Lysandral n'avait que peu arpenté ses jardins ces derniers jours. Pourtant, elle en avait aujourd'hui un besoin vital.
Besoin de se retirer au calme.
Besoin de méditer.
Besoin de faire le vide en elle.
Elle se sentait bien seule ces temps-ci, elle repensait à ses parents qu'elle avait fuit et à qui elle avait tout de même surement dû briser le coeur... Et sa petite soeur, que dire, son abscence, ses rires qu'elle entendait au loin, au fin fond de ses souvenirs... Ses éclats de révolte face à cette grande soeur trop protectrice et enquiquinante, tout cela lui manquait tellement et pesait de façon si torturante sur son âme.
Le doute l'emplissait, n'était-elle pas un fille indigne?
Une jeune fille aux désirs et souhaits trop ambitieux?
Une impudente révoltée et surement folle?
Avait-elle bien fait de les quitter?
Aura t'elle un jour sa propre famille, qui apaiserait son coeur solitaire?
Retrouvera t-elle sa soeur?...
Elle stoppa net sa ballade, restant immobile, le souffle léger mais etranglé, les bras le long du corps. Elle était là, la neige tombant doucment sur son visage et son corps en mal d'amour...
Elle regardait dans le vague, quelques flocons se collant parfois à ses cils, produisant un effet optique plus que féérique sur le paysage. Elle replia ses bras sur épaules, les haussant quelque peu, un pincement de lèvre, une inspiration troublante et une larme sur la joue, elle était là, où elle avait toujours rêver d'être mais...
Le caquetement d'un oiseau la sortit de sa torpeur psychologique et elle emboita le pas. La neige recouvrant tout de son enveloppe si dense mais fragile, elle avançait, elle ne voulait réflechir de trop... Elle marchait afin de s'épuiser, afin de ne pas penser, afin de s'évader, encore?...
Elle en avait croisé des vagabonds, voyageurs en tout genre depuis son arrivée, elle en avait écouté des récits de voyage, immaginé des contrées magnifiques. Pourtant, elle ne voulait partir, Saumur était son village, sa terre d'asile, rien ne sert de constament courrir à droite, à gauche se disait-elle. Si tu n'es pas bien quelque part, tu ne le seras nullepart, si tu ne te supporte pas toi même, tu ne supporteras personne...
Et ici que de joie et belles rencontres...
Cet endroit l'avait tout de suite séduite, des foux alcooliques et festifs, tout ce qu'elle voulait. Ces histoires de grande famille episodiques qu'elle aimait à savoir, la distrayait au plus haut point. L'anjou, elle l'aimait et ne la quitterai jamais de trop.
Le jour déclinait et la nuit enveloppait les lieux de son absence de lumière, avec elle la température baissa et un fin brouyards'abattit sur les jardins. Elle avait froid et décida donc de prendre le chemin de sa chaumière. Elle se mit à sourire, et tout de suite, elle se sentit mieux, elle se promit de toujours gardés ce sourire réparateur au fond d'elle, pour les mauvais jour et de croire en des lendemains magnifiques et joyeux...
Plus qu'une ombre, elle n'était plus qu'une ombre errant et disparraissant au loin..