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Dans la troupeuh, y'a pas d'jambe de bois ...

Breiz24
... Y'a des nouilleuh, mais ça n'se voit pas!

Joinville, 27 octobre 1457

Dans quoi elle s'engageait, elle ne le savait pas. Pas la moindre idée. Pourtant, des soldats, mercenaires, militaires, quel que soit le nom qu'on leur donnait, elle en avait croisé, dans sa vie. Elle avait vécu avec eux. Elle en avait aimé un.
La pire tête brulée du royaume. Sans aucun doute. Sinon, il serait toujours là, à ses cotés. Sa main se serait refermée sur la sienne, lors des cris enroués de la foule bourguignonne, sur le grand place de Dijon.
Elle était trop jeune pour être seule. On le lui avait dit et répété, elle s'en moquait. Plus personne ne saurait l'aimer comme elle l'avait été.

La nuit tombait. Gauvain pleurait. La taverne dans laquelle elle se trouvait allait perdre de son calme au fur et à mesure que les mineurs et paysans locaux arriveraient.
Sans attendre plus avant, elle sortit. Épées battant ses flancs. Sombrelance, aux écuries, se mit à piaffer dès qu'il la vit. Elle lui flatta l'encolure et ouvrit le boxe. Le cheval aussi avait besoin de se dégourdir les jambes. Elle se hissa sur son dos, à cru. Pas de temps à perdre. Seulement celui de vérifier que le bébé, fatigué, était correctement lié à elle, blottit dans son écharpe soyeuse.
Nouer la longe autour du cou du palefroi, et se mettre en route, d'une légère pression des cuisses.
Les portes de la ville ne seraient fermées que plus tard. Elle avait le temps de sortir, encore un peu.
Lentement, elle prit la direction de la forêt. Plusieurs personnes, dans la journée, lui en avaient dit du bien. Et elle avait besoin de calme.
Le calme, enfin. Le cheval, au pas, prenait la direction qu'il souhaitait, entre les arbres. Gauvain, contre elle, avait fini par céder à l'épuisement et dormait profondément.
Elle, elle était enfin seule avec ses pensées.

Dans quoi elle s'engageait, elle ne savait pas. Mais elle s'était engagée. Il y avait eu cette discussion, avec un Duc. Cette promesse échangée.
Elle irait. Elle ne se battrait pas. Mais elle serait là, prête. A soigner tous les bras tranchés qui se présenteraient à elle.
Elle avait promis. Elle ne regretterait pas.

Le voyage s'annonçait presque plaisant. Beaucoup de nouvelles rencontres. De quoi oublier les derniers éclats éparpillés de sa vie d'avant. De quoi se maintenir à flot, de quoi oser espérer. De quoi retenir son souffle, de quoi...

Dans quoi elle s'engageait, elle ne savait pas. Mais elle y allait.

_________________
Sadnezz
La meilleure façon d'marcher, c'est encore la notreuuh...

Même jour, même lieu...


Dans quoi elle s'engageait, elle ne le savait pas. Non, et elle s'en moquait éperdument. Elle avait passé sa soirée à se souler dans sa taverne Joinvilloise , "la Garçonnière" ou la "Garce aux nières"ou la "Garce ô n'hier" elle ne savait plus trop, toujours est-il que c'était la seule taverne de la ville où les hommes se travestissaient pour sauver leurs attributs, car la Sad n'était pas toujours d'humeur à leur y donner bon accueil. Elle avait prit sous son aile la jeune Isabeau, donzelle de 17 ans avide d'aventure, mais qui avait encore tant à apprendre... L'aventure, c'était ce qui attendait la troupe qui prendrait bientôt la route pour la guerre, pour le massacre, pour le sang... Et pourtant, une chose les unissait tous, l'impatience. Elle venait d'apprendre la mort de son fils, elle avait besoin de se défouler, Sad piaffait d'impatience... Elle avait malgré tout bien ri ce soir là, et la garçonnière fut animée jusque très tard, jusqu'à ce que Legond soit trop saoul pour se dévêtir et redevenir un homme dans toute sa splendeur, trop fait pour rendre la robe de sa soeur Breiz... Il y avait dans le petit groupe, Gorborenne, le géant chauve qui avait promit à Sadnezz un tour sur son dos en cas de blessure grave au front, Armand et Adelinda sa tavernière sans peur mais peut-être pas sans reproches, et le Adelphe, à qui elle se plaisait de faire des misères. Breiz serait du voyage, infirmière de succroit, cela promettait d'être une belle aventure, Kay, Theognis et ses dragons, à qui elle avait offert un bouclier après lui avoir sacrément tapé dessus avec; bref de l'action en perspective...

Sadnezz avait soif de guerre, soif de rage, soif de panser ses blessure en blessant. Elle passait des nuits à boire et à faire parler les pauvres hommes avec Isabeau en leur faisant croire monts et merveilles ou en faisant l'ignorante, des nuits à regarder par la fenêtre si le départ était proche, des nuits blanches et chaudes, froides et noires. Son épée était là, affutée. Sa monture attendait à l'écurie. Ses doutes s'étaient dissipés et avaient laissé place à une incroyable rage de vivre, soif de vaincre. Qu'importe sur qui il faudrait cogner, qu'importe les bourses qu'il faudrait voler, qu'importe les âmes imprudentes qui la chercheraient, elle saurait étancher cette soif à la source...
Dans quoi elle s'engageait, elle ne le savait pas. Non, mais elle s'en moquait éperdument.

_________________
Gorborenne
C'est de mettre un pied devant l'autre et de recommencer.....


[même jour, même endroit, un peu plus tôt dans la soirée]



Le Chauve, une fois n'est pas coutume, avait passé son après midi à la taverne à deviser en galante compagnie. Malgré l'écriteau posé par Sadnezz à l'entrée de son débit de boissons, le Chauve entra en affichant sa nudité crânienne comme trophée au milieu de sa tenue masculine. En fait, il commençait tout doucement à apprécier de charrier la Corleone à ce sujet.

Et puis, depuis quelques jours, il lui semblait que la garçonnière faisait office de point de ralliement de la petite troupe qui s'assemblait. Les Dragons d'Arquian, sous les ordres de Baron Theognis se mettraient en route d'ici peu. Fébrile attente, impatience, trépignements, le Chauve ne tient plus en place, mais sa jambe encore le fait un peu souffrir. Il lui faudra encore attendre quelques jours..... si longs......

Le Chauve ne savait pas très bien contre qui ni pourquoi il allaient se battre, et d'ailleurs, il ne s'en souciait guère. La politique, pour lui, c'est comme la sauce à la menthe dont les anglois aiment à recouvrir leur viande: ça pue et ça s'insinue partout en faussant le gout des choses. Alors il préfère tant que possible se tenir éloigné de ces intérêts égoïstes et prétendument populaires.

A dire vrai, il s'en fout royalement. S'il suit le Baron, c'est parce que malgré le rang qui les séparent, le Chauve apprécie le bougre plus qu'il ne veut bien l'admettre. Alors il s'est rangé sous les couleurs d'Arquain, comme il aurait pu le faire sous d'autres, car en vérité, son combat à lui n'est pas sous les drapeaux, mais au fond de ses souvenirs.

Il avait passé la soirée parmi ceux qui seraient à ses côtés sur les champs de bataille. Lier son existence à celle de ses futurs frères et sœurs d'armes avant qu'il n'ait justement à compter sur ce lien pour ne pas que se rompe le fil de son existence.....

Parlant peu, comme à son habitude, il profita de ses longs silences pour tailler quelques vers sur une planchette de bois, qu'il vint accrocher au-dessus du comptoir.


Citation:
Chasser ses démons par le fer et le sang
Oublier du passé son lots de tourments
Chercher dans l'avenir un gout au présent

Se battre pour une liberté illusoire
Donner à l'aube, reprendre au soir
Encore un jour teinté de désespoir

Le noir du deuil et le rouge de l'ichor
Jetteront leur linceul sur l'argent et l'or
Prenant la vie, semant la mort

Le Cycle passe et dépasse, le temps est là
La graine aux flammes survivra
Et un jour, son sourire renaîtra......
Breiz24
Pareil...

La nuit était là. Il était temps de rentrer vers la tiédeur accueillante de la Garçonnière.
Lieu de retrouvailles des Dragons d'Arquian. Elle aimait les écouter parler de leurs futurs exploits et prises de guerres. Certes, ils seraient des brigands. Mais le ton de leurs voix la berçait de souvenirs.
Sombrelance de retour au chaud dans son box, bouchonné et nourri, elle s'engouffra dans la taverne.
Le vin coulait déjà à flots. Tous étaient là. Même son frère, grimé en fille pour respecter la loi du lieu. Loi bravée par Gorborenne, bien embêté, une robe entre les mains.
Une des meilleures soirées que la veuve ait passées depuis... oui, depuis...
Enfin, fallait quand même pas être solide pour que dix malheureux verres rendent si saoul qu'on ne puisse plus se dévêtir...
Le jeune avait regagné sa chambre plus tôt que les autres. Sans quoi, sa soeur l'aurait surement envoyé au lit à coup de pompes dans l'oignon...

La soirée tirant à sa fin, le Chauve se leva, et suspendit au comptoir une planchette de bois sur laquelle il travaillait depuis un long moment.
La veuve rousse se dévissa le cou pour la lire, sans réveiller son fils endormi sur elle.
Et, lentement, la mince ligne de ses lèvres s'étira en une ébauche de sourire.

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Sadnezz
[ Au coin des Garçes ]

la porte de la garçonnière s'ouvrit et les yeux de Sadnezz se firent perçant, dévisageant le Gorbo et la rusée. L'un était silencieux dans son coin, l'autre semblait lire un écriteau qui avait été plaçé au dessus du comptoir. Intriguée, elle referma la porte, dénoua son col et le posa tout près de la cheminée qui ronflait. Décembre était là, prêt à accompagner la petite troupe sur les routes très bientôt . L'âtre diffusait une chaleur douce qui prêtait à se détendre dans l'obscurité de la taverne, et les quelques cierges volés à l'église se consumaient lentement, laissant leurs coulures s'épandre sur les tables poussiéreuses. Pour sûr que le ménage n'était pas l'occupation majeure de la tavernière, qui d'ailleurs n'était pas venue depuis la veille. Antre de femme, mais point de ménagères...

Elle plissa les yeux sur l'écrit au mur, et hocha la tête comme si les lignes pouvaient lui apporter quelques mystérieux éclaircissements ... Gorborenne. Elle fit volte face en regardant l'intéressé, muré dans un silence qui devenait habituel. Le colosse semblait plus calme qu'elle ne pouvait l'être sous ses meilleurs jours, une force tranquille. Sadnezz eut un doute l'espace d'un instant et vérifia si l'écriteau était toujours sur sa porte.

Citation:

une garçonnière? Oui! Mais une garçonnière où l'on accepte pas les garçons...!

Et si quelques hardi couillus s'entêtent à s'y aventurer, qu'à cela ne tienne! Leurs attributs en sont prévenus.


Rassurée elle avança un siège devant le feu et s'installa avec nonchalance, les jambes sur l'accoudoir. Le petit Gauvain dormait dans les bras de sa mère, les joues rosies. Cela faisait deux mâles chez elle..; se réconcilierait-elle avec le genre masculin? Possible... Apres de longs mois à tyranniser tous ceux qu'elle avait croisé, il semblerait que la Corleone baissait un peu les armes, mais pas sa garde. Aussi elle acceptait le gorbo, le Theo et aussi... La Legonde quand elle mettait sa plus belle robe, le Armand mais basta. Et c'était déjà pas mal. Que voulez- vous... Sadnezz avait la morale de ceux qui n'en ont plus.

Elle jeta une lettre froissée dans sa poche au feu, et posa sa lame au sol. "Donner à l'aube, reprendre au soir"... Quelle délicieuse phrase. Le silence régnait, et Sad n'ayant pas envie d'ouvrir la bouche inutilement, se demanda qui briserait la torpeur de La Garçonnière...

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Breiz24
Mercredi 28 octobre 1457

Le silence d'une matinée passée au coin du feu. Gauvain allait mieux. Sa mère l'avait observé, silencieuse, toute la matinée. Il était temps de lui coudre de petits vêtements plus chauds.
En attendant, elle l'observait. Il jouait. Pour la première fois depuis des jours, il jouait. Alors, blottie au coin des flammes qui ronflaient dans l'âtre, elle l'observait, somnolente. Enfin, elle allait pouvoir se reposer. Récupérer. Dormir au moins d'un oeil.
Oui, la veuve était fatiguée. Recroquevillée sur une chaise, genoux remontés sous le menton, bras relevé, servant d'oreiller entre sa tête et le montant de la cheminée, elle savourait un de ses derniers instants de répit. Bientôt, la fureur et le sang. Les cris et les larmes. Le fracas des armes, dans le hurlement de la haine. Pourquoi y allait-elle?
Elle avait promis.
Elle irait. Elle avait déjà sa collection de simples. Tout ce qu'il fallait pour panser, recoudre, rassurer. Achever, aussi, au besoin. Parfois, en finir au plus vite avec la souffrance était ce qui importait.
Elle réprima un frisson, esquissa machinalement un geste, comme pour se couvrir.
Elle n'avait pas froid. Elle n'avait pas peur. Elle irait.
Gauvain jouait sagement près du feu. Lentement, les yeux de la veuve se fermaient. Elle ne voulait pas dormir. Elle ne dormait presque plus, depuis si longtemps... Ses trois dernières nuits d'éveil finirent par la rattraper. Ses yeux se fermaient. Gauvain était près d'elle, elle était seule. Le danger semblait, enfin, plus lointain. Ses yeux se fermaient...

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Gorborenne
Le Chauve, comme toujours, avait passé la journée en forêt à couper du bois, mais aujourd'hui, il était rentré au village alors que la nuit était déjà tombée depuis un long moment. Il avait passé quelques instant seul sous le couvert des arbres, à imaginer ce qu'allaient être les prochaines semaines. Tout ce dont il était sur, c'est qu'une fois encore la sang viendrait rougir l'herbe, et une phrase d'une vieil ami lui revint en mémoire.... "War never changes", ça dit bien ce que ça veut dire. Mais peut lui importait de qui il trouverait en face. La guerre, il la livrerait surtout contre lui-même, contre ses vieux démons...... une fois de plus......

De retour à plus d'heure, il trouva la Garçonnière fort animée, entre un Baron qui venait en aide à certains abus de liqueurs douteuses et les verres qui se vidaient, les conversations allaient bon train. Mais la nuit se faisant plus autoritaire, l'un après l'autre abandonnèrent le poste pour le lit, certains confondant la ligne droite et la sinusoïde quand il s'agissait de tracer le chemin du retour.

Il ne resta bientôt que le Chauve et la Rusée, son petit toujours près d'elle qui dormait du sommeil des justes depuis un bon moment.

Les heures passèrent ainsi dans le calme. Quelques mots, peut être pas les meilleurs pour apprendre à se connaître, l'un où l'autre silence gêné, mais Gorborenne avait ressenti au delà des mots et comprenait mieux la Rusée qu'il ne pourrait le dire. Puis, le vin aidant, en fait, il vaut mieux, le Chauve se mit à parler sans fin, si ce n'est celle des histoires qui lui venaient.

Ainsi, pour la Rusée il avait déclamé une vieille fable, puis lui était revenue en mémoire une autre conte, sans doute plus ancien encore. Son instinct de conteur avait refait surface avec l'arrivée de l'ivresse, et déjà il mettait en bouche son auditoire avec les promesses d'une histoire inédite et unique. Mais, comme un jongleur ne montre jamais sa plus belle passe en premier, il n'allait pas la livrer aujourd'hui.

D'ailleurs, il se faisait tard. Venait l'heure des braves où même les plus tardifs se doivent de rentrer pour un repos mérité. Demain, viendrait le temps d'autres histoires, a vivre et raconter......

Gorborenne, peu enthousiaste à l'idée de reprendre la route tout seul vers Arquian fit demi tour alors qu'il arrivait déjà à l'orée du village et retourna à l'auberge de la Corléone. Il entra dans la salle vide et alla se poser au coin du feu, confortablement calé dans un siège couvert de fourrures, se se drapa dans une couverture et s'assoupit bercé par la chaleur des flammes et souriant à la tête de la patronne quand elle le verrait là, endormi......
Sadnezz
Elle l'avait vu. Endormi là, dans son siège. Elle avait failli en perdre les bûches qu'elle était allé chercher derrière dans le petit abris à bois pour charger une dernière fois le foyer qui ronronnerait jusqu'au premières heures du matin. Elle poussa la porte du pied et s'étonna de ne pas l'avoir réveillé. Les bûches furent posées près de la cheminée et elle resta là, figée, à regarder le géant dormir. La sale bête... Sa couverture était tombée à ses pieds et Sad grommela entre ses dents.

- Faudrait voir à ne pas trop prendre la fiducia le Gorbo ...

Ses mains trouvèrent l'extrémité de l'étoffe qui gisait sur le plancher et recouvrirent avec douceur le chauve déjà bien loin dans ses songes. Elle qui pensait dormir à la garçonnière changea ses plans et décida d'aller à l'auberge du coin. Les paillasses y étaient plutôt moelleuses pour la somme modique de la nuit. Avant cela elle se servit une bonne chope fraîche, et sirota avec lenteur a blondeur du breuvage qui lui chatouillait le palais et lui ravivait les sens. Elle remarqua que Breiz avait oublié un lange de Gauvain et se promit de le lui rappeler le lendemain. Le feu crépitait, Sadnezz songeait.

Elle avait été repérée en Anjou, les missives se multipliaient... On disait même que la nouvelle était allé au delà des frontières Angevines et bourguignonnes aux oreilles de personnes que Sadnezz ne pensait pas revoir un jour... Il fallait se rendre à l'évidence, elle n'avait plus besoin de se cacher. Elle pensa au félin, et ne ressenti pas la colère qui l'avait brulée pendant ces mois de cavale... Elle devait même se l'avouer, il lui manquait. Avant d'être prise de remords, elle lâcha sa chope et ses pensées et se dirigea vers la sortie. Un dernier coup d'oeil au géant.
Tutto sommato ...

Un pas devant l'autre, elle marchait droit. Le vent sifflait dans les arbres et les feuilles crissaient sous ses poulaines. L'auberge était en vue et elle commençait à connaitre Joinville comme sa poche. Elle pensa à Isabeau et se demanda où elle pouvait bien être à cette heure. Un sourire aux lèvre, elle se donna tout seule une possible réponse et baissa les yeux sur les pierres du sol.

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Breiz24
29 octobre

Torpeur. Voila comment décrire les journées joinvilloises. Ne rien faire, et attendre le départ.
Un peu lassant.
Certain trépignaient, certains étaient déjà prêts, certain se défoulaient à coup de bâton et d'autre en levant le coude.
En tous cas, ça s'organisait. Lentement, mais surement. Enfin, lentement, surtout...
Le coin du feu. C'est là qu'elle passait ses journées. Finissant de coudre quelques langes plus douillets pour son fils.
Seule, ou bavardant avec un client de passage. Un dragon esseulé. Peu importait.
Les jours s'étiraient dans l'attente du départ. Les heures s'égrenaient lentement, dans la tiédeur de la garçonnière.
Bercée par les histoires du chauve. Décidément, bon conteur, d'ailleurs, ce Chauve.
Soirée au coin du feu, ça allait devenir une tradition, surement, au sein des dragons...
Elle regrettait presque de ne pas les suivre. Presque...
Presque seulement. Un autre chemin l'attendait.

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Sadnezz
Amère. Les yeux rivés sur les flammes qui léchaient un tison rougeoyant, Sadnezz goutait l'amarezza d'une soirée en nuances de gris. Elle tournait le dos à Isabeau, Gorborenne et Theognis qui discutaient à table. Des pensées pèles-mêles lui venaient en rafales incontrôlées, sourdes et lancinantes. Elle ressassait la discussion toute fraîche à l'abri des oreilles indiscrètes qui avait été tenue...

c'est quoi tout de façon que tu veux faire là, hein?
mentir à tout le monde?

Tout n'était qu'apparences. Aussi la confiance qu'elle avait pu placer s'est avérée n'être qu'un leurre... Se leurrait-elle? Non, bien sur que tout le monde savait... Mais pas par sa faute. Une grande famille... Liée de libertinage et de paroles envolées. Elle n'avait pas eu la folle espérance de se voir comprise, mais juste de s'entendre dire autre chose qu'un parjure. Embrasser le rôle d'une maitresse parmi tant d'autres n'était excitant que s'il n'y avait pas de place au doute. Le jeu perdait de son attrait des lors que certaines règles étaient oubliées ... Mentir à tout le monde, plutôt deux fois qu'une, Sadnezz ne se voulait pas livre ouvert, insipide secret de polichinelle avorté.

arrête de te mentir à toi même.


Ses lèvres semblèrent faire une ébauche de sourire. La lisière de ses paupières se creusa en de petites rides d'expressions qui apparaissaient bien peu souvent. Regardant toujours le feu, Sadnezz faisait rouler entre ses doigts un gobelet de liqueur à moitié vide, ou a moitié plein selon l'humeur de celui qui se serait penché dessus. Le prix de la liberté se monnayait cher et elle avait toujours su gagner au marchandage... Que ce soit devant les étals d'un bottier ou dans les draps d'un homme. Elle avait abandonné terres et enfants pour cette chère sensation de totale maitrise de sa vie, et en avait vu les méfaits aussi. Tout ce chemin n'avait pas été fait pour s'arrêter en route. S'il fallait cesser de soigner le mal par le mâle, qu'à cela ne tienne. Portée par ses certitudes, elle savait qu'elle avancerait encore et que demain il ferait jour.

Pensée à son tout petit. Avant de le quitter, elle avait laissé son dernier présent sur son édredon, une paire de chausses neuves. à leur cotés, un mot, l'essence de que qu'elle lui avait inculqué: "Qu'importe ou tes pieds te mènent, pourvus qu'ils le fassent avec le pas sûr."
Son bambino... Lui aussi un jour serait un homme, vrai maschio, lui aussi portera des femmes à son bras ou juste dans ses draps. D'ici là, la Corleone se sera peut-être plus; mais les paroles s'envolent et les écrits restent. Yugo, tesoro.


Un parchemin laissé au vent de la forêt, quelques lignes écrites à la volées

Ma cosa cerchi, cosa vuoi da me
rivestiti, sei libera sarebbe inutile
stare un'altra notte dentro te
vestiti, vestiti...

_________________
Isabeau_de_castille
auch' ... auch' ... nous sommes les ... dragons ailés ( ) (quoique je pourrais prendre aussi "nous arrrrivons toujours en r'tard ...)

Quelques jours plus tôt

Dans quoi elle s'engageait, elle ne le savait pas encore .... mais elle était apparemment arrivée à bonne destination. Et l'accueil avait été bien plus à la hauteur qu'elle ne l'aurait cru. Après avoir quitté sa lorraine natale, elle avait baladé ses 17 printemps à travers le royaume, en quête d'aventures et de liberté. Liberté de faire ce qu'elle voulait , où et quand elle le voulait, cela changerait de la ferme familiale où tout était toujours parfaitement organisé, maîtrisé et contrôlé. Et évidemment, la vie au grand air, les rencontres , l'absence de contraintes elle avait apprécié. Mais l'aventure, toute seule .... bien trop risqué ça ! Elle en avait d'ailleurs fait les frais, en Bourgogne, alors qu'elle s'était amourachée d'un blond .... L'amour. Encore une nouveauté à laquelle elle ne s'attendait pas à être confrontée aussi brutalement. Mais décidée à mener sa vie à fond, elle s'était donnée à lui, elle avait projeté son avenir ... allant jusqu'à renier ses envies...
Elle avait appris brutalement sa première leçon de jeune fille seule : plus l'homme est beauparleur plus il faut courir vite et loin !

Aventure et liberté ... ses maîtres mots ... Peut-être allait-elle enfin pouvoir mener l'une et l'autre auprès de ces nouveaux amis qu'elle avait trouvé à Joinville. Une petite équipe. Des femmes d'abord. Une taverne leur est réservée et elle ne se fait pas prier pour y entrer ... rencontres de deux personnes chaleureuses. Elle revient le lendemain, et les soirs suivants et fait petit à petit la connaissance de ceux qui seront sans doute sa nouvelle famille, comme le lui a dit leur "chef". Une famille unie par les mêmes envies, les mêmes rêves, les mêmes goûts et où chacun des membres à sa place à tenir, son rôle à jouer. Où chacun est solidaire et dépendant des autres.


--Gauvain.
Qu'est-ce qu'il se passait?
Pourquoi il n'était pas à la maison, d'abord?
C'était qui, tous ces gens?
Ils sont où, ceux qu'il connait? Tante Esta, Tonton Monty? Y sont où ceux là?
Il est où son lit? Il est où son cheval de bois? Il est où le lac où Maman l'emmène se promener tous les jours?
Y'en a bien un, ici, qu'il connait déjà. Il le reconnait çui là. L'homme au raisin. L'odeur rassurante après la peur panique. C'était lui. Même qu'il avait essayé de l'arnaquer avec de la bière une fois.
Heureusement que le géant avec pas de cheveux sur le crâne était là. Lui, il lui avait rempli sa timbale.
Qu'est-ce qu'il se passait?
Lui, tout ce qu'il voulait, c'était ses jouets, son lit, sa maison, l'odeur rassurante du troll flottant dans l'air. Le vin de son peyre. Il savait même pas qui s'était çui là. Mais la voix de Maman changeait quand elle évoquait son nom.
Qui c'étaient, tous ces gens? Des journées entières, sans voir une seule tête connue.
Enfin, ici, il aimait bien, quand même. Maman le laissait jouer près du feu. Pas trop près. Une fois, il avait voulu attraper les petites boules rouges qu'il y a dedans... Maman n'avait pas été très contente... Elle avait beaucoup crié, juste avant que sa main ne se referme sur... Enfin, c'était drôlement chaud aussi ce truc. Finalement, il avait surement bien fait de pas y toucher. Comme ce drôle de jouet tout long qui rampait tout seul dans l'herbe et que le gros cheval de maman avait piétiné sous ses yeux. Qu'il était bête ce cheval. Il avait eu si peur. Même Maman était incapable de le consoler cette fois là. Si l'homme à l'odeur rassurante n'avait pas été là...
Enfin, ce cheval était un idiot.
Et lui, il voulait son lit. Son lit, ses jouets, ses oncles, ses tantes, ceux que Maman appelle les renards. Pas rester ici avec tous ces gens nouveaux. Même s'ils étaient gentils avec lui.
Non mais!

Gorborenne
[un choix.....]

[au coin du feu, un soir de fin octobre.....]

Les routes, les chemins, la découverte incessante de nouveaux horizons, de nouveaux visages, prendre la vie comme elle vient...... Certains appellent ça l'aventure, d'autre la liberté.... Pour le Chauve, il s'agit juste du Petit Sentier. La vie est ainsi faite. Comme les routes tissent les chemins sous nos pas, les rencontres nouent les carrefours de l'existence.... l'Eau où le Feu? Il ne sait guère, il hésite.... Son cœur s'est fait à vivre sans attache, à naviguer seul sur l'onde liquide, tel est son lot, mais tel était son choix. Pourtant, la flamme l'appelle, se fait doucement plus présente. Non pas comme celle dont le souvenir lui brûle l'âme morceau par morceau, mais portant sur ce qu'il reste de son cœur une chaleur bienfaisante....

Comme le papillon qui se jette au feu, il a peur de se brûler les ailes.... Mais il hésite encore.....

..... Une main qui se tend, cherchant dans la brume celui qui vogue en solitaire sur les flots.... douceur des doigts qui s'effleurent...... Lentement le feu grandit..... un voix tue depuis longtemps se fait doucement entendre...... Peut-être, oui, que le bonheur est là.....

...... Sous sa main, une petite vie à naître...... sentiment étrange...... les yeux de Gorborenne se perdent au fond de l'âtre...... La Meute..... Le Vieux Dragon, bienveillant sur les siens..... Des visages défilent dans son regard, des amis, des frères, de sœurs.... C'est vrai qu'il commence à s'y sentir chez soi, à y trouver sa famille..... une famille..... peut être plus que des frères où des sœurs....... oui....... doucement le Feu le gagne..... le choix se fait de lui-même........
Breiz24
Lui, il avait la chic pour la mettre... la mettre en quoi, d'ailleurs?
En rogne, en boite, en colère, en tristesse?
En mélancolie...

Une main posée sur le ventre de son fils, étendu sur les jambes maternelles , pour l'empêcher de glisser, l'autre sur le goulot de la bouteille de marc.
Soirée passée presque en duo, après le départ de Sad.
Oui, il avait un don.
Que voyait-il en elle? Pourquoi se posait-elle cette question?
D'un geste nerveux, énervé, elle avala une lampée de marc.
Il était parti, maintenant. Pourquoi rester ici, seule. Pourquoi boire seule?
L'alcool avait au moins le mérite de lui chauffer le ventre. A défaut d'autre chose, lui avait-il dit. Sourire ironique plaqué sur le visage. Qu'il aille au diable. Qu'il la laisse seule avec ses ombres.

Une autre gorgée.
Pourquoi lui avait-il posé toutes ces questions? Pourquoi se tournait-on toujours vers elle quand on avait des questions?
Qu'ils y aillent tous, au diable, avec lui. Ils pourraient lui montrer le chemin.
Elle avait été si près. Si près. Plusieurs jours qu'elle était trop proche de la ligne. Cela lui pesait tellement. Devoir enfouir au plus profond d'elle ce qui était, finalement, sa plus grande joie... qui avait était suivie de si près par la mort de son âme...
Oui, qu'il y aillent tous, au diable. Mais surtout lui, avec ses questions.
Surtout lui, le seul à l'avoir vue faible. Surtout lui, le seul à qui elle pourrait presque faire confiance. Surtout lui, le seul à qui elle ne pouvait faire confiance. Surtout lui, avant qu'il ne la connaisse réellement. Avant qu'il ne soit trop tard.

Encore une goulée.
Lentement, la soirée s'étirait, solitaire. La nuit. Les pensées. Les ombres. Les souvenirs. La douleur.
Il avait le chic pour faire ressurgir la douleur quand elle s'y attendait le moins.
Qu'il aille au diable.
Elle pouvait très bien se passer de l... Qu'il aille juste au diable!
Pourquoi se souciait-elle de lui? Et puis c'était quoi ces manières, ce compliment, ce... cette phrase?
Sacrée elle?
Haussement d'épaules et dernière lampée. Qu'il aille au diable.
Et qu'il y reste.

Bouteille rageusement envoyée rouler au loin, elle se releva, son fils blotti contre elle. Bien droite. Sortir dans la nuit, traverser le village pour rentrer à l'auberge. Bien droite. Longtemps que l'alcool n'affectait plus la rousse. Pousser la porte de sa chambre, défaire enfin le baudrier de ses épées. Coucher les lames en travers du lit. Coucher Gauvain dans son couffin. Se dévêtir. Et se glisser, nue, entre les draps, une main sur le ventre du bébé, l'autre déjà refermée sur la garde de l'épée du Pi.
Sombrer, enfin, dans le demi sommeil qui lui servait de repos depuis des mois. Et lâcher, dans un murmure soupiré :

Va au diable, Théognis d'Arquian...

_________________
Sadnezz
Nuit d'ivresse... réveil et prouesse.

"Baom"

Sadnezz était éveillée. Un peu brusquement certes mais réveillée. Elle venait de tomber lourdement de sa paillase sur le sol comme une pierre, les couvertures et les peaux qui la recouvraient suivirent. Les yeux plissés, la crinière hirsute, elle se redressa en râlant et et en baillant, poussant les lourdes couvertures. Elle s'étira longuement, et poussa un juron. La Corleone était de bonne humeur. Oui ça ne se voyait pas là comme ça, avec ses yeux collés et sa gueule embrumée mais pourtant....

- Ma tête...


Une main sur sa caboche brune,une belle grimace se dessina sur ses traits. Elle avait vaguement mal aux cheveux depuis la veille, où elle avait quelque peu abusé des bonnes choses... Enfin surtout des bonnes choses alcoolisées. Petit flashback. Déjà quand elle avait quitté la Garçonnière le pas mal assuré, Sadnezz était imbibée au possible. Avec Gorborenne, ils avaient pas mal titillé la bouteille, entre deux chansons à boire d'un gout douteux... Puis elle s'était endormie comme une loque, et avait fait un cauchemard. Le réveil fut brutal, battant la cheminée de la taverne de sa lame comme s'il s'agissait d'un intru à occire... Sad avait donc quitté la taverne, en laissant Isabeau et Gorbo en tête à tête. Imbibée mais pas aveugle, elle avait senti qu'il se passait quelque chose entr ces deux là, sauf que sa chandelle étant toute consumée, elle n'avait plus de quoi tenir un peu. Elle donc avait décidé d'aller farfouiller dans la taverne voisine en quête d'un butin éventuel. Elle avait été surprise par l'entrée d'Armand

Qu'est-ce que tu fabrique toi?
moi...? Heu. Je regarde si y'a rien d'intéressant par là...

Zut, il l'avait vue. Il avait rit le bougre, et Sad n'avait trouvé qu'un malheureux coutelas de mauvaise facture. Puis Breiz les avait rejoint, et là Sadnezz s'était achevée à la gnole. Elle tanguait, riait fort et se moquait de tout le monde et personne à la fois. Pas un cadeau... A l'arrivée de Théognis, elle avait tout de même réussi à se lever et à s'éclipser pour aller tant bien que mal retrouver sa chambre d'auberge. C'est fou comme le sol est pres lorsqu'on est ivre. Le sommeil était venu très vite, peut être même était-il déja là lorsqu'elle avait monté les marches de l'auberge à quatre pattes les yeux fermés pour retrouver sa couche.

Oui ce matin, avec sa gueule de bois et ses cheveux qui poussaient à l'intérieur , elle était d'une humeur a peine croyable. Une cuite! Comme cela faisait longtemps! cette sensation d 'ivresse qui vous fait oublier votre nom jusqu'à sa dernière lettre, torpeur enivrée délicieusement étourdissante. Sa première pensée en se relevant ce matin dans sa chambre: Le départ. Oui! il était plus proche que jamais et personne n'aurait pu entacher cette humeur inhabituelle qui l'habitait. Partir! reprendre la route avec la troupe, s'abandonner à ses pulsions et ses envies de massacre...

Sadnezz se débarbouilla, se vêtit et en partant laissa même un pourboire au déjeuner à la tenancière. Purge... c'était un jour a marquer d'une pierre blanche. Elle avait envie de taper sur tout le monde, oui mais avec toute son affection! Joyeusement se bastonner... Une petite troupe de donzelle en vue, un mot de trop qui leur avait échappé et ... Elle avait sauté dans le tas avec bonne humeur, arrachant quelques touffes de cheveux pas ci, donnant des coups de pommeau par là. Au final, Sadnezz se sentait revivre ce matin, avec cette envie d'être démonstrative envers tout le monde... A sa façon. Arrivée à la Garçonnière, elle écrivit quelques mots à Théognis. Elle laissa le vélin bien en vue, sur le comptoir et après un verre, fila panser sa monture.




Non guardarmi così slacciare i miei stivali,
vieni piuttosto di qua un poco abbassare la tua guardia,
che importa ciò che mi diranno non direi niente,
niente altro che alcune parole che ti faranno del bene.

Non guardarmi così fare cadere il velo,
vieni piuttosto di qua toccare alcune stelle
che importano dove andremo questa sera ti accompagno,
Sì tu il barone di cui non sono la compagna.

Non guardarmi così come se mi amavi,
vieni piuttosto di qua apprezzare la mia libertà,
che importa i giuramenti che hai potuto fare loro,
getterei volentieri le promesse agli inferni.

Non guardarmi così, re del gaudriole,
vieni piuttosto di qua intero, franco e frivolo
che importo se ce ne sono di altri li osserverei,
e tenterei di cercare ciò che tu loro ha trovato,

Non guardarmi così pettinare i miei capelli,
vieni piuttosto di qua, docile e silenziosi
che importo così certi dei miei atti ti infastidiscono,
approfittiamo del momento perché dio che il tempo passa...

Non guardarmi così, un giorno bisogna partire,
vieni piuttosto di qua vedi un avenire?
Che importa se è questo giorno, o può essere domani,
l'aventura fosse molto bella, mi non rimpiange niente.

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