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[RP] Une esclave? Mouarf !

--Charlyne

Charlyne


Enfin, elles arrivaient à destination! En cette période de conflit entre la Touraine et leurs voisins Angevins, l’accès à Chinon était des plus contrôlé. Il fallait montrer patte blanche pour être autorisé à pénétrer dans l’enceinte du village. Le carrosse n’avait réussi à franchir les remparts qu’après une discussion houleuse avec le chef de la garde, postée en faction devant la porte ouest. Profitant d’une période d’accalmie les deux voyageuses avaient pris la route en silence et dans la crainte de voir soudain surgir une armée au détour d’un virage. Mais le trajet s’était déroulé sans encombres, au plus grand soulagement de Charlyne, qui n’avait cessé de triturer nerveusement un pan de sa robe en observant le paysage défiler sous ses yeux anxieux. Son regard s’était posé de temps en temps sur la gamine qui l’accompagnait, sans lui accorder guère plus d’attention. Converser avec une esclave n’était pas dans ses attributions.

L’attelage s’arrêta en cahotant devant une auberge coquette ayant pignon sur une ruelle animée, proche de la place du marché. Les deux voyageuses y étaient attendues depuis quelques jours déjà. Tandis que le cocher descendait de la voiture pour leur ouvrir la portière, la jeune femme se tourna vers l’enfant assise sur la banquette en face d’elle. Quelques instructions de dernières minutes ne seraient pas les malvenues. Il était préférable que la gamine face bonne impression durant la rencontre à venir. Plissant les yeux légèrement, elle plongea son regard dur et froid dans celui de la jeune esclave.


Nous sommes arrivées. Tu ne vas pas tarder à faire la connaissance avec ta nouvelle propriétaire. Tu adopteras avec elle une attitude humble et courtoise. Si elle te donne un ordre tu l’exécuteras prestement et sans renâcler à la tache, sans quoi, je peux te garantir que tu essuieras une bonne correction, que ce soit de ma part ou de la sienne. Est-ce-que tu m’as bien comprise?
Petite_maeve
La petite fille ne broncher pas dans la calèche, elle regarder ses pieds en silence Elle avait essayer d'engagée la conversation avec la dame mais le regard froid de celle-ci lui avait coupé la chique.

Elle regardait dehors en se demandant encore ce qu'elle faisait ici. Elle fronca les sourcilles et réfléchit a ce qui s'était passée. Elle était si petite quand sa mere l'avait quittée qu'elle ne s'en souvenait plus. Comme tous les enfants, pareils aux jeunes pousses de la vigne qui s'accrochent à tout, elle avait essayé d'aimer. Elle n'y avait pu réussir. Tous l'avait repoussée, sa familles qui l'avait acceuillit, leurs enfants, d'autres enfants. Elle avait aimé le chien, qui était mort. Apres quoi, rien n'avait voulu d'elle, ni personne. Chose lugubre a dire, à six ans elle avait le coeur froid. Ce n'était pas sa faute, ce n'était point la faculté d'aimer qui lui maquait; hélas! c'était la possibilité...

Elle avait était acceuillit par une famille qui la battait et la faisait dormir dehors...c'est pourquoi elle s'enfuit de cet abris un soir de pluie et marcha un long moment...

Elle fut recueillit par des gens a qui elle fit confiance mais qui avait de mauvaise intention, quand elle s'en rendit compte elle se rebella, mais ils la battirent et la vendirent comme esclave...

C'est ainsi qu'elle se retrouva là avec cette dame.

La charrette s'arrêta enfin à Chinon devant une auberge qui avait l'aire accueillante. Maeve voulut descendre mais la dame l'arrêta d'un geste vifs et la regarda dans les yeux :


Citation:
Nous sommes arrivées. Tu ne vas pas tarder à faire la connaissance avec ta nouvelle propriétaire. Tu adopteras avec elle une attitude humble et courtoise. Si elle te donne un ordre tu l’exécuteras prestement et sans renâcler à la tache, sans quoi, je peux te garantir que tu essuieras une bonne correction, que ce soit de ma part ou de la sienne. Est-ce-que tu m’as bien comprise?


Maeve ne répondit pas, elle n'aimas déjà pas la Dame pour qui elle devait travaille et se demander si elle arriverait a être courtoise. Mais devant l'aire dure de Charlyne elle marmonna un oui sec...

Enfin elles descendirent de la carriole. A l'oposée de la jolie mise de Charlyne , Maeve était laide. Heureuse, elle eut peut-etre été jolie. Maeve était maigre et blême; lorsqu'elle avait pres de six ans on lui en eût donné à peine quatre. Ses grands yeux enfoncés dans une sorte d'ombres étaient presque éteints à force d'avoir trop pleuré. Les coins de sa bouches avait cette courbe de l'angoisse habituelle, qu'on observe chez les condamnés et chez les malades désespérés.Ses mains étaient "perdues d'engelures". Le lumiere faisait saillir les angles de ses os et rendait sa maigreur affreusement visible. Comme elle grelottait toujours, elle avait pris l'habitude de serrer ses deux genoux l'un contre l'autre. Tout son vêtement n'était qu'un haillon qui eût fait pitié l'été et qui faisait horreur l'hiver. Elle n'avait sur elle que de la toile trouée; pas un chiffon de laine. On voyait sa peau çà et là, et l'on y distinguait partout des taches bleues ou noires qui indiquaient les endroits où on l'avait touchée. Ses jambes nues étaient rouges et grêles. Le creux de ses clavicules était à faire pleurer. Toute la personne de cette enfant, son allure, son attitude, le son de sa voix, ses intervalles entre un mot et l'autre, son regard, son silence, son moindre geste, exprimaient et traduisaient une seule idée: la crainte.

Charlyne les conduisit a l'interieur de la taverne. Maeve entra les yeux rivées sur le sol ne saluant personne.

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--Charlyne

Charlyne


A l’intérieur de l’auberge régnait une atmosphère chaleureuse et conviviale. Quelques clients étaient attablés autour d’une grande table, devisant entre eux joyeusement. Des éclats de rire perçaient de temps à autre de leur petite troupe et venaient couvrir de gaité les notes mélancoliques jouées par un ménestrel solitaire, assis sur un banc dans le coin de la grande salle. Une bonne flambée dansait dans l'âtre au dessus duquel mijotait un pot-au-feu dont l’odeur alléchante flottait dans l’air et vint chatouiller les narines de Charlyne.

La jeune femme sentit son estomac s’éveiller soudain pour lui signaler sa faim. Les nombreuses lieux qu’elle venait de parcourir lui avaient ouvert l’appétit, mais l’heure de se sustenter n’avait pas encore sonnée. Il lui restait encore à présenter la petite esclave à sa nouvelle propriétaire, puis à faire décharger du carrosse les grosses malles emplies pour la plupart d’étoffes soyeuses et d’accessoires vestimentaires les plus variés. C’est que la dame était partie à cheval et dans la précipitation, comme à son habitude. Elle n'avait pris avec elle qu'un maigre baluchon. Sa précieuse garde-robe devait lui manquer cruellement!

Remarquant l’entrée de Charlyne, un homme joufflu à la bedaine flageolante vint à sa rencontre en souriant aimablement. Sa démarche claudicante lui donnait une allure disgracieuse de dindon atrophié. La jeune femme réprima un sourire narquois en le voyant s’approcher. Encore un qui s’empiffrait comme un porc sur le dos de ses clients.


Bonjour Dame, bienvenue dans mon établissement. Que puis-je faire p…

Il s’interrompit soudain en un froncement de sourcils tandis que son regard devenu furieux se posait derrière la jeune femme. Celle-ci, surprise de son changement d’attitude, se détourna légèrement pour découvrir l’objet de son courroux : la petite Maeve était debout à quelques pas d’elle. Dans ses loques qu’on ne saurait plus appeler des vêtements, usées qu’ils étaient, la gamine avait l’allure d’une miséreuse venue quémander un quignon de pain. Les deux poings de l’aubergiste se posèrent sur ses hanches boudinées en une attitude de réprimande. Alors qu’il ouvrait la bouche pour chasser la petite de l’établissement, Charlyne le devança d’une voix sèche qui laissait présager qu’aucune objection ne serait acceptée.

L’enfant est avec moi. Nous sommes attendues par la Dame de St-Quentin-les-Anges. Pouvez-vous nous indiquer sa chambre je vous prie?


Offusqué, les yeux de l’aubergiste s’arrondirent de surprise. Jamais il n’aurait autorisé qu’une gueuse pareil franchisse le seuil de son établissement. La gamine devait être un refuge douillet pour les morpions et les poux. Peut-être même allait-elle propager la galle parmi sa clientèle! Il tenait à sa bonne réputation! Ici, on était pas dans une auberge miteuse et insalubre! Mais d’un autre coté la jeune femme qui accompagnait la mioche n’avait pas l’air commode. Elle risquait de lui faire un scandale s’il émettait la moindre protestation. Se renfrognant, il se tourna vers Charlyne qui attendait sur sa réponse, qu’il marmonna d’une voix emplie de mauvaise foi:

Dame de machin quoi?

Exaspérée, la jeune femme fronça les sourcils et retint un soupire de franchir ses lèvres.

Lilo Verne… ou peut-être Luna Wolback? Elle séjourne ici depuis plusieurs jours.

Une lueur de compréhension éclaira un instant le visage de l’aubergiste qui reprit d'une voix un peu plus aimable:

Nous avons en effet une chambre au nom de Lilo Verne. Je vais vous conduire à elle.

Charlyne lui adressa un sourire de remerciement. S’assurant d’un regard que la petite esclave les suivaient bien, elle emboita le pas à l’homme claudiquant. Ils les mena à un escalier étroit qu'ils gravirent jusqu'à l'étage supérieur. Traversant le couloir qui leur faisait face, l'aubergiste s'arrêta devant l'une des portes closes. D'un geste, il la désigna à la jeune femme avant de faire demi-tour pour retourner vaquer à ses occupations.
Petite_maeve
Maeve regarda autour d'elle et vit tous les clients attablés, riant, certain même jouer d'un instrument...Elle regarda le feu dans l'âtre sur lequel mijotais un pot au feu et se rendit compte à cette instant qu'elle avait froid et faim. Mais Maeve ne se plaignait jamais.
Un homme assez fort s'approchât de Charlyne tous sourire. Se sourire était ridicule sur se visage disgracieux. Maeve le trouva répugnant et elle n'aimait pas son allure. Cet homme ne devait pas être bon. Il avait une voix grave et roque qu'il essayait de rendre mielleuse face a une cliente potentielle...


Citation:
Bonjour Dame, bienvenue dans mon établissement. Que puis-je faire p…


Il s’interrompit soudain et fronça les sourcils lorsque son regard se posa sur elle. Ses deux poings se serrèrent et se posèrent sur ses hanches en une attitude de réprimande. Maeve se recroquevilla encore plus ce qui lui donna une allure encore plus misérable, et recula sous le regard courroucé de l'homme. Elle sentait qu'elle allait se faire chasser et recula derrière Charlyne, prête a prendre la fuite si le tavernier s'approchait plus. Mais Charlyne lui coupa la chique par un regard dure et des paroles sèches :

Citation:
L’enfant est avec moi. Nous sommes attendues par la Dame de St-Quentin-les-Anges. Pouvez-vous nous indiquer sa chambre je vous prie?


Maeve vit de la surprise dans les yeux du tavernier, et elle en aurait presque sourit si ce geste aurait était dans son habitude. L'homme avait été offusqué par Charlyne. A ce moment Maeve sentit une sorte de respect naitre en elle pour Charlyne.
Il se renfrogna, il se tourna vers Charlyne qui attendait sur sa réponse, qu’il marmonna d’une voix emplie de mauvaise foi:


Citation:
Dame de machin quoi?


Charlyne lui répondit sur un ton aussi sec qu'avant qui faisait comprendre au tavernier qu'il lui devait le respect autant qu'a se maitresse. Maeve resta en retrait caché du regard du tavernier par les jupes de Charlyne. Elle en profita pour regarder attentivement la taverne. Elle était bien plus jolie que celle ou elle s'était déjà rendu, des repère de brigands, des tavernes puant le vomie, ou ne distinguait pas la couleur du sol. Ici un moquette se trouver au sol, rendant leur pas silencieux et donnant un aire accueillant a la taverne. Les gens qui s'y trouvait avait bonne mine, ce n'était pas des gueux comme elle. Elle reporta son attention sur la conversation :

Citation:
Lilo Verne… ou peut-être Luna Wolback? Elle séjourne ici depuis plusieurs jours.


Citation:
Nous avons en effet une chambre au nom de Lilo Verne. Je vais vous conduire à elle.


Charlyne sourit au Tavernier bedonnant et se retourna vers elle et lui lança un regard auquel Maeve n'osa pas répondre ni désobéir. Elle le suivit devant accélérer le pas pour ne pas se faire semer par les adultes. Ils montèrent un escalier étroit jusqu'à l'étage supérieur. Traversant le couloir qui leur faisait face, l'aubergiste s'arrêta devant l'une des portes closes. D'un geste, il la désigna à Charlyne avant de faire demi-tour pour retourner vaquer à ses occupations. Avant de partir il lança un dernier regard de mépris à Maeve. Elle lui tira la langue et se rapprocha de Charlyne comme pour signifiait a l'homme : " tu peux rien contre moi mon gros, alors prend sur toi et retourne a tes occupations..."

Charlyne la vit et lui lança un regard qui prédisait a Maeve qu'elle allait subir son courroux si elle ne se tenait pas tranquille. elle baissa les yeux fixant ses pieds se demandant quand elle allait voir sa nouvelle maitresse. Maeve espérait qu'elle sera belle. Elle aimait regardait les belles Dame espérant secrètement leur ressemblais en grandissant...

Elle attendit que la porte s’ouvre évitant le regard de Charlyne sentant un orage sur sa tête et se disait que si elle croiser son regard, l'orage éclaterais...Elle n'avait déjà pas était très sage durant le voyage, elle devrait peu être se faire oublier un instant. Il fallait mieux pour elle qu'elle ai Charlyne de son côté...

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Lilo-akao
BONG! Choc sourd contre un carreau. Sursaut de la belle brune.
Son regard quitta brusquement la carte qu’elle était entrain d’étudier et se braqua vers la fenêtre close pour déterminer l’origine du bruit. Un pigeon flagada venait de faire une arrivée tonitruante. Légèrement sonné, il se dandinait sur le rebord de la fenêtre en tanguant dangereusement vers le vide. A sa vue, la jeune femme se leva précipitamment. Sa chaise finissait à peine de racler contre le parquet en bois que la fenêtre était déjà ouverte, laissant entrer un courant d’être frais en même temps que le volatile. L’angevine tendit le bras dans sa direction pour détacher la missive dont il était porteur, mais le messager aux plumes fripées échappa à son emprise d’un bond brusque. D’un battement disgracieux il reprit son envol tant bien que mal. Le bout de ses ailes frôlèrent la courbe fine d’une épaule et la douceur d’une joue, tandis que ses pattes se prirent dans la tignasse sombre soigneusement attachée. Un cri d’horreur et de surprise s’échappa des lèvres de la brune qui porta ses mains à son visage en un geste de protection et les agita brusquement devant elle pour se débarrasser du piaf.


Saleté de volaille! Je vais te faire rôtir! HaAAAaa! Laisses-moi tranquille!

Le pigeon s’écarta enfin lorsqu’il se prit un coup dans le flan, ou plutôt, pour être plus exact, il s’écrasa violement contre le parquet en un roucoulement offusqué. Tandis que la jeune femme reprenait ses esprits et fermait la fenêtre pour l’empêcher de sortir de la chambre, il en profita pour se faufiler sous le grand lit en claudiquant nerveusement. Agacée, l’angevine se retourna pour scruter la pièce en le cherchant des yeux. Elle ne l’aperçu nulle part, mais un roucoulement étouffé parvint à ses oreilles et le démasqua soudain. S’empêchant de jurer comme un charretier et elle se jeta à genoux à coté du lit en maugréant:

C’est le fou qui t’envoie! Je le sais! Donnes moi ce satané courrier!

D’un air méfiant, elle s’allongea doucement sur le parquet, en vérifiant que le pigeon n’allait pas lui sauter à la figure. S’il provenait bien de son ami Craonnais, comme elle le supposait, il fallait s’attendre à tout! L’oiseau l’observait de ses yeux globuleux en roucoulant d’un air de défi. La jeune femme tendit le bras vers lui doucement pour ne pas l’effrayer. Ses doigts frôlèrent son plumage, mais il restait hors de portée. S’empêtrant dans sa robe, elle rampa difficilement en direction de l’oiseau. Des coups tapés à la porte la firent soudain sursauter. Tête qui se cogne. Jurons. Marche arrière enclenchée.

Qui est-ce?

Misère! Pas facile de se mouvoir avec ces vêtements! Et le pigeon qui la nargue en s’avançant doucement vers elle au fur et à mesure qu’elle recule. Elle le plumera vivant et le fera rôtir oui! La vengeance est un plat qui peut aussi se manger chaud!

Dame Lilo, c’est Charlyne. Je suis avec la petite esclave. Nous venons d’arriver.

Se redressant enfin, l’angevine épousseta sa robe et essaya d’en effacer les mauvais plis qu’elle venait de faire en se vautrant ainsi sur le parquet. Sa dame de compagnie allait encore faire les gros yeux en la voyant. Charlyne était stricte et portait grande attention à ce que la jeune noble adopte une attitude qui sied à son rang. Ce qui lui avait valu d’obtenir le poste justement. Jetant un rapide coup d’œil dans le miroir au dessus de la coiffeuse, Lilo soupira en apercevant ses cheveux qui s’échappaient de plus belle de son chignon. Tentant en vain de les remettre en place, elle se dirigea vers la porte qu’elle ouvrit doucement pour laisser entrer les deux arrivantes.
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Lilo-akao, Dame de St-Quentin-les-Anges.
--Charlyne

Charlyne


La porte s’ouvrit enfin sur une Lilo aux cheveux en bataille et à la tenue froissée. En la voyant ainsi sa dame de compagnie retint un hoquet de surprise avant de se reprendre et d’hausser un sourcil suspicieux. Laissant la petite esclave dans le couloir, elle se faufila vivement dans la chambre qu’elle observa en détail, cherchant d’éventuelles traces d’une présence masculine. Son regard acéré se posa sur les quelques vêtements roulés en boule au pied du lit: un jupon finement dentelé, des bas en coton et un col marron. Rien d’intéressant. Traversant la pièce d’un pas décidé, elle ouvrit brusquement la grande armoire dont les portes grincèrent de mécontentement. Vide! Complètement vide! Lorsqu’elle se retourna, son regard se posa un instant sur la brune qui, tenant toujours la poignée de la porte d’une main, l’observait de ses grands yeux ambrés où se lisaient surprise, curiosité et incompréhension.

Que faites-vous donc?

Se détournant de la jeune noble, Charlyne pivota en direction du lit. Quelle meilleure cachette que le plumard? En deux temps trois mouvements, les couvertures et l’édredon moelleux se retrouvèrent à voler dans les airs pour dévoiler un matelas qui n’avait rien demandé à personne mais se voyait soudain mis à nu. Marmonnant entre ses dents, la jeune femme pris appui d’une main sur le lit et s’accroupit doucement afin de jeter un coup d’œil sous ses lattes.

Je cherche l’homme qui vous a mise dans cet état.

Il faisait sombre là en dessous, mais au moins, ça semblait propre. Il n’y avait pas de poussière. Le ménage devait être fait régulièrement. Personne de caché ici non plus. Charlyne allait se redresser lorsque son regard fut soudain attiré par une chose étrange qui semblait se mouvoir dans l’ombre. Plissant les yeux elle baissa un peu plus la tête pour essayer de distinguer de quoi il pouvait bien s’agir. La masse dandina doucement vers elle. Nous elle ne rêvait pas! Il y avait bien quelque chose de vivant sous ce lit! Derrière elle, elle entendit les pas de la brune se déplacer dans la pièce et son rire cristallin s’élever joyeusement dans les airs.


Un homme? Voyons Charlyne c’est ridicule!... Vous devriez faire attention il y a un…

Pigeon fou! qui sauta brusquement en direction du visage de la jeune femme accroupie. Celle-ci eu tout juste le temps de s’écarter pour l’éviter. Ses mains battant l’air pour faire fuir le volatile, elle perdit l’équilibre et s’écroula comme une masse sur le plancher. L’oiseau prit de panique se débattait entre les plis de sa robe et les coups qui menaçaient de pleuvoir sur lui. Les cris de Charlyne se mêlèrent au roucoulement courroucés du pigeon. Quelques plumes furent arrachées, un ou deux doigts pincés, une missive se détacha et enfin l’oiseau parvint à s’échapper pour retourner se réfugier sous le lit. La jeune femme se redressa d’un bond et s’écarta vivement du champ de bataille avant de poser un regard scandalisé sur Lilo.

Mais il est fou ma parole! Que fait-il ici?

Les yeux brillants d’amusement, la brune ramassa la missive que le pigeon avait perdu pendant l’altercation et la secoua devant le nez de Charlyne d’un air taquin.

Il livre un courrier. D’ailleurs vous n’aviez pas une esclave à me présenter?


L’esclave! Elle l’avait complètement oublié! Elle se tourna brusquement vers la porte de la chambre pour voir si la petite était entrée, mais la porte était restée ouverte et l’enfant attendait toujours dans le couloir en l’observant d’un regard amusée. La gamine avait assisté à toute la scène! Charlyne sentit ses joues s’empourprer d’embarras. Elle s’était ridiculisé devant une esclave! Honteuse et énervée, elle se dirigea à grand pas vers elle et l’agrippa par le bras pour la propulser dans la chambre avant de claquer la porte derrière elle. Lilo s’était assise sur l’unique fauteuil de la pièce et l’observait en silence d’un regard impassible qui ne laissait transparaitre aucune de ses pensées. Son air placide contrastait comiquement avec la monticule de vêtements, les couvertures et l’oreiller qui trainaient à ses pieds. Charlyne avait l’impression d’avoir en face d’elle la Reine des chiffonnières.
Lilo-akao
Une gamine en haillons se tenait devant la belle brune, qui, silencieuse, l’observait d’un œil jaugeur. Elle était jeune. Très jeune. Ses os saillants rendaient son corps sec et disgracieux. Depuis combien de temps n’avait-elle pas mangé correctement? On aurait dit qu’elle allait s’écrouler d’un instant à l’autre. Son visage blême aux joues creuses semblait presque cireux sous les rayons du soleil couchant. Elle ressemblait à une malade atteinte de l’un de ces maux incurables qui finissaient par vous mener six pieds sous terre. Ses yeux éteints, plantés au milieu de cernes sombres, lui donnaient un air hagard, qui glaça le sang de l’angevine lorsqu’elle croisa son regard. On pouvait y lire toute la peine et la souffrance qui la tourmentaient et ce surement depuis des années. Cette gamine était effrayante. Un air malsain planait autour d’elle. Réprimant un frisson de dégout l’angevine se tourna vers Charlyne et prit enfin la parole.

Elle a l’air si jeune… je m’attendais à plus âgée et en meilleure santé. Celle-ci n’a plus que la peau sur les os. Au premier effort qui lui sera demandé, elle finira dans la fosse commune. Que voulez-vous que je fasse d’elle?

Reportant à nouveau son attention sur la petite, elle plissa légèrement le nez en la regardant. Elle ressemblait à une gueuse sortie tout droit de la Cour des Miracles. La couleur de ses guenilles et les tâches sombres parsemant sa peau laissaient deviner un manque d’hygiène évidant. Sa tignasse emmêlée devait être pleine de poux. Elle avait besoin d’un bon bain pour ôter la couche de crasse qui la recouvrait. Répugnée par l’esclave, Lilo sentit une nausée pointer le bout de son nez. Ha non! L’avorton n’allait pas commencer à en faire des siennes! Posant un main sur son ventre, elle se leva doucement et traversa la pièce pour aller ouvrir la fenêtre. L’air frais qui pénétra dans la chambre vint jouer avec les mèches indomptées de ses cheveux ébènes. Se tournant vers sa dame de compagnie, elle lui fit signe de la rejoindre. Une fois qu’elle fut à ses cotés la brune se pencha vers elle et lui murmura à voix basse:

Faites ce que vous voulez mais débarrassez-vous de cette morveuse. Il est hors de question qu’elle travaille à mon service! Qu’on lui donne à souper pour ce soir et trouvez lui des vêtements un peu plus convenables…

Charlyne ouvrit la bouche pour objecter, mais la jeune femme lui lança un regard autoritaire. Hésitant un instant, la dame de compagnie finit par s’éloigner de quelques pas pour aller fureter dans l’armoire à la recherche d’une vieille chemise ou d’un vêtement quelconque qu’elle aurait pu donner à la petite esclave. Ce désintéressant de celle-ci, Lilo attrapa la missive qu’elle avait posée sur ses genoux et la décacheta d’un mouvement vif. Elle provenait bien du fou. Son pigeon était à son image! L’angevine leva le nez de sa lecture alors que Charlyne s’apprêtait à sortir de la chambre avec l’enfant.

Ah oui, j’oubliais! Ne faites pas monter les malles, nous repartirons ce soir, dès que vous aurez fini de diner.
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Lilo-akao, Dame de St-Quentin-les-Anges.
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