, bien plus que l'héritage laissé par ses véritables parents. Son engouement était sans nul doute empressé tout autant par le départ proche de sa nourrice. Quoi qu'il en soit, elle avait passé ces derniers jours à s'occuper de la bête à qui Amelianne lui avait formellement défendu de donner un nom. Elle lui apprendrait plus tard pourquoi, au moment d'abattre l'animal, cette tâche devenant terriblement plus compliquée s'y on s'y attachait. La semaine suivante serait consacrée aux leçons concernant la tonte, et la préparation des peaux, ainsi qu'à son départ.

Ameliane était aussi bouleversée que sa pupille, chose qui ne lui arrivait jamais d'ordinaire. Ses vingts ans faisaient partie de ses nostalgiques souvenirs, et elle avait élevé nombre des bambins. A l'instar des malheureux moutons, elle avait rapidement appris qu'il ne fallait s'y attacher de trop, et pourtant... Pourtant, Audixia l'avait conquise sans même qu'elle s'en aperçoive, même si elle la poussait bien souvent dans ses derniers retranchements. Cette fillette qu'elle avait pratiquement vu naître, et qui avait déjà traversé tant d'épreuves, cette enfant au regard déterminé, à l'innocence touchante, et au caractère bien trempé, l'avait complètement amadouée. Elle se rendait compte seulement maintenant de cet attachement, à l'aurore de son retour dans ses montagnes natales.

Sans rien dire, la nourrice déballa le panier en osier qu'elle avait emporté. Elle en sortit un fromage de chèvre aussi frais que le pain qui l'accompagnait et en tendit une alléchante tartine à Audixia. La jeune fille, bien qu'ayant dépassé l'âge de l'enfance pour entrer dans celui de la raison, s'en empara et l'englouti avec gourmandise. La faim n'avait rien a voir là dedans, Amelianne n'aurait jamais laissé un enfant commencer à penser qu'il pourrait avoir faim. Sa nourrice était d'une douceur et d'une patience qui semblait à toute épreuve. Elle adorait la vieille femme qu'elle considérait comme sa seconde mère, sans pourtant oublier qui était la véritable. Elle ne la gâtait jamais de trop, et pourtant lui donnait tant en l'initiant ainsi, même si elle était parfois un peu trop protectrice à son goût. Amelianne, celle qui s'était occupée d'elle depuis la mort de sa mère, qui avait veillé sur elle tout au long de cet interminable voyage, son Ameilanne allait partir. Elle savait au fond d'elle qu'elle ne la reverrait jamais plus.

Ce qu'en revanche elle ignorait, c'était pourquoi cette injustice lui était imposée. Pourquoi elle était ici, et bientôt seule ? Pourquoi sa mère avait-elle voulu qu'elle traverse le royaume d'un bout à l'autre, pour se retrouver en terre plate et ennuyeuse ? Ces questions la taraudait au point presque d'en occulter sa passion naissante de bergère, et l'angoisse de la séparation. Et ce jour là, ce editat de cenzori elle qui prit la parole en premier, brisant la semaine de ce silence quasi religieux observé jusque là à propos de tout ce qui touchait de près ou de loin le sujet du départ.


... Pourquoi...

Le fait de parler s'avéra plus dur qu'elle ne se l'était imaginé, comprenant pourquoi elles avaient choisi le silence pendant tout ce temps. Déglutissant, elle garda les yeux baissés pour ne pas avoir à soutenir le regard de sa nourrice.

Pourquoi maman ne voulait pas que je reste avec la dame Elisa...

Ellisal, c'est comme ça qu'elle s'appelle, et c'est ta grande sœur...

La réponse d'Amelianne ressemblait plus à un soupir confondu en murmure qu'à de véritables paroles. Il était facile de voir à ses traits creusés qu'elle cherchait activement comment éluder l'interrogation. Ne trouvant visiblement aucune solution valable, elle finit par lui expliquer.

Elles avaient leur chèvres. Madame ne me l'a jamais dit, mais je l'ai senti. Quelques jours avant son trépas, Dieu ait son âme, elle m'a demandé de t'amener ici...

Mais pourquoi elles étaient fâchées ?

Question désarmante s'il en est. Comment lui dire, comment lui avouer que sa maitresse lui avait raconté bien des choses sur son lit de mort. Qu'elle lui avait délivré tout son ressentiment envers sa propre fille qui pour elle, l'avait abandonné. Pourtant, Amelianne était persuadée qu'Ellisal n'était pas si mauvaise que cela. Ellisal était jeune à cette époque, avait appris Amelianne, ses grands frères étaient partis, et son père était mort peu de temps après. De toute façon, ce n'était pas ses affaires, et elle ne devait pas s'en mêler. Mais alors que répondre à cette fillette aux regard ardent qui désirait connaître sa propre famille ?

Et bien ta sœur est partie un peu vite de la maison à l'avis de Madame ta mère je crois. Mais le mieux, c'est encore que tu lui demande.

Audixia sentait bien que sa nourrice lui cachait quelque chose, mais ne pouvait deviner quoi que ce fût. Elle n'avait pratiquement jamais entendu parler que de ses grand-frères et ne savait rien de sa sœur, si ce n'est qu'elle vivait en Helvétie. Et encore, elle le tenait d'Amelianne. Mais quoi qu'elle pouvait dire à présent, cette dernière refusait obstinément de lui répondre. La vieille femme ramassa d'ailleurs le goûter, et attrapant la main de la fillette sans tenir compte de ses protestations, elle rentra en direction de l'auberge. La fillette la suivait de mauvaise grâce, se promettant d'écrire à sa mystérieuse sœur un jour.
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Audixia
C'est seule que la petite vint cette fois à la cascade. Elle portait avec elle un sac de toile à la broderie hésitante, l'un des premiers travaux qu'elle avait confectionnés d'elle-même. S'il y avait quelques imperfections, l'ensemble renvoyait l'impression d'une application extrème, le fruit d'un travail acharné.

La fillette tira de ce sac une sorte de boîte percée de trous. Le roucoulement qui s'en échappait ne laissait pas planer le doute bien longtemps sur son contenu. Avec une infinie précaution, elle sortit l'oiseau de sa cage, et d'une main experte fixa un parchemin roulé à sa patte. Tenant le pigeon d'une main, elle l'observa un instant. Elle aurait voulu le garder. C'était une des rares choses qui lui restaient de son village natal. Cet oiseau avait été élevé dans le pigeonnier de Vyu, et dès qu'elle le lâcherait, il y retournerait. Quelle chance il avait, comme elle aurait aimé être toute petite et légère, se glissant sur son dos elle aurait pu rentrer avec le pigeon.

Mais l'animal la ramena à la réalité, protestant contre sa condition un peu plus vigoureusement. Piquant de son bec les doigts de la petite, il lui signifiait que la situation commençait à durer de trop. Mais Audixia n'arrivait pas à se décider. Et s'il n'arrivait pas ? S'il faisait trop mauvais temps pour qu'il y parvienne ? Et s'il se faisait intercepter en chemin ? Il n'y avait rien à faire, elle n'avait pas envie de le lâcher.


Si tu l'serre de c'te façon, y va canner le betchan !

Arrivée de nulle part, la nourrice sourit à la petite, et posa ses mains marquées sur celle de l'enfant. Elle l'amena doucement à desserrer son étreinte et à libérer le pigeon qui s'envola vers l'Est. Ammelianne s'assit alors à côté de sa pupille, qui ne tarda pas à rejoindre ses bras, si chaleureux par ces temps si froids.

Ecoute, quand t'aura un peu poussé, tu pourra partir à la bade où c'est que tu voudra. Tu pourras t'y r'tourner au village. Sure que l'vieux Musy y s'ra content de t'revoir, même que t'y galiaufrais ses Maudes !

Toutes deux rirent de bon cœur à ce souvenir d'enfance où Audixia, couverte par sa nourrice, s'en était tiré à bon compte.

Et pis p'tetre que ta gran sœur viendra te voir un jour. J'pense qu'elle voudrait t'rencontrer ! Surtout maint'ant que t'y a écris une lettre.

Cette fois, la fillette esquissa tout juste un sourire, se demandant si sa sœur l'aimait autant qu'Amelianne lui disait, puisqu'elle n'était pas venue la chercher. Décidant de couper court à ces pensées, en avisant la mine préoccupée de la petite, la nourrice lui annonça l'heure du goûter. Au menu, tartine de fromage de chèvre frais, et jus de tomates aux épices selon une recette secrète qui se transmettait de mère en fille chez les nourrices. Un sourire aux lèvres, toutes deux s'en allèrent vers leurs quartiers, qu'Amelianne allait bientôt quitter.
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Audixia
Ça faisait quelques temps maintenant qu'Amelianne était partie. Elles s'écrivaient régulièrement des lettres, et la jeune exilée savait que sa nourrice longeait ces jours-ci la Méditerranée. Cette séparation avait fait murir la petite, tout en la laissant un peu vidée. Depuis, elle tâchait de s'occuper du mouton que lui avait laissé Amelianne, et ne passait que rarement en taverne.

Non pas qu'elle eut besoin du mouton pour survivre puisque Kali veillait à ce qu'elle n'ai besoin de rien, mais malgré ses effort, l'animal qui ne semblait jamais vouloir grossir et montrait même des signes de faiblesse. C'était quelque part salutaire pour l'enfant tenaillée de regrets, le mouton était un fournisseur de pensées qui comblait le vide laissé par le départ de sa nourrice.

Ce jour froid de novembre avait conduit ses pas vers le théâtre de longues conversations douloureuses. Serrant sa capeline sur ses épaules, Audixia scruta le décors enchanteur qui l'entourait. L'herbe aux abords de la petite plage était constellée de petite gouttelettes, si bien que ses bottes étaient aussi trempées que si elle les avaient mis directement dans l'eau. Mais cela n'empêcha pas la fillette de s'asseoir, ajoutant ses jupes à la liste des effets à sécher en rentrant.

Elle resta ainsi à contempler le paysage, perdue dans ses pensées. Quand le froid la mordit un peu trop fort, elle consentit à quitter les lieux, se hâtant de regagner la chaleur de la cheminée de l'auberge.

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