Kar1
[RP bien évidemment ouvert à tous. Ceux qui le connaissaient, ceux qui le haïssaient, ceux qui le cottoyaient, 'fin toultoutim quoi.
Je sais que c'est pô très gai. Mais faut bien que ma blonde passe par là.
A vos plumes m'sieurs dames!]
Je sais que c'est pô très gai. Mais faut bien que ma blonde passe par là.
A vos plumes m'sieurs dames!]
Essayer de se changer les idées est impossible. Repartir au combat, encore pire. Son corps n'est que la continuité de brins de pailles qui composent sa chevelure pourtant si étincelante les jours heureux. Le bras tenant son épée était flasque, elle n'avait plus de force, plus de gout à rien. La nouvelle cheftaine Memento lui avait fait comprendre qu'il n'était pas nécessaire de partir dans cet état. Il vallait mieux pour la blonde qu'elle fasse son deuil en bonne et due forme, pour peut être ensuite repartir sur de nouvelles bases, pas forcément plus saines pour autant. De toute façon bien livide et dans un autre monde plus cauchemardesque que la guerre encore, elle même n'avait pas lutté et s'était réfugiée dans le coin le plus isolé du campement. Tous n'avaient pas tort. Elle serait plus un boulet qu'autre chose, il vallait mieux renoncer pour le moment.
Lasse, après quelques heures à errer comme une âme en peine, les bras toujours le long du corps, les yeux humides et les lèvres pincées, Karine sait plus que tout autre qu'il est temps de faire disparaitre le corps du Noir. Elle se dirige alors vers la charrette qui a tourné au gris. Gris comme un ciel mouvementé par les provocations surnaturelles, gris comme un avenir bien trop triste. Tout semble maussade, sans gout aucun. Lui qui était son cuisto attitré, lui qui faisait qu'elle mangeait du poisson cuit entre les braises Carmines. S'il n'avait pas été auprès d'elle tout ce temps là, personne ne sait, même pas Aristote parce qu'elle ne fait pas partie de ses fidèles, de quelle manière elle se serait nourrit. Du pain, du maïs, du pain, du maïs à tous les étages. De quoi faire gonfler plus d'une blonde. Grâce à lui, elle avait découvert une passion pour les fruits. Pommes, poires et bien d'autres. Ce jus sucré quand il l'embrassait ensuite ne pouvait que plus la faire fondre à chaque essai. Il la connaissait par coeur, plus que quiconque. Pour quoi au final?
Pour qu'il meurt prématurément..
Son esprit divague alors que ses gestes sont machinaux. Karine prend un temps inimaginable à harnacher Canasson, le cheval au sens développé très impressionnant. Chose faite, la voilà, rênes en main près du mord de la monture, à claquer difficilement de la langue pour le décider à avancer. Il tire la charrette ou se trouve le corps gisant du Sombre. S'éloigner du camp, mais pas trop, un peu quand même. Eviter d'empester les tentes alentours par l'odeur d'un corps brûlé. Son autre main, libre, retourne dans la poche dans laquelle cette dernière se réfugie depuis des heures. De l'extérieur, on y devine des phalanges agitées se cognant continuellement contre les parois du tissu. De l'intérieur, les doigts triturent un caillou, celui auquel Liam tenait beaucoup. Mais toute chose a une fin.
L'emplacement idéal se trouve face à la blonde..
Ses gestes sont lents. Son regard est baissé vers le sol meurtri par la saison. La terre gêle presque, il se fait tard, la journée est bien plus qu'avancée. Une étreinte pour le cheval et la blonde contourne la charrette. Le rideau de derrière qu'elle avait tombé quelques heures plus tôt flotte encore entre les bourrasques de vent. Karine en attrape un coin, et le coince dans une latte fissurée. Le Noir apparait sous ses yeux. Il n'a malheureusement pas bougé d'un pouce.
La blonde pousse un long soupire pendant qu'elle retrousse ses manches et agrippe les nouvelles bottes à peine souillées du Noir. Vision insupportable qu'est celle ci. Elle est seule à le sortir de la charrette. Karine ne peut en vouloir qu'à elle même du sort qu'elle lui réserve. Forte mais pas assez, elle fait en sorte que la tête ne cogne pas le sol d'un coup d'un seul. La voilà qui se tortille, dans tous les sens, essayant de soulever cette masse de muscles impuissante. Ce qu'elle est d'ailleurs. Un bras se coince, une main se cogne..
Mais le temps fait qu'il git finalement au sol, presque dans la même position ou elle l'a trouvé, sur le champ de bataille.
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Karine de Pommières.