Ceraphin
RP ouvert dans la mesure du respect de l'histoire, du réalisme et de la cohérence IG et RP.
En cas d'hésitation, envoyez moi un MP.
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Une fâcheuse manie qui le reprenait.
Comme autrefois, lorsqu'il voyageait seul sur les routes du Royaume, à la recherche de Maman.
Une façon de se tenir compagnie à soi même, une façon de tuer le temps et la solitude, une façon de se donner du courage aussi.
Parler seul et à voix haute, comme un fol, comme un dément.
Ici, au beau milieu d'un chemin, les arbres seront pris à témoins.
Et leurs feuillages qui s'étiolent déjà au gré des rigueurs automnales, ne pourront qu'écouter... ou au mieux murmurer.
Très très bon auditoire!
Ca tombe bien, le gamin est volubile.
Salut à vous gens du Limousin!... avec un rien d'emphase surjouée.
Marrant comme vous ressemblez à ceux du Berry, tiens!
Y aurait pas une frontière derrière moi, je jurerai que vous êtes faits du même bois que ceux plantés dans les forêts du Berry.
Mais parait qu'c'est pas pareil, hein, que la frontière fait toute la différence.
Encore un truc de grands, ça.
Moi j'sais pas, je suis Béarnais et le Béarn c'est loin d'ici.
M'enfin j'suis né au Berry et j'y ai vécu pendant quelques onze années.
Onze années de calme enfantin jusqu'à... eh ouais, devinez quoi, la guerre.
Une guerre qui ressemble bizarrement à celle -ci, là qui ravage mon village en ce moment.
Châteauroux qu'il s'appelle mon village, un chouette village.
Donc une guerre... grand geste de lassitude.
Comme aujourd'hui, la même, pleine de menteries.
Bah ouais, vous savez du genre...
Nous venons vous libérer du Duc George poussin coin-coin!...
A mi voix... euh ouais c'est comme qu'on l'appellait entre copains, au village mais bon chut!...
Oui c'est ça oui, pour nous délivrer, tout juste.
La dernière fois, tout ce qu'ils ont délivré c'est mon paternel de sa famille... c'est vrai qu'il était prisonnier, mon père, il fallait me le tuer et laisser mes quatre frères et soeur orphelins et ma mère veuve.
En plus, cette bande de menteurs, le Duc ils l'ont même pas approché... z'ont pris Chato, et sont repartis après parce qu'ils pouvaient plus rien faire de plus.
Et là, bah devinez quoi, mes amis les arbres du Limousin, c'est la même histoire qui recommence et je vous parie mon beau chapeau que ça sera la même fin... alors vos excuses à deux écus pour attaquer mon village, j'vais vous dire... imperceptiblement le ton monte déjà...
... du vent, du flan, de la fiente par paquets d'cent!
Ah mais non... index levé devant son nez... j'oubliais, c'était une erreur...
Ouep une erreur que d'avoir ciblé Châteauroux, que j'ai vaguement entendu dire à l'époque, laissant trainer mes oreilles près du quartier général des envahisseurs.
Bah ouais, et sont tellement forts en stratégie qu'ils refont la même erreur, hein?
Pfffff...
Il se colle presque le doigt dans l'il en signe de crédulité, le gamin.
Ah pis en parlant de stratégie militaire, j'entends d'ici des récits du genre... prends une voix exagérément basse...
Messires, c'est une pleine réussite stratégique, nous avons pris Châteauroux avec brio.
Reprenant une voix normale...
Bah oui c'te bonne blague!
M'enfin nous quand on joue à la guerre entre copains, on ne se la raconte pas "stratégie" quand on tombe à cinq contre deux ou même trois, hein... clin d'il.
Ou alors on est tous de sacrés stratèges qui s'ignorent...
Eh Eudes!... dialogue imaginaire... avec Romain on t'a maravé la couenne parce qu'on étaient fins stratèges, t'savais pas?
Ah non, non, c'est pas parce qu'on étaient deux contre toi, hein, c'est juste qu'on est de... fins... stra-tè-ges... accentuant chaque syllabe pour une meilleur compréhension.
... du vent, du flan, de la fiente par paquets d'cent!
Et se marre tout seul, comme seul un gosse sait le faire... ou un dément.
Puis son rire s'efface et se noie dans un soupir.
Eudes et Romain c'sont mes p'tits frères.
Y a Thibaud aussi, le plus p'tiot et Clotilde ma sur.
Serre les dents.
Et si j'ai la haine, moi qui me suis toujours retenu de haïr quiconque, c'est bien pour eux et ma mère qui sont à la merci de vos troupes de soudards.
C'est pour eux que je me suis retrouvé ici, pour espérer ne pas voir mes frères éventrés par vos soldats et mes sur et mère violés par les mercenaires et brigands qui sont dans vos rangs.
Pas que je sois taillé pour la guerre, z'avez qu'à me regarder, mais je serais quand même là pour faire rempart tant que je pourrai.
R'marquez... lueur de malice dans les yeux... j'ai pas trop mal réussi, jusque là.
Suis passé à travers vos 5 armées de fins stratèges!
Et j'ai même eu le temps de claquer un bon coup d'épée sur le casque d'un général tête de veau... 'fin Tourangeau... P3 qul'qu'chose qu'il s'appelle, m'a dit notre général à nous.
Paf le casque, dans sa face au général!
Et soudain, le gamin se met à presser le pas.
Et... monologue syncopé par la course qu'il vient d'entreprendre... il m'a pas dit que ça le général Tadek.
Ce matin... respiration forcée... il m'a dit viens gamin, on va chasser du Limousin!
On va s'amuser qu'il m'a dit.
Chouette, parce que je n'amuse plus beaucoup ces temps-ci.
Augmente encore sa foulée pour rattraper la troupe.
Puis s'arrête net et se fige face à une rangée de maronniers, épée levée, solennel comme jamais...
Moi, Ceraphin d'Azayes, treize ans, devenu chien de guerre par nécessité enfin chiot plutôt à cause de vous et de vos ambitions guerrières, vous les maitres des duchés et comtés porteurs de mort chez moi, je jure de venir cracher sur vos personnes si vous ôtez encore un membre de ma famille naturelle.
Foi de Malherbe.
Foi d'Azayes.
Et reprend sa course folle pour pouvoir rentrer dans les rangs d'une armée en marche qui faute de pouvoir rentrer chez elle, senfonce tout droit en territoire ennemi.
édit... fautes
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