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[RP] Charmante Bourgogne...

Sadnezz
Sadnezz ressentit soudain une fatigue terrible l'étreindre. Lasse; elle était lasse. Aussi elle ne repondit pas. Cette journée avait été bien trop forte en émotions, ses nerfs mis à rude épreuve. Elle remonta sur le cheval et remit quelques mèches machinalement derrière son oreille, ramenant son col bien sérré contre elle. A cet instant son unique désir était de se détendre dans le silence, au coin d'une cheminée, un bon verre de vin en main. Elle se rappela les douces soirées Au Chaperon rouge, quand l'auberge était déserte très tard dans la nuit, et qu'elle fermait la porte à clef derrière elle. Le silence enveloppait les lieux et elle pouvait enfin relâcher la pression de la journée, oublier les dossiers, la mairie, oublier l'ambassade, oublier ses soucis. Sa vie était une éternelle cavale, et dans sa course à la liberté l'animal fatiguait.

Elle posa ses yeux sur le chemin qui lui faisait face et se laissa guider, dans le bruit mat des sabots de l'animal qui les portait elle et le baron. Elle avait laissé derrière l'homme au carosse qui selon Theognis n'avait jamais vu la porte de l'Hérauderie, au fond cela n'avait aucune importance à ses yeux. Elle ne les entendait plus, ne pensait pas au cocher, au carosse, à sa monture égarée, à Joinville. Ils reprirent leur route en silence, dans la nuit à peine tombée. Le mois d'octobre en Bourgogne était aussi frais qu'en Berry et Sad avait hâte de retrouver ses chauds vêtements.
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Theognis
Laissant derrière eux l'étrange équipage, ils filèrent à petit trot sur la route, sous la lumière déclinante du soleil d'Octobre. En silence. Théo devinait aux bras alanguis de la cavalière autour de sa taille qu'elle ressentait de la fatigue. Ils traversèrent la plaine, puis longèrent le sous-bois où les ombres s'allongeaient en travers du chemin, avant de bifurquer pour s'enfoncer dans la forêt. La route s'élevait à cet endroit, serpentant entre les vallons touffus, les chênes centenaires, les rivières froides, pour atteindre les pierres noires du château d'Arquian dominant la vallée.
Le vougier, posté sur le mâchicoulis, poussa son habituel grognement à leur approche. La grille s'éleva dans un bruit strident, puis se referma derrière eux. Alors, le vougier descendit de son poste de guet et offrit de les aider à descendre de cheval. Théo le regarda avec des yeux ronds. Voilà qui n'était guère inhabituel, et il refusa par méfiance autant que par courtoisie, préférant aider lui-même Sadnezz à descendre de cheval. Ce qu'il ne savait pas, c'est que le vougier avait rencontré la Dame dans son sommeil. Elle lui avait promis une prochaine rencontre....

Les maigres serviteurs du domaine, réveillés par l'arrivée de leur maître, essayèrent tant bien que mal de remplir leur office. Ils s'amélioraient, depuis que le château était fréquenté, mais les cheminées du grand salon furent allumées avec retard, obligeant Théo et Sadnezz à se tenir proche des flammes. Des habits furent apportés à la jeune femme, ce qui fit dire à Théo cette réplique mémorable.


Ce sont les habits de....de....Enfin, ils vous iront bien, choisissez parmi ceux que l'on vous propose.

Le Baron cacha son léger embarras en versant lui-même deux coupes de vin. En présentant une à son invitée, il s'assit en face d'elle, et lui dit:

Alors, que faisiez-vous sur cette route forestière? Vous allez à Joinville, soit, mais quel est le but de votre voyage?
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Partage des RP
Les Terres d'Arquian
Sadnezz
Sadnezz observa d'un oeil intrigué les remparts de l'édifice. Le Baron vivait donc en ces murs... Un peu lugubre à son gout mais apres tout, il lui offrait le gîte, elle s'abstint donc de faire quelques commentaires désobligeants. Il l'aida à descendre de cheval, et une fois encore, elle se laissa faire. La fatigue, rien de plus. Quand elle entra en la demeure du Baron , elle ne pût s'empêcher de la comparer avec le château de Cevillé, ou elle avait été convalescente dans sa jeunesse, il y a de cela quelques bonnes années. L'air y était frais et sec, et des domestiques commencèrent à s'agiter pour y remédier, comme si les lieux étaient une fois le châtelain parti, figés et silencieux au possible. Se rapprochant de l'âtre d'une immense cheminée, Sadnezz sursauta à la venue d'une bonne qui lui tendit quelques vêtements. Ses yeux cherchèrent ceux du Baron qui lui intima:

- Ce sont les habits de....de....Enfin, ils vous iront bien, choisissez parmi ceux que l'on vous propose.

Il lui versa du vin et s'assit en face d'elle. Ces vêtement étaient a n'en pas douter, ceux d'une amante, ou d'une femme qui avait du vivre ici de par le passé... Sadnezz observa les étoffe et choisit ce qu'il y avait de plus sobre, se disant que ce ne serait que pour dépanner, le temps de trouver a Joinville de quoi refaire sa garde-robe. Elle s'éclipsa brièvement pour aller se changer après l'avoir remercié. Une fois de plus elle préféra ne pas poser de questions, son hôte semblait déja assez embarrassé. Revenant bien vite au coin du feu, Sadnezz se prit un peu les pied dans le drapé de sa tenue qui n'était pas tout a fait à sa taille. Elle échappa un petit rire nerveux, aussi vite étouffé qu'il avait été lâché et vint se rassoir. Theognis lui manda:

- Alors, que faisiez-vous sur cette route forestière? Vous allez à Joinville, soit, mais quel est le but de votre voyage?

Après avoir doucement vidé sa coupe de vin, elle prit un air très sérieux.

- Je pensais visiter les villes des alentours, avant de retourner saluer une amie a Dijon. Le but de mon voyage .. Hé bien considérez que je vais y retrouver ma marraine et mon parrain que je n'ai pas vu depuis longtemps... Et peut-être y refaire ma vie. J'ai passé l'âge de courir les campagnes et d'user les cartes, il est temps de me poser, pour de bon.

Elle contempla le feu qui réchauffait ses pieds froids, bien qu'enveloppés dans des bas de laine. Elle était un peu décontenancée d'avoir perdu ses vêtement et sa monture... Même si elle en avait vu d'autres, elle ne pouvait nier son gout trop prononcé pour les belles toilettes, et en était tout contrariée. Elle bailla discrètement et observa Theognis. La grande pièce s'emplissait d'une douce chaleur et le vin aidant à l'affaire, apaisa peu à peu la brune.
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Mimmome
Mimmome repensait à ces choses. Il allait donc trouver un cheval. En attendant que Derrick finisse de chercher dans les alentours, Mimmome finissait de remplir les formulaires. En attendant que Derrick accrochait le cheval au dérriére de la carosse, Mimmome revêtait son habit noir en soie noire richement décoré , noir comme la nuit. En attendant qu'il allait au chateau, Mimmome sortit un magnifique Champagne.

En arrivant au chateau, il se fit annoncer au garde de la sorte:


Marco Ignazio Matteo Maria Orazio MarcErasmo de la Belletiére-Belleville, ambassadeur Bourguignon en Hispanie et Lusitanie, demande ospitalitè au seigneur de ce lieu et lui communique qu'il lui a apporté un cheval perdu.

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Sic transit gloria Mundi
Theognis
De se poser, pour de bon....Tel programme n'attirait pas les faveurs du châtelain, frustré que ses blessures ne lui permettent encore d'affronter les dangers d'un long voyage vers les pays plongés dans la Guerre Écarlate. Sa moue légère ne dut pas échapper aux yeux de la brune, comme elle l'observait tout autant qu'il aimait à contempler la moindre de ses réactions.

Il lui était étrange de la voir habillée dans les vêtements d'une ancienne maîtresse. Il n'avait pas perdu toute idée de la séduire, surtout qu'il était bien entré dans son rôle de sauveur, après avoir failli l'aplatir comme une crêpe. Théo aimait particulièrement la compagnie des femmes, et les circonstances actuelles ne faisaient qu'agrandir son désir. Compensation de sa virilité après l'échec de Compiègne, de son duel perdu face à Angélique, de sa compagne enceinte se faisant la malle pour secourir son père blessé à Guéret, dans le Limousin.
A moins que ces raisons ne soient que de lamentables arguments pour justifier la débauche de son corps. D'ailleurs, ses yeux s'alanguissaient sur les formes de la brune, et il se sentait d'humeur plutôt caline....Comment allait-il l'aborder? Des mots doux, ou directs? Des gestes tendres, ou pleins de fougue? Des liens de soie, ou des chaînes de plomb?

Il n'était pas très causant lui-même et sentit qu'elle allait s'endormir. Mais de bonnes odeurs s'échappaient déjà des cuisines, Mathilde mettait les bouchées doubles, cette âme pure. Alors, il se leva et s'apprêtait à l'inviter à passer à table, quand un grand vacarme se fit entendre dehors.

Intrigué, Théo attendit que le Vougier vienne pour lui expliquer ce tapage. Ce qu'il ne tarda pas à faire, l'homme métallique, avec sa volubilité habituelle.


Ya un Lombard qui s'invite, avec un canasson à la main qu'il prétend rapporter sur votre ordre. Son nom est long comme un chapelet de saucisses, aussi feriez mieux d'aller voir. A moins que je puisse m'occuper de lui....

En traduction, l'embrasser de son épée, et le faire dormir au fond des douves....Le Baron grimaça. Depuis la réapparition de la Dame, le Vougier semblait bien excité...

Non, je vais voir moi-même ce qu'il convient de faire. Sadnezz, je pense qu'il s'agit de notre ami....Soupir.Il a retrouvé votre cheval.

Il s'habilla vite de son mantel, puis descendit à la lueur des torches le grand escalier. Arrivant dans la cour de graviers blancs, il vit l'homme à la calèche folle attendre patiemment, les rênes à la main. Que faire?

Bonsoir, messire, je ne pensais que vous prendriez votre mission aussi à coeur. Si dame Corleone confirme qu'il s'agit bien de son cheval, alors vous êtes le bienvenu chez moi.

Et ce fumet qui montait des cuisines, emplissant de son odeur entêtante les couloirs du château! Théo était définitivement blasé.
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Partage des RP
Les Terres d'Arquian
Sadnezz
Son Hôte tiqua quelque peu quand elle lui avoua que se poser à Joinville était envisagé. Plus de cinquante villes avaient vu Sadnezz dévaliser leurs étals, dormir dans leurs auberges et boire l'alcool local dans leur tavernes... Plus de quarante printemps avaient passés sur la brune, et autant de mésaventures dont la plus jeunette des gueuse n'aurait su échapper. Mais ce qui la tentait de se poser là, comme un oiseau sur une branche bourgeonnante, c'était Nanane... Sa douce nanane qui dans sa lettre, avait promis de revenir, rendez vous a Joinville, dans une semaine, un mois, un an... Alors sage et fidèle à l'appel, c'était une force irrésistible qui la laissait prendre racine dans la ville. Il lui faudrait bien de l'argument pour s'en laisser changer l'avis.

Un sujet vint parler au Baron, Sadnezz resta interdite à l'annonce qui lui fut faite. satisfaite pour sa monture, encore plus pour sa garde robe. Elle vit Theo se lever à la hâte et descendre, mais avant de le voir complètement disparaitre dans l'escalier, elle lui lança sur un ton railleur mal dissimulé:

- Sait-il que le délit de port de faux titre est répressible par les juridictions judiciaires classiques de chaque province? Il finira aux geôles un de ces jours notre tignasse blonde... Nul n'est censé ignorer la loi!


Sadnezz se resservi du vin et suivit par curiosité le baron dans sa descente de l'escalier. Elle admira la riche décoration des lieux, tout en esquivant de petites flaques d'eau au sol, preuve que la toiture n'était pas toute jeune. Le contact avec l'extérieur fût abrupte, glacial. Elle avait oublié de se rechausser dans la précipitation et mouillait maintenant ses bas sur le gravier humide de la cour. Son regard se posa sur l'ignoble carrosse qui stagnait là et elle ne pût dissimuler son agacement quand elle vit sa monture - enfin, celle d'Eroz - ramenée sans son précieux chargement. Les deux sacoches qui ornaient le garrot de l'animal lorsqu'elle pataugeait dans la boue l'après midi n'étaient plus. Elle grimaça deux fois plus quand elle entendit Théognis tenir ces propos au visiteur:

- Bonsoir, messire, je ne pensais que vous prendriez votre mission aussi à coeur. Si dame Corleone confirme qu'il s'agit bien de son cheval, alors vous êtes le bienvenu chez moi.

Offrir l'hospitalité à cet homme qui revenait sans sa toilette... Peut-être l'avait-il perdu en route ou tout simplement gardé pour lui, il en aurait tiré près de 4000 écus en la revendant... Sadnezz n'était pas d'humeur à cacher sa condescendance et agit en parfaite petit garce. S'il n'y avait pas ses biens, elle se moquait éperdument de récupérer cette bête, qui n'était pas la sienne de succroit. Elle s'approcha à la lueur des torches et après un bref salut déclara:

- Cette bête n'est pas mienne, ramenez-la là où vous l'avez trouvée. Permettez moi de me retirer il fait horriblement froid ici.


N'attendant bien entendu aucune permission, elle retroussa le bas de sa houppelande d'emprunt et reprit la direction de la grande porte. Dans l'escalier elle tenta de se convaincre qu'elle n'était pas une garce, et arrivé en haut, elle n'y réfléchissait déjà plus. Sa seule pensée était accrochée à ces sacoches, qui pourrissaient dieu seul savait où. Dans l'une d'elle, la lettre de Nanane qu'Eroz avait prit pour une carte au sortir du Berry, c'était officiel, Sadnezz était d'une humeur massacrante. Elle s'assit en tailleur en face du feu qui ronronnait dans la cheminée et se figea, en attendant que ses bas sèchent. Une délicate odeur titillait ses narines, et elle se rendit compte que malgré toute cette journée mouvementée, son appétit n'en avait pas été entamé. Un regard à la bouteille de Bourgogne, vide. Il devait avoir une sacrée cave le baron, et Sadnezz trouva le breuvage excellent. La fatigue se faisait plus pesante que jamais, elle avait hâte d'aller se coucher.
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Theognis
D'un air désolé, il tapota l'épaule du chevalier servant.

Désolé, mon vieux, cette monture ne sied pas à notre cavalière....

Il leva les yeux vers le coche éclairé par les torches.

Hé bien, vous n'avez plus qu'à dormir dans votre carrosse. Mon homme d'armes vous donnera une couverture....Mais je vous prie maintenant de quitter mes terres, vous déplaisez à mon invitée, et vous savez comme sont les dames....Rancunières.

Un léger sourire au coin des lèvres, il tourna les talons, et s'approchant du vougier, lui tint ces quelques mots à l'oreille.

Une couverture, mais il ne reste pas ici. Ne le jette pas dans les douves cependant, reste poli, avec tes mots, et s'il ne comprend vraiment pas, avec tes poings.

En sifflotant, il regagna en quelques enjambées le confort de ses appartements. La dame se trouvait, belle à la lueur des flammes, les joues empourprées et les lèvres carmines....A croquer.
Mais il fallut passer à table, comme une mise-en-bouche. Le perdreau, parfumés aux champignons, fut le clou de la cérémonie gastronomique. Littéralement, à tomber par terre, tant chaque bouchée révélait au palais des saveurs délicieuses.
Un peu trop bon, d'ailleurs, ce repas. Encouragé par ce bon vin de Bourgogne, dont le Baron aimait à faire étalage surtout devant une étrangère, Théo prolongea le dîner plus qu'il ne fallait. Quand il sentit enfin que ses membres commençaient à s'engourdir, sous l'effet combiné de la longue journée et du repas plantureux, il était trop tard. Ils avaient bien ri, bien mangé, et ils dormiraient tout aussi bien, le ventre lesté par ces livres de viande.
Heureuse, Mathilde s'empressa de débarrasser, après un dernier digestif des familles. Elle montra ensuite une mine enjouée qui insupporta le Baron, quand elle conduit Sadnezz à sa chambre. Tout était bien, tout était parfait, merci Mathilde. Non, Mathilde, je connais le chemin de ma chambre, pas besoin de m'accompagner. Oui, Mathilde, c'est cela, bonne nuit....

Observant de sa fenêtre le manteau étoilé de la voute céleste, Théo se demanda bien si au final, l'autre n'était pas mieux dans son coche.

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Les Terres d'Arquian
Sadnezz
Theognis était remonté et le diner avait été apporté. Sadnezz Mangea jusqu'à en être repue, et ne se garda pas de boire encore un peu. Ils discutèrent jusque tard dans la nuit, de tout et de rien, et il n'y eut que tres peu de place pour le silence. Ainsi elle sût que le baron avait bien une baronne, mais quelque part dans la nature, puis des tas d'autres petits détails croustillants, et que finalement elle aurait du se fier à sa première idée, n'étant pas tombée très loin. Le baron était un homme à femme, quelques maitresses par ci, quelques aventures par là, mais Sad lui trouvait un atout malgré tout: il avait été franc. Sadnezz se vit raccompagnée courtoisement dans une chambre qu'elle trouva bien trop spacieuse pour la gueuse qu'elle restait malgré tout et se coucha apres une brève toilette.

Cette nuit là, Sadnezz fit un cauchemard. La brune s'était terrée dans le sommeil après la longue journée, et après avoir longuement discuté avec son hôte. Elle en avait appris un peu plus sur lui, sa vie, son passé... Le lit n'était pas sien, ni ses vêtements, les lieux inconnus, et son hôte si spécial. Peut-être que ce fut la contrariété d'avoir perdu la lettre de Nanane qui la fit rêver ainsi, ou tout ces changements innatendus. Son sommeil était lourd, et profondément agité.

Un homme dépose un vélin sur une tombe de terre rouge qu'un chêne encore feuillu recouvre de son ombre et place dessus un coquelicot. Son visage est masqué, il est vêtu de noir et de blanc.Le vélin que le vent balaye doucement laisse entrevoir quelques bribes de son contenu.




"Tu nous manques à moi, à tes enfants, à tous tes amis d'une façon qu'il n'est point possible d'exprimer avec des mots.........Qu'il est beau et bien fait le petit homme que tu as façonné sans moi...... Il me rappelle tant notre fils aîné quand il était jeune ......... jusqu'à mon dernier souffle.......... j'irai te rejoindre là où les mots n'existent pas, Là où tu reposes, je suis sûr, en paix..........

À toi Sadnezz Corleone,
Ton tigre, Ricks Valmont."
L'homme frissonne dans le vent, ou peut-être est-ce la Corleone. Tout est confus, l'omniscience laisse place a l'angoisse. Rouge. Rouge chaperon, rouge sang, rouge terre maudite, rouge passion, rouge des griffures, rouge des nuits charnelles ROUGE, la Rouge qu'elle n'était plus... Puis noir. Le néant enveloppe ses yeux, tourmente ses pensées, perverti ses actes, putréfie son coeur. Le chaperon brûle au pied de l'arbre et l'arbre prend feu. Le feu brûle ses chairs, elle hurle mais ne peut s'en dégager, la douleur est insoutenable et elle se meurt peu a peu. Morte, pour de vrai, morte sur les flammes de son enfer. Morte sans mensonge cette fois, poussière parmi les poussières.

[Le lendemain, aux terces]

Réveil en sursaut. Il fait déja jour a en juger les rayons de soleil qui filtrent dans la grande chambre. Sad se lève un peu secouée, et chasse immédiatement les restes de cet affreux rêve de sa tête ensommeillée, se vêtit prestement et se coiffe. Elle se perd un peu dans les couloirs du château, c'est que la veille elle n'avait plus les idées très claires après tous ces verres. Elle erre un moment avant d'entrer dans ce qu'elle pensait être le salon. Erreur. Une cave, merveilleuse cave remplie du sol au plafond de bouteilles toutes aussi pleines les unes que les autres. Sadnezz reste un moment plantée là, à regarder, puis reprend son chemin. Elle trouve Finalement le Baron qu'elle accueille d'un gracieux sourire et lui mande doucement.

- Je vous remercie de l'accueil, mais il va falloir que j'aille a Joinville, je préfère partir ce matin, comme prévu. Je vous emprunte une monture, le temps d'aller faire quelques achats en ville et je vous rend le tout ce soir...

Elle partit donc, de bonne heure vers Joinville, en évitant soigneusement les petits chemins boueux des sous bois....
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Mimmome
Et c'était de la sorte qu'on le traitait!!!!

C'était violer son propre duché. Mimmome s'en alla vite fait et alla de suite se lamenter à la prémiére station de Justice. Et puis non , il ne se lamenta pas. Et puis s'en alla. Il aurait entendu encore parler de lui, le vil Baron. On ne traite pas les Belletiéres- Bellevilles de la sorte, même si ce sont des marchants!!!!

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Sic transit gloria Mundi
Sadnezz
[ Le soir, aux vêpres ]

La journée s'était écoulée doucement, pas d'arbres qui tombent du ciel, pas de carrosse fou, juste le marché de Joinville la tranquille et ses tavernes... Sadnezz y avait revu des connaissances et avait pas mal discuté avec autour d'un bon verre... Ils avaient pris possession d'une petite taverne à l'écart des autres et s'étaient trouvés bien des points commun au fil des discussions, dont un qui faisait beaucoup parler de lui: le Baron. Sadnezz n'avait pas oublié qu'elle lui avait promis de revenir rendre ses affaires et sa monture, qui avait été bien docile. Elle prit donc la route de nuit, emmitouflée dans une épaisse robe de laine pourpre, qui dissimulait des bas vénitiens négociés une fortune chez un tisserand rude en affaires, et un jupon de taffetas noir. Son corset fermement lacé laissait sa taille élégamment mise en valeur, bref, elle était coquette . Arnaché au sien, le cheval du baron suivait, longe écourtée, ainsi la petite procession avançait vers les terres d'Arquian.

Le château et ses sombres remparts était en vue, les joues de la Corleone avaient rosies avec le froid qui lui fouettait le visage et à son Grand dam, une fine pluie se mit à lui glisser sur la capeline. Sad leva les yeux au ciel, tout commençait vraiment à s'assombrir et la lune filait doucement mais surement derrières de menaçants nuages. Sad talonna sa monture et se pressa jusqu'aux portes. Elle tambourina comme une sauvage en espérant que le guet ne soit pas loin à l'abri de la pluie, et qu'il serait à portée.

- Ouvreeez!! Je viens voir Theognis, j'ai des affaires à lui rapporter!!

Elle descendit de cheval et fit quelques pas en arrière pour regarde par dessus la muraille avec l'espoir de voir quelqu'un. La porte grinça, et un bruit de ferraille se fit entendre. Sadnezz soupira de soulagement et attendit sagement que les grilles lui permettent de rentrer. Là , elle croisa le regard du guet qui resta silencieux et frissonna. Le bougre avait l'art de faire peur avec son regard lubrique et sa barbe mal taillée, ajoutez que le noir était presque total et que la pluie s'était mise a tomber à verse et voila la parfaite scène d'angoisse... Elle lui tendit les brides des chevaux et après avoir récupéré un paquet sur sa selle, fila telle une petite souris vers l'antre de Theognis. Arrivée en bas de l'escalier elle se fit annoncer et n'attendit pas que l'ont vienne la chercher. Elle entra, trempée mais heureuse d'être arrivée à bon port sans encombre. La femme que Theognis appelait Mathilde vint à sa rencontre et lui ôta sa capeline pour la mettre a sécher. Instinctivement, elle se rapprocha de la cheminée en attendant Theo, le paquet bien serré contre elle.

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Theognis
Deux lettres aux bords écornés, froissées et humides au toucher, deux lettres qui venaient de loin et qui arrivèrent tard dans cette journée. Le Baron les considéra l'une après l'autre....L'une risquait de lui faire oublier l'autre. Alors la seconde fut décachetée dans l'instant, une écriture grasse, des mots imbibés d'encre, la patte d'un homme qui manie la plume comme l'épée.



Theognis, baron d'Arquian,

Depuis des jours j'ai l'intention de vous écrire, et à chaque fois je ne trouve pas le temps. J'ai quitté l'église il y a plusieurs semaines et je suis désolé de ne pas avoir donné de nouvelles plus tôt. J'ai été triste d'apprendre l'issue votre combat héroïque, vous et Gorborenne. J'ai appris aussi que vous étiez en train de vous reposer dans votre château et j'espère que vous serez bientôt sur pied. J'en ai déduis, peut être rapidement certes que vous ne seriez pas prêt à retourner au combat tant que vos blessures ne seraient pas que de vieux souvenirs.

Dans le même temps, une très bonne amie, peut être même plus qu'une simple amie m'a contacté me faisant part de ses malheurs. Malheurs qui ne différaient pas tellement des vôtres si ce n'est qu'elle est maintenant jugée pour trahison mais n'en sachant pas plus, je ne pourrais vous éclairer sur cette affaire. Il se trouve néanmoins qu'elle ait réclamée ma présence, et j'ai moi même toujours voulu découvrir le sud de la France, étant originaire de Bretagne. C'est la raison pour laquelle je me trouve actuellement entre Clermont et Murat, dans le Bourbonnais-Auvergne. La guerre faisant rage au Berry, j'ai préféré éviter cette route.

Bien entendu, je compte toujours combattre à vos côtés et je reviendrais si vous avez besoin de moi prochainement mais il est vrai que j'aurais du vous prévenir et non pas seulement y songer. L'église m'aura peut être fait perdre la raison à force d'avoir l'esprit occupé par des paraboles aux multiples interprétations bien loin de la rationalité.

Me voilà donc bien loin de la Bourgogne et pourtant à seulement quelques jours.

Transmettez mes amitiés à Gorborenne.

Qu'Aristote vous protège,

Luwangel


Soupir....Les amies finiront par damner le monde, et Théo ne sera pas le dernier à se jeter aux flammes. Il est fier de Luwangel, il lui répondra, quand bien même il manquera beaucoup pour le conflit à venir.

L'autre lettre, à présent....Elle résiste au couteau, comme si elle refusait d'accoucher de ses mots. Lettres fines aux boucles frissonnantes, mots troublés.




Cher Theo

Je t'annonce un sourire béat aux lèvres que notre enfant est né hier à Châteauroux.
Les circonstances n'étaient pas forcément celles rêvées pour lui, je te raconterai les détails si jamais nous sommes amenés à nous revoir un jour.
Pour l'instant je suis fatiguée mais comblée, saches juste qu'il est en bonne santé, qu'il a la couleur de tes cheveux, ton petit nez, qu'il a tes lèvres, et ta façon de râler, tout en élégance. Il est goûlu, et calme autrement, j'espère que ça durera.
Mousse, mon compagnon, et un ami me protègent et m'ont embarquée dans l'armée pour le retour à Gueret, je n'y demeurerai pas. Une envie de retrouver vite l'intimité d'un nid douillet à l'abri des regards dans mes appartements privés à Limoges. Tu y seras le bienvenu si tu souhaites prendre dans tes bras Theophane avant que nos routes se séparent.

Aelyce une maman comblée


Comme une feuille à l'automne, la lettre tombe à terre, mais Théo ne s'y intéresse pas. Père! Il est père! Un fils! Il est obligé de s'asseoir pour ne pas tomber à son tour. Dans sa tête une guerre terrible. Un fracas de pensées, un choc des sentiments. Un fils lui est né, loin de ses yeux. Une mère comblée, loin de son coeur. Le bonheur dans une lettre et des mots impalpables.
C'est dans cet état d'hébétude total que Mathilde vient le trouver. La Corleone est là, et elle attend avec un paquet contre elle. Elle est très élégante, s'empressa d'ajouter Mathilde, pour rassurer un Baron à la mâchoire tombante, aux épaules affaissées, pâle comme la lune.

Enfin, Théo lève les yeux vers Mathilde. Il la considère un instant sans ciller. Soudain, il se dresse et la prend dans ses bras, la soulève pour un tour complet, puis la repose, ébouriffée, haletante, éberluée.


C'est un fils, et il est vaillant!

N'as-t-il jamais lu les effroyables statistiques de la mortalité infantile au Moyen-Age, lesquelles conduisent à négliger les dates de naissance au profit des heures du décès? A le voir si heureux, on dirait que non. Il a tellement craint la folle témérité de sa mère! Mais la folie paternelle ne dure qu'un moment. Le rire s'éteint dans sa gorge. Les lèvres se serrent et les yeux se durcissent. Il a un fils, mais il ne le tient pas dans ses bras. Cette chose fragile, qui lui donne de la force?
Mathilde tire doucement sur sa manche. Faut-il congédier Sadnezz? Théo se retourne brusquement. Certainement pas! Et, sans l'attendre, il part à sa rencontre, sans prendre le temps de se changer, comme elle le connait, dans sa tenue de baron bûcheron. Il marche en se tenant aux murs. Il se trompe de couloir, il revient, s'interroge, tente l'aventure dans son propre château. Il est ivre.
Enfin, il déniche la bonne porte. Il voit Sadnezz assise, son paquet dans les bras. Ce qu'elle est belle à la lueur des flammes! Il s'avance en titubant un peu, d'un pas empressé, puis il tend les mains vers elle et veut la prendre dans ses bras, avant de se raviser juste à temps. Il se tient alors au dossier de sa chaise.


Corléone! Quelle bonne surprise! Vous avez fait bon voyage? Cela faisait longtemps! Que me racontez-vous? Vous avez un cadeau pour moi? Vraiment, il ne fallait pas, cela me touche beaucoup....Vous voulez du vin, de la bière, du schnaps? Oui, j'ai une liqueur fameuse! Vous allez voir!

Mathilde! Myrtille!


Et pourtant, il n'a pas encore bu!
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Partage des RP
Les Terres d'Arquian
Sadnezz
Sadnezz entendit des pas, quelques cris aussi, des paroles brouillons échangées entre Mathilde et un homme qui doit être le Baron. Des lors, elle tendit l'oreille, et se retourna calmement, observant chaque centimètre de la pièce dans laquelle elle se trouvait, comme si les murs pouvaient apporter quelques réponses à ses interrogations. Les pas se rapprochèrent, puis s'éloignèrent.

...?

Sadnezz se pencha vers le couloir, se relèva et sursauta brusquement. Telle une apparition, Theo surgit de nulle part, visiblement excité. Ses yeux sont fous, ceux de Sadnezz s'inquiètent. Elle recule d'un pas et le considère gravement.

- Corleone! Quelle bonne surprise! Vous avez fait bon voyage? Cela faisait longtemps! Que me racontez-vous? Vous avez un cadeau pour moi? Vraiment, il ne fallait pas, cela me touche beaucoup....Vous voulez du vin, de la bière, du schnaps? Oui, j'ai une liqueur fameuse! Vous allez voir!

Il lui tendit les mains, puis les rangea derrière son dos, et finalement prit appuis sur un dossier. Sadnezz ouvrit de grands yeux, sourcils arqués et plissa le nez. Quelle mouche a piqué notre homme.... Elle hésita quelques seconde, surprise de voir son hôte dans un débordement affectif si... Inattendu, puis secoua légèrement la tête comme pour sortir de sa torpeur.

- Heu, oui oui, bon voyage, sans encombre Grazie. mais.... De la liqueur? Oui volontiers.... Un cadeau.. Oui! Un cadeau, tenez. Tout va bien Theognis...?


Sadnezz lui tendit le paquet mouillé qui contenait ses affaires empruntées ainsi que quelques navettes provençales, spécialités de la Corleone.

- Vous êtes saoul?


Elle le scruta d'un air suspicieux et s'assit sur la chaise qui servait d'appuis à Théo, intriguée.
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Theognis
Serrant le paquet mouillé contre sa poitrine, il vise le siège à côté d'elle et s'assoit en allongeant les jambes devant le feu. Les flammes dansent sur son visage et dans ses yeux. Les questions de la Corleone ne l'atteignent pas, c'est le tintamarre dans son crâne, soudain il est calme et silencieux. Ces images qui l'assaillent, les souvenirs de la naissance de Tancrède, reliefs acérés qui blessent sa mémoire. Ces mots, avalés d'une seule traite, qui remontent à présent pour étrangler sa gorge. La culpabilité balaie la grève de sa conscience. Le sourire n'y est plus. Dans un profond soupir, il prend le verre tendu par Mathilde accourue, et boit la liqueur de myrtille comme du petit lait. Le bras repart comme un ressort, pour une autre coulée, mais la Mathilde prend soin de ne pas le servir.
Alors, il tourne la tête et aperçoit Sadnezz dans sa jolie robe, et il sent du froid sur son torse. Le paquet mouillé. Emballés dans un drap, des vêtements, qu'il ne reconnaît pas. Enveloppés par des feuilles de vigne, des biscuits creux de forme oblongue, parfumés à la fleur d'oranger.
Relevant les yeux, il tente de dénouer les lacets qui s'emmêlent dans sa gorge:


Merci....Je viens d'apprendre que....Un fils m'est né à Guéret.

Autour de Guéret s'enroule un sourire, qui vient de nulle part. Soudain, c'est une bonne nouvelle, mais il n'arrive pas à le réaliser. A vrai dire, il n'y comprend rien. Il laisse tomber son verre, adroitement rattrapé par Mathilde, et croque une navette.
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Partage des RP
Les Terres d'Arquian
Sadnezz
- Merci....Je viens d'apprendre que....Un fils m'est né à Guéret.

Sadnezz regarde le manège un petit instant en silence. Il parait qu'un homme qui apprend la naissance d'un fils est un homme comblé, surtout en première naissance. Sadnezz ne savait pas si ce petit mâle était un ainé, mais elle pensa que le Baron avait encore bien des cheveux blancs à se faire... La mère de cet enfant avait donc enfanté seule, à Gueret. Gueret, Alençon, Patay... Peu importe où un enfant pointait le bout de son nez, il etait toujours source de grande joie, ou de grande tristesse. En regardant Theo, elle ne sût dire lequel de ces sentiments l'emportait. Elle attrapa une navette et un verre de liqueur servit pour elle, et croqua ses biscuits pensivement. Elle décida de briser le silence, qui commençait à devenir prétexte à de trop longues rétrospections.

- Un fils... Mais c'est merveilleux Theognis. Comment fût-il nommé? Gueret n'est pas la porte à coté, je suppose que vous allez partir voir cet enfant au plus vite...

Un violent orage inondait désormais de ses grosses gouttes les terres d'Arquian . Sadnezz sursauta au grondement d'un coup de tonnerre et blémit un peu. Elle pensa qu'elle n'était pas prête de rentrer chez elle et que la nuit serait longue.

- En tout les cas, félicitation, vous pouvez être fier d'avoir une descendance. Fameuse cette liqueur! Vos alcools sont un régal. Encore merci pour la monture, je l'ai confiée à votre.. Guet.


Une autre navette en main, elle plongea son regard dans le foyer ardant qui réchauffait leur pieds. Un fils... Que c'est bon d'avoir un fils, mais dieu que c'est douleureux aussi.
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