Oriabel
[Domaine des Léran à Montpensier]
Aussitôt leur dernière promenade, qui avait commencé par une petite course taquine entre eux, achevée Oriabel était allée vérifier que tout était prêt pour le départ, laissant son époux se débrouiller avec les chevaux sans se douter de ce quil trouverait à lécurie.
La maitresse de maison alla vérifier chaque pièce, tout était soigneusement emballées et près à être expédiés dans leur domaine à Toulouse. Le déménagement était immédiat, que quelques heures et ils auraient quitté Montpensier. Elle était pas mécontente, pas quelle naimait pas cette ville mais, elle avait un peu le mal de la province. Elle avait hâte et besoin de retrouver le soleil du sud. Lopportunité de re-communier avec le Languedoc, terre de ses premiers amours, de son unique amour même, lenthousiasmait au plus au point.
Une fois les derniers préparatifs donnés aux domestiques, elle descendit dans le hall pour voir passé sa fille ainée en pleurs, courant vers les escaliers menant à sa chambre.
Heaven ?
Question sans réponse, la jolie ébène ne prit même pas la peine de regarder sa mère, manquant de se casser la figure dans sa robe avec lourlet un peu long, reprenant aussitôt son ascension, entrant dans sa chambre et claqua si fort la porte que tout le hall en vibra. Oriabel était compromise entre la colère, personne nagissait ainsi sous son toit et entre la douleur de voir sa fille aussi peinée. Si seulement elle savait pourquoi ?!!
Heaven Dict. de Courgain ce nest pas des manières ça !
Elle avait parlé fortement pour se faire entendre malgré le vacarme qui régnait dans la chambre de son ainée en ce moment même. Elle ne savait pas ce quelle fabriquait mais ça allait barder, ce nétait pas le temps de faire des sottises, ils partaient tous dans deux heures !
Elle pris le pan de sa robe et monta quelques marches de lescalier pour aller toucher deux mots sévèrement à Heaven lorsque la porte dentrée souvrit dévoilant son mari, le visage vert de fureur qui lui également claqua la porte prenant direction de son bureau.
Rhooooo mais quest-ce qui se passe dans cette maison à la fin ?!!
Elle vit passé la nourrice Sandra avec les deux plus jeunes, Tristan marchant à peine depuis quelques temps. Elle les embrassa tandis quils passaient à côté delle, allant faire une dernière promenade au parc puisque plus aucuns jouets pour eux afin de les divertir, tout empaquetés.
Ne vous éloignez pas trop, on part bientôt .
Elle les laissa partir revenant à la réalité. Heaven ou Castel ? Naturellement, il y avait un lien. Les deux étaient de vraies têtes de mules. La pomme était pas tombé loin du pommier .Ils sétaient disputés mais pourquoi ? Elle avait beau cherché . Une seule chose lui venait à lesprit pour voir sa fille si triste. Le fils du Métayer . Heaven en était amoureuse, Castel se refusait de voir sa fille ainée dans les bras dun simple gueux. Histoire tellement compliqué pour rien . Elle soupira les pleurs dHeaven ou la colère de Castel. Elle était pas certaine davoir envie de gérer cela mais, elle navait pas le choix.
Elle avait décidé de commencer par calmer sa fille. Cela navait pas été aisé. La pauvre jeunette en larmes lui racontant que son père lavait surprise avec Pierric, le fils du métayer dans lécurie, quils ne faisaient rien de mal . Rien de mal ? Cétait quoi pour elle rien de mal ? Hum .quelques baisers chastes mais pour Castelreng un simple bise-main de la part de son domestique décurie était beaucoup trop déjà envers sa fille. Elle devait faire ses valises, son père lui ayant sous-entendu quil lenvoyait au couvent, prenant Pierric dans sa garde personnelle pour éviter quils ne se revoient, jamais plus.
Bon je vais régler cette histoire, fait effectivement tes bagages, on verra pour le reste daccord . Chaque chose en son temps
Encore un problème de plus, comme si cétait le moment. Elle laissa miroiter cette idée de couvent à sa fille, cela lui replacerait peut-être les idées bien quelle savait que cétait hors de question. Castel noserait jamais mettre sa menace à exécution. Elle lembrassa, la laissant se calmer et parti rejoindre son mari dans le bureau où une forte odeur de menthes émanait, en train de fumer la pipe pour se détendre.
Elle lui fit face, son mari sachant parfaitement quelle savait et quelle nétait pas daccord. Il lécouta lui redonder une fois de plus quil devait laisser vivre cet enfant, lui permettre de faire ses propres expérience quil encourageait chez son frère jumeau mais pas chez Heaven. Tout cela se solda dans une prise de bec habituelle, bourrique il était. Elle fini par en avoir marre et labandonna à son esprit torturé.
On part cest lheure change dair sinon à Thiers, crois-moi, tu dors dans une autre chambre que la mienne . Et trouve Hélie parce que sinon cest moi la prochaine à claquer les portes !
Elle nétait plus dhumeur à rire face à tout cela. La situation commençait à lui mettre les nerfs à vif, elle habituellement plein de douceur commençait à sentir une irritation un peu trop incontrôlable.
Castel avait ronchonné, que faire dautres il avait envoyé quelques gardes chercher le fils ainé de la famille Dict. rentrèrent bredouille au moment même où le cortège de carriole partaient du domaine. La mère, inquiète pour son fils garda le silence Il allait lentendre celui-là sachant parfaitement quils quittaient aujourdhui .
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