Dans les cris, le choc des armes, il les sent, ils sont là, à coté, cachés par les bords du casque. Les 45 forment un coin qui senfonce lentement dans la mêlée, repoussant lennemi grimaçant sur ses flancs. Mais il nest pas tranquille, ce soir, tension inhabituelle.
Râle de douleur, derrière lui. Voix connue et aimée, une boule au ventre, soudain. Le temps dun dernier coup qui sonne sur une cuirasse inconnue, et il se retourne. Lil confirme ce que le cur a senti, elle est là, au sol, son sang rougit létoffe noire de la tunique. Il décroche, recule de quelques pas. Tous lont vu, et devant lui le rideau de fer de leurs compagnons darmes se referme, les protège.
Il sagenouille, soulève la nuque ensanglantée, doucement. Cherche ses yeux. Ouverts, ils le fixent. Deux vies, sous ses mains. Ils vivront, il le sait. Elle en a la force. Mais dautres mourront, il a vu le visage du tueur. Celui-là peut compter ses jours, déjà.
Lépée rejoint le fourreau, il la soulève, délicatement. Il sent sa chaleur battre entre ses bras.
Tiens bon, ma chérie, on va te soigner, tu vas vivre, vous allez vivre.
Doucement, il ajoute.
Je suis là, tout près, je suis avec toi. Tu es plus forte que la mort, nous sommes plus forts que la mort. il n'est pas question que tu me laisses._________________