Gnia
Scène de la vie quotidienne à l'Ostau Dénéré - Saint Just...
Quoique aujourd'hui semblait vouloir être un jour plutôt riche en événements. Un accouchement, une noble dame qui n'avait aucune envie d'avoir d'enfant, une nièce par alliance, charmante, mais affublée d'un garde du corps, dirons-nous, détonnant, un époux qui fait lui même ses cascades et pour parfaire le tableau, la tranquille dame de compagnie, imperturbable au milieu de tant de grotesque.
Soit. L'Acte I semblait aller sur sa bonne fin, l'on allait pouvoir mettre le décor en place pour le deuxième incessament sous peu.
Ne perds pas patience, fidèle spectateur !
Donc la Bapaume défiait avec l'énergie du désespoir propre à ceux qui n'ont pas les armes pour combattre un sarrasin gigantesque apparut comme par enchantement à sa porte.
Ce qui suivit se déroula en quelques instant à la manière d'un numéro de voltige bien huilé.
Melina qui s'interpose, les doigts de Rose qui frôlent sa main, en signe d'apaisement et, clou du spectacle, l'entrée théâtrale de l'époux tant attendu quasi dans le plus simple appareil alors qu'on l'attend limite habillé de sa côte de maille, heaume sur la tête, épée et écu au bras. Mais passons sur ce détail, après tout si tout devait se passer comme on le souhaitait, Agnès aurait aimé ne pas être en train d'accoucher. Et puis il avait finir par venir, non ? C'est l'attention qui compte, comme on dit...
Rose, si discrète et souvent timide ou intimidée, prend en main la situation.
Ebahie, Agnès la regarde prendre le contrôle des opérations. Fait étonnant, elle connait donc le Maure, ce qui en soit, dans le cas présent, n'est absolument pas une mauvaise chose. La perspective d'un Poitiers bis est pour l'heure écartée.
Malheureusement pour Agnès dont le travail commence, elle n'aura pas eu le temps de tenter de ne pas être trop désagréable avec son époux. Celui-ci est sommé de se trouver tenue décente.
Ainsi la gente masculine présente dans la chambrée est proprement congédiée. Ce qui va suivre est avant tout une affaire de femmes...
La vicomtesse veille d'un regard inquiet au repli stratégique de celui qui ne veut pas qu'on l'appelle "créature", quelle idée saugrenue ! Comment donc pourrait-on l'appeler autrement ?
Mais les conseils que le géant avait professés quelques instants auparavant faisaient chemin dans son esprit. Elle lui aurait bien démontré qu'une bonne paire de ciseaux bien aiguisées pouvaient tout à fait se transformer en arme de jet redoutable, mais elle jugea bon de ne point relancer maintenant de polémique.
Fatiguée... Voilà, elle avait trouvé le mot. Elle était fatiguée car depuis l'aube la douleur ne lui laissait que de maigres répits. Docilement, elle se laissa mener et installer sur son lit, assise, bien calée par de nombreux coussins. Les ciseaux salvatrices sont laissées sur un coffre. D'un regard curieux, elle regarda Rose déballer son petit bout d'étoffe et en dévoiler le contenu. Une pierre étincelante à l'odeur marquée qu'Agnès saisit avec une lueur d'émerveillement enfantin dans le regard. Elle l'observe un temps, étrangère à ce qui se passe autour d'elle, la serre dans son poing et le pose contre son coeur.
Grognement étouffé, le visage aux yeux clos se crispe une nouvelle fois. Les douleurs reviennent, plus précises, plus fortes...
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Quoique aujourd'hui semblait vouloir être un jour plutôt riche en événements. Un accouchement, une noble dame qui n'avait aucune envie d'avoir d'enfant, une nièce par alliance, charmante, mais affublée d'un garde du corps, dirons-nous, détonnant, un époux qui fait lui même ses cascades et pour parfaire le tableau, la tranquille dame de compagnie, imperturbable au milieu de tant de grotesque.
Soit. L'Acte I semblait aller sur sa bonne fin, l'on allait pouvoir mettre le décor en place pour le deuxième incessament sous peu.
Ne perds pas patience, fidèle spectateur !
Donc la Bapaume défiait avec l'énergie du désespoir propre à ceux qui n'ont pas les armes pour combattre un sarrasin gigantesque apparut comme par enchantement à sa porte.
Ce qui suivit se déroula en quelques instant à la manière d'un numéro de voltige bien huilé.
Melina qui s'interpose, les doigts de Rose qui frôlent sa main, en signe d'apaisement et, clou du spectacle, l'entrée théâtrale de l'époux tant attendu quasi dans le plus simple appareil alors qu'on l'attend limite habillé de sa côte de maille, heaume sur la tête, épée et écu au bras. Mais passons sur ce détail, après tout si tout devait se passer comme on le souhaitait, Agnès aurait aimé ne pas être en train d'accoucher. Et puis il avait finir par venir, non ? C'est l'attention qui compte, comme on dit...
Rose, si discrète et souvent timide ou intimidée, prend en main la situation.
Ebahie, Agnès la regarde prendre le contrôle des opérations. Fait étonnant, elle connait donc le Maure, ce qui en soit, dans le cas présent, n'est absolument pas une mauvaise chose. La perspective d'un Poitiers bis est pour l'heure écartée.
Malheureusement pour Agnès dont le travail commence, elle n'aura pas eu le temps de tenter de ne pas être trop désagréable avec son époux. Celui-ci est sommé de se trouver tenue décente.
Ainsi la gente masculine présente dans la chambrée est proprement congédiée. Ce qui va suivre est avant tout une affaire de femmes...
La vicomtesse veille d'un regard inquiet au repli stratégique de celui qui ne veut pas qu'on l'appelle "créature", quelle idée saugrenue ! Comment donc pourrait-on l'appeler autrement ?
Mais les conseils que le géant avait professés quelques instants auparavant faisaient chemin dans son esprit. Elle lui aurait bien démontré qu'une bonne paire de ciseaux bien aiguisées pouvaient tout à fait se transformer en arme de jet redoutable, mais elle jugea bon de ne point relancer maintenant de polémique.
Fatiguée... Voilà, elle avait trouvé le mot. Elle était fatiguée car depuis l'aube la douleur ne lui laissait que de maigres répits. Docilement, elle se laissa mener et installer sur son lit, assise, bien calée par de nombreux coussins. Les ciseaux salvatrices sont laissées sur un coffre. D'un regard curieux, elle regarda Rose déballer son petit bout d'étoffe et en dévoiler le contenu. Une pierre étincelante à l'odeur marquée qu'Agnès saisit avec une lueur d'émerveillement enfantin dans le regard. Elle l'observe un temps, étrangère à ce qui se passe autour d'elle, la serre dans son poing et le pose contre son coeur.
Grognement étouffé, le visage aux yeux clos se crispe une nouvelle fois. Les douleurs reviennent, plus précises, plus fortes...
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