Nattascha
La taverne d'la liberté, voilà comment elle l'appelait.
Pour l'instant c'était la liberté d'survivre. Regrettait pas, regretterait jamais non... s'étaient battus et étaient tombés pour la ptite Li et pour Linon.
l'ventre en plutôt mauvais état. faut dire qu'une lame tranchante comme celle qu'elle avait mangé, ça laissait des traces.
Un miracle qu'elle soit encore là.. un vrai miracle.. enfin non.. les miracles elle n'y croyait pas. La main de ses camarades certainement qui l'avait sortie de ce bourbier en pleine campagne.
Les chambres étaient toutes occupées, on attendait, on cherchait un toubib impartial pour aider tout le monde à passer le cap des premiers jours. Mais on resterait ensemble. Comme une grande famille. besoin de s'voir, de s'entendre, de s'occuper les uns des autres.
certaines souffrances se faisaient plus difficiles à entrevoir. Les coups étaient tombés comme tombe une pluie d'orage. drus, directs, puissants.
L'après midi était calme. très calme. beaucoup dormaient dans les étages, luttant pour garder ce souffle de vie qui les animait.
Natt était descendue dans la taverne. besoin de voir âme qui vive. Mais les conversations se faisaient rares. chacun refermé sur ses propres souffrances.
Compréhensible. elle même avait du mal à discuter, l'esprit ailleurs, le moral quelque peu en berne. Un mélange de tout. les amis tombés qui pour certains revenaient doucement à la vie, l'injustice de cette violence contre une gamine vierge de tout combat, mais surtout, bien qu'entourée de tous ces combattants de la liberté, la sensation d'être seule au monde.. Comprenait pas pourquoi. cherchait même pas.
ses amis ? peu en vérité.. ils étaient là, mais vivaient les mêmes douleurs qu'elle. Qui pouvait dire à l'autre "allez on va s'remettre et on repartira du bon pied". ??? qui dans ses propres souffrances pouvait voir plus loin que demain ?
Ptêtre qu'elle avait besoin d'ça la Natt, de quelqu'un qui n'aurait pas vécu ce carnage, quelqu'un de force morale et d'humour.
Se trainant devant la taverne, laissant glisser au sol derrièe elle son baluchon, elle vint s'asseoir sur le banc de pierre qui longeait la façade, grimaçante de douleur chaque geste étant une torture.
elle sortit de son petit sac un parchemin et une plume qu'elle fit se gorger d'encre dans un petit flacon.
levant les yeux vers le ciel, elle se demanda un instant comment commencer ce courrier vers celle, une des rares peut être, qui pourrait comprendre ce qu'elle ressentait. Apo, Mamour.
alors oui... les amitiés se font et se défont au gré du temps et des choses partagées ou pour lesquelles on se bat..
Apo, rencontrée rapidement en Bourbonnais Auvergne, une grande goule comme elle, et un humour ravageur, Libertadienne s'il en est.
Encre qui s'infiltre dans les interstices de la plume. Et main tremblante qui commence à coucher les mots.
Pour l'instant c'était la liberté d'survivre. Regrettait pas, regretterait jamais non... s'étaient battus et étaient tombés pour la ptite Li et pour Linon.
l'ventre en plutôt mauvais état. faut dire qu'une lame tranchante comme celle qu'elle avait mangé, ça laissait des traces.
Un miracle qu'elle soit encore là.. un vrai miracle.. enfin non.. les miracles elle n'y croyait pas. La main de ses camarades certainement qui l'avait sortie de ce bourbier en pleine campagne.
Les chambres étaient toutes occupées, on attendait, on cherchait un toubib impartial pour aider tout le monde à passer le cap des premiers jours. Mais on resterait ensemble. Comme une grande famille. besoin de s'voir, de s'entendre, de s'occuper les uns des autres.
certaines souffrances se faisaient plus difficiles à entrevoir. Les coups étaient tombés comme tombe une pluie d'orage. drus, directs, puissants.
L'après midi était calme. très calme. beaucoup dormaient dans les étages, luttant pour garder ce souffle de vie qui les animait.
Natt était descendue dans la taverne. besoin de voir âme qui vive. Mais les conversations se faisaient rares. chacun refermé sur ses propres souffrances.
Compréhensible. elle même avait du mal à discuter, l'esprit ailleurs, le moral quelque peu en berne. Un mélange de tout. les amis tombés qui pour certains revenaient doucement à la vie, l'injustice de cette violence contre une gamine vierge de tout combat, mais surtout, bien qu'entourée de tous ces combattants de la liberté, la sensation d'être seule au monde.. Comprenait pas pourquoi. cherchait même pas.
ses amis ? peu en vérité.. ils étaient là, mais vivaient les mêmes douleurs qu'elle. Qui pouvait dire à l'autre "allez on va s'remettre et on repartira du bon pied". ??? qui dans ses propres souffrances pouvait voir plus loin que demain ?
Ptêtre qu'elle avait besoin d'ça la Natt, de quelqu'un qui n'aurait pas vécu ce carnage, quelqu'un de force morale et d'humour.
Se trainant devant la taverne, laissant glisser au sol derrièe elle son baluchon, elle vint s'asseoir sur le banc de pierre qui longeait la façade, grimaçante de douleur chaque geste étant une torture.
elle sortit de son petit sac un parchemin et une plume qu'elle fit se gorger d'encre dans un petit flacon.
levant les yeux vers le ciel, elle se demanda un instant comment commencer ce courrier vers celle, une des rares peut être, qui pourrait comprendre ce qu'elle ressentait. Apo, Mamour.
alors oui... les amitiés se font et se défont au gré du temps et des choses partagées ou pour lesquelles on se bat..
Apo, rencontrée rapidement en Bourbonnais Auvergne, une grande goule comme elle, et un humour ravageur, Libertadienne s'il en est.
Encre qui s'infiltre dans les interstices de la plume. Et main tremblante qui commence à coucher les mots.
Citation:
Ma chère Apo, Mamour,
j'espère que ce courrier te trouvera en forme.
Je suis à Angoulème, avec tous ceux que tu connais.
on est mal, très mal tous.
Ton frérot, selene, baile, ermy, Bireli, Aphélie, Maleus... Fab...
Une certitude dans tous ça, l'un de nous que je ne connaissais que très peu, Evan's est mort et ne se relèvera plus jamais. je sais que tu l'adores et je suis désolée d'être celle qui t'annonce cette malheureuse nouvelle.
Selene ne donne pas de nouvelles. je m'inquiète pour elle étant donné son état.
On est partis se battre contre une armée poitevine qui avait assassiné, je pèse mes mots, la petite Libertaa et Linon, qui n'étaient pas dans notre armée. Normal, une pacifiste et une ptiote comme ça, ça va pas au combat.
elles se remettent doucement, mais la petite est choquée. très choquée. commence à avoir des attitudes inquiétantes. Elle n'a pas vu son père ou sa mère depuis qu'elle est tombée sous les coups de ces rustres, et s'inquiète énormément.
on essaie de lui changer les idées comme on peut, mais elle s'enferme de plus en plus dans une sorte de mutisme dont seuls ses parents pourraient la sortir.
quant à nous.. et bien nous faisons comme nous pouvons. Les chambres de la taverne de Baile nous servent d'hospice. mais sans médecin.
Personne pour nous donner les soins nécessaires et certaines plaies commencent à s'infecter. Je suis inquiète. Pas pour moi. Pour les autres.
Mon moral est en berne je dois te l'avouer. La Natt qui rigolait avec toi sur la place de Montpensier semble être restée sur ce champ de bataille.
mais c'est mon sort, c'est ma vie, je ne m'en plains pas.
Donne moi de tes nouvelles, j'ai besoin de savoir que des Libertad vont bien..
je t'embrasse Mamour. ton sourire et ton humour me manquent
Natt
j'espère que ce courrier te trouvera en forme.
Je suis à Angoulème, avec tous ceux que tu connais.
on est mal, très mal tous.
Ton frérot, selene, baile, ermy, Bireli, Aphélie, Maleus... Fab...
Une certitude dans tous ça, l'un de nous que je ne connaissais que très peu, Evan's est mort et ne se relèvera plus jamais. je sais que tu l'adores et je suis désolée d'être celle qui t'annonce cette malheureuse nouvelle.
Selene ne donne pas de nouvelles. je m'inquiète pour elle étant donné son état.
On est partis se battre contre une armée poitevine qui avait assassiné, je pèse mes mots, la petite Libertaa et Linon, qui n'étaient pas dans notre armée. Normal, une pacifiste et une ptiote comme ça, ça va pas au combat.
elles se remettent doucement, mais la petite est choquée. très choquée. commence à avoir des attitudes inquiétantes. Elle n'a pas vu son père ou sa mère depuis qu'elle est tombée sous les coups de ces rustres, et s'inquiète énormément.
on essaie de lui changer les idées comme on peut, mais elle s'enferme de plus en plus dans une sorte de mutisme dont seuls ses parents pourraient la sortir.
quant à nous.. et bien nous faisons comme nous pouvons. Les chambres de la taverne de Baile nous servent d'hospice. mais sans médecin.
Personne pour nous donner les soins nécessaires et certaines plaies commencent à s'infecter. Je suis inquiète. Pas pour moi. Pour les autres.
Mon moral est en berne je dois te l'avouer. La Natt qui rigolait avec toi sur la place de Montpensier semble être restée sur ce champ de bataille.
mais c'est mon sort, c'est ma vie, je ne m'en plains pas.
Donne moi de tes nouvelles, j'ai besoin de savoir que des Libertad vont bien..
je t'embrasse Mamour. ton sourire et ton humour me manquent
Natt
parchemin qui se plie instinctivement à la forme adéquate pour la patte d'un pigeon. Sifflet pour appeler l'un d'eux qui viendrait du pigeonnier du bled. attente. Et un volatile qui se pose près d'elle.
N'a jamais bien compris comment ces bestioles trouvaient leur destinataire. et s'en fout.
Elle lui accroche le message à la patte, le prend dans ses mains et de ses faibles forces l'envoie dans les airs.
Quelques secondent passent durant lesquelles elle voit l'oiseau partir vers son amie.. puis un point à l'horizon et plus rien.
La plume et l'encrier retrouvent le chemin de la besace, et elle reste là, dehors à observer la vie d'un village qui les hait pour n'avoir jamais compris qui ils sont.
[HRP] j'ai mis ce post en gargote et non sur angoulème parce que c'est ici qu'une bonne partie de la vie des Libertad durant leur convalescence se fera. la suite logique des posts de combat de la gargote
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