[Direction Poitiers
bien malgré elle]
Sa douce et chère amie avait acceptée de se charger de ses obligations le temps de son absence. Voilà maintenant que le voyage pour Poitiers se concrétisait. Son cur se serrait dans sa poitrine. Comment allait-elle réagir face à lui ? Elle avait beau souhaiter ne pas craquer devant lui, mais quand il posait son regard sur elle, rare les fois où elle résistait. Il fallait quelle lui tienne tête
Il fallait quelle soit plus forte pour ne plus jamais verser de larmes pour lui
Elle brossa soigneusement sa fidèle jument pour quensuite, elle puisse installer lattelage pour le voyage. Noire du museau jusquau bout de la queue, on aurait pu croire que cet équidé était la monture des enfers. Kyky pouvait passer des heures avec sa bête en la caressant et regardant ses yeux. Les deux immenses billes noires qui la regardaient, démontraient son total dévouement envers sa propriétaire. Sa longue crinière ébène était démêlée afin que le vent puisse la faire danser. Alors que plusieurs lavaient ignorés, Kyky en était tombée complètement sous le charme et cest pourquoi, depuis ce jour elle en prenait soin.
Aux remparts de la ville, alors quelle siégeait sur le dos de sa jument, elle serra les talons contre elle pour lui donner lordre de se mettre au galop. Sa fidèle monture ne lui avait jamais fait faux bonds et elle avait confiance quelle la mènerait une fois de plus à destination. À quelque reprise, elle caressait son cou pour finalement terminer son geste en petites tapes affectueuses. Les portes de la capitale sannonçaient au loin. Moins dune minute et elle serait à bon port. Prochain défi; trouver le vieux con !
Avant de partir à sa recherche, la route lavait épuisée et une bonne nuit de sommeil était la bienvenue. Lhôtel la convainc dy passer quelques heures afin de se reposer. Les heures passèrent alors quelle était blottit sous les couvertures quand le coq chanta. Bâillements
Étirements
Elle glissa un pied hors du lit en ronchonnant. Elle détestait quand cet abruti danimal réchauffait sa voix si tôt. La place de cette bestiole était au fond dune marmite à se faire cuire
Pas dans les cours à exaspérer les gens qui dorment ! Une fois la toilette faite, elle récupéra la petite bourse qui était la raison de son voyage.
Dans les rues, elle sinforma auprès de plusieurs personnes à savoir où ce vieux con pouvait être. Plusieurs questionnements se résolvaient par des échecs. Ny a-t-il pas de dispensaire ici ? Où soignaient-ils les blessés ? Plusieurs allés et venus en taverne pour tenter de trouver le propriétaire de cette bourse seffectuaient, quand lun deux lui donna une piste.
- Jai vu un homme blessé dâge avancé se faire transporter à un domaine nommé... Arf... Je ne me souviens plus! Ils se sont dirigés vers lOuest. Enfin, cest ce que la femme a dit en réquisitionnant le paysan qui passait tout près.
Kyky linterrompit. Deux indices; blessé et âge avancé ! Nul doute quil sagissait du vieux con. Les écus quelle possédait servaient au voyage, mais elle avait prévu quelques miches de pains supplémentaires au cas où. Elle plongea sa main au fond de son sac, sorti une miche recouverte de tissus et loffrit à celui qui simplifiait ses recherches.
Je vous remercie msieu ! Prenez cette miche, je vous loffre de bon cur !
Glissant son sac à bandoulière sur son dos, elle se remit rapidement en selle et fonça au galop vers lOuest, tel que mentionné par lhomme. À lhorizon, une propriété se dessinait. Son regard se porta au sol et vit des traces laissées par une charrette. Priant quelle soit au bon endroit, elle ralentit la cadence de sa jument et franchit les clôtures du domaine au trot. Une charrette légèrement tachée de sang par endroit patientait près de la porte. Son estomac se vira à lenvers. Sa gorge se noua. Son souffle augmenta de rythme. Elle prit quelques secondes afin de se ressaisir, mais sans succès. Il avait lart de la mettre dans tous ses états. Dégageant son pied de létrier, elle se laissa glisser au sol et fixa les guides à larbre tout près. La tête appuyée sur le museau de sa jument, elle lui demanda de la soutenir. Certes, ce nétait quun cheval, mais pour elle, cétait sa seule alliée ici présent. Elle lui gratta entre les yeux et la gratifia dune rapide étreinte à son cou.
Plongeant la main dans son sac, elle sassura davoir toujours la petite bourse et cogna à la porte de son autre main. Son cur battait la chamade en attendant quon lui ouvre la porte
Je suppose que Florie fait sortir tout le monde de la pièce, mais pas de la bâtisse, donc, Kyky ne voit personne à l'extérieur... Et normalement, le bois est stocké derrière, c'est pourquoi elle ne voit le vieil homme ! Si je me trompe, je modifierai !