Eithne
Un vent froid soufflait depuis le matin. Aucun râle, aucune flambée ne semblait pouvoir rivaliser avec lui. Ces rafales emportaient en écho le moindre bruissement, jusquaux murmures psalmodiés par la nature. Lair entêtant donnait à la main invisible, une baguette de maitre. Branches et feuillages chahutaient, sembrasant follement après quelques notes de musique sur une partition. Les tourbillons samplifiaient, les cordes déformaient, décrivaient une portée, les percussions prenaient en ampleur, grondant en symphonie. Tenait la clef suspendue. Anicroche dans la composition, un cri semblable à celui dun animal à lagonie, déchira la page créée par Eole. De ses entrailles mugissaient loraison. Et tout se figea soudain. Le rythme devint moins agité, jusquà mourir sur la pointe des pieds.
Alangui dans le moelleux dun nuage, lastre lunaire somnolait. Son oreille se prêtait, distraite, à la musique en mouvement des vents dautomne. Disque opalescent à la robe longue et fluide, donnait à ses courbes girondes, cette douceur et cette fragilité toute féminine. Femme personnifiée à la pâleur exacerbée, Séléné car cest ainsi quelle se nommait lorsquelle était pleine, rabattait ses rayons tels des pans de robes volumineux, de la tempête qui faisait rage. Le concerto aux notes flirtant parfois avec des tonalités ensorcelantes, battait son plein, et bientôt, elle devrait mener son char dans le firmament, éclairer de sa faible lueur le ciel obscur.
Une complainte en dissonance la fit sursauter. Elle, qui, quelques instants plutôt était sereine, se dégagea de létreinte du douillet, interrompant le récital. Aliénation.
Cette nuit là, la froideur sinstalla. Le vent continua sa course bien plus loin. La musique étouffée pour laisser en tête à tête deux entités.
Dun rêve à lautre le bûcher de lesprit.
Petit chose recroquevillée dans une position ftale à même le sol. La force lavait quitté, seul son cou était tendu, expectorait lair disgracieux dun souffle bloqué.
Feulement rauque dune plaie béante en son sein. Le félin, blessé, hurlait à gorge déployée, sans jamais pouvoir larrêter.
La vie à rebours De petits sons étouffés comparable à des cris, les mains sur son cur, les émotions se succédaient La peur, leffarement, la résignation Le diaphragme bloqué, elle seffondra dans un petit coin, dans l'obscurité la plus complète. La poitrine comprimée, elle tentait dinspirer, exulter lenfoui rien. Le souffle coupé, prisonnière de sa dualité. Trop longtemps retenu dans sa cage, trop longtemps la pression avait été atténuée. Elle avait essayé de rester maitresse de son destin, Eithne la peste Diane à larc, flèches et carquois Déesse première et implacable, dont les tempêtes sagitaient à la moindre contrariété Lagitation dans ses membres quelle navait pas voulu voir, ne prêtant plus aucune attention aux prémices de la souffrance. La respiration de plus en plus lente rogue. Les joues rosies, troublée, elle pénétra dans sa demeure pour la dernière fois.
Un pas après lautre, elle sapprochait de ce qui avait été sa demeure depuis
séloignant de la taverne dune démarche quelle voulait assurer. Quitter létablissement sans une ombre démotion fantôme ombre
Elle sétait levée en inclinant la tête. Perdu ce sourire narquois qui la caractérisait. Plus un son ne sétait échappé dentre ses lèvres... Aurore la biche quelle avait enterrée refusait de saliéner elle ne voulait pas elle ne Un frisson la glaça. Ses pupilles sétaient dilatées. Aucune promesse échangée . Elle était la peste menant le jeu avec sa chipie, les deux pestes animatrices jouant de leurs charmes et de leurs mots. Ses regards complices, ses sourires entendus. Eithne tentait dignorer cet azur caressant sa peau. La soirée battait son plein, les convives agréables.
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Alangui dans le moelleux dun nuage, lastre lunaire somnolait. Son oreille se prêtait, distraite, à la musique en mouvement des vents dautomne. Disque opalescent à la robe longue et fluide, donnait à ses courbes girondes, cette douceur et cette fragilité toute féminine. Femme personnifiée à la pâleur exacerbée, Séléné car cest ainsi quelle se nommait lorsquelle était pleine, rabattait ses rayons tels des pans de robes volumineux, de la tempête qui faisait rage. Le concerto aux notes flirtant parfois avec des tonalités ensorcelantes, battait son plein, et bientôt, elle devrait mener son char dans le firmament, éclairer de sa faible lueur le ciel obscur.
Une complainte en dissonance la fit sursauter. Elle, qui, quelques instants plutôt était sereine, se dégagea de létreinte du douillet, interrompant le récital. Aliénation.
Cette nuit là, la froideur sinstalla. Le vent continua sa course bien plus loin. La musique étouffée pour laisser en tête à tête deux entités.
Dun rêve à lautre le bûcher de lesprit.
Petit chose recroquevillée dans une position ftale à même le sol. La force lavait quitté, seul son cou était tendu, expectorait lair disgracieux dun souffle bloqué.
Feulement rauque dune plaie béante en son sein. Le félin, blessé, hurlait à gorge déployée, sans jamais pouvoir larrêter.
La vie à rebours De petits sons étouffés comparable à des cris, les mains sur son cur, les émotions se succédaient La peur, leffarement, la résignation Le diaphragme bloqué, elle seffondra dans un petit coin, dans l'obscurité la plus complète. La poitrine comprimée, elle tentait dinspirer, exulter lenfoui rien. Le souffle coupé, prisonnière de sa dualité. Trop longtemps retenu dans sa cage, trop longtemps la pression avait été atténuée. Elle avait essayé de rester maitresse de son destin, Eithne la peste Diane à larc, flèches et carquois Déesse première et implacable, dont les tempêtes sagitaient à la moindre contrariété Lagitation dans ses membres quelle navait pas voulu voir, ne prêtant plus aucune attention aux prémices de la souffrance. La respiration de plus en plus lente rogue. Les joues rosies, troublée, elle pénétra dans sa demeure pour la dernière fois.
Un pas après lautre, elle sapprochait de ce qui avait été sa demeure depuis
séloignant de la taverne dune démarche quelle voulait assurer. Quitter létablissement sans une ombre démotion fantôme ombre
Elle sétait levée en inclinant la tête. Perdu ce sourire narquois qui la caractérisait. Plus un son ne sétait échappé dentre ses lèvres... Aurore la biche quelle avait enterrée refusait de saliéner elle ne voulait pas elle ne Un frisson la glaça. Ses pupilles sétaient dilatées. Aucune promesse échangée . Elle était la peste menant le jeu avec sa chipie, les deux pestes animatrices jouant de leurs charmes et de leurs mots. Ses regards complices, ses sourires entendus. Eithne tentait dignorer cet azur caressant sa peau. La soirée battait son plein, les convives agréables.
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