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Alcalnn Blackney

Campement de la Mesnie Blackney


Le vainqueur des joutes Alençonnaise avait ramené toute sa mesnie afin d'entrainer tout son beau monde en vu d'un conflit au Nord...
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Alcalnn Blackney
Nennya a écrit:
Tente des Blackney


Enfin un moment avec lui. Un moment bien mérité, rempli de souvenirs intenses, elle n’oublierait jamais comment il avait procréé leur premier enfant, à peu près dans les mêmes conditions, sous une tente, pendant des joutes. Le sourire lui collait à la bouche depuis que ces souvenirs étaient remontés à la surface, elle avait bien envie d’aller taquiner son chéri. Triomphalement, elle s’avança vers la tente, et murmura dans un interstice de tissus :

-Attention les murs écoutent !

Évocation de l’inquisition contre les adorateurs de Saint Vinkolat, est-ce que le chat avait oublié cet épisode glorieux ? Un pan de l’histoire de la folie des Blackney. Elle ouvrit en grand la tente, mince et si il était tout nu ?

-Mon Duc, et si on se rappelait les bons vieux souvenirs ?

Pour les pervers, non pas pour faire l’amour comme des sauvages !Reluquant son Duc, elle lui lança :

-Alors on la met cette armure ?

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Alcalnn Blackney

Campement de la Mesnie Blackney


Le Chat était tout à l'inspection de son armure, vérifiant chacune des courroies, chaque pièce, chaque rivet, afin d'être sûr d'elle. C'était une vielle habitude qu'il avait prit dans sa jeunesse rocambolesque, alors simple routier en Hispanie et dans le sud du Royaume de France encore en proie aux affres de la guerre. A l'époque, les armures étaient encore relativement lourde. Une bonne pansière, une barbute, des bras d'armure et des jambes, et vostre harnois était complet. Aujourd'hui, les harnois étaient plus sophistiqués, ils épousaient la forme de vostre corps et ce qui avant était un lourd encombrement était maintenant une deuxième peaux. C'était quelque chose que les jeunes roquets de maintenant n'avaient pas connu et ne savaient apprécier -tout empreint de leur sentiment d'invulnérabilité- ils négligeaient bien souvent l'entretient de leur harnois, et le laissait à des tiers, qui souvent n'avaient eux même jamais porté autre chose que de joli tissus de mignon... A cette description un nom lui vint, un gamin qu'on avait récemment fait che.... Se fustigeant mentalement, la discipline mental du Blackney reprit le dessus et il revint à son occupation...


-Attention les murs écoutent !


Tudieux! Parlaient ils donc aussi? Damned! Des Inquisitimurs! Pourfendons les! Morts à ces iconoclastes, empêcheurs de l'adoration de Sainct Vinkolat, Saint Patron des gens de Guerre! Du Sang et des Âmes! -Minute!- Papillon... Cette race à part des inquisititrucs avaient pourtant été anéanti avec la destruction de leur repaire n'est il pas? Alors qui pouvait bien se faire passer pour un inquisitimachins? Forcément quelqu'un qui les avait connu! Mais en dehors de lui qui connaissait ce secret? La réponse se fit rapidement, une ombre fugace et gracile...

-Mon Duc, et si on se rappelait les bons vieux souvenirs ?


-Tiens donc ma Douce! Cela te fait plaisir de me faire frémir?
fit il avec un sourire vorace... La maternité de son aimée lui avait rajouté en formes et autres agrément rendu sublime lorsqu'il s'agissait de faire une suée sportive et intense.


-Alors on la met cette armure ?

Très déçu le Duc se renfrogna:


-D'abord l'inspection. Après je l'enfilerai. On en est à quel tour? Dois je donc bientôt passer? Tu as vu qui tu affrontait? L'ancien Aumônier est le neveu de ton amie Juliette. Je crois que je le prendrais en bachelage, pour affermir sa vertu et son bras. Qu'en penses tu? De toute manière tu vas le tester... son bras!


Lui aussi allait tester son bras. Le sien hein, pas celui de Muad, enfin pas pour l'instant, au prochain tour peut être mais là, non. Anseme? Etait ce la bien le nom de son adversaire? Oui... il lui semblait bien. Un sire qu'il ne connaissait pas.

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Alcalnn Blackney
Nennya a écrit:


Campement des Blackney


Le faire frémir ? Avait-elle autant d’emprise sur le chat ? Assurément que oui, il adorait ce regard coquin et malicieux qu’elle n’avait cessé d’arborer. Lui répondant avec l’œil aguicheur :

-Tu me connais si bien que cela mon aimé, évidemment, que je suis celle qui souhaite te faire frémir

Il bouda, et dire que c’était elle qu’on accusait de bouder à tord et à raison, il était aussi digne de cette mauvaise foi tout à fait typique des Blackney.


-L’inspection dis tu ? Mais l’inspection de quoi ?On est cerné par les inquisitimurs mon amour, on est fait comme des chats ! fit Nennya grande actrice dans l’éternel.

Revenant au sujet de préoccupation première de son homme autre que manger et se procréer, elle lui répondit avec fierté :

-On est au tour préliminaire, oui, et tu devrais te presser.


Il évoqua son adversaire du jour Muad Dib, effectivement, l’affronter serait un bon moyen pour Nennya de juger de ses capacités physiques, tout en sachant que la jeune femme le connaissait bien au final, car c’était son médecin.

-Effectivement je vais le tester, je l’ai déjà fait, te souviens tu que je suis son médecin, et dire qu’il ne voulait pas de mes saignées préventives, au moins là, il aura une bonne raison de les refuser. C’est une bonne idée mon Duc, et j’approuve.

Encore heureux, car si Nennya veut pas personne ne veut !Et toc !

-A présent, PRESSE TOI UN PEU!

Elle s'approcha pour lui déposer un baiser de courage sur le front.

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Alcalnn Blackney


Campement des Blackney



-Tu me connais si bien que cela mon aimé, évidemment, que je suis celle qui souhaite te faire frémir


Ô pécheresse! Que viens tu donc tenter le Chat? Pourquoi lui tirer la moustache au risque te de faire griffer? Elle risquait récolter ce pourquoi elle était venu. Heureusement qu'il y avait une once de raison dans l'esprit du félin mâle. Il sourit à sa douce, il fallait qu'ils soient en forme pour ce qui allait se passer par la suite. Ils auraient tout leurs temps pour lécher leurs plaies et bosses en intime plus tard... On trouverait bien à loger Hervald et Enzo pendant ce temps... non?


-J'entends bien mon amour, mais ce n'est pas raisonnable! Il te faut garder tes forces face à ton adversaire. Tu le sais, bien que ramollie par la bonne chaire de Rome, il a vite récupéré le bougre. Or donc, frémissons, mais gardons nous!


Résisterait elle? Pas évident... Meuh si! Aller! un peu de vigueur morale que diable!



-L’inspection dis tu ? Mais l’inspection de quoi ?On est cerné par les inquisitimurs mon amour, on est fait comme des chats !


-Ah non je ne les laisserais pas faire! Les inquisitimurs ne passeront pas c'est moi qui te le dis! D'où l'intérêt d'enfiler mon harnois! Et toi aussi!


C'est vrai quoi... en plus elle venait de lui dire que les tours préliminaires étaient bien entamés.


-Allez, aides moi à sangler mon harnois. Le plastron s'il te plait...


Elle saisit délicatement le plastron à la Tedesca et lui tendit pour qu'il l'ajuste à son torse. Elle passa dans le dos et y raccorda la dossière grâce aux sangles en cuir bien épaisses afin de ne pas être tranchées. Puis elle fixa le gorgerin au plastron et l'arrima aux lanières du pourpoint armant. Sur ses épaules bien rembourrées, elle l'aida à glisser les spalières et bras d'armure. Ils étaient aussi arrimés au pourpoint et reliés au plastron afin qu'aucun interstice ne soit visible. Enfin, elle ajusta les jambes d'armures et les solerets afin que le Chat ne soit ni trop serré ni trop lâche lorsqu'il monterait en lice. Tout en faisant elle évoqua le cas de Muad:


-Effectivement je vais le tester, je l’ai déjà fait, te souviens tu que je suis son médecin, et dire qu’il ne voulait pas de mes saignées préventives, au moins là, il aura une bonne raison de les refuser. C’est une bonne idée mon Duc, et j’approuve.


-Je savais que mon choix te plairait. Plaise à Aristote qu'il se plaise avec nous!

-A présent, PRESSE TOI UN PEU!


-Oui oui, je suis prêt à toi maintenant de t'habiller! Tu as bien vérifier ton harnois avant?


Ah ah! Si jamais son harnois s'abimait pendant sa passe, il connaissait quelqu'un qui allait prendre un savon...

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Alcalnn Blackney

Campement de la Mesnie Blackney



C'est le coeur léger et joyeux que le Chat rejoint son campement, acclamé par les siens pour sa victoire...

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Nennya
Victoire !Nennya, sautillante comme une furie, courut jusqu’au campement normand, sans la moindre gêne, elle releva légèrement sa longue robe rouge, laissant apparaître ses bottines noires, ni la boue, ni le vent, ni la neige, arrêterait une Blackney enjouée par la victoire de son époux. Rougissante d’avoir galopé aussi rapidement, elle stoppa sa cavalcade devant la tente de sa famille, elle devait faire attention, elle était de plus en plus essoufflée dans ses déplacements, elle n’avait pas eu l’occasion d’en parler à Alcalnn, préférant le protéger de toutes mauvaises nouvelles. Avec un sourire de rigueur, elle ouvrit les pans de tissus qui la séparaient de son époux, d’une voix forte :

-Blackney je t’aime !

Elle trottina joyeusement vers son époux, avec élan, la gazelle fine se jeta dans les bras d’Alcalnn, entourant ses jambes autour de sa taille. Fort heureusement, il avait de bons réflexes le chat. D’un sourire malicieux, elle déposa un baiser tendre sur son front :


-C’est la récompense du vainqueur, tu sais que je suis fière de toi mon chat ?
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Alcalnn Blackney
*RrrrrrrrrRRrrrrrrrrrrrRRRrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr* Ca c'était le doux bruit du Chat qui était content. Bon il devait certainement empester un brin... Du moins pas sentir l'eau de rose. Aurait il le temps de prendre un bain? Il l'espérait! Il avait fait chercher un baquet et de l'eau était en train de chauffer. Se sentir propre c'était essentiel pour un Chat. Son attente du bain fut agrémentée par la venue de sa mousse... euh douce! Les pans de sa tente s'écartèrent et son aimée apparut, telle une néréide... peut être accepterait elle de lui frotter le dos? Peut être l'accompagnerait elle au bain??? Hmmmm appréciation de circonstance! Elle aussi après tout ne devait pas sentir la fleur fraiche, peut être ne s'était elle toujours pas lavée de la crasse du sable de la lice? Intéressant tout ça, ca mettait en appétit! Miam!

-Nennya ma douce! J'allais prendre un bain! C'est une bonne idée n'est ce pas?

Pour toute réponse il eut un baiser sur le front qui pouvait signifier qu'une chose "que tu pues mon aimée, il n'y a guère que ton front que j'ose baiser". Ah mais non, c'était la récompense du vainqueur. Chouette alors! Elle était fiere de lui... Lui trouvait normal sa victoire, il avait été le meilleur, il avait vaincu tout ses adversaire en une passe et n'avait pas reçu autant de glaive sur son bras que de passe. En gros c'était une bonne journée.


-Je suis content que tu sois fière de moi. Je ne pensais pas avoir fait autant de progrès à la quintaine! Mais peut être à force de chevaucher par monts et par vaux, a dormir même en selle, j'ai fini par devenir un bon cavalier. Hervald a t il vu? J'aimerais bien au final, lui apprendre moi mesme la quintaine.


Il lui sourit de son sourire blanc au milieu de son visage crasse ; Vincent avait déjà défait son armure était s'occupait de la fourbir correctement, de la graisser et de la ranger dans les sacs de toile appropriés. C'était donc en chausse, le gippon armant défait, que le Chat se tenait en l'attente de son bain...

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Nennya
Nennya vit le chat à des kilomètres à la ronde avec sa suggestion du bain. Il demandait même confirmation que l’idée était d’un grand génie. Les bras noués autour de son cou, elle lui sourit, et lui dit avec charme et volupté :

-Excellent cavalier mon amour, tu as survolé la compétition, mais je ne dois point être neutre quand je t’exprime mon ressenti, je suis ta femme, il est normal que je vois en toi bien plus.


Elle s’extirpa de ses bras forts, pour laisser le jeune Vincent lui enlever son armure, en excellente maîtresse de maison, Nennya frappa des mains, avant de venir, elle avait constaté que le baquet d’eau était prêt pour le maître de la mesnie.

-Faîtes entré

Nennya aida à acheminer l’engin, la fumée envahissait la tente, une douce chaleur, qui vint lui réchauffer les joues. Présentant la chose d’une manière enjolivée, Nennya dit à son époux :


-Le bain de sa grâce est avancé, à présent, meschines, écuyer, veuillez sortir, je m’occupe du victorieux.

La duchesse ouvrit le passage pour que tout ce petit monde évacue les lieux. Se tournant, l’œil charmeur :

-Nous voici seul mon aimé

Telle une féline, elle tourna autour de sa proie, délicatement, elle défit les boutonnières de son doublet armant, il se trouvait nu en dessous, son torse, parsemé de quelques cicatrices, lui ravissait les yeux. Elle caressa celui ci, laissant galoper ses doigts sur les cicatrices du passé. S’inclinant devant Alcalnn, Nennya lui annonça :


-Tu es prêt pour le bain
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Nebisa
Fraichement baignée, massée et apprêtée, la Malemort avait suivi la finale avec intérêt, trouvant dans la victoire de celui qui l'avait défait sur la lice une excuse à son échec. Sobrement vétue d'une houpelande azuréenne bordée de fourrure de renard des neiges et piquée de saphirs, elle avait réquisitionnée Arnaut en pleine collation de fin de journée pour se rendre jusqu'au camp normand et se faire annoncer à la tente des Ducs de Mortain.

Une main reposant sur l'épaule de son fiston, elle lui sussurait les ultimes recommandations de rigueur, "ne mets pas tes doigts dans ton nez", "ne parles que si on t'interroge", "soit poli et courtois mais pas obséquieu" etc, en attendant qu'on la prie d'entrer, espérant ne pas trop attendre, l'air froid sur sa gorge évidemment largement dévoilée ainsi qu'il convient pour une Malemort, n'étant pas pour lui complaire...

Pour occuper son esprit agité, elle en rajoute sur les recommandations, ne manquant pas de remettre de l'ordre dans la tenue de son fils, dans l'arrangement de sa coiffure pourtant tout à fait satisfaisante... c'est qu'elle n'aime pas ce genre de situation qui lui rappelle qu'elle doit accepter de voir ses enfants grandir et lui échapper... chacun leur tour, les enfançons gluants et braillant qu'elle avait mis au monde avaient fini par croitre et s'engager sur le chemin leur étant destiné, un chemin raremment proche du sien et, de fait, chaque perte ajoutée un nouveau deuil dans le coeur de la Malemort, comme les marches inexorable de l'escalier de sa solitude profonde, de son destin irrévocable d'hiver sans fin... mais baste... aussi triste soit elle de ces échéances programmées, la fierté naissant du bonheur de voir les hommes et les femmes forcemment extraordinaires et merveilleux que ne manqueraient pas de devenir ses "bébés" vallait largemment le prix de ses larmes...

Alors qu'elle parvenait à cette conclusion, maintes fois énoncées, un jeune escuyer de faction devant la tente fit entendre l'annonce de son arrivée...



Sa Grandeur Nebisa de Malemort, Comtesse de Ségur, Vicomtesse de Chabrières, Dame de Sigloy, douairiére de Lussac les Eglises, et Messire Arnaut de Malemort, demandent audience à Sa Grasce Alcalnn Blackney, Duc de Mortain, Vicomte du Mont Saint Michel, Baron de Saint Paer.

Admirative devant la capacité du jeune gringalé à s'époumonner de la sorte sans défaillir, la Malemort se mord la langue pour ne pas rire, craignant de froisser le personnel ducal.
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Alcalnn Blackney
Le tour que prenaient les choses était dès plus croustillant. A vrai dire après avoir vaincu en Lice le Chat se serait bien vu vaincre au lit, d'un autre style de joute, ou le glaive ne doit justement pas se briser mais viser juste. La quintaine en somme. Mais l'avenir est l'un de ces éléments qui est des plus capricieux. N'escomptez de rien... Une phrase lui vint a l'esprit: "Il n'y a que deux espèces de plans de campagne, les bons et les mauvais. Les bons échouent presque toujours par des circonstances imprévues qui font souvent réussir les mauvais." Tiens, il aurait du coucher cette citation, certainement qu'elle serait restée célèbre, tant pis pour lui! Il l'avait déjà oublié, mais une chose était sûre, c'était un bon plan qui allait tourner au désastre.

-Nous voici seul mon aimé.

-Enfin! Que cet instant puisse durer dix jours et dix nuits, tellement nous avons à rattraper!


Pourtant tout avait bien commencé la langoureuse néréide s'était penchée sur lui et lui avait ôté son pourpoint armant. A demi nu, la vapeur d'eau avait envahie la tente la rendant à une moiteur propre à déchainer les appétits. Ah Aristote tu sais bien te jouer de nous. Le Chat approcha les lèvres de sa douce en l'attrapant par la taille et enfouis son museau dans sa chevelure. Elle, avait eu le temps de se parfumer visiblement. Tout ceci faisait monter une certaine pression dans le réseau sanguin d'Alcalnn. Pression qui retomba rapidement quand une voix de centaure fit retentir:


-Sa Grandeur Nebisa de Malemort, Comtesse de Ségur, Vicomtesse de Chabrières, Dame de Sigloy, douairiére de Lussac les Eglises, et Messire Arnaut de Malemort, demandent audience à Sa Grasce Alcalnn Blackney, Duc de Mortain, Vicomte du Mont Saint Michel, Baron de Saint Paer.


La bouche en tomba du Duc félin. C'était on ne peu plus inopiné comme visite! Il jeta un regard incrédule à sa douce qui lançait désormais les célèbres éclairs Neptuniens accompagnés des griffes tout aussi terrible de la Duchesse Féline. Il lui glissa:


-Scregneugneu...

Renfilant son gippon, il passa rapidement les boutons, quitte à en oublier. Un brin de pudeur serait certainement de mise.


-Un instant!
lança t il a travers la lourde toile de lin poissée. Renfilant rapidement ses heuses -que Dieu bénisse celui qui inventa ces bottes faciles à enfiler- il déposa un baiser sur le front boudeur de sa douce avant de sortir dans un énorme nuage de buée qui justifiait certainement le rouge aux joues qu'il avait.

-Vostre Grandeur, cela faisait un moment que je ne vous avais vu! Cette fois ci, c'est moi qui manque de contenance, veuillez me pardonner! Damoiseau -fit il à l'attention du garçon qu'elle avait avec elle, puis il revint à la Malemort- Je suppute que c'est vostre fils. Allons asseyez vous! Excusez que je nous fasse pas entrer, l'atmosphère est... étouffante à l'intérieur.

Des curules avaient été disposées sous l'auvent, rafraichissement et collations disposées aux endroits stratégiques.

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Nennya
Donc on disait que la main de Nennya parcourait gaiement le torse cicatrisé de son époux, elle en avait des vapeurs. Effectivement, elle avait du temps à rattraper, et ses hormones aussi, elle disait non au célibat prolongé…Tout se déroulait à merveille, elle défit ses cheveux, une cascade brune s’écoula sur son dos. Nennya approcha ses lèvres de son aimé, mais un sursaut vint à perturber l’accouplement, un homme beuglait. Un homme peut beugler ainsi ? Et Nennya comprit avec désarroi que ses hormones attendraient encore et encore et toujours encore, elle planta ses griffes dans la chair de son époux sous le coup de la colère. Un léger bruit se fit entendre, de sa délicate bouche sortit un :

Grrrrrrrr grrrrrrrrrr

Alcalnn se rhabilla, et Nennya eut envie de pleurer comme une gamine était privée de son joujou. Elle le laissa sortir en premier, le temps de se remettre de son émoi. S’asseyant sur le bord du baquet, elle passa sa main sur sa nuque, remis sa coiffure en place et sortit enfin de sa tanière. La duchesse de Mortain salua d’une révérence la Grande Chambellan de France, et le jeune homme à ses côtés…qui lui était inconnu au bataillon.

-Vostre Grandeur, Damoiseau, mes respects


Nennya lorgna son époux avec une moue dubitative, d’un air « euh on fait quoi ?on mange?».

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Arnaut de Malemort
Le Lavardin, en Touraine. La Touraine, terre de France. Pays de guerres, surtout. De tourmente et de désolation, marqué dans son histoire et dans sa chair par les conflits successifs qui avaient rythmé les ans depuis quelques décennies. C'était d'ailleurs toute cette région, de la Loire, qui s'était construite dans la guerre, perpétuel massacre dont seul le prétexte variait. Le lieu et les acteurs, eux, étaient toujours restés les mêmes. Du moins, c'est ce qu'on lui avait raconté, lorsque pour son éducation on lui faisait le récit de toutes ces sanglantes chevauchées, de ces éphémères exploits, de ces héros tragiques d'un Royaume en devenir, tel un Héraklius décapité sur l'autel de sa cause.
Et de ces récits, de ces histoires fantastiques qui lui avaient bourré le crâne et qui peuplaient ses nuits de souvenirs qui n'étaient pas les siens, et de rêves de prestige et d'un panache dont il était encore loin d'avoir la carrure, de ces récits homériques qui avaient rythmé son enfance il tenait une fascination sans mesure pour tout cette région, de la Bretagne au Berry, en passant par le Maine et la Touraine, sans oublier l'Anjou et le Poitou. Et s'il se mélangeait parfois les pinceaux lorsqu'en compagnie des enfants de son âge il se lançait dans de vastes et ambitieuses envolées lyriques sur la question, il demeurait fort de quelques notions sur l'histoire locale, et sur la géographie et le répertoire feudataire de cette région.

Alors, nonobstant le peu d'intérêt qu'il pouvait avoir pour les joutes -au cours desquelles il ne pouvait même pas se risquer à monter un cheval ou à jouer au médicastre avec quelque héritières qui jouaient dans la même cour que lui-, il avait sauté sur la proposition de sa mère de l'accompagner au Lavardin, domaine d'un Grand de France et qui se trouvait être fort bien situé dans cette Touraine que secouait la guerre, et qu'il avait toujours rêvé de "voir en vrai".
Mais si, au bout d'interminables journées à regarder des étrangers se livrer à des joutes qui lui étaient encore interdites, le petit Malemort semblait fort aise des quelques têtes couronnées et illustres noms qu'il avait pu croiser, force était d'admettre qu'il s'ennuyait à mourir.
L'endroit était en effet bien loin de la zone de guerre, de la tourmente, de la désolation, des instants historiques qui se déroulaient une nouvelle fois à l'orée de la Touraine. A l'orée, oui, mais guère à l'intérieur des terres. Ou en tous cas pas au Lavardin ni dans le Vendômois, même si l'endroit avait autrefois été le théatre d'une cuisante défaite des troupes royales face aux franches compagnies tourangelles.
Il n'y avait dans la place que des nobles qui, pour la plupart, n'avaient connu la guerre que dans les salons de leurs capitales ou de Paris. Pour preuve, au lieu de s'y livrer, pour l'honneur et la gloire, ils ne pensaient qu'à y jouer. Sur une lice où, à bien moindre mesure que sur un champ de bataille, ils se vantaient de risquer leur vie. Le jeune Malemort, lui, proclamait à qui voulait l'entendre qu'ils n'avaient qu'à venir, les Berrichons, et que s'il était à la tête des armées de l'Alliance, le Poilu aurait déjà rendu gorge depuis longtemps.
La plupart le trouvaient comique. Certains le disaient insolent et outrageusement mal élevé. D'autres lui pensaient du chien et un avenir prometteur. Mais du haut de ses trois pommes, il attirait inévitablement l'intention de ceux qu'il croisait.

Mais malgré tout, il s'ennuyait à mourir au Lavardin, et sa propantion à faire et dire des bêtises ne s'en trouvait qu'accrue. Il tannait sa mère et ses proches pour rentrer à Ségur, ou mieux, pour aller faire un tour du côté des villes assiégées pour y respirer l'odeur de la poudre, et y vérifier que l'atmosphère ne sied pas mieux au teint de sa mère. Il usait de toutes les ruses et de tous les arguments, mais rien n'y faisait. Et même maintenant qu'elle était hors-circuit, sa mère se refusait à évacuer les lieux, et le gardait résolument auprès d'elle, pareil à un otage ou à un pénitent.


"Je vais t'introduire auprès d'un ami Normand..."

...Avait-elle fini par lui lâcher quand, à l'occasion d'une énième dispute sous le couvert de leur tente, il lui avait fait part de son engouement débordant et irrépressible pour les choses de la guerre, pour les grandes batailles, les grandes dates et surtout... pour la Mer. La Mer, qu'il n'avait que rarement vue, mais qui l'avait toujours fascinée par son immensité et par les perspectives innombrables qu'elle offrait à ceux qui voulaient s'illustrer, qui en avaient le coeur et les tripes.
D'abord interdit, soudain coi et muet, il reprit contenance au bout de quelques secondes, et bombarda sa mère de questions empressées qui ne souffraient même pas de réponses. Agrippé à son jupon, ses lèvres s'agitaient, les interrogations fusaient. "C'est qui ?", "et où ?", "et pourquoi ?", "et comment ?", "et quand ?".
Quand ? Il n'obtint aucune réponse de sa mère qui, déjà, s'affairait à sa toilette.
Mais bien vite, il sut. Bien vite, après tout de même un long intermède d'un silence pesant.
Car une fois sa toilette parfaite, elle le prit par la main, sans plus rien lui dire, et l'entraina dans son sillage à travers le campement, entre les tentes et les hommes-liges dont les regards qu'il posait sur sa mère laissait le petit songeur. Pas qu'il fut naïf, mais il cherchait au tréfond de son âme la force de ne pas leur voler dans les plumes et ainsi faire honte à sa mère, ou la manière la plus habile et discrète de les-leur faire ravaler.


"Sa Grandeur Nebisa de Malemort, Comtesse de Ségur, Vicomtesse de Chabrières, Dame de Sigloy, douairiére de Lussac les Eglises, et Messire Arnaut de Malemort, demandent audience à Sa Grasce Alcalnn Blackney, Duc de Mortain, Vicomte du Mont Saint Michel, Baron de Saint Paer."

Bras ballants et oeil agard devant une tente dont il ne reconnaissait pas les couleurs, il leva vers sa mère un regard intrigué, voire inquiet. Celle-ci, impassible, se contentait de garder sur son épaule une main bienveillante mais ferme, et de lui souffler quelques recommandations dont il ne se formalisait même pas, trop pris par ses pensées pour s'en agacer.
Une foule de question l'assaillait. Alcalnn... Qui était cet ami dont elle ne lui avait jamais parlé ? Que pouvait-elle bien lui vouloir ? Et surtout, que pourrait-il bien apprendre de ce Normand...
Ses questions resteraient pour l'heure sans réponse. Oui, pour l'heure, elle n'était pas d'humeur. Et il fallait se présenter...


Monseigneur...

Une sobre révérence. Une main devant, une main derrière. Le regard bas, mais pas soumis. Et le buste, pas trop courbé.
Pas trop profonde, non plus ! Vaaaalà !
La leçon avait été bien apprise. Et tout satisfait de lui-même, il se permit un discret sourire, scrutant d'un regard circonspect les traits de sa mère... qui demeurait indifférent à l'exploit. Fichtre.
Il s'en plaindrait plus tard. Pour l'instant, il fallait parler. Il fallait La laisser parler, et se faire soi-même une idée de la raison de leur présence ici.
La Normandie... la Mer... l'aventure...
Laissant place et parole à sa matriarche, mirant ses alentours et avisant l'homme sans le reconnaître, bien que le timbre de sa voix lui soit familier, il se prit à fantasmer sur le but de cette visite impromptue et imprévue, et à rêver déjà de son résultat. De lui, à la Mer, sur le pont d'un navire armé pour la guerre et faisant route vers ailleurs, n'importe où...
Son regard se perdit bien vite dans le vague. Il n'écoutait même plus ce que se disaient les adultes autour de lui, n'entendait que l'écho lointain d'une ennuyeuse conversation. Il voguait déjà, le matelot.

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