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Repas partagé entre Thornton et Fernal

La Pastisserie-Rostisserie de Maistre Chiquart

Fernal
Ainsi donc, ce soir là, un bourgmestre sortant et un nain pertinent firent leur entrée remarquée chez maistre Chiquart, cuisinier à la cour ducale, avec la ferme intention de s'en mettre plein la lampe.

Aussi ne fit-on pas les choses à moitié. La table du généreux maistre queux fut garnie des mets les plus raffinés. Tour à tour, on se vit servir en compagnie de gens bien endentés de la soupe de tortue, de la langouste des Açores, du caviar de Perse, du saumon fumé sur blinis à la crème fraîche, de la dinde juteuse à point dorée, du foie gras d'oie truffé ad libitum arrosé d'un bon vin liquoreux de Sauternes digne des meilleurs cépages de Bacchus ; du cuisseau de chevreuil aux noisettes, et tant d'autres merveilles qu'à les seulement nommer on évoque tout l'arôme et le mystère des poèmes d'Orient.

Ce furent les processions de muscats, de mangues, de figues et de noix, de pastèques, de grenades et d'avocats dont les peuplades des terres mauresques d'Orient se délectent dit-on volontiers à la faveur des vêpres méditerranéennes, bercés par le doux lamento des vagues agonisantes sur les plages aux cent mille cocotiers ourlées d'un sable si fin que l'on se demande par quelle ironie du destin on y assassina et persécuta plus d'innocents en trente années de croisades que n'importe où ailleurs dans l'ancien monde en trois siècles de temps.

Fernal et Thornton s'empiffraient, buvaient, riaient volontiers puis s'empiffraient à nouveau.

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Thornton
La bouche à moitié pleines de la nourriture noble, et donc nourrissante, de Chiquart, Thornton s'adressa à Fernal.

Ch'est trèch bon ou trouvez poas...

Ce qui n'était pas du Savoyard plutôt une demande sur les gouts du nain, pas sur qu'il comprenne ce qu'il venait de dire, mais peu importe, Thornton avala sans trop mâcher et arracha la cuisse d'un poulet et mordit à pleines dents dedans. Pour un repas de nobles, c'en étaient un, l'addition risquait d'être salée. Il prit un verre de vin et le but d'un trait.

Alors? Que comptez-vous faire lors des prochains jours?
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Fernal
Le nain ne fut pas sûr de comprendre la première question de Thornton, mais comme elle était posée sur un ton joyeux, il y répondit affirmativement d'un hochement de tête. Reprenant ensuite de l'agneau au safran, il répondit à la deuxième demande:

- Ah messire, les projets se bousculent ! Je crains même ne plus avoir trop de temps dans les prochains mois pour mes expériences personnelles ni pour la formation de mon jeune apprenti. Vous savez sans doute que ma machine à prédire fait fureur, et il me faut m'en occuper. Et puis il y a ce voyage en val d'Aoste que je repousse depuis trop longtemps: on dit qu'on y a trouvé des cristaux très intéressant. Il y a aussi cette grande dame, dont je dois taire le nom, qui réclame mon assistance, et qu'il me faut satisfaire. Et pour couronner le tout, cette fête au Bourget, où je pense nous nous retrouverons. Non, vraiment, le temps de la sieste est bien passé, et ne se représentera pas de si tôt.

Il dépouilla une petite côtelette de sa chair en trois coups de dents.

- Et vous-même, cher Thornton, vous serez dans quelques heures libéré de vos obligations municipales. Comment allez-vous occuper tout ce temps ainsi libéré ?
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Thornton
Je ne sais pas maitre Fernal, découvrir d'autres duchés, d'autres villes, mais m'éloigner de la Savoie, si belle mais si pestiférée par les différents pouvoirs en place. De toute façon, je n'ai plus rien à faire ni à perdre, même si avant je n'avais rien à perdre non plus, c'est un avantage quand on risque de rien perdre, sauf sa ville, mais rien ne permet d'évincer un maire qui a fait gagner 2000 écus à sa ville avant d'en payer 500 pour le prestige n'est-ce pas?... Donc, pas de terres ni de titres sauf celui de bourgmestre que je laisserai, comme vous avez dit dans quelques heures.

Je vais découvrir la vraie liberté Fernal, pas celle qu'on croit défendre en s'engageant à l'armée, pas celle qu'on croit défendre en étant maire, ni celle qu'on tente d'obtenir pour ses concitoyens. Ces derniers jours, j'ai compris que la vraie liberté, ce n'était pas obéir à un Capitaine, un Duc, un Vice Duchesse ou un CaC, j'ai découvert, et c'était pas trop tôt, que la vraie liberté, c'était aller ou bon me semblait, avec qui je le souhaitait, sans personne pour me dire quoi faire, quoi penser ou quoi dire.

Alors certes, il y a toujours l'amour du duché, défendre son duché, servir ses concitoyens, sauf quand on commence à s'apercevoir que finalement, on travaille beaucoup, mais qui le voit? Personne ou pas grand monde. Il y a ce manque de reconnaissance quand on donne tout, quand on se casse le cul alors que finalement, tout serait plus facile si je laissais couler.

Il faut être dedans pour voir que le duché n'est qu'une énorme machine à broyer les gens, les ducs, es conseils ducaux, tous parlent de solidarité, une sorte de partenariat entre les villes et le duché! Mais au final que voyons nous? Un prix de rachat du blé qui perds 30 deniers en une journée. Un duché qui, quand on parle d'engorgement du marché, ne peut nous répondre qu'un vague "Tentez l'exportation" ou un duché qui remet l'ancienne mairesse par révolte, à la place de l'ancienne et la faisant passer pour la "sauveuse" et ceci c'est en Savoie Maitre Fernal, dans une ville commençant par B et finissant par g...

Peu de monde savent, car peu de monde l'a dit, mais la sauveuse, elle a une espèce de clan à Bourg et quand Neynia a été élue, tout ce clan s'est tiré du conseil de Bourg. Certes, elle n'avait qu'à être compétente, mais le poste de maire est un poste très dur, pour lequel si l'on n'est pas un économiste chevronné ou entourée de conseillers municipaux très expérimenté, on coule facilement et c'est ce qu'il s'est passé.

N'allait pas croire que je cherche une excuse à Neynia, j'ai moi même profité de son inexpérience en lui prenant du bois à 3.30 mais ceci explique peut être cela...

Enfin bref, désolé de gacher la soirée, buvons Maitre Fernal, buvons!


Le futur ex bourgmestre servit donc son comparse et fit de même avec son verre.

N'avez-vous jamais pensé à devenir conseiller puis maire? Vous devriez, être au conseil déjà, ça vous aidera...
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Fernal
L'abcès était crevé, les humeurs malignes exposées. Fernal fut ému de ce que l'ancien bourgmestre lui fit assez confiance pour lui livrer ce qu'il avait sur le cœur. Pour faire retomber la tension, le nain commença par plaisanter:

- Comment ? Vous voulez me voir maire, après tout ce que vous m'avez raconté ? Non merci... je n'ai pas vos épaules, et avant la moitié seulement de tout ceci j'aurai tout envoyé balader !

Il redevint sérieux et tapota sur la main du bourgmestre en signe de compassion.

- Vous savez mon ami... je ne pense pas que la liberté s'acquiert avec les jambes sur les chemins. Mais plutôt avec la tête, et ici même. Partir loin et recommencer à zéro est une utopie, c'est impossible. Ici est votre vie, ici sont vos valeurs et vos croyances, Thornton. Retenez vos croyances et restez fidèle à vos valeurs, car ce sont les valeurs de vos parents, des parents de vos parents, de vos amis et de votre société. Aussi bizarre que cela puisse paraître, elles sont liées à cet endroit, pas à vous-même. Elles forment la structure de votre vie, et les perdre en partant serait défaire le tissu de votre expérience. Toutefois, examinez-les une à une. Révisez-les à la pièce. Ne démantelez pas la maison, mais regardez chaque brique et remplacez celles qui semblent brisées, celles qui ne soutiennent plus la structure. Il n’y aurait qu’une raison d'en changer, de les retoucher, de partir loin : dans le seul cas où vous ne seriez pas content de Qui Vous Êtes. Vous seul pouvez savoir si vous êtes heureux. Vous seul pouvez juger de vostre vie. Ne vous laissez pas devenir ce que vous êtes à cause de l’expérience ou du jugement des autres, mais servez vous de vos propres jugements et expériences, c'est cela, la liberté.
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Thornton
Maitre Fernal, tout ça serait trop beau, sauf que je ne suis pas né ici, mais c'est une trop longue histoire et trop complexe pour vous le raconter.
Mon père comme vous dites, m'a appris la violence militaire, pas celle des érudits en robe longue, on apprends vite, on prends beaucoup de coups, mais on en donne aussi, pas physique mais moral et c'est peut être le pire. La douleur physique passe, celle morale ronge, détruit à petit feu, fait perdre le sommeil puis l'appétit, ce qui fait qu'on devient irritable et qu'on s'énerve.


Thornton fit une pause pour boire puis repris:

Je reviendrai, c'est certain, un jour où l'autre, du moins je l'espère. Peut être que je tenterai à nouveau la mairie mais là pour le moment, je vais penser à autre chose et voir du pays comme on dit, voir d'autres personnes qui ne m'inspirent pas de dégout.
Au final qui sommes-vous? Personne! Dans deux mois et même avant, les derniers arrivants ne seront plus qui je suis, et dans deux saisons, ce sera au tour des amis d'oublier. C'est la vie! Ainsi est-elle faite...

Allez santé! A votre avenir proche et lointain!

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Fernal
- Et bien santé, bourgmestre. C'est vous qui voyez. En tout cas moi je ne vous oublierai point, car c'est chose trop rare que l'on me paye un tel gueuleton. Pour tout vous avouer c'est même la première fois, alors comment oublierai-je ? D'ailleurs cela va vous couter une fortune... et vous aurez besoin d'argent lors de vos pérégrinations. Laissez-moi donc apporter ma modeste contribution, vous complèterez de vos écus.

Et du fond de sa poche, le nain sortit une émeraude de taille modeste mais de belle facture, qu'il posa au milieu de la table.

- Héhéhé...

On aurait juré une vraie.
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Thornton
Une fortune? Mais non, regardez voir un peu, remballez votre caillou avant qu'il ne le voit...

Thornton appela Chiquart à leur table

Dites donc mon brave, ça fera combien? Ah tant que ça? Dites, vous savez que des impôts vont être à nouveau levés? Je trouverai dommage pour vous qu'en plus d'être taxé, vous devrez payer un petit bonus d'impôts pour ces prix excessivement cher, vous ne trouvez pas? Allez maitre Chiquons! 30 écus le tout et c'est vendu!

L'ancien militaire donna une bourrade au maitre des merveilles culinaires.

Ah ah Chiquasse! Je savais qu'on allait trouver un terrain d'entente... Bon allez zou, il est tard et je crois que nous allons partir, merci pour ce somptueux repas, j'espère que vous ne l'avez pas empoisonné quand même.

L'homme se mit à rire, ravi de sa blague... pas drôle. Et oui, c'était la quille, demain, au petit matin, il ne serai plus maire, mais ainsi va la vie...
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Thornton
Désolé LJD Fernal mais ce soir Thornton met les bouts et donc, le joueur de Thornton n'aura plus accès à la halle de Chambéry... Merci d'avoir joué avec moi...


Après avoir laissé 30 écus à Chiquart pour ce festin, Thornton se leva péniblement , le ventre plein et surement trop plein justement. Avec presque 500 ans d'avance, ce soir là, il était visionnaire de la société de surconsommation du troisième millénaire. Il était temps de faire ses adieux au nain, ils allaient bientôt partir en voyage et qui sait s'ils vont rentrer.

Allez Maitre Fernal, il est temps d'aller se coucher, prenez bien soin de vous et aussi de Lysiane! Ah et il va y avoir une fête au Bourget d'ici peu, bien sur, vous êtes convié. Lavava vous enverra une invitation.

A la revoyure et surtout ne changez pas!


Thornton sortit de la rôtisserie de Chiquart et rentra chez lui, bientôt de nouvelles aventures et il avait hâte...
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