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Info:
Actarius, alors Connétable du Languedoc, après le pillage du château de Montpellier par des brigands, poursuit l'une d'elles, déjà tristement célèbre en Languedoc, Charlaine. Elloras de Kronenbourg, soldate au talent reconnu en Languedoc, l'accompagne.

[RP] Il n'y a pas de victoire sans sacrifice

---fromFRCharlaine
[HRP] SVP, respectez le RP. C'est un RP fermé, mais si des joueurs concernés veulent participer, un MP pour vous annoncer suffira. Si votre personnage n'est pas en lien avec l'histoire, merci de ne pas embarrasser. Je demanderai au censeur d'effacer tout posts de personnages qui n'ont pas été annoncés. C'est la seule balise HRP qui sera toléré, toutes suggestions ou commentaires par MP.

Respectez aussi le fait que la joueuse derrière Charlie est Québécoise. Ne postez pas en rafale pendant que je ne peux répliquer. Je pense que les joueurs avec qui j'ai pris contact en sont conscient.[/HRP]


Et voilà, il l'avait convaincu qu'elle était responsable de la fuite de ses comparses et voilà qu'il refusait qu'elle parte divertir les troupes de l'Ost Languedocien. Elle avait simplement détaché un cheval du convoi. Elle voyagerait léger. Le but, servir de proie. Pendant ce temps, ses amis se rendraient en terre d'asile. Elle souriait, avant de monter en selle, elle avait eut de bonne nouvelle de son ami Volk. Certaines l'étaient moins concernant d'autre gens qui lui tenaient tout autant à coeur.

Elle faisait avancer doucement son étalon au travers des broussailles. Une oreille au aguets. Le but était de se faire repérer, mais il ne fallait pas se faire prendre par surprise. Son plan, calculé, comme toujours prévoyait retourner dans cette petite bourgade de Mende. Elle pourrait ainsi faire deux coups d'une pierre. Il y avait là quelques connaissances à qui elle voulait rendre visite avant d'envisager un départ définitif du Languedoc.

Ses amis étaient partis avec leurs richesses mises en commun afin de profiter d'une jolie retraite. Ody l'avait laissé partir à contre-coeur. Cela la faisait sourire. Il doutait encore de ses capacités... depuis le temps qu'elle lui répète qu'elle est la meilleure. La prise de ce château n'en est-il pas la preuve? Elle, elle avait confiance en ses moyens. Une cavalière seule sur un étalon fort et entrainé pouvait se déplacer beaucoup plus rapidement qu'une armée lourde. Les blessures ne l'avaient jamais effrayé.

Elle avançait éclairée par la lune. La nuit était silencieuse, mais claire. À quelques pas devant, elle reconnu le chemin. D'un coup de talons dans les flancs, elle lança son cheval sur le chemin rocailleux. Le vent faisait claquer la cape de la brigande et valser ses boucles rousses. L'air qui s'infiltrait sous ses paupières en tira une larme qui coulait sur sa joue. Était-ce réellement le vent ou avait-elle eut une seconde pensée pour la personne à qui elle avait écrit une lettre avant de partir? Ce petit être qu'elle avait renié? Elle même, crût que c'était le vent qui lui avait soutiré cette larme.

À quelques coups de sabots plus loin, Charlaine chevauchait toujours sous la lune. À des mètres à la ronde on en entendait que les sabots frapper lourdement le sol, et la cape qui claquait toujours dans le vent...

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~ R.I.P. ~
Actarius
Au château de Montpellier, en la matinée du 22 juillet 1456

Le Languedoc retrouvait un peu de sa sérénité grâce à la multiplication des gestes d'aide et la solidarité qui avait fait sienne l'enceinte fortifiée de la capitale. Dans une des ailes du château, le connétable avait repris le travail s'efforçant de remettre à jour des registres remis par de nombreuses bonnes âmes bénévoles. Au dehors, dans les bourgs ainsi qu'au coeur de la ville, l'agitation avait disparu. Quelques précheurs fous ne manquaient pas bien entendu de rattacher les récents événements à la fin des temps. De ci, de là, fleurissaient même quelques sourires, preuves d'une confiance retrouvée. Le voile était levé. Tel le phénix légendaire aux ailes d'or et aux iris de rubis, le comté renaîtrait de ses cendres et prendrait un envol qui illuminerait bientôt tout le royaume, au point que même les âmes les plus sombres en seraient aveuglées.

Loin de ces considérations métaphoriques empruntes de confiance, le connétable enrageait, il bouillonnait intérieurement. Pour beaucoup la chute du Languedoc était un drame, pour certains une arme de campagne de politique, arme dont la lame d'opportunisme avait rapidement été brisée, fort heureusement selon lui. Mais ce que traversait Actarius était plus profond, cette prise du château l'avait privé de son mariage et cela le rongeait au point de le rendre colérique au plus haut point. Son caractère naturellement emporté avait pris une tournure digne d'une tragédie grecque. S'il parvenait à cacher encore les sombres pensées qui l'envahissaient aux yeux de tous, il demeurait sans cesse en cogitation, moins optimiste sur la suite des événements que les autres, plus sombre. Il est des événements qui bouleversent des esprits... Le malheureux Acta faisait les frais de cet adage. Non pas qu'il était devenu fou, loin de là, mais une soif terrible était née en lui, une soif qu'il avait déjà connue en combattant, la soif de vengeance.

Soudain, il fut dérangé par un serviteur, qui pénétra sans demander son reste.


Messer ! Une missive de Mende pour vous.

Le connétable prit le parchemin que lui tendait le serviteur et le parcourut rapidement.

Citation:
Acta,

J'ai trouvé à l'aube ce message à la patte d'un pigeon, je suis seul encore à l'avoir lu et j'ai pris bien soin de le dissimuler à Nanelle. J'imagine que tu sauras prendre les décisions qui s'imposent.

Ton oncle Fenwis

Charlaine a écrit:
Messer Actarius,

Auriez-vous laissez femme et vieillard seuls en votre auberge?

Ne savez-vous pas que des brigands courent au Languedoc? Seriez-vous à ce point inconscient ou mené par votre orgueil d’en attraper un?

Ne croyez pas que vous pouvez gifler une rousse et la jeter à la rue sans représailles. J’ai promis de revenir mettre cet édifice à feu et à sang. Je tiens toujours mes promesses.

Charlaine


Le sang du jeune homme ne fit qu'un tour... celui-ci saisit son encrier et le propulsa sur la fenêtre qui se brisa en un fracas sonore. L'encre, noire et légèrement bleutée, s'écoulait désormais comme du sang. Le connétable se retourna vers le serviteur apeuré et lui cria des ordres.

Faites atteler de suite cinq chevaux et appelez quatre gardes du château à me rejoindre hors de la ville sur la butte, non loin du lieu où se déroulent les concours d'archerie ! Allez, filez !!!! VITE ! Et surtout soyez discret ! Que personne ne puisse nous empêcher de partir. Les gardes n'ont qu'à dire qu'ils partent en patrouille sur mon ordre à l'extérieur de la ville. Ah... adressez vous à Alari, il a toute ma confiance. Allez !

Il n'en fallait pas moins que ce ton impérieux pour faire déguerpir le serviteur quasi tétanisé devant une réaction qu'il croyait impossible chez le connétable.

Tournoyant dans son bureau, comme un oiseau en cage, le jeune homme finit par reprendre le dessus sur sa colère. Il s'assit, sortit son encrier de réserve et commença la rédaction de quatre missives.

La première d'une écriture vive à son oncle:


Citation:
Fenwis,

Je pars immédiatement pour Mende, je donnerai des instructions aussi vite que faire se peut. Je te demande de te rendre à Montpellier dès que tu auras reçu ce message. Tu me remplaceras, officiellement tu feras le lien entre moi et le conseil, officieusement tu me remplaceras dans toutes mes tâches. Merci d'avance, je m'en remets totalement à toi et te remercie d'ores et déjà.

Je vais traquer cette maudite femme et je vais la retrouver. Dès que ce sera fait, je lui découperai les entrailles et l'étoufferai avec ses tripes.

Acta


La seconde de la même écriture:

Citation:
Mon amie,

Des choses graves se préparent à Mende. Charlaine menace de venir saccager mon auberge, j'ai peur pour Mélisende et Nanelle. La ville est bien gardée, mais elle est assez fourbe pour se faufiler et ... je n'ose y penser. Je pars à sa recherche immédiatement. Si tu veux m'aider, rejoins-moi sur la route de Mende.

Il n'y a rien d'officiel là-dedans mon amie, je ne te cache qu'accepter sera sans doute un risque pour toi et je ne t'en voudrais pas si tu refuses. Je te demande le secret le plus total quel que soit ton choix. Je veux régler cela moi-même, je ne tolèrerai pas qu'on touche un cheveu de mes anges et je laisse les procédures aux oubliettes cette fois.

Acta


La troisième à une des personnes en charge de la garde de Mende d'une écriture plus posée, plus lisible et moins entachées d'émotions, un peu comme un ordre qu'il aurait simplement donné:

Citation:
L'instant est décisif et l'ombre plane! Je te demande instamment de placer trois personnes à la garde exclusive de mon auberge "Au Pacte des Loups" et de ne poser aucune question, ni d'avertir Nanelle. Ce lieu doit être surveillé jour et nuit, personne ne doit y pénétrer, serait-ce en creusant un trou, sans que vous n'en soyez au courant. Cette lettre te servira de preuve de l'ordre que je te donne.

Ordre du connétable officiel du Languedoc,
Actarius d'Euphor


La dernière enfin d'une écriture désormais totalement apaisée à ses collègues du conseil comtal:

Citation:
Mes amis,

Je dois partir au plus vite. Je remplirai mes tâches urgentes grâce à l'aide de mon oncle Fenwis qui fera le relais dès son arrivée au château en soirée je pense. J'ai toute confiance en lui et je vous prie de le traiter comme moi. C'est un homme d'expérience, un érudit qui saura à merveille palier les inconvénients causés par mon départ précipité. Il va de soi que je suspend tous mes grands projets en cours et que je les reprendrais à mon retour.

Quand vous recevrez cette lettre, je serai déjà parti. Merci de votre compréhension. Si je ne peux m'expliquer encore, je ne manquerai pas de le faire à mon retour.

Bien à vous,

Actarius d'Euphor, connétable du Languedoc



Un peu plus tard non loin de Montpellier

Le connétable les toisa du regard attendant une réponse. Ils connaissaient désormais la situation. Allaient-ils prendre le risque de le suivre ?

Le commandant de la petite escouade, Alari, soutint le regard du jeune homme, l'échange prenant de plus en plus d'intensité au fil des instants.


Nous vous suivons ! Notre honneur a été bafoué et nos armes réclament le sang de la vengeance. Nous serons remplacés sans peine pour quelques jours car nous allons régler rapidement cette histoire !

Un léger sourire se dessina sur les lèvres du connétable qui donna du talon sur les flancs de sa monture. La petite troupe le suivit bientôt en direction des rives du Lot.
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Elloras
A l'Etat Major, Château de Montpellier. Fin de matinée du 22 juillet 1456

Arrivée tôt dans la matinée avec Kamharley et son majordome, Jean, suivie de près par quelques membres du conseil, Elloras avait laissé Kam se faufiler dans la ville, pendant qu'elle partait directement au Château pour y retrouver l'Etat Major de l'Ost. Assise à un bureau, gracieusement prêté pour se mettre au travail et lire quelques rapports qui lui fut envoyé directement de Mende, concernant les gardes et d'autres petits problèmes qu'elle devait régler de loin. Cette mission commençait sérieusement à la fatiguer, tant moral que physique. Ses enfants et sa maison lui manquait. De plus, elle avait fortement besoin de retrouver son lit pour y dormir convenablement. Pas que les lits des casernes qu'elle avait visité ses derniers temps étaient désagréable, mais ils étaient surtout pas aussi confortable que le sien.

La tête plongée dans ses parchemins, vélins et autres plis, le Lieutenant de Mende était concentrée. Si prise par sa lecture qu'elle n'entendit pas un garde entrer dans la pièce. Ses pas raisonnèrent pourtant dans le lieu, le subordonné se racla la gorge, comme pour prévenir de sa présence, puis il éleva la voix.


Lieutenant... Lieutenant... Elloras?

Elle sursauta, relevant la tête.

Par Aristote, vous m'avez fait peur... j'espère que vous avez une bonne raison!!!

Son ton fut sévère, ses yeux perçant observaient le garde qui semblait bien impressionné, presque à trembler comme une feuille. Une attitude qui ne manquait pas de faire sourire le lieutenant intérieurement. Elle savait qu'elle pouvait faire peur, mais pas à ce point là non plus. Voyant que le garde, ne répondit pas, ses yeux se stoppèrent sur le pli qu'il tenait dans sa main.

Bon, parlez.. vous attendez quoi? Le déluge?


Hum... pardonnez moi... un pli urgent...

Le garde, presque tétanisé tendit le bout de parchemin roulé au Lieutenant et fila hors du bureau à toute vitesse. Elloras prit le vélin, secouant la tête devant l'attitude du garde. Elle déroula le parchemin et se plongea dans la lecture d'une courte lettre, mais dont l'écriture donnait l'impression que son auteur était en colère. Très vite, sans même finir sa lecture, elle pouvait déjà reconnaître qui l'avait écrite. Pour être sur, Elloras la lut jusqu'au bout.

Citation:
Mon amie,

Des choses graves se préparent à Mende. Charlaine menace de venir saccager mon auberge, j'ai peur pour Mélisende et Nanelle. La ville est bien gardée, mais elle est assez fourbe pour se faufiler et ... je n'ose y penser. Je pars à sa recherche immédiatement. Si tu veux m'aider, rejoins-moi sur la route de Mende.

Il n'y a rien d'officiel là-dedans mon amie, je ne te cache qu'accepter sera sans doute un risque pour toi et je ne t'en voudrais pas si tu refuses. Je te demande le secret le plus total quel que soit ton choix. Je veux régler cela moi-même, je ne tolèrerai pas qu'on touche un cheveu de mes anges et je laisse les procédures aux oubliettes cette fois.

Acta


Les yeux du Lieutenant s'écarquillèrent, son cœur ne fit qu'un bon, son sang se figea, une boule d'angoisse se logea dans sa gorge. Acta lui demandait de l'aide. Elle se mit à réfléchir rapidement : Elle avait une mission, mais elle pouvait très bien donné ses ordres à Jean. Sans l'ombre d'une hésitation, elle se leva brusquement du bureau, rangea rapidement ses parchemins et rapports qu'elle enfila dans sa besace. Elle s'approcha d'un casier qui portait son nom. Elle glissa alors le sac, puis elle remit son ceinturon ou s'y tenait sa dague et sa fine épée.

Elle revint ensuite à son bureau, alors que Jean entra dans le bureau. Elle s'apprêta à lui laisser un mot.


Tu tombes bien... tu vas rester ici et prendre la directive de l'armée. Je dois partir d'urgence. Pas un mot sur mon départ... invente n'importe quelle excuse, je m'en fiche, mais ne dit surtout rien. Acta a des ennuis, je peux pas le laisser.

Jean acquiesça de la tête, sans dire un mot. Puis elle sortit de son bureau rapidement et attrapa un garde dans le couloir. Elle lui demanda de seller son cheval, mais de garder ça pour lui, sous peine de recevoir ses foudres le plus cruels. Sans tarder, elle quitta le garde pour se rendre dans une autre pièce: Le Messe. Elle y entra, prépara rapidement des vivres pour plusieurs jours. Une fois le sac remplit, Elloras se dirigea directement aux écuries ou l'attendait le garde en question. Elle agrippa les rêne de son cheval, après y avoir poser sa sacoche de nourriture et grimpa sur sa monture. En levant la tête, elle remarqua le soleil était au zénith. Il était donc près de midi, quand les sabots d'Asfaloth laissèrent un nuage de poussière derrière eux.


Un peu plus loin de Montpellier

Elloras chevaucha rapidement en direction de Mende, l'unique route qui pouvait la ramener chez elle. Elle ne pourrait sans doute pas manquer Actarius. Elle espérait de tout cœur qu'il ne soit pas partit seul et qu'il s'était armé pour cette traque. Alors que les arbres défilèrent à vive allure, le lieutenant remarqua un léger nuage de poussière à l'horizon. Pressant sa monture à coups de talons, elle rattrapa le groupe, qui s'était tourné. Un groupe de cinq hommes. Son regard se posa directement sur le visage connu, alors que les chevaux s'arrêtaient. Elloras regarda son Ami, elle lui sourit légèrement, ses yeux démontraient une certaine colère. Non contre lui, mais contre la personne qui avait osé menacé son Ami et sa famille.

Jusqu'à la mort!! Je te lâche pas!! Parole de Kronenbourg !!

Un clin d'oeil, une lueur dans le fond de ses iris océans. Elloras était prête à remettre ça. Même avec sa main droite insensible : cadeau de son dernier combat; elle avait gardé son agilité et sa force qu'elle avait travaillé jusqu'à maintenant, après ce carnage.

Un acquiescement de la part d'Actarius et les six cavaliers reprirent leur route, direction Mende.

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---fromFRCharlaine
[Toujours en cavale, narguant l'autorité Languedocienne sur les routes du comté... ]

Déjà quelques heures que Charlie et sa monture filaient sur le chemin Languedociens. Autant elle que l'animal réclamaient une pause. Elle mit donc pieds à terre, scrutant du mieux qu'elle pouvait l'obscurité de la nuit. Un nuage et la densité de la forêt qui avait augmenté faisaient que le coin était plus sombre. Elle sorti une gourde et prit une bonne rasade d'eau fraiche. Il fallait garder l'esprit éclairé.

Elle regarda vers le nord. C'est là que la route menait. À l'ouest, Montpellier. Cette pensée lui tirait un sourire. Ce n’était pas l'envie qui manquait d'y retourner... Juste se faire voir, puis filer. Il fallait arriver à Mende en les trainant avec elle. Avoir le temps de mettre la peur à cette pincée de brigadière puis, filer rejoindre les autres et son trésor. Elle prit une seconde gorgé afin de bien se désaltérer. De nouveau, ses yeux se transportaient vers la route du nord. D'abord, faire une virée en ville, s'y faire voir pour attirer les troupes. Rien de bien sorcier. Pourquoi tremblait-elle alors? La fraiche sûrement... évidement. La rouquine n'avait pas peur. Pourtant, les nuits étaient douces dans ce coin du pays. Ce soir là, elle aurait peut-être eut tout intérêt à rebrousser chemin. Ce soir là, elle n'écouta pas la petite voix qui criait aux creux de ses trippes.

D'un bond, elle montait déjà son cheval et d'un léger coup de brides, elle reprit la route. Elle devait se faire discrète... faire l'achat d'un pain, puis filer. Ce devrait être suffisant pour qu'on signale sa présence. Elle devait bien être la rouquine la plus recherchée du coin. Cette pensée tira à nouveau un sourire, accompagné d'un drôle de frisson. N'était-ce pas là ce qu'elle avait toujours recherché? La gloire pour ses faits d'arme et non pas pour ses courbures. Bien que plus d'un y est succombé. À nouveau un sourire.

La ville était à vue. Son coeur se mit à battre fort dans sa poitrine, sa respiration se fit plus rapide et s'il avait fait jour, nous aurions pu voir ses pupilles se dilater. L'excitation l'avait envahi. La mission la défiait, le danger l'appelait. Elle s'en réjouissait.

Dans son esprit, déjà les images de l'auberge en feu valsaient derrière ses yeux, elle alla même jusqu'à oser imaginer la bourgeoise la suppliant de la laisser en vie. C'est donc en rêvassant, qu'elle s'approcha des murs de la ville de Nîmes.


Voilà, ça d'vrait commencer... qu'elle murmura pour elle-même.
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~ R.I.P. ~
Actarius
Sur la route de Mende dans la journée du 22 juillet

La rage tournoyait de plus en plus dans la tête du jeune homme, à force d'échafauder des scénarios dans son esprit, il s'était convaincu d'un terrible drame et pensait comme si ce dernier était déjà arrivé. Même le vent doux qui caressait les terres paisibles des campagnes languedociennes et faisait voltiger les mèches brunes du jeune homme ne suffisaient plus à le calmer. En temps ordinaire, il eut apprécié ces instants précieux, lui qui adorait chevaucher à vive allure, il eut profité des paysages qu'il chérissait tant.

Mais les choses étaient différentes ce jour-là, ces instants n'avaient plus aucun sens. Son regard était fixé vers l'avant, un regard de guerrier où pouvait se lire une fureur inconnue de lui jusqu'à alors. Il était sur la corde raide, en équilibre sur un de ces moments décisifs qui conditionnent toute une vie. Chancelant, prêt à tomber dans l'annihilation totale de tout raisonnement, il chevauchait vers une fatalité immuable... un galop effréné vers le sang, la mort, la souffrance, une cavalcade insensée aux portes de la folie.

La soif de vengeance le tenaillait de plus en plus, elle criait, criait au point de déchirer ses entrailles. Elle se mêlait perfide à cet orgueil issu de la colère provoquant une atonie totale, une insensibilité absolue à la crainte. Il n'était plus lui-même, froid comme la glace à l'extérieur, volcanique en son âme. La suite ne manquerait pas d'être décisive.


Messer Connétable, un cavalier à l'arrière !

Tenez-vous prêt au combat ! C'est peut-être Elloras, peut-être pas ! Ralentissons, nous verrons bien.

La cavalière seule rattrapa bientôt le groupe à l'allure ralentie, elle avait été reconnue depuis quelques instants déjà. Cette petite montée de sang n'avait en rien changé l'état du jeune homme qui accueillit son amie d'un regard profond. Elle le connaissait bien, savait qu'en cet instant, il la remerciait d'être là.

Jusqu'à la mort!! Je te lâche pas!! Parole de Kronenbourg !!

Il acquiesça simplement et la petite troupe reprit la route.


En soirée, à quelques lieues au sud de Mende

Halte ! Nous allons établir un campement ici. Nous sommes tout proches de Mende. Charline ne peut venir que du sud, elle aura évité le Rouergue et un détour par l'est lui prendrait trop de temps. Elle voudra aller vite si elle entend mettre sa menace à exécution et ne va donc pas s'éloigner des routes principales le plus longtemps possible. M'est avis que si elle ne se détournera pas des voies principales avant ici, elle perdrait trop de temps. On évite évidemment le feu et on va établir une garde précise. Nous allons nous séparer en deux groupes pour la nuit, un pour la première partie dont les trois membres surveilleront la route et ses alentours à l'est et à l'ouest. Pour l'instant, je vais vous abandonner un moment, je file à Mende voir si le dispositif que j'ai demandé a bien été mis en place et voir si mon oncle ne m'a pas laissé de message.

Le ton était assuré, décidé comme rarement. Le connétable marqua un temps d'arrêt et regarda Elloras, un léger sourire s'imprimant sur son visage tout autant qu'un doute en son esprit.

Qu'en penses-tu mon amie ? En matière de tactique et de stratégie, tu me surpasses et de loin. Tu as peut-être une meilleure idée ? Il faut l'attraper avant les gardes, avant qui que ce soit. Je ne veux pas qu'un autre que moi ne se charge de la mettre à mort.

L'œil d'Acta s'illumina d'une lueur étrange, presque malsaine.
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Elloras
Sur la route fin de journée, près de Mende, le 22 juillet

La route fut longue, les six chevaux galopèrent à vive allure. Le silence s'était installé dans les rangs, un silence de mort. Elloras pouvait sentir son Ami bouillonné de l'intérieur, comme si elle pouvait sentir le sang frapper contre les tempes et dans les veines d'Actarius. Le bruit des sabots emplissait la pleine ou le soleil commençait à se coucher. La cape au vent, les cheveux d'Elloras se laissèrent emporter par la vitesse du convoi. Un convoi bien spécial, tous armés et prêt à en découdre. L'esprit d'Elloras se mit à divaguer, qu'allaient-ils trouvés en arrivant à Mende? La menace avait-elle déjà été exécuté? Elle devait établir un plan rapide, avant même d'arriver sur place. Elle connaissait bien Actarius, trop bien même. Il foncerait dans le tas sans une stratégie bien établie. Rien ne pouvait dire combien ils seront à Mende, il ne fallait donc pas prendre la légère l'établissement d'un plan.

La poussière soulevée par les chevaux, le vent s'engouffra dans les feuillages des arbres. Une brise se leva, les arbres défilèrent, les champs de blé ou de maïs se couchèrent légèrement. Une teinte rosée, presque rouge ampli le ciel. Un signe qu'Elloras ne prit pas à la légère, le sang coulerait à coup sûr. Ses iris océans scrutèrent les environs, ils approchaient de Mende. La ville n'était plus très loin, après la forêt, ils seraient de retour au bercail. La voix d'Actarius s'éleva et le convoi s'arrêta. Ils descendirent de leurs montures. Elloras l'écouta attentivement, tout en réfléchissant. Il proposa deux groupes, l'un de trois personnes, l'autre de deux. Il émit ensuite de partir à Mende pour voir si tout était installé comme il l'avait demandé, avant de se tourner vers elle et de demander ce qu'elle en pensait. Elloras le regarda un instant, puis tourna la tête vers le plus haut arbre qui donnait une vue imprenable sur la route du sud.


Deux groupes oui... mais de deux personnes. La troisième grimpe à l'arbre. Dit-elle en montrant l'arbre du doigt.

Il aura une vue et pourra nous avertir le plus tôt possible. Personne ne se sépare, on reste par deux. Donc je viens avec toi jusqu'en ville. Rien nous dit qu'elle sera seule, je veux pas prendre le risque.

La voix d'Elloras tonna, il n'avait pas le choix. Elle s'arrêta un instant, observant les réactions de chacun. L'un des gardes semblait d'accord avec elle. Le lieutenant déposa sa main droite sur le pommeau de son épée, elle effleura le métal, sans pour autant sentir la surface froide. Elle leva la tête un instant, observant le ciel. Il était découvert, sans aucun nuage. Elle savait par ses calculs que la pleine lune devrait se présenter cette nuit. Elle soupira un instant avant de reprendre.

On pourra pas la louper. Si mes calculs sont bons, la lune sera pleine... Donc une nuit éclairée. Planquer les chevaux dans la forêt. Surtout, n'attachez pas mon cheval. On y va à pied, pas la peine d'attirer l'attention sur nous.

Elloras fit un signe aux gardes qui attrapèrent les chevaux et les firent entrer dans la petite forêt. Ils placèrent ensuite comme elle l'avait dit. Un dans l'arbre, les deux autres s'apprêtant à faire une surveillance pointilleuse. Le lieutenant les observa un moment, puis se tourna vers Actarius.

Prêt mon Ami? Allons vérifier si elle ne s'est pas pointé à l'auberge avant nous.

Un signe de la tête, un sourire qui illumina son visage. Elle attendit qu'Actarius soit prêt pour y aller.

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---fromFRCharlaine
[Sur la route, après Nimes en direction de Mende, soirée du 22 juillet...]

Charlaine n'en revenait pas. Toujours aussi incapable ce Languedoc. Elle fait partie des douze personnes les plus recherchée de tout l'Occitan et pas un chat à ses trousses à son départ de Nîmes. Réclamant un peu de repos, Charlie et l'animal avançaient doucement sur la route grignotant une miche de pain sec. Sourire en coins, la rouquine jeta un coup d'oeil à son repas. Pathétique tout de même. Être maintenant plus riche qu'un comté et devoir se nourrir de ça. Elle haussa les épaules puis s'essuya les mains sur ses pantalons défraichit quand elle eut engloutit totalement son quignon de pain.

Être seule sur cette route lui faisait du bien. Il y avait tellement longtemps qu'elle ne l'avait pas été. D'abord le peuplement de Villefranche, la mairie, Anthelme.... Tiens, Anthelme. Il était où... Certainement bien loin. Il s'était remplis les poches et avait filé le bougre. Elle ricana doucement dans le silence de la nuit. Silence? Non... Elle se pencha à l'oreille de sa monture puis y chuchota : Wooo. Puis, sans bouger, tendit l'oreille. Un son grave, à peine audible. Ce son lui faisait penser à des voix d'hommes. Elle devait s'en assurer.

Elle se laissa glisser jusqu'au sol. Elle attacha lâchement la bride à la première branche que ses doigts sentirent. À nouveau un serrement d'estomac. Elle ne savait pourquoi d'ailleurs, si ça se trouvait, ce n'était qu'un voyageur insouciant qui se causait seul pour éloigner la peur ou chasser les bêtes sauvages. Peu importe, elle laissa là l'animal et entama quelques pas en direction du bruit. Elle demeura sur la route. Oui, elle y était plus visible, mais plus silencieuse aussi. Une fois plus près, elle ne distinguait toujours rien. Elle était trop loin et le chemin se courbait à plusieurs mètres devant elle. Mais elle était suffisamment près pour entendre distinctement la voix de deux hommes. C'était sans savoir qu'elle était épiée de la cime d'un arbre.

Malheureusement, elle ne pouvait distinguer les mots qui se prononçaient et était trop loin pour voir. Elle devait savoir à qui elle avait à faire et combien ils étaient. Qu'ils soient soldats ou voyageur changeait tout. Tout en reculant, elle retourna tout aussi doucement à son cheval, réfléchissant à un plan. Une fois l'animal retrouvé, elle resta là, à réfléchir toujours. M'sieur Actarius aurait-il déjà eut vend de ses menaces? Un sourire apparut sur son visage. Surement pas, mais elle devait en être certaine.

D'un bond, elle monta le cheval. Elle avait assez trainé, il était maintenant l'heure des choses sérieuses. Elle passerait en un coup de vent près des hommes. Voilà, elle verrait bien si elle serait prise en chasse, n'était-ce d'ailleurs pas le but de toute cette opération? Ses yeux fixaient l'horizon rendu invisible par la nuit. La bête s'impatientait, il ressentait sûrement l'excitation de sa maîtresse. Une dernière pensée, Pourvu qu'ce soit pas un guet apens, puis elle envoya un grand coup de pied dans les flancs de l'animal,
Yaaaa!! Allez, hu!

Le bruit des sabots du cheval retentissait dans toute la campagne avoisinante. Aveuglée par la détermination de son but, Charlie fixait droit devant elle. Pourvu qu'ils ne soient pas une dizaine à l'attendre l'autre côté de ce détour...
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~ R.I.P. ~
Actarius
En soirée, à quelques lieues au sud de Mende

Acta approuva les conseils de son amie d'un geste de tête. Il était impatient de pouvoir se rassurer, de pouvoir constater par lui-même que la défense de l'auberge était bien en place... un malheur, non, non, il n'était pas encore arrivé pourquoi cette idée s'accorchait-elle ainsi en son coeur.

Prêt mon Ami? Allons vérifier si elle ne s'est pas pointé à l'auberge avant nous.

Oui, allons-y.

Les deux amis courrurent jusqu'aux rives du Lot en prenant bien soin de contourner la ville. Ils longèrent un moment le cours, puis Acta s'arrêta et ...
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---fromFRL'escouade d'Alari
Au campement de fortune après le départ d'Actarius et d'Elloras

Vous avez entendu le lieutenant et le connétable ! En place que diable !

Alari demeura au campement de fortune, deux de ses gardes patrouillaient, alors que non loin, perché sur un arbre deux yeux entraînés et aidés par la lumière d'albâtre de Sélène fouillaient les environs.

Ce regard dissimulé tomba bientôt sur une silhouette qui approchait discrètement. La lumière de la lune estompée par un nuage l'empêchait de réellement voir plus précisément, ce n'était qu'une ombre. Sa discrétion n'était du moins pas propice à inspirer confiance, il se tenait d'ores et déjà prêt à siffler lorsque la silhouette rebroussa cheval. Elle grimpa bientôt sur un cheval qu'il n'avait également pas vu. "Voilà ce qui arrive lorsqu'on regarde ses camarades plutôt que la route !" se dit-il en pestant intérieurement.

Il fixa alors attentivement la cavalière, heureux hasard du destin le nuage qui voilait la lumière de la lune avait suivi son cours et laissait passer un léger filet de lumière qui se posa sur la chevelure de la silhouette, rousse ! Manque de chance, il faillit tomber au moment de siffler, il ne savait siffler qu'en utilisant un doigt de chaque main le bougre. Et lorsqu'il se reprit et siffla la cavalière fendait déjà le vent.

Un bruit de sabot, un coup de sifflet, il n'en fallait pas plus à Alari qui grimpa sur son cheval rapidement prévoyant une poursuite alors que ses deux hommes coururent sur la route pour empêcher le passage épée en main.


Le commandant les rejoignit au galop au moment où la cavalière fondait sur eux.

HALTE LA ! intima-t-il de sa voix forte et puissante.

Pendant ce court laps de temps, la vigie était descendue de l'arbre et s'approchait à grandes enjambées de sa monture, placée non loin.
---fromFRCharlaine
[Campement de fortune, seule face à quatre soldats...]

HALTE LA !

À peine eut-elle passé le tournant Qu'il y avait devant elle un cavalier et deux hommes, épées levées. Elle tira les rennes de toutes ses forces afin de stopper le cheval. Il freina si brusquement qu'un nuage de poussière se souleva. Elle savait maintenant à qui elle avait à faire. Des soldats et étrangement, ils semblaient l'attendre. Première erreur, elle aura sous-estimé la vitesse à laquelle les pigeons peuvent voyager. Elle devait réfléchir à la vitesse de l'éclaire. Trois soldats, elle souleva les yeux vers un bruit de sabots. Ha non, pas trois, quatre. Elle ne put s'empêcher de sourire. Quatre soldats pour elle seule, dont deux cavaliers.

Quand l'animal eut presque terminé sa course, elle n'attendit pas qu'il soit totalement arrêté pour sauter en bas et dégaina en même temps. Si elle voulait s'en sortir, il n'y avait pas une minute à perdre. Sa monture réussit à arrêter entre les deux soldats au sol, ne la laissant à découvert que pour l'un d'entre eux. Il ne s'attendait certainement pas à être attaqué si tôt et Charlie pu bénéficier de l'effet de surprise. Le fil de l'épée glissa sur le côté intérieur de la cuisse. La douleur vive que sembla ressentir l'homme le fit se plier en deux. Le sang se déversait déjà rapidement et la rouquine l'acheva d'un coup de poing au visage, en plein sous l'arrête du nez, puis, d'un coup de pied, le renversa sur le dos au sol.

À peine se fut-elle retournée, qu'elle voyait la lame de l'autre soldat à pied s'abattre sur elle. Elle tenta d'esquiver, mais elle fut touchée à l'épaule gauche. Une simple coupure, il lui en faudra plus pour battre en retraite. Et puis, pour une fois qu'elle avait des adversaires de taille. Elle projeta son regard vert dans les yeux du soldat puis ricana tout en relevant son épée. Les deux gardes à cheval l'inquiétaient un peu, pourquoi ils n'avaient pas encore attaqué? Attendaient-ils qu'elle s'épuise? Pour le moment elle était partiellement protégée par sa monture qui restait mystérieusement autour d'elle.

D'ailleurs, ainsi, si ses attaquants devenaient trop menaçants, elle pourrait toujours glisser dessous l'animal pour se rendre de l'autre coté. D'abord, en finir avec celui-là. Il abattit son épée une seconde fois, mais elle réussit à parer. C'était toujours amusant de voir le regard des soldats qui constataient qu'une petite rouquine leur tenait tête. Ils sous-estimaient souvent sa force. Sauf, de toute évidence, celui qui avait posté quatre gardes pour l'attendre. Surement le mari de la brigadière. Seul lui en avait réellement le pouvoir. Réquisitionner quatre hommes, en ces temps trouble que le comté traversait. Tout en l'attaquant, Charlie ne put s'empêcher de dire;


Hey! Cadet! Tu crois qu'tu t'bas pour ton Com ou pour la femme de ton connétable?

Aussitôt la phrase terminée qu'un bruit de métal tinta. Il avait bloqué. Sans attendre, elle déferla sur lui une cascade de coups tous plus vicieux les uns que les autres espérant l'entailler au passage...
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~ R.I.P. ~
---fromFRL'escouade d'Alari
Au campement de fortune, quatre soldats face à Charlaine

Elle avait fondue comme une furie sur l'escouade, ange des ténèbres à la chevelure de feu. Déjà sous ces coups vifs s'était écroulé un malheureux. Le regard d'Alari devint sombre, ainsi devait tout se terminer pour lui. Médusé encore par l'agilité terrible, il tardait à prendre une décision... Comment pouvait-il espérait capturer une telle démone en vie ? Il descendit de cheval, il n'avait que trop perdu de temps.

Hey! Cadet! Tu crois qu'tu t'bas pour ton Com ou pour la femme de ton connétable?

Le garde ne répondit pas, trop empressé à parer la déferlante d'acier qui s'abattait sur lui. Quelle agilité du diable ! Impossible d'entreprendre une attaque... reculer... encore... encore... alors que le premier sang giclait sur sa poitrine et la lassitude de plus en plus intense, l'envie de ne plus résister... le souffle froid de la divine faucheuse non loin, déjà caressant son cou.

Il recula une dernière fois, alors que son commandant courait à sa rescousse. Leur regard se croisèrent une dernière fois, puis les paupières du garde vacillèrent... ses dernières forces, ses yeux une dernière fois fixés sur celle dont la lame venait de pénétrer ses entrailles... si belle... si belle... L'acier froid quitta son corps déjà engourdi par le sort qui lui tendait les bras.

Un rictus de rage se fixa sur le visage du commandant, son deuxième homme venait de s'effondrer. Il courut à la rencontre de la succube sous le voile d'albâtre légèrement bleuté que la lune lui offrait. Haches en main, il fondit sur elle, il fallait la retenir, la blesser, la ralentir, mais ne pas la tuer. Ainsi avaient été donnés les ordres et toujours il les avait exécutés. Peu avant l'impact, il cria à l'encontre du dernier garde désormais en selle.


Prends deux chevaux et va les chercher!

L'ordre était clair, l'espion des feuillages amorça son galop en direction du nord.

Les iris ténébreuses d'Alari se fixèrent sur sa proie, prête à l'accueillir... une seule pensée en tête, faire durer le combat. Les deux haches du commandant s'abattirent enfin vers la dialolique rousse.
---fromFRCharlaine
[Au milieu de la bataille...]

Prends deux chevaux et va les chercher!

Chercher qui? Que se demandait Charlie. En fait, elle n'eut pas trop le temps d'y penser que deux lames scintillaient devant ses yeux. Deux lames? Ses yeux se plissèrent afin de tenter de mieux distinguer de quoi il en retournait. Aussitôt qu'elle eut compris, ils se rouvrirent instantanément. Un bond derrière et de justesses elle esquiva les deux haches qui s'abattirent sur elle. Même son cheval qui avait probablement pressenti trop de danger s'était éloigné. Rapidement, les yeux de Charlaine cherchaient un moyen de s'en sortir.

À gauche, à droite... rien. À nouveau une arme qui se dirigeait droit sur elle. Elle leva son bouclier qui encaissa le choc. Elle leva ses yeux et y vit un moyen de s'en sortir, temporairement du moins. Elle lança le bouclier en direction de son adversaire, visant le visage et attrapa de sa main libre une branche au dessus de sa tête. En s'aidant de ses pieds en poussant sur le tronc, elle put grimper. Elle devrait trouver une solution bien oins que temporaire parce que sinon le soldat ne manquerait pas de la faire danser sur son perchoir dans moins de deux. Lui parler, oui... lui parler.


Z'êtes bien vaillant mon brave... dommage que vous n'étiez pas au Château la nuit où on l'a prit.

Charlaine éclata de rire en se remémorant la facilité avec laquelle l'endroit fut pillé.

T'sais... m'reste encore pas mal de fortune. Laisse moi filer et j'te partage le magot.. t'en dis quoi?

Elle ne rêvait pas trop.. ce genre de personne était de la même trempe que la brigadière. Trop fier... quelqu'un lui avait pas dit que l'orgueil était un péché? mouarf... Elle reporta son regard en direction du soldat, souriant en coin et tentant de déceler un moment d'hésitation, une faille qu'elle pourrait emprunter...
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~ R.I.P. ~
---fromFRL'escouade d'Alari
Au campement de fortune, Alari face à Charlaine

Alors que le quatrième garde galopait déjà vers le nord, Alari goûtait à l'habileté de son adversaire qui esquiva sa première attaque d'un simple bond en arrière. Il fronça les sourcils et redoubla de puissance pour placer une deuxième frappe... Ses lames vinrent heurter le bouclier de la demoiselle. Il l'aurait à l'usure pour sûr, l'agilité s'estomperait avec la fatigue.

La suite le surpris totalement... il put en se renversant de côté éviter la rondache que la rousse sans scrupules lui avait balancée. Relevant la tête rapidement, il chercha un instant son adversaire... perchée sur une branche... comment elle avait fait cela en aussi peu de temps ? Alari n'en revenait pas, la belle s'était accordé un sursis, sursis qu'elle crut bon d'alimenter en jouant la causeuse.


Z'êtes bien vaillant mon brave... dommage que vous n'étiez pas au Château la nuit où on l'a prit.

La mine de l'homme devint définitivement patibulaire alors qu'un rire sournois écumait sur ses tympans. Elle voulait parler... il allait lui répondre à sa manière à lui, elle aurait bien le temps de poursuivre ses causeries une fois prise au piège.

T'sais... m'reste encore pas mal de fortune. Laisse moi filer et j'te partage le magot.. t'en dis quoi?

Ce que j'en dis hein ? Que tu serais pas assez stupide pour te promener avec un tel magot sur toi et que si tu files, tu ne reviendras plus et ton magot non plus. Alors tes propositions tu te les gardes.

Ce disant, il propulsa soudainement une de ses haches sur cet écureuil sournois afin de mieux le déloger de son refuge de pacotille et s'apprêta à l'accueillir par un charmant assaut dès son atterrissage qu'il espérait doux comme un chemin caillouteux.

Pendant ce temps, le dernier garde apercevait enfin deux silhouettes qui courraient à sa rencontre... Le destin était en marche.
---fromFRCharlaine
[Sur un chemin, face au dernier soldat...]

En voulant esquiver la hache que lui avait lancé son adversaire, le pied gauche de Charlaine avait glissé et malgré ses efforts pour se retenir n'avait rien pu faire d'autre que de se retrouver sur le derrière, entre l'homme et l'arbre. Son épée toujours en main, il ne fallait jamais s'en départir, le jeune femme poussait sur ses pieds, tentant de reculer assez rapidement. Il ne tarderait certainement pas à lui fondre dessus. Au moins, il s'était débarrassé d'une de ses haches étant restée planté sur le perchoir. La panique envahissait doucement la brigande. Elle n'avait jamais combattu un adversaire qui combattait à la hache. Elle n'avait plus son bouclier et son épée, quoi que légère n'était pas assez solide pour parer les coups d'une arme si lourde.

Elle n'avait réussis à reculer qu'à peine d'un mètre que le soldat fonçait droit sur elle. La lame brillait sous le clair de lune et une drôle d'étincelle brillait au coin de l'oeil. Le grattement de ses bottes sur la terre ne faisait qu'empirer son état, témoignant de la précarité de sa position. Reculer, retarder le moment où il abattrait son arme sur elle. Il fallait trouver une façon de s'en sortir. La panique l'empêchait de réfléchir. Elle avait réussit à se débarrasser des deux autres, elle devrait pouvoir en faire autant.

Une dose de courage, s'aidant de son bras gauche blessé elle se poussa du mieux qu'elle pouvait sur ses jambes. À peine debout, qu'elle retomba au sol, prise par surprise par une douleur aiguë à la cheville. Elle pesta contre cette chute idiote. Elle était dans une sale position... Un dernier regard à l'homme qui s'approchait dangereusement d'elle. Il était pour ainsi dire déjà sur elle. Elle fixait le soldat, un sourire en coins, laissant inconsciemment sa main fouiller sa ceinture, à la recherche de sa dague. Ses doigts savaient où la trouver, mais serait-il trop tard?

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~ R.I.P. ~
---fromFRL'escouade d'Alari
Au campement de fortune, Alari face à Charlaine

Elle était devenue une proie facile, tombée de son perchoir. Elle reculait désormais comme une louve acculée et blessée, traînant la patte... Approchant d'elle calmement, Alari demeurait néanmoins méfiant, il savait en son for intérieur qu'il n'est de plus grand danger qu'une bête à l'agonie. L'oeil alerte, il fixa un instant ce beau brin de fille, elle avait le charme d'une comtesse, le regard farouche d'un félin...

Elle eut pu être admirée, respectée, crainte de tous, si le destin lui avait ouvert une autre voie. Mais les choses étaient ainsi ficelées, que, lui, Alari, commandant d'une petite escouade de garde du château se trouvait face à un des pillards qui avaient fait sombrer le Languedoc. Sans explication, une soudaine haine lui noua la gorge, elle n'était qu'un démon sous son enveloppe de velours, il ne fallait pas sans laisser conter et la mettre hors de combat au plus vite selon les ordres du connétable.

Le regard fixe, il avança d'un pas désormais décidé, la malheureuse avait dû se tordre la cheville et ne parvenait pas à se relever. Un sourire en coin, elle le fixait elle-aussi. L'instant approchait... Elle se préparait déjà à recevoir une nouvelle attaque, mais ne s'attendait certainement pas à ce que celle-ci fut utilisée à la seule fin de la désarmer. Il abattit sa hache soudainement sur elle pour lui faire lever sa garde et lui balancer un violent coup de pied dans le bras... la hache fendait déjà l'air...

Au même instant, plus au nord la sentinelle faisait enfin face aux deux silhouettes.
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